• Les #rachats_d’actions par les entreprises, symbole ultime des #dérives du #capitalisme_financier
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/22/rachats-d-actions-une-gymnastique-financiere-controversee_6229086_3234.html

    Près de la moitié de ce montant record émane de deux entreprises, #TotalEnergies (9,2 milliards d’euros) et #BNP Paribas (5 milliards). En ajoutant les 67 milliards d’euros distribués sous forme de dividendes, selon les données compilées par La Lettre Vernimmen, les entreprises du CAC 40 ont retourné au total 107 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2023, au titre des bénéfices réalisés en 2022. Pour 2024, de nouveaux programmes de rachats d’actions sont déjà prévus, chez Stellantis, Michelin ou TotalEnergies.

    quand on voit qu’un grand nombre de ministres ont des actions total...

  • Une action pour dénoncer le rôle de BNP dans la colonisation de la Palestine - Stuut
    https://stuut.info/Une-action-pour-denoncer-le-role-de-BNP-dans-la-colonisation-de-la-Palestine

    BNP et Israël : un soutien à plusieurs milliards de dollars

    Dans la nuit du 20 au 21 décembre dans le cadre d’un appel à une nuit d’action en solidarité avec la Palestine, plusieurs actions ont été menées dans les rues de Bruxelles.
    Bruxelles | Publié le 23/12/2023 | Collectif : Bruxelles Dévie
    Sommaire

    Communiqué de presse – Stop Arming Israël
    Persbericht – Stop Israël te bewapenen

    L’appel appelait à s’attaquer aux entreprises complices de la colonisation et du génocide en cours à Gaza, à savoir BNP Paribas, Carrefour, Solvay, Elbit System, … Un grand nombre d’agences de la banque française ont été visées par des tags ou des collages à Bruxelles, ainsi qu’au Danemark, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. A Bruxelles des banques situées à Debrouckère, Bascule, Karreveld, Berchem-Sainte-Agathe, Gare du Midi, Stéphanie, Porte de Hal, Schuman, Georges Henri et Cinquentenaire ont été ciblées.

    https://youtu.be/5eQg2aDudDA?feature=shared

    Le communiqué de l’action, ci-dessous en néerlandais :
    Communiqué de presse – Stop Arming Israël

    Ce jeudi 21 décembre, des citoyens ont mené une action de sensibilisation visant BNP Paribas en raison de ses investissements envers la société d’armement israélienne Elbit Systems et de son soutien à la colonisation illégale de la Palestine. Un grand nombre d’agences de la banque française ont été visées à Bruxelles, ainsi qu’au Danemark, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

    Dans un récent rapport, la coalition d’organisations de la société civile Don’t Buy Into Occupation (DBIO) a mis en lumière les liens entre les institutions financières et les entreprises actives dans l’occupation et la colonisation de la Palestine. Le rapport révèle que la banque française BNP Paribas est le premier créditeur européen d’un bon nombre de ces entreprises, avec des relations financières d’une valeur totale de 26,09 milliards de dollars. Ces financements concernent des entreprises impliquées dans la démolition de maisons palestiniennes, dans la construction de colonies illégales, dans l’exploitation illégale des ressources naturelles palestiniennes et dans la fabrication d’équipements destinés à espionner les civil·es palestinien·nes.

    Parmi ces entreprises, on retrouve Elbit Systems, la plus grande société d’armement israélienne, connue notamment pour ses drones meurtriers utilisés à Gaza et dans les territoires occupés et pour son soutien logistique et financier à l’armée israélienne. En 2023, BNP Paribas a prêté 91 millions de dollars à Elbit, qui fait aujourd’hui l’objet de campagnes de désinvestissement. Le 21 décembre est ainsi une journée internationale d’action contre cette entreprise.

    Les entreprises soutenues par BNP Paribas agissent à l’encontre du droit international. La banque a récemment affirmé respecter le code de conduite concernant les droits humains. Or, le CNCD 11.11.11 note que BNP applique un critère selon lequel il n’y aurait aucun risque associé au prêt d’argent à Elbit Systems. De plus, les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme, signés par BNP Paribas, indiquent que les risques d’implication dans les violations du droit international dans les situations d’occupation, comme c’est le cas en Palestine, sont très élevés.

    Selon ces principes, les banques ont la responsabilité d’utiliser leur influence pour garantir que les entreprises qu’elles financent respectent le droit international. Si les sociétés en question refusent de cesser leurs activités, les banques doivent se désinvestir. De même, l’Etat belge, en tant qu’investisseur important de BNP Paribas (5 % des actions), se doit de faire tout ce qui est en son possible pour mettre un terme aux investissement illégaux de la banque.

    Cette action fait suite à plus de deux mois de bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza et à un déchaînement de violence de la part des colons et de Tsahal en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre, Israël a ainsi tué près de 20 000 Palestinien-nes, dont 7 000 enfants, et continue de violer le droit international en détruisant des hôpitaux, des écoles, des camps de réfugiés et des universités dans un territoire occupé.

    Les citoyen·nes demandent la fin des relations financières avec des entreprises impliquées dans la colonisation de la Palestine et dans les violations du droit international. Il est également nécessaire de prendre des mesures pour éviter de futurs investissements dans les colonies, grâce à la mise en place d’une politique claire sur les droits humains avec « l’implication dans les colonies israéliennes » comme critère d’exclusion. Les citoyen·nes demandent aussi à l’Etat belge d’imposer une interdiction du commerce avec Israël, jusqu’au respect du droit international et la fin du système d’apartheid.

    Het persbericht in het Nederlands
    Persbericht – Stop Israël te bewapenen

    Op donderdag 21 december voerden burgers een bewustmakingsactie uit tegen BNP Paribas vanwege haar investeringen in het Israëlische wapenbedrijf Elbit Systems en haar steun aan de illegale kolonisatie van Palestina. Een groot aantal filialen van de Franse bank waren het doelwit in Brussel, evenals in Denemarken, het Verenigd Koninkrijk en in Nederland.

    In een recent rapport bracht de coalitie van maatschappelijke organisaties Don’t Buy Into Occupation (DBIO) de banden tussen financiële instellingen en bedrijven die actief zijn in de bezetting en kolonisatie van Palestina aan het licht. Het rapport onthult dat de Franse bank BNP Paribas de grootste Europese kredietverlener is van veel van deze bedrijven, voor in totaal 26,09 miljard dollar. Deze financiering betreft bedrijven die betrokken zijn bij de sloop van Palestijnse huizen, de bouw van illegale nederzettingen, de illegale exploitatie van Palestijnse natuurlijke hulpbronnen en de productie van apparatuur bedoeld om Palestijnse burgers te bespioneren.

    Onder deze bedrijven bevindt zich Elbit Systems, het grootste Israëlische wapenbedrijf. Dit is vooral bekend om zijn dodelijke drones die in Gaza en de bezette gebieden worden gebruikt, en om zijn logistieke en financiële steun aan het Israëlische leger. In 2023 leende BNP Paribas $91 miljoen aan Elbit, dat nu het onderwerp is van desinvesteringscampagnes.

    21 december is ook een internationale actiedag tegen dit bedrijf.

    De bedrijven die door BNP Paribas worden gesteund, handelen in strijd met het internationaal recht. De bank heeft onlangs verklaard dat ze zich houdt aan de gedragscode op het gebied van de mensenrechten. CNCD 11.11.11 merkt echter op dat BNP een criterium hanteert op grond waarvan er geen risico verbonden zou zijn aan het lenen van geld aan Elbit Systems. Bovendien geven de Guiding Principles on Business and Human Rights van de Verenigde Naties, ondertekend door BNP Paribas, aan dat de risico’s van betrokkenheid bij schendingen van het internationaal recht in situaties van bezetting, zoals in Palestina, zéér hoog zijn.

    Volgens deze principes hebben banken de verantwoordelijkheid om hun invloed aan te wenden om ervoor te zorgen dat de bedrijven die zij financieren het internationaal recht naleven. Als de bedrijven in kwestie weigeren deze activiteiten stop te zetten, moeten de banken desinvesteren. Op dezelfde manier moet de Belgische Staat, als belangrijke investeerder in BNP Paribas (5% van de aandelen), al het mogelijke doen om een ​​einde te maken aan de illegale investeringen van de bank.

    Deze actie volgt op meer dan twee maanden van bombardementen door het Israëlische leger op de Gazastrook en een uitbraak van geweld door kolonisten en de IDF op de Westelijke Jordaanoever. Sinds 7 oktober heeft Israël bijna 20.000 Palestijnen gedood, waaronder 7.000 kinderen, en blijft Israël het internationaal recht schenden door ziekenhuizen, scholen, vluchtelingenkampen en universiteiten in bezet gebied te vernietigen.

    Wij burgers eisen een einde aan de financiële relaties met bedrijven die betrokken zijn bij de kolonisatie van Palestina en schendingen van het internationaal recht. Het is ook noodzakelijk om stappen te ondernemen om toekomstige investeringen in kolonies te voorkomen, door het opze

  • Déforestation au Brésil : quatre banques françaises visées par une plainte pour blanchiment
    https://disclose.ngo/fr/article/deforestation-au-bresil-quatre-banques-francaises-visees-par-une-plainte-p

    BNP Paribas, Crédit Agricole, le groupe BPCE et Axa sont accusés d’avoir tiré profit de la déforestation illégale en Amazonie, en finançant l’industrie brésilienne du bœuf. L’ONG Sherpa, qui s’appuie notamment sur les révélations de Disclose, vient de déposer plainte au Parquet national financier pour blanchiment et recel de délits environnementaux. Lire l’article

  • Qui sont les poseurs de « bombes climatiques » ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=SKpFVE9UV2E

    Qui se cache derrière les « bombes carbone » ? Ces bombes sont des mégaprojets d’extraction de ressources fossiles dont les émissions de gaz à effet de serre sont estimées à plus d’un milliard de tonnes. Baptisées également « bombes climatiques », elles ont été référencées par Kjell Kühne, auteur d’une étude parue en 2022 dans la revue Energy Policy.

    Le Monde et un collectif de médias internationaux ont eu accès en exclusivité à des données fusionnées et analysées par les ONG Data for Good et Eclaircies (dont celles de Kjell Kühne). Les résultats de ce travail sont publiés sur CarbonBombs.org et révèlent l’implication des entreprises, banques et Etats dans le développement de ces bombes.

    A un mois de l’ouverture de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), le 30 novembre, ces données permettent de montrer l’ampleur des bombes #carbone en développement, et la constellation d’acteurs qui leur permettent d’aller de l’avant.

    #CO2
    #climat
    #énergies_fossiles
    #criminels

  • SVB, Crédit suisse  : le spectre de 2008
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html

    Le 9 mars, la banque californienne #SVB, qui hébergeait les comptes de nombreuses entreprises de la Silicon Valley, a subi la plus grande panique bancaire de l’histoire. En une seule journée, ses clients ont voulu récupérer, par un simple clic, 42 milliards de dollars. Cette banque, qui n’était pas classée parmi les trente banques internationales jugées «  trop grosses pour faire faillite  », n’avait pas fait d’opérations douteuses ou frauduleuses. Elle ne possédait pas de titres pourris, comme les subprimes qui ont provoqué la faillite de la banque d’affaires #Lehman_Brothers en 2008 et déclenché la crise du système bancaire. Elle avait placé l’argent de ses clients dans des #bons_du_Trésor américain à longue échéance, les titres les plus sûrs au monde. Mais, justement, la valeur de ces obligations d’État a baissé, du fait de la remontée des taux de la Fed. Avec des taux plus hauts, les nouvelles obligations émises par l’État rapportent plus aux financiers qui vendent les anciennes, provoquant leur dévaluation. Un autre effet collatéral de la remontée des taux et du recul de l’argent facile, qui s’ajoute à la crise économique, c’est une plus grande difficulté pour les start-up, californiennes ou autres, de lever des fonds pour accroître leur capital. Quand certaines de ces #start-up, ayant besoin d’argent frais, ont commencé à retirer leurs fonds, la SVB s’est retrouvée piégée, incapable d’honorer les retraits.

    Devant la panique provoquée par la faillite de SVB, la #Fed est intervenue sans délai. Biden en personne s’est exprimé pour assurer les banquiers que l’État garantirait, quoi qu’il en coûte, tous les fonds placés dans les banques. L’État est toujours là pour sauver la mise des capitalistes avec l’argent public. Comme le faisait remarquer un observateur  : «  Les entrepreneurs californiens sont tous libertariens, jusqu’à ce qu’ils soient frappés par une hausse des taux d’intérêt.  » Cette intervention immédiate montre que les dirigeants de la bourgeoisie savent que leur économie est instable et qu’ils redoutent en permanence une nouvelle crise systémique.

    Pratiquant la méthode Coué, comme #Christine_Lagarde, alors ministre de l’Économie de Sarkoky, qui déclarait en 2008  : «  Ceci n’est pas un krach  », #Bruno_Le_Maire a déclaré après la faillite de SVB  : «  Je ne vois pas de risque de contagion en Europe.  » Patatras, moins de vingt-quatre heures plus tard, le #Crédit_suisse, deuxième banque helvétique, était menacé de faillite, tandis que les actions de la #BNP et de la #Société_générale perdaient 30 % à la #Bourse_de_Paris. Le Crédit suisse étant l’une des trente banques dont la faillite menacerait la stabilité de tout le système, les autorités suisses ont imposé à UBS, en moins d’un week-end, de racheter le Crédit suisse pour 3 milliards d’euros. Les emplois des salariés de la banque, eux, n’ont pas été sécurisés. Ils risquent de disparaître par milliers, alors que le Crédit suisse a déjà licencié 9 000 de ses 52 000 salariés au cours des deux dernières années. Pour convaincre les patrons d’#UBS, réticents malgré le prix bradé, car bien placés pour savoir que les coffres du Crédit suisse pouvaient contenir des titres douteux, les autorités suisses leur ont ouvert avec l’argent public un fonds de garantie de 9 milliards. Le Crédit suisse, comme UBS et tant d’autres banques dans le passé, a été récemment mis en cause dans divers scandales de corruption, d’opérations de blanchiment ou d’évasion fiscale, de manipulations de taux. Il avait des participations dans un fonds spéculatif, Archeos, qui a fait faillite en 2021. Toutes les casseroles du Crédit suisse ont fini par faire douter les autres financiers de sa solidité. La faillite de la SVB, en semant le doute sur la solidité de chaque banque, a accéléré sa chute.

    D’autres banques pourraient être entraînées par la chute de la SVB et du Crédit suisse. La #Deutsche_Bank, première banque allemande, pourrait être le prochain domino à tomber. Le 24 mars, son cours boursier a commencé à chuter dangereusement. Dans un #climat_de_défiance générale, l’annonce qu’elle souhaitait rembourser par anticipation certaines de ses créances, au lieu de rassurer les marchés, a déclenché leur méfiance. Les rodomontades de Christine Lagarde, présidente de la #BCE, qui déclarait le 20 mars, lors du sommet des dirigeants de l’UE  : «  Le #secteur_bancaire de la zone euro est résilient  », ne suffiront pas à protéger la société du risque d’une nouvelle #crise_financière systémique. Depuis 2008, les banques ont trouvé le moyen de contourner les mesures dites prudentielles qui leur avaient été imposées pour éviter des faillites en chaîne. Elles ont inventé de nouveaux instruments pour spéculer et s’enrichir par tous les moyens, s’exposant à des faillites en cas de retournements brutaux. Quand les marchés financiers, c’est-à-dire une poignée de grands banquiers ou de grands fonds d’investissement comme #BlackRock, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, perdent confiance dans telle ou telle banque soupçonnée d’être trop exposée, ce qui est le cas de la Deutsche Bank, ils peuvent la faire couler en peu de temps. […]

    #capitalisme #taux_d’intérêt #spéculation

  • Cash Investigation - Superprofits : les multinationales s’habillent en vert en streaming - Replay France 2 | France tv
    https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/4498144-superprofits-les-multinationales-s-habillent-en-vert.html

    Ces derniers mois, certaines #multinationales ont engrangé de #superprofits. #Total, par exemple, gagne actuellement 73 millions d’euros par jour. Des bénéfices qui financeraient notamment la #transition_énergétique et la lutte contre le #réchauffement_climatique. Mais qu’en est-il de ces belles promesses vertes ? Elise Lucet et l’équipe de Cash Investigation ont enquêté sur le méga projet de la compagnie pétrolière française en #Ouganda et en #Tanzanie. Pour développer sa production d’#hydrocarbures, la multinationale peut compter sur le soutien financier d’un autre fleuron français : la #BNP-Paribas qui a réalisé en 2021 un bénéfice record de 9,5 milliards d’euros. La banque promet à ses clients d’investir dans des solutions d’épargne responsable. Les journalistes de Cash Investigation ont passé au crible les #fonds_verts de la banque.
    publié le 26/01/23 à 23h00 disponible jusqu’au 25/11/23

  • Les banques françaises financent massivement la déforestation de l’Amazonie
    https://disclose.ngo/fr/article/les-banques-francaises-financent-massivement-la-deforestation-de-lamazonie

    Les banques françaises ont fourni plus de 743 millions d’euros à des géants de l’agroalimentaire responsables de la déforestation au Brésil. En tête de ces établissement : la BNP Paribas. Lire l’article

  • Gli affari dei “campioni italiani” con il regime di #al-Sisi in Egitto

    #Eni, #Snam, #Intesa_Sanpaolo e #Sace hanno stretto in questi anni rapporti proficui con il governo del Cairo, responsabile di gravi violazioni dei diritti umani. Nemmeno l’omicidio di Giulio Regeni ha segnato un punto di svolta nella fossile “campagna d’Egitto”. Il dettagliato report di ReCommon (https://www.recommon.org) in occasione della Cop27 sul clima.

    Perché Eni ha continuato ad aumentare i propri investimenti in Egitto persino dopo che sono emersi possibili legami tra l’assassinio del ricercatore italiano Giulio Regeni e il regime di Abdel Fattah al-Sisi? Qual è stata la destinazione finale degli ingenti finanziamenti che Intesa Sanpaolo ha concesso al ministero della Difesa e al ministero delle Finanze egiziani? Perché l’assicuratore pubblico Sace non ha avuto alcuna remora nel garantire la raffineria di Assiut, nonostante altri attori finanziari fossero preoccupati per le implicazioni reputazionali derivanti proprio dal “caso Regeni”? E perché Snam non pubblica ancora l’elenco completo degli azionisti dell’East mediterranean gas company?

    Sono solo alcune delle domande che ReCommon ha rivolto alle principali aziende e società italiane che hanno stretto in questi anni rapporti proficui con il governo egiziano, accusato di gravi e ripetute violazioni dei diritti umani (su tutte la detenzione di circa 60mila dissidenti politici) e che si rifiuta di collaborare con gli inquirenti italiani nelle indagini sul rapimento, la tortura e l’omicidio di Giulio Regeni. Gli interrogativi, insieme a un’attenta analisi degli interessi economici delle singole realtà, è contenuta nel dossier “La campagna d’Egitto – Gli affari dei ‘campioni’ italiani con il regime di al-Sisi” pubblicato il 7 novembre 2022, all’indomani dell’apertura della 27esima Conferenza della Nazioni Unite sul clima (Cop27) che si svolge a Sharm el-Sheikh. Un documento preciso e dettagliato da cui emerge, ancora una volta, come il business prevalga sui diritti umani e sui processi democratici.

    L’Egitto è un punto di investimento centrale per Eni, che lì possiede circa il 20% delle proprie riserve di gas con una produzione annuale di 15 miliardi di metri cubi (pari al 30% del totale dell’azienda e al 60% di quella egiziana) per un utile di 5,2 miliardi di euro in cinque anni, che costituisce circa un terzo degli utili complessivi della divisione “Esplorazione e produzione”.

    Uno snodo chiave negli interessi dell’azienda in Egitto è stata la scoperta ad agosto 2015 del giacimento sottomarino “Zohr” che, secondo le esplorazioni di Eni, conterebbe circa 850 miliardi di metri cubi di gas: si tratterebbe quindi di una delle maggiori riserve a livello mondiale e la più grande nel Mediterraneo. Con l’omicidio Regeni, rinvenuto il 2 febbraio 2016, le relazioni diplomatiche tra i due Paesi si sono però complicate. “Abbiamo detto chiaramente che noi siamo per i diritti umani, per questo pretendiamo chiarezza assoluta. La vogliamo come italiani e come Eni”, aveva dichiarato Claudio Descalzi, amministratore delegato dell’azienda, a Il Messaggero il 6 marzo 2016. Ma solo pochi giorni prima, il 21 febbraio, la sua società aveva ottenuto l’assegnazione proprio dell’appalto per il giacimento “Zohr”.

    Secondo ReCommon al centro dei legami tra Eni e il regime di al-Sisi vi sarebbero i debiti accumulati dalle aziende energetiche egiziane nei confronti delle compagnie fossili straniere che nel 2013, anno della presa del potere da parte del generale, avevano raggiunto quota sei miliardi di euro. In particolare Eni era tra le aziende più esposte, con un ammontare di crediti scaduti pari a un miliardo di euro. Nel 2015 l’azienda italiana è riuscita però ad accordarsi con l’Egitto garantendo cinque miliardi di euro in investimenti in cambio di condizioni contrattuali favorevoli che comprendono anche un raddoppio del prezzo del gas che il Paese acquista dall’azienda. “Di lì a poco la società realizzerà la maxi scoperta di ‘Zohr’ e nel giro di qualche anno i debiti contratti dallo Stato egiziano risulteranno azzerati. Non c’è ombra di dubbio che, dal punto di vista degli affari, Eni abbia vinto la sua scommessa, accettando però di legarsi al regime egiziano con un nodo così stretto da non allentarsi neppure di fronte all’uccisione di un cittadino italiano”, ricorda ReCommon. Inoltre grazie ai progetti realizzati da Eni, il regime di al-Sisi è riuscito a conquistarsi un ruolo di primo piano nello scacchiere energetico regionale ed europeo

    Anche Snam, il più grande operatore d’Europa per quanto riguarda il trasporto del gas e che gestisce una rete di 41mila chilometri e una capacità di stoccaggio di 20 miliardi di metri cubi, partecipata dallo Stato italiano, vanta numerosi affari nel Paese nordafricano. L’azienda ha acquistato a dicembre 2021 il 25% della East mediterranean gas company (Emg), proprietaria del gasdotto Arish-Ashkelon che collega Israele ed Egitto, anche noto come “Gasdotto della pace”. Secondo ReCommon tra gli azionisti di Emg vi sarebbero Emed, una società “partecipata dalla israeliana Delek Drilling e dal gruppo statunitense Chevron” e che controlla il 39% di Emg. Secondo le inchieste di ReCommon e della testata investigativa egiziana Mada Masr, Emed avrebbe legami con i vertici dei servizi segreti egiziani.

    “Tutti questi investimenti infrastrutturali vengono attuati grazie agli istituti di credito e alle istituzioni finanziarie. In prima fila c’è Bank of Alexandria, la sussidiaria locale del primo gruppo bancario italiano, Intesa Sanpaolo”, ricorda ReCommon. L’istituto è la quinta banca d’Egitto e conta 1,5 milioni di clienti su 179 filiali. Nel 2006 il governo di Hosni Mubarak aveva venduto per 1,6 miliardi di dollari l’80% delle azioni della banca a Intesa Sanpaolo. Bank of Alexandria, partecipata anche dal governo egiziano, afferma di essere il canale privilegiato degli investimenti italiani nel Paese nordafricano, tra cui il settore oil&gas e quello degli armamenti.

    A garanzia degli investimenti vi è poi Sace, l’assicuratore pubblico italiano controllato dal ministero dell’Economia, che tra il 2016 e il 2021 ha emesso garanzie a progetti oil&gas per un totale di 13,7 miliardi di euro, ponendosi così al terzo posto per il supporto finanziario all’industria fossile dopo le controparti canadesi e statunitensi. In Egitto, Sace ha emesso garanzie per 3,9 miliardi di euro. Tra le infrastrutture supportate dall’istituto vi sono due raffinerie: la Middle East oil refinery (Midor) e l’Assiut oil refinery (Aor), entrambe in capo all’Egyptian general petroleum corporation (Egpc), l’azienda petrolifera di Stato.

    Per realizzare Midor, Sace ha garantito i prestiti di Bnp Paribas, Crédit agricole e Cassa depositi e prestiti (Cdp) per un ammontare di 1,2 miliardi di euro. Mentre per quanto riguarda la raffineria di Assiut, Sace ha agito in modo simile garantendo a febbraio 2022 un supporto finanziario pari a 1,32 miliardi di euro: l’impianto è la più grande raffineria dell’Egitto meridionale e si tratta di un’infrastruttura strategica per al-Sisi che ha presenziato personalmente l’inaugurazione dei lavori il 22 dicembre 2021. Tuttavia secondo le ricostruzioni dei quotidiani StartMag e Milano Finanza (citate nel report di ReCommon) vi sarebbero state delle resistenze all’interno di Cdp in merito al finanziamento della raffineria dovute alla “scarsa sostenibilità ambientale e a imprecisate ‘considerazioni geopolitiche’”.

    La stima di 3,9 miliardi di euro relativa alle garanzie di Sace comprende però solo il supporto alle operazioni classificate di categoria A e B cioè “quei progetti che possono avere ripercussioni ambientali e sociali che vanno da gravi a irreversibili: raffinerie, oleodotti, gasdotti, centrali termoelettriche, petrolchimici, dighe e altre mega-infrastrutture”. Sace, infatti, non è obbligata a riportare le altre categorie di investimento tra cui possono ricadere armamenti come ad esempio l’acquisto di due fregate militari italiane da parte dell’Egitto da Fincantieri nel 2020 per un totale di 1,2 miliardi di euro. L’esposizione storica di Sace al regime del Generale al-Sisi è quindi molto superiore ai 3,9 miliardi di euro dichiarati.

    https://altreconomia.it/gli-affari-dei-campioni-italiani-con-il-regime-di-al-sisi-in-egitto

    #Italie #Egypte #Regeni #Giulio_Regeni #Assiut #pétrole #raffinerie #East_mediterranean_gas_company (#EMG) #droits_humains #Zohr #gaz #énergie #gazduc #gazduc_Arish-Ashkelon #Emed #Delek_Drilling #Chevron #Bank_of_Alexandria #Middle_East_oil_refinery (#Midor) #Assiut_oil_refinery (#Aor) #Egyptian_general_petroleum_corporation (#Egpc) #Bnp_Paribas #Crédit_agricole #Cassa_depositi_e_prestiti (#Cdp) #Fincantieri

  • ZeratoR sur Twitter :
    https://twitter.com/ZeratoR/status/1545759317894348802

    Changement pour le ZEVENT. Le combat est trop important, merci pour votre soutien et vos réactions. #ZEVENT2022

    Fondation GoodPlanet sur Twitter :
    https://twitter.com/GoodPlanet_/status/1545758421080854533

    Albane Godard, Directrice Générale de la Fondation GoodPlanet s’exprime à propos du #ZEVENT2022

    Z Event 2022 : GoodPlanet quitte le marathon caritatif - Numerama
    https://www.numerama.com/pop-culture/1034518-le-z-event-2022-annule-son-partenariat-avec-la-fondation-goodplane

    Changement de programme pour le Z Event 2022. Face à la polémique dans le choix de l’association qui bénéficiera de l’argent récolté lors du marathon caritatif de jeu vidéo, Zerator revoit ses plans. La fondation GoodPlanet est écartée. Les internautes devront choisir cinq autres associations parmi une liste.

    ZEvent 2022 : la fondation GoodPlanet, accusée de « greenwashing », se retire du marathon caritatif
    https://www.bfmtv.com/tech/zevent-2022-la-fondation-good-planet-accusee-de-greenwashing-se-retire-du-mar

    Le marathon caritatif de jeux vidéo était au coeur d’une polémique depuis plusieurs jours après avoir choisi la fondation GoodPlanet pour l’édition 2022.
    Après avoir fait l’objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux ces derniers jours, la fondation GoodPlanet qui œuvre en faveur de l’écologie a annoncé ce samedi son retrait du ZEvent, marathon caritatif de jeux vidéo programmé du 9 au 11 septembre au Zénith de Montpellier.

    L’association GoodPlanet n’a manifestement pas résisté à l’analyse des Internautes. Accusée de pratiquer le greenwashing au profit d’un pollueur, de polluer via des NFT, de promouvoir la biodynamie, ou encore d’employer un responsable informatique climatosceptique.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #zevent #zorator #goodplanet #albane_godard #yann-athus_bertrand #bnp_paribas #garnier #edf #totalenergies #don #association #événement_caritatif #charité #annulation #retrait #nft #biodynamie #greenwashing #climatoscepticisme #climat #arkunir #maghla #coupe_du_monde #football #qatar #twitch #youtube

  • Guerre en Ukraine : Auchan, Decathlon, Lactalis, Danone… les Français exposés
    https://www.lsa-conso.fr/guerre-en-ukraine-auchan-leroy-merlin-decathlon-lactalis-danone-les-entrep
    L’attaque dans la nuit du 23 au 24 février par l’armée russe d’un grand nombre de cibles militaires en Ukraine place sous les projecteurs l’importante activité des entreprises françaises dans le pays, en particulier les distributeurs avec la présence de 3 enseignes du groupe Mulliez (Auchan, Leroy Merlin et Decathlon) mais aussi l’industrie agroalimentaire avec des implantations pour Lactalis, Danone, Savencia, Soufflet, etc… Selon un extrait d’un document des douanes françaises, près de 160 entreprises françaises sont aujourd’hui implantées en Ukraine, employant 30 000 personnes et faisant de la France le premier employeur international en Ukraine. Elles sont présentes notamment dans la grande distribution (groupe Auchan, Decathlon), la banque (Crédit Agricole et BNP Paribas), l’agroalimentaire (notamment Louis Dreyfus, groupe Soufflet, Danone, Lactalis, Savencia, Malteurop, Limagrain), et le numérique (Ubisoft, Blablacar).


    Auchan compte 40 magasins en Ukraine dont 21 hypers pour 6000 salariés. Sur la photo un hypermarché Auhan à Kiev.

    15 entreprises agroalimentaires tricolores présentes en Ukraine
    Le site de la direction du Trésor indique par ailleurs qu’une quinzaine d’entreprises agroalimentaires et agricoles françaises sont présentes en Ukraine, plus particulièrement dans les domaines de la production, du négoce et de la transformation des céréales (Soufflet, Louis Dreyfus, Malteurop), de la transformation du lait (Danone, Lactalis, Savencia - Bongrain Zveniogorod), et de la production de semences végétales : Limagrain, MAS seeds (qui a ouvert récemment un centre de recherche à Borispil) et Euralis, groupes coopératifs ayant investi dans des unités de production.

    40 magasins Auchan, 5 Decathlon, 6 Leroy Merlin
    La distribution française est également présente en Ukraine via essentiellement des enseignes appartenant à la galaxie Mulliez. Contacté par LSA, Auchan retail qui mentionnait 26 magasins dans le pays dans son dernier rapport annuel, en compte en fait 40 aujourd’hui suite à des acquisitions notamment, dont 21 hypers, ce qui le situe au troisième rang de la distribution alimentaire locale. "Nous restons très attentifs à la situation, commente un porte parole du groupe qui ne notait néanmoins pas d’incidence sur les ouvertures de la plupart de ses magasins ce matin, précisant que l’enseigne ne compte aucun magasin dans le Donbass. Auchan emploie 6000 salariés dans le pays dont 3 expatriés (2 Français). Leroy Merlin, autre paquebot de l’Association Familiale Mulliez compte lui 6 magasins en Ukraine, 5 à Kiev 1 à Odessa. Enfin, Decathlon exploite 5 magasins en Ukraine, dont le premier a ouvert en 2019. « Nous restons attentifs, suivons et suivrons scrupuleusement les consignes gouvernementales », indique sobrement à LSA un porte-parole de l’enseigne de sport.

    Quid des activités françaises en Russie ?
    Mais pour ces trois distributeurs, ainsi que certains des industriels cités, s’ajoute un autre point de préoccupation, sans doute au moins aussi important. Quelles vont être les conséquences de la guerre pour leurs implantations et leurs activités en Russie cette fois-ci, où leurs infrastructures et leur poids économiques sont bien plus importants qu’en Ukraine. Selon son dernier rapport annuel, Auchan retail exploite 255 magasins en Russie (63 hypers, 193 supers) pour un chiffre d’affaires évalué à 4 milliards d’euros selon la presse locale, ce qui en fait le second pays du groupe après la France. L’enseigne emploie 30000 personnes en Russie, dont 25 expatriés. Pour Leroy Merlin, le pays est encore plus important. On estime que le champion français du bricolage y réalise plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec 112 magasins en Russie dans 56 villes selon les dernières données de l’enseigne. Quant à Decathlon, il compte 61 magasins en Russie, pays où il s’est implanté dès 2006. Est-ce que l’opposition française à la guerre contre l’Ukraine aura des répercussions directes ou indirectes sur leurs ventes et leur activité ? Bien malin qui pourra le prévoir au premier jour du conflit.

    Danone et Lactalis plus exposés en Russie qu’en Ukraine
    La Russie est aussi le pays où Danone est le plus exposé à des conséquences du conflit. Selon les données du groupe, le pays présidé par Vladimir Poutine représente environ 5% des revenus de Danone en 2021, et l’Ukraine moins de 1%. « Dans ces deux pays, nous opérons principalement dans la catégorie EDP (produits laitiers et d’origine végétale), avec un modèle principalement local, de la collecte de lait à la production et à la distribution », indique un porte-parole qui précise : Nos équipes locales suivent évidemment de près la situation et mettent en place toutes les actions nécessaires pour assurer la sécurité de nos salariés, ainsi que la continuité de nos activités."

    Chez Lactalis, les deux pays occupent également des positions non négligeables. L’industriel lavallois réalise 175 millions d’euros de chiffre d’affaires en Russie avec 4 sites de production (Istra, Belgorod, Effremov et Ekaterinbourg), 1 siège à Istra et 1900 salariés. A noter que Belgorod est proche de la frontière Ukrainienne et qu’une base militaire importante se trouve sur cette zone. Lactalis y produit localement les produits du marché russe et indique à LSA qu’il n’y a pas, à date, « de précautions particulières prises côté russe ». Comme « il n’y a pas de relations d’affaires entre la Russie et l’Ukraine depuis 2014. » L’entreprise française exploite 3 sites de production en Ukraine (Soumy / Pavlograd / Nikolaeiev) et 1 siège (Kiev) et emploie 850 collaborateurs Ukrainiens (pas d’expatriés) pour un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros. Elle y exporte vers la Géorgie, la Moldavie et les républiques d’Asie centrale. Lactalis précise à LSA qu’en Ukraine « nous nous efforcerons de maintenir notre contribution à l’alimentation des populations dans la limite d’assurer la sécurité de nos collaborateurs, fournisseurs et clients. A date, 100% de nos sites sont opérationnels et il n’y a pas de perturbation d’approvisionnement (Lait, Emballages, Ingrédients,…). En cas de risque dans les zones où des usines sont situées, nous demanderons l’arrêt de la production et le retour anticipé des salariés à leur domicile. »

    La France, 9e fournisseur de l’Ukraine
    Autre élément à ajouter aux conséquences économiques du conflit pour les entreprises françaises : le commerce extérieur avec l’Ukraine. Les douanes françaises dans le document précité précisent que la France est le 9ème fournisseur de l’Ukraine avec une part de marché de 2,8 %, en hausse constante par rapport à son niveau d’avant crise (2,2% en 2013). Le total des échanges commerciaux entre la France et l’Ukraine atteint 1,8 Md€ en 2019, en forte augmentation par rapport à 2018 (1,5 Md€). La France occupe notamment de solides positions sur les segments des produits chimiques, parfums et cosmétiques (35,4% de nos exportations en 2019), des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (19,1%, dont plus des deux tiers correspondant à des machines agricoles et forestières), des matériels de transport (9,2%), des produits pharmaceutiques (8,8%) et des produits agricoles (8%). Les biens importés en France en provenance d’Ukraine sont essentiellement des produits agricoles et agroalimentaires (66,2%).

    groupe #Mulliez #Auchan #Leroy Merlin #Decathlon #Lactalis #Danone #Savencia #Soufflet #Crédit_Agricole #BNP_Paribas #Louis_Dreyfus #groupe_Soufflet #Danone #Malteurop #Limagrain #Ubisoft #Blablacar #Bongrain #Limagrain #MAS_seeds #Euralis #lavallois #Ukraine #Russie #agroalimentaire

  • La #convention de #mécénat de la licence #BNP de #PSL enfin dévoilée

    Le collectif PSL contre-attaque, formé à l’origine en opposition à l’ouverture du #diplôme « #Sciences_pour_un_monde_durable » en 20191, a obtenu la convention de mécénat liant l’université PSL (#Paris_Sciences_et_Lettres) et la banque #BNP_Paribas, dans le cadre du financement de cette formation niveau #licence.

    Depuis les débuts de cette formation sur le développement durable financée par la BNP Paribas, pollueur de renom, PSL clamait que la convention qui la liait à la BNP était un document confidentiel. La direction de PSL en avait même refusé l’accès aux élu·es du Conseil d’administration ! Après plusieurs demandes restées sans réponse, PSL contre-attaque a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), qui nous a donné raison. PSL n’avait alors toujours pas communiqué la convention, et le collectif avait donc commencé un recours au tribunal administratif. Finalement, PSL nous a enfin envoyé la convention avec la BNP !

    Voici les éléments saillants de la convention ainsi que les doutes qui subsistent encore.

    • Le mépris du droit. PSL s’engage à être libre de « tout engagement qui l’empêcherait de signer le présent accord », au mépris de la loi qui prévoit que ce genre de document est public.

    • L’obsession de la #confidentialité. Sur les sept pages de la convention, une page complète est dédiée à la confidentialité. On comprend d’ailleurs mieux que PSL rechigne à fournir la convention quand on voit que la BNP se réserve le droit de résilier la convention, et de cesser le paiement en cas de divulgation de la convention !

    • La BNP Paribas ne s’engage à payer que de 2019 à 2024. Que deviendra la licence quand la source de financement s’arrêtera ? De plus, la convention est très peu contraignante pour la BNP, qui peut également rompre ses engagements sans gros dommages.

    • La clause de #protection_de_l’image de la BNP (article 7.3) : PSL s’engage à « ne faire aucune déclaration ni commentaire public susceptible de porter atteinte à l’image ou à la réputation du mécène ». Ce paragraphe très critiqué lors de la première version de la convention est assorti d’une mention qui protège la #liberté_pédagogique. Nous voilà rassuré·es. Néanmoins, prenons le problème autrement : pourquoi PSL accepte-t-elle de se bâillonner ? Comment former correctement au changement climatique sans parler des responsables, qui financent les énergies fossiles depuis des décennies et refusent d’en sortir malgré la catastrophe climatique à venir ?

    • Le « comité de suivi et d’information », comportant des membres de la BNP à 50 %, et dont le rôle est de « garantir les orientations stratégiques du projet ». Face au tollé suscité par l’ingérence de la BNP dans le contenu de la formation, PSL et la BNP se sont payées de mots en assurant que le comité ne jouera pas de rôle pédagogique et académique. Décider des orientations stratégiques d’une licence, sans jouer de rôle académique ou pédagogique, cela ne va pas de soi !

    • Le montant apporté par la BNP n’a pas été communiqué ; cependant, on peut l’estimer à environ 8 millions d’euros sur 5 ans.

    • La présence d’autres mécènes : les informations à disposition sont contradictoires. Dans une interview récente au Monde4, Alain Fuchs, le président de PSL qui a chapeauté la création de cette formation, prétend que d’autres mécènes sont présents (#Foncia et #Engie). Il l’a aussi affirmé en Conseil d’administration de PSL. Cependant, dans un courrier relatif à nos démarches pour accéder aux conventions, #Alain_Fuchs indiquait à propos des #conventions_de_mécénat : « Il n’en existe qu’une à ce jour ». Ces conventions ne nous ont pas été communiquées, alors que la CADA nous a donné raison pour obtenir ces documents s’ils existent.

    Pour la présence d’autres mécènes, comme pour les autres points cités, la direction de PSL donne des informations obscures, tient un double discours et se tient parfois à la limite de la légalité.

    La convention de mécénat peut être consultée dans son intégralité sur ce fil Twitter ou ci-dessous.

    https://academia.hypotheses.org/31013
    #green-washing #BNPSL #privatisation #financement #université #France #facs

  • La 5G, un gouffre énergétique programmé
    https://reporterre.net/La-5G-un-gouffre-energetique-programme

    Si le monde ultraconnecté promis par la 5G suscite un débat intense et si les doutes sur ses dangers sanitaires appellent des études approfondiees, la réalité de son coût énergétique mérite, selon l’auteur de cette tribune, une analyse détaillée. En septembre 2019, le think-tank Idate DigiWorld, leader européen de l’économie numérique, publiait le Livre blanc de la 5G. Ce rapport, rédigé par des experts de grandes entreprises (Nokia, IBM, BNP Paribas…), en lien avec un groupe de parlementaires français, (...)

    #BNP-Paribas #ChinaUnicom #Nokia_Siemens #Orange #Sony-Ericsson_ #IBM #5G #écologie #technologisme (...)

    ##InternetOfThings

  • La Quinzaine des réalisateurs Cannes 2020 soutient « #Un_pays_qui_se_tient_sage »
    http://www.davduf.net/la-quinzaine-des-realisateurs-cannes-2020

    « Historiquement très attentive et particulièrement sensible au débat social et politique, la Quinzaine des réalisateurs souhaite apporter son soutien au film de David Dufresne, qui parvient à élever et complexifier un débat nécessaire et dramatiquement contemporain. » Le documentaire, produit par Le Bureau Films, sera distribué en France le 30 septembre par Jour2Fête. Lire la suite sur (...) Un pays qui se tient sage

    / Une, #Police, #Maintien_de_l'ordre

    https://cineuropa.org/fr/newsdetail/390016

    • C’est rigolo (en fait, pas vraiment) de lire particulièrement sensible au débat social et politique en parlant d’une organisation (la quinzaine des réalisateurs) qui revendique comme mécène officiel #bnp_paribas et comme institutions partenaires notamment #Cannes, la région #PACA, les heureux bénéficiaires de la #taxe_copie_privée ...

      Désolé @davduf , y’a des trucs que tu fais que je trouve intéressants et pertinents (comme allo place beauvau ou ce film que je n’ai pas vu) , mais le logo quinzaine des réalisateurs sur l’affiche du documentaire, il laisse un goût amer.

  • Batailles en cours et à venir autour des données de paiement
    https://linc.cnil.fr/fr/batailles-en-cours-et-venir-autour-des-donnees-de-paiement

    Le secteur des moyens de paiement connaît d’importantes recompositions au travers desquelles la maîtrise des données de paiement est centrale. Si les services apportent des fonctionnalités aux consommateurs, ils soulèvent des enjeux en termes de protection des données personnelles. Les recompositions dans le secteur du paiement électronique sont majeures. Le développement du e-commerce a contribué à renouveler les solutions de paiement sur Internet. De nouveaux acteurs sont apparus, tels que Paypal (...)

    #Apple #Google #Samsung #Facebook #Paypal #WeChat #algorithme #cryptage #cryptomonnaie #Alipay #ApplePay #bitcoin #Libra #payement #WeChatPay #sexisme #discrimination #finance #CNIL #MasterCard #Visa #WesternUnion #carte #SociétéGénérale (...)

    ##BNP-Paribas ##géolocalisation ##BigData ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_

  • Le nudge et le comportementalisme
    https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/le-nudge-et-le-comportementalisme

    Théorie du nudge ou comment inciter sans en avoir l’air... Le nudge (coup de pouce en anglais) est un outil d’économie dite « comportementale » qui utilise les données neurologiques et psychologiques pour inciter à adopter des comportements plus rationnels. Le nudge (coup de pouce en anglais) est un outil d’économie dite « comportementale » qui utilise les données neurologiques et psychologiques pour inciter à adopter des comportements plus rationnels.• Crédits : © Ganesh Namasivayam - Getty Marc (...)

    #manipulation #comportement #COVID-19 #santé #BNP-Paribas #Coca-Cola #Facebook #Twitter (...)

    ##santé ##CambridgeAnalytica/Emerdata

  • Les nouvelles cyberattaques qui menacent les banques et leurs clients
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/18/les-nouvelles-cyberattaques-qui-menacent-les-banques-et-leurs-clients_601952

    Les banques sont des proies convoitées par les hackeurs. De nouvelles attaques consistent à vider les distributeurs de billets et à infecter les téléphones mobiles des clients. C’est une fraude « en plein essor », comme l’a signalé Laurent Nunez, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur, le 15 octobre, lors d’un colloque organisé par la Fédération bancaire française. Elle consiste à contaminer des smartphones avec un virus de type « cheval de Troie » – malveillant et invisible pour (...)

    #BNP-Paribas #SociétéGénérale #AWS #Trojan #Android #smartphone #algorithme #hacking

  • L’affaire bulgare et Didier Reynders Alexandre Penasse - 25 Octobre 2019 - Kairos
    http://www.kairospresse.be/article/laffaire-bulgare-et-didier-reynders

    Myrianne Coen, conseillère d’ambassade hors-rôle (1), docteur de la Sorbonne, auteure d’articles et d’ouvrages sur le rôle des organisations criminelles dans les relations internationales, a publié trois communiqués de presse cette dernière semaine, qu’elle a envoyés à la rédaction de Kairos. Nous en résumons les principaux éléments dans cet article, tout en apportant des informations supplémentaires.
    En 1996, en poste à Sofia, la diplomate belge Myrianne Coen découvre un vaste réseau de délivrance de #visas touristiques de complaisance. Des mafieux bulgares, avec la complicité de fonctionnaires de l’ambassade, organisent la traite d’êtres humains, le trafic de stupéfiants, d’armes et de viande avariée(1). Myrianne Coen refuse de participer à ce trafic au bénéfice d’organisations criminelles et le dénonce auprès de ses supérieurs et du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier préfèrera la fuite et la laissera tomber. Depuis plus de 20 ans, elle résiste à l’omerta dont le peuple européen est la première victime, à des pratiques qui « ont fini par faire éclater des bombes au cœur de Bruxelles ».

    « Les trafics de documents sont le fil rouge de la #criminalité_organisée », déclarait déjà le Sénat en 1999, document qui ne constitue pas un simple bout de papier, aisément falsifiable pour la criminalité organisée : « Dans un pays de l’Union européenne, expliquait Myrianne Coen à l’époque, le nombre de personnes arrêtées venant d’un pays de l’Est double sur une période donnée après l’abolition des visas. Ce qui veut dire que si ce phénomène se vérifiait sur l’ensemble des pays de l’Est, il faudrait en déduire qu’à intensité de répression constante, le régime des visas arrête la moitié de l’activité criminelle ! »(2)
    http://www.kairospresse.be/sites/default/files/styles/article_large/public/field/image/hqdefault_0.jpg?itok=2uBlf7w0
    « Entre 1990 et 1997, la fuite des capitaux en Bulgarie s’est faite par l’entremise des commerçants, ainsi que par la création de bureaux d’architecte, de magasins d’art et l’achat de biens immobiliers en Europe, tous ces acteurs devant bénéficier de #visas. Vers le milieu des années 90, ces capitaux se sont mélangés avec de l’argent du #crime_organisé avant d’être réinjectés dans des institutions bancaires occidentales. (…) Parmi la nébuleuse des bénéficiaires de ces visas, Myrianne Coen a pu identifier des marchands de voitures douteux, de prétendues sociétés de mannequins, des négociants céréaliers véreux, des exportateurs de viandes avariées, des personnes recherchées par la police bulgare, d’autres fichées par la police belge et, enfin, certaines carrément liées à des réseaux mafieux de #prostitution, de main-d’œuvre illégale et de #blanchiment. Et bien d’autres sinistres personnages, dont certains ont obtenu depuis la nationalité belge et ont pignon sur rue à #Bruxelles, #Anvers et ailleurs ! »(3) _

    Le 19 mars 1997, Myrianne Coen est retrouvée inanimée et blessée dans l’ambassade de Belgique à Sofia et ne devra sa vie qu’à un subalterne qui prévient les secours. En vain depuis plus d’un an, elle dénonçait à sa hiérarchie et aux instances judiciaires un #trafic de documents à destination de membres de la #criminalité organisée belgo-bulgare et de leurs victimes. Dans les années qui suivent, de nombreuses autres ambassades seront concernées. Les diplomates qui ne se plient pas à l’#omerta seraient-ils mal venus dans la carrière en Belgique ? On constate en effet que depuis lors, les ministres des Affaires étrangères successifs lui refusent toute carrière diplomatique normale.

    #Didier_Reynders accusé
    Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui a été retenu pour la fonction de #Commissaire_européen à la #Justice et à l’État de Droit, est accusé dans cette affaire d’intimidations, de #harcèlement, et d’avoir écarté la diplomate de ses fonctions. Pour 25 ans de carrière diplomatique ravagée, les dommages professionnels, sociaux, financiers, personnels sont évalués à 5 millions €. À la veille de l’audition du candidat Commissaire européen à la Justice et à l’État de Droit devant le #Parlement_européen, la Cour d’appel de Bruxelles accordait 5 000 € de dédommagement à la diplomate : 0,57 centime par jour ! L’instruction judiciaire sur les pratiques dénoncées par #Myrianne_Coen a vu se succéder six juges d’instruction… On sait qu’une procédure typique pour empêcher une enquête d’aboutir est de démanteler régulièrement les équipes pour empêcher d’avancer, casser le moral, placer des personnes plus « conciliantes »…


    Le mutisme de la justice
    L’arrêt civil de la Cour d’appel de #Bruxelles (Chambre 18F) a été déposé « en secret » le 26 septembre 2019 et communiqué le 1er octobre, précisément la veille de l’audition de Didier Reynders devant le Parlement européen pour la fonction de Commissaire européen à la Justice et à l’État de Droit, le 2 octobre. Myrianne Coen, venue spécialement d’Italie à la date prévue du prononcé de l’arrêt, le 19 septembre 2019, voit celui-ci est différer sans motif au 17 octobre 2019… 7820 jours après introduction, le 20 mai 1998, de la demande en dommages et intérêts. L’arrêt a été réécrit entre le 19 septembre et le 26 septembre. Celui-ci a-t-il été écrit par le ministère des Affaires étrangères dès le début, ou révisé par la suite ? Ou alors, l’arrêt n’était pas terminé, notamment en raison de pressions sur les magistrats, qui l’ont dès lors différé d’un mois et ont ensuite été contraints de le signer.

    Notons que Mireille Salmon est la présidente de la chambre 18F, laquelle est impliquée dans le #Fortisgate qui conduira en 2008 à la démission du gouvernement Leterme pour avoir fait pression sur la magistrature dans la procédure judiciaire portant sur la contestation de la vente de #Fortis à #BNP #Paribas. Alors qu’en 2008 Fortis a perdu quasiment 95 % de sa valeur en un an, la banque est démantelée et vend une partie de ses activités à BNP Paribas. Les actionnaires, considérant que cette transaction ne pouvait avoir lieu sans leur aval, saisissent la justice. Après le rejet d’une requête en référé devant le tribunal de commerce demandant le gel du démantèlement, les actionnaires saisissent la 18ème chambre de la cour d’appel, dont le président est Paul Blondeel et les conseillères Christine Schurmans et… Mireille Salmon. Dans le Fortisgate, il semble que l’arrêt soit déjà écrit : « Paul Blondeel, signale au Premier président de la Cour d’appel, Guy Delvoie, qu’il peut informer la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA) quant au contenu d’un arrêt... qui n’existe pas encore. Et, le 9 décembre, des experts avaient déjà été contactés par M. Blondeel pour traiter le cas Fortis. Sans accuser personne - Mme Schurmans ne le fait pas -, cela ouvre des perspectives quant à une fuite vers l’extérieur - vers le monde politique et/ou financier -, comprend-on(4). » Ghislain Londers, premier président de la Cour de cassation, informera par courrier le président de la chambre, #Herman_Van_Rompuy, que le contenu de l’arrêt était déjà connu par le gouvernement le 10 décembre alors qu’il allait être prononcé le 12 décembre 2008… Cela rappelle étrangement l’écriture du réquisitoire et de la transaction pénale du #Kazakhgate par les avocats de la défense, ou l’affaire « Sofia »… Circulez, y’a rien à voir !

    On découvre aussi que Mireille Salmon, qui a signé l’arrêt Fortis, « a échangé des courriels quelques jours avant l’assemblée des actionnaires de Fortis en février avec Lionel Perl, entre-temps devenu administrateur de #Fortis Holding »(5) . Dans des mails découverts lors de l’enquête de la Cour d’appel de Gand, « Lionel Perl demande confirmation à Mireille Salmon qu’un "non" des actionnaires signifie que la vente à BNP Paribas ne se fera pas. Mireille Salmon répond négativement. Juridiquement, la vente pouvait donc se faire, selon le juge qui estimait que les actionnaires devaient pouvoir s’exprimer sur la vente »(6). « Le relevé des contacts téléphoniques entre ces deux personnes indique que les contacts se sont intensifiés de manière très nette à mesure que l’arrêt approchait de sa phase finale. Est-ce uniquement pour préparer les fêtes de fin d’année que ces deux "amis", qui ont très peu de contacts usuellement, multiplient les appels téléphoniques ? Est-ce pour trouver un des "experts" qui sera désigné dans l’arrêt ? Ou est-ce pour "nourrir" l’arrêt du 12 décembre ? »(7)
    La collaboration active ou passive du monde judiciaire avec l’exécutif semble faire système. Depuis plus de vingt ans, les instances #judiciaires sont absentes du dossier « Sofia » et le parquet est tout aussi silencieux. Le ministère belge des Affaires étrangères dispose pourtant de toutes les preuves. À aucun moment il n’a collaboré aux instructions judiciaires, il n’a pas introduit de procédures disciplinaires contre les auteurs des faits. Les instructions judiciaires, ouvertes en 1996, ont été interrompues sous prétexte de « non-opportunité des poursuites », puis portées à la prescription en 2009. La procédure d’urgence pour fait de harcèlement introduite contre le ministre des Affaires étrangères en 2005 a été renvoyée, sans motif, au tribunal civil… en 2012. Dans son arrêt, la Cour d’appel civile refuse à présent tout dédommagement à la diplomate parce qu’aucun tribunal n’a condamné de fonctionnaires ni pour trafics de documents ni pour harcèlement !

    Une « construction judiciaire » applaudie par les réseaux criminels
    On constate que cet arrêt copie soigneusement le « roman » du ministre belge des Affaires étrangères devant ses juges, et que, comme dans d’autres affaires, ce n’est plus l’impartialité qui semble guider les réquisitoires, mais les interprétations fidèlement retranscrites de ceux qui sont accusés(8). Ce roman, le voici : aucun fonctionnaire du ministère belge des Affaires étrangères n’a jamais trafiqué les visas à l’ambassade de Belgique à Sofia dans les années 90, et certes jamais au bénéfice de membres d’organisations criminelles et de leurs victimes. Myrianne Coen, conseillère d’ambassade, n’a pu dès lors subir de représailles ni être discriminée dans sa carrière pour avoir refusé de participer à ce qui dès lors n’existerait pas ou pour l’avoir dénoncé.

    Aucun fonctionnaire belge des affaires étrangères ne trafiquait les visas dans les années nonante ? Et aucun depuis lors, par ses comportements, n’a protégé de trafiquants ? On comprend que ceux qui protègent ces trafics se débattent comme ils peuvent pour occulter la vérité. Mais d’où la 18e chambre de la Cour d’appel de Bruxelles tire pareille certitude reste… un mystère.

    En effet, cela semble contredire les conclusions d’autres instances. En 2004(9), 8 ans après les premières dénonciations, le Parlement belge constate « qu’il ressort de l’enquête du Comité R qu’il y a des problèmes de fraude, de corruption et d’éventuelles connexions d’agents des Affaires étrangères avec le crime organisé. Il est clair aussi qu’aucun des services publics concernés n’a pris les mesures appropriées… les éléments permettant la poursuite de ces pratiques n’ont pas été éradiqués… Si ces pratiques existent depuis plus de dix ans et qu’à ce jour l’intégrité n’est toujours pas assurée, la fraude aux documents peut continuer à se développer. Cette constatation est inacceptable ». Dans le livre « Belgique en sous-sol, immigration, traite et crime organisé », on trouve, en plus d’autres propos très éclairants de la Chambre et du Sénat : « Quant au “dossier Sofia” : ’Il s’agit d’une fraude aux visas que le Parlement tente de percer à jour depuis des années. Le Parlement reçoit uniquement une réponse procédurale, ce qui est inacceptable. Le fait que l’on ne joue pas franc jeu dans ce dossier incite inévitablement d’aucuns à prétendre que le ministre des Affaires étrangères étouffe l’affaire’ » . On ne pouvait être plus clair. Ces dernières années, les trafics de visas humanitaires contre monnaies sonnantes et trébuchantes pour des réfugiés syriens ne disent pas autre chose(10).

    Quant au jugement du tribunal correctionnel du 18 février 2009, il constate : « Un grand nombre de malversations à l’ambassade de Belgique à Sofia. Les plaintes ne concernent pas de petites choses, mais des abus scandaleux et honteux tantôt à qualifier de #délits, mais aussi souvent de #crimes. Le tribunal n’est cependant pas saisi de cela et s’abstient… De même, nous n’avons pas à nous prononcer concernant l’opportunité des poursuites (et des non-poursuites). Qui sont les auteurs ? Le tribunal précise : "EVD propriétaire d’un hôtel en Grèce était en contacts suivis avec l’ambassadeur. Celui-ci a, à plusieurs reprises, voyagé en Grèce pour un séjour dans cet hôtel… EVD et son épouse venaient régulièrement déposer des cadeaux (...) L’inculpé s’occupait activement de demandes de visas pour de soi-disant touristes. Il est également établi… l’utilisation de faux papiers et de fausses adresses de référence. Qu’il agissait dans le but de recevoir un avantage en fortune est évident". EVD sera reconnu coupable de faux et usage, traite des êtres humains et d’association de malfaiteurs. Le parquet fédéral a tergiversé pendant 13 ans. Il bénéficiera donc de la prescription » . En termes moins diplomatiques : le parquet protège les auteurs, notamment cet autre membre de l’association de malfaiteurs non nommé… mais très précisément décrit. Le tribunal correctionnel regrette de ne pas avoir, en conséquence, les moyens de prononcer une condamnation.

    Non seulement la 18e chambre ne voit pas ce qui est écrit en toutes lettres, mais elle devra aussi repasser son cours de criminologie : l’#impunité entraîne la récidive et, par opportunités communes, l’élargissement du cercle de complices, tandis que les risques vont croissants pour ceux qui refusent d’y « participer ». Violences, menaces, harcèlement deviennent a#insi armes coutumières de la prise de pouvoir criminel d’une structure qui exclut et discrimine : un cas d’école dans le présent dossier.

    Conséquences ?
    D’une part la « non-opportunité des poursuites » pour les auteurs des trafics et leurs protecteurs. Cette « non-opportunité » ne peut en droit être activée par le parquet, car il y a victime… « Mais qui se préoccupe du droit dans cette affaire » , demande Myrianne Coen. D’autre part la mort civile pour Myrianne Coen, la diplomate qui tenta de protéger les victimes contre ces criminels… devenue ainsi victime collatérale des trafics criminels, victime qu’on ne peut en aucun cas dédommager sans faire crouler tout l’édifice.

    Et la Cour d’appel dès lors de poursuivre le roman des Affaires étrangères : « c’était la secrétaire de l’ambassadeur la coupable (comprenons : l’ambassadeur, le pauvre, il n’en savait rien) » . Or, le juge correctionnel a refusé de condamner la secrétaire : elle n’agissait que sur ordre et en droit pénal, la responsabilité pénale remonte… sur le supérieur hiérarchique. Le parquet ayant organisé (pour mémoire, illégalement de surcroît) la non-opportunité des poursuites, lorsqu’il ne put plus cacher les trafics d’êtres humains, il avait d’urgence dû trouver coupable. Le ministère belge des Affaires étrangères le lui offrit sur un plateau d’argent : la secrétaire faisait l’affaire… une citoyenne lambda, sans connexions et sans protections. Selon que vous serez puissants ou misérables…

    Les tribunaux se contredisent… Le tribunal correctionnel dit blanc, jugement en forme de chose jugée. La chambre 18F de la Cour d’appel dit noir, contre toutes évidences et rationalité… Qu’y a-t-il donc encore à cacher, après 20 ans ?

    Ajoutons que l’instruction judiciaire n’avait interrogé aucun des suspects membres des organisations criminelles déjà par ailleurs internationalement signalés, ni aucune de leurs victimes, de la traite des êtres humains et de tous les autres trafics… Elle s’était aussi bien gardée de les identifier et de les rechercher… Les juges d’instruction trop actifs avaient été préalablement dessaisis à cet effet. Quant au parquet fédéral, il avait mis 13 ans pour s’assurer de la #prescription. Les violences commises à l’ambassade, le harcèlement contre la diplomate n’ont fait l’objet d’aucun acte d’instruction. Johan Leman, ancien directeur du Centre d’égalité des chances, un des auteurs de l’ouvrage collectif « L’État gruyère. Mafias, visas et traite en Europe » (2002), constitué partie civile dans le dossier « Sofia », exprimant clairement sa conviction d’une corruption de la haute administration du département, subira des pressions : « On m’a averti que j’étais impliqué dans trop de dossiers chauds… Comme le conflit avec les Affaires étrangères à propos de l’ambassade belge à Sofia et le dossier Van Kaap »(11).

    Ces faits inacceptables et indécents, la Cour d’appel de Bruxelles les juge « honorables » dans un État de Droit, pour appuyer ses refus systématiques de dédommagements. Pour frapper le témoin qui depuis plus de 20 ans demande protection, la Cour tire encore avantage de la réserve que la diplomate s’est constamment imposée pour ne pas nuire aux enquêtes, tire avantage des dénis de justice qu’elle a subis et qui visaient à protéger les « amis des amis » , tire avantage des risques que court tout témoin d’activités des organisations criminelles, que tant voudraient voir disparaître.

    5 000 € pour 25 années de carrière diplomatique ravagée. L’arrêt de la 18e chambre de la Cour d’appel de Bruxelles salit sa victime et l’ensemble de la #fonction_publique, déshonore la diplomatie belge la réduisant à l’insignifiance… Intimidation à présent en passe de s’étendre à toute l’Europe ? Un arrêt dont les organisations criminelles sauront tirer profit.

    L’Union européenne prescrit la protection des témoins et victimes, et des fonctionnaires en particulier, la Cour européenne des Droits de l’Homme prescrit l’interdiction de la discrimination. Elle oblige aussi les États à effectuer des enquêtes complètes et loyales… « Dans la tourmente actuelle, où une réforme succède à une autre réforme, je ne sais pas, je ne sais plus, si un État de droit subsistera encore longtemps », dira Éliane Liekendael, Procureure générale près la Cour de cassation de Belgique (mercuriale, octobre 1998).

    Sauver Didier Reynders à l’Europe ?
    Deux décisions de justice, prises à Bruxelles le même jour, jeudi 26 septembre 2019, ouvrent la voie à l’audition de Didier Reynders devant le Parlement européen, le mercredi 2 octobre 2019, pour la fonction de Commissaire européen à la Justice et à l’État de Droit,
    • la Cour d’appel de Bruxelles liquide pour 5 000 €, au lieu de 5 millions, les dommages et intérêts que Myrianne Coen, Docteur de la Sorbonne et Conseillère d’Ambassade, demande au Ministère belge des Affaires étrangères pour 25 ans de carrière diplomatique dévastée, depuis 2011 sous la responsabilité du ministre Didier Reynders ;
    • - Le Parquet de Bruxelles classe sans suite et sans instruction des faits le dossier ouvert en avril 2019 contre Didier Reynders pour corruption et blanchiment.

    À la veille de son audition le 2 octobre 2019 devant le Parlement européen, Didier Reynders reçoit donc cet arrêt de la 18e chambre F de la Cour d’appel de Bruxelles, dont il n’aura pas manqué de faire usage dans les couloirs. Pour neutraliser tout moyen d’informer correctement le Parlement européen sur cette affaire avant cette audition, l’arrêt ne sera envoyé que le 1er octobre 2019, par la poste, à la diplomate victime de tels agissements qui réside en Italie. Est-ce là le motif du report secret du prononcé au 26 septembre ? Si la diplomate avait été avertie de cette date, les communiqués de presse seraient en effet arrivés, avant cette audition, aux yeux de la presse internationale…

    Telles sont les circonstances qui expliquent la mise en scène préalable du candidat Commissaire européen à la Justice et à l’État de Droit. Il s’est ainsi présenté « en toute tranquillité » devant les Commissions LIBE et JURI du #Parlement_européen. Pour toute sécurité, une main amie s’était chargée d’inclure in extremis la commission IMCO, présidée par celle qui fut déjà sa #lobbyiste (une députée belge du Groupe des Verts !), 3 mois plus tôt, pour la candidature de Secrétaire général au Conseil de l’Europe qui échappa au ministre…

    Le mutisme des médias
    Depuis ce 2 octobre 2019, la #presse internationale est devenue muette. Quant à la presse belge, si l’on tape « Reynders #corruption » sur un moteur de recherche, on ne trouve plus aucun article depuis le 27 septembre, tout en soulignant que ceux publiés avant cette période d’ #omerta étaient d’une fabuleuse indigence… On ne peut pas penser que des magistrats de Bruxelles ne sont pas au secours de Didier Reynders ? La Belgique a le record des classements sans suite express pour éviter de rassembler les preuves dans ces dossiers. Lorsque les preuves y arrivent malgré tout, Bruxelles a le record de longévité des non-enquêtes pour protéger les auteurs de délits et crimes… par la prescription.

    À certains moments, des choses se résument simplement :
    – Vous cherchez le crime organisé ? Regardez parfois vers ceux qui disent le combattre
    – Vous attendez d’être informés par les médias ? Voyez ce qu’ils ne disent pas et essayez de réaliser à quel point ils font partie du problème.
    – Vous pensez que la justice est impartiale ? Voyez qui elle sert généralement

    Comme l’énoncent les deux auteurs de l’ouvrage Belgique en sous-sol..., « Après tout, il ne faut peut-être pas tant essayer de comprendre pourquoi l’éteignoir a été mis sur le dossier Sofia, que pour qui [il l’a été mis]. Les trafics de visas dénoncés par Myrianne Coen bénéficièrent à des intermédiaires installés en Belgique. Le plus souvent, il s’agissait de sociétés commerciales à l’objet social flou, à l’enseigne changeante et aux activités éparses. Ces dernières adressaient des invitations nominatives donnant accès au territoire national à des individus qui les présentaient à l’ambassade de Belgique dans la capitale bulgare en vue d’obtenir, selon les cas, une ou plusieurs dizaines de visas. Mais le plus saisissant n’est pas là. Il est établi que certains de ces intermédiaires avaient préalablement été sollicités par l’ambassade elle-même, en vue d’adresser des invitations par centaines à des quidams nommément désignés. À l’époque, l’ex-numéro 2 d’« Ambabel Sofia » a eu son attention attirée par tous ces gens auxquels l’ambassadeur « K »délivrait les précieux sésames sur un simple paraphe. Elle a alors découvert que parmi eux figuraient des personnages impliqués dans des opérations de blanchiment d’argent. Ces fonds, blanchis dans des banques belges par d’anciens agents des services secrets bulgares, provenaient du régime communiste moribond. »
    Les centaines de milliards envoyés vers les #paradis_fiscaux, les détournements dans l’affaire des #diamants anversois, les fonds libyens, le Kazakhgate, #Publifin, #Samu_social, #Dubaï Papers, etc. montrent que tout s’est aggravé depuis l’affaire “Sofia”. Et pendant ce temps-là, ils organisent leur « austérité », rabotant encore le peu qu’il reste aux #écoles, #hôpitaux, #postes… Ceci n’est pas un feuilleton, une story de plus sur Netflix : ce sont des faits, qui imposent que vous vous leviez et sortiez de vos divans. Vous vous êtes assoupis, l’#histoire ne vous en voudra pas. Si vous vous levez...

    1. https://www.dhnet.be/actu/faits/sos-legalita-contre-le-crime-organise-51...
    2. « Belgique en sous-sol, immigration, traite et crime organisé », Frédéric Loore et Jean-Yves Tistaert, Éditions Racines, 2007, extraits disponibles sur google livre.
    3. Ibid.
    4. https://www.lalibre.be/belgique/une-plainte-informative-51b8ac51e4b0de6d...
    5. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-fortisgate-revele-des-courri...
    6. Ibid.
    7. https://www.lalibre.be/belgique/exclusif-voici-le-nouveau-scenario-du-fo...
    8. Rappelons que dans l’affaire du Kazakhgate, le projet de transaction pénale et le réquisitoire de l’avocat général auraient été écrits pas les avocats de Patokh Chodiev...
    9. Rapport des Commissions parlementaires de suivi du Comité R, n° 3-725/1 (Sénat) et DOC 511 289/001 (Chambre), 16 juillet’ 04, p. 29, 31 &32.
    10. Notamment : “Trafic de visas humanitaires : Francken affirme n’avoir “rien à cacher””, 18/01/2019. https://plus.lesoir.be/201467/article/2019-01-18/trafic-de-visas-humanit...
    11. Idem.

    #ue #union_européenne #mafia

  • Ce #fonds_d'investissement qui prospère... sur l’#hébergement de migrants aux frais de l’Etat

    Une filiale de la #Caisse_des_dépôts_et_consignations (#CDC) a créé un fonds d’investissement pour racheter plusieurs #hôtels pour loger des #demandeurs_d'asile. Elle promet à ses souscripteurs un copieux #rendement. Et sans risque, car c’est l’Etat qui règle le prix des chambres.

    Et si vous investissiez dans le demandeur d’asile ? C’est un placement qui rapporte 3,5 % par an pour une prise de risque limitée, puisque l’Etat garantit quasiment le #rendement. La proposition sonne comme une plaisanterie. Elle est pourtant sérieuse. #Ampère_Gestion, filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a créé en 2017 un fonds d’investissement baptisé #Hémisphère. Souscrit par des investisseurs institutionnels (dont #BNP_Paribas_Cardif et #CNP_Assurances), il a permis de lever 100 millions d’euros. Cette somme a financé le rachat de 59 hôtels #F1, ex-enseigne low-cost du groupe #Accor, et leur #transformation en #foyers_d'accueil. Au dernier pointage, ces foyers accueillaient deux tiers de demandeurs d’asile et un tiers de personnes hébergées en urgence.


    https://www.marianne.net/fonds-investissement-hotels-demandeurs-asile

    #investissement #asile #migrations #réfugiés #France #économie #business #logement

    hélas #paywall

    ping @karine4 @isskein

  • Menacée d’exclusion, une association de défense des droits des musulmans se retourne contre sa banque
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230819/menacee-d-exclusion-une-association-de-defense-des-droits-des-musulmans-se

    Cet été, Action droits des musulmans, qui documente les discriminations dont peuvent être victimes les musulmans dans le cadre de la lutte antiterroriste, s’est vu notifier sans explication la fermeture de son compte par la BNP Paris. Plusieurs autres établissements ont refusé son dossier. Sept ONG ont écrit à Christophe Castaner pour lui demander si ses services sont impliqués dans ce dossier.

    #LIBERTÉS_PUBLIQUES #BNP_Paribas,_banques,_discriminations,_fichage,_Tracfin

  • « BNP Paribas va supprimer 500 postes en France dans sa filiale de conservation de titres BP2S » Le Monde, Véronique Chocron, 22.08.2019
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/22/bnp-paribas-va-supprimer-500-postes-en-france-dans-sa-filiale-de-conservatio

    « BP2S va perdre 20 % de ses effectifs dans l’Hexagone d’ici à 2021. Le groupe accélère les transferts de postes vers des pays à moindres coûts salariaux, en particulier le Portugal. »

  • L’affaire Samsung Electronics France : quand le droit devient instrument de puissance
    https://theconversation.com/laffaire-samsung-electronics-france-quand-le-droit-devient-instrume

    Le droit n’est pas qu’un outil destiné à établir la justice, il est aussi un instrument de puissance qui articule hard et soft power, « les deux faces du pouvoir » telles que les a définies Joseph Nye, ancien secrétaire adjoint à la Défense de l’administration Clinton. Longtemps apanage des États-Unis où il jouit d’une portée extraterritoriale, cet usage du droit semble en passe de se généraliser dans un contexte de mondialisation marqué par l’essor de la guerre économique. La justice française assigne (...)

    #Apple #BNPParibas #Samsung #Amazon #corruption #procès #domination #travail #GAFAM #concurrence #ChinaLaborWatch #Sherpa (...)

    ##ActionAid

  • #BNP_Paribas financera jusqu’en 2024 un groupe américain spécialisé dans la détention des migrants

    En Europe, BNP Paribas s’enorgueillit d’aider les réfugiés. Aux États-Unis, la première banque française finance pourtant depuis 2003 le groupe GEO, numéro un des prisons privées spécialisé dans la détention des migrants, au cœur de nombreux scandales. Elle a annoncé son désengagement financier… en 2024.

    BNP Paribas, première banque française et une des plus grandes du monde, se targue d’être « la banque qui aide les réfugiés » en Europe. « Depuis 2015, BNP Paribas soutient une vingtaine d’entrepreneurs sociaux et associations engagés dans l’accueil des réfugiés, expliquait l’an dernier Le Journal du dimanche. Au total, près de 12 millions d’euros seront déboursés d’ici à 2021. »

    Sur son site, la célèbre banque au logo vert s’engage même à doubler les dons versés par ses clients à son propre fonds d’aide aux réfugiés, créé en 2012. « Le drame des réfugiés est une catastrophe humanitaire majeure, qui mobilise de nombreuses associations et bénévoles, explique le PDG de la banque, Jean-Laurent Bonafé. […] BNP Paribas est à leurs côtés. »

    Aux États-Unis, la banque est plutôt du côté de ceux qui les enferment. Selon In The Public Interest, un centre de recherche sur les privatisations situé en Californie, elle participe en effet depuis seize ans, et de manière active, au financement du groupe GEO, le géant américain des prisons privées.

    GEO, dont le siège social est en Floride, incarne l’incroyable essor du secteur du complexe pénitentiaire depuis trente ans aux États-Unis, qui comptent 2,3 millions de prisonniers – 655 pour 100 000 habitants, un record mondial.

    Un cinquième du chiffre d’affaires annuel de GEO (2,3 milliards de dollars, 2 milliards d’euros) provient de la détention des migrants au #Texas, en #Louisiane ou en #Californie, pour le compte de l’agence gouvernementale #ICE (#Immigration_and_Customs_Enforcement).

    Depuis 2003, cette activité de crédit, dont la banque ne s’est jamais trop vantée, lui a fait gagner beaucoup d’argent. « Sans doute des dizaines de millions de dollars », évalue pour Mediapart Kevin Connor, chercheur au Public Accountability Initiative de Buffalo (New York), qui a épluché les contrats souscrits par les banques avec les mastodontes de la détention privée aux États-Unis. Une estimation prudente, car les clauses des contrats de financement entre GEO et BNP Paribas restent secrètes.

    L’administration Trump, qui a criminalisé l’immigration, cherche à terroriser les migrants et à tarir les demandes d’asile. Elle enferme en continu environ 50 000 migrants, pour beaucoup originaires d’Amérique latine, un record historique.

    En 2018, 400 000 migrants au total ont été détenus par les gardes-frontières et l’agence ICE. Environ 70 % des migrants détenus par ICE le sont par des groupes privés comme GEO, #CoreCivic ou #Caliburn. Depuis deux décennies, l’industrie des prisons privées, en perte de vitesse à la fin des années 1990, a profité à plein de la criminalisation des migrants.

    « La détention des migrants aux États-Unis a été quasiment sous-traitée au privé, nous explique Lauren-Brooke Eisen, chercheuse au Brennan Center for Justice de l’université de New York, auteure de Inside Private Prisons (Columbia University Press, non traduit). En aggravant la crise à la frontière, les politiques de l’administration Trump ont soutenu cette industrie. » Sitôt élu, Trump a d’ailleurs annulé un ordre de l’administration Obama limitant le recours aux prisons privées.

    Pour ces groupes privés dépendant des contrats publics, cajoler les politiques est une nécessité. Pour la seule année 2018, GEO a dépensé 2,8 millions de dollars de #lobbying et de dons à des politiques, la plupart des républicains.

    Le groupe a également versé 250 000 dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump, et fait un don de 225 000 dollars au comité d’action politique ayant financé la campagne de l’actuel président, un geste qualifié d’« illégal » par l’ONG Campaign Legal Center, #GEO étant un sous-traitant du gouvernement.

    L’industrie est coutumière des allers-retours entre public et privé : le groupe Caliburn, récemment épinglé par Amnesty International pour sa gestion de la prison géante pour mineurs migrants de #Homestead (Floride), a même embauché l’ancien secrétaire à la sécurité nationale #John_Kelly, qui fut directement en charge de la politique migratoire au début de la présidence Trump – et continua à la superviser lorsqu’il devint chef de cabinet du président…

    D’après un rapport publié en novembre 2016 par In The Public Interest, BNP Paribas, de concert avec de grandes banques américaines, a joué un rôle actif depuis seize ans auprès de GEO :

    « Risques immédiats » pour les migrants

    BNP a en effet participé depuis 2003 à plusieurs tours de table permettant de dégager, via des crédits renouvelables (« #revolving_credits »), des prêts à terme (« #term_loans ») ou la souscription d’obligations (« #bonds »), d’énormes lignes de crédit pour GEO – des centaines de millions de dollars à chaque fois –, ensuite utilisées par le groupe pour acheter des sociétés, accaparer de nouvelles prisons, ou financer ses activités courantes.

    À la suite d’un nouvel accord passé l’an dernier, GEO dispose désormais d’un crédit renouvelable de 900 millions de dollars avec six banques (BNP Paribas, #Bank_of_America, #Barclays, #JPMorgan_Chase, #SunTrust, #Wells_Fargo). Il a souscrit avec les mêmes établissements un prêt à terme de 800 millions de dollars.

    « Pour les prisons privées, ces prêts massifs sont un peu des cartes de crédit, explique Shahrzad Habibi, directrice de la recherche de In The Public Interest. Pour éviter de payer l’impôt sur les sociétés, les groupes comme GEO ont un statut de trust d’investissement immobilier (REIT) qui leur impose de distribuer une grande partie de leurs profits à leurs actionnaires. » Faute de cash disponible, ils dépendent donc largement des crédits extérieurs.

    Pour ce service, les établissements bancaires sont grassement rémunérés : selon des documents transmis au régulateur américain, GEO a payé l’an dernier 150 millions de dollars d’intérêts à ses différents créditeurs.

    Une partie, non connue, de cette somme est allée à #BNP, qui touche aussi des #redevances substantielles en tant qu’« agent administratif » pour certaines de ses opérations. « Ces redevances, dont on ne connaît pas les détails, se chiffrent en centaines de milliers, potentiellement en millions de dollars », explique le chercheur Kevin Connor.

    Contacté, BNP Paribas assure ne pas « communiqu[er] les informations relatives aux crédits de [ses] clients ». Mais les prêts de la banque ne constituent, selon une porte-parole, que « 3 % du total » des financements du groupe GEO, et « une part négligeable » des revenus de BNP.

    Ces derniers mois, les images de migrants entassés dans des centres de détention surpeuplés et sordides ont ému le monde entier. Pour éviter de voir leur image de marque entachée, des géants de Wall Street (JPMorgan Chase, Bank of America, SunTrust, etc.), pressés depuis des années de se désengager du secteur par des activistes, ont annoncé les uns après les autres qu’ils cessaient de financer le secteur des prisons privées.
    BNP Paribas a récemment suivi leur exemple. « BNP Paribas a pris la décision, comme plusieurs banques américaines, de ne plus intervenir sur le marché du financement des #prisons_privées. Désormais la banque n’engagera plus de financement dans ce secteur », nous a confirmé la banque, à la suite d’un article paru début juillet dans le quotidien belge L’Écho.

    Elle « honorera » toutefois « son engagement contractuel vis-à-vis de GEO », c’est-à-dire les crédits en cours, qui prennent fin en 2024.

    Pendant cinq ans, BNP Paribas continuera donc de financer les investissements et les dépenses courantes d’un groupe contesté, dont le nom est entaché par de multiples scandales.

    Comme le rappelle le Miami Herald, GEO a été « poursuivi à de multiples reprises pour avoir supposément forcé des détenus à travailler pour de la nourriture », a été accusé de « torturer des détenus dans l’Arizona », est épinglé depuis des années pour le taux alarmant de décès dans certains de ses centres gérés pour le compte d’ICE, des conditions sanitaires déplorables, l’abus du recours à l’isolement, le mépris des droits élémentaires des prisonniers. Il détient aussi des familles avec enfants dans son centre texan de #Karnes, une activité décriée depuis les années Obama par les défenseurs des migrants.

    Un rapport de l’inspection générale du Département de la sécurité nationale datant de juin 2019 fait état de « risques immédiats et de violations scandaleuses des standards de détention » dans certains des centres pour migrants de GEO, notamment dans le camp d’#Adelanto (#Californie), qui accueille 2 000 migrants, tristement connu pour ses abus répétés.

    Plusieurs candidats démocrates, comme Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Beto O’Rourke ou Kamala Harris, ont indiqué souhaiter interdire les prisons privées s’ils étaient élus.

    Mais si Trump est réélu en novembre 2020, BNP Paribas, Bank of America et les autres, qui ne comptent se retirer qu’à partir de 2024, continueront de prêter à GEO de quoi fonctionner et prospérer tout au long de son deuxième mandat, au cours duquel les humiliations contre les migrants ne manqueront pas de continuer, voire de s’amplifier.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/220719/bnp-paribas-financera-jusqu-en-2024-un-groupe-americain-specialise-dans-la
    #privatisation #business #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #USA #Etats-Unis #sous-traitance #hypocrisie

  • Eva_Joly balance tout sur la Françafrique La Rédaction - 23 Juillet 2019 - Investigaction
    https://www.investigaction.net/fr/eva-joly-balance-tout-sur-la-francafrique

    Nous ne résistons pas à l’envie de publier pour nos lecteurs ces extraits du dernier livre de la députée française Eva Joly, détaillant les « crimes » de la France en Afrique en général et au Cameroun en particulier ; elle parle notamment du massacre des #Bamilékés par son pays.
     
    Je n’avais rien compris à ce que l’écrivain #Slimane_Zeghidour appelle « le secret de famille de la République ». Lorsque j’ai pris en charge l’instruction de l’affaire #Elf, j’avais en face de moi les puissants du pétrole français, je n’aimais pas leur arrogance, la façon qu’ils avaient de se servir dans les caisses, mais lorsqu’ils invoquaient les intérêts supérieurs du pays, j’étais prête à les croire.

    Je sortais de plusieurs années en détachement au Ministère des Finances, entourée de hauts fonctionnaires intègres, d’une compétence absolue.

    J’avais confiance dans les institutions de mon pays d’adoption. Je n’imaginais pas que la finalité des dirigeants des sociétés nationales du #pétrole fut autre chose que le bien commun. Je traquais les dérives et non le système lui-même.

    Pourtant au fil de mon enquête, j’ai découvert un monde souterrain. Magistrate, limitée par le cadre de ma saisine et des compétences nationales, je devais m’arrêter sur le seuil de certaines portes, qui menaient vers l’étranger.

    Je découvrais des chemins qu’il aurait été passionnant de remonter, des connexions qui m’ahurissaient. Avec des chiffres, des comptes, nous avions sous nos yeux le déchiffrage d’un vaste réseau de #corruption institutionnalisé, dont les fils étaient reliés en direct à l’#Elysée.

    Ce n’était pas mon rôle d’en tirer les conclusions politiques, mais j’en ai gardé l’empreinte. Nous avions dessiné alors un vaste schéma, que j’ai toujours avec moi. Il fait huit mètres une fois déplié.

    Il serpente depuis le bureau d’un directeur des hydrocarbures d’Elf, jusqu’à des comptes obscurs alimentés par le Gabon, aux mains d’#Omar_Bongo : quarante ans de pouvoir et une difficulté récurrente à distinguer sa tirelire et sa famille d’une part, le budget de l’Etat et le Gouvernement d’autre part.

    J’emporte souvent ce schéma avec moi, au fil des rendez-vous. Je l’étale sur les tables, un peu comme un capitaine au combat sort ses vieilles cartes.

    Les positions ont sans doute varié, les techniques de camouflage se sont sophistiquées, mais le système est là : les tyrans sont des amis que la France a placés au pouvoir et dont elle protège la fortune et l’influence par de vastes réseaux de corruption ; en échange ils veillent sur les intérêts et les ressources des entreprises françaises venues creuser le sol. Tout ce beau monde a intérêt à ce que rien, jamais, ne stimule ni les institutions ni l’économie des pays.

    La France aide à appauvrir le Gabon.
    Et si je m’arrête un instant au Gabon, qu’est-ce que j’y vois ? Un pays riche qui exporte plus de treize milliards de dollars de pétrole brut par an et affiche un PIB par habitant largement au-dessus de la moyenne africaine (6 397 $) ? Ou un pays pauvre où l’espérance de vie est estimée à 55 ans pour les femmes et 53 pour les hommes, ce qui leur laisse un an de moins que les Malgaches nés sur un sol sans pétrole ? Le taux de mortalité infantile est au Gabon particulièrement élevé, le taux de vaccination contre la rougeole est de 40% contre une moyenne de 79% dans les pays en développement.

    Voilà où en est le Gabon, chasse gardée de la France, fournisseur des trésors du pétrole et de l’uranium, fief de #Total-Elf, la première capitalisation boursière française.

    Si les habitants de Libreville n’ont pas bénéficié de la richesse de leur pays, c’est parce que la France s’est accaparée ses ressources minières, avec la complicité d’un Président, enrôlé dès son service militaire par l’armée française et ses services secrets, placé à la tête du pays à 32 ans par Paris, il était alors le plus jeune Chef d’Etat du monde. La France contrôle son armée, ses élections et protège sa fortune.

    En retour, Omar Bongo fait table ouverte plusieurs fois par an, Avenue Foch ou l’Hôtel Crillon, où il reçoit les hommes politiques, des publicitaires et les journalistes français qui comptent. Chacun se presse à ces audiences.

    Dans les années 1990, un homme politique français de premier plan, alors en fonction, bénéficiait en parallèle d’un contrat de « consultant » signé par Omar Bongo et largement rémunéré. De #Roland_Dumas, le Président gabonais dit qu’il est un « ami intime ». Prévoyant, il apprécie aussi #Nicolas_Sarkozy, venu « prendre conseil » en tant que candidat à l’élection présidentielle.

    Lorsqu’au cours de l’instruction, nous avons perquisitionné au siège de la #FIBA, la banque franco-gabonaise, nous avons consulté le listing des clients qui paraissait tenu à la plume sergent-major. C’était une sorte de Who’s Who de la France en Afrique, qui en disait long sur l’envers de la République et des médias.

    La France fait semblant d’aider des pays qui sont riches en matières premières.

    A ceux qui croient encore à l’aide désintéressée de la France en Afrique, il suffit de consulter les chiffres du #PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). La corrélation est régulière entre le montant de l’aide française et la richesse en matières premières.

    En clair, celui qui n’a rien dans son sous-sol ne doit pas attendre grand-chose de Paris. Il n’est pas étonnant de retrouver le Gabon comme l’un des premiers bénéficiaires de l’aide publique française au développement. Le résultat est affligeant en termes de système de santé et d’éducation. L’argent s’est perdu en route. Il est justement fait pour cela.

    Il ne s’agit pas d’une dérive mais d’une organisation cohérente et raisonnée. Dans chaque audition durant notre instruction, nous entendions parler de pressions physiques, d’espionnage permanent et de #barbouzes.

    Les perquisitions dans la tour Elf à la Défense livraient une moisson de documents révélant la confusion des genres, nous les transmettions au Parquet de Nanterre, qui se gardait bien d’ouvrir des enquêtes.

    Car #Elf hier, Total aujourd’hui, est un Etat dans l’Etat, conçu par #Pierre_Guillaumat, un ancien Ministre de la Défense, patron des services secrets et responsable du programme nucléaire français afin de servir les intérêts géopolitiques de Paris.

    La Norvège a utilisé son pétrole pour construire et assurer le paiement des retraites futures. La France se sert d’Elf Total pour affirmer sa puissance.

    La compagnie intervient dans le Golfe de #Guinée, au #Nigeria, au #Congo-Brazzaville, en #Angola… Tous ces pays ont connu la guerre civile et la dictature, derrière laquelle la main française s’est fait sentir. Le chaos, lorsqu’il se produit, ne trouble pas le système. Il n’est qu’à voir l’Angola en guerre pendant des dizaines d’années, mais dont aucune goutte de pétrole, jamais, n’a raté sa destination.

    Pendant la guerre, les affaires continuaient…les banques françaises, #Bnp-Paribas en tête, ont même profité de l’occasion pour élaborer des montages financiers destinés aux pays en guerre, à des taux affolants, tout en sachant qu’elles ne prenaient pas le moindre risque. L’argent, là aussi, n’a pas été perdu pour tout le monde. C’est un miroir dans lequel il ne faut pas trop souvent regarder les élites françaises.

    Depuis que j’ai ouvert le dossier Elf dans mon bureau de la galerie financière, j’ai voyagé physiquement et intellectuellement bien loin de la Seine et de ses quais gris et bleus…j’ai appris en marchant. A l’arrivée, le tableau est effrayant.

    L’Afrique a refait de moi une Norvégienne, fière de l’être. Mon pays est riche, mais, il se souvient avoir été pauvre, un peuple d’émigrants regardant vers le nouveau monde américain.

    Son esprit de conquête, ses allures vikings sont des traces d’un passé très lointain, vinrent ensuite les tutelles danoise puis suédoise, dont il fallut se libérer, Il envoya vers l’Afrique des missionnaires protestants, personnages austères au visage buriné, taillé par la parole chrétienne et l’œuvre humanitaire, plutôt que des nouveaux colons, comme on les croise encore dans les quartiers d’expatriés blancs.

    Pendant que la France fondait Elf, la Norvège mettait en place l’exploitation des ressources de la mer du Nord, accumulant un fonds de réserve, aussitôt placé pour les générations futures et soigneusement contrôlé. Ce petit pays des terres gelées est devenu la première nation donatrice en dollars par habitant.

    Bien sûr, les pétroliers norvégiens ne sont pas des enfants de chœur. De récentes enquêtes ont montré que certains d’entre eux ont versé des commissions et que la tentation d’abuser de leur pouvoir est permanente. Mais la Norvège n’a pas à rougir de ce qu’elle a fait de son pétrole. Ce que j’ai vu, les rapports internationaux qui l’attestent, est une œuvre d’espoir.

    La République française, à la même époque, a mis en place en Afrique un système loin de ses valeurs et de l’image qu’elle aime renvoyer au monde. Comment des institutions solides et démocratiques, des esprits brillants et éclairés, ont-ils pu tisser des réseaux violant systématiquement la loi, la justice et la démocratie ? Pourquoi des journalistes réputés, de tout bord, ont-ils toléré ce qu’ils ont vu ? Pourquoi des partis politiques et des ONG, par ailleurs prompts a s’enflammer, n’ont-ils rien voulu voir ?

    L’Occident a fermé les yeux sur les #crimes de la France.
    Je ne condamne pas. J’ai partagé cet aveuglement. J’étais comme eux, avant de glisser l’œil dans le trou de la serrure et de prendre la mesure de ce secret de famille : la France reste un #empire et ne se remet pas de sa puissance perdue. L’indépendance politique a été largement une mascarade en Afrique de l’Ouest.

    L’Occident a fermé les yeux, car la France se prévalait d’être le « gendarme » qui défendait la moitié du continent contre le communisme. Les Français ont laissé faire, car astucieusement, De Gaulle et ses successeurs ont présenté leur action comme un rempart contre l’hydre américaine. Elf était l’une des pièces maîtresses de cette partie géopolitique.

    Le double jeu a été facilité par la certitude, ancrée dans les mentalités, que « là-bas, c’est différent ». Là-bas, c’est normal la corruption, le #népotisme, la #guerre, la #violence. Là-bas, c’est normal la présence de l’armée française, les proconsuls à l’ambassade ou à l’état-major, les camps militaires. Là-bas, c’est normal l’instruction des gardes présidentielles. Là-bas, c’est normal la captation des richesses naturelles.

    D’ailleurs, « tout le monde fait pareil ». Jeune ou vieux, de gauche ou de droite, nul Français ne songe à s’offusquer de voir nos soldats mener, presque chaque année, une opération militaire en Afrique, au #Tchad, en Côte_d_Ivoire, au #Rwanda, quand tous se gaussent de cette Amérique venue faire la police en Irak, en maquillant d’un fard démocratique les intérêts géopolitiques et pétroliers de Washington. Il y a pourtant bien des symétries.

    J’ai vu récemment un documentaire sur la guerre du #Biafra, quatre ou cinq demi-heures de témoignage brut des principaux acteurs, sans commentaires. Je suis restée sans voix. A ceux qui sont nés après 1970, le Biafra ne dit rien. Dans cette région du #Nigeria, riche en pétrole, une ethnie, chrétienne et animiste armée par la France, réclama l’indépendance. S’ensuivit une guerre meurtrière de trois ans, révolte financée depuis l’Elysée via des sociétés #suisses.

    La télévision française aimait alors montrer les enfants affamés que les militaires français ramenaient par avion pour les soigner, jamais elle ne laissait voir la cargaison de l’aller, remplie d’armes. A l’image maintenant, les anciens collaborateurs de #Jacques_Foccart, repus dans leurs fauteuils Louis XV, détaillent sans émotion ces montages illégaux. Les officiers, lieutenants d’alors, généraux d’aujourd’hui, racontent ce bon tour le sourire aux lèvres. Fin du documentaire. Pas un mot, pas une ligne dans les livres d’histoire.

    La France au cœur de la guerre du Biafra et du massacre des #Bamilékés au Cameroun
    Des drames comme celui-ci, l’Afrique en contient des dizaines, soigneusement passés sous silence. Les massacres des Bamiléké au Cameroun par la France du Général De Gaulle, le génocide des #Tutsi commis par un régime soutenu par #François_Mitterrand, les assassinats d’opposants, les manipulations d’élections.. Le passif de la France sur le continent africain n’a rien à envier à l’#impérialisme américain en Amérique latine ou au Moyen-Orient.

    Il est à la mode parmi les intellectuels français de se plaindre du mouvement de repentance qui s’est répandu depuis quelques années. Les bienfaits de la colonisation, à inscrire dans les manuels scolaires, ont même fait l’objet d’une proposition de loi, largement soutenue par les députés.
    Bien sûr, l’histoire de la France en Afrique ou en Asie du sud-est a compté aussi des aventuriers sincères, exportateurs, instituteurs ou pionniers, qui ont fait corps avec les pays qu’ils ont découverts. A Madagascar, les #Vazas, ces pieds noirs malgaches, ne cessent de louer devant moi l’état des routes et des infrastructures françaises au moment de l’indépendance.

    Mais les peuples sont comme les familles. On ne peut pas faire le tri de la mémoire. Il est des secrets soigneusement cachés dont l’onde portée va bien au-delà d’une ou de deux générations. Les enfants héritent de tout : du malheur comme du bonheur, de la richesse comme des dettes.

    La République française paie aujourd’hui la facture de son passé. Il suffit de dérouler la liste des appellations officielles des Maghrébins nés dans un département français avant 1962 ou sur le sol hexagonal depuis les années 1970. Par la loi, ils furent et sont des Français comme les autres.

    Les gouvernements successifs n’ont pourtant cessé d’inventer des périphrases : « indigène musulman », « sujet africain non naturalisé », « JFOM » (Jeune français originaire du Maghreb), « jeune issu de l’immigration », « fils de harkis », « jeune des quartiers », « Arabo-musulman », « Français d’origine arabe », « Français musulman »…

    La France vit encore comme si en Afrique, elle était chez elle, et comme si, ses enfants d’ascendance africaine n’étaient pas Français. Le développement de la Françafrique, notre tolérance vis-à-vis des réseaux, tout ramène à ce secret colonial, cet empire qui hante les esprits comme un fantôme. Oui, Total, la première entreprise française, est riche et prospère.

    Mais la manière dont la firme s’est bâtie fait partie de l’héritage. Qui osera un jour rendre au Nigeria, au Cameroun, au Gabon, au Congo-Brazzaville ce que la France leur doit ? Qui contestera les contrats conclus par #Areva pour l’#uranium du #Niger ou ceux des mines d’or de #Sadiola au #Mali, deux pays parmi les plus pauvres du globe, qui ne touchent qu’une part dérisoire des richesses prélevées dans leur sol ? La République a contracté une dette qu’il lui faudra bien honorer.

    Notre prospérité est nourrie de #richesses que nous détournons. A certains de ces sans-papiers qui risquent leur vie pour gagner l’Europe, il pourrait-être versé une rente au lieu d’un avis d’expulsion. Je rêve pour ce pays que j’aime, d’un réveil collectif.

    Une France digne de son idéal et de son héritage de 1789 est incompatible avec la Françafrique : ce qu’une génération a fait, une autre peut le défaire. C’est possible.
     
    Extrait de : La force qui nous manque. Eva Joly. Editions des Arènes (Paris) 190 pages. https://www.jmtvplus.com/eva-joly-balance-toutmeme-sur-le-cameroun-40110

    #françafrique #afrique #france  #colonialisme #tchad #armée_française #centrafrique  #francafrique #armée #guerre #Livre #Eva_Joly #Femme

  • Un projet de licence universitaire financée par BNP Paribas fait débat
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/22/un-projet-de-licence-universitaire-financee-par-bnp-paribas-fait-debat_54269

    La dizaine d’élus représentant les enseignants, les personnels et les étudiants du conseil d’administration – qui réunit 30 membres – du regroupement universitaire PSL (comptant dans ses rangs l’université Paris-Dauphine, l’Ecole normale supérieure Paris, l’Observatoire de Paris…) s’est mobilisée, quand elle a découvert qu’une licence sur les questions de développement durable était sur les rails avec la grande banque française pour seul mécène. Le projet a néanmoins été adopté à une large majorité (19 pour, trois contre, sur le total des 22 votants), lors du conseil d’administration de PSL, jeudi 21 février, délocalisé au rectorat de Paris, à la suite d’une tentative de blocage d’étudiants, mobilisés sur cette question.

    ça fait envie, hein ?
    https://www.youtube.com/watch?v=cGrzjSuMq8k


    #enseignement_supérieur #formation #privatisation

    • Argent public, profits privés : BNP Paribas et la « School of Positive Impact »
      http://pssp-lab.org/Argent-public-profits-prives-BNP-Paribas-et-la-School-of-Positive-Impact.h

      Les premiers articles parus dans la presse ont largement mis en avant le financement par le seul groupe BNP Paribas : « Un projet de licence universitaire financée par BNP Paribas fait débat », « BNP Paribas se paye un cursus universitaire pour se reverdir », etc. Or, cette manière de présenter les choses tend à occulter le fait que les dépenses de mécénat effectuées par les entreprises sont défiscalisées à hauteur de 60 %, dans les limites de 0,5 % de leur chiffre d’affaire (soit un plafond confortable de 212 millions d’euros pour BNP Paribas, selon les résultats du groupe en 2018). Autrement dit, le coût réel de cette « School of Positive Impact » pour la banque serait de seulement 3,2 millions d’euros, le reste (4,8 millions d’euros) étant à la charge de l’État, sous la forme de perte de recettes budgétaires. BNP Paribas engage ainsi, de manière irrévocable, de l’argent public, sans que le ministère du Budget (sans même mentionner le Parlement !) puisse se prononcer sur le bon emploi de cet argent.

      Reste également à savoir pour qui l’impact sera positif. Cet argent, qui est dans sa composition davantage public que privé, bénéficierait à un regroupement d’universités et de grandes écoles déjà très bien dotées par rapport à d’autres établissements dans l’enseignement supérieur. De manière classique, mais contrairement aux idées reçues sur la #philanthropie et le #mécénat, les riches donnent d’abord... aux riches. C’est ce qu’illustre bien le cas des « #fondations_académiques », créées en 2007 par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités : les fondations qui ont réussi à collecter le plus grand volume de dons sont celles de grandes écoles telles que HEC (160 millions d’euros collectés entre 2008 et 2017) ou l’École polytechnique (80 millions), loin devant celles des universités, accueillant pourtant un bien plus grand nombre d’étudiants (35 millions pour la fondation la mieux dotée des universités françaises – celle de l’Université de Strasbourg –, seulement 1,5 million pour celle de l’Université Paris-Sud) (2)... Bien loin de réduire les inégalités de dotation déjà criantes au sein de l’enseignement supérieur, les dons effectués par les entreprises et les riches particuliers les renforcent.

  • #pognon_de_dingue Belgique « Nous visualisons la dette du photovoltaïque et nous la payons sur 20 ans » RTBF La Première - 18 Septembre 2018
    https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_jean-luc-crucke-nous-visualisons-la-dette-du-photovoltaique-et-nous-la-p

    Le gouvernement wallon a dévoilé lundi sa solution à la dette du photovoltaïque. La mise en œuvre de cette solution aura dans un premier temps pour conséquence une « diminution de la facture énergétique » des Wallons, « parce que le véhicule bancaire utilisé permet de capter la surcharge qui existait sur le prix de l’électricité, et de combiner cette surcharge avec une globalisation de la dette sur 20 ans. Ce qui permet d’étaler cette dette, et en même temps de diminuer la charge sur le consommateur » explique à la RTBF le ministre wallon de l’Energie Jean-Luc Crucke (MR).

    Selon Jean-Luc Crucke, « le système imaginé par monsieur Furlan et toute sa bande consistait à placer tous ces certificats verts dans le frigo, dans les tiroirs, on les cachait en-dessous du paillasson, et on verrait bien, si un jour le marché revient à une meilleure santé, comment on peut les réinjecter. Ce système coûtait déjà. Ici ce que nous faisons, c’est que non seulement on visualise la dette, mais on annule les certificats verts. Donc on ne met plus au frigo. Je dis au Parti socialiste et au précédent gouvernement que l’addition est là, elle a un coût et il faut pouvoir l’assumer sans faire mal à tous les citoyens qui n’en sont pas responsables. Je mets la dette à jour et, de manière pérenne, définitive, durable, je dis que nous la payons sur 20 ans ».


    « Tout est transparent »
    Le recours à la banque #BNP #Paribas #Fortis pour le financement de la dette a un coût « qui est intégré dans le calcul que nous avons fait. Quand on mettait les certificats verts au frigo cela avait aussi un coût, mais un coût pour rien puisque c’était pour cacher. Ici c’est pour régler : une fois pour toutes, on annule les certificats verts. Je rappelle que, depuis 2003, il y a eu 53 millions de certificats verts qui ont été publiés. Et sur ces 53 millions, seuls 35 millions ont été absorbés par le marché » selon le ministre.

    « Le choix de la banque a fait l’objet d’un marché public. Trois banques ont soumissionné et la solution la plus intéressante et qui permettait d’avoir un véhicule extérieur au budget wallon, c’est celle de BNP Paribas Fortis. Tout cela est transparent » assure Jean-Luc Crucke.

      #environnement #énergie #électricité  #éoliennes #écologie #énergie_éolienne #énergies #politique #dette #photovoltaïque