• Du breton dans les traducteurs en ligne dans les deux ans ? | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/du-breton-dans-les-traducteurs-en-ligne-dans-les-deux-ans-6520965.php


    De gauche à droite, David Le Meur, chef de projet à Bretagne numérique, David Lesvenan, président de l’association. bzh, Mélanie Jouitteau, chercheuse au CNRS, et Gweltaz Duval-Guenneoc, développeur d’un modèle de reconnaissance vocale.
    Le Télégramme/Yves Madec

    Cherchez bien, vous ne trouverez pas la langue bretonne sur les principaux traducteurs d’Internet. L’association quimpéroise « .bzh », qui milite déjà pour un emoji Gwenn ha Du, entend bien y remédier d’ici deux ans.

    Contrairement à d’autres langues régionales, comme le basque, le catalan ou encore le corse, qui s’y sont pris plus tôt, le breton ne figure pas au menu des langues proposées sur les principaux traducteurs disponibles sur la toile. Du moins pas en dehors de certains outils comme celui mis à disposition par l’office public de la langue bretonne.

    « Sur les grands traducteurs, vous retrouverez près de 500 langues traduites automatiquement, sur plus de 7 000 à travers le monde, constate David Lesvenan, le président de l’association quimpéroise « . bzh ». La consommation culturelle étant de plus en plus numérisée, si l’on veut porter la culture bretonne, il faut se positionner pour assurer une place au breton. Il y a du chemin à faire ».

    « La clé : l’ouverture des données »
    Car, pour s’y faire une place, il ne suffit plus de candidater. La règle s’est corsée. « Il n’y a pas de frein à proprement parler, mais nos ressources sont peu visibles et peu alignées. Il y a besoin de mettre à disposition des développeurs des paquets de données, des sets d’évaluation. La clé du développement, c’est l’ouverture des données. Cela peut être fait rapidement, dans un délai de 18 mois à deux ans », estime Mélanie Jouitteau, chercheuse au CNRS, qui coordonne l‘action entreprise par l’association.

    Un datathon pour créer de la matière
    « .bzh » a créé le fonds de dotation Bretagne numérique en ce sens et répondu à un appel à projets lancé par l’université d’intelligence artificielle Mohamed bin Zayed, à Abou Dhabi. Cette dernière propose de rassembler des données pour intégrer les langues régionales au sein d’outils d’intelligence artificielle. Vous suivez ? La première étape n’est pas bien compliquée : il s’agit de rassembler au moins 200 images et questions associées pour le 27 février. « Ce sera pour voir si les intelligences artificielles sont un minimum éduquées à la culture bretonne, reprend la chercheuse. L’IA fera appel à tout ce set de connaissances qu’il nous faut créer et élargir ».

    Pour rassembler ces données, l’association organise un #Breizh_datathon, le samedi 17 février à Quimper, à la cantine numérique. Un événement convivial amené à se reproduire. Et nul besoin de parler breton pour y participer. Une équipe de traducteurs bénévoles traduira les propositions afin de les intégrer au corpus fourni aux universités.

    Breizh datathon, le samedi 17 février, à la cantine numérique de Quimper. Plus de renseignements et inscription sur
    https://datathon.bzh

    • projet financé par MBZUAI, Mohamed Bin Zayid University of Artificial Intelligence, probablement ce programme :

      While previous studies have examined the applications’ performance in English, their ability to process other languages hasn’t been widely assessed. Indeed, Abdul-Mageed and his colleagues’ investigation is the first to look at ChatGPT’s and GPT-4’s capacity to process varieties of Arabic, including modern standard Arabic (MSA) and several regional dialects.

      “Arabic dialects vary at all linguistic levels, such as in morphology and syntax,” Abdul-Mageed said. “And there are times that Arabic speakers may want to use standard Arabic and others where they want to use dialectical Arabic.” The movement between these different kinds of Arabic is a common occurrence for millions of Arabic speakers but can make the analysis of the language difficult for machines.
      […]
      To measure the performance of natural language processing applications, researchers must establish what are known as benchmarks, which provide a way to evaluate how the models perform on different tasks.

      Benchmarks also “can facilitate reproducibility and promote transparency across different studies, acting as a catalyst for advancement in the field,” Abdul-Mageed and his team write in another study that will be presented at EMNLP.

      Their framework, called Dolphin provides benchmarks for classical Arabic, MSA and dialectical Arabic, including Egyptian, Jordanian and Palestinian. All the datasets that the team use in the study are publicly available.
      […]
      While much of Abdul-Mageed’s work focuses on Arabic, his interests and commitments extend beyond it.

      He has also co-authored a study to be presented at EMNLP that proposes benchmarks for large language models for 64 languages, focusing on what is known as sociopragmatic understanding. In short, the idea of sociopragmatics is that social context affects, and in some cases even determines, meaning.

    • DOLPHIN: : A Challenging and Diverse Benchmark for Arabic NLG
      https://aclanthology.org/2023.findings-emnlp.98.pdf

      Abstract
      We present Dolphin, a novel benchmark that ad- dresses the need for a natural language generation (NLG) evaluation framework dedicated to the wide collection of Arabic languages and varieties. The proposed benchmark encompasses a broad range of 13 different NLG tasks, including dialogue gen- eration, question answering, machine translation, summarization,amongothers. Dolphincomprises a substantial corpus of 40 diverse and represen- tative public datasets across 50 test splits, care- fully curated to reflect real-world scenarios and the linguistic richness of Arabic. It sets a new standard for evaluating the performance and gen- eralization capabilities of Arabic and multilingual models, promising to enable researchers to push the boundaries of current methodologies. We pro- vide an extensive analysis of Dolphin, highlighting its diversity and identifying gaps in current Arabic NLG research. We also offer a public leaderboard that is both interactive and modular and evaluate several models on our benchmark, allowing us to set strong baselines against which researchers can compare.
      […]
      3.2.2 #Code-Switching
      The purpose of the code-switching (CS) task clus- ter is to translate Arabic dialect text that includes code-switching with a foreign language into that foreign language. For this, we create six new human-written (natural) code-switched parallel test datasets, under two tasks:
      (1) DIA-FR → FR. This consists of 300 code-switched Arabic-French tweets collected from Algerian, Moroccan, and Tunisian Twitter.
      (2) DIA-EN → EN. This is collected from Egyptian, Jordanian, and Pales- tinian Twitter and consists of 300 code-switched Arabic-English posts.

      For both of these DIA-FR and DIA-EN tasks, a human translation is per- formed by one native speaker from each dialect with semi-native English/French fluency. For these two tasks, we perform experiments under the zero- shot setting.

    • de rien, j’étais aussi assez surpris du voyage à Quimper passant par Abou Dhabi… avec un détour par l’arabizi
      https://seenthis.net/messages/1040598

      sur le code switching, je tombe sur cette page dans un wiki du CNRS avec une définition très claire
      Changement de code — Arbres
      https://arbres.iker.cnrs.fr/index.php?title=Changement_de_code

      Le changement de code, ou alternance codique ou encore en anglais code-switching, désigne le passage de la structure syntaxique d’une langue à une autre. Le changement de code peut s’opérer phrase à phrase dans le discours, ou bien au cœur même de la phrase.

      par chez moi, on a le concept de #bretonnisme qui recouvre, entre autres des pratiques de code switching. Avec le célèbre : du café ira avec toi ?. Ici, plus discrètement, on a l’omniprésence du verbe envoyer

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere

    À #Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du patron de l’époque. Après des menaces de mort, le maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du préfet.

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Un spectacle en trois temps

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première partie se déroule dans l’usine. Le maire, Daniel Chevée, le sien pour prêter la salle des fêtes et autoriser le défilé. Jusqu’à cet article paru en avril dans l’hebdomadaire local Le Perche titré « À Bretoncelles, un spectacle pour faire revivre la grève des ouvriers Piron en 1974 ». Dedans, les auteurs communiquent pour la première fois sur leur spectacle.

    La marionnette de la discorde

    Dans cette commune de moins de 1 500 âmes, cet article déclenche les hostilités. La famille Piron, encore présente sur place, apprend la réalisation de cette création artistique et n’en supporte pas l’idée. « Nous défendons la mémoire de notre père Michel et celle de notre grand-père Ferdinand qui est mort de chagrin suite à cette grève. Voilà notre seule motivation. Qui accepterait de voir une marionnette à l’effigie de son père et de son grand-père, tous deux décédés, déambuler dans les rues de son village ? », souligne Corinne Piron, fille de Michel Piron, qui assure que la famille « n’a jamais été sollicitée ni informée pour la réalisation de ce spectacle ».

    On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, c’est normal, c’est l’histoire !

    Le conflit avec les réalisateurs devient ouvert. « À ce moment, on a organisé une réunion de conciliation à la mairie pour essayer de trouver un accord entre les deux parties. Mais ça n’a pas abouti, chacun est resté campé sur ses positions », raconte Daniel Chevée.

    La pression monte. La famille Piron fait des pieds et des mains pour que le spectacle n’ait pas lieu. Et cela fonctionne. Le patron actuel de l’usine, qui la vend fin septembre, retire son autorisation de jouer dans ses locaux. « Il m’a dit qu’il fallait négocier avec la famille Piron, et que tant qu’on n’aurait pas d’accord avec la famille, il ne voulait pas d’histoire », glisse Denis Robert[1], le troisième auteur de la création.

    Le maire fait de même. Il annule la partie dans la salle des fêtes – alors qu’un contrat était signé – et explique qu’il n’autorisera pas le défilé dans la ville. « Je pensais que leur spectacle parlait de l’histoire de l’usine. Là, c’est simplement une manifestation à charge sur comment licencier un patron qu’ils veulent faire », justifie-t-il.

    Un mauvais souvenir patronal

    Un argumentaire qui fait rire jaune Denis Robert : « C’est aberrant d’entendre ça. Je l’ai rencontré en septembre, c’était très clair qu’on parlait de la grève. Il patauge dans ses arguments. » Au téléphone, le maire reconnaît à demi-mots qu’il savait quand même que ce spectacle allait parler de la grève de 1974. « Mais pas que ! », se rattrape-t-il vite.

    « Les organisateurs n’ont très clairement pas compris que la grève dont ils se réjouissent est un mauvais souvenir non seulement pour notre famille, mais également pour Bretoncelles », argue de son côté la famille dans une ébauche de droit de réponse que nous avons pu consulter. « Madame Piron dit qu’on salit la mémoire de leur famille. Ce n’est pas vrai », rétorque Denis Robert. « On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, des accidents du travail récurrents, mais c’est normal, c’est l’histoire ! On n’invente rien. »

    Coupure de presse de 1974 sur la grève à l’usine Piron.
    « Les Piron, père et fils, ne sont sans doute pas méchants, mais ils ont des idées qui datent de cinquante ans, lit-on sur cette coupure de presse de 1974. Les ouvriers en ont ras-le-bol. »
    Aujourd’hui, le maire de Bretoncelles justifie surtout sa décision par la crainte de voir ce spectacle créer des troubles à l’ordre public. Car, vite, cette histoire bascule dans les menaces et l’intimidation. Lorsque les auteurs comprennent que tout est en train de capoter, ils cherchent à joindre la famille Piron. C’est Denis Robert qui s’en charge. On est le 20 juillet au matin. Il propose, par message vocal, un rendez-vous à Corinne Piron, petite-fille et fille des patrons, père et fils, de l’époque.

    Menaces de mort

    Le même jour, un peu plus tard dans la journée, un homme se faisant appeler « Mickey Manouche » se rend devant le domicile de Denis Robert, qui n’est pas présent. « Il a commencé à mettre la terreur chez mes voisins, en disant qu’il allait me torturer, me casser la gueule, incendier mon domicile. Les gens étaient terrifiés. » Dans la foulée, il dépose plainte.

    Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite.

    Dans celle-ci, que Politis a pu consulter, il accuse la famille Piron d’être à l’origine de ces menaces. « Je pense que cette personne a été envoyée par eux. Depuis la parution de l’article, on me fait part de rumeurs que des gens voudraient me casser la gueule. » Aujourd’hui, Denis Robert affirme que l’individu a été retrouvé par les forces de l’ordre et qu’il serait bien lié aux Piron. Dans une lettre ouverte au maire et au préfet, les auteurs accusent explicitement la famille Piron.

    « Face aux accusations diffusées, des plaintes pour diffamation ont été déposées. Notre famille n’est coupable ni de menaces, ni de pression, ni de censure. Nous condamnons d’ailleurs fermement toutes formes de violences », rétorquent les Piron.

    Confronté à cette situation, le maire préfère donc annuler toute représentation sur le domaine public. « J’ai peur que ça dérape, c’est tout. Il y a quand même quelqu’un qui s’est déplacé pour effectuer des menaces de mort. S’il se passe quelque chose de grave, ça me retombera dessus. Donc sur le domaine privé, ils font ce qu’ils veulent, mais sur le domaine public c’est non. Le préfet et le sous-préfet ont approuvé ma décision », assure-t-il ajoutant : « ce n’est pas un spectacle, c’est une manifestation ! ». Reprenant ainsi les éléments de langage de la famille qui parle « d’un spectacle à charge » qui « instrumentalise un drame familial et local à des fins idéologiques et politiques discutables ».

    Entraves à la liberté d’expression

    Le 17 septembre, date prévue pour le spectacle, la salle des fêtes sera même fermée à double tour, par crainte d’une intrusion « sauvage » des participants du spectacle. « J’ai peur que la manifestation ait lieu sans demande. Je n’ai pas envie que Bretoncelles devienne une zone de non-droit », poursuit le maire. Contactée, la préfecture de l’Orne n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Ces arguments indignent les auteurs de la pièce. « Ce n’est pas comme ça qu’on doit réagir en tant qu’élu, juge Jean-Baptise Evette. Nous ne sommes pas des perturbateurs. Notre spectacle est une célébration de la mémoire ouvrière. Nous sommes très choqués que des menaces puissent venir l’empêcher. C’est inadmissible ! »

    Son collègue, Denis Robert, va même plus loin : « Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite. Malheureusement, ça résonne beaucoup avec ce qu’il se passe aujourd’hui. Lutter contre cela, c’est aussi notre combat. » Il assure ainsi que leur spectacle aura quand même lieu, sans plus de précision sur les lieux où il se déroulera.

    « Ces artistes, qui osent nous comparer à des terroristes, menacent dans la presse d’occuper le territoire public de force. À ce propos, vouloir imposer son idéologie, user de la propagande, n’est-ce pas là le début du terrorisme ? », leur répond la famille, dans une énième passe d’armes. Sans faire broncher les réalisateurs : « On ne reculera pas face aux intimidations ! »

    [1] Denis Robert est un homonyme du journaliste du même nom. Ils n’ont aucun lien de parenté.

    #Liberté d’expression #Luttes_sociales #lutte_de_classe

  • Le bloc de commandement russe va étouffer l’UE (Liesidotorg.com)
    https://www.crashdebug.fr/le-bloc-de-commandement-russe-va-etouffer-l-ue-liesidotorg-com

    Bonjour @ThierryBreton. Ce n’est pas très sérieux de lire les fiches de @BrunoLeMaire. Ils doivent vraiment rire sous cape devant de telles déclarations, en Russie et ailleurs. Ces mensonges éhontés devraient vous conduire à démissionner sous peu. ➡️ #Breton #LeMaire #Démission https://t.co/Ej8googCHA — Génération Frexit (@GenFrexit) July 25, 2022

    Bruno #LeMaire voulait mettre la #Russie à genoux 🤔Pour l’instant c’est la France qui est à genoux en se couchant devant #Biden et #VonDerLeyen 😡👇 https://t.co/Jp7QYAp3FJ pic.twitter.com/bjzFuxQcSr — Jean-Marc Alric (@jmAlric11) July 21, 2022

    Un clip russe se moque avec malice et délice des sanctions occidentales : "Il est temps de déménager en Russie, ne tardez pas, l’hiver arrive" ! 😀 pic.twitter.com/6MoBRzAQny — Pierre de Lave (@PierreAchab) (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Langues régionales. L’ONU s’en mêle et demande des explications au gouvernement français
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/langues-regionales-l-onu-s-en-mele-et-demande-des-explications-au-gouve

    Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, basé à Genève, se montre sévère à l’égard de la décision du Conseil constitutionnel du 21 mai 2021 censurant certaines dispositions de la loi Molac sur les langues régionales. "Nous craignons que l’adoption et l’application de cette décision puissent entraîner des atteintes importantes aux droits humains des minorités linguistiques en France ", écrit-il dans une lettre en date du 31 mai adressée au gouvernement français.

    La lettre est signée par le sud-africain Fernand de Varennes, rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; la grecque Alexandra Xanthati, rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels ; et la burkinabée Koumbou Boly Barry, rapporteuse spéciale sur le droit à l’éducation.

    Elle formule à l’intention du gouvernement français des " commentaires et suggestions " à propos de la décision du Conseil constitutionnel. Cette dernière a établi l’inconstitutionnalité de l’enseignement immersif dans une autre langue que le français et de l’utilisation de signes diacritiques des langues régionales dans les actes d’état civil.

    Un « risque de traitement différentiel »
    " Cette décision peut porter atteinte à la dignité, à la liberté, à l’égalité et à la non-discrimination ainsi qu’à l’identité des personnes de langues et de cultures historiques minoritaires de France ", estime les rapporteurs du Conseil des droits de l’Homme. Ils estiment que sa mise en application peut mettre la France en contradiction avec les engagements qu’elle a pris au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Convention internationale sur les droits de l’enfant et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

    Les rapporteurs du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies demandent donc au gouvernement français des informations et des explications, pointant notamment " le risque de traitement différentiel entre la langue anglaise d’une part, et les langues minoritaires de France d’autre part, au sein des établissements qui assurent le service public de l’enseignement ou sont associés à celui-ci​ "
    .
    Ils demandent également au gouvernement français de lui fournir " des informations relatives aux mesures prises […] pour mettre en place des mesures adéquates pour garantir l’accès à l’enseignement public dans les langues minoritaires ainsi que leur usage dans la vie publique et privée. "

    Le Réseau européen pour l’égalité linguistique ELEN avait saisi l’ONU en juillet 2021 contre l’État français pour discrimination envers les locuteurs des langues régionales après la décision du Conseil constitutionnel. Il avait envoyé une " lettre d’allégation " au rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités.

  • Appel contre la destruction de l’enseignement du Breton

    Travailleurs et Travailleuses de la langue bretonne !

    Prenez part aux journées d’action les 21 et 22 septembre !

    La langue bretonne crée des emplois ! Brezhoneg = postoù-labour

    En juin dernier à l’occasion de l’arrivée de la Redadeg, près de 15 000 bretons défilaient dans les rues de Guingamp pour s’opposer à la décision du Conseil Constitutionnel annulant en partie la loi Molac sur les langues dites régionales, et déclarant l’enseignement immersif anticonstitutionnel. C’était le point culminant d’une série de mobilisations en faveur de l’enseignement en langue bretonne dans toutes les filières et pour une Convention Etat Région pour la transmission et l’usage des langues Bretagne ambitieuse et à la hauteur des attentes des Bretonnes et des Bretons.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/20/appel-contre-la-destruction-de-lenseignement-du-breton

    #langue #breton

  • Atlas sonore des langues régionales de France


    #LanguesVivantes. Un trésor pour les amoureux des mots et des accents ! Créé par deux linguistes, cet atlas sonore permet d’explorer la richesse des langues régionales. Les plus connues — le #breton, le #chtimi, le #corse — continuent d’être enseignées dans les lycées mais d’autres ne comptent plus qu’une poignée de locuteurs.

    https://atlas.limsi.fr/?tab=Hexagone

    #atlas #langue #france #AtlasSonore @cdb_77 @reka

  • #E_Kreiz_An_Noz

    E kreiz an noz me glev an avel
    O vlejal war lein an ti

    Avel avelig c’houezit ‘ta
    Al lann ‘n emgann ha d’an daoulamm
    Kanit buan son (kan) ar frankiz deomp-ni

    Diouzh ar reter e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh ar c’hornog e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh an douar e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh ar mor braz e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Ne vern pe du e c’hwezh an avel
    Brao eo bevãn ‘barz hon ti

    –----

    Au coeur de la #nuit

    Au cœur de la nuit j’entends le #vent
    Beugler (meugler) par dessus la maison

    Vent, mon petit vent, souffle donc
    Combat la lande et au galop
    Viens vite nous chanter ton chant de liberté

    Il souffle de l’est ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de l’ouest ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de la terre ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de l’océan ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Peu importe d’où souffle le vent
    Il fait bon vivre dans notre maison

    Paroles et Musique originales : #Youenn_Gwernig (1970s)
    Voix et interprétation : #Adeline_Guéret
    Guitare : Pierrick Hardy

    https://www.youtube.com/watch?v=yH8qkDN3UBg


    #breton #Bretagne #chant_populaire #chanson

    ping @simplicissimus

  • #BARBA_LOUTIG - « #SAFLIKAD »

    Pour cette nouvelle création, Barba Loutig élargit la #ronde. Bien ancrées dans les traditions chantées populaires et vivantes de Bretagne, les quatre chanteuses ouvrent désormais leur répertoire aux #gwerzioù et complaintes, toujours avec la volonté d’intégrer la #polyphonie là où, jusqu’à présent, elle était peu répandue. Passionnées de chants populaires du monde, elles font dialoguer les territoires au-delà des frontières de la péninsule. A quatre voix elles font résonner des mélodies rapportées de voyages qu’elles s’approprient dans leur propre langue au travers de poésies populaires bretonnes ou de textes de leur composition.

    https://www.youtube.com/watch?v=uYR4xpupDps


    #Breton #Bretagne #musique #chant_populaire

    ping @simplicissimus

    • @merci !

      dernières nouvelles sur FB, dans l’air du temps

      Aujourd’hui devait commencer l’enregistrement du premier cd de Barba Loutig, bon ben en fait non, et ce n’est que partie remise vous pensez bien ! Oui oui on va y arriver !
      Heureusement on est trèèèèès patientes et voyons le bon côté des choses d’ici là on aura de quoi enregistrer un triple album live 😄
      Alors pour patienter en ces temps de confinement un petit Laouelan pour la route ! pokoù trouz ha kalon d’an holl !

    • et sur leur page d’accueil :

      Barba Loutig Kaillibod,
      Gand he biz e veske yod,
      Gand he reor e c’hweze an tan,
      Barba Loutig heh-unan!

      Barbe Loutic Caillebotte,
      Avec son doigt remuait la bouillie,
      Avec son derrière elle allumait le feu,
      Barbe Loutic toute seule !

      Le Trésor du Breton Parlé, 3eme Partie, Jules Gros

  • Vive éclosion des langues de révolte | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/06/08/vive-eclosion-des-langues-de-revolte

    Arabat réunit un ensemble de textes, photographies et dessins et un film en deux parties sur DVD, le tout né de la résidence, en 2018, d’Élodie Claeys et de Caroline Cranskens à Plounéour‐Ménez, en plein cœur des monts d’Arrée.

    Le titre, signifiant en breton « ne pas » (aussi bien : « interdit », « défense de »  – « ça suffit »), est inspiré d’un poème d’Anjela Duval (1905−1981), paysanne et poétesse bretonne dont les artistes auteures se sont nourries tout au long de leur séjour entre deux hivers.

    #langues_de_révolte

    • Arabat
      Va hiraezh. Va c’hwervoni
      — N’anavezan ket an enoe —
      Arabat o lakaat em gwerzennoù.
      E teñvalañ kombod va c’halon
      E fell din o derc’hel kuzh.
      Arabat ‘ouezfe den va c’halvar
      Nemet an Hini en deus merket deomp an Hent.
      Arabat sammañ seurt sammoù
      War divskoaz ar re yaouank.
      ‘Pad ma c’hell ar c’hozhiad
      O dougen e-unan.
      Ret mousc’hoarzhin d’o mousc’hoarzh,
      Zoken pa vroud ar boan grisañ.
      Ret eo magañ dezho o spi
      En un Dazont a vo o hini
      Hag a baeo kantvedoù mezh…

      2 a viz Kerzu 1972

      https://www.anjela.org/oberenn/arabat/?lang=bz

      E galleg

      Interdit
      Mon mal d’’être. Mon amertume
      — Je ne connais pas l’’ennui —
      Je n’’ai pas le droit de les mettre dans mes vers.
      Dans le coin le plus sombre de mon cœœur
      Il faut que je les garde au secret.
      Personne ne doit savoir mon calvaire
      Si ce n’’est Celui qui nous a montré le Chemin.
      Défense de déposer ces fardeaux
      Sur les épaules des jeunes.
      Tant que la vieille peut
      Les porter par elle-même.
      Il faut grimacer un sourire
      Même quand perce la douleur la plus vive.
      Il faut leur donner l’’espoir
      En un Avenir qui sera à eux
      Et qui effacera des siècles de honte…

      2 décembre 1972

      (Traduction Paol Keineg)

      https://www.anjela.org/oberenn/interdit-2


    • Arabat - Éditions isabelle sauvage
      https://editionsisabellesauvage.fr/catalogue/arabat

      Présentation
      Arabat réunit un ensemble de textes, photo­gra­phies et dessins et un film en deux parties sur DVD, le tout né de la rési­dence, en 2018, d’Élodie Claeys et de Caro­line Crans­kens à Plounéour‐​Ménez, en plein cœur des monts d’Arrée.

      Le titre, signi­fiant en breton « ne pas » (aussi bien : « inter­dit », « défense de » — « ça suffit »), est inspiré d’un poème d’Anjela Duval (1905−1981), paysanne et poétesse bretonne dont les artistes auteures se sont nour­ries tout au long de leur séjour entre deux hivers.

      Versant livre sont réunis les regards de Caro­line Crans­kens et d’Élodie Claeys, à travers textes et photo­gra­phies, et celui d’Agnès Dubart, qui lors d’un séjour de quelques semaines auprès d’elles a dessiné à l’encre noire les yeux de diffé­rentes personnes rencon­trées en concluant chaque séance de pose par cette même ques­tion : « qu’est-ce que vos yeux aiment voir ? », avant de traduire ces regards inté­rieurs par la couleur et l’aquarelle.

      Versant film, deux parties donc, indé­pen­dantes et complé­men­taires, « à valeur d’ici et d’ailleurs », l’une, Prises de terre, se passant dans les monts d’Arrée, l’autre, Au‐​Delà de Nous, à travers la France, là où il est ques­tion de collec­tifs, de résis­tance et de révolte (de Notre‐​Dame‐​des‐​Landes aux ronds‐​points des gilets jaunes). Caro­line Crans­kens et Élodie Claeys ont suivi le fil des rencontres pour explo­rer quelques cellules vivantes parmi une profu­sion infi­nie. Au rythme du vent, des clairs‐​obscurs, du chant du cour­lis cendré ou des slogans de mani­fes­ta­tions, cadrées sur les pieds, les visages ou les mains, les histoires de vies entrent en réso­nance et en contra­dic­tion avec les aspi­ra­tions et les colères du présent. Comment faire le pont entre les actes et les paroles, les indi­vi­dus et les foules, la nature et la nature humaine ? Arabat est avant tout une vision du collec­tif en mouve­ment, de l’entraide possible entre lieux, enra­ci­ne­ments, luttes, géné­ra­tions, corps et langages. Parce qu’il est l’heure de se bran­cher à la terre et à la fois de se relier aux autres, plus que jamais.

    • Merci pour toute cette documentation @simplicissimus.

      Et sinon, question plus personnelle : parles-tu breton ou as-tu approché cette langue de quelqu’autre façon ?
      Parce que en lisant les pages que tu références, je me suis laissé dériver de liens en liens et je suis (fatalement) arrivé ici :

      https://www.coop-breizh.fr/1030-livres-en-breton

      Aurais-tu quelques conseils à me donner pour entrer en apprentissage de cette langue ?

    • Ah ! le breton,…

      Non, je ne le parle pas, mais l’ai cotoyé de très très près. Un peu moins maintenant, mais encore.

      Je fais partie de la génération Stivell puis Tri Yann et Servat. À l’époque, et compte tenu de mon goût pour les langues, j’avais évidemment essayé de plonger dedans, de la grammaire de Roparz Hémon à la méthode Assimil. Mon principal problème étant que je manquais d’occasion de le pratiquer. Dans mon patelin du littoral, les derniers locuteurs disparaissaient dans l’indifférence générale. À l’époque, il en subsistait un accent à couper au couteau en français, mais cet accent à aujourd’hui totalement disparu. Reste encore les très abondants #bretonnismes, qui viennent d’ailleurs de faire un retour remarqué par le biais de l’opuscule d’Hervé Lossec qui a connu, et connait toujours, un succès de librairie ahurissant.

      À Paris, bien qu’habitant non loin, voire dans le quartier, je ne fréquentais pas les milieux actifs. Bref, pas de breton.

      Quelques années (!) passent et il se trouve, à peu près par hasard, que ma fille à l’occasion de démarrer sa scolarité en breton. Elle y a accompli tout le trajet de la maternelle à la fin du primaire. Pour les mêmes raisons que moi à peu près, elle en est sortie en comprenant mais, étant en milieu bilingue, sans volonté affirmée de le parler. Sur les trois grandes copines, une seule - qui n’est pas ma fille – est restée dans le réseau bilingue (en fait, deux successifs), va passer son bac en breton et défile pour que les épreuves de maths soient en breton.

      Étant donné le mode de fonctionnement de ses écoles auquel les parents d’élèves sont fortement associés, j’ai pas mal entendu parler et j’ai fini par comprendre à peu près de quoi on parlait, mais je ne parle toujours pas. On me dit grand bien des stages d’immersion, mais je n’ai pas essayé. J’ai accompagné l’apprentissage de ma fille, lu les livres d’enfants et passé les CDs de comptine et autres. Il en reste quand même quelques choses, mais l’occasion manque toujours.

      Pour l’apprentissage, je ne saurais pas trop quoi te recommander. Surtout vu mon propre résultat… L’imprégnation et la pratique.

      D’ailleurs, coïncidence, aujourd’hui est passé, je crois bien pour la première fois, l’excellente émission de France 3 Bretagne #Bali_Breizh que je regarde assez souvent (quand c’est des copains ou des connaissances qui passent). Pointée par @vanderling, en réponse à billet de @philippe_de_jonckheere à propos du clarinettiste Dominique Jouve (le documentaire est vraiment remarquable). L’émission est en breton, mais sous-titrée.
      https://seenthis.net/messages/785888

      Sinon, tu as (avais…) la série de sketches djeunz’ Ken tuch’
      https://vimeo.com/45565882


      avec divers personnages récurrents, dont un Roumain apprenant le breton à Rennes (l’acteur était un des profs de ma fille et le personnage très fortement inspiré d’un assistant maternel…)
      (sous-titres également)

      Y a aussi une autre mini série, genre Un gars, une fille qui tourne en ce moment et passe de temps en temps sur FB, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus.

    • D’après ce que tu dis au premier billet de tes réponses, nous devons être de la même génération (Stivell, Dan Ar Braz, Servat, Ar Sonerien Du, Planxty, etc...) J’ai eu l’occasion de côtoyer quelques Bretons à Lyon pendant mes études. Un d’entre eux m’a même appris à jouer du « tin whistle » irlandais et on se faisait des guinches terribles avec quelques autres « folkeux » de toute origine dans nos piaules. Étant originaire de l’Est (Franche-Comté), j’ai donc eu la chance par ce biais d’être initié à la culture musicale « celtique » et ça ne m’a jamais lâché. Au cours d’un long périple en Bretagne en 1980 (ou 81 ?) j’ai repris un bon bain de culture musicale chouchenn-compatible et j’ai même trouvé un bouquin d’apprentissage du ... breton vannetais. Mais vu que le contenu de cet ouvrage était imprégné de catholicisme pur et dur, j’ai pas vraiment eu l’envie de décoller. Je sais bien que la Bretagne est une terre où la tradition religieuse est restée très prégnante, toussa, mais bon, faut quand même pas déconner ... Donc je papillonne au gré de mes navigations internautesques. Le mieux serait d’aller s’installer dans cette région mais après, il faudrait retrouver des anciens qui parle le « vrai » breton et là ... Car apparemment, le breton enseigné institutionnellement est empreint d’un certain académisme. On va y réfléchir et peut-être songer à organiser un déménagement avant toute chose. En attendant, merci pour toutes ces références.

  • Graphie de #Tamazight : Si El Hachemi Assad répond à Ghoulamallah - DIA
    http://dia-algerie.com/graphie-de-tamazight-el-hachemi-assad-repond-a-ghoulamallah

    DIA-17 janvier 2019 : La dernière sortie médiatique du président du Haut Conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghoulamallah, a suscité la réaction du président du Haut commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad.

    Ghoulamallah a estimé que Tamazight doit être écrite avec les lettres arabes et a refusé que la graphie latine soit utilisée pour la transcription de tamazight. Pour le président du HCI, la langue amazighe est beaucoup plus proche de la langue arabe d’où la nécessité de la transcrire avec des lettres arabes. Pis encore, Ghoulamallah a stigmatisé ceux qui militent pour que Tamazight soit transcrite en lettres latines.

    Pour le président du HCA, Ghoulamallah n’est pas habilité à parler ou à s’exprimer sur cette question qui relève directement des linguistes et spécialistes en la matière. Il s’agit d’une mission dévolue à l’Académie algérienne de la langue amazighe dont le président, le doyen de la faculté de lettres et langues de l’université de Bouira, Mohamed Djellaoui, a été nommé la semaine dernière en même temps que les autres membres de cette instance.

    Cette Académie est chargée notamment de recueillir le corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variétés linguistiques, d’établir la normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description et d’analyse linguistique et d’élaborer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe.

    En d’autres termes, Ghoulamallah ne devait pas s’exprimer sur la graphie de cette langue de même que Assad qui aurait dû laisser le président de l’Académie répondre à Ghoulamallah. A ce rythme, il est à craindre que Tamazight soit utilisée et exploitée à des fins qui risquent de nuire à cette langue.

    #amazigh

    • Je ne comprends pas à quoi cet article fait référence. La langue amazigh s’écrit déjà dans un autre alphabet, le tifinagh (donc ni caractères latins, ni caractères arabes). Cet alphabet est d’ailleurs officiellement dans Unicode :
      http://www.unicode.org/charts/PDF/U2D30.pdf

      Par exemple, ici, le site du chef du gouvernement du maroc :
      https://www.cg.gov.ma/amz

      Je vois cependant sur Wikipedia que : « L’Algérie, qui a officialisé l’amazigh en 2016, hésite entre le tifinagh, l’alphabet latin et l’alphabet arabe. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tifinagh
      Du coup, dans l’article cité, il n’est fait mention que de l’alphabet latin et de l’alphabet arabe. Pourquoi ? Le Tifinagh ne serait plus considéré comme une option en Algérie ? (Alors qu’il est la graphie officielle au Maroc – je ne sais pas si ce n’est pas aussi le cas en Libye.)

    • Je sais bien, je ne connais pas le débat algérien. En revanche, je me souviens qu’aux Langues-O, les langues berbères étaient enseignées en transcription latine.

      D’ailleurs, cela semble toujours être le cas aujourd’hui. Le tifinagh étant présenté un peu comme un #supplément_d'âme

      Berbère (langues berbères) | Inalco
      http://www.inalco.fr/langue/berbere-langues-berberes

      Bien que le berbère soit une langue essentiellement de tradition orale, les Berbères possèdent, depuis au moins deux millénaires et demi, leur propre système d’écriture appelé « libyco-berbère » (tifinagh en berbère). Il s’agit d’un système alphabétique (consonantique) aux usages traditionnellement assez restreints (funéraires, symboliques et ludiques). Actuellement, cet alphabet est toujours utilisé par les Touaregs et il a connu, sous des formes adaptées, une certaine extension dans les milieux kabyles et marocains. Depuis le XXe siècle, l’écrit berbère utilise surtout le support de l’alphabet latin (avec diverses adaptations) ou celui de l’alphabet arabe (en particulier au Maroc). A partir de 2003, le Maroc a fait le choix d’un alphabet néo-tifinagh comme système graphique « officiel » pour le berbère.

      Tu notes, au passage, que le «  vrai  » nom de l’alphabet est lybico-berbère.

      Je crois que c’est le même discours pour les #arabes_dialectaux. En tous cas, à l’époque, ce qui est écrit ci-dessus était repris tel quel, avec des affirmations doctes qui disaient que le dialectal ne s’écrit pas et donc, ne _s’écrit pas en arabe et donc se transcrit dans un vrai alphabet scientifique (où l’on dispose de tout plein de jolis signes diacritiques pour transcrire les bizarreries).

      Pourquoi diable, irait-on écrire l’arabe dialectal en alphabet arabe ?
      Et là, je ne caricature même pas !

    • J’ai retrouvé cet ancien article d’Al-Akhbar (libanais, je précise !) https://al-akhbar.com/Arab/244135

      اليوم، يقوم أنصار أمازيغية الجزائر بتقويض تنوّع اللهجات البربرية المختلفة (القبائلية، الشاوية، الشاوية، الساحلية، الشناوية، الميزابية، الطوارقيّة، التشلحيت، التقارقرنت، والزينيت) لمحاولة تأكيد هيمنة القبائل (اللهجة القبائلية) التي تستوعب جميع هذه المتغيرات من أجل أن تفرض نفسها مرجعاً وتحلّ محل العربية.
      من الناحية اللغوية، لا تعكس الأمازيغية المدروسة التنوع اللغوي للبربر ولا هي لغة موحدة معيارياً بشكل حقيقي، بل تفصح أكثر عن القواعد التي سنّتها غالبية قبائلية داخل حركة بربرية أقلية. من ناحية أخرى، هؤلاء الذين يطالبون في الوقت الحالي بتعميم تعليم الأمازيغية لا يزالون بعيدين عن الاتفاق حول الأبجدية التي ينبغي تبنيها في الدراسة. وهكذا، فإن رئيس هيئة العلماء المسلمين الجزائرية، عبد الرزاق قسوم، يُصرُّ على كتابة الأمازيغية باستخدام الأبجديّة العربية، فيما يُقدِّر آخرون مثل الروائي والكاتب الجزائري أمين الزاوي، أنّ «الطريق نحو الحداثة سيكون أسهل للغة الأمازيغية بتبني أبجدية لاتينية».

    • C’est fou ! c’est un discours en tous points identiques à celui des Jacobins français vis-à-vis du breton, ou plutôt des bretons (cornouaillais, léonard, trégorrois, vannetais).

       » Il ya breton et breton.
      http://www.jean-luc-melenchon.fr/2007/09/23/il-ya-breton-et-breton

      Après avoir mentionné l’élaboration (compliquée) d’une graphie commune, l’auteur

      J’écris « pseudo langue bretonne » car ce qui est nommé de cette façon n’est aucune des cinq langues parlées historiquement mais une « langue unifiée » dont le vocabulaire et la grammaire furent fixés à la demande de l’occupant nazi en 1941 par une plume ensuite condamnée à mort par contumace pour sa collaboration avec les tortionnaires de la Gestapo. Je maintiens ma protestation absolue contre la manière honteuse qu’ont les éléments les plus sournois des identitaires ethnicistes de Bretagne d’inclure les bretons d’une manière générale dans leur idéologie et de faire comme s’ils les représentaient tous. Tout au contraire, historiquement les bretons jouent un rôle progressiste et libérateur considérable dans l’histoire de France. […]

      etc. après cette assimilation des défenseurs de la langue aux identitaires bretons et aux collabos, il énumère les contributions progressistes des (vrais) Bretons à la grandeur de la France.

      Il n’est pas question d’autoriser cette ("si belle !") langue à suivre le chemin du français qui s’est unifié sous la pression jacobine et dont la standardisation orthographique date du XIXè.

      Le rapport à l’écrit est très différent entre les deux langues : d’un côté l’islam et son rapport au texte sacré impose l’arabe, là où les nécessités de l’enseignement de la religion catholique imposaient l’usage de la langue vernaculaire. D’où une tradition écrite, contrairement aux discours jacobin, venant des élites :

      Histoire de la Langue Bretonne - Office Public de la Langue Bretonne
      http://www.fr.brezhoneg.bzh/4-histoire.htm

      UNE LANGUE AU PATRIMOINE ÉCRIT PRESTIGIEUX
      Le premier texte écrit en langue bretonne consiste en un texte de 4 pages, le livre de Leiden, en vieux breton et latin. Il s’agit d’un traité de médecine que l’on date de la fin du 8ème siècle. Ce témoignage de breton écrit est donc antérieur au premier texte en français, les Serments de Strasbourg, daté de 842.
      […]
      En 1464 paraît le Catholicon, premier dictionnaire trilingue breton-français-latin. Premier dictionnaire de breton il est également le premier dictionnaire de français.

      sur le site de l’Ofis Publik ar Brezhoneg, établissement public de coopération culturelle.

    • Sinon, le débat local autour du tamazight, de l’identité amazigh et de la toute jeune Académie de Tamazight a l’air très, très chaud… ce qui me faisait hésiter à reprendre ironiquement la dernière phrase citée dans l’article initial :

      A ce rythme, il est à craindre que Tamazight soit utilisée et exploitée à des fins qui risquent de nuire à cette langue.

      Le professeur Djellaoui nommé président de l’Académie de tamazight - Algérie Patriotique (article du 8/01/2019)
      https://www.algeriepatriotique.com/2019/01/08/le-professeur-djellaoui-nomme-president-de-lacademie-de-tamazigh

      C’est officiel. Le professeur Mohamed Djellaoui, doyen de la faculté des lettres de l’Université de Bouira, est nommé président de l’Académie algérienne de la langue amazighe.

      Le décret présidentiel de sa nomination a été publié dans le Journal officiel. Le professeur Djellaoui trouvera à ses côtés le professeur des sciences du langage Abderazak Douarari et d’autres enseignants et chercheurs en langue amazighe comme Salah Bayou, Malek Boudjellal, Djoudi Merdaci, Djamel Nahali, Abdelkrim Aoufi, Saïd Hadef, Samia Dahmani, Hassina Kherdouci, Abdelaziz Berkai, Moussa Imarazene et Zahir Meksem.

      L’Académie de la langue amazighe, tant entendue, est composée de quarante membres. La création de cette académie intervient ainsi à quelques jours de la célébration du nouvel an berbère. Un jour consacré depuis l’année dernière fête nationale, chômée et payée.

      L’Académie de la langue amazighe est prévue dans la nouvelle Constitution adoptée en 2016 et consacrant cette langue comme officielle. L’article 4 de la Constitution consacre le statut à tamazight comme langue nationale et officielle au côté de la langue arabe.

      Au passage, note le chiffre de 40 académiciens …

      Académie de tamazight : Dourari claque la porte - Algérie Patriotique (article du 9/01/2019)
      https://www.algeriepatriotique.com/2019/01/09/academie-de-tamazight-dourari-claque-la-porte

      Moins de 24 heures après sa désignation comme membre de l’Académie de tamazight, le professeur Abderrazak Dourari annonce sa démission de cette instance, apprend-on de source sûre.

      Très médiatisé depuis quelques mois, Abderrazak Dourari, chercheur en linguistique, était présenté comme le favori pour prendre la tête de cette institution créée dans le cadre de la promotion de la langue amazighe.

      Le ou les motifs de sa démission ne sont même pas évoqués.

      Autre source :

      Des questions sur la composante de l’académie de langue amazighe | Le Matin d’Algérie (article du 9/01/2019)
      http://www.lematindalgerie.com/des-questions-sur-la-composante-de-lacademie-de-langue-amazighe

      Techniquement l’Académie algérienne de langue amazighe reçoit son budget du gouvernement. Son président est nommé par décret présidentiel mais jouit d’une indépendance scientifique.
      Il s’agit de Dr. Mohamed Djellaoui, professeur de linguistique et spécialiste de la langue amazighe et doyen de la Faculté des lettres et des langues à l’Université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira. Il a été nommé pour une période de 4 ans.
      Le décret publié dans le Journal officiel répertorie les 40 membres de l’assemblée, dont je ne connais que quelques noms que sont :
      Abdelaziz Berkai, Zahir Meksem, Moussa Imarazene et Abderazak Douarari.
      Les autres noms sont inconnus. Il s’agit de :
      […]
      C’est pour dire le non sérieux dans le choix des membres de cette académie. J’imagine que le président Mohamed Djellaoui a choisi lui-même quelques collaborateurs comme Zahir Meksem, Abdelaziz Berkai et Moussa Imarazene, mais tout indique que les autres lui sont imposés d’en haut. Sinon pourquoi ne figurent pas dans cette liste :
      […]
      Pourquoi ?
      1. Est-ce que ces personnalités académiques, militantes et littéraires ont été approchées et ont refusé par la suite ?
      2. Sinon la politique des quotas selon les variantes amazighes, l’équilibre régional et linguistique, la proximité avec le pouvoir et l’acceptation de l’arabisme n’ont-ils pas pris le dessus sur les critères de compétence, d’expérience et de lutte ?

      En tous les cas toutes ces remarques ont été plus ou moins soulevées ou prédites lors du débat TQ5 avec nos invités sur le thème de l’académie de Tamazight.

      En conclusion, tout indique que ceux qui ont douté de la bonne foi du pouvoir algérien à faire les choses correctement, ont raison. L’académie de Tamazight connaîtra donc le même sort que l’officialisation de Tamazight, il y’a 3 ans déjà.

      Il reste maintenant aux kabyles (et les autres peuples amazighs aussi) de tirer les conclusions et se prendre en charge seuls. Ils doivent continuer leur lutte jusqu’à ce que « la réappropriation total de leur destin » suivra.

    • (À propos du breton, Mélenchon reproduit et fait sienne une tribune de Françoise Morvan, traductrice d’Armand Robin. On peut ne pas être d’accord avec elle et sa posture de vilain petit canard franc-tireur, elle a quelques arguments bien documentés. Et on ne peut pas la soupçonner de jacobinisme.

      Pour schématiser, sa thèse en l’édulcorant serait même plutôt qu’une sorte de jacobinisme breton caricatural n’a pas moins nuit au breton que le jacobinisme français. Et ma grand-mère aurait acquiescé (honteux argument d’autorité).)

    • De quelle couleur le bonnet rouge ? | Février 2014 | Là-bas si j’y suis
      https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2013-14/fevrier-539/de-quelle-couleur-le-bonnet-rouge

      Manif, concert, stade, on s’est habitué à ce drapeau, à ce folklore, à cet attachement à une culture, une musique, une langue. Et à une marque aussi, la Bretagne. Derrière tout cela, #FRANÇOISE_MORVAN, auteur de #LE_MONDE_COMME_SI, voit un risque de dérive autonomiste. Suite à notre récent reportage à l’Institut de LOCARN, ce lobby de patrons bretons qui militent pour une Europe des régions, nous avons eu beaucoup de réactions sur la « croisade identitaire » de ces puissants patrons, qui déclarent « notre problème c’est la France ».

      http://media.la-bas.org/mp3/140122/140122.mp3

      merci @labas

  • Cent vingt-et-un moins Léo Ferré | Francis Delval
    http://leoferre.hautetfort.com/archive/2007/10/30/cent-vingt-et-un-moins-moi-par-francis-delval-leo-ferre-mon.htm

    Été 1960. Léo Ferré reçoit la visite d’Aube, la fille d’André Breton. Elle lui apporte un texte, un manifeste défendant le droit à l’insoumission des militaires en Algérie, texte qui sera connu sous le nom de Manifeste des 121, lui demandant s’il accepte de signer ce texte. Léo Ferré refuse. Source : Relevé sur le Net...

  • Les aventuriers de l’#art_moderne - La #série

    #Tableaux vivants
    Mêlant documents d’archive et techniques d’#animation traditionnelle (peinture sur verre, papiers découpés, encre, gouache...), Les aventuriers de l’art moderne raconte la vie intime des #artistes et des #intellectuels de la première moitié du XXe siècle. Par son approche audacieuse, novatrice et visuellement splendide, la série révolutionne le documentaire d’art : les peintures en mouvement, les dessins, les archives animées servent le propos, ajoutant une émotion visuelle à celle de l’histoire. Scandales, célébrations, tragédies et triomphes : sous le pinceau, le documentaire se transforme en tableau vivant. À travers ces photos animées et ces peintures mouvantes, #Picasso, #Apollinaire, #Soutine, #Breton et les autres aventuriers de l’art moderne ressuscitent, d’une manière troublante et magnifique.

    http://boutique.arte.tv/f10574-aventuriers_art_moderne_serie
    #film #vidéo
    référencé pour @reka

  • Bretonnisme. Le mot va faire son entrée dans le Petit Robert - Livres - Le Télégramme, quotidien de la Bretagne
    http://www.letelegramme.fr/livres/bretonnisme-le-mot-va-faire-son-entree-dans-le-petit-robert-12-02-2015-

    Edités en novembre 2010, « Les Bretonnismes » avaient fait un malheur, avec plus de 180.000 exemplaires vendus. Il y avait même eu un tome 2... A l’époque, l’auteur, Hervé Lossec, donnait cette définition pour un mot n’apparaissant dans aucun dictionnaire : "C’est un mot que j’ai inventé, à l’image des "gallicisme", "anglicisme" ou "latinisme"... pour évoquer ce français tel qu’on le parle en Bretagne. Toutes ces expressions comme "Comment que c’est ?", "Celui-ci est parti fou !", "Il est arrivé vieux !". Tous ces mots (fonnus, gwenneg, restachoù, startijenn) qui alimentent le langage quotidien des Bretons et qu’eux-mêmes utilisent sans toujours se rendre compte qu’ils ne sont pas intelligibles ailleurs qu’ici !".

    Eh bien, cela va évoluer ! C’est Skol Vreizh qui nous l’indique. L’éditeur d’Hervé Lossec a, en effet, reçu un courrier du "Robert". "Nous avons le plaisir de vous faire savoir que le mot "Bretonnisme" fera son entrée dans le "Petit Robert de la langue française", millésime 2016 (parution fin juin)", est-il écrit.

    Et donc, nouveau tag #bretonnisme

  • http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/ecoles-diwan-28-ordinateurs-reconditionnes-pour-les-eleves-25-06-2014-1

    Écoles Diwan. 28 ordinateurs reconditionnés pour les élèves

    Lundi matin, Laurence Le Berre, directrice des deux écoles Diwan Kemper, a accueilli René Bantegnie, du club Linux Quimper, centre des Abeilles , à la Terre-Noire. Ce dernier lui a remis 28 ordinateurs déclassés, une aubaine pour les écoles primaires et maternelles de Kerfeunteun et Penhars. Ces PC reconditionnés proviennent de la mairie, de la DDTM (l’ancienne DDE), ils ont été reconfigurés avec le système « libre » Ubuntu, puis contrôlés et ensuite distribués afin de limiter le gaspillage du matériel informatique et de réduire les déchets à forte valeur ajoutée, avec cuivre, puces électroniques, etc.

    Des logiciels en breton

    Cela permet de promouvoir l’usage des logiciels libres, qui utilisent pour cet usage la langue bretonne. Logiciels et boîtes de dialogues sont également conçus en breton, ce qui permettra aux jeunes élèves de se familiariser avec la nouvelle technologie tout en améliorant leurs connaissances de la langue bretonne.

    Pratique
    Diwan à Quimper, Kerfeunteun : 25, rue de Kermoguer, tél. 02.98.95.18.07 ; Penhars : 1, rue de Vendée, tél. 02.98.65.18.79. Internet : http://diwankemper.net.

    #recyclier-vieux-pc
    #école
    #ubuntu
    #breton

  • Comment le dialecte des rois est devenu le français, au détriment des langues du peuple.
    http://www.lexpress.fr/culture/comment-le-dialecte-des-rois-est-devenu-le-francais_1562979.html

    Les révolutionnaires se sont persuadés que la pensée nouvelle ne pouvait s’exprimer qu’en français. Dans le même mouvement, ils ont associé l’Ancien Régime aux #langues_régionales, « des idiomes grossiers qui ne peuvent servir que le fanatisme et les contre-révolutionnaires », selon l’expression du conventionnel Bertrand Barère. Ils ne se sont pas contentés, comme la monarchie, d’instaurer le français comme langue de l’administration. Ils ont considéré qu’il fallait l’imposer au peuple.

    L’abbé Grégoire publie ainsi, le 16 prairial an II, son célèbre rapport sur "la nécessité et les moyens d’anéantir les patois" - « anéantir » ! -, où il note avec effarement que le français n’est parlé que dans une quinzaine de départements (sur 83). Le terme « patois » est conforme aux préjugés des élites de l’époque, fussent-elles les plus éclairées.

    Dans son Encyclopédie, d’Alembert choisit ainsi cette définition : « Patois : langage corrompu tel qu’il se parle dans presque toutes les provinces. On ne parle la langue que dans la capitale. » Des a priori qui perdurent aujourd’hui. Qui étudie Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904 pour une oeuvre écrite en provençal ? Qui connaît le poète #languedocien Pierre Goudelin (Pèire Godolin, de son vrai nom), considéré au XVIIe siècle comme l’égal d’Homère et de Ronsard ?

    Ceci excuse-t-il cela ? La Révolution mène cette politique culturellement criminelle au nom de sentiments nobles. On prétend « élever » le #peuple en lui donnant accès à la « meilleure » langue. On entend réduire la fracture entre les masses et la classe supérieure, qui accède aux places et au savoir grâce à sa maîtrise du français.

    Quelques esprits marginaux proposent pourtant d’atteindre l’égalité par une autre voie : le français comme langue commune, et non comme langue unique. Ce #plurilinguisme sera rejeté au nom de l’unité, confondue avec l’uniformisation. D’où ce paradoxe, souligné par le lexicographe Alain Rey : "La Révolution prétendait donner la parole au peuple. Linguistiquement, elle l’a donnée à la #bourgeoisie."

    La Révolution sera cependant trop brève pour permettre de traduire les idées de l’abbé Grégoire dans la réalité. Qu’à cela ne tienne : les régimes suivants s’en chargeront. L’Empire d’abord (dans les lycées, créés par Napoléon, le français est seule langue d’éducation). La Restauration, ensuite ("il faut absolument détruire le langage #breton", écrit en 1831 le ministre de l’Instruction publique à ses préfets). La République, enfin.

    C’est la IIIe du nom qui, dans ce domaine, se révélera la plus efficace. Là encore, Jules Ferry et ses contemporains agissent avec des sentiments élevés. Tout comme la #colonisation prétend « civiliser les races inférieures », l’école publique est censée élever tous les Français au rang de citoyens. Et, en bonne logique républicaine, cet objectif ne saurait être atteint que par le français, seul porteur de valeurs universelles, tandis que les parlers régionaux sont supposés enfermer leurs locuteurs dans un dangereux communautarisme.

    Un raisonnement spécieux, relevé notamment par l’historienne Mona Ozouf (Composition française, Gallimard). "L’école, au nom de l’#universel, humiliait la particularité. Mais l’école ne professait-elle pas en réalité sans le dire une particularité aussi, la française, qu’elle dissimulait sous le manteau de l’universel ?"

    Il n’empêche : cette interprétation domine toujours aujourd’hui. Ainsi, en 1992, seul le français entre dans la Constitution. Ce nouvel alinéa de l’article 2, introduit notamment pour protéger notre langue contre l’anglais au moment de la mise en place du grand marché européen, va se retourner contre... les langues régionales. En 1999, le Conseil constitutionnel l’invoque en effet pour interdire la ratification de la charte européenne les concernant. Celles-ci finiront bien par faire leur apparition dans la loi fondamentale, en 2008, mais simplement au titre de « patrimoine de la France ». Un article qui ne leur apportera rien de concret.

    Depuis une cinquantaine d’années, pourtant, les gouvernements ont changé de discours et même de pratique à leur égard. Ici ou là, on peut les apprendre à l’école. Très symboliquement, la délégation générale à la langue française s’occupe aussi « des langues de France ». Mais aucun ministre n’a osé prendre les seules mesures qui modifieraient radicalement leur situation : leur utilisation massive dans l’enseignement, les entreprises et les administrations. Pendant des siècles, l’Etat français a planifié leur disparition. Aujourd’hui, il les laisse simplement mourir...

    Pour se justifier, les tenants du #jacobinisme culturel évoquent le spectre de la Belgique, « minée » par sa querelle entre Flamands et Wallons, et de l’Espagne, « menacée » par les identités #basque et #catalan·e. L’argument est sérieux. Mais, curieusement, les mêmes oublient volontiers la Suisse qui, comme des dizaines de pays, vit paisiblement avec plusieurs langues officielles. Quand ils ne se contredisent pas en exigeant, pour les francophones du Québec, des mesures que Paris refuse sur son sol pour ses propres langues minoritaires.

    #langues_sans_frontières

    • Il en des langages comme de la culture, de l’éducation, de l’agriculture et du système de pensée, on ratiboise, on lamine, on lessive, on blanchit ! Ma grand-mère née au fin fond de la Bretagne est allée un an à l’école, elle n’avait pas le droit d’y parler sa langue maternelle. Puis tiens, je vais déraper un peu : quand j’étais gamine, je suis née et j’ai vécu toute ma jeunesse en région parisienne, un certain nombre d’institutions prodiguaient l’enseignement de l’arabe. Oui, l’immigration venue des pays du Maghreb a largement contribué à l’essor du pays mais aujourd’hui, non seulement on y apprend plus l’arabe mais en plus l’islamophobie domine.

  • Quimper : Le boulanger qui donne ses invendus tous les soirs « LE JOURNAL DU SIÈCLE
    http://lejournaldusiecle.com/2013/11/22/quimper-le-boulanger-qui-donne-ses-invendus-tous-les-soirs

    Étudiants, sans abris… Tous les soirs, ils sont nombreux à attendre devant la boulangerie de José Louiset les invendus qu’il donne à la fermeture de sa boutique.

    José Louiset, boulanger depuis plus de 15 ans dans le centre Quimper, a pensé à donner ses invendus voilà un an et demi, quand il a vu revenir à plusieurs reprises un homme qui fouillait ses poubelles à la fermeture de sa boutique. En ces temps de crise et alors que plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, José Louiset ne veut plus voir ça.

    « Jeter des aliments frais, encore bons, ça ne ressemble à rien quand on sait que certains crèvent la dalle… » dit-il.

    Le boulanger a alors décidé de ne plus jeter ses invendus. Désormais, vers 19 h 30, il dépose sur le muret en face de la boulangerie des pains, des sandwiches et des viennoiseries, emballés dans des sacs blancs. « Tout ce qui n’a pas été vendu dans la journée », explique José Louiset, propriétaire des boulangeries "Au bon vieux temps" et du "Fournil du Chapeau rouge".

    #José-Louiset
    #breton
    #Quimper
    #générosité
    #crise
    #société
    #précarité
    #alimentation

    • Peut-être que la boulangerie à Jourdain fait toujours ça, ses pains étaient variés et vraiment délicieux et ça faisait le délice des squatts autour. Je sais par contre qu’ils ne voulaient pas l’ébruiter…

    • Je suppose qu’il y a toujours des circuits de récup qui marchent, comme celui des fins de marchés, ou des puces avant que les services de nettoyage passent. Mais plus encore que les hautes poubelles qui empêchent de reprendre facilement la bouffe non commercialisable (mais mangeable) comme chez certains bio, les coups de cutter dans la viande avec la javel versée dessus, la morale sociale réprouve et interdit de le faire, malgré la nécessité de recyclage des denrées qui se perdent. C’est toute une éducation que nous recevons pour avoir surtout honte de ne pas se plier aux circuits d’argent, de ne pas se comporter comme tout le monde, de ne pas se plier aux normes de décence et d’hygiène collective édictées. Autonomie oui, mais seulement avec agrément (chanter dans le métro) ou subventions d’état (les recycleries).
      Parlerons nous de la liberté qu’il y a à chanter dans la rue et à y faire la manche, à y gagner à peine un smic, à choisir son temps, à recycler ce que personne ne veut acheter. Cet espace mental différent se restreint alors que la misère augmente, et passer une semaine à la rue est une souffrance horrible, mais pourquoi ?
      Attention je ne dis pas que ce soit facile ou normal mais ça l’est encore moins à cause du regard de misérabilisme que nous adoptons systématiquement et dans lequel nous enfermons ceux qui vivent autrement pour moult raisons. Enfant, je me souviens de clodos admirables que tout le monde respectait, adulte certains sont morts dehors, devant chez nous, parce que le voisin (qui travaillait dans une association de charité) avait eu peur de les laisser rentrer dormir dans notre immeuble un jour de grand froid.
      #hypocrisie #générosité #coup_de_gueule

  • Un manifeste de 1851 contre les immigrés bretons http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/genes_1155-3219_1996_num_24_1_1406

    Le rapport adressé au maire de Nantes en 1851 par Auguste Chérot est un manifeste contre les migrations des Bas- Bretons, non francophones, vers la ville. Ils sont accusés d’être responsables de l’insalubrité et de la délinquance. Dans cette mise à l’index jouent à la fois les finalités normalisatrices de l’hygiénisme, la peur engendrée par les crises des années 1846-1849, les représentations sociales de longue durée

    #roms #bretons #xénophobie

  • Ils ont des chapeaux ronds, a bas les bretons ! - Le blog de descartes
    http://descartes.over-blog.fr/2013/11/ils-ont-des-chapeaux-ronds-a-bas-les-bretons.html

    Où sont nos chiens de garde ? Vous savez, ceux qui traquent la moindre expression sexiste chez Zemmour, la moindre pétition chez Beigbeder, la moindre expression raciste ou sur Taubira. Manifestement, ce qu’on a convenu d’appeler « la révolte bretonne » ne les intéresse pas. Et pourtant, ce ne sont pas les expressions de haine ou de mépris de l’autre qui ont manqué à Quimper comme à Carhaix. Mais il est vrai que nos chiens de garde ont les yeux de Chimène lorsqu’il s’agit de la défense des « identités régionales ». Lorsque Christian Troadec parle avec mépris de ces élus bretons qui « pensent comme des parisiens », personne ne semble réagir. On n’imagine pas ce qui se serait dit si l’apostrophe avait concerné les Roms ou les Maliens… La Bretagne souffre, c’est entendu. Mais pas plus que le Nord-Pas de Calais, la Lorraine, le Languedoc-Roussillon ou la France-Comté. En fait, elle souffre moins : le chômage est plus important dans toutes ces régions que dans la péninsule armoricaine. Alors, pourquoi tout ce tintamarre ?
    La Bretagne bénéficie depuis plus d’un demi siècle – comme d’autres régions dites « périphériques » - d’un traitement de faveur. Les gouvernants « parisiens » que les militants bretons méprisent tant ont accepté dès 1960, dans la logique d’aménagement du territoire, d’accorder à la Bretagne un soutien exceptionnel pour compenser les handicaps qui résultaient d’une position géographique excentrée et de la faiblesse des voies de communication. Des routes ont été construites, les lignes de chemin de fer renforcées, et tout cela a été payé par l’ensemble de la collectivité nationale. Les autoroutes sans péage ont été bâties, leur coût payé par les péages payés non pas par les bretons, mais par les automobilistes empruntant les autoroutes dans les autres régions. C’est aussi cette solidarité nationale qui a payé un réséau permettant aux bretons de bénéficier de l’électricité tout en refusant qu’on construise des centrales électriques chez eux.
    Je suis personnellement un grand partisan de l’aménagement du territoire. La nation repose bien sur un principe de solidarité qui voit les citoyens des régions les plus riches payer pour permettre aux citoyens des régions les plus pauvres de bénéficier des mêmes avantages qu’eux. Et je suis ravi que les impôts que je paye permettent aux Corses et aux Bretons d’avoir des services publics aussi bons qu’à Paris. Mais je pense être en droit d’attendre – pour moi et pour tous ces citoyens français qui financent les mécanismes de péréquation avec leurs impôts ou leurs factures d’électricité – un minimum de reconnaissance. Et qu’avons-nous à la place ? Des gens malpolis qui nous insultent, détruisent les biens publics que nous avons payé, et qui « exigent » en marchant sous le drapeau breton des subventions et aides de toute sorte payées par l’Etat central. Car on n’est pas à une incohérence près.

    #écotaxe
    #Bretagne
    #bretons
    #bonnets-rouges

  • La prononciation du breton : question taboue
    http://languebretonne.canalblog.com/archives/2010/05/26/18009256.html

    on entend souvent dire que les néo-bretonnants ne peuvent pas échanger facilement avec les locuteurs traditionnels, ceux dont le breton est la langue première. Pourquoi ?
    Le diagnostic de Mikael Madeg est celui-ci : le point faible de celui qu’on enseigne actuellement et qu’on pratique dans les médias est, dit-il, sa prononciation. Trop souvent elle est calquée sur celle du français, par laxisme ou par ignorance. Or, tant qu’à parler breton, autant que celui-ci ne soit pas en rupture radicale d’avec la langue ancestrale, authentique. Sinon, à quoi bon se battre pour une “langue“ qui, à l’oreille, sonne comme du français, si on n’y prend pas garde ?
    Son livre a donc l’allure d’un pamphlet : il estime tout simplement que la prononciation est la priorité oubliée dans le combat pour la survie de la langue bretonne.

    #breton #bretagne #langues_sans_frontières #sociolinguistique #identités
    http://www.youtube.com/watch?v=XhzYA_dyfWo

    • C’est effectivement un souci pour la survie orale de ces langues, je le vois ici avec les néo-bascophones dont beaucoup ont un fort accent de leur langue d’origine (français ou espagnol) et sont parfois peu capables de se comprendre mutuellement à l’oral de part et d’autre de la Bidasoa, sauf à parler également la langue d’origine de l’autre et en connaître l’accent. Mauvais signe pour nos #langues_sans_frontières

  • Le #breton bientôt enseigné à l’#université de #Harvard

    Un accord entre le département de breton et d’études celtiques de Rennes 2 et le département de #langues et littératures celtiques de l’université américaine de Harvard vient d’être signé.

    http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Le-breton-bientot-enseigne-a-l-universite-de-Harvard_8
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/08/25/harvard-parlera-bientot-breton_3466155_3224.html

  • Le #breton bientôt enseigné à l’université de #Harvard - Formation - ouest-france.fr
    http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Le-breton-bientot-enseigne-a-l-universite-de-Harvard_8

    « Concrètement, le breton va être enseigné à Harvard dans le cadre de sessions spécifiques », et « des échanges d’étudiants et d’enseignants seront organisés », a expliqué M. Bevant. Pour les étudiants, ces échanges, par exemple pour un semestre, concernent le niveau master ou les doctorants. Contresigné en juin par la partie américaine, cet accord, a précisé le chercheur, a été initié en 2010 lors de conférences données à Harvard par des universitaires du CRBC.

    #langues