• Maka – The Documentary
    https://www.meltingpot.org/2024/04/maka-the-documentary

    Maka presenta la storia della prima donna nera ad avere ricevuto un dottorato e ad essere diventata direttrice di un quotidiano in Italia: Geneviève Makaping (Maka). Questo documentario ispirato alla biografia e al pensiero di Maka e distribuito da OpenDDB, racconta la sua dolorosa storia di migrazione dal Camerun attraverso il deserto, l’arrivo in Calabria nel 1982 in seguito alla tragica morte del compagno di viaggio, il successo come giornalista e conduttrice televisiva, e il recente trasferimento e l’attuale attività di insegnante a Mantova. La storia di Maka offre lo spunto per ripensare l’appartenenza nazionale, e il modo in (...)

  • Voix noires

    Pour son premier documentaire « #Je_suis_noires », la Lausannoise #Rachel_M’bon a donné la voix à des #femmes_noires pour parler #racisme et quête identitaire.

    > AMNESTY : Pourquoi ce documentaire ?

    < Rachel M’bon : J’avais déjà réalisé des portraits de femmes afro-descendantes, en lançant en 2017 la page Instagram « @n_o_i_r_e_s ». Je les approchais dans la rue pour discuter de leur identité et du racisme en Suisse, pour les connaître au-delà des stéréotypes. Mais j’avais envie de leur donner une visibilité sur les écrans de cinéma : pour ce film, Juliana Fanjul et moi avons interrogé des femmes noires de toutes générations, actives dans différents secteurs, pour que chacun puisse s’identifier à elles. Je voulais montrer que malgré un statut social privilégié, leur couleur de peau a conditionné toute leur vie.
    > Comment le racisme systémique se déploie-t-il aujourd’hui en Suisse ?

    < Il y a de la discrimination à l’embauche, une éducation biaisée et un accès au logement plus compliqué. Dans le milieu de la santé, certains patients refusent d’être soignés par des personnes noires. La prise en charge est aussi problématique : le mal-être des patients noirs va fréquemment être minimisé. En cause, des biais racistes comme le « syndrome méditerranéen », qui suppose qu’ils vont exagérer leurs douleurs.
    > On parle souvent de micro-agressions, des comportements racistes banalisés qui ne seraient « pas méchants »…

    < Bien qu’elles ne partent pas forcément d’un mauvais sentiment, les micro agressions te renvoient à ton altérité. Comme lorsque l’on demande à une personne racisée d’où elle vient. Sa couleur de peau suppose qu’elle a moins sa place ici, alors qu’elle a peut-être vécu toute sa vie en Suisse depuis plusieurs générations. Autre exemple : on m’a demandé si j’étais adoptée car j’avais « des manières de blanche ». Qu’est-ce que cela signifie ? On s’attendait à me voir danser sur la table, ou à ce que je parle avec un accent ? Ces remarques peuvent nuire à l’estime de soi et la santé mentale.
    > Dans le documentaire, une jeune femme métisse confie qu’une partie de sa famille blanche ne lui fait pas la bise…

    < Le racisme au sein des familles est tabou. Ma mère s’est fait mal juger par une partie de sa famille bernoise, et des inconnus dans la rue la traitaient de « prostituée » car elle avait épousé un homme noir. C’est aussi très difficile pour les parents qui « ne ressemblent pas » à leur enfant. Lorsque je suis en public avec ma mère – blanche aux yeux bleus – et que je me présente comme étant sa fille, il y a toujours des regards dubitatifs.
    > Comment construire son identité noire dans un pays à majorité blanche ?

    < Il faut réussir à faire de ses multiples appartenances une force. À commencer par valoriser ses héritages culturels, sans pour autant négliger la culture du pays dans lequel on vit. J’ai moi-même longtemps renié mon africanité, avant de l’affirmer. Cela passe par le fait d’avoir des modèles noirs et de s’intéresser au cinéma, à la musique et à la littérature de différents pays africains. La collectivité est aussi une force : les espaces de parole non-mixtes, où l’on échange sur son vécu et ses questionnements, sont libérateurs. Même si chaque personne noire a une identité propre, on peut trouver des similarités dans les parcours de vie.
    > Quels effets espérez-vous que « Je suis noires » produise ?

    > Je le vois comme un outil de dialogue et de déconstruction de soi. Je l’ai projeté dans plusieurs lycées et il y a eu beaucoup de retours positifs. Le racisme est un problème de blanc, comme dirait l’autrice Reni Eddo-Lodge. La lutte ne doit pas être uniquement menée par les personnes concernées, elle doit être collective. Tant que les personnes blanches ne se conscientisent pas, la discrimination raciale ne pourra pas être éradiquée.
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    Mots clé

    Magazine « amnesty »
    Suisse
    Discrimination
    Racisme
    Droits des femmes

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    #documentaire #film #film_documentaire #Suisse

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  • Les produits pour lisser les cheveux, notamment par les femmes noires, font courir un risque accru de cancer de l’utérus.

    Use of Straighteners and Other Hair Products and Incident Uterine Cancer | JNCI : Journal of the National Cancer Institute | Oxford Academic
    https://academic.oup.com/jnci/advance-article/doi/10.1093/jnci/djac165/6759686

    L’étude se fonde sur les données de près de 33.500 Américaines, recrutées entre 2003 et 2009 et suivies sur quasiment onze années. Au total, 378 femmes ont développé un cancer de l’utérus.

    Pour les femmes n’ayant jamais utilisé de produit de lissage capillaire, le risque de développer un cancer de l’utérus d’ici leurs 70 ans est de 1,64%, contre 4,05% pour les utilisatrices fréquentes, a détaillé dans un communiqué Alexandra White, auteure principale de l’étude.

    #cancer #perturbateurs_endocriniens #cancérigènes #cheveux_frisés #femmes_noires

    Et comme ce n’est jamais indiqué nulle part, je te rappelle que les #perturbateurs endocriniens investissent les cellules fœtales car ils ont quasiment la même structure moléculaire que les hormones humaines. Et qu’il faut attendre un certains nombre d’années avant qu’elles ne déclenchent des cancers, une fois le foetus devenu adulte, donc longtemps après, (ou pas). C’est la mère « contaminée » qui est le véhicule des hormones perturbées par ces produits de merde à base de #pétrole #plastique #chimie #moderne Aujourd’hui ce sont elles qui se choppent ces cancers, demain ce seront leurs enfants mais tout le monde s’en fout.

    Avec le tag #L'OREAL_criminel puisqu’ils sont les promoteurs internationaux du défrisage des cheveux crépus.

    Hair products may contain hazardous chemicals with endocrine-disrupting and carcinogenic properties. Previous studies have found hair product use to be associated with a higher risk of hormone-sensitive cancers including breast and ovarian cancer; however, to our knowledge, no previous study has investigated the relationship with uterine cancer.
    Methods

    We examined associations between hair product use and incident uterine cancer among 33 947 Sister Study participants aged 35-74 years who had a uterus at enrollment (2003-2009). In baseline questionnaires, participants in this large, racially and ethnically diverse prospective cohort self-reported their use of hair products in the prior 12 months, including hair dyes; straighteners, relaxers, or pressing products; and permanents or body waves. We estimated adjusted hazard ratios (HRs) and 95% confidence intervals (CIs) to quantify associations between hair product use and uterine cancer using Cox proportional hazard models. All statistical tests were 2-sided.
    Results

    Over an average of 10.9 years of follow-up, 378 uterine cancer cases were identified. Ever vs never use of straightening products in the previous 12 months was associated with higher incident uterine cancer rates (HR = 1.80, 95% CI = 1.12 to 2.88). The association was stronger when comparing frequent use (>4 times in the past 12 months) vs never use (HR = 2.55, 95% CI = 1.46 to 4.45; Ptrend = .002). Use of other hair products, including dyes and permanents or body waves, was not associated with incident uterine cancer.
    Conclusion

    These findings are the first epidemiologic evidence of association between use of straightening products and uterine cancer. More research is warranted to replicate our findings in other settings and to identify specific chemicals driving this observed association.

    #utérus #sein

  • Black women’s hair products are killing us. Why isn’t more being done ? | Tayo Bero | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/jul/27/black-women-hair-products-health-hazards-study
    https://i.guim.co.uk/img/media/82a10213e963216e67729e85b66069b738c27f82/0_358_6720_4032/master/6720.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Certains refusent de regarder en face les choses. Et pourtant. Voici un excellent exemple du « racisme systémique » : au nom d’une idéologie de ce que serait la « beauté », on augmente le risque de cancer des femmes noires, et malgré les connaissances scientifiques, les gouvernements ne font rien pour interdire ces produits « cosmétiques ».

    A new study reveals what some scientists and researchers have suspected for years – that frequent and long-term use of lye-based hair relaxers may have serious health effects, including breast cancer. Published in Oxford University’s Carcinogenesis Journal, the study found that Black women who used these products at least seven times a year for 15 or more years had a roughly 30% increased risk of developing breast cancer compared with more infrequent users.

    The research team also analyzed survey data from Boston University’s Black Women’s Health Study, which followed more than 50,000 African American women for more than 25 years and observed their medical diagnoses and any factors that could influence their health. The results? Of the women followed from 1997 to 2017, 95% reported using lye-based relaxers, and ultimately 2,311 developed breast cancers.

    This additional risk factor is just one part of a wide race gap in breast cancer rates among American women. We already know that Black women have the highest occurrence of breast cancer before reaching the age of 40, are more likely than white women to develop highly aggressive breast cancers, and are more likely to die from it at any age – 40% more likely, to be precise.

    And when it comes to the role of haircare products in that imbalance, none of this is new. In 2019, research published in the International Journal of Cancer found that ​​permanent dye use was associated with a 45% higher breast cancer risk in Black women, compared with a roughly 7% higher risk among white women who used these products.

    It’s important to examine why Black women are so overrepresented in the market for these harmful products to begin with. For centuries Black women in the west have been told that their skin tones and hair textures were inferior, unprofessional and largely undesirable.

    Even today, anti-Black hair discrimination is rampant in many professional settings, particularly in corporate and customer-facing roles – so much so that Black advocacy groups and US legislators have been working to pass new laws that would make hair discrimination illegal. So far, however, only 13 states have passed the “Crown Act.”

    Biased, white-centric beauty standards have led many Black women to embrace hair and skin treatments that pose serious risks to their health, often without their knowledge. And despite the abundance of evidence pointing to these risks, corporations and government regulators aren’t doing nearly enough to protect the Black women who are the main consumers of these products.

    For context, one in 12 beauty and personal care products marketed to Black women in the US were found to contain highly hazardous ingredients such as lye, parabens and formaldehyde-releasing preservatives. Research from the nonprofit Environmental Working Group also found that fewer than 25% of products marketed to Black women scored low in an assessment of their potentially hazardous ingredients, compared with 40% of products marketed to the general public which researchers classified as low-risk.

    This issue cuts across all aspects of the beauty industry. Skin lightening products, another legacy of the cultural idea that dark skin is less desirable, are a thriving industry in the US. Women of color reportedly spent more than $2bn on such products in 2020. Users have reported chemical burns and lifelong scars.

    Warnings about the dangers of these products are minimal, leaving many Black women with insufficient information with which to make decisions on what products they use. To combat this, the EWG created a database listing all known personal care products targeted toward Black people, with information about their ingredients and potential problems. Unfortunately, this kind of effort isn’t happening on any large scale, or being supported by the companies who actually make and market these products – a gap that will no doubt continue to leave Black women at risk.

    In a society that imposes largely Eurocentric standards of beauty, desirability and respectability on all women, Black women in particular are placed under immense pressure to mold themselves to these standards in order to be accepted in social and professional settings. It’s crucial that personal care companies and the government do their part to keep Black female consumers safe and healthy.

    Tayo Bero is a freelance journalist

    #Racisme #Beauté #Cancer #Cheveux #Femmes_noires

  • #Intersectionnalité : une #introduction (par #Eric_Fassin)

    Aujourd’hui, dans l’espace médiatico-politique, on attaque beaucoup l’intersectionnalité. Une fiche de poste a même été dépubliée sur le site du Ministère pour purger toute référence intersectionnelle. Dans le Manuel Indocile de Sciences Sociales (Copernic / La Découverte, 2019), avec Mara Viveros, nous avons publié une introduction à ce champ d’études. Pour ne pas laisser raconter n’importe quoi.

    « Les féministes intersectionnelles, en rupture avec l’universalisme, revendiquent de ne pas se limiter à la lutte contre le sexisme. »

    Marianne, « L’offensive des obsédés de la race, du sexe, du genre, de l’identité », 12 au 18 avril 2019

    Une médiatisation ambiguë

    En France, l’intersectionnalité vient d’entrer dans les magazines. Dans Le Point, L’Obs ou Marianne, on rencontre non seulement l’idée, mais aussi le mot, et même des références savantes. Les lesbiennes noires auraient-elles pris le pouvoir, jusque dans les rédactions ? En réalité si les médias en parlent, c’est surtout pour dénoncer la montée en puissance, dans l’université et plus largement dans la société, d’un féminisme dit « intersectionnel », accusé d’importer le « communautarisme à l’américaine ». On assiste en effet au recyclage des articles du début des années 1990 contre le « politiquement correct » : « On ne peut plus rien dire ! » C’est le monde à l’envers, paraît-il : l’homme blanc hétérosexuel subirait désormais la « tyrannie des minorités ».

    Faut-il le préciser ? Ce fantasme victimaire est démenti par l’expérience quotidienne. Pour se « rassurer », il n’y a qu’à regarder qui détient le pouvoir dans les médias et l’université, mais aussi dans l’économie ou la politique : les dominants d’hier ne sont pas les dominés d’aujourd’hui, et l’ordre ancien a encore de beaux jours devant lui. On fera plutôt l’hypothèse que cette réaction parfois virulente est le symptôme d’une inquiétude après la prise de conscience féministe de #MeToo, et les révélations sur le harcèlement sexiste, homophobe et raciste de la « Ligue du Lol » dans le petit monde des médias, et alors que les minorités raciales commencent (enfin) à se faire entendre dans l’espace public.

    Il en va des attaques actuelles contre l’intersectionnalité comme des campagnes contre la (supposée) « théorie du genre » au début des années 2010. La médiatisation assure une forme de publicité à un lexique qui, dès lors, n’est plus confiné à l’univers de la recherche. La polémique a ainsi fait entrevoir les analyses intersectionnelles à un public plus large, qu’articles et émissions se bousculent désormais pour informer… ou le plus souvent mettre en garde. Il n’empêche : même les tribunes indignées qui livrent des noms ou les dossiers scandalisés qui dressent des listes contribuent, à rebours de leurs intentions, à établir des bibliographies et à populariser des programmes universitaires. En retour, le milieu des sciences sociales lui-même, en France après beaucoup d’autres pays, a fini par s’intéresser à l’intersectionnalité – et pas seulement pour s’en inquiéter : ce concept voyageur est une invitation à reconnaître, avec la pluralité des logiques de domination, la complexité du monde social.

    Circulations internationales

    On parle d’intersectionnalité un peu partout dans le monde – non seulement en Amérique du Nord et en Europe, mais aussi en Amérique latine, en Afrique du Sud ou en Inde. Il est vrai que le mot vient des États-Unis : c’est #Kimberlé_Crenshaw qui l’utilise d’abord dans deux articles publiés dans des revues de droit au tournant des années 1990. Toutefois, la chose, c’est-à-dire la prise en compte des dominations multiples, n’a pas attendu le mot. Et il est vrai aussi que cette juriste afro-américaine s’inscrit dans la lignée d’un « #féminisme_noir » états-unien, qui dans les années 1980 met l’accent sur les aveuglements croisés du mouvement des droits civiques (au #genre) et du mouvement des femmes (à la #race).

    Cependant, ces questions sont parallèlement soulevées, à la frontière entre l’anglais et l’espagnol, par des féministes « #chicanas » (comme #Cherríe_Moraga et #Gloria_Anzaldúa), dans une subculture que nourrit l’immigration mexicaine aux États-Unis ou même, dès les années 1960, au Brésil, au sein du Parti communiste ; des féministes brésiliennes (telles #Thereza_Santos, #Lélia_Gonzalez et #Sueli_Carneiro) développent aussi leurs analyses sur la triade « race-classe-genre ». Bref, la démarche intersectionnelle n’a pas attendu le mot intersectionnalité ; elle n’a pas une origine exclusivement états-unienne ; et nulle n’en a le monopole : ce n’est pas une « marque déposée ». Il faut donc toujours comprendre l’intersectionnalité en fonction des lieux et des moments où elle résonne.

    En #France, c’est au milieu des années 2000 qu’on commence à parler d’intersectionnalité ; et c’est d’abord au sein des #études_de_genre. Pourquoi ? Un premier contexte, c’est la visibilité nouvelle de la « #question_raciale » au sein même de la « #question_sociale », avec les émeutes ou révoltes urbaines de 2005 : l’analyse en termes de classe n’était manifestement plus suffisante ; on commence alors à le comprendre, pour les sciences sociales, se vouloir aveugle à la couleur dans une société qu’elle obsède revient à s’aveugler au #racisme. Un second contexte a joué un rôle plus immédiat encore : 2004, c’est la loi sur les signes religieux à l’école. La question du « #voile_islamique » divise les féministes : la frontière entre « eux » et « nous » passe désormais, en priorité, par « elles ». Autrement dit, la différence de culture (en l’occurrence religieuse) devient une question de genre. L’intersectionnalité permet de parler de ces logiques multiples. Importer le concept revient à le traduire dans un contexte différent : en France, ce n’est plus, comme aux États-Unis, l’invisibilité des #femmes_noires à l’intersection entre féminisme et droits civiques ; c’est plutôt l’hypervisibilité des #femmes_voilées, au croisement entre #antisexisme et #antiracisme.

    Circulations interdisciplinaires

    La traduction d’une langue à une autre, et d’un contexte états-unien au français, fait apparaître une deuxième différence. Kimberlé Crenshaw est juriste ; sa réflexion porte sur les outils du #droit qu’elle utilise pour lutter contre la #discrimination. Or aux États-Unis, le droit identifie des catégories « suspectes » : le sexe et la race. Dans les pratiques sociales, leur utilisation, implicite ou explicite, est soumise à un examen « strict » pour lutter contre la discrimination. Cependant, on passe inévitablement de la catégorie conceptuelle au groupe social. En effet, l’intersectionnalité s’emploie à montrer que, non seulement une femme peut être discriminée en tant que femme, et un Noir en tant que Noir, mais aussi une femme noire en tant que telle. C’est donc seulement pour autant qu’elle est supposée relever d’un groupe sexuel ou racial que le droit peut reconnaître une personne victime d’un traitement discriminatoire en raison de son sexe ou de sa race. Toutefois, dans son principe, cette démarche juridique n’a rien d’identitaire : comme toujours pour les discriminations, le point de départ, c’est le traitement subi. Il serait donc absurde de reprendre ici les clichés français sur le « communautarisme américain » : l’intersectionnalité vise au contraire à lutter contre l’#assignation discriminatoire à un groupe (femmes, Noirs, ou autre).

    En France, la logique est toute différente, dès lors que l’intersectionnalité est d’abord arrivée, via les études de genre, dans le champ des sciences sociales. La conséquence de cette translation disciplinaire, c’est qu’on n’a généralement pas affaire à des groupes. La sociologie s’intéresse davantage à des propriétés, qui peuvent fonctionner comme des variables. Bien sûr, on n’oublie pas la logique antidiscriminatoire pour autant : toutes choses égales par ailleurs (en l’occurrence dans une même classe sociale), on n’a pas le même salaire selon qu’on est blanc ou pas, ou la même retraite si l’on est homme ou femme. Il n’est donc pas ou plus possible de renvoyer toutes les explications à une détermination en dernière instance : toutes les #inégalités ne sont pas solubles dans la classe. C’est évident pour les femmes, qui appartiennent à toutes les classes ; mais on l’oublie parfois pour les personnes dites « non blanches », tant elles sont surreprésentées dans les classes populaires – mais n’est-ce pas justement, pour une part, l’effet de leur origine supposée ? Bien entendu, cela ne veut pas dire, à l’inverse, que la classe serait soluble dans une autre forme de #domination. En réalité, cela signifie simplement que les logiques peuvent se combiner.

    L’intérêt scientifique (et politique) pour l’intersectionnalité est donc le signe d’une exigence de #complexité : il ne suffit pas d’analyser la classe pour en avoir fini avec les logiques de domination. C’est bien pourquoi les féministes n’ont pas attendu le concept d’intersectionnalité, ni sa traduction française, pour critiquer les explications monocausales. En France, par exemple, face au #marxisme, le #féminisme_matérialiste rejette de longue date cette logique, plus politique que scientifique, de l’« ennemi principal » (de classe), qui amène à occulter les autres formes de domination. En 1978, #Danièle_Kergoat interrogeait ainsi la neutralisation qui, effaçant l’inégalité entre les sexes, pose implicitement un signe d’égalité entre « ouvrières » et « ouvriers » : « La #sociologie_du_travail parle toujours des “#ouvriers” ou de la “#classe_ouvrière” sans faire aucune référence au #sexe des acteurs sociaux. Tout se passe comme si la place dans la production était un élément unificateur tel que faire partie de la classe ouvrière renvoyait à une série de comportements et d’attitudes relativement univoques (et cela, il faut le noter, est tout aussi vrai pour les sociologues se réclamant du #marxisme que pour les autres. »

    Or, ce n’est évidemment pas le cas. Contre cette simplification, qui a pour effet d’invisibiliser les ouvrières, la sociologue féministe ne se contente pas d’ajouter une propriété sociale, le sexe, à la classe ; elle montre plus profondément ce qu’elle appelle leur #consubstantialité. On n’est pas d’un côté « ouvrier » et de l’autre « femme » ; être une #ouvrière, ce n’est pas la même chose qu’ouvrier – et c’est aussi différent d’être une bourgeoise. On pourrait dire de même : être une femme blanche ou noire, un garçon arabe ou pas, mais encore un gay de banlieue ou de centre-ville, ce n’est vraiment pas pareil !

    Classe et race

    Dans un essai sur le poids de l’#assignation_raciale dans l’expérience sociale, le philosophe #Cornel_West a raconté combien les taxis à New York refusaient de s’arrêter pour lui : il est noir. Son costume trois-pièces n’y fait rien (ni la couleur du chauffeur, d’ailleurs) : la classe n’efface pas la race – ou pour le dire plus précisément, le #privilège_de_classe ne suffit pas à abolir le stigmate de race. Au Brésil, comme l’a montré #Lélia_Gonzalez, pour une femme noire de classe moyenne, il ne suffit pas d’être « bien habillée » et « bien élevée » : les concierges continuent de leur imposer l’entrée de service, conformément aux consignes de patrons blancs, qui n’ont d’yeux que pour elles lors du carnaval… En France, un documentaire intitulé #Trop_noire_pour_être_française part d’une même prise de conscience : la réalisatrice #Isabelle_Boni-Claverie appartient à la grande bourgeoisie ; pourtant, exposée aux discriminations, elle aussi a fini par être rattrapée par sa couleur.

    C’est tout l’intérêt d’étudier les classes moyennes (ou supérieures) de couleur. Premièrement, on voit mieux la logique propre de #racialisation, sans la rabattre aussitôt sur la classe. C’est justement parce que l’expérience de la bourgeoisie ne renvoie pas aux clichés habituels qui dissolvent les minorités dans les classes populaires. Deuxièmement, on est ainsi amené à repenser la classe : trop souvent, on réduit en effet ce concept à la réalité empirique des classes populaires – alors qu’il s’agit d’une logique théorique de #classement qui opère à tous les niveaux de la société. Troisièmement, ce sont souvent ces couches éduquées qui jouent un rôle important dans la constitution d’identités politiques minoritaires : les porte-parole ne proviennent que rarement des classes populaires, ou du moins sont plus favorisés culturellement.

    L’articulation entre classe et race se joue par exemple autour du concept de #blanchité. Le terme est récent en français : c’est la traduction de l’anglais #whiteness, soit un champ d’études constitué non pas tant autour d’un groupe social empirique (les Blancs) que d’un questionnement théorique sur une #identification (la blanchité). Il ne s’agit donc pas de réifier les catégories majoritaires (non plus, évidemment, que minoritaires) ; au contraire, les études sur la blanchité montrent bien, pour reprendre un titre célèbre, « comment les Irlandais sont devenus blancs » : c’est le rappel que la « race » ne doit rien à la #biologie, mais tout aux #rapports_de_pouvoir qu’elle cristallise dans des contextes historiques. À nouveau se pose toutefois la question : la blanchité est-elle réservée aux Blancs pauvres, condamnés à s’identifier en tant que tels faute d’autres ressources ? On parle ainsi de « #salaire_de_la_blanchité » : le #privilège de ceux qui n’en ont pas… Ou bien ne convient-il pas de l’appréhender, non seulement comme une compensation, mais aussi et surtout comme un langage de pouvoir – y compris, bien sûr, chez les dominants ?

    En particulier, si le regard « orientaliste » exotise l’autre et l’érotise en même temps, la #sexualisation n’est pas réservée aux populations noires ou arabes (en France), ou afro-américaines et hispaniques (comme aux États-Unis), bref racisées. En miroir, la #blanchité_sexuelle est une manière, pour les classes moyennes ou supérieures blanches, de s’affirmer « normales », donc de fixer la #norme, en particulier dans les projets d’#identité_nationale. Certes, depuis le monde colonial au moins, les minorités raciales sont toujours (indifféremment ou alternativement) hypo- – ou hyper- –sexualisées : pas assez ou bien trop, mais jamais comme il faut. Mais qu’en est-il des majoritaires ? Ils se contentent d’incarner la norme – soit d’ériger leurs pratiques et leurs représentations en normes ou pratiques légitimes. C’est bien pourquoi la blanchité peut être mobilisée dans des discours politiques, par exemple des chefs d’État (de la Colombie d’Álvaro Uribe aux États-Unis de Donald Trump), le plus souvent pour rappeler à l’ordre les minorités indociles. La « question sociale » n’a donc pas cédé la place à la « question raciale » ; mais la première ne peut plus servir à masquer la seconde. Au contraire, une « question » aide à repenser l’autre.

    Les #contrôles_au_faciès

    Regardons maintenant les contrôles policiers « au faciès », c’est-à-dire fondés sur l’#apparence. Une enquête quantitative du défenseur des droits, institution républicaine qui est chargée de défendre les citoyens face aux abus de l’État, a récemment démontré qu’il touche inégalement, non seulement selon les quartiers (les classes populaires), mais aussi en fonction de l’âge (les jeunes) et de l’apparence (les Arabes et les Noirs), et enfin du sexe (les garçons plus que les filles). Le résultat, c’est bien ce qu’on peut appeler « intersectionnalité ». Cependant, on voit ici que le croisement des logiques discriminatoires ne se résume pas à un cumul des handicaps : le sexe masculin fonctionne ici comme un #stigmate plutôt qu’un privilège. L’intersectionnalité est bien synonyme de complexité.

    « Les jeunes de dix-huit-vingt-cinq ans déclarent ainsi sept fois plus de contrôles que l’ensemble de la population, et les hommes perçus comme noirs ou arabes apparaissent cinq fois plus concernés par des contrôles fréquents (c’est-à-dire plus de cinq fois dans les cinq dernières années). Si l’on combine ces deux critères, 80 % des personnes correspondant au profil de “jeune homme perçu comme noir ou arabe” déclarent avoir été contrôlées dans les cinq dernières années (contre 16 % pour le reste des enquêté.e.s). Par rapport à l’ensemble de la population, et toutes choses égales par ailleurs, ces profils ont ainsi une probabilité vingt fois plus élevée que les autres d’être contrôlés. »

    Répétons-le : il n’y a rien d’identitaire dans cette démarche. D’ailleurs, la formulation du défenseur des droits dissipe toute ambiguïté : « perçus comme noirs ou arabes ». Autrement dit, c’est l’origine réelle ou supposée qui est en jeu. On peut être victime d’antisémitisme sans être juif – en raison d’un trait physique, d’un patronyme, ou même d’opinions politiques. Pour peu qu’on porte un prénom lié à l’islam, ou même qu’on ait l’air « d’origine maghrébine », musulman ou pas, on risque de subir l’#islamophobie. L’#homophobie frappe surtout les homosexuels, et plus largement les minorités sexuelles ; toutefois, un garçon réputé efféminé pourra y être confronté, quelle que soit sa sexualité.

    Et c’est d’ailleurs selon la même logique qu’en France l’État a pu justifier les contrôles au faciès. Condamné en 2015 pour « faute lourde », il a fait appel ; sans remettre en cause les faits établis, l’État explique que la législation sur les étrangers suppose de contrôler « les personnes d’#apparence_étrangère », voire « la seule population dont il apparaît qu’elle peut être étrangère ». Traiter des individus en raison de leur apparence, supposée renvoyer à une origine, à une nationalité, voire à l’irrégularité du séjour, c’est alimenter la confusion en racialisant la nationalité. On le comprend ainsi : être, c’est être perçu ; l’#identité n’existe pas indépendamment du regard des autres.

    L’exemple des contrôles au faciès est important, non seulement pour celles et ceux qui les subissent, bien sûr, mais aussi pour la société tout entière : ils contribuent à la constitution d’identités fondées sur l’expérience commune de la discrimination. Les personnes racisées sont celles dont la #subjectivité se constitue dans ces incidents à répétition, qui finissent par tracer des frontières entre les #expériences minoritaires et majoritaires. Mais l’enjeu est aussi théorique : on voit ici que l’identité n’est pas première ; elle est la conséquence de #pratiques_sociales de #racialisation – y compris de pratiques d’État. Le racisme ne se réduit pas à l’#intention : le racisme en effet est défini par ses résultats – et d’abord sur les personnes concernées, assignées à la différence par la discrimination.

    Le mot race

    Les logiques de domination sont plurielles : il y a non seulement la classe, mais aussi le sexe et la race, ainsi que l’#âge ou le #handicap. Dans leur enchevêtrement, il est à chaque fois question, non pas seulement d’#inégalités, mais aussi de la #naturalisation de ces hiérarchies marquées dans les corps. Reste que c’est surtout l’articulation du sexe ou de la classe avec la race qui est au cœur des débats actuels sur l’intersectionnalité. Et l’on retrouve ici une singularité nationale : d’après l’ONU, les deux tiers des pays incluent dans leur recensement des questions sur la race, l’#ethnicité ou l’#origine_nationale. En France, il n’en est pas question – ce qui complique l’établissement de #statistiques « ethno-raciales » utilisées dans d’autre pays pour analyser les discriminations.

    Mais il y a plus : c’est seulement en France que, pour lutter contre le racisme, on se mobilise régulièrement en vue de supprimer le mot race de la Constitution ; il n’y apparaît pourtant, depuis son préambule de 1946 rédigé en réaction au nazisme, que pour énoncer un principe antiraciste : « sans distinction de race ». C’est aujourd’hui une bataille qui divise selon qu’on se réclame d’un antiracisme dit « universaliste » ou « politique » : alors que le premier rejette le mot race, jugé indissociable du racisme, le second s’en empare comme d’une arme contre la #racialisation de la société. Ce qui se joue là, c’est la définition du racisme, selon qu’on met l’accent sur sa version idéologique (qui suppose l’intention, et passe par le mot), ou au contraire structurelle (que l’on mesure à ses effets, et qui impose de nommer la chose).

    La bataille n’est pas cantonnée au champ politique ; elle s’étend au champ scientifique. Le racisme savant parlait naguère des races (au pluriel), soit une manière de mettre la science au service d’un #ordre_racial, comme dans le monde colonial. Dans la recherche antiraciste, il est aujourd’hui question de la race (au singulier) : non pas l’inventaire des populations, sur un critère biologique ou même culturel, mais l’analyse critique d’un mécanisme social qui assigne des individus à des groupes, et ces groupes à des positions hiérarchisées en raison de leur origine, de leur apparence, de leur religion, etc. Il n’est donc pas question de revenir aux élucubrations racistes sur les Aryens ou les Sémites ; en revanche, parler de la race, c’est se donner un vocabulaire pour voir ce qu’on ne veut pas voir : la #discrimination_raciste est aussi une #assignation_raciale. S’aveugler à la race ne revient-il pas à s’aveugler au racisme ?

    Il ne faut donc pas s’y tromper : pour les sciences sociales actuelles, la race n’est pas un fait empirique ; c’est un concept qui permet de nommer le traitement inégal réservé à des individus et des groupes ainsi constitués comme différents. La réalité de la race n’est donc ni biologique ni culturelle ; elle est sociale, en ce qu’elle est définie par les effets de ces traitements, soit la racialisation de la société tout entière traversée par la logique raciale. On revient ici aux analyses classiques d’une féministe matérialiste, #Colette_Guillaumin : « C’est très exactement la réalité de la “race”. Cela n’existe pas. Cela pourtant produit des morts. [...] Non, la race n’existe pas. Si, la race existe. Non, certes, elle n’est pas ce qu’on dit qu’elle est, mais elle est néanmoins la plus tangible, réelle, brutale, des réalités. »

    Morale de l’histoire

    A-t-on raison de s’inquiéter d’un recul de l’#universalisme en France ? Les logiques identitaires sont-elles en train de gagner du terrain ? Sans nul doute : c’est bien ce qu’entraîne la racialisation de notre société. Encore ne faut-il pas confondre les causes et les effets, ni d’ailleurs le poison et l’antidote. En premier lieu, c’est l’#extrême_droite qui revendique explicitement le label identitaire : des États-Unis de Donald Trump au Brésil de Jair Bolsonaro, on assiste à la revanche de la #masculinité_blanche contre les #minorités_raciales et sexuelles. Ne nous y trompons pas : celles-ci sont donc les victimes, et non pas les coupables, de ce retour de bâton (ou backlash) qui vise à les remettre à leur place (dominée).

    Deuxièmement, la #ségrégation_raciale que l’on peut aisément constater dans l’espace en prenant les transports en commun entre Paris et ses banlieues n’est pas le résultat d’un #communautarisme minoritaire. Pour le comprendre, il convient au contraire de prendre en compte un double phénomène : d’une part, la logique sociale que décrit l’expression #White_flight (les Blancs qui désertent les quartiers où sont reléguées les minorités raciales, anticipant sur la ségrégation que leurs choix individuels accélèrent…) ; d’autre part, les #politiques_publiques de la ville dont le terme #apartheid résume le résultat. Le #multiculturalisme_d’Etat, en Colombie, dessinerait une tout autre logique : les politiques publiques visent explicitement des identités culturelles au nom de la « #diversité », dont les mouvements sociaux peuvent s’emparer.

    Troisièmement, se battre pour l’#égalité, et donc contre les discriminations, ce n’est pas renoncer à l’universalisme ; bien au contraire, c’est rejeter le #communautarisme_majoritaire. L’intersectionnalité n’est donc pas responsable au premier chef d’une #fragmentation_identitaire – pas davantage qu’une sociologie qui analyse les inégalités socio-économiques n’est la cause première de la lutte des classes. Pour les #sciences_sociales, c’est simplement se donner les outils nécessaires pour comprendre un monde traversé d’#inégalités multiples.

    Quatrièmement, ce sont les #discours_publics qui opposent d’ordinaire la classe à la race (ou les ouvriers, présumés blancs, aux minorités raciales, comme si celles-ci n’appartenaient pas le plus souvent aux classes populaires), ou encore, comme l’avait bien montré #Christine_Delphy, l’#antisexisme à l’antiracisme (comme si les femmes de couleur n’étaient pas concernées par les deux). L’expérience de l’intersectionnalité, c’est au contraire, pour chaque personne, quels que soient son sexe, sa classe et sa couleur de peau, l’imbrication de propriétés qui finissent par définir, en effet, des #identités_complexes (plutôt que fragmentées) ; et c’est cela que les sciences sociales s’emploient aujourd’hui à appréhender.

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    Ce texte écrit avec #Mara_Viveros_Vigoya, et publié en 2019 dans le Manuel indocile de sciences sociales (Fondation Copernic / La Découverte), peut être téléchargé ici : https://static.mediapart.fr/files/2021/03/07/manuel-indocile-intersectionnalite.pdf

    À lire :

    Kimberlé Crenshaw, « Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur » Cahiers du Genre, n° 39, février 2005, p. 51-82

    Défenseur des droits, Enquête sur l’accès aux droits, Relations police – population : le cas des contrôles d’identité, vol. 1, janvier 2017

    Christine Delphy, « Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme », Nouvelles Questions Féministes, vol. 25, janvier 2006, p. 59-83

    Elsa Dorlin, La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, La Découverte, Paris, 2006

    Elsa Dorlin, Sexe, race, classe. Pour une épistémologie de la domination, Presses universitaires de France, Paris, 2009

    Didier Fassin et Éric Fassin (dir.), De la question sociale à la question raciale ? Représenter la société française, La Découverte, Paris, 2009 [première édition : 2006]

    Éric Fassin (dir.), « Les langages de l’intersectionnalité », Raisons politiques, n° 58, mai 2015

    Éric Fassin, « Le mot race – 1. Cela existe. 2. Le mot et la chose », AOC, 10 au 11 avril 2019

    Nacira Guénif-Souilamas et Éric Macé, Les féministes et le garçon arabe, L’Aube, Paris, 2004

    Colette Guillaumin, « “Je sais bien mais quand même” ou les avatars de la notion de race », Le Genre humain, 1981, n° 1, p. 55-64

    Danièle Kergoat, « Ouvriers = ouvrières ? », Se battre, disent-elles…, La Dispute, Paris, 2012, p. 9-62

    Abdellali Hajjat et Silyane Larcher (dir.), « Intersectionnalité », Mouvements, 12 février 2019

    Mara Viveros Vigoya, Les Couleurs de la masculinité. Expériences intersectionnelles et pratiques de pouvoir en Amérique latine, La Découverte, Paris, 2018

    https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/050321/intersectionnalite-une-introduction#at_medium=custom7&at_campaign=10

    #définition #invisibilisation #antiracisme_universaliste #antiracisme_politique #racisme_structurel

    voir aussi ce fil de discussion sur l’intersectionnalité, avec pas mal de #ressources_pédagogiques :
    https://seenthis.net/messages/796554

  • Des #expulsions en Amérique. La production de la #pauvreté par le #logement

    Avis d’expulsion de Matthew Desmond met en lumière le rôle central du #marché_du_logement et des #expulsions_locatives dans la formation de la #pauvreté_urbaine à Milwaukee aux États-Unis.

    Parallèlement au coronavirus, une autre épidémie secoue depuis plusieurs années les États-Unis : les expulsions locatives. Ces dernières sont au cœur de l’ouvrage de Matthew Desmond, Avis d’expulsion, qui, paru initialement en 2016 et récemment traduit en français par Lux Éditeur, fait déjà figure de classique de la sociologie urbaine et de la pauvreté

    . L’étude porte sur Milwaukee, capitale du Wisconsin et ville emblématique de la désindustrialisation, de l’hyper-ségrégation économique et raciale et du démantèlement de l’État social aux États-Unis. Cette étude s’inscrit dans une vaste enquête, détaillée dans la postface du livre, qui mêle des analyses quantitatives (données du recensement, questionnaire et échantillon de jugements d’expulsion prononcés par les tribunaux du comté, etc.) et une enquête ethnographique de grande ampleur menée dans deux quartiers pauvres où l’auteur a séjourné plusieurs mois : le North Side, où se situe le ghetto africain-américain composé de logements privés dégradés, et un quartier de 131 mobile homes (trailer park), majoritairement blanc, situé au sud de la ville. Le cœur de l’ouvrage se focalise sur l’enquête de terrain et propose de suivre la vie quotidienne et la trajectoire d’une douzaine de locataires (Arleen, Lamar, Larraine, Doreen et Patrice, Pam et Ned, Scott, etc.) et de deux ménages propriétaires (Sherrena et Quentin, un couple africain-américain qui possède une quarantaine de logements dans le ghetto, et Tobin, un homme blanc qui possède le parc de mobile homes et en délègue la gestion à Lenny et Susie).

    La force du livre est soutenue par le choix d’une écriture narrative et documentaire, caractérisée par l’effacement du narrateur-ethnographe (choix inhabituel en ethnographie, mais justifié dans la postface du livre). Il privilégie ainsi la description minutieuse des trajectoires accidentées et des situations de pauvreté des locataires endetté·e·s, de leurs stratégies de débrouille et de leurs interactions avec les propriétaires et les institutions au cours de leur procédure d’expulsion. Accompagné d’un important appareil de notes (permettant de mettre en perspective historique et sociologique les scènes décrites), l’ouvrage met en lumière le rôle central du marché du logement et des expulsions locatives dans la production de la pauvreté urbaine, ainsi que la relation d’exploitation économique sur laquelle repose cette dernière.
    Un phénomène d’ampleur et inégalitaire

    L’ouvrage révèle tout d’abord l’ampleur des expulsions locatives à Milwaukee, où environ 16 000 adultes et enfants sont expulsés par les tribunaux en moyenne chaque année, soit 3,5 % des ménages locataires de la ville. Ce chiffre ne compte pas les nombreuses expulsions informelles qu’entreprennent les propriétaires à l’écart des institutions. La banalité des expulsions dans les quartiers pauvres et ségrégués, qui rappelle celle des saisies immobilières suite à la crise des subprimes, se constate dans d’autres villes, comme Cleveland ou Chicago (dont respectivement 11 % et 7 % des locataires ont par exemple été assignés en justice pour expulsion en 2012). À titre de comparaison, en France métropolitaine, près de 150 000 affaires d’expulsion pour dette sont instruites chaque année par les tribunaux d’instance (soit environ 1 % de l’ensemble des ménages locataires), et près de 15 500 ménages avaient été expulsés manu militari suite à l’intervention de la force publique en 2017

    .

    Malgré leur nombre, les expulsions ne frappent pas les quartiers et les ménages au hasard. Matthew Desmond montre que le taux d’expulsion est sensiblement plus élevé dans les quartiers à majorité africaine-américaine et hispanique, dont respectivement 7,5 % et 4 % des ménages locataires sont en moyenne expulsés chaque année (contre 1,5 % dans les quartiers à majorité blanche). L’auteur met notamment en lumière la très forte surreprésentation d’une catégorie de ménages parmi les locataires en proie à l’expulsion : les femmes africaines-américaines. Ces femmes vivant dans les quartiers noirs représentent seulement 9,6 % de la population de Milwaukee mais près de 30 % des locataires expulsés. Sur ce point, Matthew Desmond avance une thèse aussi forte qu’intéressante : dans le cadre du gouvernement néolibéral des quartiers pauvres et hyper-ségrégés, marqué par la substitution de l’État pénal à l’État social (Wacquant 2007), les expulsions locatives sont pour les femmes africaines-américaines l’équivalent structural de ce que représente l’incarcération de masse pour les jeunes hommes africains-américains, à savoir le mécanisme principal de leur entrée durable dans la pauvreté

    . Ces deux processus sont aussi liés en pratique, au sens où, comme le rappelle Desmond après d’autres travaux (Goffman 2014), la condamnation pénale des hommes noirs les empêche bien souvent de devenir titulaires d’un contrat de location et fait peser un risque accru d’expulsion sur les femmes les hébergeant.
    L’expulsion entre structure et interactions sociales

    Comment expliquer l’ampleur et le caractère inégalitaire des expulsions locatives ? L’auteur avance un premier ensemble de facteurs structurels, comme l’équation impossible entre la pénurie chronique de revenus des locataires (liée à un licenciement, un handicap, etc.) et l’augmentation tendancielle des loyers (la « première bouche à nourrir » du foyer, qui absorbe jusqu’à trois quarts des revenus domestique) et du coût des biens de première nécessité, pour lesquels de nombreux travaux statistiques montrent que les « pauvres paient plus » (Caplovitz 1967) (en raison par exemple de la rareté et de la segmentation de l’offre commerciale située dans le périmètre qui leur est accessible sans transport). Mais l’apport le plus original de l’ouvrage réside dans l’analyse de deux autres facteurs : les dynamiques interactionnelles (interactional patterns) entre propriétaires et locataires, et les effets pervers du recours aux institutions. À l’échelle des interactions, Matthew Desmond compare par exemple dans le chapitre 9 les cas de deux locataires blancs du parc à caravanes de Tobin : Larraine, une ancienne stripteaseuse de 54 ans au chômage qui vit avec ses deux filles adultes et son petit-fils, et Jerry, un homme blanc de 42 ans vivant dans le mobile home à proximité. L’auteur montre comment la distance et les normes de genre séparant Larraine de son propriétaire limitent ses possibilités de négocier ou de rembourser sa dette locative sous forme de travail informel, à la différence de son homologue de sexe masculin, Jerry – qui réalise des travaux de réparation pour Tobin, et privilégie les affinités ou l’explication viriles plutôt que l’évitement de ce dernier.

    Plutôt que l’offre de travail informel, les femmes tendent à privilégier les solidarités familiales ou le recours aux institutions publiques pour faire valoir leurs droits : services d’aide sociale, d’inspection et d’hygiène des logements, de police, etc. Or – et c’est là l’un des résultats majeurs de l’enquête – le recours aux institutions tend à se retourner contre les locataires, au sens où il précipite la décision des propriétaires de demander l’expulsion. L’auteur prend l’exemple du « choix douloureux » des femmes battues (chap. 15), pour qui la dénonciation des violences de leur conjoint auprès des services de police accroît leur risque d’expulsion. Ainsi, Sherrena décide de faire expulser Arleen (une mère célibataire noire vivant avec ses deux fils) et sa colocataire Crystal (une jeune fille noire de 18 ans souffrant de troubles bipolaires), après que la première a été agressée physiquement par son conjoint Chris et que la seconde a appelé les forces de police – l’intervention des forces de police étant synonyme de contravention (pour « propriété nuisible ») et faisant craindre à la propriétaire l’intervention d’autres services institutionnels auprès de son parc immobilier. Dans le même ordre d’idées, Matthew Desmond montre comment la présence d’enfants au domicile augmente à la fois les difficultés à trouver un logement et la probabilité individuelle des ménages d’être expulsés par le juge – la présence d’enfants suscitant la méfiance et la sévérité accrue des propriétaires en leur faisant craindre la visite des services de protection de l’enfance et de l’inspection des logements.
    Une théorie de la pauvreté

    Le cas des expulsions locatives permet plus largement de renouveler la sociologie de la pauvreté sur quatre aspects. L’auteur souligne tout d’abord la rationalité des comportements et des stratégies économiques des locataires pauvres, dont certaines dépenses apparaissent incohérentes et condamnables aux yeux de la majorité. Le chapitre 18, l’un des plus forts et emblématiques de l’ouvrage, relate par exemple comment Larraine, peu après avoir récupéré ses 80 dollars de bons alimentaires mensuels, décide de dépenser l’intégralité de ces derniers en achetant du homard et des pattes de crabe royal. Loin de constituer un acte insensé, Desmond montre que cet achat n’est pas la cause mais la conséquence de la pauvreté, et qu’il constitue un acte cohérent dans ce cadre : l’ampleur des dettes et de la pénurie d’argent annule en effet le bénéfice de toute forme d’épargne ou de privation supplémentaire, dont aucune ne permettrait aux pauvres de sortir de leur condition. « Alors ils choisissent de ne pas le faire. Ils essaient de survivre avec panache et d’agrémenter de plaisirs la souffrance. Ils se défoncent un petit peu, boivent un coup, jouent de temps en temps ou s’offrent une télévision. Ou ils achètent du homard avec des bons alimentaires » (p. 286).

    L’ouvrage rappelle, deuxièmement, l’hétérogénéité sociale des ménages pauvres, et notamment l’importance de la division et de la ségrégation raciales qui traversent ces derniers, en dépit de la proximité objective de leurs conditions de vie. Ce clivage racial est illustré par le cas de Pam et Ned, un couple d’ouvriers blancs expulsé par Tobin de leur mobile home, et qui, après avoir été hébergés par leurs voisins toxicomanes (Scott et Teddy) et en dépit de leurs difficultés à se reloger (près de quarante visites sans succès), refusent catégoriquement d’étendre leurs recherches d’appartement à proximité des quartiers noirs. Cette hétérogénéité n’exclut toutefois pas l’exercice de solidarités de famille, de voisinage ou d’églises. De ce point de vue, Desmond analyse dans le chapitre 12 un type particulier de ressources relationnelles que mobilisent les locataires pauvres : les « liens jetables » (disposable ties), liens éphémères noués à l’occasion d’une rencontre épisodique et qui jouent un rôle crucial dans les quartiers pauvres, à l’image de la proposition faite par Crystal à Arleen d’emménager ensemble suite à leur rencontre lors de la visite de l’appartement de cette dernière, alors en attente d’expulsion.

    L’enquête de Matthew Desmond montre, troisièmement, les effets néfastes et durables de l’expulsion sur l’ensemble de la trajectoire des ménages (perte d’emploi, mal-logement, suspension des aides sociales, santé mentale, scolarité des enfants, etc.), qui amènent l’auteur à inverser la causalité des phénomènes : les expulsions sont en vérité moins la conséquence que la cause de la pauvreté urbaine. Cette entrée durable dans la pauvreté apparaît tout au long de la troisième partie de l’ouvrage, qui est rythmée par les efforts et les difficultés des expulsé·e·s à retrouver un logement, à l’image des 86 candidatures déposées sans succès par Arleen, après son expulsion par Sherrena et sa colocation de fortune avec Crystal. Ce reclassement est notamment rendu difficile par une institution particulière : les agences de données personnelles (les « credit bureaus »), comme le Rent Recovery Service ou le Consolited Court Automation Programs, qui permettent aux propriétaires de se renseigner sur les antécédents de crédit, d’expulsion ou pénaux de n’importe quel ménage, et favorisent ainsi l’exclusion prolongée des locataires ayant connu une expulsion.

    En définitive, le cas des expulsions locatives conduit l’auteur à formuler une nouvelle théorie sociologique de la pauvreté, qui se distingue des conceptions habituelles de cette dernière (Duvoux et Papuchon 2018). À l’issue de l’ouvrage, la pauvreté apparaît moins comme une inégalité de revenus, comme une privation de consommation, comme une relation d’assistance, ou comme une culture spécifique, que comme le fruit d’une relation d’exploitation économique, dont la propriété et le marché du logement constituent un pilier. Cette relation d’exploitation apparaît tout d’abord à travers le contraste que met en scène l’ouvrage entre les situations des locataires et des propriétaires, que Matthew Desmond observe également de près. L’auteur suit par exemple Sherrena lors de ses tournées de collecte et de recouvrement des loyers, au tribunal, mais également lors des réceptions luxueuses et des conférences des associations de propriétaires (le Milwaukee Real Estate Investor Networking Group, le Landlord Training Program), ou lors de sa soirée du Nouvel An (pendant laquelle un incendie embrase l’immeuble où réside Lamar).

    L’exploitation se révèle ainsi dans les profits

    que tirent les propriétaires de la perception de loyers en moyenne plus élevés dans les quartiers pauvres et les logements dégradés et des bénéfices du travail informel de leurs locataires, deux facteurs qui font du ghetto « une affaire en or » (titre du chapitre 11). Elle apparaît également à travers les activités économiques indirectes que génère le délogement, qui forment un véritable marché de l’expulsion : entreprises de déménagement et de garde-meubles (comme la Eagle Moving and Storage, à laquelle Larraine et Arleen paient un loyer pour stocker leurs biens après leur expulsion), ou activités informelles de récupération des matériaux dans les logements vides (sur lesquelles les propriétaires perçoivent une commission, à l’image des 60 dollars que verse le ferrailleur Rufus à Tobin après l’expulsion de Théo). En conclusion, même s’il ne définit pas cette notion et n’en discute pas les usages en études urbaines (par exemple dans les travaux de David Harvey et de la géographie radicale), l’auteur déplore que le concept d’exploitation ait été « effacé du débat sur la pauvreté », alors que cette dernière « n’est pas uniquement le produit de faibles revenus, mais […] aussi un produit de marchés extractifs » (p. 399). Il plaide ainsi pour la mise en place de politiques publiques limitant cette logique en matière de logement et d’expulsion : encadrement des loyers, révision des règles d’attribution des logements sociaux dont sont exclus les plus pauvres, système de bons d’attribution et d’allocation pour le logement (housing vouchers), aide juridictionnelle permettant d’assurer une meilleure défense des locataires au tribunal.

    Bien qu’il ait été critiqué pour son usage « spontanéiste » de l’ethnographie – un usage hyper-descriptif et inductif laissant penser que les faits se présentent de manière exhaustive et univoque à un observateur extérieur et neutre, et ne sont pas filtrés par une théorisation préalable (Burawoy 2017) – l’ouvrage de Matthew Desmond souffre de peu de limites. Mon seul regret porte peut-être sur les acteurs régaliens de l’expulsion (les juges et les forces de police) dont l’auteur, focalisé sur les propriétaires et les locataires, ne décrit que brièvement les logiques d’action

    . Or, l’ampleur et l’augmentation des expulsions ne sont pas qu’une cause et une conséquence mécanique de la paupérisation et des dettes des locataires, ni des recours judiciaires des propriétaires : elles reposent également sur les contraintes spécifiques et le pouvoir discrétionnaire des institutions d’État décidant, en dernière instance, d’user ou non de la violence physique légitime à l’encontre des locataires. Cet argument éclaire également le cas français où, entre 2010 et 2017, le nombre d’affaires d’expulsion pour impayés portées devant les tribunaux par les propriétaires a augmenté (+4 %) moins fortement que les décisions de justice prononçant l’expulsion et que les interventions effectives de la force publique pour déloger manu militari les locataires (+11 % et +33 %). Un tel « durcissement de la réponse régalienne » (François 2017), sur lequel le livre reste muet, explique certainement une part significative de l’accroissement des expulsions aux États-Unis. Cette critique n’enlève rien à la force et à la rigueur de l’ouvrage de Matthew Desmond, ni à l’actualité de ses préconisations face à la crise économique et sociale que laisse déjà entrevoir la crise sanitaire actuelle.

    https://metropolitiques.eu/Des-expulsions-en-Amerique.html
    #USA #Etats-Unis #urban_matter

    signalé aussi par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/898324

    • Avis d’expulsion. Enquête sur l’exploitation de la pauvreté urbaine

      Plongée dans le quotidien disloqué de huit foyers des quartiers pauvres de #Milwaukee, au #Wisconsin, où chaque jour, des dizaines de ménages sont expulsés de leurs maisons. Arleen élève ses garçons avec les 20 dollars qui lui restent pour tout le mois, après avoir payé le loyer. Lamar, amputé des jambes, s’occupe des gamins du quartier en plus d’éduquer ses deux fils. Scott, infirmier devenu toxicomane après une hernie discale, vit dans un mobile home insalubre. Tous sont pris dans l’engrenage de l’endettement et leur sort est entre les mains de leurs propriétaires, que l’on suit aussi au fil du récit.

      Fruit de longues années de terrain, ce livre montre comment la dégradation des #politiques_du_logement et la #déréglementation du marché de l’immobilier fabriquent et entretiennent l’#endettement chronique et la pauvreté, une violente épidémie qui s’avère très rentable pour certains et qui frappe surtout les plus vulnérables, en l’occurrence les #femmes_noires. Ouvrage magistral et captivant qui offre un regard précis et juste sur la pauvreté et un implacable plaidoyer pour le droit à un habitat digne pour tous.

      https://luxediteur.com/catalogue/avis-dexpulsion
      #droit_au_logement #TRUST #Master_TRUST

      #livre

  • ‘Solidarity, Not Charity’: A Visual History of Mutual Aid

    Tens of thousands of mutual aid networks and projects emerged around the world in 2020. They have long been a tool for marginalized groups.

    2020 was a year of crisis. A year of isolation. A year of protest. And, a year of mutual aid.

    From meal deliveries to sewing squads, childcare collectives to legal aid, neighbors and strangers opened their wallets, offered their skills, volunteered their time and joined together in solidarity to support one another.

    Tens of thousands of mutual aid networks and projects have emerged around the world since the Covid-19 pandemic began, according to Mariame Kaba, an educator, abolitionist and organizer. During the first week of the U.S. lockdown in March 2020, Kaba joined with Congresswoman Alexandria Ocasio-Cortez to create Mutual Aid 101, an online toolkit that educates and empowers people to build their own mutual aid networks throughout their buildings, blocks, neighborhoods and cities. Emphasizing a focus on “solidarity, not charity,” mutual aid is all about cooperation because, as the toolkit puts it, “we recognize that our well-being, health and dignity are all bound up in each other.”

    “Mutual aid projects are a form of political participation in which people take responsibility for caring for one another and changing political conditions,” says Dean Spade, a trans activist, writer, and speaker. “Not through symbolic acts or putting pressure on representatives, but by actually building new social relations that are more survivable.”

    While many are engaging with mutual aid for the first time this year, there is a rich history and legacy of communities — especially those failed by our systems of power — coming together to help each other survive, and thrive. Here are nine examples from history.

    https://www.bloomberg.com/news/features/2020-12-22/a-visual-history-of-mutual-aid?srnd=premium

    #solidarité #entraide #mutual_aid #charité #BD #Noirs #Philadelphie #USA #Etats-Unis #FAS #New_York_Committee_of_vigilance #Frederick_Douglass #NYCV #femmes_noires #Noires #Callie_House #mutual_aid_society #mutualisme #CCBA #Landsmanshaftn #sociedades_mutualistas #histoire #racisme_structurel #Black_Panthers #free_breakfast_program #young_lords_garbage_offensive #chicken_soup_brigade #Tim_Burak #Buddy_network

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    • The #Banker_Ladies tells the stories of Ginelle, Aisha and Mabinty, three Black women in #Toronto creating diverse financial services for their communities through #Rotating_Saving_and_Credit_Associations (#ROSCA).

      Known by cultural names these self-managed money collectives function at the intersection of the social and business and are fundamentally anchored in reciprocity, trust and community development. Based on professor Caroline Shenaz Hossein’s research, the film posits that there is a Black Social Economy in which ROSCAs are at its very core. Though hidden in the social economy ROSCAs contribute to Canada’s legacy of mutual aid and economic cooperation.

      #finance #femmes #femmes_noires #réciprocité #film #film_documentaire #aide_mutuelle #coopération_économique #Black_Social_Economy #intersectionnalité

    • The Black Social Economy in the Americas. Exploring Diverse Community-Based Markets

      This pioneering book explores the meaning of the term “Black social economy,” a self-help sector that remains autonomous from the state and business sectors. With the Western Hemisphere’s ignoble history of enslavement and violence towards African peoples, and the strong anti-black racism that still pervades society, the African diaspora in the Americas has turned to alternative practices of socio-economic organization. Conscientious and collective organizing is thus a means of creating meaningful livelihoods. In this volume, fourteen scholars explore the concept of the “Black social economy,” bringing together innovative research on the lived experience of Afro-descendants in business and society in Argentina, Brazil, Canada, Colombia, Guyana, Haiti, Jamaica, and the United States. The case studies in this book feature horrific legacies of enslavement, colonization, and racism, and they recount the myriad ways that persons of African heritage have built humane alternatives to the dominant market economy that excludes them. Together, they shed necessary light on the ways in which the Black race has been overlooked in the social economy literature.

      https://www.palgrave.com/gp/book/9781137602787
      #livre

  • Why we need to coach and mentor black academics.

    Recently, I co-wrote a blog for SUMS Consulting about the benefits of coaching for academics leading teams and departments at this challenging time. A friend contacted me and suggested I write about the benefits of coaching and mentoring for black and other under-represented groups in academia. Great idea, I thought, but I can’t write about the lived experience of this, so we agreed to write this together. Thank you, Alice, for sharing your thoughts and experiences.

    This article focuses on one particular issue, for a much broader understanding of the experiences of black academics referenced briefly here, I would recommend the articles and activities discussed on https://blackbritishacademics.co.uk

    Ellie’s view as a coach and a former Dean for Diversity and Inclusion.

    “Higher education in the U.K. is structurally and, in many cases, institutionally racist. If it were not, we would have more than 140 black professors out of 21,000. There would be more than 1 or 2 black professors at most U.K. Universities and black academics would make up for more than 2% of the total working at U.K. universities. There would be some, rather than none at all, black staff employed at the most senior levels of leadership in British universities in 2018-19, which ministers described as “unacceptable”, and more than 75 out of 3600 university governors would be black. There wouldn’t be more than 20% difference in the percentage of black students who are awarded a 1st or 2i degree compared to their white peers.

    This is not news, but it is a reality that has hardly changed for years despite many awareness-raising efforts (there have been some improvements in the degree awarding, but the difference remains). And yes, I know many racial inequalities occur before people get to universities that need to be addressed, but even when black students enter with the same grades, they are still awarded lower degrees – so yes, universities are doing additional harm and putting additional barriers in place to black students and staff. Black students cite an academic staff body that looks wholly unlike them and in some cases has little understanding of racial identity as a contributing factor.

    It is clear that something more than awareness-raising needs to happen. Often this takes the form of initiating specific mentoring or coaching programmes for black staff, or more widely for staff from ethnicity groups currently under-represented. Sometimes, these schemes are viewed negatively as being “deficit model,” i.e. focusing on “fixing the black academic”, rather than addressing structural and institutional inequalities and racism.

    Whilst I absolutely agree that we should be pushing to remove the systemic barriers as rapidly as possible – we also need to support black academics in situ now. This is about treating black academics equitably whilst we dismantle the systemic racism. Considering the middle panel of the figure below (origin unknown but widely circulated in the past week), what targeted coaching and mentoring schemes do is provide appropriate size boxes for people to stand on, recognising that these are different for different people. At the same time, we remove the fence so that individual support is not needed in the same way. Black staff, both historically and currently, do not benefit from the same informal or formal support network as white staff.

    Mentoring schemes can work, and in cases where you have a senior white academic mentoring a junior black academic, there can sometimes be great benefits in both directions – that has certainly been my experience of coaching people attending BAME staff development programmes. Sometimes though, there can be too big a distance, and complications when mentoring is within line management structures, in which case coaching can provide a safe, non-judgemental and confidential space that supports development more effectively.”

    Alice’s view as a mature black female PhD candidate

    “Whether it is called proper supervision or training on the job or managing how you deal with feelings, or how you talk, coaching is essential. I have benefitted from being coached and also from coaching people myself. These are my personal experiences and might not be exclusive to every black person.

    In my other life, I worked in Mozambique, and I benefitted a lot with mentoring and coaching as at first, I could not speak the Portuguese language. Although the mentoring was somewhat unorthodox –mainly through the Young African Diplomats Group - it helped me understand how systems in the diplomatic networks in Maputo worked. These were things which you could not find in a scripted politics or the diplomatic handbook, but a verbal and code of conduct you could find in this young African diplomats group. It was simple things like ’taking my hand’ to go to Feira Popular - a mingling place for the local people in which diplomats went with reservations or how to socialise with the staff at Ministry of Foreign Affairs or the local organisation. Through that coaching, I managed to know local organisation which led me to win an award given to me by the then President Chissano.

    In the U.K., when I arrived as a refugee, I worked in social care as a carer and I had a good supervisor. She used her spare time to coach me about the dos and don’ts in social care as I had never worked in social care. Slowly I gained confidence, and my supervisor helped me apply for my first role as an assistant social worker as she believed that I was skilled and ’clever’, her words not mine. I then had an assistant manager who gave me a mentor who is the one who coached me about social work, and later I decided to go to University to become a Social Worker. All these women were not black.

    I have seen similar growth in confidence in those I have coached in the past. I used to coach and train black women who worked as personal assistants in Southern Africa. The women benefitted and had a way of connecting with others, and it also built their self-esteem and confidence in their work. In Reading where I now live, I have been a chairperson and also volunteer at refugees at the Reading Refugee Support Group (RRSG). I had the opportunity to be involved in the Women Learning Together, a Europen Union Grundtvig project. An article which describes the case was written ‘Wisdom is like a baobab tree: no individual can embrace it Working and Learning together towards empowerment of female refugees’ (Harkema & Beijer, 2012). I accompanied a few women refugees from (RRSG) to Belgium, Netherlands, Denmark, to attend the ’learning together’ conferences. Most of the women were seeking work and had qualifications mainly from their own original countries. In total, they were fifty female refugees of all races from at least 40 different countries who participated in the conferences. The women shared their experiences of life in Europe and their ambitions. Some had been engineers, lecturers, businesswoman, teachers and other careers but unfortunately, they had to leave their jobs and countries ending up as refugees. My past experiences in work never gave me work in the U.K., and I had to start again. The sessions mainly focused on coaching the women on how to evolve and find their purpose. Some of the sessions brought tears, but mostly it gave them tools to be able to know their strengths and weaknesses. One of the white ladies originally from Eastern Europe- a refugee is now a project manager for the Syrian resettlement scheme.

    But confidence is about context. I am an experienced public speaker and had worked for a long time when I decided to go back to academia, yet as a PhD candidate in Human Geography researching Identity and Transnational Activities for Young People from Zimbabwe in the U.K., I found it so difficult to present my academic work and speak in seminars or conferences. As a natural public speaker who talks in conferences with over 100 people despite never having had any formal training, it might sound unreal to be able to struggle to speak in academia. Yet sometimes things like a black person’s accent, using the wrong words in a sentence not knowing how to respond to that one ‘bowtie while male academia’ or madam ’I know it all’ white woman in the audience can only make it difficult to excel. It might seem minute to others, but it can also affect how you write and produce work.

    The space I occupy as a mature black women PhD candidate does not give me the same opportunity like the young white PhD student who is coming straight from University. Some are often identified earlier on doing their undergraduate or masters by their lecturers and supported to apply for a PhD scholarship which rarely happens with black students. I have observed that in some departments, the white PhD students are given a chance to teach while they are studying, mentored, shadowed, and more time and money is invested in their skill-building. This is a way of coaching them for their future job and setting a solid foundation for them. They build relationships with their supervisors and lecturers. Most jobs are found through networking, and it is the same in academia and who best to help you network, learning the system than somebody with a wealth of experience at your own University. This is not about ‘white saviour’ or ‘fixing black academics’ it is about identifying potential and also dismantling the structures that have perpetually disenfranchised black people to attain.

    Opportunities for and participation in such development activities seem to be less for black students and academics. During my research, some of the young black participants stated that they had had unpleasant racism experiences at University, and they felt that they would not continue to do a PhD. Black women have to juggle a lot of other things in their life because of structures of inequalities in society, and sometimes this has an impact on when they start University if they get scholarships or how they excel in academia. Academia does not acknowledge either this impact of inequality or the emotions that come with post-colonial dilemmas for black people. Instead, the roles remain grounded in societal racism – the ‘master’ defines the roles typically. As an example, in her book ‘Ain’t I Woman’ Hooks (1981) identifies that ‘that in our society white women are given grant money to research black women, but I can find no instance where black women have received funds to research white women’. In 2020 it is still the same; black women due to their identity still struggle in finding acceptance in academia or working in institutions. Crenshaw (1989) eludes to that through her work on the intersectionality that the experiences of black women are ‘double-discrimination’ in how their personal dimension of these racialised identities of being ‘black’ and ‘female’ are objectified throughout and the need for coaching and mentoring remains as strong as ever now.”

    References:

    Crenshaw, K., 1989. Demarginalizing the intersection of race and sex: A black feminist critique of antidiscrimination doctrine, feminist theory and antiracist politics. u. Chi. Legal f., p.139

    hooks, bell (1981) Ain’t I a Woman: Black Women and Feminism, Boston: South End Press

    Saskia J.M. Harkema & Catharina J. Beijer, 2012. “Wisdom is like a baobab tree: no individual can embrace it Working and Learning together towards empowerment of female refugees,” Working Papers 2012/18, Maastricht School of Management: https://ideas.repec.org/p/msm/wpaper/2012-18.html

    https://www.linkedin.com/pulse/why-we-need-coach-mentor-black-academics-ellie-highwood/?trackingId=PcV1WRnWQvqnKO7l8aqNfg%3D%3D

    #Noirs #université #mentoring #soutien #Afro-descendants #facs #ESR #égalité #équité #femmes #femmes_noires #intersectionnalité

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  • Afroféminisme (France)

    – Ait Ben Lmadani, Fatima  et Moujoud, Nasima, « Peut-on faire de l’#intersectionnalité sans les ex-colonisé-e-s ? » https://www.cairn.info/revue-mouvements-2012-4-page-11.htm#re22no22
    – Dooh Bunyah, Lydie (entretien avec), « La condition des #femmes_noires en #France » http://www.hommes-et-migrations.fr/docannexe/file/1213/dossier_1257_dossier_1257_81_89.pdf
    – Gay, Amandine, préface à Ne suis-je pas une femme ? de bell hooks
    – Maiga, Aïssa (dir.), Noire n’est pas mon métier
    – MWASI (collectif) - Afrofem
    – Thiam, Awa - La Parole aux négresses

    Race et société (France)

    – Bouteldja, Houria et Khiari, Sadri, Nous sommes les indigènes de la République
    – Cukierman, Leïla, Dambury, Gerty et Vergès, Françoise (dir.), Décolonisons les arts
    – Diallo, Rokhaya et Sombié, Brigitte, Afro !
    – Fanon, Frantz, Peau noire, masque blanc
    – Fanon, Frantz, Les damnés de la terre
    – Keaton, T. D., Sharpley-Whiting, T. D., Stovall, T., Black France / France noire : The History and Politics of Blackness
    – Ndiaye, Pap, La #Condition_noire. Essai sur une minorité française
    – Vergès, Françoise, « ’Le Nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc’. Frantz Fanon, esclavage, race et racisme. » https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2005-2-page-45.htm
    – Vergès, Françoise, « Les troubles de la mémoire. #Traite_négrière, #esclavage et écriture de l’#histoire » https://journals.openedition.org/etudesafricaines/15110#quotation
    Wieviorka, Michel, « #Racisme, #racialisation et #ethnicisation en France » https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1996_num_1195_1_2609

    Black Feminism (États-Unis)

    – Davis, Angela, Femmes, #race et #classe
    – hooks, bell, Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme
    – Lorde, Audre, Sister Outsider

    Podcasts

    – « Des Black Studies en Europe ? », La Fabrique de l’Histoire, France Culture
    – Kiffe ta Race, Rokhaya Diallo et Grace Ly
    – Épisode 6 : Amandine Gay, La Poudre, Lauren Bastide

    –---

    Et elle ajoute :
    – Le Triangle et l’Hexagone de Maboula Soumahoro paru le 6 février
    – NoirEs sous surveillance. Esclavage, répression, violence d’État au Canada de Robyn Maynard
    – Afro-communautaire. Appartenir à nous-mêmes de Fania Noël-Thomassaint

    –-> compilation de Zoé Jourdain, reçue via mail

    #liste #compilation #ressources_pédagogiques #afro-féminisme #black_feminism #féminisme #féminismes

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  • Opinion | Black Women Are Leaders in the Climate Movement - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/07/25/opinion/black-women-leaders-climate-movement.html?smtyp=cur&smid=tw-nytimes

    Despite stereotypes of a lack of interest in environmental issues among African-Americans, black women, particularly Southern black women, are no strangers to environmental activism. Many of us live in communities with polluted air and water, work in industries from housekeeping to hairdressing where we are surrounded by toxic chemicals and have limited food options that are often impacted by pesticides.

    Environmentalism, in other words, is a black issue.

    We live in pollution, play around it, work for it and pray against it. Hell, we even sing about it. Black women are everyday environmentalists; we just don’t get the headlines too often.

    Rarely do we see or hear black voices as part of national conversations about policy solutions, the green economy or clean energy. We’re relegated to providing a comment on environmental justice issues like the water crisis in Flint; or we’re the faces in the photos when candidates need to show that they’re inclusive when talking about climate solutions.

    #écoféminisme #intersectionnalité

  • Jamila Woods - Legacy ! Legacy ! (2019)

    Avec des morceaux consacrés à... :
    1. « Betty » (Betty Davis)
    2. « Zora » (Zora Neale Hurston)
    https://www.youtube.com/watch?v=NO0_3XwBb5s


    3. « Giovanni » (Nikki Giovanni)
    https://www.youtube.com/watch?v=6utkqG-v9gM

    4. « Sonia » (Sonia Sanchez)
    5. « Frida » (Frida Kahlo)
    6. « Eartha » (Eartha Kitt)
    https://www.youtube.com/watch?v=iimUdEWNZQg

    7. « Miles » (Miles Davis)
    8. « Muddy » (Muddy Waters)
    9. « Basquiat » (Jean-Michel Basquiat)
    10. « Sun Ra » (Sun Ra)
    11. « Octavia » (Octavia Butler)
    12. « Baldwin » (James Baldwin)
    https://www.youtube.com/watch?v=lOylrOyohnU

    13. « Betty (For Boogie) » (Betty Davis)

    Les paroles :
    https://genius.com/albums/Jamila-woods/Legacy-legacy

    #Musique #Musique_et_politique #Femmes #Féminisme #Femmes_Noires #Jamila_Woods #Zora_Neale_Hurston #Nikki_Giovanni #James_Baldwin #USA #Soul

    à rajouter aussi à la playlist de chanteuses féministes de @mad_meg :
    https://seenthis.net/messages/392880

  • Un livre pour que les petites filles noires apprennent à aimer leurs cheveux - Le Temps
    https://www.letemps.ch/societe/un-livre-petites-filles-noires-apprennent-aimer-leurs-cheveux

    Oui, le #cheveu a toujours été #politique. Les traits qui correspondent à ce qu’on identifie comme étant la #négritude ont été perçus comme des éléments pouvant justifier l’animalisation de la personne noire. Il est ancré dans certaines mentalités que les corps noirs ont une altérité animalière. On peut aussi mentionner la compagnie aérienne Air France, qui avait suspendu un de ses stewards à cause de ses tresses. Par définition, le cheveu a toujours été politique, puisque, en tant que sujet politique, on a essayé d’inférioriser les personnes noires par leur physique et leur couleur de peau, et d’en faire une justification pour les asservir.

    #invisibilisation #racisme #livre

  • Etats-Unis : pourquoi cette mortalité record pour les femmes noires dans les maternités ?

    Triste record aux Etats-Unis : celui du #taux_de_mortalité des femmes noires lors de leur accouchement. Des chercheurs ont publié plusieurs études pour tenter d’expliquer cette hécatombe. Deux médecins qui ont enquêté sur cette tragédie dénoncent « un #racisme_institutionnel ».

    http://information.tv5monde.com/terriennes/etats-unis-pourquoi-cette-mortalite-record-pour-les-femmes-noi
    #maternité #femmes #femmes_noires #intersectionnalité #accouchement #mortalité #mourir_d'accouchement #Etats-Unis #USA

  • Maternités américaines : « Si Tanesia avait été blanche, elle serait encore en vie » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/02/04/maternites-americaines-si-tanesia-avait-ete-blanche-elle-serait-encore-en

    Aux Etats-Unis, et plus encore à New York, les femmes noires sont davantage touchées par la mortalité maternelle. La famille Walker a perdu sa fille en novembre des suites d’un accouchement. Depuis, elle tente de comprendre, entre désarroi et colère.

    « La nuit, je fais des cauchemars. Je rêve que ma sœur est morte. Et quand je me réveille, je réalise qu’elle l’est vraiment. » Assis sur le canapé de l’appartement familial, Dwayne Walker peine à appréhender sa nouvelle réalité. Celle d’une vie sans Tanesia. Sa complice, l’aînée de la fratrie. A ses côtés, leur mère, Marcia, visage hagard plongé dans ses mains, répète d’une voix lasse : « On ne sait pas, on ne sait pas, on ne sait pas… Cela fait deux mois que Tanesia est morte, et on ne sait toujours pas pourquoi. » Elle tripote nerveusement des photos de sa fille, étalées sur la table basse. Sur chaque cliché, un même sourire éclatant. Ultimes vestiges d’un bonheur révolu, d’une vie écourtée brutalement.

    Fin novembre, à peine vingt heures après son accouchement, la jeune femme de 31 ans est morte dans un hôpital de Brooklyn. Et si les résultats de l’autopsie se font attendre, les Walker sont convaincus d’une chose : « Si Tanesia avait été blanche, elle serait encore en vie. » Ils n’ont probablement pas tort. Car loin d’être un cas isolé, le décès de Tanesia Walker illustre une tendance alarmante aux Etats-Unis, seul pays développé où la mortalité maternelle, des femmes noires en particulier, progresse. Faute de statistiques fiables, Washington n’a pas publié de taux officiel depuis une décennie. Mais travaux universitaires et estimations internationales pointent un même constat : dans la première puissance mondiale, les mères meurent beaucoup plus souvent que dans les autres pays riches. Au sein de l’OCDE, seul le Mexique fait pire. Selon l’organisation, le taux de mortalité américain s’élevait en 2014 à 24 décès pour 100 000 naissances. Environ trois fois plus qu’en France, quatre fois plus qu’au Canada et sept à huit fois plus qu’au Japon, aux Pays-Bas ou en Norvège.

    Comme Tanesia Walker, entre 700 et 900 femmes meurent chaque année aux Etats-Unis de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. 50 000 autres souffrent de sévères complications, qui entraînent parfois des séquelles à vie. Pour expliquer ce fléau, les experts avancent plusieurs facteurs, à la fois médicaux et sociaux : forte prévalence de l’obésité et des maladies cardiovasculaires, difficultés d’accès au système de santé, absence de congé maternité obligatoire, taux élevé de césariennes. En 2015, dans les hôpitaux américains, une femme sur trois a ainsi donné naissance par césarienne, contre une sur cinq en France. Avec, fatalement, un risque accru de complications postopératoires.

    Les faiblesses du système médical américain ne sont pas une révélation. Sur une pléthore d’indicateurs, les Etats-Unis sont à la traîne (lire page 9). Mais au-delà des comparaisons internationales, peu flatteuses, c’est l’ampleur du fossé racial qui choque le plus. D’après le Centre pour le contrôle des maladies, « le risque de mortalité dû à la grossesse est trois à quatre fois plus élevé chez les femmes noires que chez les blanches. »

    Fossé racial

    New York fait encore pire. Métropole parmi les plus inégalitaires au monde, la ville occupe une place unique dans ce débat sur la mortalité maternelle. On y trouve à la fois des recherches de pointe sur le sujet, un volontarisme politique inédit et l’une des illustrations les plus criantes de ce saisissant fossé racial. En 2015 et 2016, la municipalité a mené deux études approfondies pour mesurer l’ampleur du problème. De précédents rapports laissaient présager de mauvais résultats, qui se sont révélés pires encore : le taux de mortalité des mères noires à New York est douze fois supérieur à celui des blanches. Et contrairement à certaines idées reçues, obésité, diabète et pauvreté (qui touchent plus fortement la communauté noire) ne suffisent pas - loin de là - à expliquer de telles disparités. Une femme noire de poids normal présente encore deux fois plus de risques de complication qu’une femme blanche obèse.

    « Ma sœur était en excellente santé, dit Dwayne Walker. Elle était sportive, ne buvait pas, ne fumait pas. » Adolescente, avant que la famille quitte les Caraïbes pour New York, Tanesia portait le maillot de l’équipe jamaïcaine d’athlétisme. Etudiante brillante, diplômée en justice criminelle à Manhattan, elle a d’abord été cadre dans une banque. Avant d’entamer, poussée par sa passion du voyage, une carrière d’hôtesse de l’air chez American Airlines, où elle était soumise à des tests médicaux réguliers. « Sa grossesse s’est déroulée sans le moindre problème », assure son frère. Le jour de l’accouchement, c’est lui qui l’a conduite à l’hôpital. Sans imaginer un instant qu’il ne la reverrait jamais vivante.

    Le 27 novembre, vers midi, Tanesia Walker, déjà maman de Tafari, 1 an et demi, donne naissance par césarienne à un second garçon, Tyre. Ses parents lui rendent visitent peu après. Marcia raconte : « Elle souriait, le bébé endormi sur sa poitrine. » En fin d’après-midi, toutefois, elle dit se sentir faible, se demande s’il n’y a pas des complications. « Elle avait perdu du sang pendant l’opération. Sa peau avait un teint verdâtre », assure son père, Junior Walker. « C’est à cause de l’éclairage », aurait balayé une infirmière. Les proches quittent l’hôpital en début de soirée. Vers 2 heures du matin, Tanesia envoie un texto à son fiancé, se plaignant de douleurs abdominales.

    « Peu après 4 heures, l’hôpital nous a appelés pour dire que son état était critique », poursuit Junior. Il se précipite sur place avec sa femme. « C’était la panique, médecins et infirmières s’activaient autour de son lit. Sa chemise de nuit était maculée de sang », dit-il en montrant une photo prise avec son téléphone portable. Vers 6 h 45, le décès est prononcé. Dwayne, qui travaille de nuit, arrive peu après. Sa douleur se mêle à la colère : « J’ai supplié l’équipe médicale de me dire ce qui s’était passé. Personne n’avait l’air de savoir. » Un médecin évoque la piste d’une embolie pulmonaire, une pathologie très souvent évitable mais responsable de près de 20 % des morts maternelles à New York.

    Comme après chaque décès postopératoire, une autopsie a été réalisée par les services médico-légaux de New York. Deux mois plus tard, les résultats n’ont toujours pas été publiés. Un délai qui indigne la famille. « On nous laisse avec nos doutes et nos spéculations », soupire Dwayne. Dans les jours ayant suivi le décès de Tanesia, son père affirme avoir été sollicité plusieurs fois par l’hôpital, malgré ses refus répétés, pour un éventuel don d’organes. « Voulaient-ils cacher quelque chose ? » s’interroge-t-il. Contacté par Libération, l’hôpital public Suny Downstate, géré par l’Etat de New York, se refuse à tout commentaire, invoquant la « confidentialité des patients ».

    « Ville ségréguée »

    Et si Tanesia Walker avait tout simplement accouché… dans le mauvais hôpital ? Le rapport publié en 2016 par la ville a en effet révélé des disparités géographiques criantes en matière de santé maternelle. D’un quartier à l’autre, le risque varie du simple au triple. Le centre de Brooklyn, à très forte population noire, affiche les taux de complication les plus élevés. C’est là que vivent les Walker, à l’extrémité est de Crown Heights, une zone encore épargnée par la vague de gentrification qui recouvre rapidement la ville depuis quinze ans. Le site d’investigation ProPublica, spécialisé dans les sujets d’intérêt public, a publié récemment une longue enquête sur ce dossier. On y apprend notamment que l’hôpital « Suny Downstate, où 90 % des femmes qui donnent naissance sont noires, a l’un des taux de complication d’hémorragie les plus élevés » de tout l’Etat.

    « Les inégalités raciales sont ancrées dans l’histoire de ce pays, admet sans détour le Dr Deborah Kaplan, responsable de la santé maternelle, infantile et reproductive à la municipalité de New York. Les quartiers où vit en particulier la communauté noire ont souffert d’un désinvestissement public ciblé. Cela a contribué à rendre notre ville très ségréguée. » Les hôpitaux sont un marqueur majeur de cette ghettoïsation : moins bien financés et équipés, moins attractifs pour le personnel de santé, les établissements dont la majorité des patients sont noirs affichent les pires statistiques.

    Pour tenter de réduire ce fossé racial « choquant », explique le Dr Kaplan, les autorités de santé veulent agir en priorité dans les zones les plus affectées. Les défis ne manquent pas : mieux informer les jeunes Afro-Américaines sur les risques encourus ; améliorer leur suivi médical avant, pendant et après la grossesse ; mieux former et sensibiliser le personnel soignant. Un comité d’une trentaine d’experts, inédit aux Etats-Unis, vient en outre d’être mis sur pied. Objectif de ces travaux, entamés mi-janvier : étudier en détail chaque cas de mortalité maternelle à New York pour en tirer le maximum d’enseignements.

    Biais raciste

    Parmi les autres initiatives lancées par la ville : un partenariat avec des « doulas », ces femmes chargées d’accompagner, soutenir et informer les mères à tous les stades de leur maternité. C’est le combat de Chanel Porchia. Cette mère de six enfants a créé il y a dix ans à Brooklyn le collectif Ancient Song Doula Services, qui propose notamment un service de doula gratuit ou à prix modique. « Que ce soit lors des rendez-vous médicaux ou dans la salle d’accouchement, on remarque que lorsqu’une doula est présente, il y a un changement dans la manière dont les femmes sont traitées, explique-t-elle. La façon dont les soignants parlent aux patientes, la qualité des soins, tout cela peut changer par notre simple présence. »

    Pour Chanel Porchia, le biais raciste de certains soignants ne fait pas l’ombre d’un doute : « Un client blanc et riche bénéficiera toujours d’une oreille plus attentive. Envers les femmes noires, il y a un comportement très condescendant, une manière de leur dire "vous ne savez pas de quoi vous parlez" et de ne pas être à leur écoute. » Tout en berçant son dernier-né dans son bureau aux murs de briques rouges, elle raconte avoir recueilli des témoignages de femmes « menacées de signalement aux services sociaux pour avoir tenté de refuser une césarienne ». Car, au-delà du #racisme latent, Chanel Porchia dénonce un « système de santé cassé », tourné vers le profit et la productivité : « Aux Etats-Unis, nous manquons de sensibilité culturelle, de compassion pour les femmes qui donnent naissance, car tout est géré comme une entreprise. L’objectif est de libérer les places au plus vite. »

    Signe d’une prise de conscience, le collectif Black Mamas Matter (« les mamans noires comptent ») a vu le jour en juin 2015. Porté par plusieurs associations et ONG, il ambitionne de sensibiliser un maximum d’acteurs, des futures mères aux professionnels de santé en passant par les élus au Congrès. Le collectif milite notamment pour un meilleur suivi médical, tout au long de la vie, et pas uniquement au cours de la grossesse. Aux Etats-Unis, près de la moitié des naissances se font sous Medicaid, l’assurance publique réservée aux plus modestes. « De nombreuses femmes, noires notamment, deviennent éligibles à Medicaid à partir du moment où elles tombent enceintes », explique Elizabeth Dawes Gay, présidente du comité directeur de Black Mamas Matter. Dans la plupart des Etats, dont New York, cette assurance prend fin six semaines après l’accouchement. « Six semaines, c’est déjà très peu, ajoute Elizabeth Dawes Gay, mais même au cours de cette période, l’attention se porte surtout sur l’enfant. Les soins post-partum dans notre pays sont quasi inexistants. »

    Autre obstacle majeur au suivi médical : l’absence de congé maternité obligatoire. Lentement, les choses évoluent. Au 1er janvier, l’Etat de New York a ainsi mis en place un congé maternité de huit semaines. Mais seule la moitié du salaire est prise en charge. Pour les femmes aux faibles revenus, impossible dans ces conditions de joindre les deux bouts. Beaucoup reprennent le travail trop tôt. « Si vous retournez travailler deux semaines après avoir accouché, quand trouvez-vous le temps de prendre soin de votre santé ? » interroge Elizabeth Dawes Gay.

    « Usure » physique

    Pour cette activiste basée à Atlanta, éviter les interruptions de couverture maladie s’avère d’autant plus crucial que les femmes noires sont par définition plus à risque. Conséquence d’un racisme latent subi depuis le plus jeune âge. « Le racisme intrinsèque à notre société représente une source chronique de stress, souligne Elizabeth Dawes Gay. La crainte des violences policières, les discriminations au travail ou au logement, la ségrégation : tout cela s’accumule pour fragiliser la santé des femmes noires. »

    Le racisme engendrerait donc une détérioration physique, biologique ? La thèse n’a rien de farfelu. Depuis des années, Arline Geronimus, chercheuse à l’université du Michigan, s’intéresse au sujet. L’une de ses études, sur les marqueurs de chromosomes du vieillissement, a livré une conclusion stupéfiante : l’organisme d’une femme noire de 50 ans paraît en moyenne sept ans et demi plus vieux que celui d’une femme blanche du même âge. Cette « usure » physique devrait conduire, selon elle, à une prise en charge médicale adaptée, en particulier en cas de grossesse. En clair : une femme noire de 30 ans devrait être considérée comme étant autant à risque qu’une femme blanche de plus de 35 ans.

    « Une femme ne devrait pas mourir parce qu’elle veut donner la vie. Pas aux Etats-Unis. Il faut que les gens soient informés », dit Dwayne Walker, le frère de Tanesia. Dès que les résultats de l’autopsie seront connus, la famille prévoit de porter plainte contre l’hôpital. Comme souvent ici, le contentieux se réglera sans doute par un gros chèque. De quoi prendre soin, matériellement, de Tafari et de Tyre. Courts cheveux bouclés, bouille malicieuse, l’aîné sort de sa chambre en courant et se précipite dans les bras de sa grand-mère, Marcia. A la vue de la photo de sa mère, il éclate en sanglots. « Tanesia était si aimante, si proche de lui. Depuis sa mort, il pleure beaucoup, refuse de manger. On ne sait pas quoi faire, se désole Dwayne. Ma mission est désormais de m’occuper d’eux. Nous allons leur donner autant d’amour que possible, ajoute Marcia. Mais rien ne remplacera jamais l’amour maternel. »
    Frédéric Autran

    À mettre en lien avec ce magistral article en anglais où la gravité de la non prise en compte de la douleur des femmes noires par le personnel soignant est très bien expliqué :
    https://seenthis.net/messages/650756

    #maternité #accouchement #hôpital #santé #discriminations #femmes_noires #états_unis

  • jesuisféministe.com | Hidden Figures : Où est le racisme d’État au cinéma ?
    https://jesuisfeministe.com/2018/02/01/hidden-figures-ou-est-le-racisme-detat-au-cinema

    Nombreux sont les films qui, malgré des allures de films historiques ou d’action, ont un sous-texte patriotique. Hidden Figures ne fait pas exception. Il est, en effet, difficile de raconter la conquête de l’espace sans évoquer la nation puisque le prestige national est au cœur du projet. La cause patriotique estompe ainsi les différences au sein de sa population, pour faire face à un ennemi commun – la Russie communiste. Mais derrière ce film débordant de bons sentiments qui débutait avec une proposition féministe intéressante se cache un sous-texte gênant qui cherche à justifier le American Dream méritocratique et contribue à disculper le gouvernement américain de toute action raciste.

    Le personnage de Al Harrison (Kevin Costner) est une illustration frappante de cette dialectique. Directeur du groupe de travail où se trouve Katherine, Harrison représente l’américain moyen : homme blanc dans la cinquantaine, il utilise un langage familier et demeure terre à terre dans un milieu ouvertement intellectuel. Il est, contrairement aux autres personnages, non pas un personnage réel, mais une création des scénaristes, un composite inspiré d’anciens directeurs de la NASA, en grande partie fictif et donc instrumentalisable. En outre, Harrison est aussi la figure de pouvoir du film : haut placé à la NASA, mais aussi implicitement représentant de la nation et du gouvernement américain. Le portrait de Kennedy surplombe son bureau, comme un regard approbateur lors des scènes pivots. Harrison perpétue le cliché du « white saviour » : c’est lui qui reconnaît le talent de Katherine, la juge à son mérite et non à la couleur de sa peau. Il représente la méritocratie idéale, sans préjugés. Par exemple, lors de cette scène marquante où, après la déclaration passionnée de Katherine à propos de la ségrégation spatiale des toilettes, il démolit à coups de pied de biche l’enseigne qui distingue les toilettes. Il vient de balayer d’un seul geste le racisme d’État.

    #racisme #cinéma #racisme_d'etat #féminisme #historicisation

  • WELCOME AKWABA BIENVENUE KARIBU dans l’univers des Belles-Lettres africaines. L’AFRIQUE ECRITE AU FEMININ

    Ce site propose un survol des ouvrages publiés en français par les femmes écrivains du continent africain, au sud du Sahara. Il vous permet de découvrir leurs romans, leurs nouvelles, leurs pièces de théâtre, leur poésie, quelques textes inédits et des interviews.

    http://aflit.arts.uwa.edu.au
    #littérature #femmes #femmes_noires #femmes_africaines #littérature_africaine #Afrique

    via @reka

  • #Recy_Taylor, Who Fought for Justice After a 1944 Rape, Dies at 97

    Recy Taylor, a 24-year-old African-American sharecropper, was walking home from church in Abbeville, Ala., on the night of Sept. 3, 1944, when she was abducted and raped by six white men.

    The crime was extensively covered in the black press and an early catalyst for the civil rights movement. The N.A.A.C.P. sent a young activist from its Montgomery, Ala., chapter named Rosa Parks to investigate. African-Americans around the country demanded that the men be prosecuted.
    But the attack, like many involving black victims during the Jim Crow era in the South, never went to trial. Two all-white, all-male grand juries refused to indict the men, even though one of them had confessed.


    https://www.nytimes.com/2017/12/29/obituaries/recy-taylor-alabama-rape-victim-dead.html
    #histoire #résistance #viol #USA #Etats-Unis #racisme #viols #femmes #femmes_noires #intersectionnalité

  • The Woman Who Created #MeToo Long Before Hashtags - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/20/us/me-too-movement-tarana-burke.html

    Sur les difficultés de l’intersectionnalité, et sur son importance.

    “White women have not been as supportive as they could have been of women of color when they experience targeted abuse and harassment,” Ms. Reign said in an interview.

    “We saw that with Jemele Hill,” she said, referring to the sports journalist who was suspended by ESPN this month for speaking out against the N.F.L., “and Leslie Jones,” the comedian who was harassed on Twitter last year after being cast in the all-female “Ghostbusters” remake.

    “We used it as a peaceful moment to say feminism should be intersectional,” Ms. Reign said. “If there is support for Rose McGowan, which is great, you need to be consistent across the board. All women stand with all women.”

    And so, when Ms. Milano tweeted out the #metoo hashtag without crediting Ms. Burke, some noted that black women had again been left out of the story.

    On Thursday, Ms. Milano went on “Good Morning America,” where she publicly credited Ms. Burke for her Me Too campaign.

    “What the Me Too campaign really does, and what Tarana Burke has really enabled us to do, is put the focus back on the victims,” Ms. Milano said in an interview with Robin Roberts.

    Amplifying the voice of the victims has always been Ms. Burke’s goal. Despite “a great lack of intersectionality across these various movements,” Ms. Burke, whose campaign predates the widespread adoption of social media, said she also believes that the Me Too campaign is bigger than just one person.

    “I think it is selfish for me to try to frame Me Too as something that I own,” she said. “It is bigger than me and bigger than Alyssa Milano. Neither one of us should be centered in this work. This is about survivors.”

    #Féminisme #Intersectionalité #Racisme

  • Vu ce soir au cinéma...

    #Ouvrir_la_voix

    Ouvrir La Voix, est donc un film documentaire, mais pour moi, ce sont aussi plus de deux années de ma vie dédiées à la réaproppriation de la narration par les femmes noires. Une fois les 45 pré-entretiens menés et les 24 participantes confirmées, j’ai commencé par organiser des soupers à la maison pour qu’elles se rencontrent et apprennent à se connaitre avant de se découvrir dans une narration commune à l’écran

    https://www.kickstarter.com/projects/1172129246/ouvrir-la-voix?lang=fr
    https://ouvrirlavoixlefilm.fr/onepage.html

    #Afro-descendants #racisme #homosexualité #homophobie #xénophobie #femmes #Afro #Afropéennes #film #documentaire #luttes #résister #femmes_noires #noirs #intersectionnalité #identité #témoignage #école #éducation #travail #discriminations #communautarisme #LGBT #Amandine_Gay #préjugés #corps #sexualité #cheveux #beauté #origine