• 8 fois,
    Jean-Jacques Bourdin coupe 8 fois la Députée Danièle Obono pour lui poser la même question : « Le Hamas est-il un mouvement de résistance ? » La Députée esquive, se défend, essaye de placer ses mots.
    « C’est un groupe politique islamiste qui a une branche Armée... »
    Elle ne peut pas en dire plus.
    À force de répétition, Bourdin l’harcèle, la ramène toujours sur le même terrain. « Le Hamas est-il un mouvement de résistance ? »
    Petit à petit, elle tombe sous les coups de l’agression.
    « C’est un mouvement qui résiste », essaye-t-elle.
    Puis, « c’est un mouvement reconnu comme tel par les instances internationales. »
    Le piège s’est refermé. Bourdin a mis les mots qu’il voulait dans la conversation, c’est la Députée qui en paiera les frais. Sud Radio titre l’interview « Oui, le Hamas est un mouvement de résistance » (elle n’a même pas prononcé le mot).
    Quelques heures après, Darmanin saisi la justice contre la députée pour « apologie du terrorisme ». C’est une cible de choix. Elle a été plusieurs fois dans le collimateur de l’extrême droite.
    De nombreux médias titrent :
    " Gérald Darmanin saisit la justice pour « apologie du terrorisme » après les propos de la députée Danièle Obono sur le Hamas
    Puis France info pond un nouvel article sur ce seul fait :
    « Comment la guerre entre Israël et le Hamas exacerbe les divisions au sein de La France insoumise »

    https://twitter.com/SudRadio/status/1714172342421602780

    https://video.twimg.com/amplify_video/1714172303624339456/vid/avc1/1280x720/bJTH2QYHC5yyAyE6.mp4?tag=16

    #Jean-Jacques_Bourdin #Danièle_Obono #Hamas #Sud_Radio #Gerald_Darmanin

  • Le wokisme et me too, idéologies de cuisine au service de macron, visent a decanailler Melenchon et Quatennens ? Brigitte Bouzonnie

    Robert : Quant à nous, nous pensons que le « wokisme« , fortement soutenu par l’appareil étatique bureaucratique au service du Grand capital et de sa vaste machine de propagande et de désinformation, a comme objectif de confondre et de diviser la mouvance petite bourgeoise et populiste de gauche comme de droite.

    Le « wokisme » a pour objectif de détourner la rage de la petite bourgeoisie en cours de paupérisation et de prolétarisation dans les sociétés capitalistes avancées décadentes. L’objet du « wokisme » est de semer la zizanie et la confusion parmi « la populace » en dévoyant les mouvements de résistance spontanée.

    Le « wokisme » ne vise pas à « déconstruire » la culture « blanche occidentale » (sic) mais il vise à RECONSTRUIRE UNE IDEOLOGIE BOURGEOISE REACTIONNAIRE MONDIALISÉE et expansionniste dissimulée sous la peau gauchiste des luttes contre les inégalités et la supposée défense des minorités. En cela le « wokisme » réalise peu à peu la fusion entre la gauche, le centre et la droite des politiciens larbins au service du capital.

    Brigitte Bouzonnie  : Oui, le wokisme vise à « diviser » la gôche et le Peuple français, afin de le rendre moins dangereux pour les intérêts du capital. Et que ses luttes, ô combien justifiées, ne soient jamais victorieuses.

    Le wokisme est aussi un « syncrétisme », c’est à dire un patchwork, une compote d’idéologies disparates, cousues à la va-vite entre elles, histoire de donner un supplément d’âme au capitalisme mondialisé, dont l’idéologie libérale agonisant sur le bord du chemin, ne permet plus de « justifier » le primat du capital aux yeux du Peuple français.

    On met ensemble la défense des noirs, s’appuyant sur une histoire de la colonisation largement réécrite : coucou Bugeaud, jugé seul « responsable », « coupable » (Ah ! comme la culpabilisation de certains dans cette histoire joue un rôle essentiel, surtout pour le collectif Me Too !), de tous les crimes commis par les colonisateurs américains au Vietnam, en Syrie et ailleurs. Et français (Algérie, Indochine) depuis plus de deux siècles. L’écologisme bobo. Un « pseudo féminisme » petit-bourgeois à la Me Too, nullement représentatif de la cause de toutes les femmes en France. Et qui ne vise nullement à obtenir leur émancipation. Et de façon générale, une condition meilleure.

    Pseudo féminisme fondé sur le seul « lynchage public » de certaines personnes politique trainées à la guillotine de l’opinion publique, où nos supposées « féministes » chantent la Carmagnole devant l’échafaud, qu’elles ont dressé pour la circonstance.

    Pseudo féministes autoproclamées « juges », même si elles n’ont manifestement jamais vu un seul article du code pénal de leur vie. Ignorant superbement les deux principes, qui fondent toute justice digne de ce nom : le respect du principe du contradictoire. Le respect d’une justice inquisitoriale, c’est à dire, fondée sur le secret. Et non l’affichage public, comme on a pu le vivre hélas avec l’affaire Quatennens, où tous les médias, tous les réseaux sociaux, nullement compétents pour le faire, étaient à feu et à sang.

    En clair, ME TOO CREE UNE JUSTICE PARALLELE PRIVEE, qui se substitue à la justice classique, sans que personne en France n’y trouve rien à redire.

    Robert  : Via le « wokisme » – rejetant la lutte des classes – la petite bourgeoisie exprime sa rage et son désespoir de se voir écarter de ses rôles sociaux traditionnels (courroies de transmission et chien de garde des organismes d’élaboration et de rediffusion idéologiques), son dépit de se voir rejeter des centres de pouvoir de la société du capital. Avec les médias sociaux, largement répandus parmi les populations riches et pauvres, il n’est plus nécessaire d’entretenir une couche intermédiaire (classe moyenne) de laquais spécialisés dans l’élaboration, la diffusion et l’inquisition des mantras sociaux. Le « wokisme » diffuse l’idéologie individualiste-narcissique qui culpabilise les masses populaires pour la décadence de la société bourgeoise. Ici gauche et droite se confondent ce qui désorientent les intellectuels au service du capital.

    Brigitte Bouzonnie  : oui, le wokisme PERMET A DES AGENTS MINORITAIRES DU CHAMP POLITIQUE, prenant appui sur les médias du capital, DE PRENDRE TOUS LES POUVOIRS, décanillant les agents majoritaires les plus hauts placés, les mieux installés. Les plus riches en capital social, notamment en savoir économique.

    Je donnerai l’exemple de Obono et Quatennens, que je connais un peu en tant qu’ex militante du PG et de la FI pendant dix ans. Quatennens était, jusqu’à une période récente numéro 2 de la France insoumise. Député du Nord. A la télévision, on le voyait en compagnie de Mélenchon assister à des réunions où les partis politiques étaient conviés. Donc, il « représentait » la France insoumise, ce qui n’est pas rien. C’est lui qui a dénoncé avec succès la casse abjecte de notre vieux code du travail, au cours de l’été 2017, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale

    Il était « tout ». Aujourd’hui, il n’est presque « rien ».

    Curieusement, les origines obscures de Obono dans le champ politique ne sont jamais révélées par des médias macroniens visiblement « totalement in love » avec elle, France Inter par exemple. Je me permets donc de rappeler brièvement la genèse du succès politique de Obono.

    Au départ, c’est une fille d’un riche banquier gabonais, qui n’a donc rien à faire dans un parti de gauche critique. Militante du NPA, sans qualité aucune. Mais qui réussit, à force de magouilles, à se faire nommer au Bureau National du NPA avec Olivier Besancenot. En tant que noire, une béquille, qu’elle transforme ensuite en canne de golf. Mais ce n’est pas tout. Elle milite aussi dans un courant du NPA, le seul favorable au Front de gauche de l’époque (PG+PCF) : « convergences et alternatives » animé par le regretté Yann Cochin. Très brillant intellectuellement parlant.

    Je l’ai bien connue à ce moment-là. En effet, furieuse d’avoir été virée de mon poste de Responsable de la commission « chômage, précarité » du PG par le sieur Coquerel, je vais militer au NPA huit mois en 2010. Ensuite, je reviens au PG. Naturellement, au NPA, je milite dans le seul courant favorable au FDG, c’est à dire ; « Convergences et alternatives », soit le même courant que celui de Obono. Participant activement aux réunions de courantn où Obono et Leïla Chaïbi ne viennent jamais. Ce n’est pas assez « chic ». De plus, il y a un certain niveau théorique, dans ces réunions animées par l’intellectuel Yann Cochin, que, visiblement, nos deux pimprenelles ne maitrisaient absolument pas.

    Et puis, je reviens au PG. Et là, ô surprise, j’apprends que la greluche Obono est nommée responsbles des cahier du programme de la France Insoumise en 2017. Une fille qui n’a jamais rédigé un seul texte théorique de sa vie ! Comment expliquer cette nomination ? C’est très simple : elle a ressorti son baratin classique : « je suis « une pauvre noire », « exploitée » (alors qu’elle est fille de la grande bourgeoisie gabonaise !). J’ai « droit » à tel ou tel poste. Et cela a super marché. Ensuite elle est nommée députée de la FI, toujours avec le même « raisonnement ». Ca roule pour elle, merci la pensée woke !

    Arrive l’affaire Quatennens. Sans complexe, elle s’autoproclame « juge » de cette affaire. Cela marche : France Inter lui tend le micro, écoute précieusement ses « avis » de gourde totale en matière juridique, qui n’a jamais vu un procès de sa vie ! J’ai rédigé pendant 5 ans des contentieux de droit du travail devant le Conseil d’Etat et la Chambre criminelle de la Cour de Cassation. Je crois assez bien connaitre les grands principes en matière juridique : les mêmes, qui n’ont jamais été observés dans cette triste histoire par cette même Obono. Le principe du contradictoire. Le principe de l’instruction secrète. Obono réclame pour Quatennens, toutes les sanctions, y compris les plus brutales : qu’il perde son mandat de numéro deux. Qu’il perde son titre de député de la FI. Et Quatennens est sommé publiquement de s’expliquer. De quel droit ?

    Malheureusement, Quatennens perd son titre de numéro deux. Trop rapidement à mon avis. Comme je l’ai déjà écrit, il faut attendre l’avis d’un juge professionnel pour démissionner. Et ne pas obéir craintivement à cette justice parallèle de Me Too de truc et de toc.

    En revanche, sa femme ayant porté plainte devant le parquet du Nord, c’est désormais, et je m’en réjouis, un véritable juge professionnel, respectueux du contradictoire et d’une procédure secrète, qui est en charge de l’affaire. Résultat : comme chacun peut le constater, depuis dix jours, l’affaire Quatennens a sérieusement dégonflé, ce dont bien sûr, on ne peut que se réjouir. Il s’en est fallu d’un cheveu d’enfant, pour que Obono ait définitivement la tête de Quatennens.

    Voilà comment un agent, au départ totalement illégitime et ultra minoritaire du champ politique (Obono) réussit presque à décaniller Quatennens, agent majoritaire du champ politique, s’il en est. En faire un paria de la politique, rejeté de ses pairs.

    Pourtant, personne ne moufte. Tout le monde trouve cela « normal ». « Allant de soi », alors qu’il s’agit, ni plus ni moins du lynchage public d’Adrien, forme de « justice » détestable s’il en est. Au surplus, téléguidé par macron, sur le modèle de la perquisition de 2018 : histoire de démonétiser, décaniller les responsables de la France insoumise : Quatennens, et si possible ce « vieux »(sic) de Mélenchon. Car naturellement, Me Too roule pour macron, exécutant, au nom d’un pseudo « féminisme » de Prisunic, les basses besognes politiques d’élimination de tel ou tel adversaire politique.

    On revient sur le parcours de Obono. Comment un agent ultra minoritaire est devenu « ministrable ». Elle ne met pas la mode au pays.

    Pendant longtemps, on « faisait carrière » dans un parti en militant dans le secteur « économie »-travail, permettant d’acquérir ensuite des compétences de « ministrable ». Et puis les choses ont changé avec l’écologie et le féminisme. Ces idées, jusque-là subalternes, on parlait de « front secondaire », par rapport au « front principal » de la lutte des classes (économie et travail), sont devenues l’autoroute obligée pour tout opportuniste politique digne de ce nom à « gôche « ! Cécile Duflot, JB Placé, Bouchardeau, Sardine Ruisseau naturellement, etc…

    C’est avec Bouchardeau au PSU, où j’ai milité dix ans, où j’ai vécu la même histoire. Fille d’ouvriers de Saint-Etienne, elle devient professeur de français, puis universitaire dans les sciences de l’éducation. Elle adhère au PSU et rejoint le secteur femme qu’elle anime.

    Commence une violente polémique entre Bouchardeau et Michel Mousel, énarque, « chef » du secteur économique. Bouchardeau critique toute la journée le secteur économique, jugé stratosphérique, dans un anti-intellectualisme puant. Anti-intellectualisme qui ne va pas de soi, dans un parti se vivant comme « un laboratoire d’idées » (sic).

    C’est Bouchardeau qui impose cette anti savoir avec délectation dans notre parti soucieux jusque-là de se présenter comme un 3intellectuel collectif ». Par exemple : sur la mer : « je ne connais que le poisson dans mon assiette » disait-elle avec ravissement »(sic). Et tout le reste à l’avenant : « les programmes, les revues de réflexion, c’était inutile », etc.. !

    C’est comme cela, qu’elle devient Secrétaire générale du PSU en 1980, où elle rencontre le félon Mitterrand. Celui-ci lui promet, s’il est élu, si cette dernière appelle à voter pour lui au second tour, de la nommer ministre de son gouvernement. A charge pour elle de faire grossir, électoralement parlant, le PSU. Celui-ci fait alors 0,5%. Elle édulcore fortement notre ligne politique rouge vif critique, la transformant en ligne rose layette à peine. Puis, l’été 1980, elle organise une tournée des plages, où je participe.

    Dans une conversation et devant les autres, elle me dit qu’elle a rencontré mitterrand, qui lui a laissé entendre des choses…, Je comprends et prend le large, écoeurée de tant de saloperie politicienne dans mon parti préféré.

    Candidate à la Présidentielle de 1981, elle fait 1,1%. mitterrand tient sa promesse et la nomme ministre de l’écologie en 1984, date à laquelle les ministres communistes quittent le gouvernement… Je quitte le PSU avec l’aile gauche pour fonder la FGA, « fédération pour une gauche alternative ».

    Donc, on le voit : le parcours de Bouchardeau et de Obono sont les mêmes : des agents ultra minoritaires, qui en temps normal n’auraient eu aucune chance de s’imposer dans un parti politique, Et qui, utilisant le « féminisme », voiture balai de la sélection politique, mot synonyme « d’opportunisme XXL », décanille des agents mieux placés qu’elle : hier, Michel Mousel, qui sera finalement Directeur de Cabinet de Bouchardeau à l’écologie, aujourd’hui, Adrien Quatennens, pour s’offrir un tour de piste politique.

    On est très loin de la gifle et de sa supposée importance, dont se gargarisent les médias aux ordres de Macron. Macron vise à mettre à la tête de la FI des agents qui lui soient tout dévoués comme la traitresse Obono….! Et à salir durablement l’image de la FI, comme lors de la perquisition de 2018.

    Naturellement, il convient d’appliquer la même analyse à Julien Bayou et bien sûr à l’inénarrable Sandrine Rousseau.

    Source : https://brigittebouzonnie.substack.com/p/la-pensee-woke-et-me-too-ideologies

     #danièle_obono #metoo #harcèlement #femmes #Brigitte_Bouzonnie #wokisme #woke #cancel_culture #violence #petite_bourgeoisie #FI #Huguette_Bouchardeau #lutte_des_classes

  • Une leçon d’humiliation – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/8886

    Un coup dans l’eau pour Valeurs actuelles. La pseudo-fiction illustrée dépeignant Daniele Obono en esclave dans l’Afrique du 18e siècle a suscité un tollé. Parmi de nombreuses réactions, le président de la République et le premier ministre ont assuré la députée de la France insoumise de leur soutien. L’expression de cette indignation était nécessaire, car contrairement à ce que pense l’historien Pierre Nora, la radicalité aujourd’hui n’est pas à gauche, mais à droite. Entre émergence d’un terrorisme suprémaciste blanc, infiltration des services de police par l’extrême-droite, contamination de la gauche républicaine par le racisme islamophobe, c’est bien du côté d’une pensée de l’affrontement des civilisations que se joue aujourd’hui la recomposition des forces politiques. Dans ce paysage, la partition assurée par le magazine consiste à multiplier les ballons d’essais et à banaliser les idées qui s’élaborent dans les coulisses de la fachosphère.


    #racisme #négationisme

  • Valls, Amrani, Obono, Bouteldja : les ressorts d’une offensive médiatique organisée
    Michelle Guerci, Médiapart, le 9 juillet 2017
    https://blogs.mediapart.fr/michelle-guerci/blog/090717/valls-amrani-obono-bouteldja-les-ressorts-dune-offensive-mediatique-

    30 juin. Dans Marianne, Renaud Dély en roue libre : « Le sort réservé à Manuel Valls est […] inquiétant. [.. .]. Car ce sont toujours les mêmes, les contempteurs de la laïcité, agents du communautarisme et autres complices de l’islamisme qui s’acharnent sur Valls, vigie républicaine et gardien de l’esprit Charlie. ».

    (...)

    On voudrait relancer la guerre identitaire pour faire diversion à la veille du débat sur les ordonnances sur le Code du travail qu’on ne s’y prendrait pas autrement. D’autant qu’en la matière la presse mainstream a un savoir faire. Les multiples débats sur le voile qui ont fait l’objet de centaines de Unes ont toujours eu lieu en même temps que les offensives antisociales les plus brutales (10). France télévision a déjà découvert une polémique sur le voile de la députée de Mayotte. A suivre, l’été ne fait que commencer. Pendant ce temps, les violences policières se multiplient dans un silence assourdissant. C’est sûr, la séquence médiatique de #barrage_contre_le_FN est terminée.

    #Manuel_Valls, #Farida_Amrani, #Danièle_Obono, #Houria_Bouteldja

  • Why Migration Will Not Destroy the #Welfare_State

    As part of the series ‘The Cost of Fair Refugee Policies,’ Behzad Yaghmaian argues that economists’ warnings that migration will undermine European welfare states are based on the same mistaken assumptions common to the anti-immigrant movements roiling the continent.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2017/06/02/why-migration-will-not-destroy-the-welfare-state
    #économie #coûts #migrations #asile #réfugiés #préjugés #mythe #Etat_providence

    –—

    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »... :

    https://seenthis.net/messages/971875

    • « Migrations internationales et solidarités locales »

      Interview à #Mouhoud autour de son #livre
      L’immigration en France


      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/limmigration-en-france-9782213704357

      3 idées :
      1. A l’échelle du monde, migration = relativement faible…

      Entre 1870 et 1910 : 6,5% de la population mondiale était migrante —> ça a été la grande période de la migration internationale
      Depuis 1960 : 2,5 à 3,5%.
      En termes absolus, par contre, les migrations ont augmenté durant les 20 dernières années, pour deux motifs :
      – Migrations humanitaires et migrations liées à des chocs (ex la chute du mur de Berlin) et à des conflits
      – Migrations familiales
      Très peu par contre pour des motifs de travail, car la migration de travail a été bloquée depuis les années 1970.
      Il y a donc eu un changement de la nature des flux migratoires

      2. Mythe : invasion du Sud au Nord

      Il y a 250 millions de migrants dans le monde.
      – 40-45% de migrations Sud  Sud (en très grande majorité, des migrations de conflit et de choc)
      – 40% de migrations Sud  Nord (surtout des migrations économiques et des liens coloniaux)
      – 20% de migrations Nord  Nord
      Pour ce qui est des réfugiés, 80% des flux sont Sud  Sud.

      Les migrations économiques traversent les frontières, les migrations humanitaires sont plutôt des migrations de voisinage.

      3. Plus un pays est pauvre, moins il envoie des ressortissants à l’étranger… plus le taux de qualification des (rares) personnes qui arrivent est élevé

      C’est une idée-reçue qu’on « reçoit la misère du monde ».

      1960-1974 : L’immigration a été importée par les entreprises (mines, industrie textile, bâtiment, automobile, etc.) Les recruteurs sélectionnaient des gens non pas car ils étaient qualifiés, mais justement parce qu’ils n’étaient pas qualifiés, mais pour leur force physique.
      Les frais pour partir étaient prise en charge par les pays d’accueil. Il y avait la libre circulation, pas de frein à l’immigration de travail.
      Les migrations étaient non-qualifiées et les personnes partaient des anciennes colonies vers les anciennes métropoles comme une sorte de continuité historique du lien économique de domination.

      A partir de 1974 : Avec la fermeture des frontières, le coût de mobilité (coût de transport, coût avant le départ et à l’arrivée) est devenu prohibitif. A partir du moment où vous agumentez les coûts de mobilité fortement, les pays pauvres vont présenter des taux d’expatriation (part des migrants par rapport à la population) très faible, et quand les pays deviennent à revenu intermédiaire, alors le taux d’expatriation augmente. Et quand les pays rattrapent les pays développés, le taux d’expatriation diminue.

      Donc il est faux de dire que les migrants viennent des pays pauvres, ils viennent surtout des pays à revenu intermédiaire.

      Décomposition du taux d’expatriation par niveau de qualification :
      Dans les pays du Sud les plus pauvres, le taux d’expatriation des qualifiés va avoisiner les 50-60%. Dans les pays à revenu intermédiaire des qualifiés est beaucoup plus faible, pour la Chine c’est 5-6%. C’est beaucoup en masse absolue, mais rapporté à la population chinoise de qualifiés c’est en dessous de 10%.

      Mythe « Les immigrés prennent le travail des autochtones »

      Premier consensus de la littérature économique : l’immigration a peu d’impact sur le marché du travail local des pays d’accueil.

      L’emploi ou le taux de chômage est déterminé par d’autres facteurs beaucoup plus importants : la démographie du pays, les jeunes en âge de travailler, la question de la qualification, de la formation, la question des demandes par les entreprises, etc.

      Deuxième consensus : Les migrations n’ont pas un impact négatif sur le travail ni sur le salaire des autochtones car leurs caractéristiques ne tons pas les mêmes que celles des autochtones, ils sont en complémentarité.
      Quand les migrants arrivent, ils vont occuper des tâches d’exécution, même pour les gens qualifiés. Ces tâches vont permettre aux autochtones de se replier sur des tâches mieux rémunérées. L’effet est donc légèrement positif : environ une augmentation de 5% des salaires des autochtones.

      Les mythes qui font dire le contraire…
      – L’approche néoclassique du marché du travail où l’on considère que quand il y a un afflux de population sur le marché du travail, l’offre de travail par les travailleurs excède la demande par les employés, et à ce moment le salaire baisse. Mais c’est sans compter l’existence de protection sur le marché du travail, l’existence des législations, du SMIC, etc. Dans un marché qui n’existe pas, si les travailleurs migrants et autochtones étaient strictement identiques entre eux, alors on pourrait avoir un effet de pression à la baisse des salaires, quand l’offre de travail excède la demande, mais c’est le marché du travail est un marché protégé et reglementé et donc quand les travailleurs arrivent, ils ne contribuent pas à la réduction du salaire car ils sont complémentaires aux autochtones. Par contre, les vagues d’immigration peuvent se concurrencer entre elles.
      – Deuxième thèse, celle résuscitée par les approches d’une soit-disant gauche, la notion de « armée industrielle de réserve » de Marx. Ces thèses de concurrence à la baisse des salaires ont été conçues dans un contexte historique où l’exode rural poussaient par millions les personnes dans les villes dû notamment au progrès technique dans l’agriculture qui a mis au chômage des millions d’ouvriers agricoles ou de paysans. Là : pas de protection du marché du travail, des salaires journaliers, et effectivement la main-d’œuvre était comme une marchandise, et on pouvait mettre en concurrence entre eux les travailleurs. Cette thèse n’est pas confirmée par les faits aujourd’hui. Ce n’est pas l’immigration qui est à l’origine des baisses des salaires, c’est la déprotection des marchés du travail.

      Autre mythe : les migrations pèsent sur les budgets publics et sociaux

      Préalable : Les migrants sont sous-représentés dans les âges qui consomment et ne travaillent pas, et sur-représentés dans les âges en âge de travailler (72% des migrants sont en âge de travailler au niveau mondial, contre 56% poru la population non-migrante).

      Et ces personnes contribuent plus qu’ils ne reçoivent. Et puisqu’il y a moins d’enfants et de vieux, l’effet global eset positif de 5 à 10 milliards selon les années, mais qui peut être légèrement négatif dans les périodes de crise.

      Les migrants subissent un peu plus les effets de la crise que les non-migrants.

      Et les migrants contribuent à accroître la taille du gâteau, en contribuant au marché des biens.

      Les réfugiés qui arrivent coûtent davantage dans un premier temps, car ils n’ont pas le droit de travailler quand ils sont demandeurs d’asile… Pour cela, la politique d’accueil est fondamentale, notamment en augmentant leur niveau de formation, les compétences linguistiques (car généralement ils sont qualifiés, mais ils ne parlent pas la langue). Raccourcir les délais pour obtenir le statut de réfugié permet aussi aux réfugiés de rentrer vite sur le marché du travail. A ce moment-là, l’effet positif va l’emporter sur le coût transitionnel que les pays d’accueil doivent payer au départ.
      La migration économique, par contre, n’a pas de coût, car les migrants arrivent pour travailler et ils rentrent d’emblée sur le marché du travail.

      Alternatives/propositions

      Les propositions doivent être plus efficaces tout en respectant la règle de l’équité.

      Si vous mettez des migrants dans des situations de précarité juridique, avec des multiplications de statuts, vous les mettez dans des situations de précarité qui ne leur fait pas prendre des risques pour investir, pour se projeter dans l’avenir. Vous les mettez dans une situation où leur efficacité est moindre. Il y a un gain à la stabilité juridique, il y a un gain à l’application des droits, car sinon les gens sont mis dans des situations de précarité, voire de clandestinité forcée.

      La dureté de la politique, n’est pas une dureté, c’est simplement une trappe à la clandestinité.

      La première chose à faire c’est donc d’appliquer les droits et aller loin dans la reconnaissance de statuts à long terme, une fois qu’on a été sélectionné.

      Il n’y a pas de gain dans la politique de précarité des migrants, il y a des gains dans un politique d’accueil et de reconnaissance et amélioration des statuts.

      Le droit de vote des étrangers est quelque chose qui solidifie une communauté à la communauté d’accueil, donc ça a des effets favorables.

      Et il faut créer des autorités indépendantes, composées d’experts et de partenaires sociaux qui publieraient des rapports et qui seraient des organes de recours.

      http://www.radiocampusamiens.fr/migrations-internationales-et-solidarites-locales-leco-locale-27-o

    • #Olivier_Besancenot : « Gauche et migrants, parlons clairement ! »

      "Dans le capitalisme mondialisé, la règle d’or de l’économie de marché n’a pas changé : c’est encore le capital, et non l’immigration – même « instrumentalisée » –, qui fait pression sur les salaires des travailleurs français ou étrangers."

      https://www.nouvelobs.com/des-idees-et-des-actes/20181012.OBS3851/olivier-besancenot-gauche-et-migrants-parlons-clairement.html

    • Penser l’immigration : #Olivier_Besancenot et #Danièle_Obono

      Pourquoi cette rencontre ? Parce que trois tweets. Le premier, signé Jean-Luc Mélenchon : « Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux1 ! » Le second, quatre jours plus tard, en réponse au précédent et signé Olivier Besancenot : « Ce ne sont pas les immigrés qui font pression sur les salaires, mais le taux de profit que les capitalistes extirpent du travail des salariés, français ou immigrés, en France comme dans le monde entier. » Le troisième, enfin, signé Danièle Obono et invitant vivement Besancenot à relire le livre I du Capital de Marx et à s’unir contre Macron. Puisqu’il n’est d’échange que de vive voix et de débat qu’au prix du refus du « pour ou contre », nous avons convié l’ancien candidat NPA à la présidentielle, postier et auteur de 10 ouvrages, ainsi que la députée France insoumise, ancienne bibliothécaire et préfacière d’un recueil de Trotsky, à s’entretenir — loin des réductions médiatiques — sur la question migratoire. Comment penser l’immigration à l’heure de la poussée nationaliste aux quatre coins du globe ?


      https://www.revue-ballast.fr/penser-limmigration-olivier-besancenot-et-daniele-obono

    • « Migrants contre retraités » : le théâtre des intox de Marine Le Pen et ses cadres

      Au Rassemblement national, on multiplie les déclarations mensongères sur les supposés privilèges des migrants, dans une stratégie qui semble délibérée.

      Tactique délibérée d’intox ou tentative obstinée de rattraper une bourde ? Marine Le Pen et les cadres du Rassemblement national (RN) martèlent depuis des jours, contre toute évidence, qu’un migrant peut toucher davantage de prestations de l’Etat qu’un retraité modeste français.

      Peu leur importe que leurs affirmations soient systématiquement démenties : ils maintiennent leur constat avec aplomb, quitte à remanier discrètement leur argumentaire au fil de l’eau. Une stratégie déjà éprouvée à plusieurs reprises, qui leur permet d’imposer un thème dans le débat public sur la base d’une déclaration outrancière. Retour en quatre actes sur un cas d’école.
      Acte I : la comparaison douteuse de Marine Le Pen

      Pour Marine Le Pen, la séquence « migrants contre retraités » commence le 24 février, dans le Nord. Dans son discours de lancement de la campagne pour les européennes, la présidente du RN feint de s’étonner qu’un « migrant fraîchement débarqué puisse toucher davantage qu’un retraité modeste qui a travaillé et cotisé toute sa vie ».

      Il faut peu de temps pour que de nombreux médias montrent, chiffres à l’appui, que c’est faux. Les propos de l’ancienne candidate à la présidentielle posent deux problèmes principaux :

      d’abord, les droits d’une personne étrangère qui arrive en France sont beaucoup plus restreints qu’elle ne le prétend. Il existe bien des aides, mais celles-ci sont versées à certains publics et sous conditions ;

      surtout, elles sont loin de rivaliser avec le minimum social garanti aux plus de 65 ans en France : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, l’ex-minimum vieillesse), qui s’élève à 868 euros par mois pour une personne seule.

      Acte II : des justifications bancales

      Mais il en faut plus pour déstabiliser Mme Le Pen, qui persiste et signe dans un droit de réponse publié sur son blog le 26 février. Bien qu’elle y affirme maintenir sa déclaration, elle y opère, en réalité, un premier glissement sémantique : il n’est plus vraiment question d’évoquer l’ensemble des immigrés (256 000 titres de séjour délivrés par an), mais les seuls demandeurs d’asile qui réclament le statut de réfugié (113 000 dossiers).

      Marine Le Pen se focalise sur cette catégorie, probablement parce qu’elle est la plus accompagnée. Les aspirants réfugiés bénéficient, en effet, d’une aide spécifique, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), pour compenser leur interdiction de travailler pendant le traitement de leur demande.

      Sauf que cela ne suffit toujours pas : l’ADA ne représente que 204 euros par mois, bien loin du minimum garanti aux retraités par l’ASPA. Alors, la dirigeante politique y ajoute d’autres avantages accordés aux demandeurs d’asile en matière de logement, de santé ou de transports dans certaines collectivités.

      Et elle compare désormais leur sort à une population bien spécifique de retraités français : des personnes assez modestes, selon elle, pour toucher l’ASPA, mais pas assez pour recevoir d’autres aides. Un raisonnement tiré par les cheveux, puisqu’il occulte que la grande majorité de ces retraités ont droit à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aux aides au logement (et que tous ont le droit à la protection universelle maladie).

      Acte III : des tracts truffés d’erreurs

      Face à une nouvelle salve de rectificatifs, le Rassemblement national ne désarme pas. Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement, reprend l’argumentaire de sa présidente dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux le 28 février. On y trouve, cette fois, un tableau comparatif censé démontrer une fois pour toutes l’affirmation de Mme Le Pen, calculs à l’appui :

      Le problème, c’est que le raisonnement est une nouvelle fois entaché d’erreurs. Ainsi, le titre du tract prétend toujours évoquer la situation d’un « migrant fraîchement débarqué », mais c’est une nouvelle fois des seuls demandeurs d’asile dont il est question. Le document souffre aussi de grossières erreurs et omissions, par exemple, le fait qu’un retraité très modeste peut prétendre à l’aide personnalisée au logement (APL). Sébastien Chenu finira d’ailleurs par supprimer son tweet, avant de publier une deuxième version du tract :

      Ce document est, cependant, tout aussi mensonger. Il prend, en effet, l’exemple fictif d’une « retraitée française qui paye ses impôts, son logement et sa santé » et ne toucherait que le minimum vieillesse : 868 euros par mois.

      Le problème, c’est qu’une personne seule dans cette situation pourrait tout à fait prétendre à l’accès aux soins gratuits – ses revenus sont inférieurs au plafond pour prétendre à la CMU-C. Par ailleurs, si elle est locataire, elle pourrait selon toute vraisemblance être éligible à l’APL, à hauteur d’environ 250 euros par mois selon les cas. Enfin, elle ne paierait ni taxe d’habitation ni impôt sur le revenu, du fait de ses faibles revenus.

      Malgré cela, le tract en question est allègrement relayé par les cadres du RN dans les jours qui suivent.
      Acte IV : la méthode Coué

      Jordan Bardella, le chef de file du RN pour les élections européennes, est pourtant contraint de changer une nouvelle fois de braquet le 4 mars. Confronté sur le plateau de France 2 au caractère mensonger de ses chiffres, M. Bardella ne pointe plus du doigt les demandeurs d’asile (qui résident sur le territoire de façon régulière), mais les « clandestins ».

      Mais là encore, la machine à intox fonctionne à plein : M. Bardella affirme que ces clandestins seraient « hébergés gratuitement » à leur arrivée en France (c’est faux), et qu’ils bénéficient de soins gratuits (c’est vrai, avec l’aide médicale d’Etat), contrairement aux retraités français (c’est faux, ces derniers bénéficient de la protection universelle maladie, voire d’une couverture complémentaire). Les « clandestins », c’est-à-dire les personnes qui résident en France de manière irrégulière, ne sont pas éligibles aux minima sociaux.

      « Nous maintenons cette affirmation (…) et nous continuerons de le dire, car c’est la vérité, je crois », conclut, malgré tout, M. Bardella.

      En définitive, les cadres du Rassemblement national ne sont pas parvenus à démontrer l’affirmation initiale de Marine Le Pen. Contrairement à ce qu’elle laissait entendre, les aides sociales sont réservées à certaines catégories de migrants, sous conditions. Et surtout, les retraités les plus défavorisés ne sont pas moins bien protégés par l’Etat français que les ressortissants étrangers.

      Ces précisions ne sont pas accessoires car elles touchent au cœur des sujets abordés. Lorsqu’elle cible les supposés « privilèges » accordés aux migrants, Mme Le Pen refuse, en réalité, de nommer la réelle cible de ses propos : les demandeurs d’asile.
      Une stratégie bien rodée

      Marine Le Pen a déjà utilisé les mêmes recettes par le passé pour imposer ses thèmes dans le débat politique en lançant des intox grossières avant de remanier son propos. Elle a ainsi accusé en janvier Emmanuel Macron de vouloir céder à l’Allemagne le siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en signant le traité d’Aix-la-Chapelle. La présidente du RN a depuis répété ce mensonge malgré les démentis publiés dans la presse, tout en réorientant sa critique sur un sujet bien plus large : la coordination des politiques étrangère et militaire de Paris et de Berlin.

      En décembre, la présidente du RN avait aussi proposé d’expulser tous les « fichés S » étrangers. Face aux critiques sur une mesure inapplicable, elle avait répondu sur Twitter qu’il était possible d’expulser « des étrangers radicalisés qui représentent un danger ». Ce qui est, cette fois, tout à fait faisable, mais est déjà pratiqué dans les faits, et très éloigné de sa proposition d’origine.

      Le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle 2017 qui opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron avait bien illustré cette stratégie du mensonge. A l’époque, l’équipe des Décodeurs du Monde avait relevé pas moins de dix-neuf intox relayées par la candidate face à son concurrent. Une enquête de BuzzFeed News a montré par la suite qu’il s’agissait d’une tactique délibérée. Le sondeur Damien Philippot avait conseillé à Mme Le Pen dans une note de « dégrader l’image de Macron, quitte à perdre en crédibilité ».

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/05/migrants-contre-retraites-le-theatre-des-intox-du-rassemblement-national_543
      #retraités #Le_Pen #FN #Marine_Le_Pen #mensonges

    • Non, l’immigration ne plombe pas les finances de la #Belgique

      Il s’agit d’une petite musique récurrente. L’immigration met en péril l’#État_providence. L’afflux de réfugiés met à mal notre sécurité sociale. Dans la dernière ligne droite de cette campagne, L’Echo a confronté ces affirmations à la réalité des faits. Les études ne manquent pas. Et tirent toutes dans la même direction.

      C’est l’un des chevaux de bataille de Bart De Wever. Que le président des nationalistes flamands lâche à longueur d’interview. On ramasse l’idée : il faut choisir entre des frontières ouvertes et un État providence. Autrement dit, l’immigration met en péril finances et fondements de la sécurité sociale. Cela ressemble à du bon sens ? Méfiance. Parce que ce qui revêt les atours de la vérité n’est pas toujours vrai.

      L’immigration plombe-t-elle les finances de la Belgique ? L’avantage, c’est que de nombreuses études ont déjà tenté d’approcher la réponse à cette question. Avant d’en faire le tour, un petit préambule. Ces études ne sont pas prédictives et ne tentent pas d’esquisser le futur ; elles se basent sur les expériences du passé afin d’en tirer des enseignements.

      Par ailleurs, l’approche est purement économique, se focalisant sur les finances publiques et l’emploi. D’autres considérations peuvent bien sûr entrer en ligne de compte. Potentiellement négatives, liées « au capital social, la confiance ou la solidarité entre les citoyens », illustre Frédéric Docquier. Ou positives, qu’il s’agisse d’innovation ou de « diversité des biens consommables ». Autant d’aspects qui font « l’objet d’analyses beaucoup moins consensuelles », écrivait, fin 2015, ce chercheur au FNRS et professeur à l’UCLouvain, dans la revue « Regards économiques ». Quelque part, la bonne nouvelle est là : sur l’impact économique, consensus il y a. Allons-y donc.

      Asile

      L’immigration fait parler d’elle depuis des lustres. Mais ce qui a ravivé le débat, c’est la « crise de l’asile » qui a chauffé les esprits européens, essentiellement en 2015 et 2016. À ce stade, une définition s’impose. Il faut distinguer « migrations volontaires et forcées », insistent Jean-Michel Lafleur et Abdeslam Marfouk dans leur ouvrage « Pourquoi l’immigration ? » (téléchargeable gratuitement sur le site de l’ULiège), paru fin 2017. « Les demandeurs d’asile sont ceux qui traversent une frontière internationale afin de demander la protection selon les termes de la Convention de Genève de 1951 ». Qui oblige les États, foi de son article premier, à protéger toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». Un demandeur d’asile n’est donc pas un migrant économique.
      Une crise ?

      Les chiffres le montrent : essentiellement en 2015 et 2016, l’Europe a enregistré un pic de demandes d’asile (voir notre infographie ci-contre). Qui a, dans une certaine mesure, percolé jusqu’en Belgique. Un afflux certes vigoureux, mais pas plus massif que ce que l’Europe, et la Belgique, ont déjà connu par le passé, rappelle la Banque nationale en 2016, dans une étude portant sur les conséquences économiques de l’afflux de réfugiés en Belgique. « Trois grandes vagues d’immigration dues aux réfugiés ont déjà été observées. »

      1993 : chute du mur de Berlin et Bosnie ;
      2000 : Kosovo et campagne de régularisation ;
      2011 : campagne de régularisation.

      Autrement dit, on ne navigue pas en eaux inconnues. Ni en plein tsunami.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      « La question ne se pose pas en termes de finances publiques !, soupire Abdeslam Marfouk, chargé de recherche à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps) et maître de conférence à l’ULiège. L’accueil des demandeurs d’asile constitue un devoir moral et une obligation juridique. L’intérêt économique ne peut être pris en compte. Sinon quoi ? On sélectionne en fonction du profil socioéconomique ? En accordant notre protection uniquement aux plus jeunes ? En laissant de côté les vieux ou ceux qui ont perdu un membre ? »

      Mais pour qui entend tout de même parler de coûts, la démarche est aisée. « L’essentiel, c’est le budget alloué à Fedasil », l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Qui perçoit une dotation qui a, au cours de la dernière décennie, évolué entre 261,8 et 579,1 millions d’euros, comme le retrace notre infographie. Le FMI ne dit pas autre chose, lui qui estime que le coût de l’accueil a oscillé entre 0,07% et 0,11% du PIB entre 2014 et 2016.

      Une facture qui doit être relativisée, pointe le tandem Lafleur-Marfouk. Pour une série de raisons. Même en 2016, alors que la dotation de Fedasil a presque doublé pour atteindre 579,1 millions, ce montant ne représente jamais que 0,26% des dépenses des administrations publiques belges. Une paille plutôt qu’une poutre, qui est par ailleurs en grande partie réinjectée dans l’économie belge, « dans la mesure où ce budget couvre essentiellement les salaires du personnel, ainsi que les dépenses en biens ou services ». Et puis, roublarde, la Belgique a décidé de comptabiliser les dépenses liées à l’accueil des demandeurs d’asile en tant qu’aide publique au développement. « Faisant d’elle-même le principal bénéficiaire de son aide », sourit Abdeslam Marfouk.

      Et sur le marché du travail ?

      Afin d’approcher l’impact économique de l’afflux de réfugiés, la BNB a simulé, en 2016, un « choc d’offre de travail » – celui provoqué par la population réfugiée âgée de 15 à 64 ans. Parce que, oui, une étude menée par l’ULB et la KUL montre que, quatre ans après l’obtention du statut de réfugié, les anciens demandeurs d’asile affichent le même taux d’emploi que les natifs partageant de semblables caractéristiques individuelles. Un choc d’emploi donc. Qui, s’il creuse un fifrelin le déficit sur le très court terme, s’avère plutôt indolore, voire très légèrement positif sur le moyen terme pour l’économie belge. Rien de très surprenant, au final. « L’observation des chocs passés ne révèle pas d’effet perceptible sur notre économie », remarque-t-on du côté de l’UCLouvain.
      Immigration

      Voilà pour la « crise » récente, qui a donc toutes les chances de s’avérer économiquement indolore. Dans la foulée, posons la même question pour l’immigration dans son ensemble – certains partis ne se gênant pas pour le faire, autant frotter leurs affirmations à la réalité.

      Selon la définition des Nations Unies, « est immigrée toute personne qui vit dans un pays dans lequel elle n’est pas née », rappelle la paire Lafleur-Marfouk. Chiffres à la clef. En 2016, la catégorie « immigrés » comptait 1,8 million de têtes de pipe, soit quelque 16,1% de la population belge – parmi eux, 727.961 personnes disposant de la nationalité belge.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      Le coût de l’immigration ? À nouveau, Abdeslam Marfouk lève le sourcil. « Quatre immigrés sur dix vivant en Belgique sont des citoyens belges. Or, quand on parle de l’impact de l’immigration sur les finances publiques, on parle aussi d’eux ; immigrés ne rime pas avec étrangers. Cela a un côté stigmatisant. Si moi, je me mettais à demander combien coûte à la collectivité tel ou tel groupe de la population, on trouverait cela choquant. Mais ici, les immigrés sont quelque part tenus de se justifier. »

      Quoi qu’il en soit, lorsqu’il s’agit d’étudier l’impact fiscal de l’immigration, toutes les voix concordent : la Bible, c’est une étude bouclée en 2013 par l’OCDE (que vous pouvez consulter ici). Qui manie la prudence : l’impact fiscal varie « en fonction des hypothèses retenues et de la méthodologie utilisée ». Afin d’effectuer des comparaisons internationales, l’OCDE a opté pour un modèle de comptabilité statique. En gros, il s’agit de dresser le solde entre les contributions apportées par les immigrés et les transferts dont ils bénéficient. Une approche simple, mais non sans nœuds à trancher. Doit-on ainsi tenir compte du système de retraites, où « les pensions sont étroitement liées aux cotisations antérieures » et qui reposent, essentiellement, sur des transferts entre générations ? Autre question piège : quid de certaines dépenses de l’État qui ne varient pas en fonction du nombre d’individus ? Quelle part de ces dépenses non personnalisables – comme la Défense – imputer à la population immigrée ?

      Malgré ces pincettes, les enseignements tirés par l’OCDE sur les années 2007 à 2009 sont édifiants. On vous en livre quelques-uns. Dont celui-ci : l’incidence fiscale de l’immigration « est généralement faible et de l’ordre de zéro en moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE ».

      Et en Belgique ? Cela dépend des hypothèses retenues. Le scénario de base aboutit à un solde positif en faveur de l’immigration, à hauteur de 0,76% du PIB. Le scénario le plus optimiste culmine à 0,96% du PIB, tandis que le plus conservateur est le seul à valser dans le rouge léger, avec un coût de 0,43% du PIB. Et encore, ses hypothèses relatives aux dépenses non personnalisables sont jugées trop sévères par l’UCLouvain, qui opte pour la voie du milieu, débouchant sur un impact positif quelque part entre 0,3% et 0,5% du PIB.

      Autre enseignement : si, dans la plupart des pays, « l’impact fiscal net des migrants est moins favorable » que celui des natifs, c’est essentiellement parce que leurs impôts et cotisations sont plus faibles, et non qu’ils montreraient une plus forte « dépendance aux prestations sociales ». Même en Belgique, où le Conseil supérieur de l’emploi montre que si, parmi la population des 20 à 64 ans, les immigrés non européens affichaient en 2014 un taux de chômage (19%) nettement plus costaud que celui des natifs (7%), seuls 44% de leurs demandeurs d’emploi inoccupés bénéficiaient d’allocations de chômage, contre 79% pour les natifs.

      Allez, encore un pour la route. « L’emploi est le principal déterminant de la contribution fiscale des immigrés, surtout dans les pays ayant une protection sociale généreuse. » Particulièrement en Belgique, qui reste l’un des marchés de l’emploi les plus discriminants envers les immigrés d’origine non européenne, comme l’illustrent notre infographie (en fin de texte) et les quelques chiffres énoncés ci-dessus. Aussi l’Organisation de coopération et de développement économiques estime-t-elle que si les immigrés affichaient le même taux d’emploi que les autochtones, la contribution fiscale de l’immigration pourrait y gagner jusqu’à 1% de PIB !

      Brossons, un peu trop rapidement, les causes de ce handicap : faible reconnaissance des diplômes, connaissance limitée de la langue du pays d’accueil, non-détention de la nationalité, faible taux d’activité des femmes ou encore discriminations. Un point d’attention qui est, de toutes parts et depuis belle lurette, rappelé à la Belgique.

      Soulignons enfin que l’on attend une nouvelle étude de la BNB pour la mi-2020, le délai initial d’avril 2019 n’ayant pu être tenu.
      Et sur le marché du travail ?

      Dans la foulée, tant la BNB que l’UCLouvain se sont intéressées à l’impact sur le marché du travail en Belgique. Au vu de la complémentarité entre natifs et immigrés, les recherches concluent à un effet neutre, voire à une incidence positive sur l’emploi des natifs, explique la BNB. Même si « des effets néfastes peuvent se révéler sur certains segments », comme les jeunes ou les immigrés déjà établis sur le territoire – ceux-ci étant plus semblables aux « primo-arrivants ». Côté salaires, l’UCLouvain s’est penchée sur les années ‘90, et a confronté ses résultats à la période 2000-2007. Conclusion ? « L’effet sur le salaire moyen des natifs est positif, entre 0% et 1% ; celui sur le salaire des travailleurs peu qualifiés varie de 0,6% à 1,2%. »
      Qu’en retenir ?

      De tout ceci, un principe semble se dessiner. Si quelqu’un tente de tisser un lien entre la stabilité du système de protection sociale et l’immigration, c’est surtout qu’il a envie d’avancer ses vérités sur la seconde, et que son propos ne vise ni la Sécu, ni les #finances_publiques. Bon à savoir. Surtout en cette période.

      https://www.lecho.be/dossiers/elections-2019/non-l-immigration-ne-plombe-pas-les-finances-de-la-belgique/10126178.html
      #marché_du_travail #travail

    • Welfare Migration

      This chapter reviews and discusses major theories and empirical studies about the welfare magnet hypothesis, i.e. whether immigrants are more likely to move to countries with generous welfare systems. Although economic theory predicts that welfare generosity affects the number, composition and location of immigrants, the empirical evidence is rather mixed. We offer possible explanations for the existence of such mixed evidence and highlight that the literature so far has overlooked the presence of different migration regimes, as well as the possibility of reverse causality between welfare spending and immigration.

      https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2039636