#frais_professionnels

  • "Nos logements sont indignes, nos salaires dérisoires" : les bergers dépités par l’arrêt des négociations sur leurs #conditions_de_travail

    Dans les #Alpes, les #bergers dénoncent l’arrêt des négociations sur leurs conditions de travail. Depuis deux ans, ils luttent pour une meilleure #rémunération mais aussi des #habitats plus dignes. Alors que des pourparlers devaient se tenir, les représentants des éleveurs ont annulé les discussions.

    « Pas de gaz pour cuisiner, pas d’chauffage sans incendier, pas de place pour se relever, un matelas pour tout plancher » : il y a un peu moins d’un an, Pastor X & the Black PatouX dénonçait dans un clip de rap montagnard, les conditions dans lesquelles certains bergers travaillent en #estive, notamment en #Savoie, dans le parc national de la #Vanoise.

    Ils vivent dans des #cabanes de 4 mètres carrés, sans toilettes, ni gaz, ni eau potable. Des #abris_d'urgence dans l’attente de construction de chalets d’#alpage. Mais ces solutions, censées être temporaires, sont devenues insoutenables pour les premiers intéressés (voir notre reportage ci-dessous).

    90 heures de travail au lieu des 44 réglementaires

    « On estime qu’on a des conditions de logement qui sont indignes en alpage mais aussi ailleurs », déclare Tomas Bustarret, membre du syndicat de gardiens de troupeaux de l’Isère.

    #Promiscuité et #insalubrité viennent s’ajouter à des conditions de travail que les bergers jugent intolérables.

    « Les #salaires varient entre 1500 et 2500 euros, la moyenne est autour de 1900-2000 euros pour 44 heures de travail légales. Mais, dans les faits, on fait 70 à 90 heures de travail. Donc, rapporté au nombre d’heures travaillées, ces salaires sont dérisoires », poursuit-il.

    Des #frais_professionnels s’élevant à 1000 euros

    D’autant que les bergers fournissent leurs propres « équipements » en alpage : les vêtements pour résister aux conditions météo mais aussi les chiens de conduite des troupeaux (Border collie).

    « L’utilisation des #chiens n’est pas reconnue au niveau de nos frais », déplore Tomas Bustarret. « C’est nous qui payons la nourriture, les frais de vétérinaire des chiens et aussi nos vêtements qui nous servent pour le travail », dit-il, estimant que ces frais professionnels s’élèvent à un millier d’euros par saison.

    La pilule a d’autant plus de mal à passer que l’#élevage ovin est subventionné dans le cadre du #plan_loup, pour faire face au prédateur.

    Un secteur très subventionné par l’Etat

    « On pourrait être payés plus, ça ne ferait pas s’effondrer l’économie de nos employeurs », ajoute le jeune homme. « Les salaires sont subventionnés par le plan #loup pour les gardiens d’ovins à 80%, jusqu’à 2 500 euros. Du coup, nous, on tombe un peu des nues quand on nous refuse 200 euros ou 400 euros de plus par mois », dit-il.

    Les gardiens de troupeaux, grands oubliés de la colère agricole ?

    Cohabitation avec les usagers de la #montagne, retour du loup, mesures environnementales, le métier de berger évolue. Pour toutes ces raisons, les gardiens de troupeaux se sont regroupés en syndicat, affilié à la CGT, pour faire entendre leur voix.

    « L’idée, c’est d’améliorer par la réglementation les conditions de travail des bergers en empêchant les mauvaises pratiques de certains employeurs », avance Tomas Bustarret.

    En avril 2023, ils avaient mené une action devant la maison des agriculteurs de l’Isère.

    Les négociations au point mort

    « C’est une négociation. On ne peut pas leur donner satisfaction à 200 % mais on essayera d’aller dans leur sens le plus possible », assurait alors Guy Durand, éleveur et représentant pour l’Isère de la FDSEA, au micro de France 3 Alpes.

    Mais ces négociations n’ont abouti à rien de concret pour l’instant. Pire, celles qui devaient avoir lieu le 7 mars, ont été annulées par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. Les rendez-vous à l’échelle départementale et nationale sur le statut des ouvriers agricoles sont également au point mort.

    La remise en cause des #conventions_collectives ?

    Une commission paritaire devrait avoir lieu le 14 mars avec la fédération départementale de l’Isère, « mais la dernière a été annulée deux jours avant donc on ne sait pas si elle va se tenir », dit encore le jeune homme.

    Dans chaque département, une convention collective territoriale est établie. « Dans l’Ain, la FNSEA tente de supprimer des accords territoriaux qui assurent des droits spécifiques aux salariés agricoles », indique Tomas Bustarret.

    Les bergers et les gardiens de troupeaux se disent prêts à multiplier les actions pour obliger les exploitants agricoles à revenir à la table des négociations.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/temoignage-nos-logements-sont-indignes-nos-salaires-der
    #travail #montagne #logement

  • La niche fiscale des journalistes étrillée par la Cour des comptes - LExpansion.com
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-niche-fiscale-des-journalistes-etrillee-par-la-cour-des-compt

    Les aides de l’Etat à la presse écrite sont coûteuses et inefficaces : tel est le diagnostic établi par la Cour des comptes dans un rapport publié ce mercredi 18 septembre. Cette mission d’enquête sur les aides de l’État à la presse écrite lui avait été confiée fin 2012 par Philippe Marini, sénateur UMP de l’Oise et président de la commission des Finances du Sénat.

    Le secteur de la presse écrite regroupe environ 2 200 entreprises qui emploient 80.000 salariés dont 25.000 journalistes, et qui éditent environ 9.000 titres. « Ce secteur connaît une situation de crise qui se traduit par une dégradation financière importante », souligne la Cour : son chiffre d’affaires global dépassait les 10 milliards d’euros en 2000 mais n’atteint plus aujourd’hui que 9 milliards. Le nombre annuel d’exemplaires diffusés est passé sur la période de 7 à 5 milliards, entraînant une perte de revenus publicitaires et en kiosque pour les éditeurs.

    Dans ce contexte, la presse écrite est fortement dépendante des aides de l’Etat. « La politique d’aide repose sur un ensemble complexe de dispositifs accumulés depuis plusieurs décennies », explique la Cour : des aides indirectes, sous la forme de mesures fiscales, et des aides directes, aux objectifs très variés. Le tout coûte 685 millions d’euros à l’Etat (estimation pour 2013), soit 7,5% du chiffre d’affaires de la presse écrite. A cette somme il faut ajouter 120 millions d’euros au titre de la contribution de l’Etat à la mission de service public de l’AFP ainsi qu’un ensemble de mesures d’exonérations sociales et fiscales.

    Une niche qui coûte 60 millions par ans
    « Le coût total de cette politique est donc élevé, même s’il est difficile à déterminer précisément », note la Cour. Si les aides à la presse écrite sont fréquentes dans beaucoup de pays, « leur niveau est plus élevé en France que dans la plupart des pays de taille comparable » où le soutien à la presse se limite à des aides indirectes, généralement un taux préférentiel de TVA. Or « pour coûteuses qu’elles soient, les aides à la presse n’ont pas démontré leur efficacité », poursuit le rapport : « la crise de la presse persiste et s’accroît ».

    Verdict de la Cour des comptes : conduire une réflexion de long terme sur les fondements et l’économie générale de la politique publique, dans le but de simplifier et de rendre plus efficaces les dispositifs d’aide, mais aussi de garantir un niveau de dépenses compatible avec la trajectoire générale des finances publiques. La haute juridiction financière préconise ainsi un ensemble de mesures à court et à moyen terme. Parmi les premières, la Cour recommande de supprimer l’abattement pour frais professionnels des journalistes, dont le coût pour l’Etat s’élève à 60 millions d’euros par an.

    Cette niche fiscale dont bénéficient les porteurs de la carte de presse fait régulièrement l’objet d’attaques, mais elle n’a jamais encore été remise en cause. La Cour des comptes fournit aujourd’hui des arguments de poids à ses détracteurs. Créée dans les années 1930 sous forme d’un abattement de 30% de l’impôt sur le revenu, supprimée en 1996 et réintroduite en 1998, cette niche fiscale prend aujourd’hui la forme d’une réduction du revenu net imposable d’un montant fixe de 7650 euros. Concrètement : pour un journaliste en CDI gagnant 3775 euros bruts par mois, l’avantage fiscal est estimé à 1850 euros pour un célibataire sans enfants ; et 1.250 euros pour un pigiste rémunéré 2280 euros bruts par mois.

    #niche_fiscale
    #suppression de l’ #abattement pour #frais_professionnels des #journalistes.
    #Cour_des_comptes
    #aides de l’ #Etat à la #presse_écrite