• Pour Emmanuel Todd (qui se définit pourtant comme « un anti-communiste radical »), aujourd’hui, c’est la CGT qui défend la constitution, pendant que le gouvernement est en train « de détruire le droit constitutionnel français ».
    http://www.atlantico.fr/decryptage/emmanuel-todd-fais-somme-que-socialistes-ont-fait-bon-concept-est-violent-

    Il y a une évolution des mentalités, dans la Ve République, qui fait que le corps électoral ne compte plus.

    Je suis un anti-communiste radical. Donc, si je dis du bien de la CGT, cela ne doit pas être mal compris. C’est la CGT dans sa fonction actuelle de force, nouvelle et inattendue, qui, par effet de vide et de positionnement aléatoire, se trouve défendre la démocratie libérale en France.

    Si je fais la somme de ce que les socialistes ont fait, en termes de contrôle de la presse, d’inversion des valeurs de la gauche sans tenir compte de leur électorat, le bon concept est un concept violent et doux à la fois ; il s’agit du fascisme rose , le mot rose évoquant la douceur du processus.

    Toujours rafraîchissant le regard d’Emmanuel Todd déchire les représentations conventionnelles qui nous empêche de formuler ce que l’ont ressent pourtant profondément.

    #Hollande #Valls #PS #autoritarisme #censure #ultra-libéralisme #loi-El-Khomri #répression #démocratie #constitution #CGT #refus-du-droit #Emmanuel-Todd

  • Emmanuel Todd chez Harper’s magazine - Le bondosage
    http://lebondosage.over-blog.fr/article-emmanuel-todd-chez-harper-s-magazine-123432186.html

    Emmanuel Todd chez Harper’s magazine

    Notre démographe préféré a été très prolixe en matière de conférence vidéo cette année. Après une conférence très intéressante dans ma bonne ville de Montpellier consacré à ses travaux sur les structures familiales et une conférence donnée sur l’euro au Cera. Le voici maintenant en bonne compagnie aux USA dans une conférence organisée par le très sérieux Harper’s Magzine. Une réunion consacrée à l’Europe et à la monnaie unique. Une discussion à laquelle a d’ailleurs participé l’économiste James Kenneth Galbraith fils du célèbre économiste keynésien John Kenneth Galbraith. Une conférence très sérieuse donc même si comme à l’accoutumée Todd a fait rire ses interlocuteurs par ses désormais célèbres formules-chocs remplies d’ironie.

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=asPsJagGgAY

    L’argumentation toddienne ici en anglais ne change guère de ses apories habituelles à ceci près que je constate avec curiosité que Todd semble à nouveau s’illusionner cette fois sur nos amis anglo-saxons. Il se peut cependant que le fait qu’il côtoie ici des Anglo-saxons ait altéré un peu ses propos. Après ses erreurs sur le Hollandisme révolutionnaire dont il a reconnu tout de même qu’il avait maintenant peu de chance de se produire le voici qui s’acoquine avec le monde anglo-saxon présenté en quelque sorte comme moins fou que l’Europe pangermanique actuelle. S’il est notablement vrai que l’Allemagne a une part importante dans la situation actuelle et que l’euro joue à court terme dans ces intérêts. Peut-on pour autant qualifier l’Allemagne d’hégémonique ? D’autant que Todd lui-même admet que la France peut casser le système. C’est une hégémonie extrêmement fragile si la France ou même l’Italie peuvent la briser simplement en sortant de l’euro. Mais il est vrai que Todd est un habitué des formules fracassantes. Je dois dire que si cela permet d’attirer l’attention des spectateurs sur les propos en question et de soulever certaines questions. Il est possible aussi que cela desserve grandement l’argumentation toddienne qui est évidemment bien plus complexe que ce que ces formules-chocs peuvent exprimer. Il est vrai aussi que si Todd arrive souvent à se faire inviter dans les médias c’est grâce à ces formules fracassantes dont les médias accros à l’audience sont friands.

    Cependant, revenons au fond de la nouvelle lubie toddienne d’un monde anglo-saxon qui à nouveau serait ce refuge de la raison et de l’équilibre qui fait tant défaut à la folle Europe embrigadé par l’Allemagne dans un nouveau suicide collectif monétaire et commercial cette fois-ci. Je tiens à préciser ici qu’effectivement l’Europe se suicide tant démographiquement qu’économiquement, les deux phénomènes sont d’ailleurs liés comme je l’ai montré avec quelques statistiques à l’appui l’année dernière. On vient d’ailleurs de s’apercevoir que la crise provoque un effondrement démographique dans les pays du sud à l’image de l’Espagne qui a perdu l’année dernière 0,9% de sa population. Ce qui est énorme dans un pays à la natalité déjà catastrophique et qui baisse à nouveau avec la crise. Bref je suis tout à fait d’accord avec Todd sur l’Europe. Mais pas du tout sur l’image qu’il a d’un monde anglo-saxon qui irait bien. Je crois là que Todd se fit un peu trop à ses données démographiques données qui auraient d’ailleurs besoin d’être mises à jour.

    Todd définit ainsi les pays qui vont bien et ceux qui vont mal par la question de la natalité. En effet en dessous de 2 enfants par femme à long terme l’on peut considérer le système comme non viable. Ce qui est vrai. Sans immigration la population allemande baisserait de façon naturelle. Là où Todd se trompe, c’est sur la réalité du dynamisme démographique aux USA qu’il considère comme un système qui marche. Une société de joyeux bordel chaotique, mais qui fait des enfants contrairement au Japon ou à l’Allemagne. Le fait est pourtant que la natalité aux USA n’a cessé de baisser depuis le début de la crise. C’est un fait connu, en 2012 il y a eu 63 naissances pour 1000 femmes contre 67 en 2007. Preuve de l’impact de la crise sur les naissances. D’autre part la bonne tenue des naissances aux USA devait surtout à la présence des latinos en grand nombre sur le sol américain. C’est la forte natalité des Mexicains et des latinos immigrés qui a longtemps permis à l’Amérique de s’affirmer plus dynamique que l’Europe ou le Japon. Affirmer comme Todd le fait que la natalité US est meilleure que celles des autres pays développés en oubliant ce détail est un peu malhonnête. Pour définir un système qui marche, on doit en exclure les importations compensatrices. À l’image de ce qu’il dit sur l’Allemagne d’ailleurs. Les Américains ayant un droit du sol, les latinos font gonfler la natalité moyenne nationale depuis les années 70. Or les chiffres montrent que les Mexicains s’alignent en fait sur la natalité US moyenne. C’est un signe d’intégration, mais cela montre aussi que le soi-disant modèle bordélique ne sera pas forcément plus fécond et équilibré à long terme que les systèmes japonais ou allemands. Peut-être moins déséquilibré avec un taux de natalité à 1,7 1,8 mais pas équilibré.

    La petite carte ci-dessous montre les états ou la natalité a le plus baissé. Ce sont les états où les latinos représentent la plus forte proportion de la population. La natalité moyenne aux USA est donc quelque chose de très trompeur tant ce pays fait appel à l’immigration qui n’a rien de comparable avec les niveaux en France par exemple. Mais même en prenant la fécondité moyenne actuelle des USA ont obtient 1,88 enfant par femme. Les USA ne sont donc plus un système qui marche pour reprendre les termes de Todd

    Proportion de la population latino aux USA

    L’agonie économique des USA

    L’autre problème qu’il y a dans la vision idyllique de l’oncle Sam est économique. Todd sait pertinemment que les grands équilibres ne sont pas retrouvés. Le déficit commercial des USA est toujours aussi énorme et le chômage de longue durée commence à s’installer dans ce pays qui n’en a pas l’habitude. À y regarder de plus près j’ai même plutôt l’impression que les USA s’alignent sur les standards de la vielle Europe chômage élevé, natalité basse et pessimisme généralisé. Sans oublier les inégalités délirantes bien plus grandes qu’en Europe de l’Ouest malgré l’euro et la crise. Et que dire de ces millions d’Américains qui vivent des bons de nourriture. Dans l’OCDE il n’y a que deux pays qui souffrent plus de la faim que les Américainsc’est la Hongrie et l’Estonie. L’Europe d’ailleurs ne fait qu’appliquer en grande partie les politiques inventés et défendus par les USA. Le monétarisme délirant est une invention américaine. La plus grande souplesse des Américains sur la question monétaire ne doit pas faire oublier l’origine du dogme libre-échangiste. Les politiques d’expansion monétaire n’ont d’ailleurs fait que relancer une croissance par le gonflement des actifs financiers et du patrimoine immobilier. Il n’y a pas de vraie croissance créatrice d’emplois qualifiés. Et pour cause le libre-échange est toujours là.

    Plus grave Todd présente l’Amérique comme un ilot de bon sens alors qu’elle attise les flemmes de la guerre en Europe et soutient la Pologne et l’Ukraine dans leurs délires face à la Russie. Ajoutons à cela le traité de libre-échange entre l’UE et les USA et l’on voit à quel point Todd se trompe sur le rôle des USA en cette année 2014. Bush n’est plus là, mais la folie est toujours présente. L’empire continue d’aggraver les déséquilibres mondiaux pour maintenir son existence et son sacro-saint dollar. Todd était un peu plus clairvoyant pendant la deuxième guerre d’Irak. À moins qu’il ne se raccroche à l’Amérique pour ne pas sombrer dans le désespoir, ce que je peux tout à fait comprendre en cette période sombre. L’Europe est une catastrophe, mais l’Amérique ne va pas mieux.

    Todd reste cependant extrêmement intéressant à lire et à écouter. Il énerve d’autant plus quand il se trompe. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue voici les différentes conférences vidéo de Todd récentes :..

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ky-GP7GgW_4

    Todd à Montpellier sur l’évolution des structures familliales

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BkrQkH5pA4A

    Todd au CERA sur l’Europe et l’euro.

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=a8Nk5rT0_nM

    Extrait mémorable de la conférence du CERA : personne ne comprend la monnaie.

    #Emmanuel-Todd
    #Harper's-magazine

  • Quand Élisabeth Lévy suscite une des meilleures interviews d’Emmanuel Todd ! : J’ai dû louper un épisode...
    http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2014/01/19/quand-elisabeth-levy-suscite-une-des-meilleure

    Quand Élisabeth Lévy suscite une des meilleures interviews d’Emmanuel Todd !

    Le titre donné à l’interview est assez nullissime, Emmanuel Todd : « Annulons la dette du Vieux Monde ! », mais l’interview elle-même est succulente ! Si je joue, moi, à la petite libérale, Élisabeth Lévy l’est vraiment ! Et elle permet à Emmanuel Todd de tenir des propos fermes, intellectuellement réjouissants.

    Ça commence avec tambours et trompettes : « [...] Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux[...] »

    Et la suite est là, sur le site du Point : http://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php

    A lire impérativement, et lentement.

    #euro,
    #Allemagne,
    #libre-échange
    #oligarchie
    #état
    #Emmanuel-Todd

  • « Le Point » franchit le mur du néocon
    http://www.marianne.net/Le-Point-franchit-le-mur-du-neocon_a234427.html

    Peu connu pour sa hantise du conservatisme, la une du Point du 28 novembre dénonçant « les néocons » à la française est pourtant une véritable couverture du newsmagazine.

    http://www.marianne.net/photo/art/default/976974-1157921.jpg?v=1386947391

    Au début on pense à un faux, à une facétie du groupe Jalons pour charrier l’hebdomadaire le Point, à une autoparodie de ses couvertures sur l’immigration ou de son récent panégyrique de l’Identité malheureuse, d’Alain Finkielkraut, le penseur bâillonné le plus assourdissant de France. Mais non, il faut bien s’y résoudre, la une du Point du 28 novembre dénonçant « les néocons » à la française, où se voient mêlés dans un même torrent d’amalgames excommunicateurs Patrick Buisson et Arnaud Montebourg, Eric Zemmour et Emmanuel Todd, Marine Le Pen et Régis Debray, est une véritable couverture du newsmagazine, jusqu’ici peu connu pour sa hantise du conservatisme.

    A en croire le dossier, une tornade souverainiste, antieuropéenne, antimondialiste et, horresco referens, protectionniste, ravagerait désormais les esprits, mélangeant vicieusement ligne d’extrême gauche (anticapitalisme, haine des riches) et supposées obsessions d’extrême droite (nationalisme, éloge des frontières), préparant en tout cas les esprits au pire, en l’occurrence à l’accession au pouvoir du Front national. Eclaboussé au passage, le philosophe Jean-Claude Michéa, auteur d’Impasse Adam Smith, dont la critique de la gauche libérale menée depuis quinze ans est ravalée à la seule admiration qu’il est censé inspirer à un Zemmour. Calomnié, Emmanuel Todd, qui ne chercherait « plus à cacher sa proximité de pensée en matière économique avec Mme Le Pen ». Insultés, Chevènement et Montebourg, dépeints comme deux socialistes en eaux troubles, pour l’un depuis toujours, pour l’autre depuis le port d’une certaine marinière.

    Réseaux sociaux et victimes ont réagi rapidement, en dénonçant une liste mêlant carpes anti-immigrés et lapins anticapitalistes, dévoyant par ailleurs totalement le sens du mot « néocon », traditionnellement utilisé pour désigner les faucons américains et leurs émules, mêlant le vœu de déréguler l’économie à un interventionnisme militaire à tout-va. Mais, au fond, là n’est pas la question. Sous le faux négligé de la liste, sous les incohérences de surface du dossier, salissant Todd et épargnant comiquement Finkielkraut, c’est au contraire la cohérence profonde de l’offensive qui frappe. Un bel exemple de guerre culturelle gramscienne. Ne se trouvent en effet ici épargnés que les tenants du libre-échange, ceux qui se tiennent prudemment loin de toute critique sociale. Se trouvent en revanche fascisés tous ceux qui d’une façon ou d’une autre cherchent à réhabiliter l’idée nationale contre l’ordre néolibéral et la Banque centrale européenne. Tous ceux qui ne veulent pas abandonner la nation au droit du sang, mais rappeler qu’elle est le levier même de la souveraineté populaire.

    Double effet ravageur de ce genre d’expédition punitive dans un contexte français déjà inquiétant : tandis que la xénophobie, véritable marqueur de l’extrême droite, se voit ici largement dédouanée, la percée enfin opérée depuis quelques années par quelques-uns des plus lucides intellectuels français se voit, elle, diabolisée.

    #Le-Point
    #néocon
    #Alain-Finkielkraut
    #Patrick-Buisson
    #Arnaud-Montebourg
    #Eric-Zemmour
    #Emmanuel-Todd
    #Marine-Le-Pen
    #Régis-Debray
    #Jean-Claude-Michéa

    • En effet le discours est internationaliste mais outre le fait que l’internationalisme suppose l’acceptation de la validité du nationalisme plutôt que son dépassement. En pratique, on observe surtout que l’extrême-gauche (Mélenchon, Chevènement, le PCF, LO, LCR, etc.) refuse tout progrès de la construction européenne qui est pourtant la seule démarche concrète sérieuse s’efforçant de dépasser l’État-national.

    • Ce que tu appelles extrême-gauche (et que moi j’appelle gauche) se caractérise effectivement par l’internationalisme... mais pas à la sauce des multinationales et encore moins à celle que nous inflige l’Europe.
      Franchement, l’idée de fédération européenne me plaît depuis que je suis gosse. J’ai participé à des programmes d’échange au lycée et l’Europe des peuples me semble être un bon préalable à une aspiration égalitaire mondiale.

      Sauf que l’Europe actuelle, c’est tout l’inverse : des grosses frontières meurtrières et bien étanches pour les pauvres et des coupe-circuits, des paradis fiscaux, des passe-droit pour les riches et les marchandises. Au lieu d’un espace commun, on a hérité d’une zone de guerre où nous sommes tous en concurrence contre tous, au lieu de coopérer dans le sens du mieux-vivre.

      Cette Europe-là me fait gerber, on dirait le Grand Reich d’Hitler, en fait et j’emmerde les distributeurs de points Godwin. Chaque matin, je me lève et je me rappelle que je suis née dans le camp des ordures et ça me désole.

    • @vlentz : le néolibéralisme caracole depuis 30 ans grâce au raccourci : régulation économique = protectionnisme = nationalisme.
      Pitié sortons de cet amalgame..
      Le souverainisme économique ça n’a rien de nationaliste, c’est juste le droit des tous les peuples à disposer d’eux mêmes. Or économiquement et politiquement, et jusqu’à preuve du contraire, la socialisation et les communautés ont une ossature culturelle, linguistique et donc géographique...

  • » Miscellanées du mercredi (Delamarche, Todd, Enarchie, Bartolone, L’Europe, UMP, Egalité, Le Point, Mandela, Aide)
    http://www.les-crises.fr/miscellanees-2013-12-11

    .........

    IV. Emmanuel Todd

    Emmanuel Todd à Mots croisés d’avant-hier. Il s’est bien lâché et je le trouve assez juste sur le fond. Je le suis moyennement sur le bienfait de la politique japonaise, et il devrait un peut tempérer sur la forme ses sorties sur l’Allemagne…

    Version courte :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=f5a8WSfBCpc

    Version plus longue :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=oW43U_NaJQI

    ........

    #Olivier-Delamarche
    #Philippe-Béchade
    #Jacques-Sapir
    #Emmanuel-Todd

    Miscellanées du mercredi (Delamarche, Todd, Enarchie, Bartolone, L’Europe, UMP, Egalité, Le Point, Mandela, Aide)

  • Emmanuel Todd : « Les bonnets rouges, une chance pour la France »
    http://www.marianne.net/Emmanuel-Todd-Les-bonnets-rouges-une-chance-pour-la-France_a233812.html

    L’anthropologue et historien, coauteur du « Mystère français », revient pour « Marianne » sur la révolte bretonne. Une action à ses yeux pleine de promesses quant aux capacités de résistance du pays.

    http://www.marianne.net/photo/art/default/976291-1157125.jpg?v=1385127262

    Marianne : Il y a un an avec Hervé Le Bras vous avez publié « le Mystère français », une analyse approfondie de la situation de la France. Ce travail soulignait les particularités de la Bretagne. A ce moment-là, pouvait-on imaginer que cette dernière se révolterait ?

    Emmanuel Todd : Dans notre livre, la Bretagne est très présente pour des raisons rationnelles et irrationnelles. Elle occupe incontestablement une place particulière en France. Ses systèmes familiaux sont très divers, ses performances scolaires sont étonnantes. C’est désormais la région la plus à gauche, un bastion du Parti socialiste, le PS y ayant migré de ses terres du Nord et du Sud. Du côté sentimental, à des degrés divers, Hervé Le Bras et moi-même avons des origines bretonnes et passons beaucoup de temps là-bas.

    La Bretagne offre un exemple extrême mais caractéristique de basculement dans la révolte d’une région que les commentateurs percevaient comme prospère, de gauche, européiste et stable. Notre livre a été trop rapidement analysé comme une radiographie de la France qui va bien, en opposition à celle qui va mal. Les régions qui allaient bien, selon cette lecture, étaient les anciens bastions catholiques, ou de « catholicisme zombie ». La pratique religieuse catholique, forte jusque vers 1960, y a tardivement disparu mais a laissé subsister une forte aptitude à la coopération - des communes, des groupes professionnels, par exemple -, bref une forte intégration locale. Le reflux récent de la religion y a surtout libéré un dynamisme spécifique. Depuis la réforme protestante, et encore plus depuis la Révolution de 1789, le catholicisme était arc-bouté contre la modernité. Sa disparition a libéré une énergie positive. Aujourd’hui, les régions « catholiques zombies » ont de meilleurs résultats éducatifs, des taux de chômage plus faibles, une meilleure résistance à la crise économique. Mais ce que le Mystère français suggérait, c’est seulement que les régions catholiques zombies allaient moins mal que les régions de vieille laïcité, pas qu’elles allaient bien. La crise touche tout le monde, le vide du pouvoir est visible partout.
    ....

    #bonnets-rouges
    #Bretagne
    #révolte
    #Emmanuel-Todd

  • Todd et la « révolte bretonne » - La lettre volée, politique, lectures, Europe et humeurs diverses
    http://www.lalettrevolee.net/article-todd-et-la-revolte-bretonne-121163238.html

    ....."nous avons franchi un seuil [dans la dislocation du système social et politique français] parce que la capacité des classes dirigeantes françaises à protéger leur peuple n’est plus du tout évidente. [...] nos dirigeants n’en finissent plus de se ridiculiser sur la scène internationale."
    ...
    « si les bretons s’aperçoivent que l’Europe est leur vrai problème, que leurs vrais concurrents sont les roumains et les allemands qui les emploient à 5 € l’heure, le système idéologique explose, et là, tout est ouvert... Les classes dirigeantes françaises ne peuvent plus défendre l’euro, il est liquidé, et la France, toutes énergies libérées, revient dans l’histoire »......

    #Emmanuel-Todd
    #révolte-Bretonne

  • Blog gaulliste libre : Todd et Le Bras lisent dans les cartes de la France
    http://www.gaullistelibre.com/2013/11/todd-et-le-bras-lisent-dans-les-cartes.html

    C’est une somme absolument passionnante pour les amateurs de cartes, de géographie de la France et de nos particularismes régionaux. Emmanuel Todd, avec Hervé le Bras, revisite sa théorie des systèmes familiaux avec une masse de données mises en carte. Une vraie nourriture intellectuelle.

    De la géographie des systèmes familiaux

    Ce qui est passionant avec ce livre, c’est qu’il se place dans le temps long. Loin des livres à courte vue, il présente une analyse historique qui donne une perspective rafraîchissante. Les auteurs illustrent par des cartes les différentes composantes des systèmes familiaux. Ils notent les signes de la famille complexe avec des pointes à 2% de ménages vivant à plusieurs couples sous le même toit dans l’extrême Sud-Ouest, mais aussi en Alsace-Lorraine, les deux terres d’élection des familles souches (où cohabitaient plusieurs générations avec un héritier unique). A l’opposé, l’Ouest intérieur apparaît comme hypernucléaire avec des taux qui peuvent tomber à 0,1%. Les statistiques par âge montrent que la cohabitation pour les personnes de plus de 80 ans varie de 0% dans la Mayenne à 20% dans les Pyrénées Atlantiques. Puis vient la différence entre l’organisation groupée en villages (les régions de tradition égalitaire, comme le Nord, l’Est ou le littoral méditerranéen) ou dispersée en hameaux (le Sud-Ouest inégalitaire)...

    #démographie
    #Emmanuel-Todd
    #Hervé-Le-Bras
    #Immigration
    #systèmes-familiaux
    #éducation-nationale