C’est la mécanique du système de soins que les acteurs perdent de vue (ne veulent pas voir ?)
C’est bien le bénéficiaire qui paie, mais indirectement de façon déconnectée de sa consommation. D’où les psalmodies récurrentes sur la responsabilisation de l’assuré (et la philosophie du « ticket modérateur », outre le déremboursement, j’entends).
Le prescripteur est, de fait, financé par un mécanisme de mutualisation, mais défend son image de profession libérale et voit comme un repoussoir absolu un système de soins à la britannique. Au passage, comment il fait, le pharmacien, pour récupérer la part des complémentaires ?
Et le système qui gère la boutique et est censé l’orienter, sans beaucoup de moyens d’actions si ce n’est par voie de règlements et sous forte contrainte budgétaire. Alors, là aussi, il répète les mantras prévention, parcours de soins etc.
Et, extérieurs (?) au système, ceux qui en encaissent les fonds au final : industrie pharmaceutique, établissements privés de soins.
Quand une mesure de réduction des coûts fonctionne, elle finit toujours par être annulée (discrètement) parce qu’elle a entraîné un manque à gagner pour l’un des acteurs. J’ai toujours gardé en mémoire la réforme Douste-Blazy et ses 15 Mds d’euros d’économie annoncés à grands cris et qui, dans la plus parfaite discrétion, avait réinjecté le milliard récupéré par la mise en place du parcours de soin sous forme de ristourne aux médecins.