#béatrice_collignon

  • Un autre espace blanc, une autre histoire cartographique : l’#Arctique

    [Les géographes], dans le cadre de la géographie radicale (1970-1985) puis de la géographie post-moderne et surtout post-coloniale, ont bien montré à quel point la carte était un instrument de pouvoir. Plus sûrement que le territoire lui-même, elle dit ce qu’il est. La « vérité » n’est pas sur le terrain, elle est dans la carte qui le représente. Dans les négociations territoriales, la carte est l’outil par excellence. Pour les Occidentaux que nous sommes, fils et filles de la modernité, c’est un document clef car il légitimise un discours, qu’il contribue à fonder en le faisant passer pour objectif, c’est à dire « vrai » dans notre tradition scientifique. (Béatrice Collignon, 2004)

    http://mia.hypotheses.org/460
    #cartographie #visualisation #Béatrice_Collignon
    signalé par @ville_en

    • Du super Colinette, une belle réflexion pour poursuivre ce débat :

      La géographe Béatrice Collignon, en écrivant ces lignes, pointe l’idée selon laquelle la carte serait un outil neutre, un mode de représentation graphique impartial et abouti de l’espace géographique. Elle souligne non seulement la difficulté à se défaire de l’héritage moderne, qui a consolidé cette croyance, mais aussi la prégnance avec laquelle l’instrument cartographique continue de s’imposer dans le monde occidental sous sa forme officielle, arrêtée et instituée.

      Par ce juste rappel, elle suggère l’existence d’autres modèles de description géographique, des cartes empreintes de subjectivité, structurant la pensée et l’organisation des sociétés, frappées d’une forte densité symbolique, des images mentales matérialisées ou laissées à leur caractère éphémère qui ne cherchent même pas à s’imposer tant elles relèvent de l’évidence pour leurs auteurs. Ces dernières s’affirmeraient ainsi en tant que créations culturellement signifiantes, ordonnant l’existence et liant le territoire par son histoire locale, mythologique et religieuse.

  • Journées d’études du réseau des géographes libertaires
    MJC Jean Macé à Lyon, mardi 28 et mercredi 29 avril

    Autour du thème des « outils du géographe »

    http://rebellyon.info/Journees-d-etudes-du-Reseau-de-Geographes.html

    Avec le développement des nouvelles technologies (généralisation d’Internet, smartphones, tablettes, GPS intelligents, etc.), l’instrumentation géographique (ensemble des instruments de mesure, d’analyse, d’observation) a beaucoup évolué. Elle offre aujourd’hui la possibilité d’usages ouverts, collaboratifs, partagés, ... On observe en effet le développement continu de bases de données en libre accès — open source —, d’approches collaboratives dans la cartographie et leur appropriation par des collectifs militants — autour de l’open access ou de la culture libre.
    L’émergence de ces outils pose des questionnements forts pour les géographes quant aux nouvelles données produites, autant en termes de propriété (à qui appartiennent-elles ?) que d’utilisation (qui peut légitimement les utiliser ?), mais aussi d’objectifs poursuivis (à quoi/à qui peuvent-elles servir ?). La cartographie participative, développée sur Internet de manière fulgurante en est un exemple. Les positionnements idéologiques sous-jacents à ces pratiques ainsi que les grilles de lecture qui leurs sont apposées méritent d’être analysées avec soin afin de rendre compte de leurs enjeux.
    Le pan critique et/ou radical de la géographie effectue aujourd’hui un retour remarqué dans la discipline et voit parfois ses concepts réappropriés par les mouvements sociaux. Certains de ces concepts — ville néolibérale, gentrification, justice spatiale — manquent pourtant souvent d’une définition claire, ce qui mène parfois à des conflits terminologiques voire à des contradictions. Si les grilles d’analyse des géographes se renouvellent, leurs présupposés implicites restent parfois obscurs.
    Souhaitant articuler les outils réflexifs, techniques et pratiques, les journées d’études sur les « Outils des Géographes » entendent interroger les enjeux liés à l’évolution de l’instrumentation géographique et, par la même occasion, questionner son ouverture à la société civile.
    Ces journées se veulent ouvertes et plurielles, l’esprit étant de construire une discussion thématique autour d’approches et points de vues différents, dans le but de susciter un débat constructif entre les intervenant-e-s.

    #géographie #géographie_libertaire