#eisenstein

  • Les sublimes « cinépoèmes » du trop méconnu Artavazd Pelechian

    http://pelechian.free.fr/Pelechian/Pelechian___Differentes_conceptions_du_montage.html

    Artavazd Pelechian est un #cinéaste arménien, longtemps inconnu en Europe et aujourd’hui encore largement méconnu.
    Découvert en France dans les années 1980 en particulier par
    #Serge_Daney et #Jean-Luc_Godard, cet « inconnu mondialement célèbre » (expression de Pierre Murat) est considéré par de nombreux #cinéphiles dans le monde, comme un véritable mythe.

    Notre siècle ( 1982)
    http://www.youtube.com/watch?v=g7FrY3CRZ1U

    Ses films sont originaux, #surprenants, #troublants. Sans dialogue, sans #acteur, sans #histoire, des images toujours en #mouvement qui ne cessent de revenir, de manière envoûtante, accompagnées d’une #musique omniprésente. Des #images de l’homme et de la nature, des images universelles où il est question du secret de la #vie, tel est le cinéma de Pelechian.

    Pour réaliser ses #cinépoèmes Pelechian travaille les images et les #sons au #montage qui constitue l’étape essentielle de son travail.

    Comme les #cinéastes #soviétiques des années 1920, Artavazd Pelechian a théorisé sa pratique ; il a en particulier inventé le concept du montage à distance.

    Les Habitants (1970)
    http://www.youtube.com/watch?v=enoJAHDoQ5w


    A propos du montage comme moyen de redéfinir et d’imaginer un nouveau cinéma.
    #Eisenstein détruit le récit linéaire et s’intéresse à la façon de produire des idées abstraites par le #montage.
    Dans son célèbre article Montage 1938, repose les bases de ses #théories du montage, à savoir que deux plans montés, collés bout à bout font naître inévitablement une idée nouvelle. Il conçoit le montage comme une collision entre les plans (alors que dans le cinéma narratif traditionnel il s’agit d’accorder de façon harmonieuse les images) et, dit-il, « de la collision de deux facteurs surgit un concept ». Il veut un montage productif : « si le montage doit être comparé à quelque chose, les collisions successives d’un ensemble de plans peuvent être comparées à une série d’explosions dans un moteur d’automobile ou de tracteur. Comme ceux-ci impriment le mouvement à la machine, le dynamisme du montage donne l’impulsion au film et le conduit à sa finalité expressive » - S. Eisenstein, Film Form, Meridian Books, New-York, 1957, p.38.

    Par ce #montage_intellectuel, il veut agir sur le #psychisme du #spectateur et faire naître chez lui des idées.
    Avec l’arrivée du parlant, Eisenstein et les autres #cinéastes_soviétiques réfléchissent au rapport entre images et sons. Eisenstein a signé, en 1928, un manifeste, le « Manifeste du contrepoint orchestral ». Ce manifeste prônait la "non-coïncidence" des images et des sons, regrettant l’utilisation redondante que la plupart des films parlants font du son et de la parole (souvent le son correspond exactement à ce que montre déjà l’image, il a alors seulement une fonction illustrative - ou théâtrale pour la parole). Tous les cinéastes, signataires ou pas du Manifeste, s’entendent cependant sur la nécessité de #désynchroniser, d’induire un #interstice entre images et son. Ainsi, le montage du son contribue, à l’égal de l’image et grâce à leur « désynchronisation », à la création de sens, renforçant ou contredisant le discours de l’image.

    #Artavazd_Pelechian #Cinéma #Expérimental #Arménie #URSS #Vidéo

  • Musique et cinéma : les intermittences du coeur (3/5)
    http://www.franceculture.fr/emission-continent-musiques-musique-et-cinema-les-intermittences-du-co

    Aujourd’hui, nous effectuons un saut en arrière, et nous nous transportons plus à l’Est, avec un autre couple emblématique des rapports entre musique et cinéma, Prokofiev et Eisenstein.
    Serguei Mikhaïlovitch Eisenstein et Sergueï Sergueïevitch Prokofiev n’ont fait que deux films ensemble, mais quels films : Alexandre Nevski en 1938 et Ivan Le Terrible sorti en deux parties en 1944 puis 1945. Les deux grandes œuvres du cinéaste russe, des monuments. Des monuments par leur ampleur d’abord – Ivan Le Terrible dure près de trois heures. Mais aussi par leur importance dans l’histoire du cinéma.

    Eisenstein et Prokofiev se sont d’abord manqués, puis trouvés, et ont travaillé dans une entente parfaite, jusqu’à la mort du réalisateur à sa table de travail le 11 février 1948. Sur son bureau, des dessins et des notes pour sa grande œuvre Ivan Le Terrible, qui reste inachevée... Prokofiev qui souffre lui-aussi de problèmes cardiaques, lui survit pendant quelques années, et meurt quelques heures avant Staline. Leur contribution à l’élaboration d’un cinéma sonore et musical est immense. 

    #Eisenstein #Prokofiev #cinéma #musique #urss

  • Comment reconnaitre ce qui est « sublime » ? Rencontre Passionnante avec l’historien de l’art Paul Ardenne spécialiste de l’art contemporain et la galériste Barbara Polla.
    http://www.youtube.com/watch?v=vwnqyygOWJ0

    http://www.artemedia.fr/2012/06/24/le-sublime-par-barbara-polla-et-paul-ardenne

    « Est sublime ce qui, par cela seul qu’on peut le penser, démontre une faculté de l’âme qui dépasse toute mesure des sens » (Kant, Critique de la Faculté de Juger). Le sublime associe la beauté et son ombre. Toujours, il déborde le beau. Il ne se donne pas à voir. On évoque Quasimodo, ou La Jambe noire de l’Ange. Sublime ? Il y a dans ce mot une ambiguïté étymologique riche de doute : s’agit-il de limis, oblique, de travers — ou de limen, la limite, le seuil, celui que l’on ne saurait outrepasser ? La Jambe noire de l’Ange est, quant à elle, de travers.

    Chez Kant, le sublime se légitime par la révélation de l’homme à lui-même en tant qu’être libre. Cette profondeur métaphysique suppose l’absence d’artifice et une sorte de perfection sensible qui conduit au vertige. Chez Kant encore, l’homme est un spectateur prenant conscience, à travers un phénomène lui étant étranger — l’art par exemple —, de lui-même. Avec #Burke, l’homme devient, insidieusement, à la fois producteur (d’une œuvre d’art...) et spectateur. Le sublime glisse hors de l’homme et se manifeste alors dans l’artifice lui-même.

    #Wittgenstein, lui, nous rappelle que « ce dont on ne peut parler, il faut le taire. » Ce sont l’art et la terreur qui nous donnent alors à voir ce dont on ne peut parler. Telle la Guérison du Diacre Justinien, réalisée par Côme et Damien, deux frères jumeaux d’origine arabe, médecins « anargyres » (sans argent) convertis au christianisme. Fra Angelico, en silence, nous donne à voir l’un des miracles posthumes des jumeaux anargyres. Le diacre Justinien avait la jambe en perdition. Saint Côme et Saint Damien lui greffèrent, pendant son sommeil, la jambe d’un éthiopien qui venait d’être enseveli au Cimetière de Saint Pierre. C’est la Jambe noire de l’Ange, scène peinte par Fra Angelico au titre de La Guérison du diacre Justinien (1438-1440 ; Musée San Marco, Florence).

    #Paul_Ardenne #Histoire #Art #Esthétique #peinture #Cinéma #Littérature #Musique #Être #Choses #Philosophie #Métaphysique #Nature #Culture #Moralisme #Hegel #Kant #Nietzsche... #Pasolini #Eisenstein #sublime #Vidéo