• « L’homo footballisticus, nouvelle déclinaison de l’homo economicus » #CoupeDuMondeFIFA

    Marchandisation, soft power, exploitation : Maxence Klein livre une critique mordante de l’industrie du #football
    https://qg.media/2022/12/04/lhomo-footballisticus-nouvelle-declinaison-de-lhomo-economicus

    « Le football, il a changé », comme dirait Kylian Mbappé. De quoi l’orgie de pognon que ce sport génère est-elle le symptôme ? Aujourd’hui, le jeu préféré de centaines de millions d’enfants est devenu le moyen de les enrôler dans le grand bain d’une économie autodestructrice, et l’amour du beau geste ou de l’instant heureux du dribble qui mène au but, a été déformé par une idéologie qui illustre de manière hyperbolique un fait central de notre époque : chacun est désormais contraint de se rapporter à lui-même comme valeur. Sur QG, Maxence Klein livre une réflexion sur la Coupe du monde 2022 qui bat son plein au Qatar, et sera peut-être un jour considérée comme l’un des derniers grands rites sacrificiels de l’histoire de la planète.

    • « La vie idyllique de Killian Mbappe repose in fine sur les rêves brisés de toute une génération mondiale de jeunes prolétaires déqualifiés »

      Il y a d’ailleurs tout un continuum entre le football contemporain et le logiciel discursif des RH. Il y a les « compétences-clés », le personal branding, les hard skills et les soft skills, la e-réputation, mais aussi la « guerre des talents », ce terme inventé par McKinsey en 1997 pour décrire les difficultés rencontrées par les entreprises à recruter des profils aux compétences rares, mais néanmoins dociles. Tout amateur de football doit aujourd’hui connaître les statistiques folles des Messi, Neymar, Ronaldo, Benzema ou Mbappe, mais peu nombreux sont capables d’établir le lien qu’elles entretiennent avec le fait que nous sommes en permanence scrutés et évalués sur notre lieu de travail, que nous sommes victimes de toutes sortes d’opérations qui visent à gérer et à optimiser ce cheptel humain au rang duquel nous avons été réduit.

      L’envers de ce décor de la réussite individuelle, c’est évidemment le lien qui unit les blessures des footballeurs professionnels aux épidémies contemporaine de troubles musculosquelettiques, de burn-out, de dépression et d’anxiété. C’est aussi le fait que seulement une infime minorité d’entre nous arrive à naviguer dans les eaux troubles du capitalisme et réussit encore à s’en sortir alors que d’autres se noient. Dans le football, combien sont-ils d’ailleurs, chaque année, à quitter les centres de formation professionnelle des grands clubs pour revenir végéter à la cité ? Quel est donc ce lien pas si secret que ça qui unit les terrains de football de la banlieue parisienne aux entrepôts Amazon ou Geodis, aux plateformes VTC, à Deliveroo, à Uber et à tous ces boulots qui ne payent pas ?

  • Le Colvert du peuple ne couvrira pas la Coupe du Monde du Qatar mais… - Renversé
    https://renverse.co/infos-locales/article/le-colvert-du-peuple-ne-couvrira-pas-la-coupe-du-monde-du-qatar-mais-3720

    Mais à un peu plus d’un mois du lancement de cette coupe du monde, aucun vouvouzela ne peut couvrir les contestations de plus en plus fortes qui s’élèvent contre cette compétition, paroxysme d’un capitalisme décomplexé et sans scrupule pour la vie humaine. Et nous voulons en être, apporter notre pierre à l’édifice. Ce de manière indignée mais joyeuse. C’est pourquoi nous vous invitons à un tournoi populaire et militant le premier jour de cette grande mascarade, soit le dimanche 20 novembre (même si dans les faits, le désastre a commencé il y a plus de 10 ans). Nous voulons jouer un foot débarrassé des mauvais gestes et comportements, solidaire, non compétitif, autogéré et exempt de toutes formes de discrimination et oppression. Nous ne voulons pas nous arrêter aux boycotts individuels, reclu.e.s dans nos appartements à fermer les yeux sur cette horreur. Nous voulons nous unir, faire corps, pouvoir crier d’une seule voix que cette fête du football n’est pour nous, ni une fête, ni du football. Nous voulons opposer à cette coupe du monde désastreuse un rassemblement joyeux et militant, un espace bienveillant dans lequel nous pouvons collectivement vomir ce que le capitalisme a fait du sport. Bien sûr, l’un n’empêche pas l’autre. Et dimanche soir, après avoir rangé nos baskets dans nos placards, point de Qatar-Equateur sur nos écrans. Simplement la satisfaction, sur nos visages lumineux, d’avoir placé le football hors de ce système marchand, le temps d’une journée.

    #foot #qatar #sport #coupedumonde