company:herodote.net

  • Dunkerque : Nolan, l’art au détriment de l’histoire - Le Vent Se Lève
    http://lvsl.fr/dunkerque-nolan-grandiose-detriment-de-lhistoire

    A part un personnage de resquilleur qui tente de prendre le large, à l’anglaise, avec un uniforme volé de la British Army, les Frenchies ne sont là qu’au début et à la fin. Une présence en forme d’alibi. « Je suis innocent puisque vous voyez bien qu’on les aperçoit, là, les grenouilles, à 3 minutes 40. » Perverse dédicace, quota indigne. Ultime et honteux retournement, c’est même l’amiral anglais qui décide finalement de rester sur la jetée pour aller récupérer encore d’autres Français. On croit rêver, quand on sait que 16 000 soldats français sont morts pour défendre la ville, que 123 navires français ont été coulés, que Dunkerque a été détruite à 90% !3 Accueillant avec les honneurs les 140 000 soldats français et belges évacués, le peuple anglais avait été en son temps moins ingrat. Un journaliste du Monde a parlé de « cinglante impolitesse » pour qualifier cet oubli.4 Indélicatesse impardonnable, pourrait-on ajouter.

    • Lors d’une interview à la radio le 15/07, la veille de la projection à Dunkerque, Nolan disait (en gros, je n’arrive pas à trouver un podcast, je ne sais même pas sur quelle radio c’était, mais je suis sure de l’avoir entendu) « "Dunkerque", c’est une histoire anglaise, qui se passe en France et qui a nécessité un budget Hollywoodien. » Pas surprenant donc que l’on parle peu des français dans le film.

    • The Dunkirk spirit: how cinema is shaping Britain’s identity in the Brexit era | Film | The Guardian
      https://www.theguardian.com/film/2017/jul/20/dunkirk-spirit-british-film-brexit-national-identity-christopher-nolan

      You can’t blame Christopher Nolan for Brexit. The director was halfway through making Dunkirk, his new war epic, when the EU referendum took place last June. But if the leave campaign had wanted to make a rousing propaganda movie to stir the nation, it couldn’t have picked a better subject matter. Dunkirk has got it all: Britain standing alone against the world, our manufacturing superiority prevailing, the nation coming together – all in a literal effort to get out of Europe. If he had got the film together a little earlier, perhaps Nigel Farage wouldn’t have needed to cite Independence Day in his morning-after victory speech.

      The Dunkirk analogy has already been trotted out by leave campaigners, of course. Last February, for example, three months before she (wrongly) claimed that Britain would be powerless to prevent Turkey joining the EU, Tory minister Penny Mordaunt wrote an opinion piece for the Daily Telegraph titled “The spirit of Dunkirk will see us thrive outside the EU”. “In our long island history, there have been many times when Britain has not been well-served by alignment with Europe,” she wrote. “When Britain stood alone in 1940 after the defeat at Dunkirk, we were cut off and ridiculed. True leadership sometimes does feel isolating. Yet we have never suffered for it. We are resourceful; we are well connected; our brand is strong in the world.

      Never mind that Britain didn’t actually stand alone at that precise point during the war. Or that Winston Churchill favoured “indissoluble” union with an as-yet undefeated France. Or that by standing together with our European neighbours over the past 40 years, we have avoided another Dunkirk. This is the Brexiter version of British identity in a nutshell: proudly isolated, independent, not European, and “strong in the world”. And to be clear, this is primarily English identity we are talking about, given that a majority in Scotland and Northern Ireland voted to remain.

  • Idéologues et militants du social chauvinisme
    http://mondialisme.org/spip.php?article2320

    Idéologues et militants du #social-chauvinisme :
    de #Jean-Claude_Michéa au #Parti_de_Gauche,
    de #Marianne à #ATTAC, de #Politis au #PRCF,
    de #Frédéric_Lordon au #Monde_diplomatique ,
    d’#Emmanuel_Todd au #MPEP et au #PCF...

    PRESENTATION : Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale… Aujourd’hui on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez

    – des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès , les équipes du « Monde diplomatique » et de « Politis », à gauche mais aussi les mêmes arguments nationalistes chez des républicains de droite, Taguieff, Finkielkraut, etc.)

    – et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, MPEP, etc.).

    Les membres de cette mouvance :

    – critiquent « l’oligarchie » (vieux concept d’extrême droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ;

    – ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME « bien de chez nous ».

    Pour ce faire, ils s’affublent d’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.

    Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les Etats européens ne fait qu’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

    Télécharger le PDF : http://mondialisme.org/IMG/pdf/ideI_ologues_et_militants_du_social_chauvinisme-2.pdf

    Une première version de ce texte a été diffusée sous forme de brochure aux #Journées_iconoclastes de Toulouse, organisées par la #CNT-AIT les 29, 30 et 31 mai 2015, et a servi de base à une intervention orale évidemment plus brève ! Cette seconde version est plus longue ; de nombreuses citations y ont été ajoutées afin d’illustrer certaines affirmations du texte initial et aussi de tenir compte des discussions et critiques qui ont suivi l’exposé. Un grand merci aux camarades de la CNT-AIT et à l’équipe d’animation du squat de #La_Chapelle pour leur accueil chaleureux !

    Lire aussi l’article paru dans dans @anarchosyndicalisme ! n°145 :
    http://seenthis.net/messages/385722

    • J’adore les arguties fumeuses des faux-zintellos qui nient la réalité : l’ « oligarchie, un concept d’extrême-droite ». Ben voyons. Il suffit pourtant de prendre n’importe quel dictionnaire pour trouver une définition de l’oligarchie (qui remonte au minimum à la république romaine). Même que Bertrand Badie de Sciences-po utilise ce concept. Si, si.

      C’est typiquement ce genre d’article de bien-pensance qui empêche de penser et de mobiliser des idées efficaces face à cette mondialisation ultralibérale. Article d’idiots utiles. Ou de salauds à la solde. Au passage, je suis étonné qu’ils n’aient pas vomi sur Alain Soral...

      L’oligarchie est pourtant le problème n°1 de la société actuelle, avec la concentration économique. Sans compter la journaloperie de la presse mainstream. Les éditocrates (de Rioufol à Leparmentier en passant par Quatremer et Joffrin) éructent dans tous leurs torchons exactement la même sous-pensée formatée.

      Bien sûr qu’il faut renverser cette oligarchie. On pourrait les cueillir presque tous en une seule fournée le soir du dîner de cons mensuel du Siècle. Avec des camions Molotova qui cerneraient les rues alentour.

      A oui, avec ce que je viens de dire : il manque aussi un petit couplet des pseudo-zinellectuel contre le « conspirationnisme »... C’est très à la mode en ce moment chez la crasse parisienne qui se prend pour l’élite de la nation « alors qu’ils n’en sont que la merde », comme disait Lénine.

    • Voici l’extrait où il est question du concept d’#oligarchie et de la critique de ses usages de l’extrème gauche à l’extrème droite, ce qui réjouira @rodolphe puisqu’il y est question d’#Alain_Soral, mais pas de conspirationnisme, désolé !

      Parmi les "dix points politiques communs entre les social-chauvins" :

      9) La dénonciation des « grandes féodalités économiques et financières » qui contrôlent l’économie » (programme du CNR), d’une prétendue « oligarchie », des « élites nomades », des « élites mondialisées », des « élites déterritorialisées », d’une « hyperclasse des banques et des multinationales », ou des 1% (ce dernier thème est repris par Todd) qui exploiteraient les « 99% » de la population.

      Ce que Mélenchon résume en déclarant : « Il y a l’oligarchie d’un côté et le peuple de l’autre(55). » « C’est le peuple qui doit décider pas l’oligarchie(56). » Même s’il a proposé récemment de remplacer le terme d’ « oligarchie(57) » par celui de « caste » , on est toujours dans le même registre : « La critique de la caste c’est plus performant que de dire l’oligarchie qui est un mot en trois syllabes (...). Ce qui compte c’est d’être le peuple, être dans une nouvelle manière d’organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l’oligarchie. »

      Todd est sur la même longueur d’onde : « On est passé en régime oligarchique » ; le journal Le Monde est une « composante de l’oligarchie » (Europe I, avril 2015) ; « L’oligarchie s’assoit sur le suffrage universel » (Herodote.net, mai 2014).

      Cette expression est employée par l’extrême droite, par les social-chauvins et même par Castoriadis, donc elle est particulièrement floue. Pour ce qui concerne l’extrême droite, elle lui permet de faire l’impasse sur la division de la société en classes antagonistes, ayant des intérêts matériels inconciliables et d’opposer l’oligarchie au « peuple » . Riposte Laïque dénonce « l’oligarchie pseudo-républicaine » . Ce terme est très utilisé aussi en Amérique latine, à gauche et à l’extrême gauche, et va toujours de pair avec un appel à l’union nationale contre… « l’oligarchie » .

      En général « l’oligarchie » est, comme le dit Mélenchon, « une classe dominante sans patrie » : et il ajoute « les élites sociales françaises collaborent avec enthousiasme au dénigrement de leur patrie » . Encore et toujours, on retrouve cette idée que les exploiteurs ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

      C’est ainsi que Paul Ariès écrit dans Misère du sarkozysme : « Le sarkozysme serait-il la revanche des émigrés de l’Ancien Régime ? De Sarkozy le Hongrois à Balladur le Turc en passant par le prince polonais Poniatowski, cette “droite de droite” semble vouloir violenter l’histoire. » On remarquera ici, chez cet intellectuel de gauche, le même type de raisonnement que ceux du Front national, centrés sur les origines ethniques de ses adversaires politiques. Sans compter que ces appréciations xénophobes contiennent de multiples erreurs : la mère de Sarkozy est française, pourquoi donc tenir compte seulement de l’origine du père de Sarkozy sinon par xénophobie ? Les Balladur sont d’origine arménienne et non turque. Quant à Poniatowski, si j’en crois la notice Wikipédia (au moins pour cela on peut leur faire confiance), « Par son père, il descend de Talleyrand (lui-même descendant de Colbert et d’Étienne Marcel), du duc de Morny — demi-frère et premier ministre de Napoléon III, ainsi que de l’impératrice Joséphine par sa fille Hortense de Beauharnais — tandis qu’il compte parmi ses ancêtres maternels Pierre-Paul Riquet, ingénieur français qui au XVIIe siècle traça le canal du Midi. » Pas mal pour l’arbre généalogique d’un « Polonais » selon Monsieur l’intellectuel de gauche Paul Ariès !

      Dans le même ouvrage, Ariès va encore plus loin dans le recyclage de deux thèmes classiques de l’extrême droite contre la gauche ( « parti de l’étranger », « cosmopolitisme » ) puisqu’il écrit que Sarkozy lutte « contre la conception française de ce que devrait être la droite » car il veut la transformer une force « néoconservatrice cosmopolite » . Selon Ariès, il y aurait donc une droite légitime et une droite illégitime parce que antifrançaise et cosmopolite. On croirait lire un article de Rivarol ou de Présent !

      Quant aux prestigieux et courageux signataires(58) de « l’Appel des résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 », ils n’ont apparemment tiré aucun bilan de l’échec de la politique préconisée par le Conseil national de la Résistance ; ils limitent leur critique du capitalisme mondialisé actuel à la « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie » et voudraient que nous entamions l’hymne de l’unité nationale entre les ouvriers et les patrons, entre les militants de tous les partis, pour une « démocratie, sociale et culturelle », totalement irréalisable en régime capitaliste.

      (55) - http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/09/il-y-a-loligarchie-dun-cote-et-le-peuple-de-lautre
      (56) https://www.lepartidegauche.fr/laradiodegauche/radiomedia/medias-c-est-le-peuple-qui-doit-decider-pas-oligarchie-j-melenchon-i
      (57)- Ceux qui douteraient que le terme oligarchie soit très connoté extrême droite pourront se reporter au site fasciste et aux écrits d’Alain Soral.
      (58)- Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutry. Cf. pages 183-185, Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui. Les Jours heureux, Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit, et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition , La Découverte, 2011.

      On lira aussi avec profit Le retour en grâce du mot « oligarchie » de @bernard Pasobrola
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article293

      Il faut donc être bien naïf pour croire que la démocra­tie représen­ta­tive, cette forme par­ti­culière de démocra­tie inventée par la bour­geoi­sie au mépris des formes com­mu­na­les assembléistes ins­taurées au cours de la première période de son his­toire, ait pu se passer d’oli­gar­chies, et que ses ins­ti­tu­tions aient pu être égali­tai­res. Ou même qu’elles puis­sent le deve­nir.

      (...)

      Le haro actuel sur ces oli­gar­chies dont cer­tains sem­blent décou­vrir l’exis­tence avec hor­reur, la désigna­tion démago­gi­que de ces cibles grossières, est-ce autre chose qu’une façon d’abuser de la crédulité du public et de tenter de sauver du désastre le représen­ta­tio­na­lisme éculé qui fait figure, aujourd’hui encore, de meilleur vec­teur de la sou­ve­rai­neté popu­laire ?

    • Oui, c’est bien cela : pour nier la nouvelle fracture de classe d’aujourd’hui (nomades de l’asphalte versus sédentaires qui vivent de leur travail - petits patrons, fonctionnaires utiles, ouvriers, employés), vous invoquez les clivages dépassés de classes.

      Vous tentez donc d’opposer les artisans aux fonctionnaires, comme ça pendant ce temps-là, l’oligarchie détourne la colère et continue de se gaver.

      Soral a raison. les trotskystes sont des idiots utiles.

    • J’en suis à la page 17, plus de la moitié donc, et je n’ai lu pour l’instant aucune citation permettant de prouver ce qui est reproché aux accusés. C’est un peu con quand on veut être un peu sérieux et rigoureux (pas besoin de style universitaire pour ça, juste être sérieux quoi).

      Un peu déçu donc, pour l’instant. C’est bien gentil de citer des communistes de 100 ou 70 ans avant, ou des méchants social-patriotes du siècle dernier (même si c’est très intéressant hein). Mais bon c’est pas ça qui va rendre crédible l’argumentation sur les contemporains listés au début. Bref, pas convaincant, mais je vais tenter de finir.

      Quant à arriver à mettre Michéa (quelque soit les critiques qu’on peut lui faire), dans une liste de gens qui (soi-disant) « prônent un capitalisme industriel », « la défense du nucléaire »… ben… WTF. :D

      À suivre…

    • Je crois qu’il y a une grande confusion dans ce débat à gauche entre analyse et stratégie : l’analyse nous montre que la nation, incarnée politiquement par l’État bourgeois, a été une nécessité du capital pour uniformiser le territoire sur lequel il circule. Il est en ce sens de même nature que l’#UE et tous les accords de libre échange. Je crois que la plupart des socialo-chauvin seront d’accord avec ça.

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).
      L’exemple de l’Amérique Latine est effectivement utilisé pour justifier ce choix. Cependant, ils oublient que ce sont des pays victimes de la colonisation et de la néocolonisation, mais aussi que Chavez ou Correa sont les enfants de la théologie de la libération et que leurs élections sont en partie dû à leur catholicisme. La France est, au contraire, un empire, la notion de nation n’a donc pas le même sens.

      Notons, par ailleurs, que les socialo-chauvins ne considèrent pas que que la souveraineté populaire puisse se diluer dans l’espace nationale, et s’opposent tout autant au #régionalisme. Les forces de l’ordre et leurs rôles dans la #démocratie bourgeoise sont également des impensés de cette idéologie. Un dernier point, la mode qui veut fermer les frontières pour lutter contre l’exploitation des travailleurs immigrés ne pensent une seule seconde à faire appel aux prolétaires de tous les pays pour s’unir et venir lutter chez nous contre les capitalistes.

      Par contre, les anarchistes ont bien du mal à trouver une stratégie qui permettrait de mobiliser autour de leurs idées, même ceux qui ont objectivement des pratiques anarchistes.

      Je me rends bien compte que mon propos va dans tous les sens, mais peut-être permettra-il de faire avancer le débat à gauche, en prenant soin de ne pas confondre analyse et stratégie.

    • Franchement un peu molle l’interview de @ballast (allez faut s’inscrire) : il n’y a que 5 questions, qui au final ne servent qu’à résumer dans une petite interview ce que l’on connait déjà de Michéa (y compris même juste dans d’autres interviews). Si, ya quand même la question sur l’État et la question sur le fascisme qui donnent quelques précisions en plus, ok. Mais sauf que pour moi clairement ça n’aurait dû être que de l’introduction ces 5 questions.

      Il balaie le « féminisme matérialisme » en deux phrases (deux), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (très bien), mais surtout sans JAMAIS évoquer le concept de dissociation-valeur de Kurz-Scholz qui se base sur… la séparation genrée justement. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même Le sexe du capitalisme hein. Donc là Ballast, ça aurait été pile le moment de lui poser la question et de le pousser un peu plus loin dans ce qu’il pense, et de le mettre face à ses contradictions, non ? M’enfin même… balayer ne serait-ce que Delphy comme si c’était acquis par son auditoire que c’était nul et non avenu, c’est juste insultant, et là aussi Ballast aurait dû dire quelque chose, répondre, demander des précisions, etc. Dommage donc, une interview où il cite la wertkritik qui aurait pu être intéressante si on l’avait vraiment questionné de manière contradictoire en face.

      (Bon tout ça aurait mérité d’être dit dans un fil à part dédié à cette interview plutôt que de polluer ce fil, désolé.)

    • @cazueladepolo

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).

      en écho avec

      quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

      voir le reste ici http://seenthis.net/messages/167677

  • Référendum grec, 5 juillet 2015 - Todd : « On assiste à la 3e autodestruction de l’Europe sous direction allemande » - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Todd_On_assiste_a_la_3e_autodestruction_de_l_Europe_sous_direction_alleman

    Ce qu’on a vu depuis 2011, c’est l’incroyable obstination des élites européennes – et notamment des élites françaises néovichystes (laissez « néovichystes » !) : mélange de catholiques zombies, de banquiers et de hauts fonctionnaires méprisants – à faire durer ce système qui ne marche pas. L’euro est le trou noir de l’économie mondiale. L’Europe s’est obstinée dans une attitude d’échec économique incroyable qui évoque en fait un élément de folie.

    Le tragique réel de la situation, c’est que l’Europe est un continent qui, au XXe siècle, de façon cyclique, se suicide sous direction allemande. Il y a d’abord eu la guerre de 14, puis la deuxième guerre mondiale. Là, le continent est beaucoup plus riche, beaucoup plus paisible, démilitarisé, âgé, arthritique. Dans ce contexte ralenti, comme au ralenti, on est en train sans doute d’assister à la troisième autodestruction de l’Europe, et de nouveau sous direction allemande (...).

    L’article du Soir est sous #paywall
    Emmanuel Todd : « L’Europe s’autodétruit sous la direction allemande » - lesoir.be
    http://www.lesoir.be/932378/article/debats/2015-07-09/emmanuel-todd-l-europe-s-autodetruit-sous-direction-allemande

    Pour le démographe et anthropologue français, l’Europe est en train de scissionner par le milieu : nord contre sud.

    Autres extraits dans Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/10/emmanuel-todd-une-autodestruction-de-l-europe-sous-direction-allemande_13

  • 12 août 1961 - Construction du Mur de la honte - Herodote.net
    http://www.herodote.net/12_aout_1961-evenement-19610812.php

    Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la République démocratique allemande (RDA) érigent une enceinte fortifiée sur la ligne qui sépare à Berlin leur zone, sous occupation soviétique, des zones sous occupation américaine, anglaise et française.

    Des policiers et des ouvriers dépavent à la hâte les accès routiers entre la zone d’occupation soviétique, aussi appelée Berlin-Est, et les autres zones, ou Berlin-Ouest.

    Ils tendent des barbelés, creusent des fossés et entament la construction d’un mur en béton. Dans le même temps, les liaisons ferrées sont aussi coupées.

    Dans les jours et les semaines qui suivent, à la stupéfaction du monde occidental, les autorités est-allemandes parachèvent le travail en murant les fenêtres et les portes des constructions situées sur la ligne de démarcation.....

    #12_Août_1961
    #mur
    #Berlin
    #histoire

  • Ordres honorifiques et décorations - Les honneurs et la gloire - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Ordres_honorifiques_et_decorations-synthese-1684-221.php

    « C’est avec des hochets qu’on mène les hommes ! » Ainsi répond en 1802 Napoléon Bonaparte à un conseiller d’État qui s’inquiète de ce que la Légion d’Honneur viole le principe révolutionnaire d’égalité.

    Disant cela, le Premier Consul s’inscrit dans une démarche vieille d’un demi-millénaire, la plupart des grands monarques ayant eu à coeur, dès la fin du Moyen Âge, de s’assurer à moindre coût, par des distinctions purement honorifiques, le dévouement de leurs serviteurs.

    Un substitut à l’allégeance féodale

    Aux alentours de l’An Mil, en Europe occidentale, le pouvoir monarchique se structure autour des liens de vassalité par lesquels les guerriers font serment de servir leur suzerain en toute exclusivité.

    À la fin du Moyen Âge, au XIVe siècle, ces liens s’affaiblissent du fait des allégeances multiples. Certains seigneurs prennent prétexte de ce qu’ils ont prêté serment de vassalité à plusieurs suzerains pour n’obéir ni aux uns ni aux autres.

    Dans le même temps, dans les châteaux, avec l’élévation du niveau d’instruction, on se prend de passion pour les récits épiques autour de Roland ou des chevaliers de la Table Ronde, qui mettent à l’honneur les vertus chevaleresques.

    Les souverains se saisissent de ce levier affectif pour s’attacher leur noblesse. C’est ainsi qu’en 1330, le roi Alphonse X de Castille et Léon fonde le premier « ordre de chevalerie » : l’ordre de la Bande (aujourd’hui disparu).
    Les grands ordres de chevalerie

    L’exemple espagnol est très vite repris par les autres souverains qui fondent à leur tour des ordres de chevalerie, avec des rituels et des attributs vestimentaires prestigieux ainsi que des grades, le plus haut étant celui de grand-maître de l’ordre, réservé au souverain, cela va de soi.

    Ces ordres précipitent la fin de la féodalité et l’avènement des États modernes, leurs membres, honorés pour leurs mérites, n’ayant plus de motif d’obéir à d’autres suzerains que leur roi.
    – L’ordre de la Jarretière :

    Le 23 avril 1348, le jour de la Saint Georges, saint patron de l’Angleterre, le roi Édouard III fonde le « nobilissime ordre de la Jarretière » (en anglais : Most Noble Order of the Garter). C’est le plus ancien ordre de chevalerie qui subsiste aujourd’hui.

    La jarretière est un ornement féminin qui sert à fixer les bas mais c’est aussi un équipement qui retient les jambières des chevaliers.....

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    « C’est avec des hochets qu’on mène les hommes ! » Ainsi répond en 1802 Napoléon Bonaparte à un conseiller d’État qui s’inquiète de ce que la Légion d’Honneur viole le principe révolutionnaire d’égalité.

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    #Ordres_honorifiques
    #décorations
    #honneurs
    #gloire

  • 18 juin 2014 - Régions ou départements ? - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Regions_ou_departements_-article-15.php

    Depuis un tiers de siècle, les élites parisiennes et les dirigeants régionaux voient dans la suppression des départements un remède miracle au mauvais fonctionnement de l’administration...

    La France souffre, paraît-il, d’un nombre excessif d’échelons administratifs. Le remède est tout trouvé : supprimons les départements et, mieux encore, réduisons le nombre de régions administratives.

    Archaïques les départements ? Créés le 15 janvier 1790, ils sont aussi vieux que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Serait-elle archaïque elle aussi ? Les Régions seraient-elles plus modernes ? Sans doute, puisqu’elles ont été créées en 1941 seulement, à l’initiative du Maréchal Pétain, qui avait la nostalgie des anciennes provinces, et se réfèrent aux Länder de notre grand voisin d’outre-Rhin, dans lequel notre classe dirigeante, aujourd’hui comme avant-hier, puise toutes ses références...

    Trêve d’ironie. De toute évidence, des réformes s’imposent dans le maillage administratif de la France du XXIe siècle. Reste à définir lesquelles...
    .......
    Indispensable réforme

    La Révolution a rationalisé les institutions coutumières héritées de l’Ancien Régime en créant les départements et les communes et en substituant l’allégeance à la Loi à l’allégeance au Roi. Ce « jardin à la française » a donné satisfaction pendant près de deux siècles.

    Le premier accroc est venu du régime de Vichy, qui a créé en 1941 des préfets régionaux, une façon de renouer avec les intendants de l’Ancien Régime. À la Libération, on a conservé ces régions administratives et, en 1982, on en a fait des collectivités territoriales à part entière, avec un conseil élu et des ressources propres. Il s’agissait tout à la fois de décentraliser l’Etat et de créer des échelons assez importants pour conduire des politiques économiques d’ambition européenne et bien ajustées au tissu local.

    Les choses auraient pu en rester là si l’exode rural n’était venu chambouler l’ordre hérité de la Révolution... En vidant les villages de leur jeunesse, il a eu raison du maillage territorial hérité du Moyen Âge avec son « monde plein (...) tel que, monté sur l’un des 130.000 clochers de la chrétienté latine, on en voit 5 ou 6 à l’horizon » (Pierre Chaunu).

    La grande majorité des 36.000 communes françaises ne comptent plus que quelques dizaines ou quelques centaines d’habitants mais conservent leur autonomie de gestion et un budget propre. Leurs conseillers municipaux, généralement des agriculteurs ou des fonctionnaires à la retraite qui touchent une modeste indemnité au titre de leur mandat, représentent les 4/5e des 600.000 élus que compte la France (un record européen).

    Trop petites, ces communes ne sont plus en mesure de résister à leur déclin. Mais du fait de l’influence de leurs élus sur leurs concitoyens, les gouvernants veillent à ne jamais les heurter. Les fusions de communes, sur la base du volontariat, échouent systématiquement. Et les intercommunalités, supposées remédier à leur taille insuffisante, se soldent par des doublons et des chevauchements de compétences plus coûteux les uns que les autres.

    C’est pourquoi, alors qu’il est devenu impératif de « reprendre en sous-oeuvre l’édifice entier pour en prévenir la ruine » (Calonne, 1786), l’on écarte d’emblée les communes, qui sont au coeur du problème, pour se concentrer sur les départements et les Régions. Au risque de créer une confusion qui n’aura rien à envier à celle de l’Ancien Régime......

    #découpage
    #régions
    #départements

  • Le peuplement de la France - L’immigration européenne avant 1914 - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Le_peuplement_de_la_France-synthese-1911.php

    Tout commence entre le Ve et le Xe siècles de notre ère - entre Clovis et Hugues Capet - quand émergent la France et les autres nations d’Europe occidentale sur les ruines de l’empire romain.

    À partir de l’An Mil, l’Europe occidentale n’a plus connu d’invasions extérieures. Les nomades turcs et mongols en particulier se sont arrêtés à sa périphérie.

    De la sorte, dans chaque seigneurie ou village, les habitants ont pu enraciner leurs coutumes dans la durée jusqu’à leur donner force de loi. En deux ou trois siècles a émergé un concept nouveau, l’État de droit, devant lequel s’inclinent les puissants comme les humbles. Ce fut la clé du progrès.

    Cet État de droit a été consolidé en France et en Angleterre par une monarchie forte et centralisatrice qui a donné naissance aux deux premiers États-nations de l’Histoire.
    Le grand brassage médiéval

    À partir de l’An Mil, l’Europe occidentale n’a donc connu aucune immigration significative. Il n’empêche que le Moyen-Âge a produit un immense brassage des hommes, des marchandises et des idées d’où est issue la civilisation européenne.

    La guerre en est l’un des aspects mais ce n’est sans doute pas le plus important. Les guerres féodales sont le plus souvent des « guerres privées » entre voisins : on se dispute un château, une terre ou des prisonniers de marque que l’on libère contre rançon.

    Les guerres majeures, conduites par le suzerain, sont quant à elles limitées à quarante jours. Chacun est pressé de rentrer pour éviter que son domaine ne lui soit enlevé par un rival pendant son absence....

    #immigration

  • Guerre de Crimée - Français et Anglais côte à côte - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Francais_et_Anglais_cote_a_cote-synthese-154-64.php

    Inutile et meurtrière, la guerre de Crimée est provoquée par l’entrée des troupes russes en territoire ottoman. Le sultan, menacé d’être défait, reçoit le soutien de la France et du Royaume-Uni, qui déclarent la guerre à la Russie le 27 mars 1854. Elles sont rejointes un peu plus tard par le royaume de Piémont-Sardaigne.

    Notons que c’est la première occasion pour les Anglais et les Français de combattre côte à côte après sept siècles de conflits, une occasion qui se renouvellera soixante ans plus tard, lors de la Grande Guerre.

    Pour l’empereur Napoléon III, cette guerre mal engagée et mal gagnée s’avère néanmoins un succès sur la scène internationale (le premier et le dernier). Le traité de Paris, qui y met un terme le 30 mars 1856, lui permet de remodéler la la carte de l’Europe, issue du congrès de Vienne et de la défaite de son oncle Napoléon 1er, quarante et un ans plus tôt.

    Une querelle d’un autre âge

    À l’origine du conflit, l’on trouve une querelle d’un autre âge entre l’empereur français Napoléon III et le tsar Nicolas Ier. Chacun veut assurer en exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem, partie intégrante de l’empire turc.

    Nicolas 1er juge le moment venu de régler la « Question d’Orient » posée par la déliquescence de l’empire ottoman. Il propose à l’Angleterre un partage à l’amiable des possessions ottomanes. « La Turquie est l’homme malade de l’Europe », dit-il en substance à l’ambassadeur d’Angleterre. « Il ne faut pas le laisser disparaître sans avoir réglé sa succession ». Il lui suggère de prendre l’Égypte et la Crète, lui-même établissant son influence dans les Balkans.

    Mais l’Angleterre refuse le partage par crainte que la Russie n’acquière trop d’influence en Méditerranée et en Orient, ainsi qu’en Afghanistan où elle côtoie dangereusement ses possessions des Indes. Elle préfère conserver l’empire ottoman en l’état pour le gérer à sa manière. Dépité, le tsar envahit la Moldavie et la Valachie ottomanes puis détruit la flotte turque de la mer Noire.

    Napoléon III et le gouvernement de la reine Victoria font cause commune avec le sultan Abdul-Medjid 1er. C’est la première fois depuis... le couronnement d’Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt, 700 ans plus tôt, que les deux nations s’apprêtent à combattre ensemble !
    Le siège de Sébastopol

    Sous le commandement respectif des généraux Saint-Arnaud et lord Raglan, Français et Anglais débarquent dans la presqu’île de Crimée et remportent une victoire sur les bords du fleuve Alma avant de mettre le siège devant Sébastopol, puissante forteresse russe, le 26 septembre 1854.

    Bientôt rejoints par une poignée de soldats piémontais, les assiégeants, au nombre de 185.000, découvrent la dureté de l’hiver russe et doivent mener une éprouvante guerre de tranchées autour de la citadelle.

    L’hiver se fait meurtrier pour les troupes, victimes du froid, du choléra et du typhus plus encore que des combats, d’autant que l’impréparation du conflit a été totale et les services de ravitaillement et de soins en-dessous de tout.

    Une Britannique de 34 ans, Florence Nightingale, émue par l’abandon des malades, organise avec talent des hôpitaux de campagne. Son talent et son dévouement font la Une des journaux anglais.

    La campagne donne lieu à d’héroïques mais dérisoires opérations comme la charge de la Brigade légère de Lord Cardigan pendant la bataille de Balaklava.

    Mais à Londres et Paris, l’opinion s’exacerbe devant l’enlisement du conflit. Un consommateur parisien est interpellé pour avoir lancé dans un café : « C’est ici comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre ! ». Enfin, les zouaves du général de Mac-Mahon s’emparent du fort Malakoff, qui domine la citadelle de Sébastopol.

    La chute de Malakoff décide du sort de Sébastopol. Les Russes se retirent de la citadelle deux jours plus tard, après l’avoir proprement incendiée.
    Napoléon III exulte

    Quelques mois plus tard, le tsar demande la paix. Le traité de Paris, le 30 mars 1856, hisse Napoléon III au pinacle, quatre ans à peine après son avènement. Le bonheur de l’empereur est à son comble avec la naissance de son fils Eugène Louis Napoléon, le 16 mars 1856, pendant le congrès !

    L’influence française sort renforcée en Orient. Mais la Russie, humiliée, prend conscience de sa faiblesse et reproche durablement à son ex-allié autrichien de ne pas l’avoir soutenue. Le nouveau tsar, Alexandre II, entreprend de vastes réformes.

    Quant à l’Angleterre, déçue par son alliance avec la France après sept siècles de conflits quasi-ininterrompus, elle se retire dans un « splendide isolement » jusqu’à la fin du siècle. Après quatre décennies de paix et de prospérité sans nuages en Europe, voilà que se mettent en place les ingrédients des drames futurs......

    La suite .... http://www.herodote.net/Francais_et_Anglais_cote_a_cote-synthese-154-64.php

    un peu d’ #Histoire ?
    #Crimée
    #guerre-de-Crimée
    Empereur #Napoléon-III
    #français
    #anglais
    Le siège de #Sébastopol

  • Guerre de Crimée - Français et Anglais côte à côte - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Guerre_de_Crimee-synthese-154.php

    Inutile et meurtrière, la guerre de Crimée est provoquée par l’entrée des troupes russes en territoire ottoman. Le sultan, menacé d’être défait, reçoit le soutien de la France et du Royaume-Uni, qui déclarent la guerre à la Russie le 27 mars 1854. Elles sont rejointes un peu plus tard par le royaume de Piémont-Sardaigne.

    Notons que c’est la première occasion pour les Anglais et les Français de combattre côte à côte après sept siècles de conflits, une occasion qui se renouvellera soixante ans plus tard, lors de la Grande Guerre.

    Pour l’empereur Napoléon III, cette guerre mal engagée et mal gagnée s’avère néanmoins un succès sur la scène internationale (le premier et le dernier). Le traité de Paris, qui y met un terme le 30 mars 1856, lui permet de remodéler la la carte de l’Europe, issue du congrès de Vienne et de la défaite de son oncle Napoléon 1er, quarante et un ans plus tôt.

    Une querelle d’un autre âge

    À l’origine du conflit, l’on trouve une querelle d’un autre âge entre l’empereur français Napoléon III et le tsar Nicolas Ier. Chacun veut assurer en exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem, partie intégrante de l’empire turc.

    Nicolas 1er juge le moment venu de régler la « Question d’Orient » posée par la déliquescence de l’empire ottoman. Il propose à l’Angleterre un partage à l’amiable des possessions ottomanes. « La Turquie est l’homme malade de l’Europe », dit-il en substance à l’ambassadeur d’Angleterre. « Il ne faut pas le laisser disparaître sans avoir réglé sa succession ». Il lui suggère de prendre l’Égypte et la Crète, lui-même établissant son influence dans les Balkans.

    Mais l’Angleterre refuse le partage par crainte que la Russie n’acquière trop d’influence en Méditerranée et en Orient, ainsi qu’en Afghanistan où elle côtoie dangereusement ses possessions des Indes. Elle préfère conserver l’empire ottoman en l’état pour le gérer à sa manière. Dépité, le tsar envahit la Moldavie et la Valachie ottomanes puis détruit la flotte turque de la mer Noire.

    Napoléon III et le gouvernement de la reine Victoria font cause commune avec le sultan Abdul-Medjid 1er. C’est la première fois depuis... le couronnement d’Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt, 700 ans plus tôt, que les deux nations s’apprêtent à combattre ensemble !
    Le siège de Sébastopol

    Sous le commandement respectif des généraux Saint-Arnaud et lord Raglan, Français et Anglais débarquent dans la presqu’île de Crimée et remportent une victoire sur les bords du fleuve Alma avant de mettre le siège devant Sébastopol, puissante forteresse russe, le 26 septembre 1854.

    Bientôt rejoints par une poignée de soldats piémontais, les assiégeants, au nombre de 185.000, découvrent la dureté de l’hiver russe et doivent mener une éprouvante guerre de tranchées autour de la citadelle.

    Florence Nightingale (12 mai 1820 – 13 août 1910) L’hiver se fait meurtrier pour les troupes, victimes du froid, du choléra et du typhus plus encore que des combats, d’autant que l’impréparation du conflit a été totale et les services de ravitaillement et de soins en-dessous de tout.

    Une Britannique de 34 ans, Florence Nightingale, émue par l’abandon des malades, organise avec talent des hôpitaux de campagne. Son talent et son dévouement font la Une des journaux anglais.

    La campagne donne lieu à d’héroïques mais dérisoires opérations comme la charge de la Brigade légère de Lord Cardigan pendant la bataille de Balaklava.

    Mais à Londres et Paris, l’opinion s’exacerbe devant l’enlisement du conflit. Un consommateur parisien est interpellé pour avoir lancé dans un café : « C’est ici comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre ! ». Enfin, les zouaves du général de Mac-Mahon s’emparent du fort Malakoff, qui domine la citadelle de Sébastopol.

    La chute de Malakoff décide du sort de Sébastopol. Les Russes se retirent de la citadelle deux jours plus tard, après l’avoir proprement incendiée.....

    #Histoire
    #Guerre de #Crimée
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    Le siège de #Sébastopol
    #Napoléon-III
    #unpeud'histoire

  • 6 février 1934 - Manifestation sanglante à Paris - Herodote.net
    http://www.herodote.net/6_fevrier_1934-evenement-19340206.php

    Le 6 février 1934, le radical Édouard Daladier présente à la Chambre des députés son nouveau gouvernement.


    C’est le prétexte à une violente manifestation antiparlementaire qui va faire trembler la République et susciter en définitive l’union des socialistes et des communistes, jusque-là refusée par ces derniers.
    André Larané
    Quatre-vingts ans plus tard...

    Nous relevons des similitudes entre le 6 février 1934 et le « Jour de colère » du 26 janvier 2014, à Paris aussi : hostilité à un gouvernement de centre-gauche impuissant à juguler la crise économique et affaibli par des affaires de corruption, manifestants majoritairement issus de la droite traditionnelle, mais avec une frange violente venue des extrêmes... Mais gardons-nous toutefois d’en tirer des conclusions.
    Fracture politique

    Édouard Daladier a été pressenti le 30 janvier par le président de la République Albert Lebrun pour présider le Conseil des ministres. Ce changement de gouvernement fait suite à la découverte, trois semaines plus tôt, du cadavre d’un escroc, Alexandre Stavisky.

    L’opinion publique soupçonne - à tort - les ministres et les députés d’avoir trempé dans ses combines. Sa méfiance est exacerbée par l’annonce de la mutation par Édouard Daladier du préfet de police Jean Chiappe, suspect de mansuétude à l’égard des « ligues ».

    Ces ligues - mouvements politiques de masse - rassemblent les mécontents de tout poil. Elles se sont multipliées à droite comme à gauche, en marge des partis parlementaires, à la faveur de la crise économique.

    François de La Rocque (6 octobre 1885, Lorient - 28 avril 1946, Paris)En signe de protestation, elles appellent à manifester le jour même de l’investiture de Daladier, à Paris, place de la Concorde, en face de la Chambre des députés (le Palais-Bourbon).

    Parmi les organisateurs de la manifestation figure l’association d’anciens combattants Les Croix-de-Feu présidée par le lieutenant-colonel comte François de La Roque (59 ans).

    Inspiré par le christianisme social, hostile à toute forme de racisme et d’antisémitisme, il prône un régime de type présidentiel. Il est adulé par les 300.000 adhérents de son association.

    Les Croix-de-Feu constituent le groupe le plus nombreux de la manifestation.

    Sont aussi présents la ligue monarchiste Action française, la ligue des Jeunesses patriotes fondée en 1924 par Pierre Taittinger, conseiller municipal de Paris ainsi que le groupe Solidarité française du parfumeur François Coty, émule de Mussolini, et même une Fédération des contribuables !

    À côté de ces groupes orientés à droite ou à l’extrême-droite, on relève la présence d’un mouvement communiste, l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC).

    Au total guère plus de 30.000 manifestants dont une bonne majorité d’anciens combattants. Tous se mobilisent sur le thème : « À bas les voleurs ! » et réclament davantage de civisme, d’honnêteté...
    Communistes et fascistes unis contre la démocratie « bourgeoise »

    Dans l’Europe des années 1930, la haine de la démocratie parlementaire est le point commun aux extrémistes de droite comme de gauche. On en jugera par cette litanie publiée dans la revue La Conquista del Estado du 4 juin 1931, par Ramiro Ledesma :

    Longue vie au nouveau monde du XXe siècle !
    Longue vie à l’Italie fasciste !
    Longue vie à l’URSS soviétique !
    Longue vie à l’Allemagne de Hitler !
    Longue vie à l’Espagne que nous ferons !
    à bas les démocraties bourgeoises parlementaires ! (cité par Bartolomé Bennassar, La guerre d’Espagne et ses lendemains, Perrin, 2004)

    Tragique manifestation

    À l’appel du lieutenant-colonel de La Roque, les Croix-de-Feu se dispersent rapidement. Bien que proches du Palais-Bourbon, siège de la Chambre des députés, ils se refusent à occuper celui-ci. Leur dispersion rend vaine toute possibilité de renverser le régime par la force......

    #histoire
    #6-février-1934 Manifestation sanglante à Paris
    #Fracture-politique

  • 22 novembre 1963 - Assassinat de Kennedy à Dallas - Herodote.net
    http://www.herodote.net/22_novembre_1963-evenement-19631122.php

    22 novembre 1963Assassinat de Kennedy à Dallas

    Le président américain John Fitzgerald Kennedy est assassiné à Dallas (Texas), le 22 novembre 1963. 

    À 12h30, tandis que sa limousine roule sur Dealey Plaza, il est atteint de deux balles tirées par derrière, du 5e étage d’un immeuble abritant un dépôt de livres.

    Un attentat au retentissement planétaire
    En vue de sa réélection l’année suivante, le président avait entrepris au Texas un voyage officiel aux allures de tournée préélectorale. Après Fort Knox, où il a serré les mains des badauds sans prudence aucune, le voilà qui débarque à l’aéroport de Dallas.

    De bonne humeur, savourant le beau temps et désirant se concilier une ville frondeuse, de tradition sudiste et hostile à sa politique d’intégration raciale, Kennedy demande que sa voiture soit décapotée et roule à petite vitesse. Pas moins de deux cent mille personnes se sont déplacées pour l’accueillir.

    À l’avant de la voiture se tiennent deux agents du Secret Service, en charge de sa sécurité. À ses côtés son épouse et le gouverneur du Texas John Connally.

    Une première balle frappe le président à la gorge et blesse gravement le gouverneur au poumon. Quelques secondes plus tard, une deuxième balle fait exploser le crâne du président. Les photographes saisissent l’instant où, dans un réflexe désespéré, son épouse en tailleur rose se jette sur le capot arrière pour recueillir un morceau de cervelle !

    Le président décède sur le chemin de l’hôpital. Il avait seulement 46 ans. Il était beau (et coureur de jupons). Il avait de jeunes enfants (Caroline et John-John) et une femme séduisante, Jacky, née Bouvier (d’origine française).

    Il souffrait aussi de maux importants : une malaria attrapée pendant la guerre du Pacifique et surtout une tuberculose des reins et une grave maladie dégénérative des os qui affectait la colonne vertébrale et l’accablait de douleur.

    Sa mort soulève une émotion immense dans le monde...

    #histoire
    #Etats-Unis
    #22-novembre-1963
    #Assassinat
    #Kennedy
    #Dallas

  • 20 novembre 1910 - Début de la Révolution mexicaine - Herodote.net

    http://www.herodote.net/20_novembre_1910-evenement-19101120.php

    Le 20 novembre 1910, un groupe de Mexicains prend les armes contre le dictateur Porfirio Díaz, en réponse à l’appel lancé des États-Unis par Francisco Indalecio Madero (37 ans). C’est le début d’une révolution longue et douloureuse...

    Une trop longue dictature

    Bourgeois libéral et humaniste, Madero s’est porté candidat au début de l’année 1910 aux élections présidentielles contre le président sortant Porfirio Díaz, un métis de 80 ans qui dirige le Mexique de façon dictatoriale depuis 1876.

    Fort de son autorité, Porfirio Díaz a fait appel à des capitaux étrangers, en particulier américains, pour moderniser les infrastructures et l’économie du pays. Cette modernisation a profité à la bourgeoisie mais enfoncé la paysannerie indienne et métisse dans la misère. Elle a en particulier réduit les terres communales (ejidos) au profit des grandes propriétés (latifundias).

    La candidature de Madero suscite une vive attente chez les peones (paysans indiens ou métis) comme chez les bourgeois libéraux. Mais, dès avant le scrutin, Madero est incarcéré à San Luis Potosí, capitale de l’État du même nom. Il réussit cependant à s’enfuir aux États-Unis où il rédige le plan de San Luis Potosí. C’est un appel à la rébellion contre le dictateur.

    Le signal de la rébellion

    Inquiet de la montée des mécontentements, le dictateur fait arrêter de nombreux « madéristes » à Mexico, le 13 novembre 1910. La riposte ne se fait pas attendre. Une semaine plus tard, le 20 novembre 1910, Pascual Orozco, partisan du chef en exil, prend les armes avec un groupe de mineurs.

    La rébellion madériste est rejointe par Emiliano Zapata, un rebelle indien, ainsi que par Pancho Villa, un bandit du nord. Les « madéristes » défont les troupes gouvernementales et, en mars 1911, contraignent le président à la fuite. (...)

    visuel : Diego Rivera - Le leader agraire Zapata

    #1910 #20_novembre #Mexique #Révolution #Madero #Villa #Zapata #Rivera #Diego_Rivera #économie #politique #changement
    #paysan #réforme #agriculture #art #représentation

  • 18 avril 1675 - La révolte des Bonnets rouges - Herodote.net
    http://www.herodote.net/18_avril_1675-evenement-16750418.php

    Le 18 avril 1675, à Rennes, la foule met à sac les bureaux du fisc. Elle défile dans les rues au cri de : « Vive le Roi… sans gabelle et sans édits ! »

    Ainsi commence l’une des plus violentes révoltes antifiscales du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV. Elle va entraîner dans la sédition une grande partie de la Bretagne et en particulier la paysannerie de Basse Bretagne (le pays bigouden et la région de Quimper, dans le département actuel du Finistère). 

    Elle reste connue sous le nom de révolte des Bonnets rouges ou encore révolte du papier timbré, d’après l’impôt à l’origine de la révolte.

    L’impôt de trop
    Trois ans plus tôt, le Roi-Soleil s’est engagé dans la guerre de Hollande. En manque de ressources pour y faire face, il instaure de nouvelles taxes.

    Il ordonne ainsi que tous les actes judiciaires et notariaux soient désormais rédigés sur papier timbré aux fleurs de lys, avec une taxe de l’ordre d’un sol (sou) la feuille. Par ailleurs, il prélève une taxe de vingt sous sur chaque livre de tabac et impose le marquage des pièces d’étain à raison d’un sol par pièce.

    Ces nouveaux impôts émeuvent en premier lieu les Aquitains et suscitent dès le 26 mars 1675 le soulèvement de la population de Bordeaux. Le Parlement de Bordeaux prononce de son propre chef la suspension des nouvelles taxes.

    Les habitants de Rennes puis de Saint-Malo se révoltent à leur tour. Mêmes manifestations à Nantes le 23 avril puis à nouveau à Rennes le 3 mai, où le gouverneur de la ville s’inquiète auprès du secrétaire d’État à la guerre Louvois de l’intensité de l’« émotion populaire ».

    Dans le même temps, en juin, la révolte éclate dans les campagnes bas-bretonnes, en pays de Carhaix et de Rohan. Faute d’atteindre les agents royaux du fisc, les paysans s’en prennent aux seigneurs. Sous la conduite de Sébastien Le Balp, un notaire de Kergloff (près de Carhaix), les Bonnets rouges répandent bientôt la terreur dans les campagnes. À la fin du mois de juin, de nouveaux châteaux et manoirs sont brûlés et leurs propriétaires tués ou blessés...

    #histoire
    La révolte des #Bonnets-rouges (18 avril 1675)

  • Un Français(e) au Panthéon - À qui ferons-nous l’honneur du Panthéon ? - Herodote.net
    http://www.herodote.net/retrospectives-18.php#bas

    « Fidèle au rituel instauré par François Mitterrand, le président de la République française se propose d’accueillir au Panthéon une nouvelle personnalité.

    Reste à savoir laquelle ?... »

    #Panthéon #modèle #exemple #France #valeur #repère #projet #guide #République #référence #politique #social #humanité #progrès

  • Histoire sociale - La retraite, une vieille revendication - Herodote.net
    http://www.herodote.net/Histoire_sociale-synthese-537.php

    Histoire socialeLa retraite, une vieille revendication

    L’idée d’accorder aux vieux travailleurs une « retraite », autrement dit une pension proportionnée à leurs revenus durant leur vie active, est relativement récente. Mais elle puise ses racines dans une pratique de l’Ancien Régime.

    Sa généralisation coïncide en France et dans le monde développé avec l’extension à grande échelle du salariat et de l’emploi à vie, à la fin du XIXe siècle et plus sûrement à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Partout en Europe, ce dispositif est remis en question en ce début du XXIe siècle, en même temps que recule l’emploi à vie. La concomitance de ces deux phénomènes n’est évidemment pas le fruit du hasard.

    Joseph Savès
    L’État employeur

    Comme beaucoup d’autres innovations, la retraite a été amenée par la guerre et l’armée (rien à voir avec la Bérézina). On pense aux vieux légionnaires romains installés comme colons dans les territoires conquis ou aux soldats invalides de Louis XIV, pensionnés en vertu de leurs mérites.

    Le souverain, soucieux de s’attacher ses soldats et ses marins, instaure en 1673 une première caisse de retraite au bénéfice des équipages de la marine royale. Un siècle plus tard, une nouvelle caisse est créée, au bénéfice cette fois des employés de la Ferme générale, autrement dit du service des impôts. Cette réforme, au bénéfice d’une corporation nantie de privilèges, survient au moment où ce service est des plus impopulaires.

    Au XVIIIe siècle, faut-il le préciser, la retraite ne saurait concerner d’autres catégories sociales que les serviteurs de l’État car ils sont les seuls à bénéficier d’un emploi salarié réglementé. Sans surprise, en 1790, les députés de l’Assemblée constituante élargissent par décret le droit à une pension de retraite à l’ensemble des serviteurs de l’État.

    Sous le Second Empire, la loi du 9 juin 1853 organise la retraite des fonctionnaires de l’État et des militaires. L’âge de départ est fixé à 60 ans (55 ans pour les travaux pénibles).

    Révolution industrielle, révolution de l’emploi

    Avec la révolution industrielle et les premières usines naissent les associations d’entraide ouvrière. Sans en référer à quiconque, les travailleurs français mettent en place dès 1804 les premières sociétés de secours mutuel, héritières des corporations de l’Ancien Régime.

    Elles sont reconnues par les pouvoirs publics en 1835 mais sont pauvrement dotées et demeurent marginales : en 1890, seuls 3,5% des vieux ouvriers jouissent d’une pension.

    Quelques grands patrons « paternalistes » et clairvoyants participent au financement des pensions de retraite. Ils offrent à leurs ouvriers usés par le travail l’espoir de mourir en paix dans leur foyer, aux alentours de la soixantaine.

    Mais l’idée d’une retraite pour l’ensemble des salariés n’émerge qu’à la fin du XIXe siècle, en premier lieu dans l’Allemagne de Bismarck.

    – Bismarck fait sa Révolution :
    L’autoritaire chancelier a compris la nécessité de composer avec les syndicats ouvriers, dont l’influence croissait avec le développement de l’industrie et des grandes usines manufacturières.

    Il met en place de 1883 à 1889 une législation sociale plus avancée que dans aucun autre pays européen. Elle établit des caisses d’assurance contre les accidents et la maladie et des caisses de retraite, financées par un système d’assurance obligatoire et gérées paritairement par les syndicats et les patrons.

    Le droit à la retraite se généralise lentement à l’ensemble du salariat ouest-européen, à l’initiative des États. En France, les travailleurs des mines en bénéficient en 1894, par le biais d’une Caisse de retraite des mineurs. En 1909, c’est le tour des cheminots du réseau ferré de l’État.

    – Oui à la retraite, mais au bon vouloir des employeurs :
    L’année suivante, par la loi du 4 avril 1910, le ministre radical Léon Bourgeois organise les Retraites ouvrières et paysannes (ROP) sur le modèle bismarckien.

    Ce système de retraite s’adresse à tous les salariés de l’industrie et de l’agriculture. Les employeurs gardent la liberté d’y souscrire. Il fonctionne par capitalisation (les cotisations sont placées à la Bourse et leurs dividendes redistribués sous forme de pensions).

    Il assure aux cotisants une pension de 40% de leur ancien revenu à 65 ans. Non sans une certaine lucidité en un temps où moins d’un ouvrier sur dix atteint cet âge, le syndicat CGT (Confédération Générale du Travail) s’y oppose : « C’est la donner à des morts ! », plaide-t-il.

    Les travailleurs indépendants et les exploitants agricoles, qui représentent encore au début du XXe siècle la majorité de la population active, en demeurent exclus.

    Le gouvernement Tardieu institue enfin un régime d’assurance vieillesse obligatoire pour tous les salariés modestes par la loi du 30 avril 1930, puis, par la loi du 11 mars 1932, crée les Assurances sociales, ancêtre de la Sécurité Sociale. Elle prévoit des allocations pour les travailleurs chargés de famille, financées par les cotisations patronales.

    Pendant l’Occupation enfin, le maréchal Pétain se flatte de reprendre une vieille revendication de la gauche en mettant en place une Allocation aux vieux travailleurs salariés qui ne bénéficient pas de la pension de retraite instituée en 1930. « Je tiens les promesses, même celles des autres lorsque ces promesses sont fondées sur la justice », annonce-t-il à la radio le 15 mars 1941 en présentant la réforme.

    La réforme est mise en place par le ministre du Travail René Belin, un ancien dirigeant de la CGT rallié au gouvernement de Vichy. Il remplace l’ancien système de capitalisation par un système de répartition.

    Capitalisation ou répartition
    La plupart des premiers systèmes de retraite, à l’exclusion notable du système bismarckien, fonctionnent par capitalisation. Ce terme barbare signifie que les gestionnaires des caisses de retraite placent à la banque les sommes collectées auprès des employeurs et redistribuent les intérêts à leurs retraités.
    Les deux guerres mondiales, les crises économiques et les périodes inflationnistes du début du XXe siècle mettent à rude épreuve ce régime. Elles encouragent le passage à un régime, plus stable, celui de la répartition, par lequel les retraités se partagent les cotisations des actifs au prorata de leurs cotisations passées.
    Mais qu’il s’agisse de capitalisation ou de répartition, le volume global disponible année après année pour le paiement des retraites dépend exclusivement de l’activité économique du moment et non des cotisations passées des retraités.
    Contrairement à une idée répandue, il n’y a pas de tirelire dans laquelle chacun conserverait ses cotisations dans l’attente de ses vieux jours. Supposons dans un cas extrême que l’activité économique du pays s’effondre : les pensions s’effondrent également, que ces pensions soient adossées aux cotisations des actifs (répartition) ou aux revenus du capital (capitalisation).

    #Retraites
    #Capitalisation
    #Répartition
    #Bismarck.
    #Pierre_Laroque
    #protection-sociale

  • Un timbre biélorusse va commémorer avec éclat au mois juillet le bicentenaire de la victoire de 1812 sur l’empereur Napoléon 1er, et la France s’associe à Minsk au souvenir de la Bérézina pour le mois de novembre 2012.

    On estime qu’environ 450.000 soldats français ne revinrent jamais de la terrible campagne de Russie.

    Le site Herodote.net rappelle que l’empereur, dont on se souvient qu’il fut qualifié de « petit chacal » par l’historien Henri Guillemin, a abandonné ses soldats dans « une pitoyable retraite ».

    Nous aurons l’occasion de revenir sur cette déroute française dans quelques temps.

    #napoléon #1812 #biélorussie #bérézina #déroute #France
    Voir l’épisode de la retraite de Russie sur le site l’Histoire par l’image.
    http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=316
    Voir le site Herodote.net.
    http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18121126
    Voir le site de l’Ambassade de France à Minsk.
    http://www.ambafrance-by.org/-Projet-Berezina-2012-