• Extraits du #CLES de l’ESC #Grenoble intitulé Quel avenir pour la #Corée du Sud ?

    La firme coréenne la plus célèbre fait figure d’emblème de l’excellence nationale. Le « trois étoiles » (Sam Sung en coréen) est d’ailleurs la plus grande entreprise #technologique mondiale. Et il n’est pas anodin que la Corée du Sud soit justement le pays le plus connecté au monde, 80 % de ses habitants utilisant un smartphone. Le groupe #Samsung génère plus de bénéfices qu’#Apple, #Google et #Microsoft réunis ! Ramené à l’échelle coréenne, son chiffre d’affaires global (220 milliards de dollars en 2011) correspond à plus d’un cinquième du PIB du pays. Au total, Samsung représente à elle seule plus de #13 % des exportations de la péninsule. Mais Samsung, c’est d’abord un modèle d’entreprise original. Son fondateur, Lee Byungchull, était un simple épicier à la fin des années 1940, mais dont la volonté est aujourd’hui encore résumée par les trois valeurs officielles de la société : « devenir grand, devenir fort et durer éternellement« . C’est d’ailleurs ce à quoi s’emploie désormais son fils à la tête de l’entreprise. Les sites de production sont répartis à travers la péninsule en huit districts qui sont autant de « villes fermées » avec leurs banques, leur police, leurs hôpitaux, leurs rues commerçantes, leurs stades,… et même leurs musées dédiés à l’histoire de la marque, volontairement confondue avec celle du pays. À Suwon, la Samsung Digital City réunit plus de 30 000 employés. Au total, ce sont près de 200 000 Coréens, dont 40 000 #chercheurs, qui travaillent dans de pareils centres. La firme asiatique cultive un esprit d’entreprise qui n’est pas sans rappeler le paternalisme industriel en vigueur dans les cités minières du Nord de la France ou dans les company towns américaines du XIXe siècle. Sous le slogan « Pride in Samsung », les jeunes embauchés passent par une soirée d’intronisation annuelle digne des plus grands shows nord-américains. Ici, le collectif prime sur l’individu. Combien de temps cette conception « holiste » pourra-t-elle perdurer dans une société en pleine mutation ?

    L’omniprésence des Chaebol dans la société sud-coréenne n’est pas sans poser problème. Elle déborde très largement la sphère économique. Les #collusions entre acteurs économiques et décideurs politiques se font jour à l’occasion de la révélation de nombreux scandales. « Quand [le PDG de Samsung] est condamné à trois ans de prison avec sursis pour évasion fiscale en avril 2008, il est gracié l’année suivante par le président de la République en personne. Samsung est le premier annonceur de Corée du Sud […], ce qui lui assure la bienveillance des médias. Les journalistes qui se consacrent exclusivement aux sujets Samsung se voient offrir des bureaux permanents dans ses locaux« , résume le correspondant de La Tribune, Frédéric Ojardias. Pour l’heure, la présidente Park Geun-hye affiche sa volonté de relancer l’économie sur la base du traditionnel tandem Pouvoirs publics/ #Chaebol. En échange d’une plus grande transparence et d’une meilleure répartition des richesses ?

    Univers très compétitif, l’#enseignement coréen est extrêmement exigeant au primaire et au secondaire. Ce sont les notes obtenues au sooneung (l’examen d’entrée du supérieur), à la fin du #lycée, qui conditionnent l’inscription dans les meilleures universités du pays. L’efficacité du système éducatif est régulièrement soulignée dans les divers classements de l’OCDE. Ainsi, plus de 70 % des lycéens intègrent une #université. Mais derrière les chiffres se cache une réalité plus sombre : fort taux de #suicides, fragilités psychologiques, et… #chômage !

    Si l’obtention d’un #diplôme multiplie les chances de trouver un emploi, elle ne le garantit pas. Loin de là, quand on sait que presque 40 % des diplômés du supérieur viennent grossir les rangs des demandeurs d’emploi ou des travailleurs précaires. Les conséquences de la dérive du système éducatif sud-coréen sont multiples et s’alimentent mutuellement. La première est que les dépenses pour les études sont très élevées, du fait du recours massif aux écoles privées, aux cours du soir et aux professeurs particuliers. La seconde est que le poids de cet investissement financier par enfant incite de plus en plus de familles à adopter des comportements malthusiens.

    Le coût de l’éducation et la pression sociale exercée sur la réussite aux examens contribuent très vraisemblablement à l’inquiétant indice de #fécondité sud-coréen, l’un des plus faibles au monde avec 1,23 #enfant par femme (dynamique 2012).

  • Les Économistes Atterrés
    http://www.atterres.org/users/atterres

    “Les Économistes Atterrés” est un #collectif de #chercheurs, universitaires et experts en économie, regroupés, avec d’autres citoyens non économistes, en une association créée le 22 février 2011 dont l’action consiste à impulser la réflexion collective et l’expression publique des économistes qui ne se résignent pas à la domination de l’orthodoxie néo-libérale.

    Notre action se traduit par des publications (notes, articles, communiqués, livres) et des interventions lors de réunions publiques, dans les media qui nous sollicitent, afin de proposer des alternatives aux politiques d’austérité préconisées par les gouvernements actuels.

    Nous nous sommes fait connaître à l’automne 2010 en publiant un Manifeste d’économistes atterrés, dans lequel nous faisions une présentation critique de dix postulats qui continuent à inspirer chaque jour les décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites, et face auxquels nous mettions en débat vingt-deux contre-propositions...

    Nous sommes économistes et nous sommes atterrés. Nous pensons que d’autres politiques économiques sont possibles. Entrez dans le débat citoyen avec nous.

    #économie #alternatives

    Et bien sûr, l’intéressante émission « Là-bas... » | Changer l’économie : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2351

    Dans nos deux émissions « économistes de garde » (2 et 3 Janvier) nous avons montré les étroites connivences entre ces oracles multicartes et le monde de la finance, et les conséquences dramatiques des politiques qu’ils défendent inlassablement. C’est contre ces évangélistes du marché, que des voix de plus en plus claires se font entendre.

    Entretien de Daniel Mermet avec Henri Sterdyniak, Dany Lang, Benjamin Coriat, Christine Erhel et Pierre Concialdi.

    http://media.la-bas.org/mp3/120116/120116.mp3