city:clichy-sous-bois

    • Grenoble : Le point sur la situation après une troisième nuit d’émeutes
      https://www.20minutes.fr/societe/2464631-20190305-video-violences-urbaines-grenoble-point-situation-apres-t

      Un adolescent de 16 ans grièvement blessé à l’œil
      Au cours des affrontements de samedi soir, un garçon de 16 ans a été blessé à l’œil dans le quartier Mistral dans des circonstances qui restent vagues. Sa mère a porté plainte lundi, selon le parquet de Grenoble. Des voisins auraient indiqué à la Grenobloise que son fils aurait été victime d’un tir de balle en caoutchouc. « A ce stade, nous ne disposons d’aucune autre information », a précisé lundi soir le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant, qui a ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme suivies d’une ITT supérieure à huit jours ». Des faits qui n’ont pas manqué d’ajouter à la suspicion envers les forces de l’ordre d’une partie des habitants, selon plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux.

      Des compléments sur les affrontations, des point de vue de proches, etc.
      https://twitter.com/clprtr/status/1102660522481254400

      « On les a envoyés à la mort », accuse un proche. « On était vraiment sur de la chasse... On dirait du du gros gibier (...) on a ôté la vie à deux personnes, on a rendu des gens malheureux, Un scooter à 1000 euros, deux morts, ça se passe de commentaires »

      #Maintien_de_l'ordre #violences_policières #violence_d'État #LBD40 @davduf

    • ⎯ Tu te rappelles que tu ne dois jamais mentionner dans tes titres qu’ils étaient poursuivis par la police ?
      ⎯ T’inquiète.

      via @vivelefeu
      https://twitter.com/vivelefeu

      Après des jours d’émeute, faute de figurer dans le titre, le mot « police » figure dans la première phrase.

      La mort de Fatih et Adam, révélatrice des fractures de Grenoble , Henri Seckel et Maud Obels.

      Depuis la mort dans un accident de deux jeunes poursuivis par la police, les nuits de fièvre se succèdent dans le quartier du Mistral.

      Jusqu’alors, les seuls messages de protestation visibles devant l’école Anatole-France concernaient le trop grand nombre d’élèves en classe de CP et la vitesse trop élevée des automobilistes. Sur la façade de cet établissement du quartier Mistral, dans le sud de Grenoble, sont venues s’ajouter ces jours-ci des inscriptions d’un autre genre : « La police tue la jeunesse de demain », « Vous allez payer », « Aucune pitié pour les porcs », « 500 euros pour chaque policier au sol ». Et aussi « F & A, on vous aime pour toujours ».

      Environ 1 500 personnes se sont rassemblées, mercredi 6 mars, devant ces tags hostiles aux forces de l’ordre, pour une marche silencieuse à la mémoire de Fatih et Adam, 19 et 17 ans, que tous présentent comme de bons garçons, et qui ont trouvé la mort samedi à quelques hectomètres de là. Ils circulaient, sans casque et sans permis, sur un scooter volé à bord duquel ils auraient grillé des feux rouges et brisé des rétroviseurs, et ont été pris en chasse par deux voitures de police. La course-poursuite a emprunté un petit bout de l’A480, qui longe le quartier Mistral. L’accident s’est produit sur une bretelle de sortie. Le parallèle avec Zyed et Bouna, deux jeunes de 17 et 15 ans morts électrocutés en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans un poste électrique en tentant d’échapper à un contrôle policier, a vite surgi.
      Lire aussi A Grenoble, une nouvelle nuit tendue après la « marche blanche » en hommage à Adam et Fatih

      « Question d’orgueil »

      Au lendemain du drame, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, s’est voulu aussi précis que possible sur le déroulement des faits, en s’appuyant sur une caméra de vidéosurveillance et le témoignage d’un chauffeur de car : « Il a vu dans son rétroviseur un scooter et un véhicule de police. Il a décidé de se serrer sur la droite pour leur laisser le passage, sauf que le scooter a décidé de doubler le car par la droite et s’est retrouvé coincé entre le car et le parapet. En l’état, il n’y a eu, selon nous, aucun choc entre le véhicule de police et le scooter. »

      La démonstration n’a pas convaincu la totalité des 3 000 « Mistraliens ». Une photo d’une éraflure sur le pare-chocs avant de la voiture de police a atterri sur tous les téléphones, aussitôt interprétée comme la preuve d’une collision avec le scooter. « On les a envoyés à la mort, affirme Karim, l’oncle maternel d’Adam. On dirait que venir ici, pour les forces de l’ordre, c’est comme faire un safari, chasser du gros gibier. » « Les policiers ont de la rancœur parce qu’ils n’arrivent pas à agir sur ce quartier, c’était une question d’orgueil, il fallait absolument les attraper, explique un jeune homme souhaitant rester anonyme, comme les amis qui l’entourent, à la terrasse du snack La Cantine. C’est dommage qu’une simple question d’orgueil aboutisse à deux morts. »

      « Si on commence à ne plus contrôler ce genre de personnes et à ne plus faire de flagrants délits, on reste au commissariat et on ne fait plus rien, répond Philippe Lepagnol, secrétaire départemental en Isère du syndicat de police Alliance, qui dit avoir vu les images de vidéosurveillance. Les jeunes ont pris des risques énormes, c’est ça qui les mène à l’accident, pas la police. On est des pères de famille, on sait faire preuve de discernement. On déplore ce drame, mais on est sereins sur les circonstances. »

      L’épisode ne risque pas de réparer la fracture, qui semblait déjà définitive, entre policiers et jeunes du quartier. Les seconds dénoncent les « abus de pouvoir permanents » des premiers, les premiers le « sentiment d’impunité » des seconds. Lesquels n’ont pas plus confiance en la justice ni en l’enquête qui débute à peine : « Qu’est-ce que c’est que ce silence général sur les circonstances de l’accident ? Quelqu’un a quelque chose à se reprocher ? » Le temps – long – de la justice n’est pas celui – immédiat – de l’émotion.

      La marche silencieuse s’est élancée à 16 h 30, et le cortège a fait ses premiers pas dans un paysage urbain défiguré, entre Abribus aux vitres émiettées et squelettes de voitures. La plupart des carcasses calcinées ont été enlevées, ne reste alors plus que le goudron qui s’est gondolé sous l’effet de la chaleur, et que parsèment des dizaines de douilles de grenades lacrymogènes usagées. Les enfants ramassent ces curieux jouets, et se font gronder par leurs parents.

      Les stigmates des dernières nuits agitées dans le quartier sont partout. Depuis samedi, les lacrymos des CRS ont affronté les cailloux, boules de pétanque et cocktails Molotov parfois jetés directement depuis les étages des immeubles. D’autres secteurs de Grenoble (Villeneuve, Teisseire, Village olympique) et d’autres communes de l’agglomération (Echirolles, Fontaine, Saint-Martin-le-Vinoux) se sont embrasés également.

      Soixante-cinq voitures ont flambé dans la seule nuit de lundi à mardi. L’épisode rappelle 2010, et les émeutes qui avaient suivi la mort d’un braqueur, tué par les policiers, dans le quartier de la Villeneuve.

      Chantier permanent

      Ces nuits de fièvre ont fait un seul blessé grave (une enquête a été ouverte sur le cas de ce jeune homme de 16 ans qui a perdu un œil) et entraîné une seule interpellation : un homme de 25 ans, condamné mercredi à huit mois de prison ferme pour avoir jeté une barre de fer et des parpaings sur des policiers. « S’il faut aller en prison, on ira en prison », explique un jeune du quartier ayant participé aux échauffourées, pour qui la violence est légitime : « L’imam nous a dit de ne pas être violents, et de monter une association. Mais est-ce que vous seriez venus si on avait monté une association ? »

      Avant de se diriger vers le pont de Catane, à l’entrée duquel Adam et Fatih sont morts, les manifestants ont serpenté dans le quartier Mistral, bâti dans les années 1960, dont on se demande aujourd’hui comment ses concepteurs ont pu s’enthousiasmer pour ses hautes barres de 150 mètres de long sur 10 de large aux façades totalement planes, même si les premiers sommets du Vercors, en arrière-plan, agrémentent l’ensemble. Le quartier, chantier permanent, s’oriente vers quelque chose de plus aéré, de moins haut.

      Pendant que les arbres attendent le printemps, la vaste esplanade centrale jonchée de détritus attend les éboueurs et les dealers attendent les clients. « Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue », avait dit de Grenoble le précédent procureur, Jean-Yves Coquillat. « Ce quartier est sans doute l’endroit où il s’était le plus structuré, mais ça a bougé », assure Eric Piolle, lointain successeur à la mairie de Paul Mistral (1919-1932), qui a donné son nom au quartier.

      Appels à la haine

      L’actuel édile écologiste ne nie pas les difficultés mais loue le travail de « couture urbaine » en cours, symbolisé entre autres par Le Plateau, centre socioculturel de grande qualité. Son directeur, Hassen Bouzeghoub, attaché à ce quartier qui l’a vu naître il y a cinquante-trois ans, n’en cache pas les défauts : « C’est une enclave urbaine, un quartier “du bout”, qui vient s’écraser contre un mur d’autoroute. Il concentre tous les problèmes – paupérisation, absence de mixité, échec scolaire, délinquance, chômage. Il y a un nouveau projet urbain depuis une dizaine d’années, mais on paie aujourd’hui vingt ans d’errance entre 1980 et 2000, qui ont abouti à un entre-soi, et généré des fonctionnements sociaux particuliers. La fracture sociale est intense. »

      Plus encore lorsqu’un drame survient, parce qu’alors, « tout ressort de façon épidermique, analyse Eric Piolle. Certains se sentent désaffiliés, et cette désaffiliation peut se transformer en colère ». Les appels à la haine ont fleuri sur les réseaux sociaux depuis samedi. « Nous devons nous garder de nous laisser entraîner dans cette boue, dont nous sortirions tous salis », a dénoncé le maire mardi, à la veille de l’enterrement des deux garçons – en périphérie de Grenoble pour l’un, en Turquie pour l’autre. Avant et après la marche, les appels à cesser les violences se sont multipliés. « Ça ne sert à rien, ça ne fera pas revenir Adam », avait dit sa mère, Jamila, au Dauphiné libéré le matin. Appel à moitié entendu : la nuit de mercredi à jeudi a encore vu quelques voitures brûler et des cocktails Molotov tomber des fenêtres.

      #Bac

  • « Delta Charlie Delta » de Michel Simonot | Théâtre et compagnie
    https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/delta-charlie-delta-de-michel-simonot

    En 2005, trois jeunes sont électrocutés dans un transformateur électrique, à Clichy-sous-Bois. Deux d’entre eux meurent. L’un survit. Sous une forme qui n’appartient qu’à lui, et qu’à la démarche de l’écriture, le texte de Michel Simonot tente d’atteindre une réalité contournée par les médias. Il ne cherche pas à la restituer, ni même la « raconter ». Il tourne autour, l’explore, la sonde, en cherche les ressorts secrets, les ramifications les plus intimes ou les plus lointaines ; il en découvre, au fil de ses pages, par le travail de la langue, entre précision des faits et dimension poétique, l’extrême amplitude tragique. Durée : 43 min. Source : France (...)

    http://rf.proxycast.org/1402917662056521728/11498-18.02.2018-ITEMA_21591398-0.mp3

  • Les émeutes de 2005 vues comme une épidémie de grippe, Julia Pascual, LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 22.01.2018
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/22/les-emeutes-de-2005-vues-comme-une-epidemie-de-grippe_5245339_1650684.html

    Modèles de la vague d’émeute de 2005 en fonction des départements. Les événements (en gris) et les courbes de prédiction mathématique (en rouge). Nature

    Il n’y a pas eu d’embrasement généralisé, mais une extension de la violence de proche en proche dans les banlieues pauvres.

    Les violences urbaines de 2005, qui ont secoué les banlieues françaises pendant trois semaines, se sont propagées sur le territoire comme une épidémie de grippe. C’est ce qu’est parvenue à identifier et modéliser une équipe pluridisciplinaire de sept chercheurs, réunissant des sociologues, des physiciens, des mathématiciens et un informaticien.

    Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 8 janvier dans la revue Scientific Reports, du groupe Nature. Les auteurs montrent que ces émeutes, « les plus longues et les plus étendues géographiquement d’Europe contemporaine », ont agi comme un virus, contaminant des émeutiers de proche en proche, et se déplaçant sur de longues distances sans que les émeutiers eux-mêmes ne se déplacent : parties de Clichy-sous-Bois, où deux jeunes garçons sont morts électrocutés alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, elles ont peu à peu gagné d’autres communes d’Ile-de-France.

    Il n’y a donc pas eu d’embrasement généralisé ni simultané mais une « diffusion sur la base d’une proximité géographique » qui a généré « une sorte de vague d’émeutes autour de Paris », peut-on lire dans l’article.

    Effet de proximité

    « Les gens sont influencés par ce qui se passe près de chez eux. La tendance à rejoindre l’émeute est d’autant plus grande qu’il y a des émeutes à proximité. Cela produit un déplacement de la vague, c’est assez étonnant, explique l’un des auteurs, le physicien Jean-Pierre Nadal, du CNRS et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Alors qu’à l’époque, on avait l’impression que les émeutes se déroulaient un peu partout et en même temps, en fait elles durent deux ou trois jours à un endroit, ­elles se renforcent, puis elles décroissent de manière douce, même à ­Clichy-sous-Bois. Cela a fonctionné comme une ola dans un stade. »

    Cette observation relativise l’impact des moyens de communication modernes : « On pense souvent que ce sont les médias qui ont un pouvoir d’influence mais notre étude montre que les émeutiers semblent plutôt adopter une démarche rationnelle et ne s’engagent dans une émeute que s’ils ­savent qu’ils vont se retrouver en nombre suffisant, fait remarquer le mathématicien Henri Beres­tycki (EHESS), coauteur de l’étude. C’est ce que permet une diffusion de proche en proche, comme en épidémiologie. L’influence à plus longue distance vient se rajouter dans un second temps. »

    Pour identifier le phénomène de contagion, les chercheurs ont eu accès à une large base de données de la police, répertoriant tous les incidents – jets de pro­jectiles contre la police ou les pompiers, incendies de voitures, de poubelles, de bâtiments publics… – enregistrés dans toutes les communes de plus de 20 000 habitants, entre le 26 octobre et le 8 décembre 2005, ce qui couvre la période des émeutes et deux ­semaines au-delà.

    Ouvrir les données

    C’est aussi cette quantité de données à l’échelle de tout un pays qui fait l’intérêt de l’étude. D’autres travaux, portant par exemple sur les émeutes ethniques des années 1960 aux Etats-Unis, mettaient au jour la propagation des confrontations à l’intérieur d’une ville, à la façon d’une grippe. Mais elles ne permettaient pas, par exemple, d’étudier la diffusion des émeutes d’une ville à une autre. « Ces travaux montrent l’importance d’ouvrir les données à la ­recherche », souligne Marc Barthélémy, physicien des systèmes complexes à l’Institut de physique théorique (Saclay), qui n’a pas participé à l’étude.

    En s’appuyant sur un modèle épidémiologique de propagation, les chercheurs sont parvenus à reproduire la dynamique spatio-temporelle des émeutes. Pour donner à voir l’amplitude des violences de 2005, ils ont introduit dans leur équation une variable sociologique : après avoir testé plusieurs catégories de population, ils ont retenu la taille, dans une commune, de celle des jeunes entre 16 et 24 ans, sans diplôme et hors du système scolaire. Marc Barthélémy valorise cet apport : « On modélise depuis longtemps certains phénomènes à la façon d’une épidémie, à l’image de la propagation d’une rumeur. Ce qui est nouveau, c’est de la relier à un aspect socio-économique. Cette étude trouve l’indicateur qui détermine la population susceptible de répondre à la “maladie” ».

    « C’est un ingrédient important, souligne à son tour Jean-Pierre ­Nadal. L’émeute ne touche que les quartiers défavorisés, qui forment un réseau dense en région parisienne, et elle meurt au-delà. » C’est donc cette « géographie de la pauvreté qui permet la diffusion continue des émeutes comme une vague », appuie à son tour le sociologue du CNRS et coauteur de l’étude Sebastian Roché. Il met en avant l’intérêt d’une telle modélisation pour les pouvoirs publics : « La propagation de la violence à la suite d’une intervention de police est liée aux conditions socio-économiques, et cela doit être intégré à une nouvelle manière de faire de la police dans les quartiers sensibles. »

    #émeutes #contagion #Sebastian_Roché #expertise #maintien_de_l'ordre

  • L’interview de Claude Tonato, le Pére de Selom, mort écrasé par un TER, avec Matisse ce 15 Décembre 2017.

    http://www.campuslille.com/index.php/entry/justice-pour-selom-et-matisse-temoignage

    « On est pas tout seuls », donne la parole au Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP 59/62) chaque 3 iéme Lundi du mois 15h sur Radio Campus Lille

    Cette soirée là, quatre jeunes, posés et discutant dans leur quartier, prennent peur en voyant une brigade des forces de l’ordre courir vers eux, armées, matraques à la main (voir le témoignage d’Ashraf) https://www.facebook.com/notes/le-crime/justice-pour-selom-et-matisse/1118772024925643 .

    Comme Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois en 2005, ils fuient pour trouver un refuge.
    Ils passent un mur donnant sur les rails SNCF à la frontière des quartiers de Fives et de Saint-Maurice Pellevoisin.
    Malheureusement, un Train Express Régional (TER) passent à ce moment et happe les quatre jeunes. Ashraf et Aurélien survivront, Sélom et Matisse ne survivront pas.

    Une Marche blanche était organisée ce samedi 13 Janvier 2018. Le FUIQP étaient à leur côté, avec plus de 500 personnes et collectifs dont Assa Traoré (Justice et Vérité pour Adama Traoré), Hamid Aït Omghar (Justice et Vérité pour Lahoucine Aït Omghar), etc.

    Claude Tonato nous parle de Sélom, revient sur les faits, les versions inexactes et étrangement fluctuantes de la police, du procureur de la République et de (certains) médias, les zones d’ombre et troubles de cette affaire, le contexte de tension policière avec les jeunes avant et après le drame, la manifestation populaire et solidaire de ce samedi.
    Enfin, il nous parle des suites, des perspectives, et des pistes pour les mobilisations à venir pour exiger la justice et la vérité pour Sélom et Matisse, mais aussi pour que les prochaines victimes de violences ne soient pas seules.

    L’émission etait animée par Djellali et Jess du FUIQP avec Claude Tonato et Michael un ami de la famille.


    #Lille #Guerre-aux-pauvres #violences #police #surnuméraires #témoignage #dignité #FUIQP #audio #radio

  • 27 octobre 2005 : Zyed et Bouna sont assassiné par la Police !
    https://rebellyon.info/27-octobre-2005-Zied-et-Bouna-sont

    Le 27 octobre 2005, Bouna et Zyed meurent électrocutés alors qu’ils fuient un contrôle de police. Des émeutes embrasent Clichy-sous-Bois puis d’autres quartiers en France. Cette année encore rendons hommage à Bouna et Zyed, à tous les autres tués par ou à cause de la police et aux frères enfermées pour rien ou pour une révolte légitime.

    #Mémoire

    / #Répression_-_prisons, #Mémoire, #Manchette

  • Site d’information sur la répression et les violences policières à l’encontre du mouvement contre la loi travail et son monde
    http://loveliveminimal.tumblr.com/post/147358568805/site-dinformation-sur-la-répression-et-les

    <i>Site d’information sur la répression et les violences policières à l’encontre du mouvement contre la loi travail et son monde</i><p>Il y’a dix ans, en octobre 2005, éclataient les révoltes dites « de banlieues », mouvement social des quartiers populaires, déclenché par un contrôle de police à Clichy-Sous-Bois qui avait couté la vie à deux jeunes, Zyed et Bouna. Cette révolte avait été réprimée, déjà, par une justice d’exception, une violence policière débridée et un acharnement médiatique et politique …

    http://ift.tt/29SQ5b6

  • Surveillance des frères Kouachi : autopsie d’un échec

    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/27/surveillance-des-freres-kouachi-autopsie-d-un-echec_4872725_4809495.html

    Chaque nouvel attentat souligne les défaillances des services de renseignement et fournit l’occasion d’octroyer plus de moyens à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI). La réflexion sur l’organisation du renseignement français, elle, est sans cesse repoussée.

    A la mi-novembre 2015, quarante et une notes de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – devenue la DGSI en mai 2014 – sur les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été déclassifiées à la demande de la justice, comme l’a révélé Le Monde le 4 janvier. Leur examen retrace de manière très précise le travail effectué entre 2010 et 2013 sur les futurs auteurs des attentats de janvier 2015. Il permet surtout de mieux cerner la nature des failles dans ce dossier.

    Premier enseignement : la DCRI n’a pas manqué de moyens. Ecoutes téléphoniques, consultations Internet, analyse de fadettes, surveillance physique, renseignement humain… L’abondance des données collectées sur les frères Kouachi entre 2010 et 2013 confirme que ces deux « objectifs » ont fait l’objet d’un travail sérieux en raison de leur connexion établie avec « la mouvance terroriste ».

    La défaillance se situe ailleurs, dans l’analyse qui a été faite de ces informations. Après deux ans d’écoutes, la DCRI met un terme au suivi des frères Kouachi au motif qu’il n’a pas permis de « détecter d’éléments relatifs à la préparation d’une action violente » ni « de matérialiser des éléments permettant l’ouverture d’une enquête judiciaire ». (...)

    Début 2010 : la maison du Cantal

    Déjà condamné à trente-six mois d’emprisonnement en 2008 pour sa participation à la filière irakienne dite des « Buttes-Chaumont », Chérif Kouachi réapparaît incidemment dans le viseur des services début 2010. Les policiers sont alors occupés à surveiller Djamel Beghal, condamné pour un projet d’attentat à Paris en 2005 et assigné à résidence à Murat, dans le Cantal, depuis sa sortie de prison. Ils constatent que deux hommes lui rendent de fréquentes visites : Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi.

    Cette surveillance va contribuer à mettre au jour un projet élaboré à Murat visant à faire évader Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée-d’Orsay en 1995. Le 18 mai 2010, la Sous-direction antiterroriste (SDAT) interpelle onze personnes, dont Amedy Coulibaly, sa compagne Hayat Boumeddiene et Chérif Kouachi. Amedy Coulibaly écopera en 2013 de cinq ans de prison dans ce dossier, Chérif Kouachi bénéficiant d’un non-lieu.
    Au lendemain des attentats de janvier 2015, la DGSI avait fait savoir qu’Amedy Coulibaly n’était pas connu des services pour ses liens avec la mouvance terroriste. Sur le plan judiciaire, c’est exact : la qualification « terroriste » n’avait pas été retenue lors de son procès.

    Du point de vue du renseignement, cette affirmation est fausse. Le 15 mars 2010, Amedy Coulibaly a fait l’objet d’une demande d’information de la SDAT à la DCRI « concernant des individus liés à la mouvance islamiste radicale ». Le 29 mars, la ligne téléphonique de son épouse, Hayat Boumeddiene, a été placée sur écoutes, les enquêteurs soupçonnant Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi de l’utiliser. La DCRI écrivait alors à propos de la jeune femme : « Elle évolue incontestablement dans la mouvance islamiste radicale et mérite de retenir l’attention de nos services. » Les principaux acteurs des attentats de janvier 2015 étaient tous dans le viseur de la DCRI depuis 2010.

    Eté 2011 : le voyage au Yémen

    C’est pourtant un renseignement étranger qui va conduire la DCRI à s’intéresser de nouveau aux frères Kouachi. Fin 2011, les Etats-Unis informent la France que Saïd Kouachi s’est rendu durant l’été 2011 à Oman, près de la frontière yéménite, en compagnie de Salim Bengale , qui combattra par la suite dans les rangs de l’organisation Etat islamique. Les deux hommes auraient profité de ce séjour pour rejoindre Peter Chérif , un ancien des « Buttes-Chaumont » qui a combattu en Irak avant de rallier Al- Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen.

    Les services découvrent rapidement que Chérif Kouachi a correspondu par mail avec Peter Chérif depuis un café Internet de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) dans les mois précédant ce voyage. Ils ne comprendront que bien plus tard que c’est vraisemblablement Chérif Kouachi, et non Saïd, qui s’est rendu au Yémen cet été-là avec le passeport de son frère – qui s’y trouvait sans doute déjà –, afin de contourner son contrôle judiciaire.
    C’est là le premier ratage des services : comment un djihadiste déjà condamné pour terrorisme et mis en examen dans un autre dossier est-il parvenu à rejoindre les rangs d’AQPA sans que personne, en dehors des Américains, ne s’en aperçoive ?

    21 décembre 2011 : les frères Kouachi sur écoutes

    Chérif Kouachi – qui apparaît pour la troisième fois dans le viseur des services – sera placé sur écoutes par la DCRI pendant deux ans, de décembre 2011 à décembre 2013. Il fera durant cette période l’objet de surveillances physiques « ponctuelles mais régulières ». Saïd Kouachi sera, lui, « branché » par la DCRI à deux reprises, durant huit mois en 2012 et deux mois en 2013. Il fera également l’objet d’une dernière écoute mise en place par la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) entre février et juin 2014.
    Les services constatent que la surveillance technique des frères est rendue « très difficile » par le fait qu’ils cherchent à « cacher » leurs échanges, ont « en leur possession une très grande quantité de puces téléphoniques », dont ils changent « généralement au bout d’un jour ou deux ». Un luxe de précautions susceptible d’éveiller quelques soupçons.

    8 février 2012 : la surveillance physique

    Le 8 février, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Chérif Kouachi est aperçu à bord d’une voiture en compagnie de Slimane Khalfaoui et de Nicolas Belloni, tous deux condamnés pour un projet d’attentat à l’explosif visant la cathédrale de Strasbourg et le marché de Noël en décembre 2000. La DCRI commence à découvrir que l’aîné de la fratrie fréquente presque exclusivement des individus connus de sa documentation spécialisée.

    Mars 2012 : les consultations Internet de Chérif Kouachi

    Le 13 mars, Chérif Kouachi est licencié pour avoir refusé de saluer sa directrice. Il consulte régulièrement des sites Internet ayant trait au djihad. « Son intérêt porté à la recherche d’un aéroport et d’une zone désertique au Yémen confirme son profil de candidat potentiel au djihad, ou pourrait donner une indication sur la région dans laquelle pourrait se trouver actuellement Peter Chérif », note la DCRI.

    11 avril 2012 : un objectif « prioritaire »

    Alors qu’il est toujours mis en examen dans le dossier du projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, Chérif Kouachi est en relation avec deux anciens des « Buttes-Chaumont » : Mohamed El Ayouni et Thamer Bouchnak. Il continue surtout d’être un des principaux contacts téléphoniques de Peter Chérif, soupçonné « d’organiser, depuis le Yémen, une filière d’acheminement de djihadistes ».
    Les services soupçonnent alors les frères Kouachi d’animer cette filière et de préparer un deuxième voyage au Yémen, après celui de l’été 2011. « Kouachi Chérif est incontestablement un islamiste radical qui évolue toujours actuellement dans la mouvance terroriste, conclut une note de la DCRI. Il demeure l’un des objectifs prioritaires du service. »

    1er juin 2012 : Fritz-Joly Joachin, l’« associé »

    Les services s’intéressent à un certain Fritz-Joly Joachin, qu’ils soupçonnent d’être l’« associé » de Chérif Kouachi dans « un possible commerce (dont la nature reste à déterminer) avec la Chine ». Fritz-Joly Joachin est apparu en 2010 dans une enquête sur une filière djihadiste afghane. Il sera interpellé en Bulgarie quelques jours avant l’attaque visant Charlie Hebdo, tandis qu’il tentait de gagner la Turquie. Il a depuis été mis en examen dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015.

    6 juin 2013 : trafic de contrefaçons

    Les enquêteurs y voient plus clair sur le commerce dans lequel sont associés les deux hommes : il s’agit d’un trafic de vêtements de contrefaçon, dont « le service soupçonne » qu’il « constitue un soutien financier à la mouvance terroriste ». Le 6 juin, les policiers photographient Chérif Kouachi, coiffé d’un casque de scooter, revendant des vestes Ralph Lauren à un client.

    Au lendemain des attentats de janvier 2015, la DGSI avait justifié l’interruption de la surveillance de Chérif Kouachi par le fait qu’il était entièrement absorbé par ce commerce et semblait s’être
    « éloigné de tout engagement radical ». Un argument mis à mal par les soupçons évoqués dans plusieurs notes sur la vocation réelle de ce trafic de contrefaçons, connu des spécialistes pour être un mode de financement historique du terrorisme.

    6 juin 2013 : le garage de Rabah

    La thématique des « petits commerces » du djihad prend corps. La surveillance physique du 6 juin permet de constater que Chérif Kouachi se rend dans un garage d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Ce commerce « ne figurant pas parmi les professionnels de l’automobile les plus proches du domicile de Kouachi, il était décidé de procéder à des investigations complémentaires ». Les policiers découvrent que son gérant, Rabah Boukaouma, a été interpellé puis relâché faute de preuves lors du démantèlement en 2005 du réseau Chérifi, dont onze membres ont été condamnés en 2011 pour un projet d’attentat contre la DST, ancêtre de la DGSI.

    « Le service s’interroge sur une implication éventuelle du commerce de Boukaouma Rabah dans un soutien à la cause terroriste. (...) Il est peu probable que la nature des relations mises à jour entre Kouachi et ce professionnel de l’automobile soit exclusivement d’ordre professionnel », note fort justement la DCRI. Rabat Boukaouma a depuis été mis en examen dans un tout autre dossier : le projet d’attentat visant une église de Villejuif en avril 2015.

    11 juin 2013 : contacts avec Amedy Coulibaly

    Les services constatent que Chérif Kouachi ne respecte pas les obligations de son contrôle judiciaire, à savoir le pointage une fois par semaine au commissariat de Gennevilliers. Plus inquiétant, alors qu’il a interdiction d’entrer en contact avec Amedy Coulibaly, mis en examen dans le même dossier, il échange régulièrement avec la ligne de sa compagne, Hayat Boumeddiene, qui sert de relais téléphonique entre les deux hommes. La répétition de ce subterfuge, déjà constaté en 2010, aurait pu alerter les services.

    Juin 2014 : fin de la surveillance de Saïd Kouachi

    Malgré ces contacts interdits, la surveillance technique de Chérif Kouachi prend fin en décembre 2013, celle de son frère en juin 2014. Amédy Coulibaly, lui, ne sera jamais « branché ». Un suivi prolongé et élargi à leur entourage aurait sans doute permis à la DGSI de s’alarmer des quelque 500 appels passés entre les téléphones de Hayat Boumeddiene et de l’épouse de Chérif Kouachi au cours de l’année 2014, dans les mois qui ont précédé les attentats de janvier 2015.

    Janvier 2015 : la revendication des attentats

    Le 7 janvier, les frères Kouachi tuent douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo. Ils se réclament durant leur cavale d’AQPA, la cellule d’Al-Qaida au Yémen où ils avaient rejoint, à l’été 2011, Peter Chérif. Le 9 janvier, Amedy Coulibaly tue quatre personnes dans l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Il revendique son geste dans une vidéo au nom de l’organisation Etat islamique, un groupe qu’a rejoint en 2013 le compagnon de route des Kouachi au Yémen, Salim Bengale.

    Hayat Boumeddiene s’est enfuie en Syrie quelques jours avant les attaques, tout comme a tenté de le faire Fritz-Joly Joachin, l’« associé » de Chérif Kouachi. Aucune surveillance des frères Kouachi n’avait « permis de détecter d’activités relatives à la préparation d’une action violente », insiste la DGSI. Les relations entre les futurs acteurs des attentats de janvier 2015, et leur engagement dans la mouvance djihadiste, elles, étaient parfaitement documentées.

  • 48 heures dans la vie d’Olivia, assistante sociale à Clichy-sous-Bois | StreetPress
    http://www.streetpress.com/sujet/1456139366-olivia-assistante-sociale-clichy-sous-bois

    10 ans après la mort de Zyed et Bouna, rien n’a vraiment changé dans la cité du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois. Pendant deux jours, StreetPress a accompagné Olivia, assistante sociale, dans ses visites.

    #Clichy-sous-Bois – Assis sur son canapé violet et rose à côté duquel trônent des cactus miniatures en pot, Monsieur K. sort des billets de banque de sa poche sous le regard inquiet de sa femme. « Tu vas pas être contente », lance-t-il à Olivia Falcot, l’assistante sociale venue lui rendre visite. La travailleuse sociale, une grande fille blonde et souriante de 35 ans, est là, ce mercredi 10 février, pour récupérer une partie du #loyer en retard. Elle fronce légèrement les sourcils :
    « Pourquoi je ne devrais pas être contente ? »
    La famille doit plus de 6.000 euros de loyer à Habitats solidaires, la coopérative de logements qui emploie Olivia Falcot.

    #dette #pauvreté #travail_social

  • Sanitas, Rabaterie, Rabière : abstention massive dans les quartiers populaires de l’agglomération
    http://larotative.info/sanitas-rabaterie-rabiere-1324.html

    Dans les « quartiers prioritaires » de l’agglomération tourangelle, les chiffres de la participation aux #élections régionales des 6 et 13 décembre sont parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne du département. Cette non-participation s’explique notamment par la ségrégation dont ces quartiers font l’objet.

    « Forte #abstention » au premier tour de l’élection, « sursaut de la participation » au second tour... Tous les médias nationaux se sont penchés sur ce phénomène, qui revient à chaque scrutin : une forte proportion de la population ne se mobilise pas les jours d’élections.

    En Indre-et-Loire, une personne inscrite sur deux ne s’est pas déplacée jusqu’à son bureau de vote au premier tour des élections régionales. Au deuxième tour, la participation a progressé de 10 points, passant à près de 60 %. Des chiffres en ligne avec ceux observés au niveau national.

    Mais ces grandes moyennes masquent de fortes disparités en fonction des territoires. Dans l’agglomération tourangelle, l’examen des résultats des bureaux de vote situés dans les « quartiers prioritaires » montre des taux de participation parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne départementale. Et même si la participation y a progressé au second tour, dans la même proportion qu’à l’échelle nationale, elle reste fortement en retrait.

    Dans le bureau 16-26, on a donc un taux d’abstention de 78,8 %, contre 50,65 % au niveau du département. (...) Au premier tour, le taux d’abstention dans les bureaux de vote de La Rabaterie est de 65,5 %, 15 points au-dessus du taux d’abstention dans le canton (51,5 %).❞

    Durement touchés par le chômage et la précarité, ces quartiers connaissent une ségrégation sociale qui se traduit également par une une « ségrégation électorale ». C’est ce que notent Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen dans un article du Monde diplomatique intitulé Ce que s’abstenir veut dire :

    « Avec leur population jeune et défavorisée, les quartiers de grands ensembles et d’habitat social connaissent ainsi une non-participation (non-inscription et abstention) qui peut atteindre des proportions impressionnantes. (...) Plus jeunes, moins diplômés, plus affectés que la moyenne par le chômage, les habitants interrogent l’utilité d’un geste qui ne conduit pas à améliorer leurs conditions d’existence. »

    « Les territoires où la participation a été la plus faible au premier tour de 2014 (..) dessinent une France des grands ensembles, de l’immigration et de la précarité au sein de laquelle la ségrégation sociale et ethnique produit une ségrégation électorale. Villiers-le-Bel (où l’abstention atteignait 62,2 %), Vaulx-en-Velin (62,1 %), Evry (61,3 %), Stains (61 %), Clichy-sous-Bois (60,2 %) et Bobigny (59,4 %) — cinq banlieues de Paris et une de Lyon — comptent parmi les dix villes les plus abstentionnistes de France. »

    Avec des tableaux et du @mdiplo dedans.

    #quartiers_populaires

  • Après le 25 novembre #Attentats #Paris #VosGuerresNosMorts :

    La guerre ne nous rend pas plus forts, elle nous rend vulnérables
    Dominique de Villepin, Libération, le 25 novembre 2015
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/25/la-guerre-ne-nous-rend-pas-plus-forts-elle-nous-rend-vulnerables_1416115

    A Saint-Denis, les pauvres n’ont pas le droit d’être traités en victimes
    Sibylle Gollac, Stéphanie Guyon, Julie Pagis, Etienne Penissat, Karel Yon, Libération, le 25 novembre 2015
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/25/a-saint-denis-les-pauvres-n-ont-pas-le-droit-d-etre-traites-en-victimes_1

    BRAVONS L’ETAT D’URGENCE, RETROUVONS-NOUS LE 29 NOVEMBRE PLACE DE LA REPUBLIQUE
    Frédéric Lordon, Directeur de recherche au CNRS, Pierre Alféri, Romancier, poète et essayiste Hugues Jallon, éditeur, écrivain, Ludivine Bantigny, Historienne, Eric Hazan, Editeur, Julien Salingue, Docteur en Science politique, Joelle Marelli, Philosophe, écrivain, directrice de programme au Collège international de philosophie, Jacques Fradin, Mathématicien, chercheur en économie, Ivan Segré, Philosophe, Nathalie Quintane, Poétesse, Christophe Granger, Historien, Nacira Guénif, Sociologue, Serge Quadruppani, Ecrivain, Joss Dray, Auteure-photographe, La parisienne libérée, Chanteuse, François Cusset, Professeur de civilisation américaine, Jean-Jacques Rue, Programmateur de cinéma et journaliste, Libération, le 25 novembre 2015
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/24/bravons-l-etat-d-urgence-manifestons-le-29-novembre_1415769
    https://www.change.org/p/la-rue-bravons-l-etat-d-urgence-retrouvons-nous-le-29-novembre-place-de-la-r

    "Nous ne céderons pas !"
    AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Marocains en France (AMF), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association Grèce France Résistance, Association interculturelle de production, de documentation et de diffusion audiovisuelles (AIDDA), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Associations démocratiques des Tunisiens en France (ADTF), Attac, Cadac, Cedetim, Confédération générale du travail (CGT), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif 3C, Collectif des 39, Collectif des féministes pour l’égalité (CFPE), Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Commission islam et laïcité, Confédération syndicale des familles (CSF), Collectif des musulmans de France (CMF), Coordination des collectifs AC !, Droit au logement (Dal), Droit solidarité, Droits devant !!, Emmaüs France, Emmaüs International, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Fédération syndicale unitaire (FSU), Genepi, Ipam, La Cimade, La Quadrature du Net, Le Mouvement de la paix, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Le Gisti, Les Amoureux au ban public, Les Céméa, Maison des potes, Mamans toutes égales (MTE), Médecins du monde, Mrap, OIP - section française, Organisation de femmes égalité, Planning familial, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau euromaghrébin culture et citoyenneté (REMCC), Réseau Euromed France (REF), SNPES-PJJ/FSU, Snuclias-FSU, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat national des journalistes (SNJ), Unef, Union des travailleurs immigrés tunisiens (Utit), Union juive française pour la paix (UJFP), Union nationale lycéenne (UNL), Union syndicale de la psychiatrie (USP), Union syndicale Solidaires, L’Humanité, le 25 Novembre, 2015
    http://www.humanite.fr/appel-unitaire-nous-ne-cederons-pas-590848

    Alain Bertho : « Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière »
    Interview d’Alain Bertho par Ivan du Roy, Basta, le 26 novembre 2015
    http://www.bastamag.net/Il-faut-etre-clair-un-monde-a-pris-fin-il-n-y-aura-pas-de-retour-en-arrier

    "Pas en notre nom"
    (manifs le 28 novembre 2015 dans toute l’Espagne)
    http://www.noasusguerras.es/francais

    #recension

  • 27 octobre 2005, Zied et Bouna sont assassiné par la Police !
    http://rebellyon.info/27-octobre-2005-Zied-et-Bouna-sont

    Le 27 octobre 2005, Bouna et Zyed meurent électrocutés alors qu’ils fuient un contrôle de police. Des émeutes embrasent Clichy-sous-Bois puis d’autres quartiers en France. Cette année encore rendons hommage à Bouna et Zyed, à tous les autres tués par ou à cause de la police et aux frères enfermées pour (...) — A lire sur d’autres sites, Répression - prisons, Mémoire, Une

  • Europa 2005 - 27 octobre, Film réalisé en 2006 en vidéo, couleurs, 12 minutes, d’après une idée de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.

    Le producteur italien Enrico Ghezzi a commandé ce #film à Danièle Huillet et Jean-Marie Straub pour célébrer le centenaire de la naissance de Roberto Rossellini. Il leur a demandé d’imaginer une suite à Europa ’51 en s’inspirant du personnage joué par Ingrid Bergman dans ce film. Les cinéastes ont choisi pour sujet la mort de deux jeunes garçons de Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne qui, poursuivis par la police, se sont réfugiés dans un transformateur électrique à haute tension où ils ont trouvé la mort. Pendant plusieurs semaines après le drame, les banlieues françaises ont brûlé.

    https://www.youtube.com/watch?v=EGU06JQ92lc&list=PLdngs1Hvsu1GWkeF3JknIWDOHkmGwYDou&index=11

    #cinétract #police

    Jean-Marie Straub & Jacques Rancière, débat après la projection de Europa 2005, Joachim Gatti, Corneille-Brecht et O somma luce.
    Janvier 2011. Participent aussi Giorgio Passerone et Philippe Lafosse.
    https://vimeo.com/21168810

    • 23-24-25 octobre 2015, Week-end contre l’armement de la police
      http://desarmonslapolice.noblogs.org

      L’histoire aura voulu que ce début d’année 2015 marque un tournant majeur dans l’image dégradée des forces de l’ordre après 10 ans de mutilations et d’assassinats répétés.

      Dans la rue d’abord, les soubresauts estudiantins des années 2000 sont venus s’ajouter à la colère des banlieues. Tous deux ont mis à jour l’un des aspects principal du #maintien_de_l’ordre : une force essentiellement dissuasive qui le cas échéant contient l’affrontement dans un dispositif qu’elle a préméditée.

      Dans les bocages plus récemment, la résistance aux projets d’infrastructures a eu raison un temps du savoir faire français en matière de contrôle d’un territoire. Les #gendarmes se sont littéralement embourbés à Notre-Dame-des-Landes et leur naufrage a eu pour conséquence prévisible un usage frénétique de leurs armes entraînant de nombreuses blessures, et le 25 octobre 2014, la mort de #Rémi_Fraisse sur la Zad du Testet.

      Dans la presse enfin, les experts de la sécurité intérieure ont subit l’un des plus gros échec de leur courte histoire en 2008 avec l’affaire de Tarnac. La figure construite de toutes pièces de l’ennemi intérieur devenait en quelques semaines le tombeau de ceux qui l’avaient brandie comme un épouvantail. Exit MAM, Fragnoli, exit les barbouzes de la #DCRI chacun d’eux est sorti par la petite porte.

      Et si on a perdu l’habitude des petites guerres sales menées aux confins des services de la sécurité intérieure, l’affaire Tarnac relève le niveau. Comme cette histoire en 2009 de disparition d’un militant basque, Jon Anza, dans un train pour Toulouse, qui réapparrait un an plus tard, anonyme, dans une morgue.

      Puis, contre toute attente, un attentat frappe le siège de Charlie Hebdo aux premiers jours de l’année 2015. Plusieurs #policiers meurent à cette occasion. Branle bas de combat international, tout est mis en œuvre pour orchestrer une des plus spectaculaires mobilisations des dernières années. Le peuple se dresse derrière sa #police, et la lourde ardoise accumulée depuis plus de dix ans s’efface presque aussitôt. Des centaines de milliers de personnes défilent auprès de plusieurs chefs d’état et acclament les snipers qui sécurisent la manifestation. Belle démonstration de force de l’#antiterrorisme qui trouve enfin sa traduction populaire. Et dans les deux mois qui suivent cet événement morbide, l’état répond méthodiquement à chacune des erreurs qu’il a accumulé.

      Le 6 mars 2015 la Zad du testet est expulsée par 200 Paysans de la FNSEA accompagnés par un lourd contingent de gendarmes venu avec une douteuse position de neutralité afin d’ éviter l’escalade de la violence.

      En mai 2015, le tribunal de grande instance de Paris rejette le recours civil de la famille de Jon Anza, tout en reconnaissant « un dysfonctionnement au niveau de l’enquête tant de la part de la police que du parquet », mais « pas de faute lourde ».

      Le 18 mai, les deux policier responsables de la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005 sont relaxés après 10 ans de procédures.

      Le 7 du même mois, la presse annonce la tenue d’un procès en antiterrorisme dans le cadre de l’affaire de Tarnac pour trois des inculpés.

      Au même moment la commission parlementaire créée par Noël Mamère suite à la mort de Rémi Fraisse, louvoie sur les moyens accordés à la police et entérine leur nouvel armement. Conséquence directe, au #flashball se substitue le #LBD (Lanceur de balles de défense), plus précis et plus puissant que son prédécesseur.

      Et pour couronner le tout, une proposition de loi sur le #renseignement légalise toutes les techniques de surveillance que la police pratiquait dans l’ombre. Le message a le mérite d’être clair, plus rien ne viendra entraver l’exercice du maintien de l’ordre, dont l’imaginaire rénové concède à chacun de ses agents la plus respectable des fonctions : celle de protéger la population contre le chaos organisé. Ce que le message oublie de préciser c’est que pour le pouvoir, le chaos organisé qu’il faut conjurer n’a pas grand-chose à voir avec le spectre réinventé de Ben Laden, mais repose dans toutes les manières de vivre, d’habiter, de se rencontrer, de s’organiser qui échappent aux grilles d’analyses du présent.

      Aujourd’hui pourtant, il n’est de secret pour personne que la police tue, elle tue tous les ans, à plusieurs reprises, avec les mêmes armes et sous la même autorité, et quand elle ne tue pas elle mutile. Si cette vérité est depuis longtemps d’une banalité affligeante dans les banlieues françaises, elle restait inexistante dans les #manifestations.

      Depuis la mort de Malik Oussekine en 86, le maintien de l’ordre à la française faisait office d’exemple pour toute l’Europe. Un savoir-faire irréprochable, disait-on, conjugué à un #armement fiable bien que de plus en plus létal. En 10 ans et sur différents terrains de lutte, cette maîtrise si fièrement publicisée a fait l’épreuve d’une détermination nouvelle, et surtout d’une extension du champ de l’affrontement. Incendies et saccages dans les banlieues, confrontations dans les bocages, généralisation des techniques de blocage jusqu’à certains cadres de la CGT, sabotages d’outils de travail, de lignes haute tension, les occasions ne manquent pas pour les autorités de se mesurer à des formes de contestation plus hétéroclites. Depuis dix ans maintenant la police ne cesse de réajuster ses méthodes d’intervention et chaque nouveau conflit, chaque revers encaissé est une occasion pour elle d’améliorer sa capacité d’intervention, d’affiner sa doctrine.

  • Coordination Pas Sans Nous : dans les quartiers populaires, « remplacer la violence par de la conflictualité »
    http://larotative.info/coordination-pas-sans-nous-dans-1105.html

    Depuis 2013, une centaine de personnes, responsables associatifs et acteurs de terrain, se sont réunies au sein d’une coordination qui se présente comme un « syndicat des quartiers populaires ». Rencontre avec l’un de ses membres, qui habite à Joué-lès-Tours [1].

    En 2005, suite aux révoltes qui ont répondu à la mort de Zyed et Bouna, Mohammed Mechmache crée un collectif nommé ACLEFEU [2]. Il se dit qu’il n’est plus possible d’aller de crise en crise, et que les habitant-es des quartiers populaires sont les mieux placé-es pour parler de leur réalité. Mechmache va réaliser un tour de France pour dresser un cahier de doléances en recueillant la parole des habitant-es. Mais quand il est allé présenter ce travail à un ministre, il lui a été demandé de laisser son rapport à l’accueil du ministère...

    Mechmache s’est alors allié à une universitaire travaillant sur les questions de la participation des habitant-es et d’empowerment [3], Marie-Hélène Bacqué. François Lamy, ministre de la Ville du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, va leur commander un rapport. Mechmache et Bacqué vont refaire un tour de France pour recueillir des témoignages d’habitant-es des quartiers populaires, de membres d’associations, etc. Ils sont notamment passés à Joué-lès-Tours, pour collecter doléances et propositions.

    Ce travail a donné naissance à un nouveau rapport contenant 31 propositions. Une centaine de responsables associatifs et d’acteurs de terrain des quartiers populaires ont été invités à critiquer, amender, corriger ces propositions. Et il a été décidé de considérer la question du droit de vote aux étrangers non-communautaires aux élections locales non pas comme une proposition parmi d’autres, mais comme une condition préalable de la participation citoyenne. C’est un engagement de campagne du candidat Hollande. On réclamait donc que cet engagement soit tenu. La centaine de participant-es à la conférence qui s’est tenue en juin 2013 se sont accordés pour dire que le rapport ne contenait pas 30+1 mesures, mais 1+30 mesures.

    Toutes les questions qui traversent notre société ont été abordées au cours de cette « conférence citoyenne » de juin 2013. Ça a été deux journées de folie. Il y a notamment eu de grosses empoignades autour du terme « laïcité » ; certains estimaient que la question de l’islamophobie devait avoir une place centrale dans le rapport, d’autres étaient plutôt dans une posture de déni face à cette question. A l’issue de ces deux jours, on s’est dit qu’il était indispensable de rester en contact, et on a monté la coordination « Pas sans nous ».

    Évidemment, une fois le rapport rendu au ministre de la Ville et passé à la moulinette législative, il n’en est rien resté, si ce n’est l’idée de créer des « tables de quartier ». Cela consiste à monter, dans tous les quartiers populaires, une instance reconnue par les autorités locales (préfecture, mairie) qui pourrait participer aux réflexions sur les politiques de la ville. La loi prévoyait donc que, dans toutes les villes où il existe un « quartier prioritaire », la signature du contrat de ville soit subordonnée à la création et à la reconnaissance d’un « conseil citoyen » (qui a été le nom retenu pour désigner les tables de quartier).

    (...)

    Pour l’instant, comment la mobilisation des habitant-es prend-elle forme ? Comment s’exprime-t-elle ?

    En matière de participation, les quartiers populaires sont par terre. Certains quartiers ont tellement morflé qu’il n’y a plus de dialogue. En même temps qu’on proposait ces conseils citoyens, il a fallu engager un travail de dialogue entre associations et de définition d’objectifs communs.

    (...)

    Le parquet a demandé la relaxe des deux policiers poursuivis pour « non-assistance à personne en danger » après la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005 [5]. Cette relaxe ne va-t-elle pas encore faire reculer la confiance des habitant-es des quartiers populaires vis-à-vis des institutions ?

    Il faut faire évoluer la relation des habitant-es avec la police. On ne peut pas continuer comme ça. Les policiers ne peuvent pas être systématiquement mis hors de cause, comme c’est le cas actuellement. C’est invivable, et chaque relaxe est vécue comme un coup de couteau par les quartiers. La coordination « Pas sans nous » propose notamment que la police vienne régulièrement dans les quartiers pour rendre compte de son action auprès des habitant-es. Les conseils citoyens pourraient être l’espace approprié. Cela permettrait à la police d’entendre ce que les habitant-es ont à leur reprocher, en dehors du contexte d’un contrôle d’identité. Sinon, nous irons de révoltes en révoltes.

    #participation #quartiers_populaires #ville

    cc @quartiersxxi @rezo

  • (Presque) plongée à Clichy-sous-Bois
    http://quartiersxxi.org/presque-plongee-a-clichy-sous-bois

    Dix ans après les émeutes de 2005, notre reporter devait revenir dans la cité où tout a commencé. Mais, accablée par la canicule, elle n’a pas eu la foi de se rendre sur place. Heureusement, grâce à la lecture de la presse nationale, à l’écoute des radios généralistes et aux images des principales chaînes de télé, elle a pu rendre compte de la réalité du terrain sans y mettre les pieds. Immersion dans la banlieue médiatique (et les chevilles dans une bassine d’eau glacée). Source : Quartiers XXI

  • Retour sur le rassemblement du 18 mai en mémoire de Zyed et Bouna
    http://larotative.info/retour-sur-le-rassemblement-du-18-1015.html

    Une trentaine de personnes se sont rassemblées lundi 18 mai entre 19h et 20h devant le palais de justice de Tours en mémoire de Zyed et Bouna, et en solidarité avec leurs familles et proches.

    Un rassemblement sous le choc du jugement rendu quelques heures auparavant par la cour d’appel de Rennes, pour les deux seuls agents mis en cause dans la mort des deux adolescents électrocutés dans le transformateur EDF où ils s’étaient réfugiés pour fuir le contrôle de la police, à Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005.

    (...)

    Lors de la prise de parole du collectif local « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici » qui a clôt le rassemblement, c’est cette solidarité qui a d’abord été exprimée avec émotion, avant de rappeler la nécessité d’élargir et de mener politiquement dans la durée le soutien au combat de toutes les familles touchées et mobilisées qui s’efforcent de se coordonner.

    « Ce qui est arrivé à Zyed et Bouna, ce qui arrive à tant d’autres victimes, n’est pas une fatalité, ni accidentel. C’est le résultat de politiques menées par tous les gouvernements successifs depuis plus de trente ans. C’est le résultat de pratiques sécuritaires discriminatoires que dénonçaient déjà les jeunes mobilisés pour l’égalité et contre le racisme lors de la grande marche de 83. C’est le résultat de violences exercées par la police sous la responsabilité et au nom de l’État, qui par conséquent presque toujours les couvre, judiciairement. Une violence d’État obéissant trop souvent à des ressorts racistes, lorsqu’elle commence par des contrôles policiers abusifs, répétitifs, pratiqués quotidiennement au faciès, en fonction de la couleur de la peau, en fonction de l’origine ou de la religion réelles ou supposées, en fonction de l’habillement, en fonction du quartier. C’est bien cela qui a fait fuir jusqu’à les tuer Zyed et Bouna, c’est bien la peur de cette violence causant régulièrement, au-delà du harcèlement et de l’humiliation, des blessures pouvant aller jusqu’à la mutilation (avec la banalisation de l’usage de flashball) et à la mort. »

    Une réponse a été faite à l’ignominie du propos de Marion Maréchal-Le Pen pour qui ce jugement prouverait qu’en 2005 « la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir », quand on pourrait plutôt voir dans ce verdict la preuve que les jeunes révoltés d’alors avaient raison de ne pas croire en « la justice de ce pays » à laquelle les familles ont toujours au contraire voulu se fier. Il a aussi été question des politiques d’immigration meurtrières, aux frontières extérieures, où s’écrasent et meurent nombre de migrants, confrontés là encore à une violence policière militarisée. Tandis qu’à l’intérieur du territoire aussi, des « frontières » séparent les centres-villes des quartiers populaires périphériques où sont relégués, parmi les plus pauvres, celles et ceux qui génération après génération, ne sont jamais tout à fait considérés ni traités comme des citoyens français à part entière. Discriminés au logement, à l’éducation, au travail, aux loisirs et pour enfoncer le clou, face à la police et à la justice.

    « Nous sommes donc ici pour Zyed et Bouna, morts électrocutés dans ce transformateur il y a 10 ans ; pour leur ami Muhittin gravement blessé qui a survécu mais reste douloureusement marqué à vie ; nous sommes ici pour toutes les victimes de cette violence et de ce racisme d’État ; nous sommes ici enfin pour tous les proches, menant pour obtenir vérité et justice des luttes si éprouvantes et si souvent déçues, aussi cruellement qu’aujourd’hui. »

    « Nous voulons dire à ces familles frappées par la même injustice toute notre solidarité, d’abord pour les renforcer dans leur courage d’agir, de poursuivre le combat jusqu’au bout. Et ensuite parce que l’enjeu est politique, au sens premier du terme, en ce qu’il concerne chacune et chacun d’entre nous ; en ce qu’il concerne toute la société, une société au sein de laquelle nous voulons que les choses changent radicalement, pour une égalité réelle entre toutes et tous. Notre détermination à cette fin doit être sans borne. Notre solidarité avec les familles des victimes de la violence et du racisme d’État doit être sans borne. »

    En fin de rassemblement, les personnes présentes ont scandé quelques slogans : « Zyed et Bouna on n’oublie pas » ; « Police partout, justice nulle part » ; « Pas de justice pas de paix ».

    #violences_policières

  • Le 18 mai pour #zyed et #bouna, Appel à #mobilisation nationale
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/04/23/le-18-mai-pour-zyed-et-bouna-appel-a-mobilisation-nation

    Le 27 octobre 2005 à Clichy-Sous-Bois, une dizaine d’adolescents qui sortent du foot sont interpellés par la police et prennent la fuite par peur d’un contrôle. Pris en chasse par plusieurs voitures de la BAC, Zyed, Bouna et Muhittin se … Continue reading →

    #EVENEMENT #LUTTES #REPRESSION #SOLIDARITE #ACAB #assassins #flics #france #luttes #manifestation #occupation_policière #pensé_critique #porcs #solidarité

  • Zyed Benna et Bouna Traoré sont morts électrocutés le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois en cherchant à échapper à un contrôle d’identité. Depuis le 16 mars dernier, deux des policiers impliqués dans la tragique course-poursuite comparaissent devant le tribunal correctionnel de Rennes pour « non-assistance à personne en danger ». « Ce n’est pas le procès de la police dans son ensemble, ni celui des émeutes de 2005 », a prévenu le président du tribunal, M. Nicolas Léger, lors de la première séance. Pourtant, comme le montrait Laurent Bonelli en décembre 2005, le décès des deux adolescents puis les violences urbaines qui en ont découlé, sont étroitement liés à l’évolution des stratégies policières.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/12/BONELLI/12993

  • A Clichy-sous-Bois, « on veut tourner la page, c’est tout »
    http://www.cotequartiers.fr/a-clichy-sous-bois-on-veut-tourner-la-page-cest-tout

    Dix ans après la mort de Zyed et Bouna, le procès des deux fonctionnaires de police met à nouveau la ville de Seine-Saint-Denis sous le feu médiatique. Si l’image de Clichy s’est améliorée, grâce notamment à la rénovation urbaine, les situations de pauvreté et d’exclusion demeurent. Reportage. Source : Côté quartiers

  • France 2 s’acharne sur Zyed et Bouna
    http://television.telerama.fr/television/france-2-s-acharne-sur-zyed-et-bouna,124341.php

    « D’un côté, les familles des deux adolescents, de l’autre, deux policiers dont une femme, annonce David Pujadas. Dix ans après, le procès des événements de Clichy-sous-Bois s’est donc ouvert à Rennes avec ce face-à-face inédit. » Des « événements » ? Comme en Algérie ? Source : Ma vie au poste

  • En octobre 2005, deux jeunes adolescents poursuivis par la police trouvent la mort à Clichy-sous-Bois. Pendant plusieurs semaines, les violences entre les émeutiers et les policiers se diffusent à de nombreuses banlieues françaises, peu d’entre elles étant épargnées. Dix ans après ces émeutes, la revue Urbanités a décidé de revenir sur les banlieues françaises et d’y consacrer un numéro en octobre 2015. Nous attendons vos propositions pour le 4 mai 2015, à envoyer à revue.urbanites@gmail.com !
    http://www.revue-urbanites.fr/appel-banlieues-francaises-2005-2015-nous-nattendons-pas-uniquement-


    #banlieues #2005 #émeutes #territoires

  • Rencontres à Rennes autour du procès des flics poursuivis par les familles de Zied et Bouna - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/rencontres-a-rennes-autour-du-2684

    27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois. Coursés par cinq « gardiens de la paix » pour un vol imaginaire, #Zyed_Benna et #Bouna_Traoré meurent dans le transformateur où ils pensaient trouver refuge. Un de leur ami sera grièvement brûlé. Du 16 au 20 mars 2015 se tiendra à Rennes le procès de deux policiers (sur deux équipages) impliqués dans la poursuite des deux jeunes, inculpés pour « non-assistance à personne en danger ».

    La faiblesse des charges retenues, la longueur de la procédure et le faible nombre de policiers à se retrouver devant le tribunal parlent d’eux-mêmes : ce n’est pas dans les tribunaux que s’établissent #justice et #vérité. Pour autant, l’action de la #police n’aura pas été vouée à l’#impunité. Dès le soir de la mort de Zyed et Bouna, c’est Clichy-sous-Bois qui s’embrase. Puis la France entière, de proche en proche, de ville en ville. La réaction dépassera comme jamais les frontières d’un quartier. Ce sont des milliers de jeunes qui saisiront l’occasion de prendre leur #revanche sur les coups de pressions quotidiens des policiers, cette même pression que fuyaient Bouna et Zyed ce soir d’octobre 2005.

    S’il n’y a pas grand chose à attendre de la justice en général et de ce procès en particulier, il y a par contre à saisir l’occasion d’invoquer à nouveau le souvenir d’octobre et novembre 2005. Et il est d’autant plus pressant de le faire dans la France post-attentats, où la #police est plus que jamais présentée comme la seule alternative à la « barbarie ». La meilleure façon de se défaire d’elle, c’est de faire exister d’autres mondes.

  • Bon je copie ici ce texte en entier parce que... je disais « pour moi c’est le cœur du débat qu’il faudrait réussir urgemment à porter sur la place publique » hier soir et maintenant je sais même plus... Mais c’est quand un des meilleurs trucs lu, pour moi et pour l’instant.

    Via FB donc https://www.facebook.com/misterhal/posts/10152970983802622?fref=nf

    "Je suis dessinateur de presse, arabe... mais seulement ami avec Charlie !

    Merci pour les messages et les demandes de participations dessinées, mais :

    J’allais chez Charlie Hebdo depuis le lycée, ca date ! Et puis la dernière fois, c’était en Septembre dernier, j’ai partagé une assiette d’huitres avec Tignous, 3 jours de poilade et d’amitié franche... Alors depuis hier, je n’ai rien pu dessiner.

    Depuis hier, je reçois des messages d’amitiés, des pensées, et aussi des demandes de dessins, et de participation. Mais je reste comme un con devant ma feuille blanche.
    J’ai compris que c’était l’horreur tout ca, moi qui enfant ai « naturellement » vu circuler des armes, appris à mentir pour que 4 types armés de fusils à pompe ne rentre pas à la maison pour se venger, ou pour ne pas balancer des amis ( dont je comprenais la situation) au RG qui essayaient de nous extorquer des renseignements... jusqu’à l’année dernière encore, où cette fatalité, cette « loi du milieu » à tué 2 de mes potes d’enfance. L’un après l’autre, ils sont mort atrocement et ont fait les faits divers. C’est aussi ca mon âme d’enfant d’immigré. Des choses du passé refont surface....

    La laïcité de façade qui m’a fait subir des contrôles d’identité humiliants qui m’ont souillé le coeur et où j’ai dû ravalé ma rage, des soirées niquées parce qu’on ne rentrait pas en boite, une petite amie qui m’a dit sur le seuil de sa porte que c’était terminé parce que ces parents ne veulent pas « que je sorte avec un arabe » ou encore des emplois qu’on me refusait parce que les clients ne comprendraient pas. Des centaines de lettres et aucun entretien d’embauche à passer ! Peu de ressources financières, et l’ennui chevillé aux pompes bon marché chez Tati. Les vacances au quartier, ou en colo. Des braqueurs au grand cœur, on achetait des trucs tombés du camions à des prix que la chine ne suivrait pas.. On allait pas chipoter sur la légalité.

    Des blancs à la télé, des blancs dans les centre ville, dans les bureau. Même les assistantes sociales qui paradaient chez nous étaient blanche. La rédaction de Charlie, invariablement blanche. Hier encore, quand je suis allé au rassemblement pour Charlie Hebdo, la place du Capitole n’était pas « noire de monde ». Elle était blanche ! Il y avait quelques personnes comme moi, un peu, dont une femme en Hijab qui portait un panneau ou il n’y avait pas écrit « Je suis Charlie », rien de pro-liberté d’expression. Non ! Il y avait juste écrit : « Touche pas à ma France ! ». Ca m’a rappelé ma tante qui m’a dit l’autre jour que « les arabes d’Algérie, ils faut s’en méfier, ils veulent profiter, c’est tout ! ». Et alors ca m’a rappelé que la religion me séparait des miens un peu plus chaque jour. Ca m’a rappelé qu’avant ce repli, il suffisait juste d’être arabe pour se sentir proches, peu importe si tu faisais la prière, si tu respectais ou pas scrupuleusement les piliers de l’islam. Même si je ne cautionne pas cet aveuglement, je le comprends à un point, vous n’imaginez même pas... Bref, on ne mangeait pas de porcs, mais on s’arrachait pas les cheveux sur des étiquettes « Hallal ». Et la petite mosquée dans mon quartier d’enfance était encore une salle des fêtes à l’époque. Ils auraient pu en construire une, mais ils ont décidé que la salle des fêtes deviendrait la mosquée. Depuis, on a plus de salle des fêtes hors des pièces sans fenêtre dans une cave où ils ont mis des animateurs de quartier. Et on ne se faisait pas insulter à longueur de journaux, de médias radios, télés, de couverture. Personne pour nous représenter à part des clowns triés sur le volet pour chanter les valeurs républicaines. Ces valeurs qui ont saccagé mon enfance !
    On ne représentait pas encore un danger. Mais on était en danger. On l’a toujours été. La pauvreté et la misère, les ghettos sociaux, l’économie parallèle ou la prison, les voies de garages à l’école, l’échec scolaire, le chômage sans perspective d’avenir, et surtout, surtout l’ethnicité : tout ca c’est dangereux. Réellement dangereux.
    Et puis, un peu partout, je lis que les bien pensants demandent de ne pas faire d’amalgame.... j’y ai cru, j’ai essayé de les éviter ces amalgames. Toute ma vie, je n’ai fait que ca ! Eviter ces putains d’amalgames ! Sauf que voilà, ce pays, la France, est bâtie sur l’amalgame : La séparation économique et sociale est ethnicisée. Les visages floutés sur TF1 restent basanés, les dirigeants de ce pays sont tous un peu vieux, pas mal blancs, très masculins. Et ce pays aussi. Quand je suis allé à Clichy-sous-bois l’an dernier, là-bas la population était massivement arabe et noire. A des kilomètres de Paris. Et il y a une sorte de frontière invisible à un moment où tous les passagers du bus deviennent blancs. Et ceux là, ils vont travailler. On passe des sacs de courses aux mallettes de travail. L’amalgame a bâtie la France. Je me suis fait insulté par la police, giflé quelque fois à cause de cet amalgame national. J’ai parfois répondu et j’avais la trouille d’aller trop loin.. de rajouter mon nom sur la liste des centaines de mes frères abattus pas des policiers. Tous ces crimes se sont soldés par des non-lieux, ou de la prison avec sursis. Et en général des promotions pour les assassins.
    Alors nous, on est un peu las de ce manège, ca nous fatigue ces valeurs à la gomme, ces vertus inexistantes, cette liberté d’expression à sens unique. On ne dit rien parce qu’être musulman ce n’est pas être Charlie. Enfin plus depuis l’arrivée de Philippe Val en tout cas. Même ce cher Cavanna, ex-pauvre et fils d’immigré italien, le fondateur de Charlie, pleurait d’impuissance parce que Val a pris et changé l’âme de ce qu’était Charlie Hebdo à la base.

    Et les médias qui font mine de pleurer, ou de s’insurger devant la barbarie ont armé les criminels qui ont abattu mes amis. Alors si eux sont Charlie, si Val est Charlie, je ne peux pas être Charlie. J’ai trop de respect et d’amour pour hurler avec les loups. Trop de douleur et encore toutes mes facultés mentales en état de marche.

    Sinon expliquez moi en quoi mettre une bombe sur la tête d’un prophète est marrant ? Ou écrire « traitre » sur le front d’un juif sur une caricature d’avant guerre par exemple ? En quoi c’est marrant, expliquez-moi ? En quoi Dieudonné ne représente t’il pas le courage du vaillant soldat qui se bat pour exprimer ses idées et convictions ? Lui aussi s’est moqué en parlant de Mahomet ou d’Allah, mais il riait de tout, et AVEC tout le monde ! Alors elle est où la différence ? Je ne comprends pas ! En quoi l’acharnement médiatique à vouloir sans cesse dénicher ce qui cloche avec l’islam est-il une liberté d’expression ? Bordel, c’est quoi au juste la liberté d’expression ?

    Ne serait-ce pas la France qui a des gros problèmes d’intégration dans ce siècle ? Avec son système vicié, lent, et tout poussiéreux ? Ne serait-ce pas pour une fois, l’oppresseur qui aurait tort ? Au lieu de nous chanter à longueur de temps qu’on a de la chance dans ce pays parce que dans nos pays d’origine c’est pire. Ou qu’on se plaint, qu’on joue les victimes, comme si tous nous étions paranos !!!?
    Que les études du CNRS sur la discrimination à l’embauche au logement sont erronées ? Qu’ à Amnesty International ils se plantent, quand ils disent qu’il y a une véritable violence répressive à l’œuvre en France à l’égard des populations issues de l’immigration ? Que la Halde ne fait jamais suivre les plaintes pour discrimination ?
    Mais quel Charlie voudriez vous que moi dessinateur de presse et de culture musulmane, je sois ? Le Charlie de la bande à Choron, Coluche et Reiser qui rigolait AVEC nous ? Ou celui de Philippe Val et d’un Charb qu’humainement j’aimais beaucoup mais qui grillé un fusible et qui rigolait DE nous ? Je le lui ait dit à Charb, on était en désaccord mais ca n’empêchait pas que j’ai proposé une autre grille de lecture après l’affaire des caricatures en 2005. D’autres dessins, avec une autre vision. Et rien n’est passé. Ce n’est pas grave, il ne se voyait pas publier ca dans Charlie, c’est son droit. Mais aucun journal n’a suivit. Si Le Monde. Sauf qu’ils m’avaient demandé d’édulcorer et d’enlever certains passages afin que ca puisse être publiable. Alors j’ai refusé. Parce que je n’ai pas une tête à m’appeler Charlie !

    Je me sens mal quand il y a un acte terroriste au nom de l’islam. Je me sens mal quand des dessinateurs prennent une caricature pour un dessin d’humour. Comme s’ils n’avaient jamais eu de cours sur l’image. Et je me sens coupable de faire partie de chacun de ces groupes, de les comprendre, de voir qu’ils se trompent sur l’autre, et sur eux-mêmes, parce qu’incapable de parler. L’empire ottoman, celui des Abbassides, et tout le monde arabe en général était malgré la dictature et les violences inhérentes à l’exercice de pouvoirs impérialistes ( c’est vrai tu as raison kris krumova, merci ) était humain. Je parle des peuples. Les juifs, alors persécutés dans toute l’Europe trouvaient principalement refuge chez nous. Et nombre de nos illustres ancêtres, des savants ou des poètes ; pensaient que le domaine de tous les domaines, la quintessence divine n’était pas la science, ni l’art, ni la géométrie, mais bel et bien l’amour et la sexualité. Le moyen par lequel on donne généralement la vie donc ! Nous n’incarnions pas la terreur et la mort. Nous célébrions ce que dieu a mit de plus cher à notre disposition : La vie ! Je parle du savoir et des valeurs que ces peuples se transmettaient. Et aujourd’hui, un nombre important des miens, acculés au mur, se sont repliés pour s’opposer, résister pour ne pas être rien pour personne. Ne surtout pas être rien à nos propres yeux. Immigré ici ou là-bas, c’est la même impression d’être partout apatride, mais on ne se l’avoue pas. Et de toute façon à qui, puisque personne n’écoutera ...

    Les gens qui savent ce que c’est que de vivre nos vies savent que j’ai édulcoré mes BD pour m’adapter, me mettre au niveau intellectuel et psychologique de ce pays. C’est à dire en dessous de toute volonté de dialogue, d’ouverture, d’objectivité et de réciprocité. Je ne peux pas ouvrir mon cœur à un pays qui me sort des mots à la con comme « diversité » ou « vivre ensemble » et qui diffuse à gogo vidéos et bandes sons du drame sans égard ni pour les familles de mes potes qui sont morts, ni pour la majorité des musulmans que le système médiatique fait souffrir à longueur de temps !
    Sinon dites moi où sont passées les vidéos de caméras de surveillance du commissariat de Joué-Les-Tours ?
    Au fait, à propos des intégristes, je me rappelle qu’ils étaient venu au quartier, j’étais enfant. Des mecs sortis d’une camionnette qui ressemblait à celle de « Retour vers le Futur » quand Doc se fait abattre. Bref, je n’ai pas pensé à ca, mais je me souviens que ma mère ( qui nous élevait toute seule ) les avait vu ( et flairé) et qu’elle m’avait foutu la trouille en me disant que j’aurai affaire à elle si jamais je leur adressais la moindre parole. Voilà je viens d’y penser parce qu’aujourd’hui, c’est ton anniversaire youma...

    J’ai reçu quelques messages qui disent que rien ne justifie l’acte terroriste... alors je donc REPETER : Je NE cautionne PAS cet acte effroyable, ce meurtre. Cessez de me relier à cela, je vous remercie ! D’autant que j’ai perdu personnellement de bons potes dans l’histoire.
    Et je vais donc PRECISER : Dans l’état actuelle des choses où les populations immigrés, noirs, arabes, musulmanes etc. subissaient la ghettoïsation économique, sociale que l’on sait depuis un bail, il ne leur reste que 5% de dignité, une religion, cet espace intime qu’est la foi et qui fait tenir debout dans les situations les plus critiques. Et malgré cette maigre « bandelette de Gaza » intime et psychologue que les musulmans tentent de préserver pour ne pas craquer sous le poids de la mise à l’écart et des insultes répétées, il se trouve malgré tout en France, des gens qui se permettent de s’offusquer qu’on tienne à ce petit bout de territoire privé qu’est leur religion. Au risque de choquer, ca ne m’étonne plus qu’il ce soit trouvé des gens avant la seconde guerre mondiale pour faire circuler de sales blagues antimites en France, à une époque où les juifs étaient à peu près dans la même situation que celle des musulmans aujourd’hui. Finalement, il y a une vraie cohérence dans ce pays les gars, ca c’est une constante bien nationale !

    Personnellement, je n’ai jamais compris pourquoi à Charlie ils ne s’acharnaient pas avec autant d’assiduité à la criminalité politico-financière de religion monétaire, et qui finira par tous nous enterrer vivant dans nos petites batailles identitaires. Si nous en sommes là, c’est parce que le système tourne à vide. Sauf qu’en 2014 y’en a qui veulent encore vérifier si les musulmans ont vraiment de l’humour. Sans même se douter qu’il y a des cons vraiment vraiment vraiment partout : Même s’il n’y a pas que cela ( heureusement), il y en a chez les musulmans comme il y en a chez Charlie ! Sinon ce bon vieux Siné ne se serait jamais fait viré !

    Les miens, les issus de l’immigration, les jeunes, les vieux, les clandos, les blédards, ceux qui virent muslim, modérés ou radicaux, les rappeurs, les intégrés, les rageux, les « viva l’algérie », ceux qui disent « Cheh ! » depuis mercredi, ceux pleurent, tous ceux qui se taisent, ceux qui ont peur, ceux qui applaudissent, ceux qui ont la rage, ceux qui ont mal, ceux qui comprennent sans cautionner, ceux qui cautionnent sans comprendre, tous : On critique parce qu’on aime ce putain de territoire Français et ses habitants ! Malgré tout le mal qui a été fait, malgré les incompréhensions, la surdité, la peur, l’ignorance que ce pays à envers nous, on l’aime quand-même surtout si ca l’emmerde ! Si on l’aimais pas, on serait simplement indifférents. On ne critiquerait rien, on ne provoquerait pas, on ne sifflerait pas la marseillaise, il n’y aurait pas de drapeaux algériens dans les stades, il n’y aurait pas eu le rap, pas de tensions, pas d’émeutes, pas de liens, pas de relation, aucun crime ni passion, pas de blessures, aucune souffrance, pas de tentation Djihadiste, pas d’attentats, pas de drames, ni de moments de joies ( heureusement plus nombreux !). Je sais que Charlie Hebdo s’acharnait sur l’islam avec le même amour. Et la même incompréhension.
    Mais tant que les médias n’ouvriront pas leurs ondes et leurs journaux aux uns et autres avec la même attention. Tant que les inégalités sociales et économiques persisteront à s’acharner encore et toujours sur le seul critère racial, alors la vie continuera. On va rire, mais on va pleurer ensemble.
    Quoiqu’il arrive ce pays on l’aimera de tout notre cœur, jusqu’à ce que mort s’en suive !

    Bon aller, merci pour ces messages de soutien, ces demandes de dessins, des chaines de solidarité sont nécessaire je pense, mais là j’atteins l’overdose. Cette journée de deuil national est un cache misère... Le terme « national » ne me parle absolument pas. Et par certains côtés oui, je suis comme Charlie, mais je ne suis pas Charlie !

    J’ai un pied dans le monde arabe, un pied en occident
    Un pied dans les quartiers et l’autre en France
    Un pied dans le dessin de presse et l’autre dans la vie de tous les jours
    Un pied chez Charlie Hebdo, un pied au cul de Charlie Hebdo
    Un pied dans les médias alternatifs et l’autre dans les journaux
    Un pied dans l’anonymat et l’autre dans la l’auto-censure
    Un pied dans la douleur, et l’autre dans la colère.

    RIP Charlie...