• Affaire Legay : un commissaire divisionnaire mis en examen
    10 décembre 2020 Par Camille Polloni | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/101220/affaire-legay-un-commissaire-divisionnaire-mis-en-examen?onglet=full

    (...) Face au juge d’instruction, Rabah Souchi a soutenu qu’il avait appliqué « la doctrine écrite du ministère de l’intérieur » et obéi à « la décision du préfet » des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, telle qu’elle lui a été « répercutée par le directeur départemental de la sécurité publique », Jean-François Illy, à 11 h 10 : disperser la cinquantaine de manifestants présents, « libérer la place » pour que les transports en commun et le trafic routier puissent reprendre.

    « Nous attendons impatiemment les auditions du directeur départemental et du préfet, commente Arié Alimi, avocat de Geneviève Legay. La responsabilité des donneurs d’ordre et notamment des préfets doit systématiquement être recherchée dans les dossiers de violences policières. C’est l’une des voies qui permettra de les tarir. Ils doivent savoir qu’ils ne seront désormais plus couverts par la justice. »

    À travers cette deuxième mise en examen – après celle d’un autre policier présent sur le terrain –, le juge d’instruction a tiré les conséquences logiques de l’enquête menée par l’IGPN.

    Le 9 avril dernier, la « police des polices » concluait à une charge « disproportionnée » et pointait la responsabilité du commissaire Souchi. Selon l’IGPN, les ordres qu’il a donnés ce jour-là « se caractérisent par un manque de clarté et un aspect directif » et se sont « avérés inadaptés », en particulier « lors de la charge effectuée […] au cours de laquelle Madame Legay a été poussée ». « Je ne suis pas d’accord avec leur analyse », a tout de même fait savoir le commissaire Souchi au juge.

    Le rapport de l’IGPN donnait raison au capitaine de gendarmerie mobile qui, le jour des faits, avait refusé de participer à la charge ordonnée par le commissaire Souchi et d’engager son escadron composé de près de 60 hommes, comme Mediapart l’avait révélé (à lire ici).

    Dès le 23 mars 2019, le capitaine H. avait alerté ses supérieurs sur la charge « brutale et violente » qui venait de se produire, en « totale disproportion et nécessité face à une foule d’une trentaine de personnes assez âgées, très calmes ». Il décrit ce jour-là Rabah Souchi comme un commissaire « presque dangereux », qui « hurle » et ordonne de « triquer du manifestant », c’est-à-dire de leur mettre des coups de bâton.

    Deux jours plus tard, Emmanuel Macron déclarait pourtant, au sujet de Geneviève Legay : « Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre. » Et ajoutait : « Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. » (...)

    #Geneviève_Legay #violences_policières

  • Affaire Legay : la police des polices traque les sources de Mediapart -
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260520/affaire-legay-la-police-des-polices-traque-les-sources-de-mediapart?onglet

    La journaliste de Mediapart Pascale Pascariello, qui avait permis de démontrer les mensonges du président de la République dans une affaire de violences policières, a été entendue comme suspecte, mardi 26 mai, par l’IGPN. C’est la quatrième fois en moins de 18 mois que la justice essaye de s’en prendre aux sources de Mediapart à la suite d’enquêtes embarrassantes pour l’exécutif.

    Sous la présidence d’Emmanuel Macron, la chasse aux sources des journalistes s’inscrit au fil des mois dans une récurrence de plus en plus inquiétante. La reporter de Mediapart Pascale Pascariello, qui avait permis de démontrer les mensonges du président de la République et du procureur de Nice dans le dossier Geneviève Legay, une retentissante affaire de violences policières, a été entendue comme suspecte, mardi 26 mai, à Paris, par un commissaire général et une capitaine de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

    L’objectif des investigations, diligentées par le parquet de Nice, est contenu dans le délit visé par la convocation judiciaire envoyée le 19 mai à Mediapart : « recel de violation du secret professionnel ». Comprendre : trouver qui, au sein de l’administration, a livré à la presse des informations embarrassantes pour la justice et le pouvoir.

    Les nombreuses enquêtes de Pascale Pascariello avaient en effet mis au jour les contre-vérités d’un magistrat – le procureur Jean-Michel Prêtre – et du chef de l’État lui-même, Emmanuel Macron, dans un dossier qui est vite apparu comme symbolique des violences policières, de leur déni institutionnel et du mensonge politique qui, parfois, l’accompagne.

    L’affaire Legay porte le nom d’une militante de 73 ans de l’organisation Attac, qui a été gravement blessée durant une manifestation fin mars 2019, à Nice. Le procureur de la ville, lors d’une conférence de presse, puis Emmanuel Macron quelques jours plus tard, dans les colonnes du quotidien Nice Matin, avaient dédouané la police, qui aurait été, selon eux, totalement étrangère aux blessures infligées à la vieille dame.

    Mais les articles de Mediapart ont pu, preuves à l’appui, montrer qu’il n’en était rien et qu’un rapport de police, rédigé le jour des faits, avait même établi le contraire. D’autres articles de Pascale Pascariello avaient également interrogé les conflits d’intérêts qui entouraient l’enquête – la policière chargée des investigations est la compagne d’un policier en cause… – et exhumé les lourds antécédents du procureur Prêtre, qui a finalement été muté à Lyon après avoir essayé d’étouffer l’affaire Legay (toujours au point mort sur le fond).

    Toutes ces informations d’intérêt public, et dont aucune n’est contestée sur le fond par quiconque devant un tribunal, ont de toute évidence agacé.

    Accompagnée de l’avocat de Mediapart, Me Emmanuel Tordjman, Pascale Pascariello s’est rendue à sa convocation dans les locaux parisiens de l’IGPN mais a refusé, durant 1 h 30 d’interrogatoire sous le régime de l’audition libre, de répondre aux questions des enquêteurs afin de protéger ses sources.

    Dans une déclaration liminaire, elle a néanmoins évoqué une « convocation [qui] pose des problèmes juridiques fondamentaux » et s’apparente à un « contournement du droit de la presse ». « Le but de cette manœuvre est de donner toute latitude à la police pour rechercher l’auteur principal du délit dont nous serions les receleurs, c’est-à-dire nos sources », a expliqué notre journaliste, dénonçant « un climat de pression sur notre profession et d’intimidation vis-à-vis de nos sources ».

    Ainsi que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (Cedh) ne cesse de le rappeler depuis des décennies, le propre du journalisme consiste parfois, si ce n’est souvent, à obtenir des informations auprès de personnes qui ne sont pas censées lui en donner. Faute de quoi, les journalistes seraient condamnés d’avance à passer leur temps à recopier des communiqués de presse et à s’accommoder en toutes circonstances des versions officielles.

    C’est la raison pour laquelle la Cedh avait défini la protection des sources journalistiques comme « l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse » (arrêt Goodwin, 1996), laquelle liberté consiste, selon la même cour, à publier des informations « qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population » (arrêt Handyside, 1976).

    L’audition comme suspecte de Pascale Pascariello est d’autant plus inquiétante qu’elle s’inscrit dans une succession de tentatives judiciaires d’entraver le travail de la presse depuis 18 mois.

    Exemples :

    Février 2019 : deux magistrats du parquet de Paris, accompagnés de policiers de la Brigade criminelle, ont tenté de perquisitionner notre rédaction dans l’affaire Benalla, à la suite de la révélation d’enregistrements compromettants pour l’ancien collaborateur du président de la République.

    Avril 2019 : des journalistes du collectif Disclose, dont les informations avaient été publiées par Mediapart et d’autres médias, ont été entendus comme suspects par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour avoir révélé une note classifiée prouvant les mensonges du gouvernement et de l’Élysée sur l’utilisation d’armes françaises dans la guerre au Yémen, qui a fait des milliers de morts civiles.

    Mai 2019 : une journaliste du Monde, Ariane Chemin, et le directeur de la publication du quotidien, Louis Dreyfus, sont à leur tour entendus comme suspects par la DGSI en marge de l’affaire Benalla.

    Octobre 2019 : quatre journalistes de Mediapart, dont son directeur de publication, Edwy Plenel, sont convoqués comme suspects par la police judiciaire pour avoir révélé l’identité et le parcours sinueux d’un proche de Benalla, toujours en fonction à l’Élysée et spécialiste de l’infiltration et de l’effraction.
    Toutes ces atteintes à la liberté d’informer ont un point commun : elles visent des enquêtes journalistiques qui ont mis en cause le pouvoir exécutif.

    Mais ce ne doit être qu’un hasard.

    #presse #police

  • Steve Maia Caniço, le mort de trop pour Emmanuel Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310719/steve-maia-canico-le-mort-de-trop-pour-emmanuel-macron

    L’usage excessif de la force discrédite moralement le mandat d’Emmanuel Macron. La carte blanche donnée aux forces de l’ordre a déjà fait deux morts et des centaines de blessés en quelques mois. Jusqu’où ce pouvoir veut-il aller ? Des procureurs aux ordres du pouvoir à l’IGPN qui dédouane presque systématiquement les forces de l’ordre, c’est tout le système qui est à revoir.

    #Parti_pris #Geneviève_Legay,_IGPN,_maintien_de_l’ordre,_Zineb_Redouane,_Nantes,_Police,_parquet,_Justice,_bavures,_Steve_Caniço,_violences_policières,_A_la_Une

  • La promotion « gilets jaunes » de Christophe Castaner : les médailles de la honte

    Christophe Castaner vient de médailler, le 16 juin, un certain nombre de ses agents, parmi lesquels au moins cinq sont impliqués dans des enquêtes concernant des #violences_policières. Chargé des opérations le soir où #Steve a disparu à #Nantes, le commissaire Grégoire Chassaing y figure aux côtés de Rabah Souchi, à la tête de la charge de police ayant provoqué les blessures de #Geneviève_Legay à #Nice. Sont aussi concernés des agents impliqués dans le décès de #Zineb_Redouane à #Marseille et dans l’affaire du Burger King à #Paris...

    #paywall : https://www.mediapart.fr/journal/france/170719/la-promotion-gilets-jaunes-de-christophe-castaner-les-medailles-de-la-hont

    Créée en 2012, la médaille de la sécurité intérieure est « destinée à récompenser les services particulièrement honorables notamment un engagement exceptionnel (...), et à récompenser des actions revêtant un éclat particulier » ainsi que le précise le décret du 28 mars 2012. Pour l’année 2018-2019, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a pourtant choisi d’honorer des policiers ayant commis des violences policières.

    Parmi les médaillés de la « promotion exceptionnelle médaille de la sécurité intérieure « gilets jaunes » », récompensés le 16 juin, figurent Grégoire Chassaing, le commissaire qui a donné l’ordre d’utiliser les gaz lacrymogènes à Nantes le soir de la disparition de Steve Maia Caniço, mais aussi Rabah Souchi et sa compagne Hélène Pedoya, qui se sont distingués lors des opérations de maintien de l’ordre causant les blessures de Geneviève Legay.

    La médaille de la sécurité intérieure récompense le personnel du ministère qui, comme le précise le texte officiel, intervient dans les domaines suivants : « La défense des institutions et des intérêts nationaux, le respect des lois, le maintien de la paix et de l’ordre public, la protection des personnes et des biens et la prévention, la médiation, la lutte contre l’exclusion, l’aide aux victimes. »

    Cette distinction comporte trois échelons : bronze, argent et or. Un policier nous a expliqué qu’habituellement elle ne concerne que quelques centaines de personnes, les échelons or ou argent étant le plus souvent réservés aux blessés ou aux agents ayant déjà reçu une médaille de bronze.

    Par exemple, ont été récompensés des gendarmes étant intervenus lors du crash de l’avion Germanwings, causant la mort de 149 passagers, dans les Alpes en mars 2015. Ou des policiers ayant secouru un Anglais agressé par des supporters russes à Marseille durant l’euro 2016.
    Le ministère récompense ces actes de bravoure traditionnellement le 1er janvier et le 14 juillet. C’est donc une « promotion exceptionnelle », celle du 16 juin, officiellement nommée « gilets jaunes » qui vient d’être sélectionnée par Christophe Castaner. Mais elle ne l’est pas seulement pour le choix du calendrier.

    Elle l’est dans le procédé même de sélection auquel Mediapart a pu avoir accès. Le 16 avril, un courriel de la direction des ressources humaines des CRS à destination des commandants d’unité lance un premier appel aux candidatures pour la promotion 2018-2019. Le texte est le suivant : « En prévision d’une éventuelle promotion exceptionnelle [MSI] Médaille de la sécurité intérieure « Gilets Jaunes », vous voudrez bien nous transmettre en retour 15 fonctionnaires blessés dans le cadre du mouvement des « Gilets jaunes ». Ils devront avoir fait l’objet d’un arrêt de travail en privilégiant les ITT [incapacité totale de travail]. »
    Faute d’avoir suffisamment de candidats, un deuxième courriel de relance est envoyé, le jour même, élargissant les critères. Il y est noté : « Vu les nombreux retours néants, je vous sollicite de nouveau en élargissant les critères d’attribution ». Peuvent être désormais médaillés : « Des policiers méritants blessés dans le cadre des gilets jaunes », « en second lieu, des policiers blessés non méritants », et « en troisième lieu, ceux qui n’ont pas été blessés, mais qui ont réalisé une action remarquée durant cette période ».

    Lors du mouvement des gilets jaunes, Christophe Castaner a souvent communiqué sur les policiers blessés, sans jamais donner trop de précisions.

    Faute de « blessés » en nombre suffisant, les « non méritants » peuvent donc être promus. Dix jours plus tard, la Direction générale de la police nationale complète de nouveau le recensement, en l’ouvrant désormais à l’ensemble des officiers ayant participé aux opérations de maintien de l’ordre ainsi qu’aux majors des compagnies. Mieux, le tableau de candidature dans lequel doivent figurer les faits justifiant l’attribution de la médaille, est déjà pré-rempli par le ministère et « ne sera pas modifié ». Il est le suivant : « Gilets jaunes : engagement exceptionnel dans le cadre des gilets jaunes. » Les candidats auront d’office le bronze.

    Seuls sont exclus les agents absents durant toute la période des manifestations, et ceux ayant reçu un blâme ou étant passés en conseil de discipline. Mais ne le sont pas : les auteurs de violences policières, poursuivis dans le cadre d’enquêtes administratives menées par l’IGPN ou judiciaires.
    Le palmarès est terrifiant. Grégoire Chassaing, commissaire divisionnaire à Nantes, qui, le 21 juin, lors de la fête de la musique, a ordonné de gazer les jeunes rassemblés près d’une berge de la Loire, parmi lesquels Steve, porté disparu depuis ce jour.

    Le capitaine Bruno Félix reçoit lui aussi les félicitations de Christophe Castaner. Pourtant, il fait partie des policiers auditionnés dans le cadre de l’enquête sur le décès de Zineb Redouane, survenu à Marseille après avoir été touchée au visage par des éclats de grenades lacrymogènes lancées dans son appartement le 1er décembre. Ce CRS commandait ce jour-là les auteurs des tirs.
    Autre médaillé : le commissaire Rabah Souchi, en charge, le samedi 23 mars, à Nice, des opérations de maintien de l’ordre, ayant causé de graves blessures à la militante pacifiste Geneviève Legay. À cette charge, un capitaine de gendarmerie avait refusé de participer, la jugeant « disproportionnée » (à lire ici).

    Sa compagne, Hélène Pedoya, présente aux côtés de son conjoint le jour des opérations et chargée de l’enquête sur les violences policières commises ce jour-là est elle aussi félicitée par le ministre.

    Et enfin, le commandant divisionnaire Dominique Caffin reçoit une médaille. Il fait partie des CRS qui, le 1er décembre, ont matraqué plusieurs manifestants dans un Burger King, à Paris. De sources policières, il est connu pour être « particulièrement violent ». Le 8 avril, sur un plateau de BFM-TV, un commandant de gendarmerie, le colonel Michaël Di Meo avait lui-même ainsi commenté les images : « C’est de la violence policière. »

    Ils ont tous les cinq reçu la médaille de bronze et font partie de l’« exceptionnelle promotion gilets jaunes » 2018-2019 qui compte près de 9 000 médaillés, majoritairement en bronze.
    Normalement, il n’y a que quelques centaines de promus, nous confie un policier qui estime que cette sélection est affligeante. « Cela ressemble à la prime au résultat exceptionnel. » Quel résultat, celui de mettre en pratique des directives de plus en plus violentes en matière de #maintien_de_l’ordre ?"

  • Affaire Geneviève Legay : le procureur de Nice évincé du dossier
    13 juillet 2019
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/13/affaire-legay-le-procureur-de-nice-evince-du-dossier_5488943_3224.html

    Le parquet de Nice n’est pas apte, dans l’état, à enquêter sur les circonstances des graves blessures subies par Geneviève Legay, une militante d’Attac, lors d’une manifestation des « gilets jaunes », le 23 mars, à Nice. C’est ce que signifie, en creux, la décision de la Cour de cassation, qui a confié le dossier au tribunal de Lyon, mercredi 10 juillet.

    Me Arié Alimi, l’avocat de cette militante de 73 ans, qui craignait une trop forte proximité entre le procureur de Nice et cette affaire polémique, se félicite d’avoir finalement obtenu cette décision, demandée depuis plusieurs mois. Une demande appuyée par le parquet général d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). (...)

    #Geneviève_Legay

  • « L’enquête a encore des choses à expliquer », Geneviève Legay, militante blessée lors d’une manifestation
    Mardi 4 juin 2019 à 8:19 - Par Laurent Vareille, France Bleu Azur, France Bleu
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/l-enquete-a-encore-des-choses-a-expliquer-genevieve-legay-militante-15596
    https://www.dailymotion.com/video/x7a82kr

    « L’enquête a encore beaucoup de choses à expliquer » affirme Genevière Legay, cette militante niçoise d’ATTAC qui en mars dernier a été gravement blessée lors d’une manifestation de gilets jaunes. Elle se félicite donc de la volonté du parquet général de dépayser son affaire. L’Azuréenne demande aussi que toute la chaîne de commandement soit mis en cause et pas seulement le policier qui a avoué l’avoir bousculé. Pour ell,e ce fonctionnaire « n’a fait qu’obéir aux ordres ».

    #Geneviève_Legay

  • Geneviève Legay : « Je veux que les mensonges cessent »
    8 avril 2019 Par Pascale Pascariello - Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080419/genevieve-legay-je-veux-que-les-mensonges-cessent?onglet=full

    Lors de rassemblements à Nice, le 23 mars, Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, a été gravement blessée par une charge de policiers. Elle s’exprime pour la première fois depuis les faits. Passé le traumatisme psychologique, elle entend continuer son combat pour défendre les droits et qualifie de « lamentables » les propos tenus par Emmanuel Macron, dont le comportement est loin d’être « un exemple de sagesse ».

    (...) Je pense, avec ce qu’il m’est arrivé mais, bien avant moi, avec toutes les violences qu’ont subies les « gilets jaunes », que nous ne sommes plus dans un État de droit. La réponse d’Emmanuel Macron est autoritaire.

    Je ne vais pas vous cacher que les deux premiers jours de mon hospitalisation, j’ai eu peur. Je n’arrivais pas à comprendre comment je pouvais me retrouver dans cet état pour avoir simplement et pacifiquement manifesté. Cela fait 50 ans que je milite et à 73 ans, je n’ai jamais vécu pareille violence. Le choc, la violence et la rapidité avec laquelle je me suis retrouvée blessée m’ont effrayée.

    Mais aujourd’hui, je suis déterminée et je vais poursuivre le combat. C’est encore plus nécessaire de le faire lorsqu’on voit les dérives anti-démocratiques de ce gouvernement. Je veux me battre, je ne vais pas lâcher et je veux continuer à défendre nos droits et celui de manifester.

    Votre avocat Maître Arié Alimi a déposé plainte contre « X » pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable » et pour « subornation de témoin ». Une information judiciaire a été ouverte. Et, depuis le revirement du procureur de la République de Nice, un policier a reconnu vous avoir poussée. Qu’attendez-vous de ces procédures judiciaires ?

    Dès le lendemain de la manifestation, le dimanche, j’ai reçu la visite de deux policières, ensuite de deux policiers et encore de deux autres policiers. J’étais toute seule, sans que ma famille ne soit prévenue. Ils m’ont interrogée alors que j’avais des examens à passer. Je n’avais même pas mes lunettes de vue. Ma chambre était surveillée par un garde qui laissait facilement rentrer la police mais pas mes proches.

  • (6) Pourquoi la #lettre ouverte de la fille de #Zineb_Redouane à Macron est-elle si peu relayée ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/01/pourquoi-la-lettre-ouverte-de-la-fille-de-zineb-redouane-a-macron-est-ell

    Le texte de Milfet Redouane se termine par un parallèle entre sa mère et la militante niçoise, à qui elle adresse « une grande pensée » et ces quelques mots : « Même si vous étiez restée chez vous, vous n’étiez pas à l’abri. Zineb Redouane en est une preuve, vous avez tous mes respects et tout mon soutien. »

    « Après ce qui est arrivé à #Geneviève_Legay, Milfet [Redouane] nous a fait part de son indignation suite aux propos d’Emmanuel Macron, raconte le comité de rédaction de Révolution permanente à #CheckNews. Selon le souhait de Milfet et comme convenu avec elle, le texte qu’elle nous a transmis a été lu par notre journaliste une première fois lors du rassemblement pour Geneviève Legay le 26 mars place de la République à Paris [filmé ici à partir de la 48e minute]. » Milfet Redouane nous précise avoir été « énervée » par les propos de Macron, d’où son envie d’écrire.

    La rédaction du site [#revolutionpermanente, ndrt] dit n’avoir « reçu aucune sollicitation pour que cette #tribune soit relayée sur un autre #média et [n’avoir] pas connaissance de démarches quelconques de Milfet Redouane en ce sens. » L’intéressée confirme qu’elle ne s’est pas rapprochée d’autres médias pour publier son texte.

  • #violences_policieres
    Manifestante blessée à #Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des #policiers - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280319/des-temoignages-accablants-dans-l-enquete-sur-les-blessures-de-genevieve-l

    D’autres témoignages que nous avons recueillis confirment que #Geneviève_Legay a été touchée par « un homme qui portait un bouclier ». Thibault Huart, #street_medic, secouriste auprès des personnes blessées lors des manifestations, précise : « Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire. »
    Un autre street medic, René Paysant, a publié une vidéo dans laquelle il dénonce les interdictions faites par les policiers aux street medics de venir en aide à la victime. Thibault Huart et d’autres secouristes s’apprêtent à engager des poursuites pour non-assistance à personne en danger. 

    Joint par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d’un plot, d’un pylône ». Ce chef d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l’origine des côtes fêlées ?

    Une chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le commissaire #Rabah_Souchi a donné l’ordre de charger. Comme le signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment, je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “#Chargez, chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois sections en même temps. »

  • Manifestante blessée à Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des policiers - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280319/des-temoignages-accablants-dans-l-enquete-sur-les-blessures-de-genevieve-l

    La militante Geneviève Legay a été gravement blessée lors des manifestations du samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. Nous avons également recueilli d’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.

  • Macron à propos de la septuagénaire blessée : « Quand on est fragile, on ne se met pas dans des situations comme celle-ci » - Le Soir
    https://www.lesoir.be/214335/article/2019-03-25/macron-propos-de-la-septuagenaire-blessee-quand-est-fragile-ne-se-met-pas-dan

    Une enquête a été ouverte à Nice sur les circonstances dans lesquelles une manifestante septuagénaire, dont la famille va porter plainte, a été grièvement blessée samedi lors d’une charge de la police contre des manifestations de gilets jaunes.

    #Geneviève_Legay #Nice
    #benvoyons