• La Nouvelle-Calédonie en manque de bras
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/09/13/la-nouvelle-caledonie-en-manque-de-bras_6141461_3234.html

    La Nouvelle-Calédonie en manque de bras
    Pour la première fois en quarante ans, l’archipel connaît une décrue démographique. La pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs mais en particulier celui de la santé.
    Par Claudine Wéry(Nouméa, correspondante)
    Publié le 13 septembre 2022 à 17h07
    C’est l’archipel du plus beau lagon du monde et de la langueur océanienne. Pourtant, la Nouvelle-Calédonie ne donne plus envie. « Je cherche trois responsables administratif et financier depuis huit mois. Je ne trouve personne, c’est un cauchemar de recruter », témoigne Romain Babey, le dirigeant d’une entreprise de produits d’hygiène et vice-président de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie (FINC). Son cas n’est pas isolé. A la tête d’une des principales agences de recrutement de Nouméa, Danièle Brault-Delahaie a sous le coude des offres en pagaille. « On me demande des ingénieurs, des comptables, des financiers, des mécaniciens, des chauffeurs, des maçons, des techniciens informatique, des échafaudeurs, des responsables RH… Même de simples vendeuses », égrène cette dynamique quinqua, dont les offres « à partir du bac ont augmenté de 30 % ».
    Cette disette de bras n’est pas due à une effervescence de l’économie – le PIB de l’archipel est en recul depuis trois ans –, mais à une décrue démographique. Pour la première fois en quarante ans, l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE) a observé un solde migratoire négatif de 10 600 personnes lors du recensement de 2019, comparé à celui de 2014. Et le phénomène se confirme au fil des ans, de sorte que les experts chiffrent aujourd’hui l’exode à « environ 17 000 personnes » en huit ans, pour les trois-quarts non natives de Nouvelle-Calédonie. « La vie économique a toujours été faite de hauts et de bas, mais c’est la première fois que je vois un phénomène lourd et installé depuis environ cinq ans. Il n’y a plus les mouvements [de population] avec la métropole comme auparavant, et les étudiants calédoniens n’ont pas envie de revenir faute de perspective », s’inquiète Danièle Brault-Delahaie.
    « Ce sont des gens avec des compétences qui occupaient des emplois qualifiés qui sont partis », abonde Charles Roger, directeur de la chambre de commerce et d’industrie, citant l’exemple du secteur bancaire où « 10 % des emplois sont vacants ». Mais l’impact le plus explicite et aussi le plus dramatique de ces milliers de départs concerne la santé. « La Nouvelle-Calédonie est devenue un désert médical. Nous sommes dans une situation très grave, qui va durer plusieurs années et va coûter très cher alors que les déficits sociaux sont déjà énormes », s’alarme Joël Kamblock, cardiologue et membre du bureau du syndicat des médecins libéraux (SML). Une enquête récemment commandée par ce syndicat a mis en lumière un tableau catastrophique : plus de la moitié des généralistes et 67 % des spécialistes de Calédonie ont plus de 55 ans, la densité de médecins généralistes libéraux est de 53,8 pour 100 000 habitants contre 78,9 en métropole, et en cinq ans une vingtaine de praticiens ont fermé boutique, sans trouver de successeur. Dans le même temps, le nombre de patients en longue maladie a augmenté de moitié pour atteindre le chiffre record de 17,5 % de la population totale (271 000 habitants) alors que diabète, obésité et maladies respiratoires font des ravages.
    Dans les hôpitaux et dans les cliniques, des lits sont fermés, cardiologues, gastro-entérologues, pneumologues, infirmiers, kinésithérapeutes, ou aides-soignants sont désespérément recherchés. Et, en brousse (hors Grand Nouméa), la moitié des dispensaires n’ont plus de médecins. « Au Médipôle [hôpital territorial], seuls 5 des 12 postes du service de cardiologie sont pourvus. Ce n’était plus possible d’organiser des gardes, donc les libéraux ont pris des astreintes », rapporte Joël Kamblock. Un sujet que doit évoquer le ministre délégué à l’outre-mer, Jean-François Carenco, qui a entamé lundi 12 septembre une visite de quatre jours en Nouvelle-Calédonie.
    Tous les acteurs désignent « un manque d’attractivité multifactoriel ». En haut de la pile, les incertitudes politiques alors que, après trois référendums successifs sur l’indépendance en 2018, en 2020 et en 2021 – tous remportés par les partisans du maintien dans la France –, la Nouvelle-Calédonie, qui suit depuis 1998 un processus évolutif de décolonisation, doit s’inventer un nouveau statut. Pour le moment, loyalistes et indépendantistes se livrent à un anxiogène concours de radicalité, et les discussions sont au point mort.
    La fermeture des frontières pendant près de dix-huit mois lors de la crise liée à la pandémie de Covid qui a fait fuir de nombreux métropolitains, angoissés à l’idée d’être à nouveau bloqués à 18 000 kilomètres de leurs familles, la multiplication des agressions violentes dont sont victimes les médecins ou les règles de protection du marché de l’emploi local (il faut une durée de résidence minimale sur le territoire pour avoir accès à l’emploi) sont autant de repoussoirs. « Quand on tape “Nouvelle-Calédonie” sur Google, on tombe sur “vie chère”, “désert médical”, “déficits sociaux”, “risque requin”, et en plus il pleut depuis deux ans ! [en raison du phénomène climatique la Niña] », résume Romain Babey. N’en jetez plus !

    #Covid-19#migration#migrant#sante#pandemie#postcovid#desertmedical#personnelmedical#frontiere#decolonisatiion

  • Manifeste Tangping. Dictature de l’économie contre désertion en Chine - tousdehors
    https://tousdehors.net/Manifeste-Tangping-Dictature-de-l-economie-contre-desertion-en-Chine

    L’origine exacte du texte que nous traduisons aujourd’hui est difficile à situer. Il semble qu’il ait été en premier lieu posté le 1er juin 2021 sur WeChat (une application de messagerie populaire en Chine), puis partagé sur des plateformes en langue chinoise qui échappent au contrôle du Parti communiste chinois (PCC) . Bien que sa source soit difficilement identifiable et que son auteur·rice demeure anonyme, il est important de comprendre le contexte dans lequel il est apparu.

    Écrasé par la culture de travail du "996", [nom donné à la journée de travail moyenne chinoise qui dure de 9h à 21h, 6 jours par semaine], Luo Huazhong a pris la décision radicale de déserter. Dans une série de publications rapidement censurées sur les réseaux sociaux, Luo Huazhong (dont le pseudonyme signifie "Voyageur au coeur tendre") a décrit les contours d’un autre type de vie qu’il a appelé le Tangping. Terme métaphorique qui signifie s’allonger et laisser les gens se moquer, le Tangping décrit une forme de vie centrée sur le refus d’être esclave de l’ordre économique. Il s’oppose aux "ciboules" qui, dans le langage de l’internet chinois, désignent ces personne qui s’épuisent au travail et perdent leur vie à la gagner.

    Le mode de vie Tangping correspond à une culture du voyage et de la désertion, qui consiste à passer le moins de temps possible au travail. Sur les réseaux chinois, le hasthag sert à raconter comment, plutôt que de s’épuiser à répondre aux impératifs de la culture dominante et de consommer, on peut éviter de se tuer au travail. (...)

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    1. Le grand refus

    Certain·es jeunes, écoeuré·es par ce qui se déroule autour d’eux·elles, vont de l’avant. Plutôt que de se laisser écraser par une vie sinistre, ils·elles font le choix de se laisser porter par leur instinct. Leur attitude ne révèle pas une conception renouvelée du repos, du sommeil, de la maladie et de la mort, mais constitue un refus de l’ordre du temps lui-même.

    L’appel du XXe siècle qui aspirait à convertir toute vie en énergie combustible, qui poussait autrefois si violemment ses citoyens à aller de l’avant, n’est plus qu’une mouche irritante qui bourdonne à nos oreilles. Voici poindre une époque dans laquelle une ancienne magie échoue dans sa visée alors qu’une autre revient à la vie.

    En réalité, sans ce récent rappel des Tangpingistes, nous serions presque sur le point d’oublier ce que le mot « justice » signifie. De la même manière que les salarié·es exploité·es tentent de récupérer le temps qu’ils·elles ont perdu à travailler en pratiquant le toucher de poissons[1], les Tangpingistes empruntent le chemin du refus. Ils·elles exigent des compensations pour tous les préjudices qu’ils·elles ont subi dans le passé. L’adoption du Tangping requiert une réduction des besoins afin survivre en consommant le moins possible, ceci dans le but de travailler le moins possible. Il traduit un désir plus large, qui traverse toute la société : celui de se réapproprier le temps et l’espace - de sorte que la position couchée devienne une pratique répandue.

    #travail

    • Nous cherchons à défendre la propriété collective. Nous cherchons à taxer nos collecteur·rices de loyers et nos propriétaires pour qu’ils·elles nous rendent enfin ce qu’ils nous ont volé par le passé. Nous cherchons à créer un grand atelier qui réparera les tonneaux. Nous cherchons des technologies qui accélèrent le Tangping plutôt que l’esclavage, pour que les réductions de travail soient tout de suite payantes. Nous cherchons des maisons de soins et des garderies communautaires. Nous cherchons à supprimer les frontières pour que chacun puisse se déplacer librement entre toutes les régions autonomes qui émergeront. En particulier nous cherchons à faire attention à celles et ceux qui sont dans le besoin – à fournir des soins à celles et ceux qui ont souffert physiquement et mentalement ou qui sont en situation de handicap, à fournir de l’argent à celles et ceux qui sont endetté·es, à ouvrir des espaces pour celles et ceux qui ont enduré la discrimination, la stigmatisation et l’injustice…

      #solidarité #propriété_collective

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

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    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • Retour d’Erythrée | Un témoin pour faire bouger les lignes ?

    Rentré au pays et torturé, Yonas[1] réussit à revenir en Suisse pour obtenir protection

    Il y a deux ans, une équipe de journalistes (Republik , Reflekt, SRF) s’était rendue en Érythrée pour décrire les conditions de vie de requérant·es d’asile débouté·es de Suisse. En était ressorti un reportage en trois volets décrivant les persécutions dont faisaient l’objet ces retourné·es (voir Érythrée | « Retour en dictature ». Enquête sur la pratique suisse : https://asile.ch/2020/08/27/erythree-retour-en-dictature-enquete-sur-la-pratique-suisse). Aujourd’hui, l’un d’eux a réussi à revenir en Suisse et à y obtenir protection. Il raconte les tortures qu’il a subies au pays et le périple qu’il a à nouveau dû affronter pour finalement obtenir gain de cause en Suisse. Tou·tes n’ont pas connu cette fin heureuse. Republik raconte son histoire[2] dans un article et questionne : la Suisse peut-elle continuer à considérer comme « exigibles » les renvois vers l’Érythrée ?

    Yonas est venu se réfugier en Suisse en 2015. En 2017, il est #débouté de sa demande pour « manque de preuves tangibles de persécution et incohérence du récit ». C’est le cas d’une majorité d’Érythréen·nes depuis 2016, puisque la politique suisse a donné un signal clair pour des restrictions d’accueil à leur encontre, en ne considérant plus la #fuite ou la #désertion comme des motifs suffisants pour obtenir le #statut de réfugié en Suisse[3] . Tour de vis encore renforcé en 2017 par le #Tribunal_administratif_fédéral (#TAF) qui juge le retour en Érythrée licite et exigible même pour les personnes susceptibles d’y être enrôlées de force au sein du #service_national – assimilé à du travail forcé. Le nombre de décisions négatives a alors pris l’ascenseur et une septantaine de levées d’admissions provisoires ont été recensées en 2020.

    Pour Yonas, le TAF évalue les risques encourus en cas de retour comme inexistants. Il ne peut donc bénéficier ni du statut de réfugié, ni d’une admission provisoire. Lui qui a fui la répression dans son pays, refuse de mourir en Suisse en émargeant à l’#aide_d’urgence. Il rentre en Érythrée. Or, une fois là-bas, un nouveau calvaire commence : il est arrêté, torturé et battu, ce qui le contraint à nouveau à la fuite.

    C’est en 2019, depuis la Grèce, qu’il recontacte Christian Zeier, le journaliste de Republik pour obtenir de l’aide. Celui-ci intercède pour lui auprès des autorités d’asile helvétiques, qui lui conseillent de déposer une demande d’asile dans le pays où il se trouve. C’est sans compter le délitement du droit d’asile en œuvre en Grèce depuis plusieurs années (voir Grèce | Chronique d’une détérioration annoncée). Après plusieurs mois d’attente et la naissance de son enfant avec une compatriote qui a trouvé refuge en Suisse, il parvient à les rejoindre à ses risques et périls. Cette fois sa nouvelle demande d’asile sera rapidement examinée et lui donnera accès au permis B réfugié en début d’année 2022.

    L’énigme du retour dévoilée

    Vis-à-vis des réfugié·es érythréen·nes, la Suisse pratique une des politiques d’asile les plus restrictives en Europe[4]. Le cas de Yonas ne permet pas de déterminer si la Suisse a mal évalué son récit et les risques qu’il disait encourir en cas de retour. Ou si – comme le dit l’autorité – son récit était incohérent et ne mentionnait pas sa participation à des rassemblements contre le régime érythréen lors de son premier séjour en Suisse.

    Il témoigne néanmoins des exactions commises à l’encontre de la population et du degré de violation des droits humains à l’œuvre en Érythrée. Selon la juriste Nora Riss, qui a défendu Yonas, le cas questionne l’évaluation faite par les autorités des dangers en Érythrée, et des sources utilisées. « Si les sources sont incertaines, il faut plutôt être prudent et décider en faveur des demandeurs d’asile. »

    Dès lors, une des grandes problématiques demeure : que se passe-t-il après le retour des personnes déboutées si elles ne peuvent pas revenir comme Yonas pour venir témoigner ? La Suisse semble ne pas s’en préoccuper, puisqu’il n’y a aucun suivi effectué par les autorités. Par contre, deux jugements récents du Comité des Nations unies contre la torture (CAT) ont reconnu que la Suisse avait violé la convention dans des décisions de renvoi vers l’Érythrée[5].

    Les personnes qui refusent de rentrer « volontairement » au pays ne peuvent pour l’instant pas se le voir imposer : il n’y a pas de renvois forcés. Mais on comprend, à la lecture de l’histoire de Yonas, les raisons qui les conduisent à rester en Suisse, même « déboutées ». Elles traversent alors un processus de marginalisation les dépossédant de leur propre destinée. Bloqué·es par un régime de l’aide d’urgence qui se veut précaire et déstabilisant, devant abandonner leurs apprentissages et emplois, ces femmes, hommes et enfants vivent un enfer sur un territoire qui devait leur servir de refuge. En 2020, l’Érythrée était encore l’origine la plus représentée parmi les bénéficiaires de longue durée de l’aide d’urgence[6]. Jusqu’à quand la Suisse sera-t-elle capable de continuer à fermer les yeux sur ces drames humains ? Il y a fort à parier qu’il faudra encore beaucoup de Yonas pour que cela change.

    https://asile.ch/2022/08/11/retour-derythree-un-temoin-pour-faire-bouger-le-lignes
    #renvois #expulsions #Erythrée #Suisse #réfugiés_érythréens #asile #migrations #réfugiés #torture #retour_au_pays #retour_volontaire

    • Ein Asylfall, der alles ändern könnte

      Die Schweiz verwehrt einem Eritreer Asyl. Zurück in seinem Heimatland wird er inhaftiert und gefoltert. Weil ihm ein zweites Mal die Flucht in die Schweiz gelingt, gerät das Staats­sekretariat für Migration in Erklärungs­not.

      Seit Jahren wird in der Schweiz darüber diskutiert, ob abgewiesene Asyl­suchende aus Eritrea gefahrlos in ihr Heimat­land zurück­kehren können. Oder ob ihnen dort schwere Menschen­rechts­verletzungen drohen. Nun muss sich das Staats­sekretariat für Migration erstmals mit dem Fall eines Eritreers beschäftigen, der angibt, nach seiner Wegweisung aus der Schweiz inhaftiert und gefoltert worden zu sein. Das zeigen Recherchen der Republik, des investigativen Recherche­teams «Reflekt» und der SRF-Sendung «10 vor 10».

      Aussergewöhnlich dabei ist: Hätte der Eritreer es nicht zurück in die Schweiz geschafft, wäre nicht bekannt geworden, dass die ursprüngliche Risiko­einschätzung falsch war, die zu seiner Wegweisung führte. Und jetzt könnte sein Fall die umstrittene Asylpraxis der Schweiz mit Eritrea ändern.
      Odyssee zurück in die Schweiz

      Dass der Fall überhaupt geprüft wird, hängt mit der unwahrscheinlichen Odyssee des Eritreers Yonas zusammen, der in Wirklichkeit anders heisst. An einem Montag­abend im April sitzt der 35-Jährige auf dem Bett seiner Zürcher Wohnung und sagt: «Ich habe zu viel gelebt.» Dann lässt er die vergangenen zehn Jahre seines Lebens Revue passieren.

      Wie er ein erstes Mal aus Eritrea flüchtete.
      Wie er Freunde an die Wüste verlor, ohne sie begraben zu können.
      Wie er in der Schweiz Asyl beantragte und weggewiesen wurde.
      Wie er Putzmittel trank, um sein Leben zu beenden.
      Wie er durch Zufall überlebte und zur Ausreise gedrängt wurde.
      Wie er in Eritrea Folter und Haft erlebte.
      Und wie er dann, nach der zweiten Flucht, erneut in der Schweiz landete.

      «Ich habe den Schweizer Behörden gesagt, dass man mich nach der Rückkehr nach Eritrea vielleicht tötet», sagt Yonas. «Aber sie haben mir nicht geglaubt.»

      «Eine Chance, dass sein Fall aufgearbeitet wird, hat Yonas nur, wenn er es schafft, illegal erneut in die Schweiz einzureisen.» Mit diesem Satz endete im April 2020 die dreiteilige Eritrea-Serie, welche die Republik gemeinsam mit dem investigativen Recherche­team «Reflekt» veröffentlichte. Dafür hatten wir den damals 33-jährigen Eritreer nach seiner zweiten Flucht aus Eritrea in Griechenland aufgespürt und seine Geschichte rekonstruiert und verifiziert.

      Yonas erzählte von seiner Zeit in der Schweiz, der Rückkehr nach Eritrea, seiner Inhaftierung und der darauf­folgenden Flucht. Seine Erzählungen waren nicht sehr ausführlich, auf Nachfrage konnte er aber Geschehnisse oder Orte detailliert beschreiben. So etwa die Folter­szene, kurz nach seiner Ankunft in der eritreischen Hauptstadt Asmara: Sie hätten ihn in einen Raum gebracht, die Hände hinter seinem Rücken gefesselt, sagt er. «Sie waren vermummt, der eine nahm seinen Gürtel heraus und schlug mich damit, während der andere einen Stock nahm, der im Zimmer lag, und auf meinen Rücken einschlug.»

      Bis heute zeugen Narben an Yonas’ Beinen von dieser Nacht. Die chronischen Schmerzen erträgt er nur dank Medikamenten.

      Wir schätzten Yonas damals als glaubwürdig ein, seine Erzählung als substanziiert, plausibel und schlüssig. Doch solange er sich ausserhalb der Schweiz befand, interessierten sich die hiesigen Behörden nicht für seinen Fall. «Herr Y. hat die Möglichkeit, in seinem Aufenthalts­land ein Asylgesuch einzureichen», schrieb das Staats­sekretariat für Migration (SEM), als er sich 2019 aus Griechenland an die Behörden wandte. Man habe sein Asyl­verfahren abgeschlossen, er könne nicht legal in die Schweiz zurückkehren.

      Wir blieben mit Yonas in Kontakt und verfolgten seinen Weg aus der Ferne. Wie er in Athen mit Gelegenheits­jobs über die Runden kam. Wie seine eritreische Freundin, die er in Griechenland kennen­gelernt hatte, in die Schweiz einreiste. Wie sie hier ihr gemeinsames Kind zur Welt brachte – und Yonas sich immer verzweifelter anhörte.

      Bis eines Tages im Juli 2021 eine Whatsapp-Nachricht alles änderte: «Lieber Christian, wie geht es dir?», schrieb Yonas. «Ich komme in die Schweiz. Ich bin hier. Ich bin hier in der Schweiz.»

      Allen Widerständen zum Trotz hatte er es geschafft. Genau so, wie die Republik in Zusammen­arbeit mit «Reflekt» damals Yonas’ Geschichte verifiziert hatte, musste das Staats­sekretariat für Migration nun seine Erzählung prüfen. Würde es ihn ablehnen, weil es die Geschichte der Folter und Inhaftierung nicht für glaubhaft hält? Oder würde Yonas Asyl erhalten und damit die Bestätigung, dass seine Wegweisung ein Fehler war? Dass die Schweiz ihn damals in die Hände seiner Folterer schickte?

      Denn im negativen Asylentscheid vom 12. Juli 2017 hatte das SEM nicht nur festgehalten, dass Yonas aufgrund widersprüchlicher Angaben und mangelhafter Glaubhaftigkeit die Flüchtlings­eigenschaft nicht erfüllt. Dort steht auch, dass sich aus den Akten keine Anhalts­punkte ergeben, dass dem Eritreer im Falle einer Rückkehr «mit beachtlicher Wahrscheinlichkeit eine durch Art. 3 EMRK verbotene Strafe oder Behandlung droht». Der Vollzug der Rückkehr stelle keine konkrete Gefährdung dar und sei zumutbar. Yonas sei demzufolge zur Ausreise und damit zur Rückkehr in die eritreische Diktatur verpflichtet.

      Was den Fall besonders macht: Die meisten Asyl­suchenden aus Eritrea, die einen negativen Asyl­entscheid erhalten, bleiben trotz allem in der Schweiz. Unfreiwillige Rückkehrerinnen – sprich Ausschaffungs­flüge – akzeptiert das Regime in Asmara nicht. Und weil sich die abgewiesenen Asyl­suchenden vor Repressionen bei der Rück­kehr fürchten, landen sie zu Hunderten in der Nothilfe. Ohne Arbeits­erlaubnis, Einkommen oder Perspektive. Yonas hingegen gab auf und kehrte im Juli 2018 in sein Heimat­land zurück. «Nach all den negativen Entscheiden war ich komplett demoralisiert», sagt er. «Ich dachte: Entweder sterbe ich in der Schweiz oder ich sterbe eben in Eritrea.»
      Verheerender Fehl­entscheid

      Doch es kommt anders. Yonas gelingt die erneute Flucht, und er beantragt im Oktober 2021, sechs Jahre nach seinem ersten Gesuch am 13. August 2015, zum zweiten Mal Asyl in der Schweiz. Mit der Inhaftierung und der Folter nach seiner Rückkehr sowie dem Besuch einer regierungs­kritischen Demonstration im Sommer 2016 in Genf macht er neue Asylgründe geltend und reicht neben einer Registrierungs­karte aus dem Sudan auch den Artikel ein, den die Republik und «Reflekt» über ihn publiziert haben. Zwei Monate später ist klar: Yonas erhält Asyl und wird als Flüchtling mit Status B anerkannt.

      Das Staatssekretariat für Migration geht also davon aus, dass er in Eritrea ernsthaften Nachteilen ausgesetzt ist oder begründete Furcht haben muss, solchen Nachteilen ausgesetzt zu werden. Darunter fallen: die Gefährdung des Leibes, des Lebens oder der Freiheit sowie Massnahmen, die einen unerträglichen psychischen Druck bewirken. Mehr ist über den positiven Entscheid nicht bekannt. Sowohl Yonas als auch der Republik und «Reflekt» hat das Staats­sekretariat Einsicht in die Begründung verwehrt – eine Praxis, die Usus ist und vom Bundes­verwaltungs­gericht gestützt wird.

      Würde seine Erzählung von Inhaftierung und Verfolgung aufgrund seines politischen Engagements grundsätzlich angezweifelt, hätte Yonas kaum die Flüchtlings­eigenschaft zugesprochen erhalten. Inwiefern das Staats­sekretariat für Migration aber für den Fehlentscheid verantwortlich ist, bleibt unklar. Yonas hat bei seinem ersten Asylgesuch widersprüchliche Aussagen gemacht und etwa nicht erwähnt, dass er an einer regierungs­kritischen Demonstration in Genf teilgenommen hatte. Sprecher Daniel Bach weist darauf hin, dass das SEM auf korrekte und vollständige Angaben angewiesen ist, um die konkrete Gefährdung einer Person einschätzen zu können.

      Für die Juristin Nora Riss von der Freiplatz­aktion, die Yonas im Asyl­verfahren vertreten hat, ist klar: «Die Risiko­einschätzung war in diesem spezifischen Fall falsch.» Es stelle sich die Frage, aufgrund welcher zuverlässiger Quellen diese und andere Einschätzungen vorgenommen worden seien. «Wenn die Quellen­lage unsicher ist, muss man eher vorsichtig sein und zugunsten der Asyl­suchenden entscheiden», sagt Riss. Ansonsten riskiere man genau solche Fälle, in denen Personen nach der Rückkehr gefoltert werden. Andere Länder seien in dieser Frage vorsichtiger, was die Schweizer Asylpraxis zu einer der schärfsten in ganz Europa macht.
      Ein anfälliges System

      Die Schweiz argumentiert, dass es in Eritrea zwar zu Menschen­rechts­verletzungen komme, dies allein aber kein ausreichender Grund sei, anzunehmen, dass eine Person bei der Rückkehr Opfer von Folter werde.

      Man müsse den Einzelfall prüfen. Weggewiesen würden nur Asyl­suchende, bei denen keine stichhaltigen Gründe für die Annahme einer konkreten und ernsthaften Gefahr bestünden.

      Seit einer umstrittenen Verschärfung der Asylpolitik von 2016 erhalten deutlich mehr eritreische Asylsuchende einen negativen Entscheid und werden weggewiesen – die meisten landen in der Nothilfe, einige Hundert sind in den vergangenen Jahren zurück­gekehrt. Wie viele von ihnen wie Yonas inhaftiert oder sogar gefoltert wurden, ist unbekannt.

      Gäbe es Rück­meldungen, würde man diese prüfen, sagt SEM-Sprecher Daniel Bach. «Bislang haben wir aber keine erhalten.» Und genau hier liegt das Problem. Nach der Rückkehr verschwinden die Menschen im nach wie vor stark abgeschotteten Land, ein Monitoring zu ihrem Schutz existiert nicht. Die Schweizer Behörden wissen kaum etwas darüber, was mit den abgewiesenen Asylsuchenden in Eritrea passiert. Das Staats­sekretariat für Migration kann bis heute keine dokumentierten Fälle von Zurück­gekehrten vorweisen, die unbehelligt geblieben sind.

      Zweifellos gibt es Eritreerinnen, die nach einem negativen Asylentscheid gefahrlos in ihr Heimatland zurück­kehren können. Doch nicht alle, die tatsächlich gefährdet sind, können das gegenüber dem SEM glaubhaft machen. So wie Yonas. Oder wie die beiden Asylsuchenden, deren Fälle in den letzten Jahren vor dem Uno-Ausschuss gegen Folter (CAT) landeten. 2021 und 2022 kam das Gremium in zwei Urteilen zum Schluss, dass die Schweiz mit einer Wegweisung nach Eritrea die Antifolter­konvention der Uno verletzt hat.
      Die Angst bleibt

      Ob die neuen Erkenntnisse die Asylpraxis verändern, ist unklar. «Die Praxis wird dann angepasst, wenn neue Erkenntnisse zur Bedrohungs­lage in einem Land vorliegen oder wenn das Bundes­verwaltungs­gericht einen Entscheid des SEM in genereller Weise korrigiert», heisst es vonseiten des Staats­sekretariats für Migration. Einen Wegweisungs­stopp würde es dann geben, wenn man zum Schluss käme, dass alle Leute, die zurück­kehren, konkret bedroht sind. Das sei aktuell nicht gegeben, sagt Sprecher Daniel Bach. «Selbstverständlich schauen wir uns aber den Fall an. Falls die Bedrohungs­lage anders geworden ist, könnte dies in letzter Konsequenz auch zu einem Wegweisungs­stopp führen.» Es bestehe aber auch die Möglichkeit, dass dem SEM im Asylverfahren Informationen vorenthalten worden seien, die für die Einschätzung wichtig gewesen wären.

      Für Yonas spielt das keine Rolle mehr. Er lernt fleissig Deutsch, möchte möglichst bald eine Lehre absolvieren und sagt: «Ich bin okay. Zum ersten Mal fühle ich mich nicht unsicher in der Schweiz.» Zwar schlafe er schlecht, leide an den Schmerzen der Folter und träume oft von Menschen, die er zurück­lassen musste. Seine grösste Angst aber ist eine andere: «Bitte zeigt mein Gesicht nicht und nennt mich nicht beim Namen», sagt er zum Abschied. «Sonst passiert meiner Familie in Eritrea das, was ich erleben musste.»

      https://www.republik.ch/2022/05/04/ein-asylfall-der-alles-aendern-koennte

  • « Nous, démissionnaires » : enquête sur la désertion d’en bas
    https://www.frustrationmagazine.fr/enquete-desertion

    Les discours vibrants d’étudiants d’une grande école d’ingénieurs agronomes, au moment de la remise de leur prestigieux diplôme, qui déclarent ne pas vouloir suivre la voie royale que notre société de classe leur réserve, ont eu un grand retentissement. Or, si la désertion d’une petite frange de nos élites est un événement, elle masque trop souvent la désertion d’en bas, moins flamboyante mais parfois plus héroïque, des membres de la classe laborieuse. Elle survient actuellement dans tous les secteurs, de la restauration à l’informatique en passant par l’Éducation nationale ou l’associatif. Les démissionnaires d’en bas disent beaucoup du dégoût du travail et de la vie sous le capitalisme. Ils remettent en question avec force la façon dont on produit, dirige et travaille dans ce pays comme ailleurs. Ils (...)

  • La révolte des nouveaux ingénieurs agronomes
    https://www.passerelleco.info/article.php?id_article=2534

    Lors de la cérémonie de remise de leurs diplômes, des étudiants ingénieurs agronome de "AgroParisTech" ont dénoncé les inepties de leur formation et appelé à utiliser leur talent pour défendre la vie et lutter contre le changement climatique... et donc, à ne pas suivre des carrières absurdes au service de l’agro-industrie. « Les diplômé.es de 2022 sont aujourd’hui réuni.es une dernière fois après trois ou quatre années à AgroParisTech. Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fières et (...)

    • Des étudiants d’AgroParisTech appellent à « déserter » des emplois « destructeurs »

      Huit diplômés de l’école d’ingénieurs agronomes se sont exprimés, lors de leur cérémonie de remise de diplômes, contre un avenir tout tracé dans des emplois qu’ils jugent néfastes.

      « Ne perdons pas notre temps, et surtout, ne laissons pas filer cette énergie qui bout quelque part en nous. » Sur la scène de la luxueuse salle parisienne Gaveau, ce 30 avril, ils sont huit ingénieurs agronomes, fraîchement diplômés de la prestigieuse école AgroParisTech, à prendre la parole collectivement. Dans l’ambiance plutôt policée de cette soirée de remise de diplômes, après une introduction de musique disco sous éclairage de néons violet et vert bouteille, ils déroulent, d’un ton calme, un discours tranchant très politique.

      https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/11/des-etudiants-d-agroparistech-appellent-a-deserter-des-emplois-destructeurs_

    • « Nous, démissionnaires » : enquête sur la désertion d’en bas

      Les discours vibrants d’étudiants d’une grande école d’ingénieurs agronomes, au moment de la remise de leur prestigieux diplôme, qui déclarent ne pas vouloir suivre la voie royale que notre société de classe leur réserve, ont eu un grand retentissement. Or, si la désertion d’une petite frange de nos élites est un événement, elle masque trop souvent la désertion d’en bas, moins flamboyante mais parfois plus héroïque, des membres de la classe laborieuse. Elle survient actuellement dans tous les secteurs, de la restauration à l’informatique en passant par l’Éducation nationale ou l’associatif. Les démissionnaires d’en bas disent beaucoup du dégoût du travail et de la vie sous le capitalisme. Ils remettent en question avec force la façon dont on produit, dirige et travaille dans ce pays comme ailleurs. Ils sont un groupe dont on ne parle pas mais qui augmente en nombre et dont l’existence est un caillou dans la botte du patronat. Enquête sur la désertion d’en bas.

      Il y a un an, j’ai conclu une rupture conventionnelle et quitté mon dernier CDI. Deux mois plus tard, une amie faisait de même. Six mois plus tard, un autre m’annonçait sa démission. Il y a deux semaines, mon frère a démissionné de son premier CDI, il a vécu ce moment comme une libération. Après des années de brimades et de résistances dans une association, ma belle-mère a fait de même. Autour de moi, au travail, “on se lève et on se casse”. “Félicitations pour ta démission !” est un message que j’envoie plus souvent que “bravo pour ta promotion !” . Le récit du premier rendez-vous Pôle Emploi est devenu, parmi mes proches, plus répandu que celui du prochain entretien d’embauche. Le média en ligne Reporterre nous a informé la semaine dernière que nous n’étions pas les seuls, loin de là. Le phénomène de la « grande démission », qui a concerné aux Etats-Unis autour de 47 millions de personnes, semble toucher la France. L’enquête périodique du ministère du Travail sur les mouvements de main-d’œuvre le confirme : on assiste depuis 2 ans à une augmentation importante des démissions (+20,4% entre le premier trimestre 2022 et le dernier trimestre 2019).

      Ça n’a échappé à personne tant que le matraquage médiatique est intense : des secteurs peinent à recruter, ou perdent du personnel. C’est le cas de la restauration, dont le patronat se plaint, dans Le Figaro, de ne plus oser parler mal à ses salariés de peur qu’ils fassent leur valise. Mais c’est aussi le cas de l’hôpital public ou de l’Education nationale. Les explications médiatiques laissent le plus souvent à désirer : pour le Point, nous aurions perdu le goût de l’effort, tandis que la presse managériale se lamente sur ce problème qui serait générationnel. Ces dernières semaines, le thème de la désertion est essentiellement traité du point de vue d’une petite partie de la jeunesse diplômée et bien née, qui pour des principes éthiques et politiques, refuserait, comme par exemple dans les discours devenus viraux des étudiants d’AgroParisTech dont nous parlions en introduction, de diriger une économie basée sur la destruction de notre habitat pour se reconvertir dans l’agriculture paysanne.

      Mais qu’en est-il de cette désertion du milieu et d’en bas, celle des employés, des cadres subalternes, des fonctionnaires, des techniciens et des exécutants de la société capitaliste qui décident – souvent parce qu’ils n’en peuvent plus – de quitter leur emploi ? Derrière les grands principes, la réalité du travail est exposée dans la cinquantaine de témoignages que nous avons reçue, issus de tous secteurs : la désertion de la classe laborieuse est avant tout une quête de survie individuelle dans un monde du travail absurde et capitaliste. Elle dit beaucoup de la perte de nos outils collectifs de résistance aux injustices, de la solitude des travailleurs dont tout le monde se fout, mais aussi d’un refus puissant de jouer le rôle qu’on nous assigne. La grande démission est-elle une chance à saisir pour changer la société ?

      La démission, une question de survie face à la violence au travail

      Arthur* ne parle pas de « désertion ». Il n’a pas eu l’occasion de faire un discours vibrant lors de sa remise de diplôme. C’est normal, il est devenu apprenti pâtissier dès ses 14 ans et n’a pas eu le temps de souffler depuis. Mais il y a deux mois, il a démissionné de son emploi dans la restauration. Son patron a refusé la rupture conventionnelle, ce dispositif légal qui permet de partir, avec l’accord de son employeur, en échange d’indemnités minimales mais d’un accès aux indemnités chômage. Sa justification ? « Je t’ai appris des valeurs donc tu ne vas pas pointer au chômage ». Parmi les valeurs de ce Père La Morale : l’homophobie, qui a contraint Arthur à devoir cacher sa sexualité, avant d’être poussé au coming out, devant des collègues, par son patron. Dans cette petite entreprise, il a enduré des années de brimades et d’humiliations qui lui ont fait perdre confiance en lui et le goût de son travail. Depuis sa démission, il est sans revenus et a du mal à retrouver un emploi décent. Il n’empêche qu’il vit son départ comme un soulagement, après avoir enduré tête baissée ces années de captivité professionnelle, avec ses horaires décalées, son chef tyrannique et sa paye minimale. Le confinement de 2020 a joué un rôle déterminant dans sa prise de décision : Arthur a enfin eu du temps pour voir ses proches, sa famille, pour s’intéresser à la politique et ainsi, avancer.

      Les problèmes de turnover du secteur de la restauration ne sont quasiment jamais décrits du point de vue d’Arthur et de ses collègues. La presse est entièrement mobilisée pour relayer le point de vue du patronat, qui se plaint d’une pénurie de main-d’œuvre. Arthur rit jaune devant un tel spectacle : « ça me fait autant marrer que ça me dégoûte, m’explique-t-il, et mon patron tenait aussi ce discours de ouin-ouin « il y a un grand turn over plus personne ne veut travailler… » alors qu’on faisait quasiment tous 65h payées 39h ». Le secteur de la restauration est à l’avant-poste de tout ce qui dysfonctionne – ou plutôt fonctionne selon les intérêts du patronat – dans le monde du travail : des salariés isolés, sans représentation syndicale efficace, une hiérarchie omniprésente et intrusive, un travail difficile, en horaires décalés, avec beaucoup d’heures supplémentaires (souvent non payées) et avec peu d’autonomie et où le droit est très peu respecté.

      C’est aussi à cause de la violence généralisée que Yann a quitté plusieurs emplois successifs, dans la manutention puis le bâtiment. Pour lui, le problème venait tout autant de hiérarchies « maltraitantes » que de l’ambiance générale entretenue au sein des entreprises qu’il a connu : « J’avais cette sensation qu’on m’obligeait à bosser avec des personnes que j’aurais détesté fréquenter en dehors, et d’un autre côté qu’on me mettait en compétition avec des gens avec qui j’aurais pu être pote » m’a-t-il raconté. L’ambiance « stupidement viriliste » au travail ne lui convenait pas et il n’a pas trouvé de possibilités d’améliorer les choses.

      La plupart des témoignages reçus viennent confirmer une tendance lourde du monde du travail des années 2020 : si la violence est aussi répandue, c’est parce que la pression au travail s’est accrue, et pèse sur les épaules de toute une partie des effectifs, des managers aux employés de base. L’absence d’empathie des chaînes hiérarchiques semble être devenue la norme, comme nous l’avions déjà décrit dans un précédent article. C’est ainsi que Sara*, responsable de boutique dans une chaîne d’épicerie, a fini par quitter son emploi, après avoir gravi tous les échelons. Déjà éprouvée par la misogynie continuelle qu’elle subissait au quotidien, elle s’est retrouvée seule face à une situation de violence au travail, sans réaction de sa hiérarchie. Dans cette structure jeune, très laxiste sur le droit du travail, elle n’a pas trouvé de soutien face à la pression continuelle qu’elle subissait. Résultat, nous dit-elle, « j’allais au travail la boule au ventre, je faisais énormément de crises d’angoisse chez moi le soir, beaucoup d’insomnies aussi. J’ai un terrain anxieux depuis l’adolescence mais c’était la première fois depuis des années que j’ai ressenti le besoin d’être sous traitement. Je me sentais impuissante et en danger ».

      Ce témoignage est tristement banal : il semblerait qu’en France, les hiérarchies se complaisent dans l’inaction face aux atteintes à la santé des salariés. Il faut dire que les dernières évolutions législatives ont considérablement favorisé cette nouvelle donne. Nous en avons parlé à de multiples reprises : depuis la loi El Khomri de 2016 et les ordonnances travail de 2017, la santé au travail est reléguée au second plan, et le pouvoir du patronat face aux salariés a été considérablement renforcé. Le prix à payer était, jusqu’ici, l’augmentation du mal-être au travail, du burn out ainsi que des accidents, qui fait de la France une triste championne d’Europe de la mortalité au travail.

      La démission et le turn over qui en résultent, ainsi que la difficulté à recruter dans de nombreux secteurs, est désormais le prix que doivent payer les employeurs, et ils ne sont pas contents : peut-être auraient-ils pu y songer quand ils envoyaient toutes leurs organisations représentatives (MEDEF, CPME…) plaider pour détricoter le code du travail auprès des gouvernements successifs.

      La « perte de sens » : une question matérielle et non spirituelle

      Dans les témoignages reçus, la question du sens occupe une place moins grande que celle des (mauvaises) conditions de travail. Là encore, la désertion d’en bas diffère de la désertion d’en haut décrite dans la presse, où la question du sens et des grands principes est centrale. Au point que les grands groupes s’adaptent pour retenir leurs « talents » (c’est comme ça que les cadres sup appellent les autres cadres sup) en se donnant une « raison d’être » qui ne soit pas que la satisfaction de l’appât du gain des actionnaires. Ce dispositif est permis par la loi PACTE depuis 2019, et il ne sert à rien d’autre qu’à faire croire qu’une boîte capitaliste n’est pas seulement capitaliste : elle aime les arbres, aussi. Quand il s’agit du sens au travail, personne n’évoque la politique de “Responsabilité Sociale et Écologique » que les grands groupes affichent fièrement sur des affiches dans le hall du siège social. En revanche, trois cas de figures semblent se dessiner : le sentiment d’absurdité et d’inutilité, le sentiment de ne pas réussir à faire correctement son travail et de voir ses missions dévoyées, et enfin celui de faire un travail nuisible, intrinsèquement mauvais, qu’il convient de quitter pour des raisons politiques et morales.
      1 – L’absurdité au rendez-vous : « qu’on existe ou pas, ça ne change rien »

      Mon frère a quitté une structure associative où il était constamment noyé de boulot… sans savoir à quoi il servait. « J’ai encore une histoire à la The Office à te raconter » avait-il l’habitude de m’écrire. The Office, brillante série américaine, met en scène des salariés qui font toujours autre chose que leur travail, car constamment sollicités par un patron égocentrique et extravagant les entraînant dans un tourbillon de réunions, formations sécurité, séminaires de team building, concours de meilleur employé etc. Mais à la fin, ils servent à quoi, ces gens qui travaillent ? Dans le cas de mon frère, si le sens était altéré, c’était d’abord en raison d’une mauvaise gestion, d’un objet mal défini par un compromis politique reconduit chaque année par un directoire composé d’élus locaux. Il n’empêche que pour mon frère, l’intérêt de son job pour la société n’était pas avéré : « qu’on existe ou pas, ça ne change rien » m’a-t-il dit avant de décider de partir.

      Le thème des « bullshit jobs », ces métiers inutiles et ennuyeux dont l’existence a été brillamment théorisée par l’anthropologue britannique David Graeber, peut expliquer tout un pan du désamour d’une partie des cadres moyens pour leurs professions vides de sens. Pour mon ami A., son activité de consultant s’inscrivait en partie dans ce paradigme-là. Bien sûr, son action avait une utilité pour l’entreprise cliente, car le logiciel qu’il y mettait en place et pour lequel il formait le personnel à une organisation dédiée améliorait vraiment les choses. Mais que faire si l’entreprise elle-même avait une activité absurde ?

      Le capitalisme contemporain, nous dit Graeber, génère une immense aristocratie constituée de services de ressources humaines et de cabinets de consultants, c’est-à-dire de gens dont le travail est de gérer le travail des autres. Forcément, l’utilité ne tombe pas toujours sous le sens. Cette masse de gens qui dépendent de cette économie des services pour le travail n’a cessé de grossir, et ses contradictions génèrent sa propre croissance : dans ces entreprises où les cadres s’ennuient et se demandent à quoi ils servent, il faut faire venir des consultant en bien-être au travail qui vont organiser des ateliers et des cercles de parole pour parler de ce problème.

      Le problème du sentiment d’absurdité au travail, c’est qu’aucune hiérarchie ne tolère qu’il s’exprime librement. Les techniques de management des années 2020 insistent sur la nécessité de l’engagement, en toute bienveillance évidemment : il s’agit d’être sûr que tout le monde adhère à fond au sens de son travail. Ecrire un hymne en l’honneur de l’entreprise, comme A. a été invité à le faire lors d’un week-end de « team building », poster des photos de son travail et de son enthousiasme sur un réseau social interne, comme doivent le faire les salariés d’un grand groupe agroalimentaire où j’ai eu l’occasion de mener une expertise en santé au travail. Le non-engagement est sanctionné : dans cette entreprise, une évaluation comportementale annuelle se penche sur le niveau d’engagement et d’implication des salariés. Le soupir n’est pas de mise. Comment, dans ces conditions, tenir le coup sans devenir un peu fou ? A., comme d’autres consultants qui m’ont écrit, a choisi la démission.
      2 – La qualité empêchée : « j’aimerais juste pouvoir faire mon travail »

      Le sentiment d’absurdité ne peut expliquer à lui seul la succession de démissions et de déception professionnelle. Au contraire, nombre de récits reçus sont ceux de gens qui croyaient en ce qu’ils faisaient mais se sont vu empêcher de mener correctement leurs missions. La question du sens est le plus souvent abordée sous l’angle de la capacité ou non à bien faire son travail. Or, autour de moi et dans les témoignages reçus pour cette enquête, tout le monde semble frappé de ce que les psychologues du travail appellent la « qualité empêchée ».

      L’histoire de Céline*, maîtresse de conférence dans l’université d’une grande ville française, s’inscrit en partie dans ce cadre. Elle aussi a été poussée au départ par une pression administrative constante et l’absence de solidarité de son équipe. Elle a quitté une situation pourtant décrite comme confortable et stable : fonctionnaire, dans l’université publique… Pour elle, son travail est détruit par « les dossiers interminables pour avoir des moyens ou justifier qu’on a bien fait son travail », mais aussi les programmes et l’organisation du travail qui changent constamment et, évidemment, le manque de moyens. Paloma, enseignante dans le secondaire, a pris conscience de son envie de partir lors des confinements, mise face à la désorganisation de l’Education nationale, au niveau du pays comme des deux établissements où elle enseignait. Plus généralement, elle m’a confié que “le plus dur, c’était de constater que les élèves détestent l’école et les profs aussi, et qu’on ne cherche pas à faire réfléchir les élèves ou à développer leur sens critique. Je ne voulais pas contribuer à ça.”

      La question du manque de moyens est omniprésente lorsque l’on discute avec les personnels des services publics. Ce manque, qui se ressent dans la rémunération mais qui transforme toute envie d’agir ou d’améliorer les choses en parcours du combattant face à des gestionnaires omniprésents et tâtillons, brisent l’envie de rester. Les soignant.e.s ne cessent de le répéter, apparemment en vain : « En formation, on apprend que chaque patient est unique et qu’il faut le traiter comme tel, résumait Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers. Mais quand on arrive à l’hôpital, on est face à un processus bien plus industriel, où on n’a pas le temps d’accompagner le patient, d’être à l’écoute. Il y a alors le sentiment de mal faire son travail et une perte de sens ». C’était il y a un an. Désormais, la pénurie de personnel entraîne la fermeture de services d’urgences la nuit, un peu partout en France. Ce sont les patients, et le personnel qui continue malgré tout, qui subissent de plein fouet les départs en masse de l’hôpital public où « la grande démission » n’est pas une légende médiatique.

      Face à ces problèmes très concrets, la question du sens devient presque une opportunité rhétorique pour le gouvernement et les strates hiérarchiques : il faudrait « réenchanter la profession », donner du sens aux métiers du service public à base de communication abstraite, plutôt que de donner les moyens de travailler correctement.
      3 – Le sentiment de faire un travail nocif : ​​”j’étais surtout un maillon de la perpétuation de la violence sociale”

      Hugo* travaillait pour un important bailleur social d’Île-de-France. Désireux de sortir de la précarité continue qu’il connaissait en enchaînant les CDD dans la fonction publique, il est devenu chef de projet dans cette structure, en ayant l’espoir de pouvoir se rendre utile. « J’y suis arrivé plein d’entrain car j’avais à cœur de faire un métier « qui ait du sens » … loger les pauvres, être un maillon de la solidarité sociale, etc ». Il a vite déchanté : « Globalement, je me suis rendu compte que j’étais surtout un maillon de la perpétuation de la violence sociale. In fine, malgré tout l’enrobage du type « bienveillance », « au service des plus démunis », des photos de bambins « de cité » tout sourire, il s’agissait d’encaisser les loyers pour engraisser les actionnaires (c’était un bailleur social privé, pas public). J’ai ainsi participé à une opération de relogement d’une tour de 60 habitants, qui allait être démolie dans le cadre du « renouvellement urbain ». Autant vous dire que les locataires n’étaient pour beaucoup (hormis quelques fonctionnaires communaux ayant encore un peu d’âme) que des numéros. Des « poids » à dégager au plus vite. Toutes les semaines je devais faire un « reporting » sur combien étaient partis, combien il en restait encore, avec un objectif… Je devais faire 3 propositions de logement aux locataires et leur mettre la pression pour qu’ils acceptent, en brandissant la menace de l’expulsion à demi-mot. Je voyais l’angoisse sur le visage des gens. » Hugo a fini par craquer et obtenir – au forceps – une rupture conventionnelle.

      Selma* et Damien* travaillaient aussi dans des professions participant de la façon dont on construit et on habite les villes. La première est urbaniste, le second architecte. Ils ont quitté des métiers pourtant souvent perçus comme intéressants et utiles parce que les effets de leur action leur semblaient vains voire néfastes, sur le plan social et écologique. Pour Selma, les mauvaises conditions de travail liées aux contraintes financières de son entreprise rachetée par un grand groupe sapait la qualité de son travail. Quant à Damien, il déplore les activités de son ancienne agence d’architecture : “Les projets sur lesquels je travaillais étaient très loin de mes convictions : des logements pour des promoteurs, en béton, quasiment aucune réflexion sur l’écologie (au-delà des normes thermiques obligatoires). Je faisais partie d’une organisation qui construisait des logements dans le seul but de faire de l’argent pour les promoteurs avec qui je travaillais.” Sa conclusion est sans appel : “Globalement, j’en suis arrivé à la conclusion que nous allions tous dans le mur (écologique). Les villes seront bientôt invivables, ne sont pas résilientes au changement climatique (essayez de passer un été sans clim à Strasbourg). J’ai constaté que j’étais totalement impuissant pour changer un tant soit peu les choses.”

      Les personnes qui travaillent dans des domaines d’activité nocifs à la société et qui en souffrent évoluent dans une contradiction forte, qui se termine souvent par un départ, faute d’avoir pu faire changer les choses de l’intérieur. Le manque d’autonomie conjugué à la quête de sens peut expliquer le nombre croissant de démissions et la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs (le nucléaire, par exemple, a de grosses difficultés à recruter – étonnant, non ?). Chercher du sens dans son travail pose néanmoins une question de ressources : la stabilité économique doit d’abord être garantie, et la majeure partie de la classe laborieuse n’a pas le luxe de s’offrir le sens et la sécurité tout à la fois.
      La démission : une forme (désespérée) de protestation au travail ?

      Je repense à mes départs successifs (trois, au total : un non-renouvellement de CDD, une démission, une rupture conventionnelle) avec soulagement mais aussi une pointe de culpabilité. Quitter un emploi, c’est laisser derrière soi des collègues que l’on appréciait, avec qui l’on riait mais aussi avec qui on luttait. Deux de mes départs ont été le résultat de petites ou de grosses défaites collectives, accompagné d’un dégoût ou d’un désintérêt pour des secteurs ou des entreprises que j’estimais impossibles, en l’état du rapport de force, à changer. J’ai donc demandé à toutes les personnes qui m’ont raconté leur démission si elles avaient tenté de changer les choses de l’intérieur, et comment cela s’était passé. La majeure partie des personnes qui m’ont répondu ont tenté de se battre. En questionnant la hiérarchie sur les conditions de travail, en réclamant justice, en poussant la structure à s’interroger sur le sens de son action et de ses missions… en vain.

      Les situations les plus désespérées en la matière m’ont sans doute été racontées de la part de démissionnaires du monde associatif. Les associations, des structures où l’on exerce en théorie des métiers qui ont du sens… et qui sont progressivement vidées de leur essence par des hiérarchies calamiteuses, des conditions de travail très dégradées, des logiques néolibérales et gestionnaires qui viennent s’appliquer au forceps, contre l’intérêt des salariés et des usagers… Et le pire, c’est que le discours du sens y est devenu une arme mobilisée par le patronat associatif pour mater les salariés récalcitrants en leur opposant la noblesse de leur mission et la nécessité de ne pas y déroger pour ne pas nuire aux usagers. Antoine, démissionnaire d’une association d’éducation populaire dans l’ouest de la France, résume bien la situation : “dans l’associatif, la répression syndicale est super forte, joli combo avec le côté « on est dans une association alors on est toustes des gens biens et militants donc ça se fait pas de parler de domination”, qui décourage pas mal à se mobiliser…”.

      Il y a des secteurs qui sont structurellement moins propices à la résistance salariale collective, et l’associatif en fait partie, et pas seulement à cause du discours évoqué par Antoine. Le syndicat ASSO, la branche de Solidaires dédié aux salariés de l’associatif, rappelle qu’il s’agit d’un secteur “très atomisé, où nombre de salarié.e.s se trouvent seul.e.s dans de très petites structures : plus de 80 % des associations emploient moins de 10 salarié.e.s. L’organisation d’élections n’est pas obligatoire selon le code du travail pour les structures de moins de 10 salarié.e.s (6 pour la Convention de l’animation). Très peu de salarié.e.s ont une voix officielle, via un représentant.e du personnel, pour participer aux discussions sur leurs conditions de travail et pas d’appuis en interne en cas de conflit.” Par ailleurs, “près de 30% des salarié.e.s associatifs ne sont pas couverts par une convention collective (contre 8% dans le secteur privé marchand)”. On part donc de plus loin, quand on est salarié de l’associatif, que d’autres, pour améliorer les choses. Mais c’est le cas, d’une façon générale, dans l’ensemble des secteurs du pays qui ont tous subi d’importants reculs en matière de rapport de force salarial. Partout, le patronat est sorti renforcé des différentes réformes gouvernementales.

      C’est le cas à la SNCF, dont le personnel est massivement sur le départ depuis 2018, date de la réforme ferroviaire et d’une longue grève brisée par Macron et Borne, alors ministre des Transports et depuis Première ministre. En 2019, les départs ont augmenté de 40% par rapport à 2018, et ils suivent depuis le même rythme. La direction de la SNCF a tout fait pour briser les collectifs de travail, atomiser les salariés et modifier leurs conditions de travail. Dans Libération, les cheminots racontent comment la fin de leur statut a mis fin, entre autres, à la retraite garantie à 55 ans, compensation d’un rythme de travail épuisant.

      Difficile de résister quand les syndicats sont de moins en moins présents et nombreux. Yann, notre manutentionnaire démissionnaire, s’en prend quant à lui à la perte de culture du rapport de force chez ses collègues : « J’ai 35 ans et j’ai entendu de plus de plus les discours managériaux et les exigences patronales dans la bouche des ouvriers. C’est d’une déprime… Rien à prendre aussi du côté des « anciens » avec des dos défoncés qui ressassent des discours du type « on se plaignait pas avant », « les jeunes veulent plus rien faire »… ». Le problème dépasse largement, selon Yann, la culture de son ex-entreprise. Il s’étonne : “C’est fou que le sujet du malheur au travail ne soit quasiment jamais abordé à part par le côté clinique des burn out. Le sujet est absent de toutes les dernières campagnes électorales.”

      La solitude et la désunion, ou du moins l’absence de culture du rapport de force au travail, est une réalité qu’il est facile d’éprouver : la baisse continue des effectifs syndicaux n’en est que l’illustration statistique la plus flagrante. La démission devient alors une façon de mettre le collectif face à ses contradictions, d’interpeller collègues, direction et la société plus globalement sur les injustices qui s’accumulent. C’est un peu ce que concluait mon amie Orianne, infirmière à l’AP-HP et depuis en disponibilité pour exercer dans le privé. Comme des milliers de soignant.e.s en France, elle a déserté des hôpitaux publics détraqués par les gouvernements successifs – et celui-ci en particulier. Membre du collectif InterUrgences, Orianne s’est pourtant battue pendant plusieurs années, avec ses collègues, pour obtenir une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail, globalement en vain. Les applaudissements aux fenêtres durant le premier confinement n’auront donc pas suffi : le départ a été pour elle une issue personnelle et, dans un sens, collective ; face au manque de soignant.e.s, le gouvernement va-t-il finir par réagir ?

      De là à dire que la démission est une forme radicale et individuelle de grève, il n’y a qu’un pas que nous franchirons pas : car les grèves renforcent le collectif, soudent les collègues autour d’un objectif commun alors que la démission vous laisse le plus souvent seul, même si des effets collectifs peuvent se créer. Antoine a bon espoir que sa démission ait un peu secoué les choses : “mon départ a pas mal remué le Conseil d’Administration de mon association qui a prévu un gros travail sur la direction collégiale entre autres. A voir si cela bouge en termes de fonctionnement interne”, me dit-il. Lorsque mon frère a quitté son association, il s’est demandé si ses supérieurs hiérarchiques allaient “se remettre en question”. Je lui ai plutôt conseillé de ne pas en attendre grand-chose : les hiérarchies sont généralement expertes pour ne pas se remettre en question. Les “départs” sont évoqués, dans les entreprises, avec une grande pudeur, voire carrément mis de côté ou rangés du côté des fameux “motifs personnels” qui sont la réponse préférée des hiérarchies aux manifestations de la souffrance au travail.
      La quête (vaine ?) d’un ailleurs

      “Si ça continue, je vais partir élever des chèvres dans le Larzac moi” : c’est une phrase que j’ai souvent entendu, cliché du changement de vie après des déceptions professionnelles. Force est de constater que ce n’est pas la route empruntée par la plupart des démissionnaires, sinon les départements de la Lozère ou de l’Ariège auraient fait un signalement statistique. La plupart des personnes qui ont témoigné au cours de cette enquête ont des aspirations plus modestes : trouver un emploi avec des horaires moins difficiles, quitter une entreprise toxique, prendre le temps de réfléchir à la suite ou devenir indépendant.

      La reconversion agricole ou la reconversion tout court restent des possibilités accessibles à une minorité de personnes, en raison du temps et de l’argent que cela requiert. Yann, à nouveau, a tout résumé : “J’entends souvent le type de discours sur la perte de sens des CSP+ qui rêvent d’ouvrir un food truck ou un salon de massage, et ça m’irrite au plus haut point. Quand on est cadre, on a le capital financier/scolaire et le réseau pour faire autre chose. C’est nettement plus difficile quand on est préparateur de commande”. Mon compagnon fait partie de celles et ceux qui ont choisi la reconversion agricole comme planche de salut après des expériences désastreuses dans d’autres secteurs de l’économie. Il est le premier à relativiser le discours qui fait de l’agriculture un “ailleurs” au capitalisme . Ce n’est d’ailleurs pas pour ça qu’il a franchi ce cap, mais bien en raison d’un désir de vivre à la campagne, loin de la ville et dans un secteur qui l’intéressait davantage. Mais pour lui ce n’est pas une “alternative” au capitalisme, et c’est loin d’être une activité qu’il conseillerait à toutes celles et ceux qui veulent déserter les bureaux ou les entrepôts de la vie capitaliste : “C’est dur et tu gagnes mal ta vie”.

      Loin de l’image d’Epinal de la reconversion agricole enchantée où l’on vit d’amour et d’eau fraîche dans des cabanes dans les bois, façon vidéo Brut, l’agriculture, même biologique, s’insère dans un marché et dans des rapports de force qui sont tout sauf anticapitalistes. Le poids politique de l’agriculture intensive, le règne de la FNSEA, le principal lobby agro-industriel qui impose ses vues à tout le monde, avec le soutien du gouvernement, ne font pas de ce secteur un endroit apaisé et éloigné des turpitudes décrites précédemment.

      J’ai voulu un temps m’y lancer moi aussi (depuis, je me contente d’être vendeur au marché, ce qui me convient très bien) et j’ai vu, lors des formations que je suivais, l’attraction que le secteur exerçait sur de nombreux salariés désireux de changer, littéralement, d’horizon. J’ai vu ceux d’en bas, qui luttaient pour obtenir un lopin de terre à peine cultivable, et ceux d’en haut, qui rachètent des domaines immenses, font creuser des étangs et plantent le jardin bio-permaculture de leur rêve – pardon, font planter par des ouvriers agricoles – et semblent y jouer une vie, comme Marie-Antoinette dans la fausse fermette construite pour elle dans les jardins de Versailles. Puis ils s’étonnent que la population locale ne les accueille pas à bras ouverts… Bref, le monde agricole n’est pas un ailleurs, il est une autre partie du capitalisme où il faut lutter – même si le paysage y est souvent plus beau. Et d’ailleurs, les agriculteurs démissionnent aussi – de leur métier ou, c’est une réalité tragique, de leur propre vie. Les exploitants agricoles ont malheureusement la mortalité par suicide la plus élevée de toutes les catégories sociales.

      S’il y a bien un désir qui réunit la majeure partie des démissionnaires à qui j’ai parlé, et qui m’a moi-même animé, c’est celui de sortir du lien de subordination et du monde étouffant de l’entreprise en devenant indépendant. Ce désir d’indépendance, souvent snobé, quand on est de gauche, car il s’apparenterait à de la soumission déguisée en autonomie entrepreneuriale, n’est pourtant pas vécu comme un “projet” disruptif et capitaliste. Bien au contraire, les gens qui choisissent la voie de “l’auto-entrepreneuriat” et du freelance savent que c’est aussi une précarité économique que l’on peut vivre si on en a les moyens : quelques économies, un niveau de qualification suffisant, un petit réseau… Mais parfois, après avoir subi la violence du lien hiérarchique, on peut s’en contenter si c’est une possibilité. Mohamed, ingénieur, résume ce qui, pour lui, mène à l’envie d’indépendance, et qui résulte directement des impasses structurelles du travail sous le capitalisme contemporain : “Je n’ai que trois possibilités : faire partie d’un grand groupe (Atos, Orange, Thales, etc.), pire solution car travaillant exclusivement pour des actionnaires avec un boulot qui n’a aucun sens. Repartir en PME, ce qui est très bien pour 5 ans maximum mais on finit toujours par se faire racheter par les gros. Ou devenir indépendant.” Mais pour beaucoup, après la démission, c’est la quête d’un boulot salarié “moins pire” qui reste le seul choix possible.

      Démissionnaires de tous les secteurs, unissons-nous !

      Poussés dehors par des entreprises et des services publics de plus en plus macronisés (c’est-à-dire où la violence des rapports humains, la fausseté du discours et la satisfaction des actionnaires ou des gestionnaires prennent toute la place), nous sommes amenés à chercher des recours possibles pour mener une vie plus tranquille, un peu à l’égard de la guerre que le capitalisme nous mène. Mais l’ailleurs n’existe pas, ou bien il implique des choix de vie radicaux et sacrificiels. “Je me demande s’il y a moyen de dire fuck à la société capitaliste sans devenir un primitiviste babos qui ne se lave plus”, me résumait cette semaine mon frère, sans pitié. Franchement, sans doute pas. On peut s’épargner des souffrances inutiles en refusant le salariat, des boulots absurdes et profondément aliénants – quand on le peut – mais partout où on l’on se trouve, il faut lutter.

      Ce constat serait plombant si j’étais le seul à avoir quitté à répétition mes derniers emplois. Mais ce n’est pas le cas. Nous, démissionnaires, sommes des dizaines de milliers. Nous, les rescapés des ruptures conventionnelles, les démissionnaires sans allocations, les abandonneurs de postes, rejoignons chaque jour le cortège ordinaire des licenciés, des en-incapacité-de-travailler, des accidentés, des malades, de tous ceux qui ont été exclus ou se sont exclus du cursus honorum que le capitalisme accorde à celles et ceux qui ne font pas partie de la classe bourgeoise : baisse la tête, obéis au chef, endette-toi, fais réparer ta voiture et peut-être qu’à 40 ans tu seras propriétaire de ton logement.

      Nous, démissionnaires, sommes si nombreux et si divers. Les écœurés du virilisme des chantiers comme Yann, les saoulées du sexisme de boutique comme Sara, les rescapés de la brutalité patronale comme Arthur, les Selma et Damien qui ne veulent pas nuire aux habitants en faisant de la merde, les Céline, Paloma et Orianne qui n’ont pas rejoint le service public pour maltraiter élèves et patients mais aussi les Mohamed, les Hugo qui ne veulent pas engraisser des actionnaires en faisant de l’abattage de dossier pour gonfler les chiffres… Démissionnaires = révolutionnaires ? En tout cas, leur démission est une preuve de non-adhésion au système capitaliste.

      Démissionnaires de tous les secteurs : vous n’êtes pas seuls, nous sommes des milliers, et notre existence fait le procès de l’entreprise capitaliste. Notre amour du travail bien fait, de la justice et de la solidarité sont incompatibles avec la façon dont le capitalisme transforme nos activités, même celles qui en sont a priori le plus éloignées. Démissionnaires de tous les secteurs : unissons-nous !

      https://www.frustrationmagazine.fr/enquete-desertion

      #désertion #désertion_d'en_bas #démissionnaires #travail

  • Sécheresse : les scénarios de l’ONU pour les décennies à venir
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/secheresse-scenarios-ONU-decennies-a-venir-39619.php4

    « Les faits et les chiffres de cette publication pointent tous dans la même direction : une trajectoire ascendante de la durée des #sécheresses et de la gravité des impacts, affectant non seulement les sociétés humaines mais aussi les systèmes écologiques dont dépend la survie de toute vie, y compris celle de notre propre espèce », a déclaré Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur la #désertification (CCNUD), à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport onusien, le 11 mai. La sécheresse en chiffres : restauration pour la préparation et la résilience entend accélérer les décisions de la COP 15 sur la désertification, qui a débuté à d’Abidjan (Côte d’Ivoire), le 9 mai.

    Et ces chiffres sont préoccupants. Depuis 2000, la fréquence et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 %. En 2022, plus de 2,3 milliards de personnes sont confrontées au stress hydrique et près de 160 millions d’enfants sont exposés à des sécheresses graves et prolongées. L’Afrique est le continent le plus touché. Mais l’Europe est aussi concernée. Aujourd’hui, 15 % des terres et 17 % de la population de l’Union européenne sont atteintes par le manque d’eau. Quant à l’Asie, les 1,9 milliard de personnes alimentées par le bassin-versant de l’Hindu Kush sont désormais suspendues à l’évolution de la sécheresse de l’Himalaya.

    • pas de côté en paca - via Le Ravi

      https://www.leravi.org/social/alternatives/la-region-paca-loin-de-lextreme-droite-est-aussi-une-terre-de-resistance-a-l

      N’est-il pas plus beau pied-de-nez que d’avoir à passer devant le domicile de Christophe Castaner à Forcalquier pour aller à Longo Maï ? Une communauté autonome et autogérée bien implantée dans la région puisque présente aussi dans le Luberon et la Crau.

      Emblématique de cet attrait pour le pas de côté, deux lieux à Marseille (Manifesten et la Déviation) appartiennent au Clip, un réseau de lieux en propriété d’usage, en clair, un système de propriété collective qui permet à une demi-douzaine d’espaces gérés collectivement de « sortir » du marché immobilier ! Et, lors de l’AG annuelle, plusieurs projets en Paca se sont fait connaître, notamment du côté d’Avignon mais aussi dans les départements alpins.

      Comme le disait en rigolant un occupant de la « Zone à patates », cette Zad visant à préserver des terres agricoles de l’extension d’une zone industrielle à Pertuis : « Entre le bocage nantais et une Zad dans le sud, y a pas à hésiter ! » Même si la « Zap » est désormais expulsable à tout moment.

    • Intervention qui m’a un peu laissé dubitatif, par l’écart entre l’ampleur du problème décrit (avec des mots très justes) et la faiblesse de ce qui est mis en avant en conséquence, c’est à dire pas grand chose d’autre que la fuite individuelle. Une référence bienvenue à Terre de Liens qui font un gros boulot pour l’installation des jeunes, mais c’est à peu près tout.
      Ou alors j’ai pas pigé le propos...

    • @koldobika vers quelle alternative organisée pourraient-elles et ils se tourner ? ce qui est frappant, c’est l’émergence parmi les jeunes « éduqués » d’un tel courant exprimant le refus d’entrer « dans le système  » ; refus fondé sur des motivations diverses plus ou moins politiques (de la conscience du caractère destructeur du système, que ce soit social ou écologique, au rejet des perspectives de vie qui s’offrent à elleux). Qui aujourd’hui porte un tel rejet ?

      Par mon bout de lorgnette : j’interviens depuis pas mal de temps en tout de fin de cycle d’une spécialisation dans le domaine de l’énergie destinée à des ingénieurs tout juste sortis d’école ; ça fait 3-4 ans que certains d’entre eux expriment ce refus du système et sortent « ailleurs » que dans les débouchés naturels, les grands du secteur ou les startups variées, les unes comme les autres faisant pourtant miroiter à leur destination un monde nouveau à créer plein d’énergies renouvelables et de consommation maîtrisée par des réseaux intelligents… Je n’ai, hélas, pas la possibilité de suivre ce qu’elles et ils deviennent dans la durée.

    • @simplicissimus Est-ce du fait de l’endroit où j’habite, je m’attendais à ce qu’ils parlent de l’urgence à développer des systèmes nourriciers robustes en dehors de ce système destructeur qu’ils décrivent parfaitement bien. Des chambres d’agricultures issues de la paysannerie comme #EHLG, des associations d’aide à la conversion ou installation en bio, des centres de recherche comme le CREAB dans le Gers, batailler pou une sécurité sociale de l’alimentation, pour des modèles agricoles moins dépendants d’intrants globalisés, des initiatives comme https://www.prommata.org/?lang=fr, comme https://latelierpaysan.org etc. Il existe plein d’initiatives qui ne demandent qu’à être étendues, copiées, propagées, et je m’attendais à ce que ces jeunes agros les connaissent bien mieux que moi, et lancent un appel à reconstruire des agricultures non nuisibles et capables de survivre au bordel qui s’installe. Car malheureusement ce ne sont pas les fuites individuelles qui pourront contrecarrer les famines qui s’annoncent.

    • @latelierpaysan même
      https://www.creabio.org
      https://securite-sociale-alimentation.org

      Des désertions rendues publiques pour des raisons politiques, il y en a toujours eu, au moins depuis les années 70, et on voit bien que ça n’a jamais changé quoi que ce soit. Ce qui change un peu, ce qui est particulier, c’est peut-être la précocité de ces désertions, avant même d’être vraiment incorporés au système (même si les écoles d’ingé c’est déjà en faire partie). Mais même pas sûr si on lit les archives des années post 68, yavait aussi des très jeunes comme ça.

      Donc oui c’est pas ça qui va changer la face du monde, et c’est vrai que publiciser dans une grande salle + dans une vidéo devenue pas mal virale, des initiatives comme l’atelier paysan ou la SSA, ça aurait carrément eu plus de gueule que juste dire « je vais faire du miel à la place ». Une occasion un peu manquée.

    • Il y a un autre phénomène qui n’a pas été soulevé : c’est le nombre important de bac + 5 ou plus qui s’installent en tant qu’agriculteurs. Pour ma part, je n’y vois pas forcément un effet de cette désertion, mais de la complexité de la démarche même de l’installation agricole.

    • Je trouve ça plutôt inquiétant. Dans ma vision idéale du futur, il n’y a pas besoin de faire bac + 5 (avec tout ce que ça suppose à la fois en terme de concurrence pour y accéder à ce niveau que de vision du monde acquise via un tel parcours) pour cultiver la terre et nourrir autrui.
      Je ferai même un lien avec l’influence du réseau salariat dans les alternatives alimentaire et agricoles, lequel propose un salaire à vie dont le montant est fonction de la qualification.

    • @deun Le problème c’est que les études sont vues comme un « bagage », une compétence potentielle. Et on se juge beaucoup plus sur ce qu’on pourrait être que sur ce qu’on est.

      Un bac+5 / 7 / 11 est encore vu comme supérieur à un bac-3 / 0 / 2 / 3 dans l’esprit collectif. Même quand le second fait un truc bien plus utile et nécessaire que le premier (comme ramasser les poubelles, faire pousser des légumes ou faire du pain). Et le salaire, n’en parlons même pas, va en proportion des études. Souvent indexé sur les « responsabilités », qui est un synonyme de domination des autres (combien de personne tu encadres) ou les capitaux engagés (combien de fric tu brasses, alors qu’en général, c’est pas le tiens).

      Donc les études, c’est un peu un pare-chocs social, un badge que tu brandis quand on est un peu trop condescendant envers toi : « Je pues le poireau et le lisier de porc ? Mais j’ai fait des études, je sais écrire et parler, je maitrise la rhétorique aussi bien que l’algèbre, alors viens pas me chercher sur l’échelle sociale ! »

      Bon, ça ne rend pas confiant en soi pendant des décennies quand tu fais un boulot chiant et nul ou éco-destructeur à te maudire sur 13 générations, et ça rendrait même un peu schizophrène. Et puis c’est un peu une reproduction du système qu’on refuse tant.

    • Partie 2, c’est peut etre aussi pour cela que le syndicalisme ne reprend pas de membres ou se divise en petits syndicats.
      Et oui, les salariés étant plus instruits, ils se sentent aussi plus apte à se défendre individuellement, là où d’autres complétaient leurs lacunes en s’unissant.

  • Plus de 90.000 euros d’aides à l’installation pour passer d’un désert à l’autre : un couple de médecins créé la polémique | egora.fr
    https://www.egora.fr/actus-pro/demographie-medicale/72962-plus-de-90000-euros-d-aides-a-l-installation-pour-passer-d-un

    Un couple de médecins généralistes qui était installé dans un village de la Sarthe a fermé son cabinet pour en ouvrir un autre dans la Manche, empochant au passage 93 000 euros d’aides à l’installation de la CPAM.

    La maire de Fresnay-sur-Sarthe ne décolère pas. Si Fabienne Labrette-Ménager avait été prévenue du du départ de deux des quatre médecins généralistes de la commune (2.900 habitants), prévu le 15 décembre 2021, par le biais d’une affiche apposée au cabinet, elle s’imaginait que les deux praticiens sexagénaires "partaient en retraite" après 25 années de bons et loyaux services dans le village. "Je savais qu’ils avaient acheté une maison en Normandie", témoigne-t-elle dans les colonnes de Ouest France.

    Mais les deux généralistes sexagénaires avaient un tout autre projet en tête : celui de rouvrir un cabinet à Saint-Vaast-la-Hougue (1.712 habitants), un village de Manche, lui aussi situé dans une zone sous-dense.

    Ce qui fait polémique, c’est le montant des aides à l’installation versées par la CPAM de la Manche au couple : 93 750 euros. "Comment l’Etat peut-il accepter de verser 100.000 euros à des médecins qui ont déserté un territoire sous-doté pour s’installer deux mois après à une centaine de kilomètres", s’insurge sur Facebook la maire de Fresnay-sur-Sarthe, qui se trouve désormais démunie face aux "2.500 patients" qui se retrouvent désormais sans médecin traitant. "Je suis en colère car je me fais engueuler", lance-t-elle dans Ouest France.

    Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans La Presse de la Manche, Gilbert Doucet, le maire de Saint-Vaast-la-Hougue, exprime quant à lui son soulagement de voir deux généralistes prêter main forte à l’unique médecin de la commune depuis février. "C’était presque inespéré. Quelques mois plus tôt, en août 2021, on risquait de se retrouver sans médecin dans la commune. L’un d’entre eux a pris sa retraite et le second hésitait à le faire. On était au pied du mur", témoigne-t-il. Quant aux aides perçues par le couple de nouveaux venus, il les juge nécessaire pour compenser leurs frais d’installation et le temps que prend la constitution d’une nouvelle patientèle.

    une belle et longue préretraite dorée donc...
    toujours pas réussi à piger comment un « médecins traitant » supposé participer à la coordination des soins peut comptabiliser 1000 à 2000 patients (et plus ?)

    #médecine #médecins #CPAM #déserts_médicaux

    • En médecine spécialisée c’est pire : dans la Sarthe justement, il y a aujourd’hui 1 dermatologue pour 70 000 habitants.
      Le nouveau protocole élaboré entre la CPAM Sarthe et les 6 dermatos prévoit que pour avoir un premier avis sur un naevus (grain de beauté) le patient rencontrera un·e infirmier·e qui réalisera des photos. L’avis du médecin (ou plutôt du logiciel d’I.A.) est rendu à partir des ces clichés. Le tout pour la modique somme de 45€ avec une prise en charge CPAM de... 0€.
      Elle est pas belle la vie rurale ?

  • #Robo_Dogs and Refugees: The Future of the Global Border Industrial Complex

    The future is here, and it’s a nightmare for migrants. Robo-dogs are joining the global arsenal of border enforcement technologies. The consequences will be deadly.

    A painting of an eye shedding a single tear adorns the concrete rampart of the rusty wall bisecting the city of Nogales at the U.S.-Mexico border. Elsewhere, other kinds of eyes scan the Sonoran Desert—drones, artificial intelligence (AI) surveillance towers, and now military-grade “robo-dogs,” which, according to the U.S. Department of Homeland Security in a February 1 article, might soon be deployed in this vast area of the Arizona-Mexico borderlands, a frequent crossing point for refugees and people on the move from Latin America, the Caribbean, and beyond.

    The robo-dogs, built by Ghost Robotics, are the latest border tech experiment. Originally designed for combat and tactical training operations, these quadruped autonomous machines are strong, fast, and sometimes armed. They can break down doors and right themselves when kicked over. Police departments are already using them, such as in Honolulu and New York (although the latter city cut short its use of them after a public outcry). On the border, DHS first tested what they call “programmable pooches” in El Paso, but officials didn’t give a clear indication of when nor where the machines would eventually be deployed.

    While these mechanical dogs may be a surprising addition to U.S. border enforcement, they join a technological infrastructure on the U.S.-Mexico border that has been developing for decades, often constructed by private companies and now championed by the Biden administration. The idea of mechanized Border Patrol agents is not exactly new either; in 2015, for example, the GuardBot company proposed that rolling, rubber spheres full of surveillance cameras (first designed for exploring Mars) “swarm” the borderlands in packs of 20 or 30. While that contract was never issued, it was a preamble to the robo-dogs. Here, now, is a glimpse into the future: an aggressive techno border fueled by a global industrial complex.

    The robo-dogs form part of a long process of border robotization on the U.S. Mexico border—from autonomous and integrated fixed towers (built by Anduril and Elbit Systems, respectively) to Predator B and medium-size drones (General Atomics), to university experiments to create miniature drones the size of locusts (as was done at the University of Arizona via a grant it received from the Department of Homeland Security for R&D).

    Petra, who was at the Arizona-Mexico border when DHS announced the robo-dogs, has been studying surveillance technologies and their effects on people crossing borders for years in Europe and globally, focusing on the real harms of automation, surveillance, and border tech experiments in spaces that have become testing grounds for innovation. The very real impacts these technologies will have is all the more stark, given the sheer number of people dying in the desert. In 2021, deaths at the U.S.-Mexico border were the highest ever recorded. Thus, although it is difficult to write about surveillance technologies—since they are hidden by design—the real-world impacts of “technosolutionism” are clear enough.

    On the rumbling roads of the West Arizona desert, Petra and colleagues traced the routes that people take after crossing the border, and this led them to various gravesites, like the modest orange cross that marks the arroyo where Elías Alvarado, a young husband and father, perished in 2020. His son was never able to see him again, only leaving a scratchy voice recording saying “I love you, papa,” which was played at Alvarado’s ceremony by a group called Battalion Search and Rescue, whose volunteers comb the desert for survivors and remains. It’s terrifying to imagine a not-so-distant future in which people like Alvarado will be pursued by high-speed, military-grade technology designed to kill. The future is not just more technology, it is more death.

    Virtual Fortress Europe

    The U.S.-Mexico frontier is by no means the only place where experimental border technology is being tested. For example, the European Union has been focusing on various surveillance and high-tech experiments in migration and border enforcement, including maritime and land drone surveillance; long-range acoustic devices (LRADs), or sound cannons; and AI-type technologies in newly built camps in Greece. The violence in many of these technologies is obvious: the sound cannons that were rolled out at the land border between Greece and Turkey emit a high-pitched sound that can hurt people’s eardrums in an attempt to deter them from getting close to the EU’s border, while AI “threat detection” surveillance monitors refugees in Greece’s new prisonlike refugee camps on the Aegean Islands. AI-driven surveillance using unpiloted drones and other types of technologies is also increasingly used along Europe’s maritime borders by actors such as Frontex, the EU’s border enforcement agency. As in the U.S.-Mexico desert, border surveillance makes the crossing more dangerous, since it forces them to take riskier routes to avoid detection.

    The increasing reliance on automation in border enforcement also brings with it a host of concerns, from privacy infringements when data is shared with repressive governments to discrimination and bias, particularly against groups that have historically borne the brunt of violent state action. For example, facial recognition has proved time and again to be biased against Brown and Black faces, as well as female faces, and yet it is increasingly used for migration control in the U.S., Canada, and soon various EU countries. These issues around discrimination and bias are not merely theoretical; they have had palpable impacts on people on the move such as Addisu, a young man from East Africa in his early 30s. He was living in an occupied building in Brussels when he told Petra, “We are Black, and border guards hate us. Their computers hate us too.”

    Tech pilot projects have also introduced AI-type lie detection into border enforcement, relying on emotion recognition and micro-expressions to apparently determine whether someone is telling the truth at the border. Yet what about differences in cross-cultural communication? Or the impact of trauma on memory, or the overreliance on Western norms of plausibility and lie detection grounded in biased and discriminatory determinations? Immigration and refugee decision-making by border enforcement officers is already replete with discretionary, opaque, and often biased reasoning that is difficult to challenge.

    Through the phenomenon of “border externalization,” the EU is also pushing its geographic borders further and further afield through biometric data collection and migration surveillance into North and sub-Saharan Africa. The United States is extending its border as well into southern Mexico, Central America, and the Caribbean, among other places. As these sorts of technological systems extend all over the world, so does the global border industrial complex, which is worth billions of dollars. Each new place becomes a testing ground for the next one.

    A Regulatory Free-for-All: Border Tech Unchecked

    Border technologies are political; they are developed and deployed in an ecosystem of private and public partnerships that are largely unregulated and unchecked. Big Tech interests are given free rein to develop and deploy technologies at the border and set the agenda of what counts as innovation and whose perspectives really matter when conversations around borders happen in national, regional, and international policy circles.

    There is big money to be made in the sharpening of borders with draconian technologies. According to the market forecast company Market and Markets, the global homeland security market will grow more than 6 percent by 2026, reaching $904.6 billion. As border and immigration budgets only continue to rise in Europe, the United States, and places beyond, there will only be more armed “robo-dogs,” drones with tasers, and border AI-lie detectors filling border zones. This coincides with forecasts for more and more people on the move in the coming decades—for various reasons, including catastrophic climate change. The collision of aggressive tech borders with human mobility has the makings of a monumental human rights disaster.

    Participation in discussions around technologies at the border is still limited to a select few, often in the suffocating constraints of the public-private nexus. The viewpoints of those most affected are routinely excluded from the discussion, particularly regarding no-go zones and ethically fraught uses of technology. Much of the discussion, such as it is, lacks contextual analysis or consideration of the ethical, social, political, and personal harm that these new technologies will have. While border and immigrant rights groups such as Mijente, Just Futures Law, the Immigrant Defense Project and others have been fighting the use of high-risk surveillance along the U.S.-Mexico border, the lucrative political climate of exclusion and border enforcement at all costs is what animates the move toward a surveillance dragnet. This dragnet will only increase the suffering and death along the frontier. “It’s a slow-motion genocide,” James Holeman, founder of Battalion Search Rescue, recently told Petra Molnar in the Arizona desert.

    Borders are the perfect testing ground for technologies: unregulated, increasingly politicized, and impacting groups already struggling with adequate resources. Ultimately, Big Tech and quick fixes do not address the systemic causes of marginalization and migration—historical and present-day decisions that perpetuate vast inequalities in the world and that benefit the fortressed West while disenfranchising and displacing the rest. Whether it be armed agents, imposed walls, or robo-dogs, border militarization ensures that rich countries can keep looting, exploiting, and polluting the rest of the world.

    https://www.theborderchronicle.com/p/robo-dogs-and-refugees-the-future
    #robots_dogs #complexe_militaro-industriel #robots #robots_chiens #frontières #surveillance #technologie #asile #migrations #réfugiés #robo-dog #Ghost_Robotics #Nogales #Mexique #USA #Etats-Unis #désert_du_Sonora #DHS #El_Paso #programmable_pooches #GuardBot #Anduril #Elbit_Systems #Predator_B #general_atomics #drones #robo_dog

  • Présentation et extraits du livre de Matthieu Gounelle : Un ciel de pierres : Voyage en Atacama, avec des dessins de Frédéric Pajak

    http://liminaire.fr/livre-lecture/article/un-ciel-de-pierres-voyage-en-atacama-de-matthieu-gounelle

    « Le désert de l’Atacama est l’une des régions les plus arides sur Terre. Il abrite la plus ancienne collection de météorites au monde dont certaines sont au sol depuis plus de deux millions d’années. Matthieu Gounel s’y rend régulièrement en expéditions. Il revient dans cet ouvrage sur sa passion, évoque l’histoire de ce lieu au fil du temps, de ses anciens habitants, les Changos, exterminés sans lutter, brisés par la variole et le catholicisme, l’alcoolisme et les mines « où les métaux précieux affleurent de toutes parts, semblant ruisseler comme un fleuve d’abondance sur la terre pâle et sèche. » Et puis les opposants à la dictature de Pinochet dont les os fragmentés, bien qu’invisibles, se dressent à l’horizon comme des pierres sacrées, livides et n’oubliant rien. Et quand on ne les faisait pas disparaître dans le désert, c’est dans la mer qu’on les jetait. Depuis des avions ou des hélicoptères. »(...)

    #Entre_les_lignes / #Écriture, #Poésie, #Récit, #Dessins, #Biographie, #Atacama, #Désert, #Météorites, #Dérive, #Regard, #Sensation, #Voyage

  • La santé est-elle l’affaire des municipalités ?
    https://laviedesidees.fr/La-sante-est-elle-l-affaire-des-municipalites-5347.html

    Comment les municipalités peuvent-elles se saisir des préoccupations sanitaires ? Quels sont leurs moyens d’actions pour agir sur les questions de santé ? Comment ces structures d’exercice coordonné peuvent-elles constituer l’instrument principal d’une politique de santé locale ?

    #Société #santé
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220215_sante.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220215_sante-2.docx

    • Aujourd’hui, comme l’a illustré le poids pris par l’État dans le traitement de la pandémie de Covid-19, la mobilisation de l’échelon municipal en termes de santé ne semble plus aller de soi. La clause générale de compétence, qui permet depuis 1884 aux municipalités d’intervenir sur toute question présentant à leurs yeux un intérêt public local dès lors que cela n’empiète pas sur les attributions d’un autre échelon d’action publique, a pourtant été confirmée pour les communes par la loi du 7 août 2015 portant Nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) tandis que cette dernière la supprimait pour les départements et les régions.

      Force est de constater que le lien entre santé et localité s’est progressivement distendu au cours du dernier siècle quand il s’est au contraire renforcé sur d’autres sujets, comme en témoigne l’essor des polices municipales. Pourtant, face à la crise sanitaire, les mairies ne sont pas restées passives et ont déployé des actions tous azimuts pour distribuer des masques, organiser la circulation des personnes par voie d’arrêtés ou encore permettre la vaccination sur leur territoire. La question de la pertinence de l’échelon municipal dans la construction et la mise en œuvre des politiques de santé se repose donc aujourd’hui avec acuité. Se « repose » car plusieurs réformes institutionnelles et sociales ont fait, dans les années 1880-1900, de l’aide aux plus vulnérables une ambition municipale forte. De grandes lois d’assistance ont été promulguées en 1893 (pour l’aide médicale), en 1905 (pour les vieillards et infirmes) ou encore en 1913 (pour les femmes en couche) mais, durant les Trente Glorieuses, la substitution de l’« aide sociale » à l’assistance (loi de 1953) a retiré aux municipalités l’essentiel de leur rôle en la matière et la « sanitarisation du social » a alors conduit à différencier de plus en plus interventions médicales et sociales.

      Prenant appui sur plusieurs terrains d’enquêtes ayant trait aux enjeux locaux de santé, et plus particulièrement à des centres et maisons de santé, ce chapitre propose d’ouvrir quelques pistes de réflexion en soulignant les spécificités des actions sanitaires municipales, mais aussi leur dimension éminemment politique, au sens où elles impliquent des choix et des conceptions différentes de l’intérêt sanitaire local. Une attention particulière sera portée aux centres de santé municipaux, qui constituent un instrument privilégié et en constante évolution, mais trop souvent négligé, de ces politiques de santé.

      [...] Lancé au début des années 2000 dans le cadre de la politique de la ville, le dispositif des « ateliers santé-ville » permet le déploiement de moyens humains et budgétaires spécifiques visant tout à la fois à améliorer la connaissance de la santé des habitants à travers la réalisation d’un diagnostic partagé de santé, la participation active de ces derniers dans le pilotage des dispositifs sanitaires, la coordination et la formation des acteurs locaux des secteurs sanitaire et médico-social, l’accès aux droits sociaux, à la prévention et aux soins des populations précarisées, dans une logique d’empowerment non dépourvue de tensions.

      Cet essai est un extrait du livre La santé sociale qui paraît le 16 février

      #détricotage #ville #municipalités #santé_locale #santé_environnementale #prévention #maisons_de_santé #centres_de_santé #centres_de_santé_municipaux (ex-dispensaires) #santé_publique #médecine_libérale #État #déserts_médicaux #hôpital #coordination_des_soins #décloisonnement #crise_sanitaire #masques #vaccination #ARS #comités_d’usagers (inexistants) #enquête

  • Missing in #Brooks_County: A tragic outcome of U.S. border and migration policy

    Since the 1990s, tens of thousands of migrants have died painful deaths, usually of dehydration and exposure, on U.S. soil. Their remains are only occasionally found. The migrants began taking ever more hazardous routes after the Clinton and subsequent administrations started building up border-security infrastructure and #Border_Patrol presence in more populated areas.

    The crisis is particularly acute in a sparsely populated county in south #Texas, about 70 miles north of the border, where migrants’ smugglers encourage them to walk around a longstanding Border Patrol highway checkpoint. Many of them get lost in the hot, dry surrounding ranchland and go missing.

    The WOLA Podcast discussed the emergency in Brooks County, Texas in October 2020, when we heard from Eddie Canales of the South Texas Human Rights Center.

    Eddie features prominently in “Missing in Brooks County,” a new documentary co-directed and produced by Lisa Molomot and Jeff Bemiss. Molomot and Bemiss visited the county 15 times over 4 years, and their film shows the crisis from the perspective of migrants, family members, Border Patrol agents, ranchers, humanitarian workers like Eddie, and experts trying to help identify remains and help loved ones achieve closure.

    One of those experts, featured in some of the most haunting scenes in “Missing in Brooks County,” is anthropologist Kate Spradley of Texas State University, who has sought to bring order to a chaotic process of recovering, handling, and identifying migrants’ remains.

    In this episode of the podcast, Lisa Molomot, Jeff Bemiss, and Kate Spradley join WOLA’s Adam Isacson to discuss the causes of the tragedy in Brooks County and elsewhere along the border; why it has been so difficult to resolve the crisis; how they made the film; how U.S. federal and local government policies need to change, and much more.

    https://www.wola.org/analysis/missing-in-brooks-county-a-tragic-outcome-of-u-s-border-and-migration-policy
    #USA #Etats-Unis #décès #morts #mourir_aux_frontières #Mexique #frontières #asile #migrations #réfugiés #contrôles_migratoires #désert #déshydratation #weaponization #frontières_mobiles #zones_frontalières #checkpoints #chiens #statistiques #chiffres #chasse #propriété_privée #prevention_through_deterrence #mortalité
    #podcast #audio

  • Climate change makes it deadlier to cross the US-Mexico border

    Getting across the desert is already dire—and it’s likely to become worse in the coming decades.

    The climate crisis has created what is an estimated millions of climate refugees. In the Americas alone, communities have experienced extreme weather events like Hurricane Maria in 2017 over the Caribbean, Hurricane Eta in 2020 across Central America, and Hurricane Iota over the same area less than a month later.

    Combine that with deficient human rights for poor and Indigenous communities across some Latin American countries and consistent drought in Central America, and it means that more people are heading to the US-Mexico border for work opportunities in the states. As of 2021, the Pew Research Center found that migrant encounters with border patrol were at an all time high.

    And when those migrants manage to make it to the border, be it in a caravan or with a small group being led by a coyote, they are met with miles of desert. Some volunteer groups, like Humane Borders, attempt to leave water and other necessary supplies for migrants crossing the desert in the Southwest US. But it may not be enough to keep all of the travelers safe and healthy while crossing.

    In addition to calculating how the climate crisis is pushing people away from their homes, reseachers have also found that it’s further endangering the migrants who move through the desert to avoid being caught by border patrol. An interdisciplinary team associated with various schools including the University of Idaho and the University of California published a paper in Science this past December that found the climate crisis will make border crossing even more dangerous than it already is because the arid terrain that migrants cross is only going to get hotter and harder to navigate.

    [Related: You can’t escape climate change by moving to New Zealand]

    “We find that migrants’ journey will become significantly more dangerous over the next 30 years,” said Reena Walker, graduate student in science at the University of Idaho and co-lead author of the study via an Idaho University press release. “By 2050, the already severe costs of traversing the desert will likely increase by over 30 percent.”

    Ryan Long, an associate professor at the University of Idaho and senior author of the study, said in a press release that the effects of dehydration while crossing into Arizona’s desert have led to thousands of deaths. Crossing is already deadly due to the long stretches of desert that migrants must cross, making the increase of mortalities in the future daunting to think about. The group of researchers were able to trace the highest rates of death to areas of the Sonoran Desert in Arizona where water loss is more likely to occur.

    “Access to sufficient amounts of drinking water to support the high rates of water loss experienced during the journey likely makes the difference between life and death for many migrants,” Long said.

    Jason De León, an anthropology professor at UCLA and a co-author of the study, says that the models assumed that migrants walked in a straight line from the border and through the desert “from point A to point B.” De León, who directs the the Undocumented Migration Project (UMP), a long-term study that looks at border crossing with a combination of ethnographic, archaeological, visual, and forensic approaches, also acknowledges that in real life, migrants often circumnavigate areas to avoid detection, which will only add to the stress on their bodies.

    [Related: 4 new myths about climate change—and how to debunk them]

    “[Researchers] found that even with the least-cost analysis going from point A to point B in a straight line, it’s still heavy. There’s still a significant amount of trauma that the body experiences—you cannot carry enough water to survive,” De León says. “Yet people miraculously do because they end up finding cattle tank water, they drink their own urine, they push their bodies to the extreme … But a significant amount of people die.”

    The irony isn’t lost on De León that the migrants that are being displaced by climate issues from Latin America are the same people struggling to survive exposure and severe dehydration when crossing into America.

    “The US needs to take accountability for the migrant deaths that are happening at the US-Mexico border because of our own policies,” he says. “We are one of the primary contributors to global warming.”

    https://www.popsci.com/environment/us-mexico-border-climate-change
    #climat #changement_climatique #frontières #mortalité #asile #migrations #réfugiés #USA #Etats-Unis #Mexique #désert #déshydratation #Arizona #désert_du_Sonoran #Sonoran #eau #eau_potable #décès #morts #mourir_dans_le_désert

    • Migrants Crossing U.S.-Mexico Border Subject to Dehydration, Death, U of I Study Finds

      Rates of water loss experienced by migrants attempting to cross the desert from Mexico into the U.S. are sufficient to cause severe dehydration and to explain patterns of migrant mortality, according to a University of Idaho study.

      The extreme weather of desert environments can impose significant challenges to human survival, and migrants who attempt to enter the U.S. through the Sonoran Desert likely experience severe dehydration and associated conditions such as disorientation and organ failure that can lead to death, according to the study published in the journal Science. Scientists from the University of Idaho, Princeton University, the University of California and the University of Wisconsin sought to quantify the costs, in terms of water lost through respiration and sweating, of the migrant journey, and how variation in those costs corresponded to patterns of migrant mortality.

      “Over the past several decades, thousands of men, women and children have died attempting to circumvent border protection efforts and cross from Mexico into the United States,” said Ryan Long, associate professor of wildlife sciences at U of I and senior author of the study. “Because official ports of entry are heavily fortified, many migrants attempt to enter the U.S. by crossing remote desert regions.”

      Using a detailed model of human physiology and heat transfer, scientists predicted rates of water loss experienced by each using the common border crossing between Nogales, Mexico, and Three Points, Arizona, during the summer months, and related those costs to the distribution of migrant deaths in the desert.

      The researchers also explored how rates of water loss among migrants attempting to make the crossing are predicted to change as the climate warms.

      “We find that migrants’ journey will become significantly more dangerous over the next 30 years,” said Reena Walker, graduate student at U of I and co-lead author of the study. “By 2050, the already severe costs of traversing the desert will likely increase by over 30%.”

      “We provide the first empirical evidence that the physiological stresses experienced by humans attempting to cross the Sonoran Desert into the U.S. are sufficient to cause severe dehydration and associated conditions that can lead to death,” Long said. “Our study provides strong evidence that patterns of migrant mortality in the desert can be explained by spatiotemporal variation in the physiological costs experienced during the journey; a disproportionately large percentage of migrant deaths occur in areas where the predicted rates of water loss are highest.”

      The study shows the amount of drinking water carried by a typical migrant is likely not sufficient to prevent severe dehydration, and this deficit will only increase as the climate warms, Long said.

      “Access to sufficient amounts of drinking water to support the high rates of water loss experienced during the journey likely makes the difference between life and death for many migrants,” he said.

      https://www.uidaho.edu/news/news-articles/news-releases/2021-fall/121621-migrants

    • Physiological costs of undocumented human migration across the southern United States border

      Political, economic, and climatic upheaval can result in mass human migration across extreme terrain in search of more humane living conditions, exposing migrants to environments that challenge human tolerance. An empirical understanding of the biological stresses associated with these migrations will play a key role in the development of social, political, and medical strategies for alleviating adverse effects and risk of death. We model physiological stress associated with undocumented migration across a commonly traversed section of the southern border of the United States and find that locations of migrant death are disproportionately clustered within regions of greatest predicted physiological stress (evaporative water loss). Minimum values of estimated evaporative water loss were sufficient to cause severe dehydration and associated proximate causes of mortality. Integration of future climate predictions into models increased predicted physiological costs of migration by up to 34.1% over the next 30 years.

      https://www.science.org/doi/10.1126/science.abh1924
      #physiologie

  • Towards a just agricultural transition in North Africa

    The bleak reality of global climate change becomes clearer with each new report issued by the Intergovernmental Panel on Climate Change.1 North Africa is extremely vulnerable in the face of climatic and environmental crises, which are a daily occurrence in the lives of the millions of people living in the arid, semi-arid and desert areas of the region. Over the last few decades, drought rates and temperatures have risen continuously, leading to increasing desertification. The region also suffers from severe water scarcity2, land degradation and livestock depletion.3 The accelerated environmental crises directly and indirectly affect agriculture (including grazing) and fishing activities. They also intensify poverty and erode food sovereignty.4 Approximately 52 per cent of the total population in North Africa live in rural areas5 and this population, which includes small-scale farmers and farm workers, is among the poorest and most impacted by the stark effects of agroecological crises.

    North Africa’s perilous situation in regard to climate change stands in contrast to the fact that the region accounts for a very small percentage of global greenhouse gas emissions. In 2017, the entire African continent produced approximately 4 per cent of global carbon dioxide emissions, while the average emissions per African person were the lowest in the world, at approximately 0.9 tonnes per annum.6 In the North Africa region, Egypt produced 0.6 per cent of global emissions, Algeria 0.5 per cent, Tunisia 0.1 per cent and Morocco 0.15 per cent.7 A recent study shows the global unevenness of greenhouse gas emissions: while the Global North’s rates stand at 90 per cent, the Global South produces only 10 per cent.8 However, countries in the Global South bear the brunt of the crises brought on by climate change, and are in dire need of a just transition – to help mitigate the harmful impacts of environmental change and to adapt to their long-term consequences.

    Agriculture is both negatively impacted by climate change and a significant contributor to it. Due to the dominance of global capitalist food systems and industrial agricultural production, land use and forest management accounted for a total of 23 per cent of greenhouse gas emissions between 2007 and 2016.9 North African countries are no exception to this pattern, dominated as they are by a high-emissions corporate food regime.10 Against this background it is vital to assess the possibilities for, and obstacles to, a just transition in the North African agricultural sector.

    (...)

    https://longreads.tni.org/towards-a-just-agricultural-transition-in-north-africa
    #Afrique_du_Nord #transition_agricole #agriculture #climat #changement_climatique #désertification #eau #sécheresse #pêche #souveraineté_alimentaire #néolibéralisme #paysannerie #extractivisme #agriculture_régénérative #agro-écologie #agroécologie

  • La prescription du dr Véran : encore plus d’écrans

    Partout, le #désert_médical progresse. Services d’urgences fermés la nuit, impossibilité de trouver un médecin traitant, délais d’attente s’allongeant pour avoir accès à un spécialiste : à #Grenoble comme ailleurs, l’offre de soins dans la « start-up nation » est en chute libre.
    Quels remèdes face à ce terrible diagnostic ? Sans aucune originalité, le ministre de la Santé Olivier Véran impose un traitement : « Dans le domaine de la santé, le #numérique il va être partout, il est déjà partout mais il sera encore plus partout. »

    Le « dégradé » à la mode

    Alors que le service des urgences de la clinique mutualiste et de l’hôpital de Voiron fonctionnent en mode très « dégradé », n’acceptant plus de patients la nuit sauf cas extrêmes, comment ça se passe aux dernières urgences fonctionnelles de la cuvette ? Mi-novembre, Le Postillon a passé un bout de nuit dans celles de l’hôpital Nord, et papoté avec quelques patients et soignantes.

    https://www.lepostillon.org/-Decembre-2021-Janvier-2022-.html

    #Le_Postillon, journal en papier.

    @rastapopoulos
    A propos de : https://seenthis.net/messages/938803#message938867

    « Pensez-vous qu’il faut obliger les soignant.e.s à se faire vacciner, sans quoi ils perdent leur taff ? »

    Bah… oui. [...] Ya rien de réactionnaire à ça, et c’est même fou qu’on finisse par trouver réac de faire… le B.A.BA des choix de santé publique.

    Où sont les choix de #santé_publique, svp ?

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/939138

    • Je ne vois absolument pas le rapport avec la choucroute. :p

      T’as pas encore remarqué depuis deux ans, qu’en gros absolument tout le monde ici sur seenthis critique tout autant les anti-sanitaires/négationnistes de l’épidémie, que le gouvernement qui fait en majorité n’importe quoi aussi ? Et qui est rassuriste tout autant pour d’autres raisons (pour ne pas avoir l’air d’avoir un bilan pourri, pour pousser au travail et à la reprise économique, pour économiser du fric et ne pas faire de gros travaux, etc, etc).

      Donc les choix de santé publique, c’est pas les choix du gouvernement, bien évidemment. C’est :
      – le masque dans tous les lieux clos et en extérieur si foule dense
      – des travaux de grandes ampleurs dans tous les bâtiments (publics ET privés) qui accueillent du monde, pour avoir des aérations dignes de ce nom (comme il a été dit : l’aération is the new hygiène des mains : un truc majeur qui en le généralisant peut faire baisser nombre de maladies sans industrie chimique compliquée)
      – vulgariser à grande échelle le fait que ça se transmet par aérosol et non par les surfaces
      – et donc logiquement refermer plus souvent les bars et restos qui sont des lieux clos où les gens sont structurellement sans masques
      – prendre en compte la transmission dans les écoles (et donc là aussi fermer plus souvent des classes)
      – arrêter de péter l’hopital public et remettre des moyens dedans
      – et donc LES vaccinations obligatoires (le covid parmi plusieurs autres) de toutes les maladies pouvant se transmettre facilement dans un lieu comme l’hopital pour tous les personnels de santé qui cotoient donc toute la journée des personnes fragiles : LA BASE
      – etc etc

      Et donc de nombreux choix pas du tout faits par le gouvernement, qui n’en fait ponctuellement certains que si dans sa balance ça ne réduit pas trop l’économie notamment.

      Et donc comme le dit @biggrizzly, fausse alternative, c’est pas antivax ou gouvernement, c’est ni l’un ni l’autre, et c’est pas sur leurs basesà eux qu’on détermine ce qui devrait être important ou utile de faire ensemble (ensemble en tant que groupe qui se coordonne pour avoir une politique commune de santé publique, pas chacun dans son coin en tant qu’individu).

    • @rastapopoulos @biggrizzly

      « Ensemble en tant que groupe qui se coordonne pour avoir une politique commune de santé publique »  ?!?

      Mais pour cela il faudrait instaurer un #rapport_de_force avec le gouvernement. Il me semble.

      Et lorsque l’on traite ceux qui ne veulent pas se faire vacciner d’assassins comme le fait Arno*, avec tout le mépris qui va aux manifs anti-passe sanitaire, lorsque l’on ne défend pas les soignants opposés à l’obligation vaccinale sous peine de licenciement comme tu le fait, comment créer ce rapport de force et cette « politique commune » ? SVP ?!

      Bref, comment ne serait-ce que tenter de changer la situation sans soutenir, voire même en justifiant - quant on ne fait pas dans la surenchère - les mesures gouvernementales, ceux qui luttent sur place pour la faire changer ?

      J’aimerais vraiment que l’on m’explique comment réaliser cette géniale quadrature du cercle. A moins que ce ne soit le degré zéro de la stratégie politique...

      Autrement dit, cet « ensemble en tant que groupe » - qui est bien abstrait, donc - semble ne concerner que les vaccinés à jour de leurs combien de doses, déjà ? Et avec ou sans QR code pour le prouver ?

      L’entre-soi confortable des gens raisonnables et éclairés... ?!?

      En définitive, le mépris flagrant et la moquerie de la gauche à l’égard des préoccupations légitimes des gens (concernant les confinements, les vaccins ou les passeports sanitaires) sont honteux. Non seulement ces préoccupations sont enracinées dans des difficultés réelles, mais elles découlent également d’une méfiance légitime envers les gouvernements et les institutions qui ont été indéniablement capturés par les intérêts des entreprises.

      https://qg.media/2021/11/30/le-naufrage-de-la-gauche-politique-face-au-covid-par-toby-green-et-thomas-fazi

      Un texte un peu naïf sur la « gauche progressiste », mais qui résume bien la situation de décomposition du soi-disant camp de l’émancipation.

    • C’est sûr qu’on a pas du tout déjà mille fois répondu sur le fond dans mille fils… : il y a décorrélation complète entre les raisons de nos avis, et les raisons des actions du gouvernement. Ce n’est pas parce que ces raisons ne sont pas les tiennes qu’on n’y a pas déjà répondu. :)

      Pourquoi diable est-ce qu’on instaurerait un rapport de force avec le gouvernement pour défendre les soignants opposés à la vaccination… alors que comme déjà dit, c’est juste la base en santé public : le principe même d’être soignant c’est être tous les jours en contact très rapproché avec uniquement des personnes faibles. Toutes les personnes intervenants dedans doivent être vaccinées pour les maladies qui se transmettent le plus à une période donnée. Ya strictement rien de nouveau, tous ces gens, ont déjà l’obligation d’être vaccinés pour X maladies de ce genre, et le covid est une de plus car il remplit tous les critères d’une maladie dangereuse, qui se propage très beaucoup et très facilement dans un lieu comme l’hôpital, et qui tue une part non négligeable des personnes faibles qui sont dedans. Ya strictement aucune raison de laisser approcher ces gens sans avoir toutes les tranches d’emmental à la fois (masque + vaccin + désinfection + aération + etc etc).

      La question c’est pas « qu’est-ce qu’on pourrait bien faire contre le gouvernement », la question c’est « qu’est-ce que nous, en tant que collectif porteur de valeurs d’émancipation, on aurait fait/on aimerait faire comme décisions/actions pour prendre en compte l’épidémie et réduire les risques de morts et de cas graves là à court terme en premier lieu » (le dernier point est important car il est trop facile de dire « si si si on réduisait plein de pollutions en 30/50/100 ans de changements, alors yorait moins de maladies industrielles et donc nos corps seraient en moyenne en meilleure santé », ce qui est vrai aussi mais laisse concrètement crever et devenir handicapés des millions de gens là maintenant = darwinisme social). Réponse à avoir bien sûr en ayant pris en compte ce qu’on sait de plus précis au fur et à mesure : transmission par aérosols et non par surface, etc. Et réponse à avoir bien sûr again en partant du principe qu’on est pas négationniste/rassuriste de l’épidémie et de sa dangerosité.

      Sans aucun rapport avec le gouvernement, en prenant en compte les savoirs du moment, il est parfaitement possible que certaines de nos décisions aillent à l’encontre de l’État ou de l’économie (arrêter d’aller travailler dans certains lieux, faire des travaux d’aération avec l’argent public) et d’autres aillent dans le même sens (porter le masque dès qu’on est dans un lieu clos ou en foule extérieur). Ce qu’ont fait des communautés comme les zapatistes (dont la plupart qui devaient se déplacer sont vaccinés contre le covid). Bref on se répète quoi, notre baromètre n’est pas en se comparant à l’État.

      Et si on avait suivi les mêmes demi-raisonnements depuis 40 ans de sida, j’imagine pas l’hécatombe… ("l’État dit qu’il faut se masquer le pénis mais c’est faux", « c’est seulement les homos et les personnes faibles qui transmettent ça et qui ont un risque », etc etc). Encore heureux que les groupes de malade ont mélangé savoirs savants (comment la maladie se transmet vraiment maintenant qu’on sait, quels médicaments peuvent repousser ou réduire la maladie ou la souffrance) et savoirs personnels… et non pas les assertions complotistes ou anti-sanitaires qui étaient apparues de même dès le début de l’épidémie de sida, aussi bien chez des complotistes que chez des racistes ou homophobes dans les gens au pouvoir (on a plusieurs décennies de documentation, d’archives, pour faire le bilan de ça).

    • @rastapopoulos

      Pourquoi diable est-ce qu’on instaurerait un rapport de force avec le gouvernement pour défendre les soignants opposés à la vaccination

      Lorsque l’on ne veut rien comprendre ( bis repetitam ) : pour défendre un service public de soin, banane !

      notre baromètre n’est pas en se comparant à l’État

      Lorsque l’on ne veut rien comprendre ( ter repetitam ) : mais peut-être faudrait-il faire preuve de plus d’imagination politique...

      Si je comprend bien le sens de ta réponse, il n’y a pas de problème politique, que des solutions techniques ?!?

  • La mortalité infantile augmente en France – Factsory
    https://factsory.org/2021/mortalite-infantile-augmente-en-france

    C’est évidemment la question majeure : quelles sont les raisons pouvant expliquer une telle évolution ? Puisqu’il s’agit d’une spécificité française, on peut formuler l’hypothèse que la politique de santé publique française puisse avoir un rôle. On sait par exemple qu’il existe de plus en plus de déserts médicaux ou qu’il y a de plus en plus de femmes se trouvant à plus de 45 minutes d’une maternité. Ce ne sont probablement pas des mesures qui vont améliorer la santé, ni la mortalité infantile. Lors des mesures imposées par le FMI et l’UE, la Grèce avait d’ailleurs connu une augmentation de sa mortalité infantile dans des proportions semblables à celles que nous connaissons. Est-ce que les politiques de santé publique dans notre pays, visant à réduire les coûts à tout prix, suffit pour autant à expliquer les évolutions constatées ? N’existe-t-il pas des évolutions similaires dans l’accès aux soins dans d’autres pays ? Comment enrayer cette évolution de la mortalité infantile ? Ce sont autant de questions auxquelles je n’ai pas les moyens de répondre. Il est plus que temps que des enquêtes sérieuses soient conduites, que le sujet fasse enfin irruption dans le débat public. Ne laissons par mourir ces enfants dans l’indifférence.

  • « Jamais les patients ne se sont sentis aussi fragiles et en danger face à un système hospitalier public exsangue »

    « On ne réécrit pas l’histoire en un claquement de doigts », soulignait récemment le ministre de la santé [dans Libération du 27 octobre]. Pourtant, ni les 12 milliards d’euros annoncés à l’occasion du Ségur de la santé, ni les promesses de voir arriver une nouvelle génération de soignants (dans des délais indéterminés) ne suffisent à endiguer le départ des personnels des hôpitaux publics. Repos fragmentés, plannings irréguliers, manque de reconnaissance, les soignants n’en peuvent plus et cela affecte désormais de plus en plus lourdement les soins.

    Nous attendons des mesures fortes, incitatives et immédiates de la part des femmes et des hommes politiques, représentants de l’Etat et garants de la santé de leurs concitoyens, de notre santé.
    Maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, accident vasculaire cérébral, épilepsie, maladie de Charcot-Marie-Tooth, neuropathies inflammatoires, sclérose en plaques, amyloses, myopathies, amyotrophies spinales, sclérose latérale amyotrophique, myasthénie, dystrophies musculaires… Des maladies neuromusculaires aux maladies neurodégénératives, nous sommes plusieurs millions de personnes malades et proches de patients particulièrement concernés par la fermeture continue de lits dans les unités spécialisées des hôpitaux publics.

    L’accueil et la prise en charge de ces personnes malades aux besoins hétérogènes et complexes requièrent beaucoup de personnel médical et paramédical aux compétences spécifiques. S’habiller, se laver, manger, se déplacer, aller aux toilettes, communiquer, être en sécurité, prendre un traitement sont autant d’éléments pourtant essentiels, mais particulièrement concernés par le manque de personnel.
    Devons-nous rappeler la valeur constitutionnelle de la protection de la santé dans notre pays ?

    « Désertion sanitaire »

    Il est clair qu’aujourd’hui, en France, dans les services de neurologie, faute de personnels, la réponse aux besoins des malades n’est plus adaptée. Si nous ne voulons pas voir arriver une catastrophe sanitaire d’une tout autre nature que celle que nous venons de vivre, il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin pour attirer et retenir les personnels dans les unités de soins.

    Bien que nous ne disposions hélas pas de chiffres très précis, nous constatons que certains services ont dû fermer parfois plus de la moitié de leurs lits. Si les hôpitaux de l’AP-HP sont souvent mis en lumière, en réalité, bien peu d’établissements publics échappent à ce mouvement de « désertion sanitaire » d’une ampleur inédite.
    Au-delà, n’oublions pas que l’hôpital public est un acteur majeur dans la mise en application de soins hautement techniques, dans l’évolution des connaissances à l’origine d’innovations pour les malades de demain ou encore dans la délivrance d’une expertise hautement spécialisée.

    150 à 200 jours

    Soins suspendus, décalés par manque de ressources humaines qualifiées, chaque jour le fardeau qui pèse sur les malades et les familles les conduit à se tourner vers des associations qui n’ont de cesse d’alerter.
    Des maladies neuromusculaires aux maladies neurodégénératives, nous sommes plusieurs millions de malades et proches de patients concernés par la fermeture continue de lits dans les unités spécialisées des hôpitaux publics

    Dans certains hôpitaux, les prises en charge programmées sont décalées de 150 à 200 jours. Comment expliquer à un malade que son accès aux soins n’est plus garanti ou que le maintien de son autonomie physique n’est pas assuré par notre système de santé ? Et que faute d’accès à son traitement habituel, il va perdre l’usage de la marche, de ses membres supérieurs et qu’on ne sait pas si, quand et comment il pourra récupérer ?
    Nous aurions pu croire qu’avec la pandémie et les difficultés d’accès aux soins pour les malades chroniques, une prise de conscience politique et sociétale était en marche. En réalité, ce sont les soignants qui ont pris conscience des conditions dans lesquelles ils exercent leur métier et qui massivement ont décidé de partir ; et l’on constate combien ils sont de loin plus réactifs que la mise en œuvre d’une nouvelle politique de santé…
    En fait, jamais les patients ne se sont sentis aussi fragiles et en danger face à un système hospitalier public lui-même exsangue.

    Maltraitance professionnelle

    Le ministre de la santé évoquait récemment une « situation compliquée ». A y regarder de plus près, les choses nous paraissent extrêmement simples. Il ne s’agit pas seulement de former plus mais avant tout de revaloriser de manière conséquente une profession dont on a laissé le statut en totale désuétude pendant des années.

    Il faut cesser cette forme de maltraitance professionnelle auprès de soignants qui, au-delà de questions salariales, se sentent aujourd’hui épuisés et plus que tout malmenés par une administration incapable d’entendre les propositions et de mener des changements structurels permettant d’offrir des conditions de travail et des moyens pour une prise en charge de qualité.
    Il semble désormais indispensable pour le ministère de la santé à travers son administration hospitalière de reconstruire une confiance perdue, et cela passe par des actes forts. Gageons que nous trouverons rapidement une issue pour rebâtir ensemble, quoi qu’il en coûte…

    Liste des signataires : Alain Derbesse, président de l’Union pour la lutte contre la sclérose en plaques (Unisep) ; Olivier Heinzlef, président de la Ligue française contre la sclérose en plaques ; Joël Jaouen, président de France Alzheimer et maladies apparentées ; Martine Libany, présidente de Charcot-Marie-Tooth et neuropathies périphériques France (CMT-France) ; Christophe Lucas, président d’Epilepsie France ; Françoise Pelcot, présidente de l’Association française contre l’amylose ; Jean-Philippe Plançon - Président de l’Association française contre les neuropathies périphériques ; Pascale Ribes, présidente d’APF France Handicap ; Didier Robiliard, président de France Parkinson ; Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’Association française contre les myopathies (AFM)-Téléthon.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/15/jamais-les-patients-ne-se-sont-sentis-aussi-fragiles-et-en-danger-face-a-un-

    #hôpital #santé_publique #soignants #désertion_sanitaire

  • Aux urgences du Mans, tenir bon malgré la désertification médicale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/14/aux-urgences-du-mans-tenir-bon-malgre-la-desertification-medicale_6102001_32

    Alors que les quatre services d’urgence autour de la capitale de la Sarthe sont sous forte tension, le fragile équilibre habituel est bousculé en cette rentrée post-Covid, avec notamment des chiffres de fréquentation en augmentation.

    #paywall Le Mans est un désert médical !

  • Au Chili, des montagnes de vêtements usagés en plein désert
    https://www.novethic.fr/actualite/environnement/dechets/isr-rse/jeudi-photo-au-chili-des-montagnes-de-vetements-usages-en-plein-desert-1503

    Des dunes de vêtements en plein désert. Cette photo prise fin septembre par le photographe de l’Agence France Presse (AFP) Martin Bernetti a des allures surréalistes. Elle montre pourtant une réalité bien palpable, celle d’une décharge sauvage de textile située dans le désert d’Atacama près la commune d’Alto Hospicio au nord du Chili.

    Plusieurs décharges comme celle-ci existent dans la région, comptabilisant environ 39 000 tonnes de déchets. Le Chili s’est spécialisé depuis une quarantaine d’années dans le commerce de vêtements de seconde main. Mais la quantité croissante d’habits à bas coût provenant d’Asie engorge son circuit de revente et nourrit de manière exponentielle ces montagnes de textile.

    « Le problème est que ces vêtements ne sont pas biodégradables et contiennent des produits chimiques, ils ne sont donc pas acceptés dans les décharges municipales », explique Franklin Zepeda, qui a fondé en 2018 EcoFibra, une entreprise de recyclage en mesure de traiter jusqu’à 40 tonnes de vêtements par mois. Un effort bienvenu mais largement insuffisant pour résoudre l’ensemble du problème.

  • Expo « Résister à la propagande de guerre »
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#propagande

    Le Mundaneum à Mons (Belgique) accueille du 17 septembre au 2 janvier 2022 l’exposition « Résister à la propagande de guerre. Dix principes élémentaires ». Celle-ci invite le visiteur à comprendre les ressorts sur lesquels s’appuie la propagande dans l’histoire militaire, depuis la guerre de 1914-1918 jusqu’aux guerres contemporaines. Elle s’articule autour de dix principes, décrits par Anne Morelli (Université libre de Bruxelles) dans son livre Principes élémentaires de propagande de guerre (Editions Labor, 2001) et aborde également la question de ceux qui se sont dressés contre elle. (...)

    #Mundaneum #pacifisme #anarchisme #propagande #guerre #AnneMorelli #déserteur #résistance