L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, au cœur de l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé vendredi s’être séparée de plusieurs employés accusés d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre 2023. Depuis, des pays ont annoncé la suspension de leurs financements à l’agence, la mettant directement en péril, ainsi que ses bénéficiaires.
Notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard, revient du camp de réfugiés de Qalandya, coincé derrière le mur de séparation entre Jérusalem et Ramallah, en Cisjordanie. Pour la plupart des réfugiés, explique-t-elle, cette annonce a fait l’effet d’une douche froide. L’Unrwa est une bouée de secours, alors que nous sommes déjà sous occupation, que nos ancêtres ont été chassés de chez eux, voilà ce que disent la plupart des Palestiniens rencontrés.
Sur place, à l’entrée du camp, on aperçoit les écoles bleues et blanches, gérées par l’agence des Nations unies. C’est elle qui est en charge de l’éducation, mais aussi du système de santé, de l’aide d’urgence, des services sociaux, des infrastructures ou encore de la micro-finance pour les réfugiés palestiniens.
Dans les ruelles minuscules, un habitant, Khaled, la cinquantaine, montre sa carte de réfugié, un statut qui se transmet de générations en générations. L’homme parle de l’office onusien comme de la seule structure qui peut lui garantir un possible droit au retour. Si l’agence vient à disparaitre, c’est ce statut qui pourrait être menacé.
Mais ce qui revient le plus, chez les habitants de Qalandya, ce sont leurs pensées aux Gazaouis : comment vont-ils s’en sortir sans l’Unrwa ?, demandent-ils. Dans cette bande de terre sous blocus, ravagée par la guerre, l’organisme des Nations unies est en effet le principal acteur humanitaire.