• L’ordre républicain d’Emmanuel Macron - Jacques Rancière - AOC - 20/04/2023
    https://justpaste.it/8f2dj
    https://aoc.media/opinion/2023/04/20/lordre-republicain-demmanuel-macron

    C’est le moment de se le rappeler : il n’y a pas en France une mais deux traditions républicaines. En 1848 déjà, il y avait la république tout court, celle des royalistes, et la république démocratique et sociale, écrasée par la première sur les barricades de juin 1848, exclue du vote par la loi électorale de 1850 puis à nouveau écrasée par la force en décembre 1851. En 1871, c’est la République des Versaillais qui noyait à son tour dans le sang la république ouvrière de la Commune. Macron, ses ministres et ses idéologues n’ont sans doute aucune intention meurtrière. Mais ils ont clairement choisi leur république.

    #Macron #Ordre_policier

    • Marx disait, avec quelque exagération à l’époque, que les États et leurs chefs n’étaient que les agents d’affaires du capitalisme international. Emmanuel Macron est peut-être le premier chef d’État chez nous à vérifier exactement ce diagnostic. Il est décidé à appliquer jusqu’au bout le programme dont il est chargé : celui de la contre-révolution néo-conservatrice qui, depuis Margaret Thatcher, vise à détruire tous les vestiges de ce qu’on appelait l’État social mais aussi toutes les formes de contre-pouvoir issues du monde du travail pour assurer le triomphe d’un capitalisme absolutisé soumettant toutes les formes de vie sociale à la seule loi du marché.

      [...]
      Certains pensaient que les rigueurs de la discipline « républicaine » étaient réservées aux populations musulmanes issues de l’immigration. Il apparaît aujourd’hui qu’elles visent bien plus largement tous ceux et toutes celles qui s’opposent à l’ordre républicain tel que le conçoivent nos dirigeants. L’idéologie « républicaine » que certain(e)s essaient encore par des jongleries diverses d’associer à des valeurs universalistes, égalitaires et féministes n’est que l’idéologie officielle de l’ordre policier destiné à assurer le triomphe du capitalisme absolutisé.

      #économie #Jacques_Rancière #État_policier

    • Le républicanisme dans sa version illibérale est une « haine de la démocratie ». Ainsi l’avait pressenti Jacques Rancière dans son ouvrage éponyme :

      La Haine de la démocratie apporte une réflexion sur la résurgence du discours antidémocratique en France. L’auteur cherche à comprendre pour quelles raisons une élite intellectuelle, relativement privilégiée au sein d’États dits « démocratiques », en est arrivée à un tel mépris et une telle haine pour le principe de démocratie. Sa thèse principale est qu’il existe une confusion sur le terme de démocratie. Le livre est divisé en quatre parties :

      De la démocratie victorieuse à la démocratie criminelle

      Durant la Guerre froide, la démocratie est conçue par opposition au régime totalitaire soviétique. Une fois cet antagonisme disparu, le concept consensuel devient sujet à des réflexions plus critiques. Un tournant idéologique concernant la démocratie s’effectue ainsi après l’effondrement de l’empire soviétique, au début des années 1990. Deux grandes critiques s’élèvent : une plutôt issue des hautes sphères intellectuelles et étatiques et une venue des penseurs marxistes.

      Les premiers expliquent que parce que la démocratie enlève toute limite au peuple, le bien commun en est menacé : c’est la montée de l’individualisme anarchique et des revendications excessives. Ils effectuent une distinction entre ceux qui ont le pouvoir de prendre les bonnes décisions, qui ont le savoir, et le reste. Les seconds dénoncent la société démocratique comme étant celle qui promeut les droits des individus égoïstes de la société bourgeoise et détruit les valeurs collectives. L’individu démocratique est un consommateur soucieux de son seul confort.

      La politique ou le pasteur perdu

      Les individus « démocratiques » ont perdu l’orientation que leur apportait Dieu, ou toute autorité suprême, qui faisait d’eux un tout, un peuple avec une volonté commune. Le crime démocratique est un crime politique, le fait que toutes les voix peuvent se confronter de manières égales. Ces nouvelles pensées critiques trouvent écho dans les raisonnements du philosophe grec Platon, premier grand détracteur de la démocratie, qui lui aussi dénonce l’individualisation des mœurs qu’apporte la démocratie. Selon eux, quand l’égalité est l’unique principe qui dirige les peuples et qui légitime la prise de pouvoir, la société est chaotique. La démocratie renverse toutes les relations de pouvoir naturelles entre les individus.

      Démocratie, république, représentation

      Démocratie et système électoral représentatif, suffrage universel ne vont pas ensemble de soi. Ce suffrage a une nature double : d’un côté, il donne la possibilité d’élire n’importe qui, et en cela stimule raisonnablement les tendances démocratiques de la population ; mais d’un autre côté, il assure surtout la reproduction d’oligarchies dominantes. Ces oligarchies au pouvoir tentent de dépolitiser la sphère publique, de la privatiser. Le fait de remettre en cause cette démarcation est une manifestation de vie politique et démocratique. De même, il ne faut pas faire d’amalgame entre démocratie et république, car la république signifie le règne de la loi égale pour tous, ce principe étatique tend à homogénéiser la population et donc à contrer l’individualisme démocratique.

      La Raison d’une haine

      Chaque gouvernement est nécessairement oligarchique, une minorité dirige la majorité. La démocratie n’est pas une forme d’État ou de gouvernement. Elle est en réalité un principe au-dessus et des pratiques en dessous de l’État : c’est-à-dire à la fois le principe d’égalité nécessaire entre les humains et à la fois la pratique qui consiste à remettre en cause le statu quo imposé par les élites gouvernantes. La haine de la démocratie résulte d’une mauvaise compréhension de ce concept, et les maux de civilisation (atomisation de la société, montée de l’individualisme, populisme, etc.) qu’on lui attribue sont en fait la preuve de sa vitalité.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Haine_de_la_d%C3%A9mocratie

      On peut aussi réécouter des extraits d’une conférence donnée en août 2006 dans le cloître de l’école des Beaux-Arts de Rennes, à l’initiative de la librairie Planète Io à l’occasion de la parution de son livre .

      http://www.radio-univers.com/la-haine-de-la-democratie

    • Il est excellent, argumenté, Sylvain Bourmeau. Il faut écouter cette démonstration jusqu’au bout. J’entends ceux qui lèvent les yeux au ciel en disant “Faut pas exagérer”… Et pourtant ...

      https://video.twimg.com/amplify_video/1649117416650047489/vid/1920x1080/WiAhH688lv83I9fy.mp4?tag=16

      #Macron #Ganges #casserolades
      https://twitter.com/francoisedegois/status/1649191247796420614?cxt=HHwWjIC2ufesjeMtAAAA

      Sylvain Bourmeau : journaliste, directeur du quotidien AOC media, producteur de La Suite dans les Idées sur France culture et professeur associé à Sorbonne Paris1

  • Macron et Pap à Ganges : casserolles et poeles interdites par la prefecture | Libé Live | 20.04.23

    https://www.liberation.fr/economie/social/en-direct-retraites-suivez-cette-journee-de-colere-des-cheminots-et-de-de

    10h48

    Les casseroles interdites à Ganges. Qu’elles soient en inox, en céramique, à induction, classique, de la dernière génération Tefal ou Arthur Martin, la sentence est la même : aucune casserole n’a droit de cité ce jeudi dans la petite ville de l’Hérault où est attendu Emmanuel Macron ce matin. Les manifestants se voient ainsi confisquer une à une leurs casseroles par les gendarmes. « C’est comme vous voulez, soit vous la déposez là, soit vous la déposez à la voiture et vous revenez », répond un gendarme à un manifestant venu avec son tambour de cuisine pour rejoindre le rassemblement dans le centre de Ganges, d’après une vidéo publiée par le journaliste Paul Larrouturou sur Twitter. « C’est illégal », se plaint un manifestant, d’après le reporter, ce à quoi le gendarme rétorque : « Vous voulez voir l’arrêté préfectoral ? ». La préfecture a bien publié un arrêté hier, interdisant « l’usage de dispositifs sonores portatifs », sans plus de précisions. Ce qui vaut donc, aussi, pour les poêles.

    #WTF ?

    @marielle je sors ta trouvaille de son thread :

    « J’aime bien ce petit côté Intervilles. Demain, l’Hérault a la pression après la magnifique humiliation de Macron en Alsace.

    On vous regarde, les amies, les amis. Faites nous vibrer !
    Soyez nos Héros. »

    https://twitter.com/Pr_Logos/status/1648707575574151168

  • https://www.thehindu.com/opinion/op-ed/a-river-running-dry/article25783214.ece
    les obstacles mis à la descente des sédiments bouleversent la fertilité du delta et l’auto régénération du fleuve . Les affluents sont asséchés par la tunnelisation . La vase en mousson excède les prévisions , les précipitations d’hiver sont insuffisantes , moyennant quoi les glaciers régressent et l’envasement suit réduisant encore le débit ....
    #barrages #glaciers #Gange

  • #Ville et #fleuve en #Asie_du_Sud

    L’Asie du Sud, qui dispose de deux des plus grands bassins hydrographiques de la planète, est l’héritière d’une longue #histoire urbaine. De nombreuses #villes_saintes, considérées comme les demeures de forces divines, se sont développées sur des rives également propices à l’installation de capitales et à l’essor de centres de commerce.

    À travers l’analyse de sept couples villes/fleuves, des plaines du moyen #Indus au #Pakistan (#Sehwan_Sharif) à celle du #Brahmapoutre en #Assam (#Guwahati), de la vallée du #Gange et de la #Yamuna (#Bénarès et #Delhi), à celle de la #Vaigai en #Inde du Sud (#Madurai) en passant par le bassin de la #Narmada, en Inde centrale (#Amarkantaka et #Omkareshwar), l’ouvrage explore la multiplicité des visions et des émotions qui continuent de susciter des pratiques et des aménagements spécifiques sur les berges urbaines.

    Ce volume collectif propose une réflexion pluridisciplinaire sur cet héritage singulier, aujourd’hui menacé par l’explosion démographique et par la pollution, et sur les perceptions contemporaines contradictoires des dévots et des touristes, des populations locales et des décideurs nationaux, des habitants de bidonvilles et des citadins des classes moyennes.

    http://books.openedition.org/pressesinalco/127
    #livre #urban_matter
    via @ville_en

  • Accéder à l’#eau du #Gange : les #ghāṭ de #Bénarès

    Ce chapitre analyse la relation particulière que Bénarès entretient avec le Gange et par conséquent avec ses rives à partir de l’étude de son front fluvial monumental composé de ghāṭ – un dispositif spatial constitué de degrés facilitant l’accès vers l’eau. La ville est marquée par la présence du Gange, symbole culturel et religieux en Asie du Sud et c’est en lien avec son fleuve que doit être compris son contexte urbain et bâti. Aussi, la construction des ghāṭ à Bénarès fait partie d’une réalité complexe intégrant une culture esthétique, une société, une économie, une politique et des croyances et rituels religieux. Il s’agit ici d’interroger le développement architectural des ghāṭ de Bénarès en prenant en considération la réalité socioculturelle et religieuse propre au Gange, les données inhérentes au site et à ses mythes fondateurs, l’histoire de la ville ainsi que les aspirations de ses constructeurs.

    http://books.openedition.org/pressesinalco/453
    #urban_matter #géographie_urbaine #Inde
    via @ville_en