On choisit sa révolution. Soit on essaye de maintenir les choses comme elles sont, avec leur cortège d’exploitation, de racisme et de sexisme, la sixième extinction de masse, et la transformation écologique pour prétendre que tout va bien se passer. Soit on accueille le changement à venir, et on tente de s’y connecter.
Personne n’est allé faire les courses de façon responsable pour mettre un terme à l’esclavage !
Euh, c’est une faute de traduction ou quoi ?
Le boycott à grande échelle du sucre a été le premier outil du mouvement abolitionniste en Angleterre, notamment pour convaincre et faire progresser la solidarité dans la population anglaise (lire Bury the chains)… dans les années 1980 l’embargo économique contre l’Afrique du Sud a permis de maintenir la pression et, là aussi, de marquer les esprits dans nos pays (je me souviens comme si c’était hier de la campagne d’affichage contre Outspan). Et aujourd’hui, BDS avance et marque des points… Au Maroc on boycotte Danone et ça crée du rapport de force…
Entendons-nous bien : personne ne dit que « faire les courses » a suffi à abolir l’esclavage ou que les AMAP vont sauver la planète.
Mais #yenamarre de cette manière hautaine qu’ont certains intellectuels (bon ok, la plupart…) d’invalider les actions militantes (des autres) au prétexte qu’elles ne sont pas assez ceci ou cela, ça fait du tort à tout le monde.
La paille comme argument de l’homme de paille, chapeau (de paille).
Mon argument consistait à dire que, en tournant en ridicule les démarches qui ne sont pas maximalistes, en faisant l’hypothèse qu’elles servent exclusivement « à se donner bonne conscience », et en dénigrant celleux qui les portent, on adopte une posture de supériorité facile, fausse et nocive.
Facile : « personne n’a aboli l’esclavage en publiant un bouquin chez Flammarion ». Prouve-moi le contraire.
Fausse : ce n’est pas parce que je me rends compte que la paille de mon Breizh-Cola est en plastique que soudainement j’abandonne tout le reste et que je passe au Coca-Cola sans paille.
Nocive : rejette les gens de bonne volonté (parce qu’ils sont dans l’erreur™), au lieu de les encourager à avancer dans leur raisonnement ou leur engagement.
Bien sûr il faut critiquer les initiatives qui sont récupérées (ou créées dans un but de détournement ou de récupération), mais ramener toute la question du « pouvoir du consommateur » à cette histoire de paille c’est ignorer l’histoire.
Mais je crois qu’on devrait parler plus sérieusement des mouvements consuméristes. D’autant plus que, comme c’est extrêmement facile à tourner en dérision, ça devient un trope systématique : le même que celui qui consiste à dire que (n’importe quel sujet) est bobo.
Ralph Nader a forcé les constructeurs à mettre des ceintures de sécurité dans les bagnoles, il a donc consolidé l’industrie automobile et sauvé la vie de gens qui pouvaient se payer des bagnoles ? Avec James Love il a lancé le procès Microsoft, hihi le gros truc de geek et « ce n’est pas en empêchant l’installation d’Internet Explorer qu’on va sauver le monde » ?
De fait si on connaît l’un ou l’autre, c’est une critique absurde. C’est bien le même James Love qui s’est ensuite intéressé au prix des médicaments contre le sida et a créé le montage « 1 dollar par jour », qui a révolutionné l’approche mondiale de santé en rendant opérationnel le traitement comme prévention. Ça a littéralement sauvé des millions de vies. James continue à travailler sur la question de l’accès aux médicaments, notamment sur le cancer. Et fait partie de celleux qui développent l’analyse la plus poussée sur le rôle des brevets. Est-ce qu’il y a un lien ou pas ?
(PS : Désolé pour le pauvre Raj Patel. Si ça se trouve son bouquin est intéressant.)
Ce n’est pas forcément dans une optique de moquer, de tourner en dérision. Il y a quand même l’argument de dire que ça porte le débat sur le terrain moral, et que seule une infime partie de la population a les moyens de se payer des produits plus éthiques. Et qu’en plus ça crée des nouveaux marchés de niche, pour les riches gentils éthiques, un marché parallèle, toujours dans le même système, parfaitement intégré au reste.
Les mouvements de consommation ne sont pas tous que ça, mais une bonne partie est cela, et n’est que cela.
Les exemples donnés précédemment sont quand même loin de campagne uniquement portées sur les choix individuels des consommateurs, ce sont des luttes au niveau de groupes institutionnels, avec des ONG, MSF, etc.
Un lien donné dans l’autre conversation ►https://seenthis.net/messages/712158
►https://www.marxiste.org/theorie/sciences-environnement/2389-pourquoi-il-n-existe-pas-de-consommation-ethique-sous-le-capitalisme
« Les bannis du caddie » - Le Temps
►https://www.letemps.ch/suisse/2017/05/19/bannis-caddie
En Suisse, ceux qui volent ou troublent l’ordre public peuvent être exclus des supermarchés durant des années. Et sévèrement punis s’ils tentent d’y pénétrer. Enquête sur une pratique qui a le vent en poupe.
Ce jour-là, Jérémy n’a commis d’autre crime que d’entrer dans ce supermarché alors qu’il n’en avait pas le droit. Il sera condamné le lendemain à 300 francs d’amende, ainsi qu’à payer 250 francs de frais de procédure, selon l’ordonnance pénale émise par le Ministère public genevois le 26 mars dernier, et que Le Temps a pu consulter. En droit, le Français s’est simplement rendu coupable de « violation de domicile ».
Notre enquête dévoile une pratique aussi discrète que répandue : l’interdiction de supermarchés visant une population de petits voleurs récidivistes, de sans papiers, de marginaux et de personnes psychologiquement fragiles. Des damnés de la terre devenus bannis du caddie – parce que les supermarchés, avant d’être des lieux publics, sont des endroits privés dont on peut être exclu presque sur un claquement de doigt.
La police privée progresse... ;(
Pour carrefour market à Nangis, les client(e)s sont vraiment des imbéciles.
▻http://www.olivierdauvers.fr/2016/11/10/les-clients-ne-sont-pas-si-betes
Première étape : déposer les articles les uns derrière les autres. Mazette !
Et si je mets les autres derrière, ça change quelque chose ???
Seconde étape : “j’effectue mon règlement”.
Ca, c’est ballot, moi qui penser partir sans payer… Enfin, “je prends le temps de ranger mes achats”.
C’est un nouveau concept qu’is disent !
La grande distribution a toujours pris ses clients pour des imbeciles, et là, ils tiennent à leur faire sentir.
Dès qu’il s’agit d’injonctions à suivre sur ce genre de caisse, je cafouille. La grande distribution nous prend, effectivement, pour des imbéciles. Et c’est le but de son concept, à grand coup de spot de #pub et de réclames, les abrutis.es se bousculent aux portillons, attirés.es que nous sommes par les néons et la marchandise. Le concept est parfaitement huilé pour faire chauffer les cartes bleu. Tout le monde pousse son #caddie dans ces rayons ou la marchandise dégueule des #gondoles. Quand y’en a plus, y’en a encore ! à chaque événement (Noël, Halloween ...) c’est l’invasion. Et quand il n’ y en a pas de particulier, ils s’en créer un pour attirer le #gogo !
Pour les récalcitrants.es, ces #caisses_automatiques sont surveillées par un hôte de caisse, qui souvent est une hôtesse chargé d’expliquer, au mal-comprenant que je suis, la démarche à suivre. Comme dernière humiliation, en quittant le parking après avoir bien rangé vos achats dans le coffre de votre superbe caisse montée sur quatre roues, le marchand de connerie vous remercie de votre visite.
▶ CASUS BELLI by #Yorgos_Zois - YouTube
All kinds of people are waiting in seven different queues. The first person of each queue becomes the last of the next one, thus creating an enormous human line. But at the end of the line, it all begins backwards again.
Revue de presse sur la #Chine semaine du 01.04.13
#Caddie s’est fait « rouler » en Chine
La tourmente de la propriété industrielle en Chine...
▻http://www.europe1.fr/International/Caddie-s-est-fait-rouler-en-Chine-1471401