#Bruxelles en #voiture… ou pas ! - Inter-Environnement Bruxelles
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Le système automobile a démontré ses limites en matière de #transport de masse. Chaque jour, la #congestion des voiries rend impossible le maintien du statu quo. Ces dernières années, une série d’autres arguments majeurs ont émergé remettant en cause le « tout à la voiture ». D’abord, son omniprésence rend la ville inhabitable. Ensuite, son usage entraîne des accidents et une mortalité évitable. Enfin, la combustion des moteurs engendre une dégradation importante de la qualité de l’air. La conjonction de ses trois arguments s’est transformée en injonction morale triant les comportements vertueux et les pratiques déviantes.
Aujourd’hui, la « ville apaisée » s’érige donc comme une norme sociale et, se faisant, elle invisibilise les rapports de force inhérents aux politiques urbaines. La transformation programmée des systèmes de transports va favoriser des catégories sociales. Les classes moyennes qui ont réinvesti la ville vont voir leur cadre de vie amélioré et la valeur foncière de leurs habitats augmenter. Les grandes entreprises, elles aussi, profiteront de voiries libérées tout en préservant leurs vastes espaces de stationnement [26]. Les commerçants, enfin, vont bénéficier d’un centre-ville attractif. Mais il y aura aussi des perdants : le petit entrepreneur ne disposant pas de stationnement privé, le périurbain sans transport collectif, l’habitant des quartiers populaires de la première couronne ne disposant pas de garage… De plus, l’injonction morale agit comme un mantra, réduire la place de la voiture en ville est argument se suffisant à lui -même. Pourtant, derrière cet impératif, les politiques publiques opèrent une série d’#arbitrages entre le centre-ville et la province, entre les services et les infrastructures, entre les parkings de surfaces ou en voirie ! Si l’objectif est consensuel, la stratégie pour y parvenir devra néanmoins être le fruit de délibération collective. Parce qu’en se présentant comme un prescrit neutre, les politiques de mobilité dissimulent leur caractère technocratique. Il est urgent d’édicter démocratiquement des critères clairs pour parvenir à une nouvelle mobilité. En omettant cette étape, l’autorité clive le débat et, crée un climat social où pour et anti s’affrontent.