city:fontenay

  • Ma toubib a la classe intégrale avec un immense dessin de François Matton dans sa salle d’attente et quel ! Jeune bergère, documentaire de Delphine Détrie, dont je ne pense pas grand-chose, c’est le moindre que l’on puisse dire, Le Rapport sexuel existe, dixième relecture, on s’approche de la fin ? une journée à Strasbourg avec Zoé, laquelle a désormais quinze ans ! Au fil du temps de Wim Wenders, décortiqué pour vous au Kosmos, de l ’ail des ours en veux-tu en voilà, merci Marie, Bertrand Gauguet en duo avec Franz Hautzinger à la rue de l’Acqueduc, Orchestra of Constant Disorder, Arnaud Rivière et Olivier Brisson aux Instants, les lycéens de Pablo Picasso à Fontenay assurent en bandes dessinées, La Strada de Fellini avec Sophie, Michele m’a fait une très belle bande son pour un des douze petits films de Clignements, quelques idées pour reconstruire Notre-Dame de Paris, toutes et tous aux abris : j’ai appris à faire des copies d’écran sur mon téléphone de poche, Dadada au Comptoir à Fontenay, séjour autunois, jusqu’au bout du monde, tentative de restauration d’un très ancien cours de perspective avec Marilou Lantieri, L’Etreinte avec Adrien Genoudet au théâtre Blocry à Louvain-la-Neuve, l’exposition de Wim Delvoye au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, As A Mother Of Fact d’Oriane Varak par la Notch Company, visite du Kanal, une petite semaine dans les Cévennes, retrouver un vieux journal et jouer au jeu de la Dyslexie créative. Quel mois d’avril !

    http://desordre.net/photographie/numerique/divers/201904.htm

  • Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/09/une-video-devoile-le-faste-d-une-fete-donnee-a-versailles-par-carlos-ghosn-e
    https://www.youtube.com/watch?v=DYhWZ0IYFSg

    Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    Cet événement, qui a eu lieu le jour du 60e anniversaire du chef d’entreprise, visait officiellement à célébrer les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan.
    […]
    Officiellement, il s’agissait d’un événement pour les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan mais selon les deux médias, l’assistance était davantage composée d’amis de M. Ghosn que de représentants des deux constructeurs. La date, le 9 mars, interroge également, puisqu’elle correspond exactement aux 60 ans du chef d’entreprise et non à celle de l’anniversaire de l’Alliance. Le montant de la facture réglée par le constructeur s’élève à 600 000 euros.

  • J’ai emménagé à Fontenay-sous-Bois en juillet 2003. Il y a presque seize ans donc. En passant devant au volant de la camionnette de location qui contenait une partie du déménagement, j’ai remarqué que le cinéma le plus proche était fort proche, une centaine de mètres de ma future maison, et qu’il avait un drôle de nom, Le Kosmos.

    Une fois que les cartons ont été déballés et que nous avons commencé à prendre nos marques, je suis allé une première fois au cinéma avec les enfants, à l’époque il n’y avait encore que Sarah et Emile, et nous sommes allés voir Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet et Nicolas de Crécy. C’était la première fois que les enfants, encore tout petits, trois et quatre ans, allaient au cinéma. Dans Les Triplettes de Belleville, il y a une scène dans laquelle le personnage principal regarde un vieux film à la télévision avec sa vieille maman et on voit disctinctement que le film n’est autre que : « Papa c’est Jour de fête ! » s’est écriée Sarah, dans le cinéma, Sarah, pas encore habituée au cadre du cinéma différent de celui du salon familial, la salle, sans doute cinéphile, a ri, je ne peux pas cacher que j’étais un peu fier de ma fille. Et attendri.

    En sortant j’ai pris avec moi le programme dépliant de la salle, le genre de gestes que l’on produit sans même y penser et sans savoir que celui-là de geste serait fondateur d’une véritable habitude de vie : aller au Kosmos. Et j’y suis allé un certain nombre de fois. D’ailleurs en 2013 il y a eu la mise en place des cartes de fidélité magnétiques qui permettent justement à Audrey, l’ancienne ouvreuse, de me dire un jour : « Ah tiens c’est la cinq centième fois que vous venez, bref j’ai du aller au Kosmos ». Donc en tout, ‘j’ai du aller au Kosmos un bon millier de fois.

    Pourtant, comme nous allons le voir je n’aime pas beaucoup le cinéma.

    Parmi les nombreuses animations du Kosmos, souvent orchestrées par mon désormais ami Nicolas Reyboubet, il y en a une que je ne manquerais pour aucun prétexte, ce sont les lundis soirs du ciné-club mensuel.

    Il y a quelques années Nicolas, pas très inspiré sur ce coup-là, avait confié la programmation de tout un cycle sur une année à Pacôme Thiellement. Alors autant le dire tout de suite, le thème choisi par Thiellement était fort intéressant, L’Enquête infinie et le choix des films remarquable, Otto y mezzo de Fellini, Mr Arkadyn de Welles, etc…, en revanche les longs monologues de Thiellement s’écoutant pisser sur les feuilles, pas du tout ma tasse d’Earl Grey, et même que je trouvais que c’était assez insultant de notre intelligence de devoir subir sans broncher les délires adolescents de Thiellement vous expliquant qu’Apostrophes de Frank Zappa est un projet Otto y Mezzo, j’en passe des bien pourries et des moins mûres que cela encore.

    La semaine suivante il y avait une autre projection avec rencontre dune partie de l’équipe de réalisation (je ne me souviens plus du film en question), le directeur du cinéma que je n’appelais pas encore Nicolas était là, j’ai décidé d’aller lui dire ma manière de penser à propos de ce Thiellement, Nicolas ne s’en est pas laisser conter et il m’a renvoyé dans mes 22, c’était propre rien à redire.

    En revanche une certaine intelligence sociale de Nicolas avait remarqué que je venais souvent au cinéma et que peut-être il y avait manière d’établir le contact avec le spectateur apparemment fort retors que nul doute je dois être, il faut dire aussi, à la différence de Nicolas, je n’aime pas beaucoup le cinéma. Par ailleurs Nicolas ne boude pas qu’il y ait un peu e contradiction dans la salle après une projection et c’est souvent qu’il me tendait le microphone, et quelques invités sans doute s’en souviennent encore, parmi lesquels Yves Angelo, Guillaume Brac ou encore Pierre Filmont, Nicolas lui, avait fini par me cornaquer efficacement, j’étais le dernier des situationnistes, bref des fois cela chauffait un peu pour les équipes de réalisation venues assurer une manière de promotion de leurs petits derniers.

    Sans doute Nicolas entend-il par là que quand je vais au cinéma, je ne débranche pas mon esprit critique, je ne me laisse pas avoir (impressionner) et que par ailleurs une certaine détestation de l’entre-soi (pratique terriblement courante dans le monde autocongratulatoire du cinéma), tout ceci faisant qu’en fait le cinéma, non je n’aime ça tant que ça.

    A l’automne dernier Nicolas qui venait déjeuner à la maison comme il fait parfois le mercredi midi m’a parlé du cycle qu’il était en train d’organiser pour la saison à venir, il avait la bonne idée de fêter les 40 ans du Kosmos en initiant un cycle de ciné-club sur le thème du cinéma de fiction parlant de lui-même depuis la cabine de projection. C’est ce qui nous a valu le plaisir insigne de voir Matinée de Joe Dante, L’esprit de la ruche de Victor Eric, ou encore Good-Bye Dragon Inn de Tsai Ming-liang. Nicolas en revanche m’a expliqué qu’il lui manquait un titre et j’ai répondu, un peu du tac au tac (c’est rare), tu devrais projeter Au Fil du temps de Wim Wenders.

    Nicolas ne connait pas encore Au Fil du temps, mais voilà bien Nicolas et son esprit d’ouverture, il s’est renseigné, a vu que la chose était possible, va pour Au Fil du temps et il me fait l’immense joie de me confier l’animation du débat d’après projection.

    A moi qui n’aime pas tant que cela le cinéma.

    C’est donc le lundi 8 avril à 20H, au Kosmos à Fontenay-sous-Bois (243 Avenue de la République, 94120 Fontenay-sous-Bois - Ligne 118 (château de Vincennes - Rosny-sous-Bois), arrêt André Tessier ). Et il n’est pas impossible, je vous le confirmerai que l’on se retrouve avant le film à la brasserie Outlaw qui brasse les meilleures ales qui soient. Bref c’est à ne pas manquer.

  • Je me rends compte que hier, on n’est pas allés à la fête des Pailhasses de Cournonterral, tout près de #Montpellier :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_des_pailhasses

    À l’origine, les Pailhasses étaient les habitants de Cournonterral et les Blancs ceux d’Aumelas, mais désormais chacun choisit le camp auquel il veut se joindre. Résurgence médiévale ou païenne, la fête des Pailhasses permet d’évacuer les frustrations éventuelles entre villageois et tout le monde peut ainsi entamer le Carême avec plus de sérénité…

    […]

    Le bayle trouva un substitut. Durant trois heures, les Pailhasses donnent la chasse aux Blancs à travers les rues du bourg, en s’efforçant de les salir à coup de "peilles" (en occitan : « serpillières ») imbibées de lie2. Mais toute personne passant par là est considérée comme participant au jeu et peut être salie. À la fin de la période, les ex-Blancs attrapés sont carrément plongés dans des cuves remplies de lie. Les Blancs ont cependant l’initiative puisque ce sont eux qui provoquent en quelque sorte les Pailhasses qu’ils croisent sur leur chemin.

    Dans la bande-annonce de Sans toit ni loi d’Agnès Varda, une scène aux paillasses au bout d’une minute :
    https://www.dailymotion.com/video/x9rz77

    Sinon, en vrai ça donne ça :
    https://www.youtube.com/watch?v=t8CUpJEK4Dw

    • Une amie prenait tranquillement son café à Montpellier quand une furie est rentrée dans le bar, a tout envoyé paître posé son lourd sac à dos, elle avait l’air d’un vagabonde, mais c’était curieux, elle ressemblait à Sandrine Bonnaire que cette amie avait déjà vue dans A nos amours de Maurice Pialat quelques années auparavant et surtout cette vagabonde était suivie dans ses mouvements par un caméraman qui paraissait la filmer.

      Quelques mois plus tard cette amie a découvert cette scène en allant voir Sans toit ni loi et s’y est vue lors d’une très brève seconde.

      J’ai rencontré cette amie il y a une dizaine d’années et c’est plus ou moins à l’occasion de cette rencontre que cette amie m’a raconté cette histoire. Je me suis empressé de télécharger « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda et je me suis jeté sur cette scène. J’ai à peine reconnu mon amie que je ne connaissais pas du tout à l’époque. Mais j’avais, je le jure, un vague souvenir de cette brève apparition à l’écran. Cela avait à voir avec l’expression de surprise sur le visage de ma future amie. Que j’allais rencontrer 25 ans plus tard. Il y a dix ans.

    • @corinne2 Merci tu es gentille. Cela rejoint certaines préoccupations d’un texte que je suis en train d’écrire à propos des figures de l’invisible notamment. Sandrine Bonnaire fait partie de ces figures.

      Pour le moment j’avais écrit ceci : « Le 15 juin 2008, Sandrine Bonnaire présentait son film Elle s’appelle Sabine à propos de sa sœur Sabine, autiste donc, au cinéma L’Univers à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, et dans la discussion qui a suivi la projection du film, elle m’a souri, de ce sourire ty-pique dans les films qui voit son visage se transformer, passant d’une certaine dureté à, au contraire, un visage radieux comme illuminé par ses deux merveilleuses fossettes, et elle m’a souri parce que je lui faisais remarquer que les images d’archives de son film avaient finale-ment la portée inverse de celle qui était visée quand elle les avait filmées, à savoir tenter de sauvegarder un peu de l’étrangeté de sa sœur pour s’en souvenir plus tard, quand elle irait mieux, et, ce qui se produit, in fine, c’est que ces images sont, au contraire, la sauvegarde d’une grâce engloutie sous des années de maltraitance aux psychotropes, et ce sourire de Sandrine Bonnaire, sourire qui m’était indubitablement adressé, aurait pu me faire m’évanouir, vrai-ment. Je suis sensible. Aux fossettes. À celles de Sandrine Bonnaire en particulier. »

      Mais je vois bien comment ce signalement d’@arno risque de me faire changer.

  • Une part de framboisier offerte par Claes Oldenburg, mon fils Nathan, un petit film d’il y a déjà quelques étés, en janvier toujours un regard en arrière vers l’année tout juste écoulée, Andreï Roublev de Tarkovski comme fond d’écran, Asako I&II de Ryusuke Hamaguchi (que j’ai adoré), Wildlife de Paul Dans (que j’ai détesté), Maya de Mia Hansen-Love qui m’aura laissé très en colère, Extreme Night Fever, du cirque très rock’n’roll, aidez-nous à retrouver Jean-Claude, Grass de Hong Song-Soo (dont je suis fan jusqu’à la bêtise), des corrections de Le Rapport sexuel existe, en veux-tu en voilà, une partie d’échecs immortelle sur l’échiquier de poche de Marcel Duchamp (des fois on vous gâte dans le Désordre), Sophie Agnel et Nina Garcia aux Instants, une demi-heure de bonheur (des fois on vous gâte vraiment dans le Désordre), In My Room d’Ulrich Köhler, film presque parfait, mes disques de Albert Ayler à Zappa (début d’un autoportrait un peu privé), de la bande dessinée expérimentale sur les murs de Fontenay, une nouvelle balise dans la boîte à outils du Désordre, Matinée de Joe Dante, Les Confins du monde de Guillaume Nicloux, "Il paraît que cette chanson est à propos des migrants, je pensais l’avoir écrite pour mes voisins », Sourdure à La Dynamo, Cameleo Vulgaris à La Dynamo, des basses encore des basses toujours des basses, très peu de médiums, pas d’aigus, pour amateurs seulement, Christine Delphy m’aura ravi toute la semaine sur France Culture, Pascal Battus et Fred Marty aux Instants, Les Lieux d’une ruse de Georges Perec, dans Penser/classer pour un ami, Louis Sclavis invite Magic Malik et ça claque la chatte, Habka qui joue au bas de chez moi (ça y est je suis mort et je suis au paradis des Phil, c’est ça ?), Lindy Lou, jurée #2 _de Florent Vassault, l’envers (réaliste) du décor de _Twelve Angry Men de Sidney Lumet, The Rider de Chloé Zhaou, western chinois (dans le sens où c’est assez complexe), des traces accidentelles de Joan Mitchell, L’Ordre des médecins épouvantable mélo, bien coupable, Gegenlight de Dominique Pifarély, Jonas Mekas est mort hier, une très belle oeuvre de Peter Tscherkassky que je retrouve par sérendipidité, le premier jet pour l’affiche de L’Etreinte à Louvain la Neuve, ce qu’il me reste d’un cours de perspective de première année des Arts Déco, la très belle exposition de Patrick New à l’abbaye de Maubuisson, une tarte à la citrouille de B., un peu de récursivité ne peut pas faire de mal, l’urne qu’Isa a céramiquée pour moi, pour plus tard, en 2065, un de ces nombreux extraits du Dossier M. de Grégoire Bouillier qui fait se hérisser les poils de mes bras, il paraît qu’on n’a pas le droit de jouer avec l’image du gamin président, il paraît, il n’est pas beau (et coloré) le mois de janvier ?

    http://desordre.net/bloc/vie/reprise/2019/201901.htm

  • Le temps des forêts de François-Xavier Drouet, un documentaire hautement recommandable tant par sa force cinématographique tranquille et les questions qu’il pose et la manière très efficace avec laquelle il met certains de ses protagonistes en face de leurs contradictions.

    Hier soir à la rencontre au Kosmos à Fontenay il a mentionné des extraits supplémentaires du film en ligne, mais je ne parviens pas à mettre la main dessus.

    Et sinon la bande-annonce est plutôt pas mal faite :

    https://vimeo.com/281983111

    ping @odilon

  • Le Kosmos à Fontenay est le merveilleux cinéma municipal dans lequel non seulement on voit de très bons films, mais aussi dans lequel il se passe toutes sortes de choses. Par exemple c’est plus ou moins dans ce cinéma qu’ont commencé les séances de Ciné-ma-différence, des séances dans lesquelles les personnes, notamment jeunes, atteintes de toutes sortes de handicaps et difficultés sensorielles, ont la priorité, entre autres choses, pour réagir comme elles aiment et font naturellement, à ce qu’elles voient et entendent et les neurotypiques n’ont que bien se tenir, j’ai quelques souvenirs émerveillés de ce genre de séances où ce qui fait habituellement rire laisse de marbre et inversement.

    Mais aussi des avant-premières et, et, surtout, un cycle, chaque année, de ciné-club. L’année dernière, le thème c’était la musique au cinéma ce qui nous avait valu la projection de Step Across The Border de Nicolas Humbert et Werner Penzel et Stop Making Sense de Jonathan Demme avec les Talking Heads, présenté par Thomas de Porquery himself, et rien que pour cela, le prix Nobel de la programmation devrait être décerné à mon ami Nicolas, programmateur du Kosmos (quand on y pense Maître du monde à côté c’est rien).

    Cette année le thème c’est la salle de cinéma, pour les quarante ans du Kosmos. On y verra donc Splendor d’Ettore Scola, le merveilleux Dragon-Inn de Tsaï Ming-Liang, l’Esprit de la ruche de Victor Frice, Panic sur Florida Beach de Joe Dante, Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore, Au Fil du temps de Wim Wnders (mon idée de programmation et Nicolas me fait l’amitié immense de le présenter à la salle et d’animer le débat avec les survivants les survivantes d’un film de trois heures en noir et blanc, j’y reviendrai), Simone Barbès ou la vertu de Marie-Claude Treilhou et, last but not least, la Dernière Séance de Peter Bogdanovtich.

    Demandez le programme : https://fr.calameo.com/books/002679185fdd9d994835a

  • Affaire Benalla : le couple molesté le 1er mai livre sa version
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/09/20/affaire-benalla-le-couple-de-la-contrescarpe-livre-sa-version_5357770_3224.h

    Chloé P. et Georgios D. n’avaient pas encore donné leur version des faits impliquant l’ancien chargé de mission de l’Elysée. Ils ont été entendus par la justice mercredi.

    Ils étaient les muets de la journée du 1er mai 2018. « Deux casseurs », avait dit Alexandre Benalla dans son entretien au Monde, le 26 juillet. Les seuls dont on n’avait pas encore entendu la version des incidents de la place de la Contrescarpe, à Paris, même si leurs visages étaient connus.

    Lui, Georgios D., 29 ans, est l’homme qui, sur une vidéo désormais fameuse publiée sur YouTube, se fait molester par Alexandre Benalla sur cette place du Quartier latin, dans le 5e arrondissement. Elle, Chloé P., 30 ans, la jeune fille que le chef de cabinet adjoint d’Emmanuel Macron, « M. Benalla » comme elle dit, attrape par le cou. Ils sont le « couple de la Contrescarpe » qui intrigue depuis que l’affaire a éclaté, à la mi-juillet.

    L’audition d’Alexandre Benalla devant les sénateurs de la commission d’enquête avait commencé depuis une heure, mercredi 19 septembre, quand Georgios D., fin jeune homme aux cheveux noirs, chemise blanche et pantalon clair, est entré dans le cabinet des trois juges qui instruisent l’affaire. Chloé P., un brin timide, longs cheveux dénoués, lui a succédé en début d’après-midi. Quatre heures pour lui, trois pour elle.

    A la nuit tombée, ils se sont retrouvés pour prendre un verre au pied du Panthéon, leur quartier préféré. Au Monde, il confie n’avoir « toujours pas bien compris ce qui leur est tombé sur la tête », sourit Georgios D. avec son fort accent grec. « On n’est rien ! On n’avait rien demandé », ajoute-t-elle.

    Ce 1er mai, le jeune couple — elle, graphiste, lui, « cuistot » — installé « au calme » dans un pavillon en colocation à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), avait décidé de fêter les six ans de leur « coup de foudre ». Ils se sont rencontrés le 30 avril 2012 à Thessalonique, la ville natale de Georgios D., où ses parents travaillent dans une entreprise de textile. Pour cet anniversaire, ils prévoient simplement une balade en amoureux le long des quais de Seine, et pourquoi pas une crêpe et une bière à « Mouffetard », où le jeune homme a travaillé un temps comme serveur en arrivant en France et dont l’enfilade de bars leur rappelle Thessalonique.

    Lorsqu’ils atteignent le 5e arrondissement, vers 18 heures, ils remarquent un attroupement « de très jeunes gens » rue Blainville, courte artère qui débouche sur la Contrescarpe. Des CRS bloquent le passage. Le couple ignore qu’un comité d’action interlycéen organise un apéro militant. Eux ne sont pas militants, jurent-ils. Georgios D. dit n’avoir participé qu’à une seule manifestation, « j’avais 15 ans. Avec toutes les écoles de Thessalonique, contre la guerre en Irak ».

    Le couple n’est pas connecté non plus. Seul Georgios D. se sert de Facebook pour garder un lien avec sa famille. « Pas d’inscription au TAJ » non plus, le fichier de traitement des antécédents judiciaires, a aussi confirmé la police au procureur de la République de Paris. « Jamais convoqués dans un commissariat », ajoutent-ils.

    « J’ai perdu le contrôle »

    Ils s’approchent, intrigués. Les forces de l’ordre, qui viennent de recevoir un verre du dernier étage d’un immeuble, éloignent les badauds. « Inutile de pousser », dit répliquer le jeune cuistot. Pour toute réponse, il aurait reçu un jet de gaz lacrymogène. « Tout le monde était étonné, raconte la jeune graphiste. Les étudiants nous aidaient à nous nettoyer les yeux. »

    Georgios D. décide de s’approcher à nouveau.

    « Pourquoi tu m’as poussé avec la matraque ?, lance-t-il à un CRS.

    – Si tu n’es pas content, rentre chez toi ou dans ton pays. »

    Chloé P., « choquée et honteuse de ces paroles », l’entraîne. « N’y fais pas attention, viens, on va boire un verre. Nous sommes dans un pays libre ! »

    Le couple s’arrête au Chapi Chapo, rue Descartes, les yeux encore rougis des gaz lacrymogènes. Puis ils se lèvent pour gagner la Kantina, rue Mouffetard, commander leur crêpe. « Place de la Contrescarpe, les terrasses sont pleines. Des jeunes gens sont assis par terre, canettes à la main, l’atmosphère est calme », décrit la jeune femme. Un cordon de CRS barre la rue Lacépède. Ils veulent le contourner lorsque des policiers, agacés par des ballons de baudruche de peinture jetés sur eux, chargent et dispersent la foule avec des gaz lacrymogènes.

    « Pourquoi vous traitez les gens comme ça ? » En réponse, selon eux, « un des policiers du bout de la ligne shoote dans une bouteille de verre dans [leur] direction ». C’est là que tout bascule. « J’ai perdu le contrôle », convient le cuisinier. Il jette une carafe attrapée sur une table vers les forces de l’ordre. Etait-ce un cendrier, un sous-verre ? Chloé P. ne s’en souvient plus, mais elle vise aussi les CRS : « Une réaction sanguine, stupide, que nous regrettons mais en aucun cas de la provocation. »

    « Un CRS me frappe derrière les genoux »

    « On voulait manger deux crêpes, on a mangé deux tartes », résume Georgios en riant. Chloé P. se souvient d’un coup de sifflet. « Puis, j’ai vu Georgios se faire attraper par un policier en civil. Un autre, avec un casque de CRS, me saisit par la nuque et le bras. » Ils l’apprendront bien plus tard. Ce sont « M. Alexandre Benalla et M. Vincent Crase », gendarme réserviste, crâne chauve, déjà régulièrement enrôlé par l’Elysée, et dont on sait désormais qu’il était armé ce jour-là. La jeune femme ne résiste pas.

    Georgios D., lui, se débat. « J’entendais Chloé crier. J’essaie de me libérer pour la rejoindre. » Selon le major Philippe Mizerski, chargé d’encadrer les deux « stagiaires », la jeune fille lance un « bâtards ! » — elle ne s’en souvient pas. Georgios D., lui, se retrouve à terre devant Vincent Crase. « J’essaie de m’expliquer, mais M. Benalla arrive derrière moi, m’attrape par la nuque, m’étrangle, me soulève. Je reçois un coup à l’estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours. » Il croit que c’est fini. Mais non. « Un CRS me frappe derrière les genoux avec sa matraque. Je tombe par terre. Et je reçois un coup de pied final de M. Benalla, qui m’écrase le thorax. »

    Un passant crie : « Il faut l’amener à l’hôpital », en voyant que le jeune homme a du mal à respirer. L’homme qui filme, portable à la main, désigne le policier à la foule : « Regardez bien sa tête, regardez bien sa tête, il l’a tabassé par terre. » Alexandre Benalla s’éloigne. Chloé P., elle, attend par terre, une main de M. Mizerski sur la tête. « Avec lui, je n’ai eu aucun problème. Il était calme. Son comportement n’a rien à voir avec celui de M. Benalla, qui donnait l’impression de se défouler », précise-t-elle.

    « On part en vacances »

    Le couple est conduit à « l’Evangile », des locaux de police proches de la gare du Nord utilisés pour accueillir les gardes à vue lorsqu’il n’y a plus de place dans les commissariats. A nouveau, ils déclinent leur identité, sans se défausser, comme l’avait dit un temps Alexandre Benalla, mais aussi le préfet de police de Paris, devant l’Assemblée nationale, le 25 juillet, expliquant que les deux trentenaires avaient « déclaré une fausse identité ».

    Dès le lendemain, le couple s’interroge. Faut-il porter plainte ? « On ne connaît rien à la justice, et à tout ça. » Ils s’attendent surtout à être convoqués à nouveau. « On part en vacances. Ça allait mieux. On rentre, on fête la Coupe du monde dans des bars autour de la Contrescarpe. » Trois jours plus tard, l’affaire les rattrape. « Benalla ou pas Benalla, ce qu’on a retenu, nous, ce sont les violences. ­L’affaire politique nous dépasse complètement. »

  • Il y a quatre ou cinq ans dans les Cévennes j’ai du me résoudre à abattre un sureau qui poussait contre un mur de la maison et ses racines mettaient en péril le mur en question, je dis ça parce que je ne voudrais pas qu’on s’imagine que je mets gaiement en l’air un arbre avec lequel j’avais plus ou moins grandi. L’arbre était en fleurs, nous étions fin août, je me suis dit qu’un dernier hommage correct à cet arbre était qu’on fasse quelque chose de ses fruits, j’ai donc demandé conseil à une amie cévenole et qui m’a donné une recette assez simple de sirop de sureau, j’en fais désormais tous les ans. Sur le coup descendant dans la remise à outils pour aller chercher la tronçonneuse et du mélange, Zoé, encore petite, m’avait demandé, qu’est-ce que tu vas faire Papa ? J’avais répondu : « Du sirop de sureau ! 
    et il faut une tronçonneuse pour faire du sureau de sirop ? », avait demandé Zoé.

    Cette année je suis parti trop tôt des Cévennes et les sureaux du hameau ne donnaient pas encore leur pleine mesure. Hier soir, en allant marcher dans les rues et les parcs de Fontenay, j’ai trouvé un sureau qui croulait sous le poids de ses grappes.

    Ce matin Émile et moi partons avec un grand panier et une paire de sécateur. Zoé nous voyant sortir, nous demande ce que nous allons faire ?
    du sirop de sureau
    et vous n’emportez pas la tronçonneuse ? »

    Sinon la recette de mon amie cévenole

    Faire bouillir trois litres d’eau avec 2,225 kilogrammes de sucre (chez les De Jonckheere, c’est d’eul cassonade hein ? mais ça marche encore bien pour le quart d’heure avec du sucre blanc) et le jus de deux citrons. Au point d’ébullition jeter les grappes telles quelles (environ un kilogramme) et laisser bouillir vingt minutes. Au bout de vingt minutes récupérer les grappes avec une écumoire, attention ça tache ! et laisser bouillir encore cinq dix minutes. Recueillir le sirop dans des bocaux avec une passoire, attention ça tache derechef !

    En été c’est très rafraichissant, en hiver c’est très bon quand on est malade, chaud.

  • Une “fête de la pureté” de la femme choque dans l’Oise Célia Vanier - 14 Aout 2018 - France 3 Regions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/fete-purete-femme-choque-oise-1526064.html

    Il y a des traditions dont on aimerait se passer... À Salency dans l’Oise, le retour en juin 2019 de la fête de la Rosière, honorant la "vertu des jeunes femmes" fait scandale. Instituée en 1823, cette fête traditionnelle récompense chaque année une jeune femme "méritante", sur des critères tels que la vertu, la piété, la modestie, mais aussi... La #virignité.

    Si ce dernier critère a été aboli, le retour de cette fête, qui n’avait pas eu lieu depuis 1987 dans le village, divise sur les réseaux sociaux. 
     
    Bertrand Tribout, président de la Confrérie de Saint-Médard, et organisateur de l’événement, ne voit pas où est le problème.  "Je ne vois pas pourquoi cela choquerait : la pureté des jeunes filles n’est pas répréhensible ! Ce n’est pas quelque chose de repoussant." 

    "Cette fête a été initiée au Ve siècle par Saint Médard, originaire de Salency, explique-t-il à franceinfo. Il a décidé d’encourager la vertu sur ses terres, et donc de couronner, chaque année, une jeune femme que l’on jugeait ’parée de toutes les vertus’". 


     
    Une fête "un peu dépassée"
    Le maire de la commune Hervé Deplanque évoque de son côté une fête "un peu dépassée", et confie : "je me doutais que cela ferait jaser, mais pas à ce point-là". Selon l’élu, au moins 70% des habitants du village seraient contre cette fête. 

    Reste à savoir si les organisateurs pourront réussir à trouver 12 jeunes hommes et 12 jeunes femmes pour le cortège, comme le veut la tradition. Hervé Deplanque en doute fortement. Bertrand Tribout, lui, assure qu’"on n’en a plus qu’il n’en faut."

    • Aigurande (Indre) : Couronnement de la Rosière et de ses demoiselles d’honneur le troisième dimanche d’Août lors du festival de l’écrevisse.

      Poilly-sur-Tholon fête sa rosière tous les ans en juillet.

      À la Mothe-Saint-Héray la rosière suit le mode traditionnel : sa fête correspond à son mariage.

      Un rosier et une rosière sont élus tous les ans à Saint-Georges-des-Coteaux (Charente-Maritime).

      À Suresnes est célébré la rosière de la Famille Panon Desbassayns de Richemont16. Rétablie par Philippe Panon Desbassayns de Richemont et Jeanne Eglé Fulcrande Catherine Mourgue, comme le précise le 21 juin 1864 un article de presse du Petit Journal17.

      À La Brède existe depuis 1823 une Fête de la Rosière instituée par un legs de François de Paule Latapie, Secrétaire de Montesquieu18.

      À Saint-Sauves d’Auvergne est élue une rosière depuis 1913. La centième a été fêtée en août 2013. Dans ce village de 1150 habitants, 2000 personnes sont venues assister à son triomphe. À l’origine de cette rosière est un legs de 17 000 francs fait par un agriculteur de la commune15.

      En 2018, Vinay, dans le département de l’Isère, fêtera sa 125e19.

      À Clermont-Ferrand, le Comité des quartiers de Montferrand élit une rosière20.
      À Château-du-Loir, dans le département de la Sarthe, en 2014 a été élue la 131e rosière.
      À Tournon-d’Agenais, depuis 1845, et la première du genre, le succès de cette fête n’a jamais baissé. Le couronnement tournonnais tire son origine du legs d’un riche propriétaire d’Anthé, Jean-Guillaume Dubruel. Un règlement intérieur d’août 1908 fixa le fonctionnement de la commission syndicale chargée d’élire les rosières. Celle-ci devait choisir des jeunes filles de 16 ans révolus, nées dans une des paroisses de l’ancienne commune de Tournon-d’Agenais, Une des jeunes filles devait toutefois être de la commune d’Anthé, les autres venant des autres paroisses à tour de rôle.
      À Bois-Jérôme-Saint-Ouen, chaque année, pour la Pentecôte, est élue une rosière selon le testament de l’abbé Pierre-Seyer, bienfaiteur du village.
      À Créon (Gironde), un rosier est désigné et une rosière élue chaque année depuis 1907 par la volonté d’un riche donateur, Antoine Victor Bertal.
      A Montreuil-le-Gast (Ille-et-Vilaine) une rosière est élue chaque année le premier weekend de septembre.
      A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), une rosière est élue chaque année le premier weekend de mai.
      A Fleury-la-Rivière (Marne), une rosière est élue chaque année depuis 1855 le mardi de la fête du village (second weekend d’Aout) par la volonté d’un généreux donateur François Principe Arnoult
      A Fontenay-en-Parisis (Val-d’Oise), une rosière est élue chaque année depuis le 24 juin 1877. Depuis, la tradition villageoise s’est perpétuée grâce aux anciens maires et au C.C.A.S. (Comité Communal d’Action Social). Désormais, la Rosière représente la jeunesse fontenaysienne et l’identité du village. Après un appel à candidature, la jeune fille est choisie par les membres du CCAS. Elle est solennellement couronnée le dimanche le plus proche du 24 juin, fête de la nativité de saint Jean-Baptiste. En 2018, Fontenay fêtera sa 141e rosière.

      Source dipikéwia

  • C’est à Vincennes (Métropolitain Château de Vincennes, Réseau Express Régional, Vincennes, bus 46, 56, 112, 114, 115, 118, 124, 210, 318 et 325), dans les faubourgs de Paris donc, à la librairie Millepages, 174 avenue de Fontenay, et c’est le vendredi 29 juin à 19H30, j’aurais alors le plaisir d’une aimable vivisection avec l’équipe chaleureuse de la librairie autour de Raffut, il y aura des enfants, certains dont je suis le père, d’autres pas, des amis, du vin, des amies, du fromage (qui vient de l’une des meilleures crêmeries du royaume), pas de musique, pas tout le temps, faut pas pousser, une attachée de presse facétieuse, de l’action, un peu, du rire, peut-être et j’y lirai les pages 7 et 8 du roman, ce qui doit correspondre à son incipit, et, qu’on se rassure, je ne jouerai pas de guitare électrique. Venez nombreuses et nombreux, ne serait-ce que pour le fromage, sinon changez de crêmerie.

    #raffut

  • Sur France Inter, des procès de sorcières au temps de l’Inquisition - Radio - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/radio/sur-france-inter,-des-proces-de-sorcieres-au-temps-de-linquisition,n5545050

    Accusées de complot satanique, plus de soixante mille personnes ont péri sur le bûcher entre les XVe et XVIIe siècles. Contrairement aux idées reçues, la chasse aux sorcières — qui prend sa source au Moyen Age — atteint son paroxysme dans les années 1580-1650, au temps de Montaigne et de Descartes. Même l’humaniste Jean Bodin a sombré dans l’obscurantisme en publiant une Démonomanie, expliquant comment reconnaître les crimes de sorcellerie, torturer pour obtenir des aveux et se protéger des possédés…
    Les femmes au bûcher

    Dans La marche de l’Histoire, sur France Inter, Jean Lebrun fait un récit captivant de ces procès avec son invitée Sophie Houdard, spécialiste de littérature religieuse. Ensemble ils parcou­­­rent les livres fondateurs de l’Inquisition, dont Le Marteau des sorcières, écrit par deux dominicains, Heinrich Kramer et Jacques Sprenger, et qui incrimine essentiellement les femmes. Rien de nouveau sur le bûcher de notre société patriarcale…

    @mad_meg

    #sorcières

    • Et aussi, à venir sur France Culture :
      https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres-14-chasse-aux-sorcieres

      Avec un casting dément :

      Robert Muchembled, historien, professeur honoraire des universités de Paris
      Pierre Fluckiger, archiviste d’état de Genève
      Michel Porret, professeur d’histoire moderne à l’université de Genève
      Marianne Closson, maîtresse de conférence en littérature du 16e siècle de l’université d’Artois
      Nicole Jacques-Lefèvre, professeure émérite des universités. A longtemps dirigé une équipe de recherche sur l’histoire textuelle de la sorcellerie à l’ENS de Fontenay aux Roses
      Nathalie Coilly, conservatrice à la Bibliothèque nationale de France, responsable des incunables
      Jean-Michel Sallmann, historien, professeur d’histoire moderne à l’université de Paris Nanterre
      Arlette Farge, historienne du 18e siècle, directrice de recherches au CNRS
      Jacob Rogozinski, philosophe, professeur à l’université de Strasbourg

    • Ah oui merci @mona et @intempestive, l’image est incroyable, entre sensualité et horreur.
      Je témoigne que c’est toujours d’actualité de traiter les femmes de sorcières dans les campagnes françaises dès qu’elles dérangent l’ordre moral étriqué ou qu’elles sont considérées étrangères ou étranges.
      J’en parlais hier avec une pote partie vivre dans l’Aveyron dans les années 70 avec des amis. Le simple fait de mettre des bougies sur la table du diner dans le jardin permettaient aux voisins de décréter qu’ils y organisaient des messes noires.
      De mon côté, j’ai élevée ma fille dans un village des corbières de moins de 100 habitants où j’avais un potager avec des plantes médicinales, elle m’a dit dernièrement qu’on nous appelaient les sorcières. (d’autant que nous avions une ruine que les gens du coin disaient hantée) On a eu droit à une guerre d’usure jusqu’à devoir quitter les lieux suite au caillassage par les enfants de ma môme et une copine au bord de la rivière où personne n’a jugé bon d’intervenir.

    • @touti Incroyable tes histoires... Mais à l’expo sur les sorcières au musée de la poste il y a quelques années j’avais été très surprise de voir des intérieurs de paysannes-sorcières reconstitués qui dataient des années 1950-1960, si je me souviens bien !

  • Mon inconscient me laisse en rase campagne
    J’attendais pourtant la suite du feuilleton freudien
    Et que vais-je raconter à McEnroe mardi prochain ?

    Café silencieux
    C’est bien aussi
    Regard au loin

    Échange de blagues
    Avec Émile
    Veiller sur son moral

    Émile parti
    Je monte dans ma chambre
    Et déballe le tableau de Martin

    Je décroche mes deux photographies
    Du Jour des innocents
    Et j’accroche Marie-Louise de Tassis

    Marie-Louise de Tassis
    De Van Dyck
    Réinterprété par Martin

    J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Je travaille sur les épreuves de Raffut
    À cheval sur deux chaises

    J’emmène Zoé au BDP
    Rizoto pour Zoé
    Mezzé pour mézigue

    Avant qu’on nous serve
    Je donne le début de Raffut à lire à Zoé
    Elle rit de temps en temps, bon signe !

    Et surtout
    Elle confirme
    C’est lisible par elle

    Café
    Retour
    Rangement

    Dans l’attente d’une nouvelle rasade
    De coquillettes de Mathilde
    Je travaille à mes #Flux_détendus_

    Presque un an que je ne travaille plus
    Ni en photographie, ni même à quoi que ce soit
    De numérique. Rouillé. Et indifférent, presque

    Faisant du tri dans mes images
    Je remarque que je n’ai même pas regardé
    Mes photographies des dernières vacances cévenoles !

    De temps en temps
    Le changement de disques (de free jazz)
    Donne un répit au vieux photographe

    Je reçois des nouvelles de Corentin
    Les Montréalais entendront parler
    De Mon Oiseau bleu en août !

    Du coup
    Le connaissant
    Je prends les devants

    J’ai commencé à écrire
    Des tercets sur mon téléphone de poche
    Au cinéma pendant les réclames

    Au début
    Je n’avais
    Qu’une seule lectrice

    Quand elle est partie
    Je me suis senti amputé
    J’ai continué les tercets pour survivre

    Je les écrivais
    Au fil de l’eau
    Téléphone et bouts de papier

    Le soir
    Je rassemblais
    Les extraits

    Après un mois
    De cette collecte
    Je les ai copiés collés dans _seenthis

    Mon Oiseau bleu
    N’a pas de contrainte
    Mais beaucoup d’habitudes

    C’est souvent le récit du rêve
    Qui démarre la journée, ou pas
    Il n’y a pas de règle

    J’ai songé un moment
    En faire une très grande page html
    Mais je ne sais plus faire ce genre de choses

    Quand Mon Oiseau bleu
    Sera fini il rejoindra, tête-bêche
    Les Anguilles les mains mouillées

    Mais je ne sais pas
    Quand ce sera la fin
    De Mon Oiseau bleu

    J’attends le bon moment
    Pour cela
    Un signe, une fin. Naturelle

    Le moment
    De lâcher
    Prise

    Le
    Bon
    Moment

    Le moment
    Propice
    Pour

    Lâcher
    Prise

    F
    I
    N

    Fontenay-sous-Bois, le 18 mars
    En écoutant Downdating
    De Seijiro Murayama

    Fini ?
    Oui
    Fini !

    Mais alors
    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire de petits poèmes ?

    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire à propos de ces petites
    Et de ces grandes choses qui m’arrivent ?

    Des personnages
    Vont disparaître ?
    Psy, Ego, vous-savez-qui

    Je ne pourrais plus noter
    La grande intelligence de Sarah
    Les surprises d’Émile et les bons mots de Zoé ?

    Je ne pourrais plus
    Chanter les concerts merveilleux
    Ceux du Tracé provisoire et ceux d’ailleurs ?

    Je ne pourrais plus
    Écrire : « Comme dans (tel ou tel film)
    Tu vois ? »

    Je ne vais pas faire
    La chronique de la lecture hier
    Des poèmes de Jim Dine à Beaubourg ?

    Pas davantage
    Celle du concert de Seijiro Murayama
    À Sonic Protest à Sainte-Méry ?

    Et d’y croiser
    Lotus, Isabelle Duthoit
    Et Margaux ? Et d’y être heureux ?

    Pas même
    Je n’y crois pas, demain
    Le concert des Sex Pistols ?

    Merde
    Les Sex Pistols
    Ne seront pas dedans

    Non, il me suffira
    D’être heureux
    Et de ne plus l’écrire en somme

    #mon_oiseau_bleu

  • Un chat me saute sur le ventre
    Depuis le fait d’une armoire et rebondit
    Comme dans Les Cigares du Pharaon, tu vois ?

    Je donne une conférence de presse
    Avec Richard Avedon et Bart Parker
    A propos de La Nouvelle Photographie !

    Les
    Rêves
    Des fois !

    J’emporte Les Monarques
    Avec moi pour emmener Émile
    Chez le psychologue

    Au café turc où j’ai mes habitudes
    Le samedi matin, Phil repousse
    Efficacement le vacarme du café

    Bref échange avec le psychologue
    Et échange encore plus bref
    Avec Émile sur le chemin du retour

    Dans un magasin de chaussures
    Les illogismes d’Émile
    Et comment ils ne me froissent plus

    Parfois je me demande
    Si dans le traitement de l’autisme
    On n’irait pas plus vite en rééduquant les neurotypiques

    Rentré à la maison
    Je fais mon heure de guitare du soir
    Un peu avant de déjeuner, pas terrible

    Pourtant j’ai des idées
    Mais tellement peu d’aptitudes musicales
    C’est étrange de s’entêter

    Riz frit
    Enfants réjouis
    Je pars prendre le café chez Sophie

    Allant contre mon refus se sucrer
    Elle me tend la bouteille de ketchup©™®
    Sophie, quoi

    Je suis impuissant
    Face à son problème informatique
    Elle en paraît soulagée, elle me préfère auteur, je crois

    Face à sa bibliothèque
    Elle me demande une liste
    De mes dernières lectures, recommandations

    En souriant, elle me fait sourire
    Je note sur une demi-feuille
    Phil, Cadiot, Michon

    Deux fois né
    De Constantin Alexandrakis
    L’Étreinte, bien sûr

    Mais aussi
    Vincent Almendros, Un Été
    Le dernier Toussaint pour la route

    Je paye
    D’E. Adely ?
    Déjà lu ! La majeur

    Je sèche un peu
    Esprit d’escalier
    Avant de descendre son escalier

    Rentré à la maison
    Je lui envoie un mail
    Rien d’Emmanuel Venet

    Nous allons marcher
    Avec Emile et Zoé
    Tour de Fontenay par le haut

    Nous mangeons notre goûter
    En dominant le Val-de-Marne
    Depuis le parc de la Matène

    Avec Zoé
    Nous faisons une blague à Émile
    Émile à peine déconcerté

    Avec Émile
    Nous faisons une blague à Zoé
    Hilare

    Je prépare un tiramisu
    Pour demain
    En exhumant un vieux disque d’E. Weber

    Soupe
    Et
    Quenelles

    Burn after reading
    Des Frères Coen
    Il est bon de rire avec ses enfants

    Plus tard
    Sarah rentre avec Satoko
    Et Madeleine. Bref échange

    #mon_oiseau_bleu

  • Je conduis les derniers lacets
    Qui me séparent d’un village escarpé
    Dans les Pyrénées catalanes

    Dans ce petit village
    La maison du père d’une amie
    Récemment décédé

    J’aide mon amie
    À vider la maison de son père
    Notamment la pièce du haut

    La pièce du haut n’est accessible
    Qu’avec une échelle escarpée
    Mon amie a le vertige

    C’est pour cette raison
    Que je viens de Paris
    Dans les Pyrénées, pour l’aider

    Je découvre que le père de cette amie
    N’est autre que Johnny Hallyday (trois « y »)
    Je suis tenté de lui voler une guitare

    Ah jouer de la guitare électrique
    À la Fred Frith (avec trois « f »)
    Sur une ancienne guitare de Johnny !

    Dans la chambre du père
    Les photographies sont en fait
    Des hologrammes qui s’animent

    L’hologramme d’un jeune Johnny
    Qui ressemble à Stephen Stills (même époque)
    Répond à une interview dans un anglais fameux

    L’hologramme du jeune Johnny
    Tient des propos
    Dignes de Guy Debord (même époque)

    Dehors la neige
    A remodelé
    Le paysage

    La neige n’adoucit pas les mœurs
    Échanges amers-amers
    De messages textuels de téléphone de poche

    Pas grave
    Café
    Free jazz

    Je reçois un mail transmis par J.
    Dont le titre de conférence
    Me fait hurler de rire. McEnroe et moi

    McEnroe et moi
    Comprenne
    Qui pourra

    Je retarde le moment
    De la plongée en apnée
    Dans les papiers

    Toujours étonnant pour moi
    De constater après-coup
    Que les papiers ne sont jamais loin

    Pâtes aux sardines
    Longtemps que je n’en avais
    Pas cuisinées. Trop mangé

    Les rues de Fontenay
    Sont méconnaissables
    Pas une voiture, pas un bruit

    Pas une voiture, pas un bruit
    On dirait un mois d’août
    Enneigé

    J’ai pris bien trop de marge
    Je tente de profiter d’une heure
    De promenade dans Paris enneigé

    Mais le cœur n’y est pas
    Comment pourrait-il en être
    Autrement, rue de Rennes ?

    Je signe
    En quatre exemplaires
    Le document le plus important de ma vie

    Sortant de chez mon conseil
    Je ne me sens pas très bien
    Et ce n’est pas gabegie de sardines

    Je passe prendre Zoé
    Seule qui s’ennuie
    Sarah révise puis s’accorde de la luge

    Je trouve une nouvelle piste
    Dans Frôlé par un V1
    Efficace chasseur de fantômes

    Je polis
    Mon anguille
    De cette nuit

    Je tente une nouvelle expérience
    De guitare électrique
    Je détruits des trucs affreux

    http://desordre.net/bloc/contre/sons/bush.mp3

    Zoé interloquée
    Je lui explique ma démarche
    Avec Kate Bush

    Elle pouffe de rire
    Devant les chorégraphies
    Et costumes très années septante

    Puis : tu ne voudrais pas
    Que je te filme en train de danser
    La même chorégraphie ?

    Un quinquagénaire obèse
    Meurt d’une crise de rire
    Dans son pavillon de banlieue

    Mais quels rêves
    De Wuthering heights
    Vais-je faire cette nuit ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Je ne peux pas dire
    Que je n’ai pas fait de rêve
    Mais sans force pour les noter

    Je prépare un petit déjeuner
    Autunois, viennoiserie, pain frais
    Avocat et omelette de Chicago (Leo’s)

    On rit beaucoup
    À propos
    De mon nouveau talent scénique

    Des remarques
    Critiques
    Aussi. Confiance

    On file à Garches
    Anniversaire de mon père
    Saumon à l’unilatéral

    Je sens sur moi
    Une fatigue
    Très inhabituelle

    De retour à Fontenay
    Je marche un peu avec Émile
    Froid mordant qui fait du bien

    Je m’applique
    Sur les objets
    De mes mails

    Hâché mais chouette
    Chinois
    Chanteur

    Jouer d’un instrument de musique sans en faire
    Conséquences françaises
    Injustice en librairie

    Raffut (gros)
    Sales gosses
    La capacité de t’étonner

    Inviter tous ses amis le même soir
    Autre occasion
    Puissance invitante

    Franco japonaise
    Mon ampli encore chaud
    Wit’s ends

    Je fais des crêpes
    Pour attirer Satoko
    Un dimanche soir : ça marche

    Visite de Yuka
    Qui s’étonne de voir Satoko
    Entrer comme chez elle à la maison

    Mes crêpes sont englouties
    Sourire des enfants
    Epuisé je vais me coucher

    #mon_oiseau_bleu

  • J’ai refait un vieux rêve
    Celui d’une boîte dans laquelle
    Je cuisine des images projetées

    https://www.youtube.com/watch?v=u3PwFDlNUjg

    Petit déjeuner silencieux
    Puis l’envie d’un café-fenêtre
    Garth Knox m’emmène. Loin

    Marché gris
    Manque d’inspiration
    Répétition des légumes d’hiver

    Humeur morose
    Lumière grise
    Et saleté dans la cuisine

    Je monte dans ma chambre
    Tire le rideau, m’isole, allume un peu
    Travaille

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/bowie.mp3

    Hier Lester Bowie
    Aujourd’hui Monk
    Demain ?

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Pâtes sur le pouce
    Submergé par la fatigue
    Je m’endors comme une pierre

    Rêve de sieste
    Anormalement
    Développé

    De petits androïdes aux tailles réduites
    Mais qui encouragent et conseillent
    Leur propriétaire du matin jusqu’au soir

    Applications surprenantes chez les comptables
    Plus prévisibles pour les ouvriers à la chaîne
    Et décervelantes pour les auteurs

    https://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8&t=332s

    J. n’a pas le moral
    Et me demande de lui raconter une blague
    Je lui envoie l’url d’une conférence gesticulée de Lepage

    Je passe deux bonnes heures
    A tenter de mettre en forme
    Mon rêve d’androïdes encourageants

    Je vais me promener une petite heure
    Temps gris, un coup de téléphone gris
    Depuis les fenêtres d’un café du rugby à la TV

    Je rencontre un voisin
    Dont je sais un peu le combat
    Nous échangeons

    Dans les rues de Fontenay
    Je passe devant deux maisons
    Dont j’aimais le désordre. Disparu

    Rentré à la maison
    Une tasse de thé
    Et je m’y mets

    Un peu de ménage
    Un peu de rangement
    Un peu de cuisine

    Pendant que les tomettes sèchent
    Après la caresse de la wassingue
    Je joue un peu de guitare

    Les enfants rentrent
    Tous les trois de bonne humeur
    Quelques échanges vifs au dessert

    Ils ont grandi
    Je quitte la table pour écrire
    Il et elles débarrassent et font la vaisselle

    La sieste de cet après-midi
    N’a pas lavé le fond de fatigue
    J’éteins et me laisse enfoncer dans la nuit

    #mon_oiseau_bleu

  • Je cherche une tombe
    Dans un cimetière
    Des jeunes font de mauvais calembours

    Je me fais un café
    Aussi silencieusement que possible
    Et je me mets au travail

    Petit-déjeuner
    Cafés
    Go !

    Contretemps à Thoronet
    L’église catholique a privatisé
    L’abbaye pour une histoire de messe

    Nous partons déjeuner à Carcès
    Où tout est fermé, presque
    N’était-ce un petit restaurant saïgonnais

    Le Bar de l’Avenir
    Est fermé
    Jusqu’à une date inconnue

    Tandis que nous faisons route
    Sur mon épaule, prisonnier de la voiture
    Se pose un tout petit roitelet triple bandeau

    De retour à l’abbaye du Thoronet
    On se friterait presque avec un chauffard :
    Le prêtre qui invoque l’excuse du surmenage

    Daniel : « C’est remarquable votre conduite !
    Prêtre : « quand on a célébré pendant quatre heures
    On a des excuses ! » Moi : « on vous croit sur parole ! »

    Bien que l’art cistercien
    N’ait jamais été ma tasse de thé
    Il faut reconnaître, Thoronet

    Je m’interroge sur la résonnance
    Des personnes qui m’accompagnent
    Quand je vois des œuvres, ici Daniel au Thoronet

    Au printemps, Cy Twombly avec B.,
    Avec @touti, avec Daniel, mes filles
    Et vous savez qui, autant de résonnances

    Et seul
    Aussi
    Une fois

    Du coup dans la compagnie de Daniel
    C’est comme si je comprenais, enfin
    Que l’art cistercien est affaire de proportions

    De proportions
    De volumes
    D’espace

    Et du coup
    Non mais quoi ?
    Je prends des photos !

    Le miracle du Thoronet
    Je recommence à prendre
    Des photographies, plein en plus !

    Pendant des années je me suis ennuyé
    Devant des architectures cisterciennes
    Leur reprochant l’absence de tête de chapiteaux

    Puis tout d’un coup
    Je voudrais de nouveau revenir
    A Fontenay, Senanque …

    Nous terminons l’année regardant
    Les dernières lumières de l’année
    En marchant dans le lac à sec

    En bon supporteur de l’ASM
    Je pisse dans l’eau en espérant
    Qu’un jour les joueurs du RCT en boivent

    L’année 2017, quelle année
    Ses joies ses peines
    Ses joies surtout, son plaisir même

    Et ce sont les dernières lumières de l’année
    Qui jouent avec les reflets du fond du lac
    Et si je sortais la tête hors de l’eau ?

    Nous faisons un crochet par Cotignac
    Ses falaises comme des coulures de cire
    Comme les pochettes de disques de Yes

    On boit un café et un ballon
    En terrasse
    Et on s’enrhume

    Nous revenons au domaine
    Par des routes sombres
    Des chauffards maintiennent la tradition locale

    Un prêtre de notre connaissance
    Célébrera sans doute
    L’office de leurs funérailles

    Caviar de pois chiches
    Galettes, fusilli au pistou
    Salade de fruits et cacao

    Vers minuit j’envoie quelques messages
    À mes enfants
    Avant de mettre la viande au torchon

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis invité à Dijon
    Pour en découdre
    Avec Éric Chevillard

    Échange à fleurets mouchetés
    Chacun assis
    Dans des fauteuils à oreilles

    Marché ensoleillé
    Quelques fruits, des légumes
    Et des blancs de poulet

    Je reprends peu le récit de mon rêve
    De cette nuit, tellement évident
    Tellement éclair, aucun effort à faire

    En revanche pour ce qui est de remettre
    De l’ordre dans la maison
    Les forces en présence sont fluctuantes

    Poulet au caramel
    Nouilles sautées
    Clafoutis aux poires

    Passage glissant entre le Jurançon
    Gouleyant en diable
    Et le Haut Médoc nettement plus sec

    Mais on s’habitue à tout
    Cafés
    Explications à propos de photo

    Si un jour on vous explique
    Le contexte politique de Montreuil
    Vous comprenez, on vous a mal expliqué

    Si un jour on vous explique
    Le contexte politique au Liban
    Vous comprenez, on vous a très mal expliqué

    Si un jour je vous explique
    Un truc en photo, si vous comprenez
    C’est que vous n’avez rien compris !

    Avec Émile on fait notre tour de Fontenay
    À l’envers de notre habitude
    C’est comme un nouveau pays

    On passe par la boulangerie
    Je fais un chocolat chaud pour tous
    Toutes et tous en fait

    Quelques parties avec Émile
    Un peu de lecture, deux fois né
    Dîner de restes, je finis le verre de Julien

    Boire dans le verre d’un ami
    C’est connaître ses pensées ?
    Aller voir Thelma sur son conseil

    Thelma
    De Joachim Trier
    Figure de l’oscillation

    #mon_oiseau_bleu

  • Pour faire plaisir aux enfants
    J’adopte
    Deux bébés tyrannosaures

    «  ? Papa réveille-toi, c’est l’heure
    Qu’est-ce que tu as-tu es tout agité
     ? Je rêvais que j’étais en train de jouer au football ! »

    Je dépose Zoé à sa commission
    Hier elle était interviewée
    Le sérieux de cette adolescente !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave.mp3

    Retour à la maison
    Je mange mon petit déjeuner
    En écoutant Nick Cave

    Je monte dans ma chambre
    Café et Nick Cave
    Et je reprends mon récit de football

    Mon plaisir chaque matin
    Chercher la paire d’images
    Pour aller avec Mon Oiseau bleu

    Découpeuse / Découplé / Découpoir /
    Découpure / Découragé / Décourageant, ante /
    Découragement / Décourager / Décourageur, euse /

    Découronnement / Découronner / Décours /
    Découru, ue / Décousure / Découvert
    (À) Découvert / Découverte / Découvrable

    Découvreur / Découvrir / Décramponner /
    Décrapouiller / Décrassage et Décrassement/
    Décrasser / Décrassoir / Décréditement /

    Décréditer / Décrêpage / Décrêpeler /
    Et Décrêper / Décrépit / Décrépissage
    Décrépit, ite / Décrépitation / Décrépiter /

    Décrépitude / Decrescendo / Décret /
    Décrétale / Décréter / Décret-loi /
    Décri / Décrier / Décriminalisation /

    Décriminaliser / Décrire / Décrispation
    Décrisper / Décrochage / Décrocher /
    Décrochez-moi-ça / Décroiser / décroissance /

    Décroît / Décroître / Décrottage /
    Décrotter / Décrottoir / Décrue /
    Décryptage et Décryptement / Décrypter /

    Décrypteur, euse / Déçu, ue / Décuire /
    Décuiter / De cujus / Décullotage /
    Déculottée / Déculotter / Déculpabilisation

    Mon dictionnaire des synonymes
    Est resté ouvert hier soir
    En cherchant un synonyme à Découverte

    Matinée d’écrivain
    Après-midi de père de famille nombreuse
    Je ne sais ce qui est le plus fatigant

    Longue promenade
    Dans Fontenay et Nogent
    Avec Émile

    Une boulangère qui n’avait plus
    Vu Émile depuis dix ans
    Manque de s’évanouir

    Son pain est toujours aussi bon
    Dommage que ce ne soit pas
    La porte à côté

    Du coup je nous prépare
    Un goûter et c’est comme si
    Émile redevenait un petit garçon

    Papa je t’appelle pour te dire
    De ne pas t’inquiéter
    Je suis partie fumer de la drogue. Zoé

    Je constate la saleté dans la maison
    Elle est habitée par des adolescents
    Dont le père est un auteur un peu occupé là

    Le plaisir que je prends à écrire
    Ma propre nécrologie dans Fantômes
    J’en écris même deux différentes

    Dans l’une je suis un artiste incompris
    Et toujours en retard d’une rame
    Et dont on ne sait que faire du travail post mortem

    Dans l’autre
    Je prends le maquis
    Contre le gaz de schiste

    Dans les deux,
    Je meurs suicidé et centenaire
    Et dévoré par les sangliers

    Lasagnes aux épinards
    Et à la mozzarelle
    Compote de pommes

    Monuments men
    De George Clooney
    Avec Émile et Zoé

    Je lance une machine à laver
    Je fais la vaisselle
    Et je me remets au travail

    Il arrive de temps en temps
    Que la profusion de mes corrections
    Me décourage et que je préfère lire

    #mon_oiseau_bleu

  • Après un passage à tabac
    Je rampe de la Croix de Chavaux
    À Fontenay (rêve perturbant)

    Je dépose Zoé au collège
    Puis fonce au travail
    J’ai oublié mon téléphone

    Retour à la maison
    Je trouve mon téléphone de poche
    Je retourne au travail, j’ai oublié mon badge

    Retour à la maison
    Je retrouve mon badge
    Je retourne en open space

    Je m’interroge
    A propos de ma servilité
    Pourquoi n’avoir pas abandonné ?

    Dans mes poches jeudi matin, un ticket de théâtre
    Une contremarque pour un spectacle de danse, une entrée au stade
    Un billet de concert, un ticket de cinéma et un reçu de librairie

    Un matin d’août 1996, j’ai pris un taxi à Dublin
    Pour aller à l’aéroport, j’ai pris l’avion pour Londres
    A Londres le métropolitain, puis le train pour Portsmouth

    Le lendemain matin, j’ai pris le bateau pour le Havre
    Puis j’ai conduit jusqu’à Paris pour passer prendre Sandy
    Et nous avons ensuite conduit jusque dans les Cévennes

    Arrivé au Bouchet de nuit
    J’ai levé les yeux au ciel, étoilé, comme seulement là
    En deux jours. Sans navette spatiale

    À la recherche
    Du troisième
    Point de fuite

    Un projet de film
    Documentaire
    Court-métrage

    Trois pages de description
    De ce qui pourrait rester
    À jamais un projet

    Mais
    Déjà
    Un texte

    Au restaurant d’entreprise, la mousse au caramel
    Peut-être l’un des meilleurs desserts
    Que je n’ai jamais mangé, est-ce possible ?

    Même l’omelette norvégienne
    En colonie de vacances
    À Villard de Lans ? Peut-être pas

    Je file au collège, rendez-vous avec la professeure de Zoé
    Toujours étonné de pouvoir redevenir un parent
    Au milieu d’une journée d’ingénieur-informaticien

    Elle s’étonne un peu
    Quand même que je dispose
    De telles notions de cartographie

    Ben vous n’êtes pas abonnée
    Aux fils de @fil, @reka, @odilon
    Et de @visiocarto ? Vous devriez !

    Retour dans le bocal
    Comment rédiger une demande
    De tests de performance ? Oui, comment ?

    J’aimais mieux
    Les problèmes de mémorisation
    De cartes de Zoé

    Puis réunion mensuelle d’équipe
    Où en es-tu de tes sujets ?
    Ben oui, où en suis-je ?

    J’aimais mieux
    Aider Zoé à définir une stratégie
    Pour ne pas être débordée par ses contrôles

    REFTEC, je prends le sujet
    Test de perf sur PREPROD, en cours
    Injection en masse, tu passes le bébé

    Je crois
    Que j’ai davantage d’aptitudes
    À être un parent d’élève

    Je rentre essoré comme pas souvent
    J’aurais besoin d’un câlin, dis-je
    À mes enfants hilares

    Je me demande
    Si je ne préférais pas ramper
    Comme dans mon rêve de cette nuit

     ? Qu’est-ce qu’on mange ?
     ? Du caca ?
     ? On en a déjà mangé hier soir

     ? Bon alors un gratin
    De patates douces ?
     ? Tu vois quand tu veux

    Faute d’amour
    D’Andrey Zvyagintsev
    Quel film !

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    On voit un enfant sous une couette
    La couette a le même motif que celle de mes enfants

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    Des parents se téléphonent
    Leurs téléphones sonnent comme chez nous

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    Des employés en open space
    Font des parties de réussite subrepticement

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    Les personnes font défiler
    Le monde d’un simple mouvement du doigt

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    Les décors d’un film ressemblent aux
    Photographies de friches post soviétiques vues sur internet

    Le monde a changé, aujourd’hui dans un film russe
    Hommes et femmes baisent
    Comme dans les films pornographiques du reste du monde

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Une femme enceinte faire l’amour

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Des obsédés du selfie dans tous les plans

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je ne verrai
    Pas une seule personne ivre, ou boire

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Une femme se faire épiler

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Des personnages aller sur Facebook

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Une femme demander à son téléphone :

    « Si je rêve qu’on m’arrache une dent
    Qu’est-ce que cela veut dire ? »
    Dans un film russe, le monde a changé

    Si on m’avait dit un jour
    Que dans un film russe je verrai
    Ce que finalement je vois tous les jours ici

    #mon_oiseau_bleu

  • Nuit hachée
    Nuit trouée
    Nuit sans rêve

    Mes cours à l’université
    Sont chahutés
    Je suis ridiculisé

    La voiture ne parvient pas
    À monter la rue du ruisseau
    À Fontenay, elle redescend sans cesse

    En notant la date
    Pour les rêves de ce matin
    Non, septembre c’est déjà du passé ?

    Je dépose Sarah à la gare
    Je prends les informations
    Du Macron en veux-tu en voilà

    Le président Macron
    A tapé du poing sur la table
    Quel enfant mal élevé

    Le président Macron a tapé du poing sur la table
    Le président Macron a exigé que
    Le président Macron a obtenu

    Le Maréchal a dit, le Maréchal a fait
    Ils s’écoutent un peu à la radio ?
    Comme ça pour voir ?

    Et
    Pendant ce temps-là
    En Catalogne : si !

    Dans le journal aussi
    La disparition
    De Phil

    SMS de la cloison
    Béton armé
    Allegra

    À la terrasse du café
    Deux jeunes femmes travaillent
    Soi-disant à un spectacle : on n’entend qu’elles

    Ah mais ça c’est l’idée du siècle !
    Explose l’une. Vous avez trouvé
    Le remède contre le cancer ? risqué-je

    J’entame la deuxième relecture
    De Frôlé par un V1 (les Fantômes)
    Avec l’ardeur relative d’un alpiniste au pied du mur

    Pour me distraire
    J’imprime quelques pages des Anguilles
    À emmener pour la salle d’attente ce soir

    Ces derniers temps mon inconscient
    Me laisse un peu en plan
    À qui s’en plaindre ? À mon psy demain ?

    À mon travail, je fais le crocodile
    Immobile des jours, foudroyant
    Quand une proie imprudente…

    Aujourd’hui
    Le crocodile est sorti de l’immobilité
    Deux fois

    Sur le banc de l’école
    Je lis
    Jean-Philippe Toussaint

    En attendant que Zoé ne sorte
    Sur le banc de l’école
    J’éclate de rire à plusieurs reprises

    Dans la salle d’attente de la psychologue de Zoé
    Je dispose d’un bureau
    Sur lequel je travaille toujours très bien

    Je relis le début de Frôlé par un V1
    Passent autour de moi, me frôlent
    Psychologues, psychomotriciens, orthophonistes

    Émile nous a fait des pâtes
    Elles sont délicieuses
    Émile, Zoé et moi à table

    Une partie extraordinaire
    Avec Émile, répartition des pièces
    Hors norme, Émile gagne

    Rien à cacher de Marc Meillassoux
    Devrait être obligatoire
    Pour tout achat d’un ordinateur

    #mon_oiseau_bleu

  • Je repars aux Etats-Unis
    Je confie mes photographies
    À une amie

    Je ne suis pas d’accord
    Avec la traductrice allemande
    D’Une Fuite en Égypte

    Je dépose Zoé
    J’emmène Émile
    Je ramène Émile

    Sous une pluie fine
    Dans la voiture garée
    Je lis Made in China

    Je préfère quand le temps permet
    De lire dans le jardin
    Du psychologue d’Emile

    Je rentre
    Il fait gris
    La maison est sale

    Je me fais un café
    Je me fais des promesses
    Je m’octroie un petit temps d’écriture

    Saumon citron piment
    Carottes soja basilic
    Riz. C’est bon Papa !

    Laurence vient
    Je l’attends à Mairie de Montreuil
    Puis Croix de Chavaux

    Elle finit par emprunter
    Un téléphone de poche
    Elle à la gare de Fontenay

    Nous faisons assaut d’excuses
    L’une et l’autre, je me suis trompé
    Non, c’est moi. Amis depuis 33 ans

    La forêt de Notre-Dame
    Est bruyante, couloir aérien
    Compétition motorisée, sirènes

    Bruyante, certes
    Mais ensoleillée
    Et on y trouve des champignons

    Quelques cèpes
    Des pieds de mouton
    Des bolets bais

    L’odeur de forêt
    Dans l’évier
    Une feuille de chêne

    Les poumons pleins
    D’un autre air
    Je retourne travailler, un peu

    Je retourne travailler, un peu
    Je retrouve mes Anguilles
    Et mes Fantômes

    Pieds de moutons
    Gnocchis au pesto
    Yaourt au miel

    Je regarde le Perce-neige
    Avec Emile et Zoé
    Quel film !

    #mon_oiseau_bleu

  • Martin entame une peinture rupestre
    Même pour ma rétrospective mon nom mal orthographié
    Ivre, je monte dans un bus de Moldaves

    Dès que j’ai fini
    De retranscrire mes rêves
    Ils disparaissent, entièrement

    Et pour ne pas aller de bon matin
    Sur Internet, je cherche
    Un renseignement dans mes livres

    Passe une femme dans la rue
    Qui parle fort au téléphone
    Je sais tout de son travail où elle va

    Un nouveau truc que je fais
    J’arrive aux rendez-vous à l’heure
    Et plus en avance : Sarah et moi synchrones

    À L’Industrie
    Un café allongé avec un verre d’eau
    Pour Sarah, un crème pour moi

    Russie
    Cévennes
    Bretagne

    Les échanges avec Sarah
    Quel bonheur !
    Et quelle profondeur !

    Je passe embêter Tiffanie
    Scènes de guerre chez Inculte
    Jerusalem, tremblement de terre

    Je repars avec deux sacs de toile pour les filles
    Un exemplaire de Jerusalem-pas-ma-tasse-de-thé
    Et deux exemplaires de l’Étreinte

    Retour à la maison
    Mail comminatoire
    Clafoutis aux poires

    http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3

    Ménage et cuisine
    En écoutant Zappa comme un adolescent (fort)
    Je reçois ce soir ma livraison de miel cévenol

    Je trouve même le temps
    De travailler un peu
    Dans le garage

    http://www.desordre.net/musique/monk.mp3

    Monk
    Plays
    Ellington

    Thelonious Monk
    Oscar Petitford
    Kenny Clarke

    J’entame, retors
    La lecture
    De Jerusalem d’A. Moore

    Ça a dû demander
    Un peu de travail
    De traduire ça

    Le montant des chèques
    Que je paraphe en ce début d’année
    Scolaire me donne le tournis

    Quiche aux légumes
    Et fourme d’Ambert
    Salade et clafoutis

    Vingt-et-un
    Pots
    De miel

    Amusant de discuter avec Catherine
    De quelques problématiques propres
    À la vallée de la Cèze, à Fontenay

    Les vingt premières pages
    De Jerusalem allaient me laisser
    Sur le bord, quand tout d’un coup…

    Et quel genre de rêve fait-on
    Quand on lit le rêve d’Alma
    Avant de se coucher ?

    #mon_oiseau_bleu