• En dehors d’une nouvelle guerre mondiale, dont tous les chefs d’état-major accélèrent la préparation depuis un an, il n’y a pas d’issue à la crise générale du capitalisme.

    La seule autre issue, c’est la révolution sociale.

    La seule issue positive est d’arracher les banques et le système bancaire, l’ensemble des moyens de production, de transport et de distribution des mains du grand capital, pour les placer sous le contrôle de ceux qui produisent tout, les travailleurs, et les réorganiser entièrement, pour les mettre en œuvre de façon rationnelle, coordonnée et planifiée, dans le but de satisfaire l’ensemble des besoins de l’humanité, sans exploiter des centaines de millions de femmes et d’hommes, sans détruire toutes les ressources, les espèces vivantes et l’environnement.

    Toutes les bases économiques pour une telle organisation communiste de la société sont en place.

    La classe ouvrière internationale n’a jamais été aussi nombreuse, rassemblée et unifiée par l’organisation capitaliste elle-même.

    Mais les travailleurs sont très loin, aujourd’hui, d’avoir conscience de leurs tâches et de leurs forces potentielles.

    Ils ont perdu jusqu’à la conscience de former une classe homogène face à la bourgeoisie.

    Tout l’héritage politique du mouvement ouvrier révolutionnaire, incarné successivement par Marx, Engels, Lénine ou Trotsky, toutes les leçons des révolutions ouvrières du passé, résumées en particulier dans le Programme de transition, sont entièrement à réapprendre.

    L’accélération de la crise va cependant pousser des millions de travailleurs, y compris parmi les catégories, techniciens, cadres, longtemps épargnées par la crise, y compris dans les pays riches, à se mobiliser pour défendre leurs conditions d’existence.

    Ces luttes et ces mobilisations, pour des augmentations de salaire, contre la vie chère, contre le chômage et les licenciements, contre l’austérité imposée à coups de trique, contre les réformes antiouvrières successives, contre la fermeture d’hôpitaux ou d’écoles, contre le retour du service militaire, doivent être autant d’occasions pour que les travailleurs retrouvent une conscience de classe.

    Cela suppose la présence dans la classe ouvrière de militants communistes, cherchant à s’appuyer sur chaque événement, chaque lutte partielle, et a fortiori sur les mouvements de masse qui éveillent politiquement des dizaines de milliers de personnes, pour faire progresser la conscience de classe.

    Cela commence par comprendre

    ➖ que les #Macron, #Le_Pen ou #Mélenchon, qui portent les attaques ou se posent en alternatives, ne sont que du petit personnel interchangeable au service du capital  ;

    ➖ que la #police, la #justice, le #Parlement, toutes les institutions sont un appareil d’État entièrement conçu pour défendre la propriété privée des moyens de production  ;

    ➖ qu’il n’y a pas d’autre #dialogue_social que le rapport de force et que le patronat ne fera aucune concession, n’accordera aucun droit, sans que soient menacés ses #profits  ;

    ➖ que la #bourgeoisie reprend chaque fois de la main gauche le double de ce qu’elle a donné de la main droite  ;

    ➖ que les travailleurs doivent mettre en avant leurs #revendications vitales, sans se censurer, et qu’ils doivent se donner les moyens, en mettant en place des organismes sous leur contrôle, de diriger eux-mêmes leurs luttes et leurs affaires, sans s’en remettre aux chefs des #syndicats.

    Toutes les luttes partielles ou générales doivent être saisies pour que de nouvelles fractions de travailleurs comprennent que leur classe doit renverser la dictature de la bourgeoisie et prendre la direction de la société, seule voie pour éviter le précipice.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html

    #révolution_sociale #révolution_prolétarienne #capitalisme #lutte_de_classe

  • La #Cravate

    Bastien a 20 ans et il milite depuis cinq ans dans le principal parti d’extrême-droite. Quand débute la #campagne_présidentielle, il est invité par son supérieur à s’engager davantage. Initié à l’art d’endosser le costume politicien, il se surprend à rêver d’une carrière, mais de vieux démons resurgissent qui risquent de briser son ambition.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/56940_1
    #film #film_documentaire #documentaire #France #extrême_droite #France #élection_présidentielle
    #dédiabolisation #skin #Front_national #témoignage #patriotisme #campagne_électorale #Amiens #Marine_Le_Pen #Le_Pen #France_d'avant #violence

    ping @karine4

  • Débat #Marine_Le_Pen -vs- Darmanin : réaction de #François_Gemenne

    C’est l’une des séquences qui restera du débat #VALP d’hier soir : Marine Le Pen se trompe sur les chiffres des titres de séjour, et le Ministre de l’Intérieur et les journalistes jubilent de l’avoir prise en défaut. Pourtant cette séquence me gêne beaucoup, voilà pourquoi.


    https://twitter.com/JeunesMacron/status/1359976560552521728

    Elle me gêne parce que, si Marine Le Pen avait donné un chiffre inférieur à la réalité, elle n’aura sans doute pas été corrigée avec la même satisfaction. Au contraire, elle se serait horrifiée d’être en-dessous de la réalité.

    Comme si une #politique_migratoire efficace était forcément une politique qui accorde le moins de titres de séjour possibles. Comme s’il fallait absolument montrer « qu’on n’accorde pas tant de titres de séjour que ça ».

    Or on parle ici de l’#immigration régulière, mais on ne dit jamais qui sont ces gens. Ce sont des étudiants (33%), des conjoints qui se retrouvent, ou des enfants qui retrouvent leurs parents (32%). Ces deux catégories, à elles seules, c’est 2/3 de l’immigration.

    Les autres sont des gens qui ont été recrutés par des employeurs français (14%), ou des gens qui sont en danger dans leurs pays, et que nous protégeons. Mais le chiffre brut donne l’impression d’un groupe homogène, dont il faut réduire la taille à tout prix.

    Jamais on ne se dit que si le nombre augmente, c’est aussi parce que nos universités attirent davantage d’étudiants étrangers, qu’il y a de plus en plus de couples mixtes, que notre économie est plus dynamique ou que nous protégeons davantage de gens.

    Qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien cela qui restera pour le téléspectateur, le mal est fait : que ce soient 277’000 ou 461’000, c’est beaucoup, c’est trop. Parce qu’on ne dira pas qui sont ces gens. Et que de toute façon les deux débatteurs étaient d’accord sur tout le reste.

    PS : d’ailleurs le RN n’est pas gêné par la bourde : ce qui compte, c’est de montrer que l’immigration augmente, et on l’a bien vu à l’écran. Ici un post de #Philippe_Vardon, figure de l’extrême-droite niçoise, fondateur du Bloc Identitaire.

    PS2 : Pour tout dire, j’en viens même à me demander si Marine Le Pen n’a pas commis cette bourde intentionnellement, dans le seul but de faire afficher le graphique à l’écran. Comme un piège tendu aux journalistes.

    https://twitter.com/Gemenne/status/1360195678941679621

    #Gérald_Darmanin #Darmanin #Le_Pen
    #migrations #chiffres #statistiques #France #titres_de_séjour

    ping @isskein @karine4

  • Joffrin, ce fut Libé qui restera Libé sans lui parce que le patron est Drahi.
    https://www.legrandsoir.info/le-poignard-de-le-pen-engels-contre-joffrin.html
    . . . . . .
    Dans un article publié par Le Monde Diplomatique d’août 1998 https://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHOMSKY/3956 , Noam Chomski, citant les travaux d’un chercheur des Pays-Bas sur la presse européenne, a pu écrire que « le pire de tous était le quotidien parisien Libération, super-reaganien à l’époque, allant au-delà des pires journaux des Etats-Unis dans son adhésion à la propagande du gouvernement américain ».

    En 2017, Libération a reçu 5 913 419 euros de subventions publiques. C’est la somme que les électeurs-contribuables ont payé pour que soient diffusées les opinions politiques de Joffrin sous la surveillance du patron, un milliardaire qui est un des trois Français les plus riches de Suisse où il bénéficie du statut privilégié de « résident fiscal ».

    Et, donc, si vous voulez savoir qui va sauver la gauche en 2022, c’est Joffrin

    Il abandonne pour cela Libération du milliardaire Patrick Drahi. Ses confrères font « ouf ! ». Mais trop tard, il vient de nous dire implicitement ce qu’est Libération, lu encore chaque jour par 71 000 gogos à qui personne n’a appris que Sartre est mort.

    Donc, aujourd’hui, alors qu’approchent les élections présidentielles, Joffrin, qui était directeur de la rédaction et de la publication de Libération depuis 2014, Joffrin, cet homme neuf, clairvoyant, qui fut au PS avant de festoyer avec des fascistes et de diriger un journal de milliardaire, Joffrin sort du bois. L’homme est peu confiant dans les capacités de Benoît Hamon, ancien ministre de François Hollande, à refaire perdre la gauche unie (en 2017 Jean-Luc Mélenchon était le candidat de La France Insoumise et du PCF). Il se lance donc ouvertement dans la bataille politique http://www.engageons-nous.org pour saboter toute chance d’alternance possible. Il veut créer un parti politique (un de plus !) pour « reconfigurer la gauche ».

    Il s’agit de rassembler le PS, les radicaux de gauche, des écologistes et des progressistes. Mais pas La France insoumise ni EELV. Et le PCF ?


    . . . . . . . . .
    Des appels du pied ont été faits à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Olivier Faure, Jean-Christophe Cambadélis (photo sur la palette), Anne Hidalgo, Martine Aubry, et Ségolène Royal. No comment !

    « Sauce, marmite », le mot « tambouille » n’était pas en usage, mais les gâte-sauces de la gôche indolente, acharnés à empêcher par tous les moyens le festin des peuples, étaient déjà repérés par l’ami de Marx.

    En 2022, si nous n’y prenons garde, nous aurons au menu une mélasse méphitique mijotée par Joffrin, qui aima le père Le Pen, qui n’aime pas qu’on le rappelle et qui ne s’offusquera pas que la fille s’assoie à la table de l’Elysée, pourvu que (et c’est l’essentiel) Jean-Luc Mélenchon (ou un des siens) reste à l’office avec un outil redoutable apte à séduire si le peuple le voyait.

    Outil d’autant plus redoutable que, même ceux qui le trouvent timoré, s’accordent à reconnaître qu’il n’y a rien d’autre.

    Vladimir MARCIAC

    Note (1) Les 150 premiers signataires, mensongèrement annoncés comme issus de la société civile, sont sortis du carnet d’adresses d’un vieux routier du journalisme. Les noms ne sont pas accompagnés, comme c’est pourtant l’usage, des âges et fonctions. On comprend pourquoi. Joffrin est loin d’y être le plus vieux. Aux côtés d’une belle brochette de sexa-septu-octogénaires, on repère un quasi-centenaire et une caste bling-bling (on entend le tintement des Rolex), des artistes, des journalistes, des universitaires, des industriels, des vieux socialos désétiquetés, ripolinés en blanche colombe, rien qui ressemble à un smicard dans ce cheval de Troie bancale et perclus dont seul les naïfs soutiendront qu’il n’est pas bâti pour le retour de François Hollande et l’élimination de Jean-Luc Mélenchon.

    La liste.
    Laurent Joffrin, Mara Goyet, Pap N’Diaye, Mazarine Pingeot, François Dubet, Géraldine Muhlmann, Pierre Lescure, Laure Adler, Michel Wievorka, Agnes Jaoui, Benjamin Biolay, Frédérique Bredin, Pascal Priou, Alain Touraine, Helene Cixous, Frédéric Worms, Ariane Mnouchkine, Benoît Thieulin, Noëlle Châtelet, Hervé Le Bras, Delphine Lalu, Denis Podalydes, Marie Masmonteil, Francois Morel, Dounia Bouzar, Jean-Michel Ribes, Juliette Gernez, Jean Baptiste de Foucauld, Geneviève Brisac, Serge Moati, Bethania Gaschet, Philippe Lemoine, Amandine Albizatti, Patrick Pelloux, Louison, Regis Wargnier, Julie Bertuccelli, Abraham Johnson, Sandrine Duchêne, William Bourdon, Nila Mitha, Jean Marie Delarue, Mireille Delmas Marty, Réginald Allouche, Marie-Laure Sauty de Chalon, Pierre Edouard Batard, Adrienne Brotons, Emmanuel Soulias, Florence Ginisty, Pierre Larrouy, Simon Ghraichy, Jean-Philippe Dérosier, Emmanuel Auger, Guy Claverie, Emmanuel Chansou, Vincent Bresson, Claude Breuillot, Claire Thuries, Mohamed Ghaouti, Jérome Gautié, François-Xavier Fauvelle, Patrice Bergougnoux, Rita Maalouf, Jean-Claude Guillebaud, Guillaume Hannezo, Didier Le Bret, Raphael Chenuil-Hazan, Geneviève Garrigos, Karim Ziabat, Alain Meunier, Alain Benrubi, Benedict Ferière, Bernadette Bung, Claude Sérillon, Jacques Mazeau, Edmond Mariette, Frédéric Scanvic, Laurent David Samama, Jean-Baptiste Soufron, Bernard Amsalem, Anna Medvecky, Jehane Bensedira, Jean-Louis Aupicon, Joel Deumier, Françoise Delcamp, Philippe Dorthe, Philippe Ledan, Claudine Ledoux, Bertil de Fos, Catherine Teitgen Colly, Jean Levain, Gerard Barras, Emmanuel Poilane, Wenceslas Baudrillart, François Dechy, Pascal Rambert, Pascal Tabanou, Christine Dementhon, Stéphan Bouges, David Latchimy, Karim Bouhassoun, Pascale Joannot, Bertrand Brassens, Jeanine Mossuz-Lavau, Christian Delage, Marie-Anne Cohendet, Céline Béraud, Judith Rainhorn, Michel Troper, Romain Huret, Jean Numa Ducange, Gabriel Galvez-Behar, Gilles Candar, Claude Roustan, Jean-Georges Thieblemont, Tanguy Tollet, Nicolas Flo, Said Lebdiri, Pierre-Samuel Guedj, Belinda Cannone, Yves Danbakli, Jean-Louis Fréchin, Jean-Pierre Havrin, François Auvigne, Gérard Welzer, Nicolas Sfez, Karine Riahli, Julien Brunet, Michel Reynaud, Jean-Philipe Daguerre, Gilles Boussion, Idir Serghine, Jean-Claude Bouchoux, Michel Picquemal, Pascal Brault, Louis Thomas, Tristan Klein, Veronique Champeil Desplat, Didier Rousseau, Jean-Michel Rollot, Rania Kissi, Sammy Hamideche, Hawa Fofana, Maria Carmela Mini, Michel Vinuesa, Rachid Bouhouch, Florian Lafarge, Maurice Ronai

    #laurent_joffrin #libération #élection #nouveau #PS #patrick_drahi #fn #rn #marine_le_pen #front_national #le_pen #jean_marie_le_pen #rassemblement_national

    • Puisqu’on parle de fumistes :
      Amende pour une marque australienne et ses vêtements « anti-virus »
      https://fr.fashionnetwork.com/news/Amende-pour-une-marque-australienne-et-ses-vetements-anti-virus-,
      (AFP) - Une célèbre marque australienne de vêtements de sport a écopé d’une amende pour avoir laissé entendre que ses leggings et ses hauts « anti-virus » étaient efficaces face à l’épidémie de coronavirus, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires australiennes.

      Lorna Jane, très populaire en Australie comme à l’étranger, va devoir s’acquitter d’une amende de près de 40.000 dollars australiens (24.000 euros), a précisé l’administration australienne des produits thérapeutiques dans un communiqué. « Ce type de publicité pourrait avoir des conséquences néfastes pour la communauté australienne, en créant un faux sentiment de sécurité et en incitant les gens à réduire leur vigilance en matière d’hygiène et de distanciation sociale », a de son côté dénoncé John Skerritt, secrétaire adjoint au ministère de la Santé.

Face aux critiques, l’entreprise, qui a depuis rebaptisé les vêtements en question « antibactériens » au lieu d’"anti-virus", a assuré n’avoir jamais eu l’intention de laisser entendre que ses produits avaient des vertus protectrices. Il s’agissait plutôt de dire qu’ils apportaient « une protection supplémentaire, à l’image d’un désinfectant pour les mains mais pour les vêtements que vous portez », a-t-elle expliqué dans un communiqué. « Nous n’essayons pas de tirer profit de quelque manière que ce soit de la peur suscitée par le coronavirus ».

      Fin avril, le célèbre chef cuisinier australien Pete Evans s’était vu infliger une sanction similaire pour avoir fait la promotion d’une machine qui pouvait, selon lui, permettre d’aider à traiter le coronavirus.

      #publicité #covid-19 #coronavirus #Australie

  • laurent joffrin, un homme neuf pour un nouveau parti
    https://www.legrandsoir.info/laurent-joffrin-un-homme-neuf-pour-un-nouveau-parti.html

    A 68 ans, Laurent Joffrin va fonder un parti politique. De gôche. Rien de commun donc avec le FN fondé par Jean-Marie Le Pen (épaulé par des Waffen SS) avec qui le jeune Joffrin (25 ans) passa des vacances non conflictuelles https://www.legrandsoir.info/laurent-joffrin-ou-le-mepris-de-ses-lecteurs.html (photo).

    Erreur de jeunesse ? En politique, les « erreurs » de ce type-là ne sont pas prescriptibles.

    De plus, son nouveau parti participera à l’émiettement des oppositions à Macron pour 2022. Marine Le Pen ne s’en plaindra pas.

    Théophraste R. Eventuellement Président de la future commission d’enquête sur l’origine des fonds du parti de Joffrin.

    PS. Le 3 mars 1957, une patrouille de parachutistes commandée par « un homme grand, fort et blond », fait irruption au domicile des Moulay, dans la Casbah d’Alger. Ahmed Moulay va être soumis à la « question » (gégène, supplice de l’eau) jusqu’à en mourir, sous les yeux de sa femme et de ses six enfants. Le tortionnaire en chef oublie son poignard (photo) https://www.legrandsoir.info/alors-laurent-joffrin-le-pen-ou-le-che.html où son nom est gravé : J.M LE PEN.

    #laurent_joffrin #france
     #fn #marine_le_pen #front_national #le_pen #jean_marie_le_pen #rassemblement_national

  • Pour Le Pen, le « nomade » se « moque de l’écologie car il n’a pas de terre » - Œil sur le front
    https://oeilsurlefront.liberation.fr/les-pouvoirs/2019/04/14/pour-le-pen-le-nomade-se-moque-de-l-ecologie-car-il-n-a-pa

    Rendez-vous important dans la campagne du RN (ex-FN) pour les élections européennes. Ce lundi, au Parlement de Strasbourg, où se tient la dernière session plénière de la législature en cours, Marine Le Pen présente le « manifeste » de son parti, ainsi que son programme pour les élections de mai. Ce dernier, qui insiste sur le « désastreux bilan de l’UE », a été écrit par Nicolas Bay, eurodéputé, vice-président du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) au Parlement européen. Quant au texte, il s’agit d’un document de 76 pages intitulé « Manifeste pour une nouvelle coopération : l’alliance européenne des nations », rédigé par l’intellectuel Hervé Juvin, nouvelle tête pensante de Marine Le Pen et inspirateur du projet frontiste depuis le départ de Florian Philippot. L’homme de 63 ans, à la crinière blanche et à l’idéologie « identitaire écolo », est un adepte de la théorie du « grand remplacement », du genre à écrire dans ses livres qu’il faut « défendre son biotope contre les espèces invasives ». Selon nos informations, le manifeste du RN appelle logiquement à l’émergence d’une « civilisation écologique européenne », à contre-courant d’une prétendue « idéologie du nomadisme », décrite comme une « arme de destruction contre l’Europe ».

    #enracinement #rassemblement_national #écologie #extrême-droite
    #le_pen #nomade #terre

  • « Le mouvement des “#gilets_jaunes” est avant tout une demande de revalorisation du #travail », Yann Le Lann, sociologue, propos recueillis par Sylvia Zappi
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/24/le-mouvement-des-gilets-jaunes-est-avant-tout-une-demande-de-revalorisation-

    Le sociologue Yann Le Lann (université de Lille) a coordonné une enquête d’un mois sur le mouvement de protestation. Il revient pour « Le Monde » sur les enseignements de l’étude.

    Yann Le Lann est maître de conférences en sociologie à l’université de Lille. Spécialiste du travail, il a coordonné l’#enquête du collectif Quantité critique, composé de chercheurs et de doctorants de Lille et de Sciences Po Paris, qui a analysé le mouvement des « gilets jaunes » durant un mois. Le sociologue estime que l’identité du mouvement est centrée sur la reconnaissance du travail.

    Quel est le profil des gilets jaunes que vous avez interrogé ?
    Ce qui resort de nos questionnaires recoupe les informations déjà publiées sur ce mouvement : ce sont les #classes_populaires, employés et ouvriers, qui sont présentes sur les barrages. On y retrouve aussi beaucoup de #femmes qui ont pris une place importante dans le mouvement, souvent en position pivot : c’est à elles qu’on fait confiance pour gérer des caisses de solidarité ou mener des actions. On trouve aussi une part importante de #retraités. Tous nos questionnaires montrent qu’on a affaire à des personnes aux revenus inférieurs à 1 600 euros mensuels, voire très souvent juste au niveau du SMIC.

    Ce mouvement est passé d’une revendication contre les taxes sur les carburants à une demande de hausse des salaires. Vous expliquez que c’est une bascule très signifiante. Pourquoi ?
    Parce que c’est important pour comprendre le décalage entre la première perception de cette mobilisation et sa réalité politique, ce qui a donné lieu à un malentendu sur ce mouvement. Les premiers temps, les chaînes d’information l’ont présenté comme l’expression d’un ras-le-bol des territoires périurbains braqués contre la taxe sur les carburants. Le mouvement a eu l’intelligence de subvertir cette audience pour déplacer la revendication vers des enjeux de #salaire et de #retraite qui sont devenus le cœur de leur plate-forme.
    A nos yeux, c’est donc la question de la reconnaissance du travail qui est en jeu. Ceux qui se mobilisent sont des salariés qui n’ont pas les moyens de se mettre en grève. Parce que leur budget est trop contraint ou parce qu’ils n’ont pas les ressources politiques autour d’eux pour porter une revendication salariale auprès de leur patron. Ou parce qu’ils ont déjà fait l’expérience d’une négociation salariale qui a échoué.

    Et pourtant, les « gilets jaunes » sont passés à une plate-forme revendicative beaucoup plus large…
    Oui, parce que l’écho médiatique leur a permis de se faire entendre sur d’autres enjeux. Mais la question centrale demeure celle du travail. Comme, pour eux, le canal classique de la revendication collective, organisée sur les lieux de travail, est bouché, ça a débordé ailleurs : ils ont en quelque sorte contourné cette impossibilité en s’organisant en dehors des heures de travail, sur des barrages et des places, en occupant l’espace public. Du coup, ce n’est pas le patron qui est interpellé mais l’#Etat, qui est jugé comme ayant une responsabilité en matière salariale et se retrouve à devoir gérer ces #revendications. C’est tout à fait nouveau et c’est un défi pour lui.

    N’est-ce pas une remise en cause des syndicats ?
    C’est un coup de semonce. Les « gilets jaunes » sont très loin des organisations syndicales. Ceux que nous avons interrogés portent un regard très varié sur leur action ; nous avons tenté de les répartir en trois groupes. Le premier, très largement majoritaire, regroupe tous ceux qui n’ont aucun contact avec les #syndicats. Cela concerne les nombreux salariés des petites et moyennes entreprises (PME) ou des très petites entreprises (TPE) dans lesquelles il n’y a pas de structuration de la négociation collective.
    Ensuite, il y a ceux qui ont été en contact avec des syndicats, ont tenté de négocier des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail, et n’ont pas obtenu gain de cause. Ils en ressentent une forme d’amertume. Le troisième profil, minoritaire, correspond à des personnes plus politisées qui veulent qu’il y ait convergence de luttes avec d’autres secteurs professionnels emmenés par les syndicats.

    Quel est le positionnement politique des « gilets jaunes » de votre échantillon ?
    On a trois blocs quasi égaux de 20 % entre les #abstentionnistes et #votes_blancs, les électeurs de Jean-Luc #Mélenchon et ceux de Marine #Le_Pen. On a vu se confirmer une polarité au sein du mouvement entre la gauche radicale et l’#extrême_droite, avec, au milieu, une zone grise difficile à cerner. Mais le sentiment que le gouvernement ne respecte plus la souveraineté populaire, qu’il est en rupture avec les intérêts du peuple, unifie ces trois pôles. D’une manière générale, nous avons perçu une défiance totale vis-à-vis de tous ceux qui ont été aux affaires depuis quarante ans.

    [comme souvent, ici "le travail" est un vocable qui unifie tout et exempte d’une analyse concrète de ses modalités, on remarquera que stage, chômage, en activité à temps réduit ou pas, AAH, etc ne sont pas cités parmi les variables prises en compte, ndc]

    Comment cela se traduit-il en matière de valeurs politiques ?
    Il y a indéniablement, parmi les « gilets jaunes », une part importante qui ressent une vraie crainte à l’égard de la crise migratoire et qui, lorsqu’on l’interroge sur l’#immigration, porte des idées xénophobes ou #racistes. Ainsi, 48 % des personnes que nous avons interrogées estiment qu’en matière d’emploi, « on devrait donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière ».
    Malgré cela, le mouvement s’est politisé sur des slogans qui empruntent aux valeurs de la gauche. Car les porte-parole des ronds-points ont privilégié les mots d’ordre qui permettaient de fédérer. Ce sont les revendications sur les salaires, les retraites, le référendum d’initiative citoyenne (RIC), qui se sont avérées les plus consensuelles et ont permis au mouvement de durer. Les « gilets jaunes » ont eu cette intelligence collective d’orienter leur parole publique vers le social et d’éviter de faire caractériser leur mobilisation comme un mouvement de « petits blancs » récupérable par l’extrême droite.

    Votre constat ne contredit-il pas les observations des chercheurs de Bordeaux dont « Le Monde » a publié les résultats ?
    Non, ils sont complémentaires. Il y a deux niveaux de pensée : les valeurs que l’on n’assume pas dans le face-à-face avec un enquêteur, et celles que l’on affirme seul en répondant à un questionnaire en ligne. Ces deux types d’enquête donnent des résultats souvent très différents.
    Nous avons mesuré qu’une partie des « gilets jaunes » est très sensible aux thèses présentant l’immigration comme un danger mais qu’ils ne les défendent pas à l’intérieur du mouvement. Les slogans xénophobes sont demeurés minoritaires. Ce sont la critique du gouvernement et la dénonciation d’une politique économique du pays qui ont soudé tout le monde.

    On a senti une lutte d’influence entre deux ailes du mouvement, les « mélenchonistes » et les sympathisants de Marine Le Pen. L’avez-vous perçue ?
    Cette opposition existe à l’évidence mais elle demeure difficile à capter parce qu’il y a très peu de militants organisés . Cela reste sourd, latent, entre des petits noyaux qui veulent que le mouvement s’organise autour des enjeux de démocratie et de justice sociale, et des tentatives de récupération de l’extrême droite sur les questions identitaires. Cette dernière a cependant échoué à l’intérieur du mouvement : j’ai le sentiment que le pôle abstentionniste des « gilets jaunes » n’est pas en train de basculer dans les bras de Marine Le Pen.

    Le fait que la revendication de hausse du #smic ait été autant centrale en est le signe. Tout comme la réaction massive contre les violences policières vécues sur les barrages et dans les manifestations du 1er décembre. Ce qui ne dit pas pour autant que le Rassemblement national ne puisse pas gagner, auprès d’une partie des Français, la bataille sur le sens du mouvement, alors qu’il n’est pas arrivé à imposer ses thèses à l’intérieur.

    #xénophobie #bataille_idéologique

  • Discussion sur twitter autour du fait que la #Oxford_Union ("students society") de l’#université de #Oxford ont invité #Steve_Bannon à donner une conférence...
    voici l’annonce :

    Voici une première réaction sur twitter :

    @OxfordUnion has invited Steve Bannon to speak this Friday-16th November. You guys can’t find anyone better than an anti Semitic, racist, domestic abuser to speak? Stop normalizing fascists @UniofOxford #Oxford

    Et la réponse de l’université de Oxford :

    Hi Samira, The Oxford Union is independent of the University of Oxford, and Oxford Brookes University, and as an organisation we have no power to regulate their activities.

    Et dans un deuxième tweet :

    While the University has no involvement, we appreciate opinions often differ on the speakers invited and would add that students can attend these talks to challenge speakers, rather than agree with them.

    https://twitter.com/UniofOxford/status/1062681958612897792

    Et la réaction de #Polly_Wilkins :

    This seems to be a theme whereby universities take no responsibility for the hate speech and normalisation of fascism resulting from the platforms given to racists, anti-Semites, and misogynists when these people are invited by students.

    If a university will not stand up against rising fascism then it suggests it has no interests in defending itself. There is no possibility for academic freedom under fascism.

    https://twitter.com/PollyWilkins/status/1062687717774028800
    #liberté_d'expression #fascisme #normalisation #banalisation #xénophobie #racisme #liberté_académique

  • La semaine où Macron dévisse : bain de boue pour tous 26 Février 2018 - Jean-Luc Mélenchon
    https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous

    Le coup monté du « service public » contre la « France Insoumise »
    C’est une des énigmes dont je n’ai pas la clef. Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ? Je veux dire jusqu’à ce niveau où des personnes qui se disent « journalistes » finissent par n’avoir aucune honte à tomber dans des méthodes dont ils savent qu’ils ne ressortiront pas eux-mêmes indemnes.


    Nous subissons un bashing quotidien depuis six mois pleins. Il y a toujours une histoire contre nous en cours. Et à côté de cela, il y a aussi plusieurs tweets par jour de plusieurs bonzes du journalisme plus ou moins en détresse de notoriété, les agents des communautés qui débitent leurs éléments de langage, l’extrême droite et ainsi de suite. Tant de monde se bouscule au portillon pour nous salir ! Sans compter les humiliations et les mépris dont nous accablent les chapelles de la toute « petite gôche ».

    De cela, voyons le bon côté. En six mois de bashing ininterrompu, j’ai beaucoup appris sur l’art de la guerre politique sous un déluge de cette nature. Et je ne suis pas seul. Nous sommes devenus plus forts, plus expérimentés. Nous maitrisons mieux les temps de réponse à une attaque. Nous parons mieux les coups notamment sur le plan psychologique. Encore que tout le monde n’y arrive pas aussi bien, c’est vrai. Nous avons appris comment porter plainte, demander beaucoup, jusque contre les tweets. Nous savons mieux ne pas répondre souvent, laisser filer et ne pas nous laisser submerger par la haine qui est toujours une victoire de l’ennemi. Nous nous améliorons : notre capacité à rejeter tout ce qui vient de la caste médiatique est plus profond et mur. Quand, le lendemain de l’émission ONPC avec Quatennens, « France info » ne « retient » que l’échange sur le Venezuelaaaaa, après avoir bien ri, on reconnait la main à l’œuvre. Dommage qu’on n’ait pas parlé du papier hygiénique dans ce pays. https://melenchon.fr/2017/12/04/enfin-un-vrai-debat-y-a-t-il-assez-de-pq-au-venezuela
    Tout cela ne nous fait donc pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de la lutte pour le pouvoir. Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de plumes et de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros les derniers ragots qui peuvent être dégainés. L’ampleur de la décomposition morale et professionnelle de ce milieu a même mis à notre disposition un large réseau d’informateurs dans la place. Car les mœurs délétères des principales salles de rédactions rendent aussi l’atmosphère irrespirable en interne. Tout le monde n’est pas prêt à tout. Ça balance grave, comme ils disent ! Surtout au « service public de l’information » considéré comme une « honte nationale » par le président de la République Macron.

    Si la motivation personnelle des gens qui acceptent une aussi basse besogne m’échappe, le sens de la manœuvre est lui bien clair. Tout cela n’arrive pas autrement que comme un épisode à l’intérieur d’une bataille globale. La semaine passée témoignait d’une situation particulière. Le pouvoir et ses soutiens médiatiques entraient en panique. L’indépassable roi du monde, le président de la République, pourtant encensé à longueur de journée, a sombré dans les sondages. Le plus bas niveau depuis le début de la cinquième République à époque comparable. La meute, avec ou sans coup de fil des chefs suprêmes, se mit en mouvement sur une ligne d’offensive à front de bœuf : « Notre premier de cordée va mal. Tapons sur les premiers de banc adverses » ! Le JDD, messe du dimanche du macronisme, décrit en toutes lettres la manœuvre contre la FI : « ils auraient pu avoir un boulevard mais ils ont échoué ». Et ce parce qu’ils ont butté sur un « nid de poule » : des soupçons de surfacturation lors de la dernière campagne présidentielle évoqués cette semaine sur « France Info ». Et voilà toute la manœuvre mise en mots.

    De son côté, l’opposition de droite et nous avons pris de plein fouet deux « révélations » qui étaient de purs montages. Des rentre-dedans qui, bien sûr, ont leur impact immédiat de salissure. Et de panique à bord. C’est incontestablement efficace sur la sphère la plus vulnérable de chaque camp, les esprits impressionnables, les moutons de Panurge que la peur du loup fait sauter dans le vide. Mais le fond est stupide. Car les esprits construits voient vite les ficelles et leur endurance au feu d’insultes s’accroît en même temps que la haine des manipulateurs médiatiques. Je tire beaucoup d’autres conclusions de cet épisode. Mais je viens d’abord sur le tableau d’ensemble.

    Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique. « L’affaire » est ridicule : trois phrases volées dans une conférence. Mais « l’affaire » a tenu cinq jours de médias. Sans aucun contenu, l’opération est destinée à empêcher la droite de se regrouper autour de son parti traditionnel au moment où l’opération « Macron chef de toutes les droites » a du plomb dans l’aile du fait des sondages. On sent que cette équipe Wauquiez n’est pas encore rodée. Elle a eu du mal à trouver la réplique aux seaux de boue. Mais elle a fini par trouver son registre. Et les rangs se sont reformés. La salve est de mauvaise qualité. Elle fonctionne donc comme un vaccin pour la nouvelle direction de la droite.

    Déjà, Wauquiez a appris l’essentiel : ne pas reculer. Et même prendre appui sur l’effet voulu par la pauvre cloche de journaliste à la manœuvre. En effet, la plupart d’entre eux ne connaissent de l’art du combat que les méthodes des coups tordus des salles de rédaction. Ils ne savent rien de la façon avec laquelle se construit l’opinion populaire qui nous intéresse. Leur culture de classe les handicape. Dans l’épisode des « écoutes aux portes », Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traitres. De son point de vue il s’est renforcé. Autant de tireurs dans le dos de moins pour le prochain épisode.

    Mais la leçon reste. Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement. La presse est ainsi la première ennemie de la liberté d’expression qui ne se confond pas avec la liberté de « tout répéter » ni avec le délire névrotique de la transparence absolue que réclament les médias (et qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes).

    Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

    Quant à nous, nous avons dû subir « l’affaire des comptes de campagne ». Un pur coup monté. En première ligne : France inter, France info et le « service enquête de radio France », nom pompeux pour une équipe de bras cassés, une sorte de CIA médiatique vouée à propager les dénonciations, même pas très anonyme dans notre cas et à organiser des « coups » déstabilisateurs. Selon des sources internes, le coup est parti d’une commande de la hiérarchie. Au demeurant, le service ne rend de compte qu’à ce niveau. Selon certaines sources que je veux protéger, en ce moment, les agents traitants du service vivent une certaine ambiance qui leur interdit de dire non.

    Au cas précis, la demande ne coûtait pas trop de travail. Il n’était pas question pour eux d’examiner les 52 cartons de factures que nous avons remis à la commission. Il s’agissait seulement de reprendre les notes données par le rapporteur démissionnaire de la commission. Aucune « enquête » ni « investigation » comme ces Rouletabille voudraient le faire croire. Juste du copié collé. Nous pouvons en parler en connaissance de cause. La veille, les « enquêteurs » nous avaient envoyé une liste de « questions » suivant la technique désormais rodée de ce genre d’offensive. Trois pages sur un mode d’insinuations infamantes, juste destinées à pouvoir écrire « n’a pas souhaité répondre » et pour se donner bonne conscience. Les trois pages de questions sont des copiés-collés du document du dénonciateur dont nous avons aussi possession.

    Donc, le 22 février au matin, l’info numéro un, l’ouverture du journal de « France Inter », le premier évènement dans le monde, c’étaient nos comptes de campagne présidentielle. Ce jour-là on aurait pu annoncer que la neutralité du net est finie aux USA à partir du lendemain. Ou la fin du procès en appel de Jérôme Cahuzac. Ou que le gouvernement supprime une prime d’activité pour les handicapés. Ou bien que l’on venait de trouver des traces d’OGM dans les aliments d’animaux d’élevage. Ou que le Sénat proposait un texte pour encadrer les écoles libres hors contrat. Et peut-être même qu’une manifestation monstre était en cours en Argentine contre le gouvernement libéral reçu il y a peu en grand pompe par Macron. Mais j’admets que ce n’était pas le moment pour France Inter d’apprendre à ses auditeurs que le magazine satirique allemand « Titanic » venait de révéler la veille que le grand journal « Bild » était pris la main dans le sac pour une affaire montée de toute pièce avec des faux. Contre un leadeur politique, Kevin Kuhnert, le leader de la jeunesse du SPD qui combat la formation de la grande coalition de Merkel et du PS allemand. Comment ! une affaire montée de toutes pièces par un grand média avec des faux ! Ce n’est pas en France qu’on verrait ça !

    Signez la pétition pour la création d’un Conseil de déontologie du journalisme.


    Je ne crois pas à la dignité personnelle des gens qui montent de telles opérations. Il ne sert donc à rien d’essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai longtemps cru et agi comme si on pouvait les convaincre d’une erreur de leur part. C’est absurde. Leur pouvoir est sans recours. C’est le dernier pouvoir absolu du pays, sans contrepoids ni contre-pouvoir. Il s’agit d’une pure caste hors des droits communs de la démocratie. Ce n’est pas pour rien qu’ils ne veulent pas d’un « conseil déontologique des médias » comme le propose ma pétition https://www.change.org/p/pour-la-cr%C3%A9ation-d-un-conseil-de-d%C3%A9ontologie-du-journalisme-en-fra ! Ils ne peuvent pas changer. Leur métier c’est d’empêcher les autres de penser et de les maintenir en rang dans le troupeau. Pour cela les milliardaires ont acheté presque tous les médias et le gouvernement donne chaque année des millions « d’aide à la presse ». Répondre, c’est d’ailleurs ce qu’ils espèrent parfois pour faire « vivre » leur angle d’attaque. Certains n’attendent que cela pour faire exister l’inexistant. Ainsi quand « France Inter » nous sollicite pour venir « répondre » sur « le plateau du 13 heures » à leur attaque du matin 8 heures ! Encore une grosse manipulation. Car c’était leur manière de « créer l’affaire », avec notre participation évidemment. De l’intérieur on nous prévint aussitôt. Personne n’est donc allé faire la chair à canon sur ce plateau.

    Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. À chaque attaque, sa réplique particulière. Beaucoup d’amis n’ont pas encore compris que nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le « parti médiatique ». Lui seul mène bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux. Ce ne sont pas les autres militants politiques, ceux des autres partis. Ils sont inexistants sur le terrain et restent à portée de polémique. Le parti médiatique, je l’ai dit, est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres « émetteurs » de pensée : parti, syndicat, autorité morale de quelque nature qu’elle soit. Tout est bon alors pour atteindre ce but. Tout. C’est un pur effet de système. Le moindre journal comporte au moins chaque jour une « révélation », incontrôlable, destinée à salir quelqu’un vivant ou mort. La méthode est ample. Pas un jour une information qui donne la pêche, rend confiant dans l’humanité, fait croire au futur. La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

    Au cas de cette histoire tordue de « compte de campagne » faisons pour nos lecteurs la contre-épreuve de notre démonstration. Car qui le voudrait pourrait se poser les questions qui sautent à l’œil. Puisque que nos comptes de campagne sont validés, où est le problème ? Les sommes non remboursées ne sont pas litigieuses. Nous avons tout déclaré, tout jusque dans les détails pour éviter d’être invalidés comme dans l’affaire Bygmalion et comme vient de l’être ce député du Tarn accusé d’avoir sous-évalué ses dépenses. Les non-remboursements sont de la libre appréciation de la commission. C’est même son second objet après la vérification de la régularité des comptes et de leur non dépassement du plafond.

    Mais si on s’interroge sur elles, pourquoi seulement les nôtres ? Si on parle des salaires et des contrats de nos employés dans la campagne, pourquoi jamais ceux des autres ? Pourquoi n’y en a-t-il pas une ligne nulle part ? Comment expliquer les écarts de coûts de campagne ? C’est-à-dire comment expliquer que neuf mois ou trois mois de campagne coûtent davantage que quinze mois ? S’il s’agissait d’informer sur les comptes de campagne, ces questions seraient traitées. Mais il ne s’agit pas d’information. Juste de bourrage de crâne et de dénigrements. Que les naïfs nous fassent l’amitié d’aller gémir plus loin et de ne pas nous retenir les bras pendant que nous rendons les coups.

    Jusqu’à ce que la poussière retombe
    Tout le champ des partis politiques est en ébullition. L’extrême droite voit ressurgir une nouvelle opération « Maréchal-Le Pen » et un pilonnage de presse déprimant qui atteint la chefferie suprême. La période du lepénisme médiatique a fait son temps semble-t-il. Madame Le Pen a joué son rôle dans la présidentielle pour permettre à quelqu’un qui a fait 23 % au premier tour (4 points de plus que nous seulement) d’être élu au second tour par 60 % des suffrages. De son côté, la droite n’a pas trouvé son centre de gravité. Wauquiez sait que le problème en France, c’est la grève civique du peuple : les gens ne vont pas voter, pensent que tout cela est une comédie et n’accordent aucune confiance à personne. C’est pour cela qu’il essaie de reprendre pied dans le peuple profond de droite acquis aujourd’hui au Front National. C’est une stratégie qui comporte un grand risque si elle n’aboutit pas.


    Car Macron est là comme candidat à être le chef raisonnable de toutes les droites raisonnables. Une sorte de Giscard mâtiné de Sarkozy… L’oligarchie le soutient fermement et ne veut pas d’autre champion. Le coup monté des « écoutes aux portes » à l’école de commerce de Lyon montre comment le parti médiatique, qui est dans la main des neufs milliardaires, est prêt à le hacher menu. Le discours de Wauquiez montre qu’il renonce aux secteurs « modérés » de la droite traditionnelle à cette étape. Il durcit son discours pour aspirer le vote Front National. Il ajoute donc au trouble et à l’instabilité. Résultat : les turbulences sont incroyables dans les familles de droite. Elles sont mises face à un choix qu’elles ne souhaitaient pas faire. Les divers secteurs de la droite sont déboussolés. Aucun dénominateur commun n’apparait. C’est pourquoi la « peur des extrêmes » est devenu l’argument de vote essentiel dans cette famille. C’est pauvre. Mais d’une certaine façon, cela nous sert. La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    Côté vieille gauche, l’ambiance est morose et les dynamiques de reconstruction inexistantes. Les socialistes vont avoir un congrès démoralisant. L’onde de choc de leur effondrement n’a pas fini de les dévaster. La configuration du choix de congrès est destructrice. L’immobilisme et la gestion patrimoniale des restes de l’appareil avec Faure, la connivence Macroniste avec Le Foll, le socialisme traditionnel d’avant Hollande avec Maurel, le candidat de la gauche du PS, contre lequel les trois autres sont prêts à tout pour l’empêcher de parvenir à la première place. Le Parti communiste est également en proie à un débat interne particulièrement vif. Nous n’avons donc aucun interlocuteur stable. Attendons qu’ils aient fait leurs choix. Tous.

    Car du côté de Benoît Hamon, le fil des sinuosités s’embrouille certains jours. Il offre son alliance de tous côtés. Mais en réalité il ne se cache pas de vouloir siphonner. Nous avons connu ça déjà dans l’élection présidentielle. Il a surtout posé un acte stupéfiant. En effet, il a tenu une réunion en Grèce avec Syriza où ils ont affirmé la « volonté d’en finir avec l’Europe de l’austérité ». Tout ça une semaine après un nouveau plan d’austérité et la limitation du droit de grève par Tsípras ! Après quoi il dit qu’il nous laisse la porte ouverte « si nous changeons de position sur l’Europe ». Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve !

    La consigne, c’est donc la patience. Et de ne nous mêler de rien. Une fois le paysage mieux dessiné, on avisera utilement. Jusque-là, tout ne peut être que vaine agitation.

    Le Mexique à l’horizon !
    En ligne, c’était lui : AMLO le Mexicain. Notre candidat à l’élection présidentielle qui va avoir lieu en juillet prochain au Mexique. Nous avons eu une bonne conversation. Une conversation pleine d’amitié car nous avons sympathisé ensemble à l’occasion de son passage à Paris. Il m’avait lui aussi appelé et soutenu moralement pendant notre campagne présidentielle. Il était si heureux de penser qu’on pouvait y arriver ici en France dans l’un des cœurs du capitalisme-monde. Son nom entier est Andres Manuel Lopez Obrador. D’où l’abréviation amicale « AMLO ». L’élection lui a déjà été volée deux fois. Actuellement, les narcotrafiquants et leurs marionnettistes nord-américains sont en embuscade.


    De fait la CIA est aux abois. La propagande du parti médiatique, les France Inter et compagnie locaux tournent sur les mêmes thèmes que partout ailleurs : l’agressivité du candidat, ses liens avec le Venezuela et Cuba. Il y a eu aussi la séquence sur « les moyens de sa campagne ». Du classique sans imagination. Ça ne fonctionne pas. Les gens sont blindés car c’était déjà le cas la dernière fois. Ils ont aussi beaucoup essayé de jeter le soupçon sur ses moyens et sa « fortune » personnelle comme ils l’ont fait contre Lula au Brésil. Bref tous les stéréotypes y sont passés. Une victoire de notre camp contre eux au Mexique mettrait fin à l’actuelle phase de la contre-offensive de l’oligarchie contre les nôtres sur le continent. La pression se relâcherait sur le Venezuela sans doute. En tous cas ce serait un formidable appel d’air pour beaucoup de secteurs en lutte politico-sociale dans la région.
    Donc, le 1er juillet prochain auront lieu les élections générales au Mexique. Le Mexique compte parmi les pays les plus inégalitaires du monde. La pauvreté y est immense et généralisée. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 63 millions de Mexicains. Dans le même temps, une poignée de milliardaires amasse toujours plus de richesse. En 2017, la fortune de Carlos Slim, le plus riche du Mexique, s’est accrue de 4,5 milliards de dollars soit l’équivalent du salaire annuel de 3,5 millions de mexicains.

    La situation de la masse des Mexicains ne cesse de se dégrader depuis que leurs dirigeants ont signé un accord de libre-échange avec États-Unis, l’ALENA. Le Mexique a été le cobaye du libre-échangisme nouvelle génération avec nivellement des normes en plus de l’abaissement des droits de douanes et tribunaux d’arbitrage pour les multinationales. L’agriculture subventionnée et industrielle des États-Unis a depuis détruit l’agriculture paysanne mexicaine. 5 millions d’emplois agricoles ont été perdus et 2 millions d’hectares sont laissés en jachère. Le Mexique, qui était autosuffisant pour son alimentation en 1994, dépend maintenant des États-Unis pour 40% de ses besoins. L’ouverture totale du pays au capital états-unien a essentiellement créé de la pauvreté et des vagues d’exil forcé aux États-Unis.

    Mais le voisin du Mexique refuse d’assumer une quelconque responsabilité pour la misère qu’il a lui-même créé. Déverser ses marchandises : oui. Accueillir les pauvres : pas question. Ils traitent donc la question des migrants mexicains de façon militaire. Le mur de Donald Trump n’est en réalité qu’une étape supplémentaire. Car en vérité il y a déjà un mur à la frontière. Plus de 1000 kilomètres de murs de bétons et de grillages disposés de manière discontinue le long d’une frontière qui en fait 3000.

    La proximité des États-Unis favorise au Mexique le développement des narcotrafics. Un mélange de traitement brutal du problème pour le gouvernement de de corruption font que cette situation a dégénéré pour devenir l’une des plus violente du monde. La fédération internationale des droits de l’Homme considère que le Mexique est « la pire situation du continent en matière de droits de l’Homme ». Depuis 2012, 100 000 personnes sont mortes dans la « guerre contre la drogue », 310 000 ont été déplacées et 31 000 ont disparu. 35 journalistes ont été assassinés et 426 agressés dont la moitié par des fonctionnaires de police. Vous n’en entendez jamais parler par les soi-disant défenseurs de la liberté de la presse au Venezuela du type de la dame Debray (la fille par le père). D’après le rapporteur spécial du haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, les militants des droits humains sont vus par le gouvernement comme des « ennemis de l’État ».

    Le gouvernement, c’est celui de Enrique Peña Nieto, du PRI, le parti qui a été pouvoir 76 années sur les 90 dernières. Ce parti est membre de l’internationale socialiste. Il est donc entièrement soumis au libéralisme. En 2013, Peña Nieto, a privatisé le secteur de l’énergie et notamment la compagnie nationale pétrolière. Celle-ci était sous contrôle de l’État depuis 1938. Cette privatisation appauvrit considérablement l’État mexicain. Un tiers du budget fédéral du Mexique était constitué des recettes apportées par l’entreprise publique. Elle ouvre par contre la voie aux compagnies privées polluantes américaines qui pourront désormais exploiter les réserves du sous-sol mexicain, y compris par fracture hydraulique.

    L’élection du 1er juillet 2018 vise notamment à élire le successeur de Peña Nieto. Les sondages donnent aujourd’hui une avance importante à notre candidat humaniste Andres Manuel Lopez Obrador. Dans son programme, il propose de durcir la lutte contre la corruption de « la mafia du pouvoir ». Pour le peuple, il propose l’augmentation du salaire minimum, des pensions des retraités, la gratuité de l’école et des soins.

    Sa campagne est pour l’instant marquée par l’enthousiasme populaire, les meetings dans les rues et sur les places et donc une avance dans les sondages. Les deux autres candidats principaux sont loin derrière lui, tellement leurs partis respectifs sont détestés au Mexique. Cependant, les précédentes élections présidentielles de 2006 et 2012 ont montré que l’oligarchie mexicaine n’hésitait pas à frauder pour empêcher l’arrivée d’AMLO au pouvoir. En 2006, selon l’université nationale autonome du Mexique « un million et demi de bulletins de vote sont apparus d’on ne sait où, ou bien se sont volatilisés ». Résultat : une avance de 0,3% pour le candidat de la droite. Candidat dont le beau-frère était propriétaire de la société qui gérait les listes et les données électorales. En 2012, AMLO arrive à nouveau en deuxième position, derrière Peña Nieto. Il a été établi que le parti au pouvoir avait massivement acheté des voix, notamment par l’entremise d’un syndicat des enseignants.

    Cette fois, les partisans d’AMLO s’organisent pour surveiller les urnes autant qu’ils le peuvent. S’ils parviennent à déjouer les plans contre eux et gagnent l’élection, ce sera un changement considérable pour le Mexique et toute l’Amérique latine. Pour la première fois, le pays frontalier des États-Unis serait dirigé par notre camp. Cela donnera un signal puissant à tous les nôtres dans tout le continent : la bataille n’est pas perdue, nous pouvons encore infliger des défaites à l’oligarchie et a sa patrie universelle, les États-Unis.

    Bure nous appelle : sortons du nucléaire
    Alors que le secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu, arrivait à Bure, le gouvernement procédait à une expulsion violente du bois Lejuc, de la maison de la résistance, hauts lieux de l’opposition à la construction de la poubelle nucléaire. Plus de 500 gendarmes mobiles ont été mobilisés à cette occasion. La coïncidence est-elle un coup monté pour pourrir le séjour du ministre ? Ou bien une démonstration de force voulue et orchestrée ? Car le cas n’est pas banal. En effet, des recours judiciaires sont en cours. Ils contestent précisément la légalité de l’occupation de la forêt par l’Andra et le début des travaux relatifs au projet d’enfouissement des déchets nucléaires ! La police avant les juges. Voilà la démonstration.


    Le libéralisme à la sauce d’Emmanuel Macron s’exerce contre nos libertés. Mais pourquoi faut-il que l’écologie du ministre Nicolas Hulot s’exerce contre les écologistes. Pourtant, il disait encore il y a peu « on ne peut pas imposer ces déchets comme ça à des populations locales (…) sans concertation, sans transparence ». En fait de transparence, Hulot n’a fait étudier aucune alternative, lui non plus. Comme autrefois à Notre-Dame-des-Landes. Et fait de concertation, il n’y aura eu qu’une répression de plus. Cela fait sans doute plaisir au ministre de l’Intérieur. Il s’aime dans le rôle de celui qui est fort avec les faibles. Mais au-delà de lui, c’est tout le gouvernement qui est engagé, bien sûr.

    Mathilde Panot a montré dans l’hémicycle une photo qui a beaucoup tourné sur les réseaux. On y voit Hulot avec une pancarte contre le site de Bure. Où est passé cet Hulot ? C’est la question que lui a posé la députée du Val-de-Marne le jour même à l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, sur le terrain, Caroline Fiat se joignait au rassemblement de tous ceux qui accouraient sur place. Les insoumis essaient d’être utiles au combat commun contre le nucléaire des nombreuses forces qui y sont attelées depuis des années. Car toute l’actualité montre que ce combat est celui de l’intérêt général.
    https://www.youtube.com/watch?v=wImnJAfFUEg

    Chaque semaine j’aborde ce sujet ici, depuis le lancement de la campagne des insoumis pour la sortie du nucléaire https://lafranceinsoumise.fr/nos-campagnes/campagne-sortie-nucleaire qui va culminer avec la votation citoyenne de la semaine du 11 au 18 mars. À présent, je veux revenir sur la question des coûts. Car elle a été pendant longtemps l’argument massue du lobby pro-nucléaire. À présent on l’entend beaucoup moins. Et pour cause.
    Le nucléaire nous coûte déjà cher. Il va nous coûter beaucoup plus cher dans les années à venir. Car durant les dernières décennies, les investissements nécessaires n’ont pas été réalisés. La propagande du lobby nucléaire aura coûté cher pour masquer les problèmes. Et l’omission du sujet par les usines à bourrer le crâne genre « le service public » de « l’information » montre ici sa nocivité. Le résultat de cette mauvaise gestion volontairement masquée par ces médias est que désormais, les pannes, les incidents se multiplient dans les centrales. 18 réacteurs ont dû être mis à l’arrêt il y a quelques mois. La production d’électricité en France a baissé en 2016 selon les chiffres publie le 15 février dernier. Une baisse due aux installations nucléaires. Il donc fallu importer de l’électricité ! Ce qui a provoqué une hausse du coût de l’électricité sur le marché européen et donc celui des importations.

    Les coûts de maintenance ont explosé : de 800 millions d’euros par an dans les années 2000, ils sont passés à plus de 4 milliards d’euros. Dans les années à venir, l’addition du nucléaire va s’alourdir. 17 réacteurs arrivent à la fin de la durée de vie prévue pour eux d’ici la fin de cette mandature. Ce sera ensuite le cas pour les trois quarts du parc d’ici 2027. Si le pays fait le choix de prolonger la dépendance au nucléaire, il faudra faire d’immense travaux dans ces centrales. Il y en a pour 100 milliards d’euros. Autant de ressources qui ne pourront pas être utiliser dans la nécessaire transition énergétique de notre pays. La France est le pays le plus nucléarisé du monde. C’est aussi le pays européen qui accuse le plus de retard par rapport aux objectifs de production en énergies renouvelables. Il n’y a toujours pas en France une seule éolienne en mer. Malgré nos 3000 km de côtes. Malgré les entreprises, les ouvriers, les techniciens qui savent le faire et que nous avons dans notre pays. L’obstination à continuer dans le sens du nucléaire nous lie les mains. Elle nous empêche d’engager la conversion écologique de notre production dans son ensemble.
    Dès lors, il faut lutter. Seule la bataille d’opinion, l’ancrage des arguments dans le débat public, l’éducation de masse peut contribuer à faire avancer l’idée que nous mettrons en œuvre le moment venu : sortir du nucléaire. C’est l’objectif de notre campagne sur le thème. C’est le sens de la votation citoyenne que nous engageons du 11 au 18 mars prochains. Aidez-nous à ouvrir et tenir des bureaux de vote partout dans le pays. https://lafranceinsoumise.fr/groupes-appui/les-evenements-locaux

    Détruire les services publics, c’est détruire l’État
    Jeudi 1er février, Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont annoncé les contours du plan du gouvernement pour la fonction publique. Pour l’occasion, tout le vocabulaire managérial du secteur privé était convoqué. Il s’agit de « moderniser et d’assouplir » la fonction publique. De la rendre « plus agile et plus véloce ». Les suppressions de postes prévues sont renommées « plan de départ volontaire ». Les annonces s’apparentent davantage à une entreprise de démantèlement de l’État.


    L’opération doit permettre d’appliquer le plan d’austérité de près de 80 milliards d’euros qu’Emmanuel Macron a promis à l’Union européenne. Le plus grand plan social du pays dans les prochaines années sera donc mis en place par le gouvernement lui-même. Il prévoit de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Pour légitimer cette saignée, le gouvernement et ses relais auront bien sûr recours à la fable selon laquelle la France regorgerait de fonctionnaires inutiles. Ce discours idéologique des libéraux est bien loin de la réalité. Un récent rapport de France Stratégie nous apprend que notre pays compte, proportionnellement à sa population, bien moins de fonctionnaires que le Canada, la Finlande, la Suède, le Danemark ou encore la Norvège. Le nombre d’emplois publics est par ailleurs en baisse depuis 15 ans.

    Ainsi, le nombre d’emplois publics dans l’éducation est passé de 30 pour 1000 habitants à 26 pour 1000 habitants. Avec les conséquences que l’on connait sur la dégradation de notre système scolaire. Dans la santé, le nombre de fonctionnaires stagne depuis 2000 alors que les besoins ont considérablement augmenté, notamment du fait du vieillissement de la population. Rajouter à cela de nouvelles réductions d’effectifs aggravera les dysfonctionnements des services publics. La qualité du service rendu baissera inévitablement, quel que soit le dévouement des agents. Ce qui servira de prétexte, le moment venu, pour privatiser.

    L’attaque contre les fonctionnaires et le service public ne s’arrête pas là. Elle comprend un volet de précarisation. Le gouvernement veut appliquer aux salariés des services publics les mêmes recettes qu’il a mis en œuvre pour les salariés du privé avec les ordonnances. Ainsi, il annonce un recours accru aux contractuels. Ce mot désigne les agents du service public qui ne sont pas des fonctionnaires titulaires mais embauchés avec des contrats précaires. Une précarité qui peut s’avérer extrême : dans la fonction publique, il est autorisé de renouveler des CDD pendant 6 ans. Le plan prévoit aussi de s’attaquer aux instances de représentation du personnel, sur le modèle de la destruction des CHSCT opérée par les ordonnances dans le privé. Deux mesures qui vont accroitre considérablement le mal-être au travail qui touche déjà la fonction publique comme l’ont montré les mobilisations dans les EPHAD et dans les prisons. Au moment même où ces annonces étaient faites, les députés de la majorité refusaient de discuter de la proposition de loi de la France insoumise pour reconnaitre les conséquences du burn-out comme maladies professionnelles.

    En vérité, pour une grande partie de la fonction publique, le mouvement de contractualisation – précarisation est déjà bien engagé. Un agent sur cinq est précaire dans les services publics. Dans la fonction publique territoriale, les contractuels représentent désormais une majorité des nouvelles embauches. Le gouvernement souhaite poursuivre et amplifier ce mouvement, notamment en l’ouvrant aux hauts-cadres de l’État, pour l’instant épargnés. Cela revient à dire qu’en lieu et place d’agents titulaires dédiés au service de l’État, le gouvernement veut privilégier pour diriger les administrations des gens qui seront de passage dans la fonction publique, entre deux postes à la tête d’entreprises du CAC40.

    On comprend mieux pourquoi, cet été, il refusait systématiquement nos amendements à la loi de moralisation pour interdire le pantouflage dans la haute fonction publique et prévenir les conflits d’intérêts. Il ne veut pas interdire ces pratiques mais les généraliser. Emmanuel Macron construit un État capté par la caste et tourné vers le service de ses intérêts. C’est dans ce sens qu’il faut également comprendre la loi sur le droit à l’erreur. Elle signifie concrètement moins de contrôles et de sanctions pour les entreprises frauduleuses. Par exemple, plus d’amendes pour celles qui ne respectent pas le droit du travail.
    Le statut de la fonction publique, dans le collimateur du gouvernement, n’est pas un cadeau fait aux fonctionnaires. Il existe pour garantir l’existence d’un corps dédié à l’intérêt général et protégé de l’influence des intérêts privés. C’est pourquoi nous opposons à l’entreprise de destruction du gouvernement la titularisation des précaires des fonctions publiques et la revalorisation des salaires, gelés depuis 2010. Nous proposons de durcir les règles pour les hauts-fonctionnaires contre les conflits d’intérêts, d’allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur. Nous sommes pour un État au service de l’intérêt général. La vraie réforme dont la fonction publique a besoin est celle qui la mettra à l’abri des puissances de l’argent qui veulent détourner ses missions à son profit.

    Tu fumes ?
    L’industrie du tabac est l’une des plus meurtrières du monde. Son commerce engendre de fortes dépendances et provoque 7 millions de décès prématurés par an. Le lobbying des multinationales du tabac est puissant. Nous en avons eu un nouvel exemple lors de l’élaboration par la Commission européenne d’une directive sur le sujet en 2014. L’épisode fut notamment marqué par la démission d’un commissaire européen qui était soupçonné d’avoir reçu des pots de vin.


    En décembre dernier, la Commission a présenté les actes d’application de cette directive. Sans surprises, ils sont extrêmement favorables aux cigarettiers. Notamment en ce qui concerne la lutte contre le marché noir des cigarettes. Ce n’est pas un petit sujet puisque ce marché noir pourrait représenter jusqu’à 10% du marché légal. Il sape les politiques de santé publique anti-tabac mises en place par les États. Il représente un manque à gagner fiscal pour les États de 10 milliards d’euros en Europe.

    Les cigarettiers sont reconnus par tout le monde comme étant des acteurs centraux de ce marché illégal. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés par la justice pour avoir organisé eux-mêmes le marché noir. Pourtant, la Commission européenne n’a rien trouvé de mieux que de confier une grande partie du processus de traçabilité et de suivi aux multinationales elles-mêmes. C’est eux qui sont responsables pour l’apposition des codes qui permettent le suivi sur les paquets. Puis, c’est encore à eux que la Commission européenne confie la gestion, et la transmission des données relatives à la production dans les usines. Les mêmes usines à partir desquelles est organisé le marché parallèle, avec la complicité des cigarettiers.

    Ces différents textes auraient dû passer inaperçus, sans vote. Il y aura finalement le vote du Parlement européen. C’est uniquement du fait du député insoumis Younous Omarjee. Parce qu’il l’a demandé. Il a, en effet, pris la tête de ceux qui, au niveau européen, refusent que les collusions entre la Commission et les fabricants de cigarettes ne mettent en péril les efforts de santé publique mis en œuvre par les États membres.

    Car la directive européenne, trop laxiste, pourrait compromettre l’application d’un protocole de l’Organisation Mondiale de la Santé signé par divers États et qui devrait entrer en vigueur d’ici cet été. Ce protocole pose le principe de l’exclusion des cigarettiers de la lutte contre le marché noir. Les parties prenantes reconnaissent « la diversité des stratégies et tactiques employées par l’industrie du tabac pour parvenir à s’ingérer dans l’élaboration et la mise en oeuvre des mesures de lutte antitabac » . 35 États, dont la France, ont déjà ratifié ce protocole. Il deviendra contraignant lorsque ce nombre montera à 40 États, ce qui devrait être le cas d’ici juillet. L’OMS s’inquiète que l’Union européenne fasse passer des textes contraires juste avant l’entrée en vigueur de son protocole. L’organisation voit donc d’un bon œil le renfort qu’apporte au sein des institutions européennes Younous Omarjee. L’eurodéputé insoumis et le directeur général de l’OMS ont d’ailleurs co-signé une tribune.

    Le mardi 20 février, Younous Omarjee s’est retrouvé seul contre tous à défendre son « objection », puisque c’est ainsi que s’appelle la procédure parlementaire qu’il a utilisée. Devant la Commission environnement du Parlement européen, presque tous les membres ont voté contre lui. Et donc, avec les empoisonneurs et leurs complices de la Commission.

    #journalistes #basse_besogne #gôche #haine #pouvoir #macron #sondages #JDD #wauquiez #France_Inter #Bild #caste #parti_médiatique #le_pen #benoît_hamon #Syriza #Tsípras #Mexique #stéréotypes #AMLO #Bure #nicolas_hulot #électricité #union_européenne #précarisation #pantouflage #tabac #marché_noir #parlement_européen #OMS #commission_européenne #média_bashing #Actualités_françaises #financement_de_campagnes #présidentielle_2017

    • Extraits de l’analyse

      Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

      La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

      La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    • « J’appelle Benoit Hamon à se retirer de la vie politique »
      https://www.lemediatv.fr/articles/j-appelle-monsieur-benoit-hamon-quitte-la-vie-politique

      Macron et le CAC40 peuvent compter sur les médias pour assommer la population et dénigrer La France Insoumise. Mais je m’aperçois que personne n’est meilleur que Hamon pour nuire à la gauche. BHL, Schneidermann, Pierre Laurent ou Plenel ne lui arrivent pas à la cheville.

      Ce matin le JDD publie « l’appel » de Benoît Hamon à la France insoumise qui devrait « mettre entre parenthèses sa stratégie solitaire ». Pourtant, une semaine plus tôt Hamon refusait de participer à la campagne pour la sortie du nucléaire, une campagne pensée pour l’unité d’action, sans logos ni code couleurs qui pourraient rappeler LFI. Son mouvement était sollicité depuis décembre pour participer à ce combat crucial. Sa porte-parole a tenté d’expliquer l’inexplicable dans une bouillie de langue de bois si chère au PS agonisant :

      « Lorsque la France insoumise nous a contacté, nous avons consulté les ONG avec qui nous avons l’habitude de travailler. Nous avons estimé que ces dernières menaient depuis longtemps un travail de long terme, et qu’il ne fallait pas les court-circuiter avec une votation citoyenne. C’est pourquoi nous n’avons pas rejoint le comité de pilotage. » La porte-parole précise la stratégie de Génération-s : « Nous sommes bien évidemment pour la sortie du nucléaire, mais nous pensons qu’il faut proposer un plan économique et social plus cohérent, au sein duquel le sujet trouverait sa place, de concert avec les ONG. Nous n’avons pas à nous substituer à elles. »

      Donc, un jour il refuse l’unité politique, une semaine plus tard il la réclame, dénigrant ceux là même qui la mettent en oeuvre. C’est de la bêtise ou de la malveillance ? En tous cas, c’est médiocre et mal intentionné :

      « Il y a unité syndicale, il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. C’est le service public : son avenir ou sa fin. J’appelle donc les dirigeants de La France insoumise à mettre entre parenthèses leur stratégie solitaire pour ajouter leur force à la mobilisation unitaire », souligne M. Hamon.

      Il se prend pour qui ? Si seulement il avait montré par le passé une capacité à rassembler et à construire une opposition. Mais non. Rien de rien. Que des moulinets et des invocations, des paroles, des gesticulations.
      N’était-il pas solitaire, lui plutôt, avec ses 6% du premier tour, quand il était insulté par ses anciens amis Valls et Hollande, mais justifiait son incapacité à quitter le PS uniquement par la nécessité de rembourser les dépenses électorales ? Dépenses qui ont atteint des montants astronomiques rapportées au nombre de voix et à la durée de la campagne. Dépenses que l’on va éplucher avec intérêt car il serait intéressant de comprendre comment il est possible de dépenser autant d’argent en si peu de temps, pour des meetings vides (des jauges grand maximum à 2000 personnes à Lille, souvent quelques centaines), une communication indigente, une absence de militants pour tracter ou « dépenser » des supports de campagne.

      Il va falloir commencer à s’intéresser sérieusement à un personnage d’une telle duplicité.

      Par exemple, de véritables tactiques d’apparatchik sont pratiquées par Hamon en Juillet 2016 pour laisser passer la loi travail : Il préférait une tribune dans la presse au dépôt d’une motion de censure !!! Lisez l’article, le rappel des faits est gratiné. Il montre que 7 mois avant sa candidature à l’élection présidentielle, Benoît Hamon n’est toujours pas de gauche et ne veut toujours rien tenter contres ses amis « progressistes » néolibéraux du PS. Cette phrase du journaliste résume bien la fermeté des convictions du personnage : « certains avaient évoqué l’hypothèse d’un raté calculé, et ce afin de ne pas se faire exclure du PS. Le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a lui toujours indiqué que le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement aurait pour conséquence l’exclusion du parti. »

      Lutter contre la loi travail semble ainsi bien difficile pour celui qui a intrigué en faveur de Valls quelques mois plus tôt. Et il est effectivement logique de penser qu’en aidant Valls à devenir premier ministre, en coulant Ayrault, Hamon savait qu’il aurait à couvrir des menées ultra libérales, voire les soutenir. On ne devient pas Ministre de l’Education pour quelques mois en soutenant un type comme Valls sans se compromettre avec quelques promesses de soutien le moment venu. Ce Rastignac du PS est finalement très simple à lire. Un Macron aux petits pieds.

      Le récit du complot dans la presse : « Benoît Hamon, alors ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, apporte la caution de l’aile gauche à la manigance qui aboutit le 30 mars 2014, soir de déroute pour le gouvernement aux élections municipales. Les maroquins tournent : Arnaud Montebourg voit ses prérogatives élargies à l’Économie, Benoît Hamon est promu à l’Éducation nationale. »

      « La caution de l’aile gauche »... Comme en 2012 contre Mélenchon. Hamon n’existe que par la capacité de nuisance qu’il construit patiemment et offre aux néolibéraux comme un rempart le moment venu. Il est ainsi le chien de garde de cette sociale démocratie à bout de souffle qui a élevé Macron en son sein. Toutes ses indignations sont feintes. A la fin il ne rallie jamais la gauche. Il lui demande de se rallier à lui. Incroyable vanité ! Et désespérante bêtise des quelques centaines de milliers de gens, souvent très diplômés, qui n’ont pas été assez rigoureux pour comprendre l’esbroufe.

      Pourtant le tombeur de Ayrault est-il un mystificateur si chevronné ?

      En juin 2017 il perd les élections législatives dans sa commune de Trappes sérieusement ébranlée par le communautarisme. Or à Trappes aux présidentielles, il avait fait 24,23 % quand Mélenchon faisait 32,62 % et Macron 17,65 %. On s’aperçoit que le peuple d’une banlieue en grande difficulté, qui l’a vu à l’oeuvre pendant 5 ans, comprend mieux la vacuité du personnage que les cadres supérieurs et les intellectuels des centre-villes qui pensent voter pour un défenseur du bien commun. Les citoyens savent qu’une caution, un rempart, un faux nez, ne peut rien changer à leur vie quand ils ont besoin que les politiques soient charpentés et déterminés pour affronter les multinationales de l’eau ou de l’électricité qui coupent les robinets….

      Cette duplicité est aussi révélée par le fait que sa femme n’est pas la simple citoyenne ayant droit à la confidentialité qu’il réclame pour elle en invoquant le féminisme :

      « Je trouve incroyable qu’en 2016, une femme puisse dire d’une autre qu’il faille qu’elle se cache derrière son compagnon, en l’occurrence moi, avait répliqué Benoît Hamon.
      J’ai une grande admiration pour ma femme. Elle souhaite rester discrète sur sa vie, on est au 21e siècle, on a deux carrières différentes et ce n’est pas parce que je fais de la politique que je dois l’imposer à ma femme et à mes filles ».

      Mystification à nouveau. Séchons vite les larmes des « progressistes » sociaux démocrates bouleversés par l’évocation de la femme et des enfants et intéressons les aux faits : sa femme est bel et bien une activiste politique, Gabrielle Guallar, qui a bataillé pour le compte de son employeur en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche, a défendu la casse sociale des lois Macron au sein même du sénat, le 10 mars 2015 devant une commission spéciale chargée d’examiner la loi Macron. Elle est lobbyiste pour Bernard Arnault. Ses activités professionnelles lui imposent d’aller contre les idées que son mari professe, voire d’intriguer comme le font les lobbyistes pour amender les propositions de loi, les rédiger carrément, obtenir des révisions en catimini au petit matin, inviter les plus récalcitrants en voyage ou les couvrir de cadeaux. C’est ce que font les lobbyistes comme elle. Lire l’article ici.

      On ne lui interdit pas de l’être d’ailleurs. A chacun son éthique et sa morale. Les lobbyistes sont l’ADN de l’Europe et ils ont pignon sur rue. Ils représentent même la quintessence de la réussite politique de notre temps : être capable d’influencer au point que les lois sont contournées, détournées, dévoyées, et de telle manière que le citoyen ne pourra jamais défendre l’intérêt publique. Oui Madame Hamon peut parfaitement passer ses journées professionnelles à pourrir la vie de Monsieur Hamon, soi-disant représentant du peuple de gauche. Mais on interdit à Monsieur Hamon de nous le cacher. Ainsi, quand il est devenu Ministre de l’éducation nationale, Monsieur Hamon n’a pas expliqué aux citoyens que le chef de Madame Hamon chez Arnault était aussi le Président du conseil d’administration du CNED, un organisme financé par… l’Education nationale. Même le Canard enchaîné s’en était offusqué.

      Beaucoup de cachotterie pour quelqu’un qui donne des leçons à la terre entière. Et pourtant, cela nous l’aurait presque rendu sympathique finalement, s’il avait eu ce petit sursaut d’exigence morale, et nous avait révélé qu’il vivait avec un ennemi politique direct, très haut placé et très actif. On aurait imaginer les empoignades idéologiques et les crêpages de chignon, la difficulté d’expliquer aux enfants que papa veut réformer l’Europe mais que maman ne veut pas… Mais je déraille. Voilà que je parle des enfants comme un vulgaire Hamon.

      Il aurait pu dire : "ok, elle est de droite, d’extrême centre, je suis de gauche, on vit comme cela, ça ne vous regarde pas ». Il aurait aussi pu dire : « son salaire extravagant (ce genre de poste est au-delà des 10 000 euros bruts mensuels) ne me pousse pas à mener la grande vie et notre appartement n’est pas (indirectement) payé par Bernard Arnault, car je mets un point d’honneur à dissocier ma vie privée de ma vie politique » .

      Mais au lieu de cela il la fait passer pour une oie blanche dont il se dit fier des diplômes (Collège d’Europe de Bruges, le ENA européen, particulièrement ultra libéral), en escamotant la réalité de ce qu’elle est : une activiste politique au service direct d’un des oligarques les plus voraces de la place. Il nous la fait passer pour une brave femme innocente et inoffensive qu’il conviendrait de protéger, et nous prend pour des abrutis. Récurrent chez ce monsieur. La duplicité comme art de vivre.

      Et les sujets d’étonnements ne s’arrêtent pas là.

      Dans le JDD ce jour, il rappelle qu’il ne « fait pas partie de ceux qui pensent que la reconquête des classes populaires passe par l’abandon de l’Europe » .
      « Nous sommes d’accord sur le constat. L’Union européenne est mal gouvernée. Mais nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l’union européenne. C’est une erreur majeure. »

      Or il s’allie avec Varoufakis qui a craqué lors du bras de fer avec l’Eurogroupe et contribué à plonger la Grèce dans le moyen âge social. L’histoire de Tsipras et Varoufakis est en train de s’écrire. Il est désormais clair qu’ils ont joué un rôle actif de défense du système ultra libéral imposé par l’Europe aux Etats. Et Hamon ne trouve rien de mieux que de s’allier à eux.
      Mais ce type n’a t’il aucune pudeur ? Est-il prêt à toutes les combines pour s’inventer une façade « progressiste » respectable ? Il fonctionne tout le temps sur des manoeuvres d’appareil, des alliances de circonstances, l’incapacité profonde à se forger une conviction. Tout pour la survie politique et le remplissage de l’égo. C’est ce qui le caractérise le mieux finalement : le tout à l’égo.

      Voici plus bas ce qui est disponible entre autres concernant Varoufakis et la Grèce (sur le site d’Olivier Berruyer les-crises.fr). C’est une longue analyse sérieuse et documentée qui montre que l’Europe actuelle ne se réformera pas. Elle se quittera. Les forces à l’oeuvre au sommet ne laisseront jamais le pouvoir leur échapper. La Grèce en a apporté la preuve. Les paradis fiscaux constitutifs de l’Europe actuelle en apportent une seconde preuve.

      Un passage de l’étude d’Eric Toussaint :

      Dès le mardi matin 24 février, les médias ont affirmé que le retard était la preuve que Varoufakis était incompétent. Varoufakis commente : « Une accusation à laquelle je ne pouvais pas répondre sans dire que j’avais secrètement négocié avec les créanciers avant de soumettre officiellement ma liste » (p. 286). Le pire était à venir : quelques heures plus tard, la presse grecque révélait le contenu du document envoyé par Varoufakis à l’Eurogroupe et annonçait que ce document avait été écrit par Declan Costello de la Commission européenne, ce qui était largement vrai. Comme le reconnaît Varoufakis : « Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai pris mon ordinateur portable, ouvert ma liste de réformes, cliqué sur « Dossier », puis sur « Propriétés », et j’ai vu qu’à côté d’« Auteur » apparaissait « Costello Declan (ECFIN) [Affaires économiques et financières] », et juste en dessous, après « Entreprise », deux mots couronnant mon humiliation : « Commission européenne » » (p. 287). [5
      Varoufakis poursuit son récit et dit que toute honte bue, il se rend à la réunion du Conseil des Ministres. Il affirme qu’après deux heures de discussion, il a obtenu le feu vert
      des ministres pour poursuivre les négociations sur la base du texte qu’il avait envoyé la veille à l’Eurogroupe. Varoufakis ne donne aucun détail sur la discussion qui a eu lieu lors de cette réunion ni sur les personnes qui étaient présentes.
      Heureusement, d’autres sources sont disponibles pour se faire une idée correcte des discussions qui ont eu lieu lors de ce Conseil des Ministres restreint. Voici un extrait d’un article rédigé par une journaliste bien informée du quotidien grec Kathimerini : « Dans les sommets gouvernementaux, les frictions internes se sont exprimées lors de la réunion du Conseil Gouvernemental d’hier, où le ministre de la Reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie, Panagiotis Lafazanis, a exprimé de fortes réserves à l’égard des engagements pris par le gouvernement avec une liste des réformes envoyées aux partenaires et a demandé des clarifications, principalement au sujet des privatisations, qui concernant son ministère, mais aussi en référence à l’engagement pris de poursuivre l’harmonisation du marché de l’électricité et du gaz naturel avec les normes du marché et la législation de l’UE. Mme Nadia Valavani [6] a soulevé la question de la mise en œuvre rapide du règlement des arriérés de dette. De la part d’autres ministres, cependant, on percevait des murmures de désapprobation quant au fait qu’ils n’avaient pas vu le texte dans sa forme finale avant qu’il ne soit envoyé. » [7]

      Et LFI ferait une erreur majeure en s’éloignant des liquidateurs de l’Eurogroupe ? Ceux qui ont traité le nouvel allié de Hamon d’une telle manière et qui ne sont pas élus ? Par quel miracle Hamon imagine-t’il les combattre quand le vote n’est même pas une solution ? On comprend pourquoi il ne dit jamais rien des moyens qu’il compte utiliser pour réformer en profondeur l’Europe actuelle de l’intérieur. Il ment par omission. Il n’a aucun plan.

      Hamon est un enfumeur professionnel qui surfe sur la peur des gens à remettre en question sérieusement le système de prédation dans lequel ils vivent depuis toujours. Il trouvera toujours des angles d’attaque destinés à leurrer ceux qui sont influencés par la propagande du "no alternative ». C’est son fond de commerce.

      On l’ a vu avec le revenu universel. La LFI se bat pour une reconstruction du travail et de l’emploi en luttant contre les multinationales (LVMH notamment !) qui ne paient pas d’impôts quasi légalement, qui poussent Valls (poussé par Hamon !) et Macron pour financer leur recherche ou leurs licenciements, qui tronquent leurs données concernant leurs empreintes environnementales, etc. Alors, au lieu de rejoindre LFI, Hamon doit inventer pour se différencier et appâter les naïfs qui n‘ont plus aucune culture politique, et surtout aucune velléité de creuser : il invente le miroir aux alouettes d’un revenu qui bénéficierait à toutes et à tous… Avec l’argent de qui ? En taxant les multinationales sans quitter l’Europe ? Par simple pouvoir de conviction verbal ? Tartuffe. Ici un article qui remet les pendules à l’heure sur cette énième esbrouffe :

      « Ainsi, la redistribution des richesses et la fin de l’exploitation ne passera pas par la proposition de revenu universel d’un Hamon, qui a fait ses bancs d’école au PS et au gouvernement. Il y a, sur ce terrain là, une bataille à mener. De plus, il serait pour le moins utopique de croire que les classes dominantes laisseraient tout à coup financer un revenu universel à la hauteur d’un niveau de vie décent, acceptant ainsi une redistribution des richesses à laquelle elles passent au contraire leur temps à s’opposer - en refusant d’interdire les licenciements, en faisant pression sur les salaires à la baisse, en détricotant la sécurité sociale et le droit du travail, en organisant le chômage. Ainsi, si l’on veut imaginer un véritable « revenu universel », cela passera d’abord par la lutte pour la baisse du temps de travail, via son partage entre toutes et tous. »

      Dans le registre de la vacuité des propositions, cette note de blog ici, avec ce passage :

      « On trouve des tas de choses séduisantes dans le programme de Hamon, comme mettre “une dose de proportionnelle” dans les élections législatives, reconnaître le vote blanc ou encore un “49.3 citoyen” qui permettrait à des gens d’avoir une incidence sur la proposition ou le vote d’une loi. Bref, ça ne mange pas de pain comme on dit. D’autres points consistent essentiellement à réparer les dégâts commis par le gouvernement dont Hamon fut un temps ministre : abroger la loi travail, par exemple, passe pour une mesure particulièrement “de gauche”, même si Hamon n’aurait pas eu besoin de le proposer s’il avait voté la motion de censure déposée par l’opposition au moment du passage en force de la loi. D’autres mesures sont carrément anecdotiques et ne parlent qu’aux cadres et professions intellectuelles qui, il est vrai, ont constitué la plus grande part des votants à la primaire de la “Belle Alliance populaire” qui n’avait de populaire que le nom. Par exemple, le droit à la déconnexion (pourtant déjà présent dans la loi Travail qu’il se propose d’abroger) qui ne concerne guère les employés et ouvriers, ou encore le revenu universel, qui comme son nom l’indique, est versé aux pauvres comme aux classes moyennes ou aux gens aisés. »

      Voilà, j’ai pris quatre heures à bosser sur le cas de ce sinistre personnage parce qu’il m’a mis en colère avec cette nouvelle démonstration de sa cuistrerie dans le JDD, et aussi parce que j’en suis arrivé à penser que c’était une erreur de l’ignorer. L’insignifiance intellectuelle et politique ne supprime pas le danger. Au contraire. La démagogie est la plus insidieuse des armes à combattre et Hamon est plus dangereux que la droite et le CAC40 réunis finalement.

      Il va falloir que nous soyons costauds en face de gens dénués de toute fierté. Il faudra éplucher leurs arguments et les dénoncer un à un, en leur opposant toujours notre programme politique.

      Mais le timing est bon. Il faut les démasquer maintenant et ne pas avoir à le faire 6 semaines avant le premier tour…

      Deeplo.

      http://www.lejdd.fr/politique/benoit-hamon-jappelle-la-france-insoumise-a-mettre-entre-parentheses-sa-strate

      http://revolutionpermanente.org/Benoit-Hamon-et-la-fausse-bonne-idee-du-revenu-universel

      https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/130217/hamon-est-il-vraiment-tres-gauche

  • Trois cadres du groupe #Lafarge sont mis en examen pour « financement du terrorisme »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/021217/trois-cadres-du-groupe-lafarge-sont-mis-en-examen-pour-financement-du-terr

    Un camion du groupe Lafarge, photographié en avril 2014, en région parisienne. © Reuters Deux anciens cadres de Lafarge et un responsable de la sécurité du groupe, par ailleurs ancien candidat du #Front_national, ont été mis en examen, vendredi 1er novembre, pour « financement du terrorisme » dans l’enquête sur ses liens avec l’État islamique. Le groupe français a maintenu en 2013 et 2014 ses activités en #Syrie dans une zone de conflit tenue par Daech.

    #International #France #campagne_présidentielle_2017 #élection_présidentielle_2017 #Emmanuel_Macron #Etat_islamique #Jalabiya #Jean-Claude_Veillard #Le_Pen #Marine_Le_Pen

  • La vie est trop courte pour s’épiler la chatte


    #poils #épilation

    Es-tu un·e fils/fille de pub ?


    #publicité

    Mon #corps, mon #genre, ta gueule

    L’#amour est une construction sociale

    Legalize trans


    #genre #transgenre

    Les tas d’urgence


    (#état_d'urgence)

    –-> Vu le 10.09.2017 sur ce qu’on appelle l’"autoroute des vélos" à #Grenoble (sur un petit morceau que j’emprunte tous les jours pour aller au bureau).
    #graffitis #art_de_rue #street-art

    cc @reka @clemencel

  • Why Migration Will Not Destroy the #Welfare_State

    As part of the series ‘The Cost of Fair Refugee Policies,’ Behzad Yaghmaian argues that economists’ warnings that migration will undermine European welfare states are based on the same mistaken assumptions common to the anti-immigrant movements roiling the continent.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2017/06/02/why-migration-will-not-destroy-the-welfare-state
    #économie #coûts #migrations #asile #réfugiés #préjugés #mythe #Etat_providence

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    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »... :

    https://seenthis.net/messages/971875

    • « Migrations internationales et solidarités locales »

      Interview à #Mouhoud autour de son #livre
      L’immigration en France


      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/limmigration-en-france-9782213704357

      3 idées :
      1. A l’échelle du monde, migration = relativement faible…

      Entre 1870 et 1910 : 6,5% de la population mondiale était migrante —> ça a été la grande période de la migration internationale
      Depuis 1960 : 2,5 à 3,5%.
      En termes absolus, par contre, les migrations ont augmenté durant les 20 dernières années, pour deux motifs :
      – Migrations humanitaires et migrations liées à des chocs (ex la chute du mur de Berlin) et à des conflits
      – Migrations familiales
      Très peu par contre pour des motifs de travail, car la migration de travail a été bloquée depuis les années 1970.
      Il y a donc eu un changement de la nature des flux migratoires

      2. Mythe : invasion du Sud au Nord

      Il y a 250 millions de migrants dans le monde.
      – 40-45% de migrations Sud  Sud (en très grande majorité, des migrations de conflit et de choc)
      – 40% de migrations Sud  Nord (surtout des migrations économiques et des liens coloniaux)
      – 20% de migrations Nord  Nord
      Pour ce qui est des réfugiés, 80% des flux sont Sud  Sud.

      Les migrations économiques traversent les frontières, les migrations humanitaires sont plutôt des migrations de voisinage.

      3. Plus un pays est pauvre, moins il envoie des ressortissants à l’étranger… plus le taux de qualification des (rares) personnes qui arrivent est élevé

      C’est une idée-reçue qu’on « reçoit la misère du monde ».

      1960-1974 : L’immigration a été importée par les entreprises (mines, industrie textile, bâtiment, automobile, etc.) Les recruteurs sélectionnaient des gens non pas car ils étaient qualifiés, mais justement parce qu’ils n’étaient pas qualifiés, mais pour leur force physique.
      Les frais pour partir étaient prise en charge par les pays d’accueil. Il y avait la libre circulation, pas de frein à l’immigration de travail.
      Les migrations étaient non-qualifiées et les personnes partaient des anciennes colonies vers les anciennes métropoles comme une sorte de continuité historique du lien économique de domination.

      A partir de 1974 : Avec la fermeture des frontières, le coût de mobilité (coût de transport, coût avant le départ et à l’arrivée) est devenu prohibitif. A partir du moment où vous agumentez les coûts de mobilité fortement, les pays pauvres vont présenter des taux d’expatriation (part des migrants par rapport à la population) très faible, et quand les pays deviennent à revenu intermédiaire, alors le taux d’expatriation augmente. Et quand les pays rattrapent les pays développés, le taux d’expatriation diminue.

      Donc il est faux de dire que les migrants viennent des pays pauvres, ils viennent surtout des pays à revenu intermédiaire.

      Décomposition du taux d’expatriation par niveau de qualification :
      Dans les pays du Sud les plus pauvres, le taux d’expatriation des qualifiés va avoisiner les 50-60%. Dans les pays à revenu intermédiaire des qualifiés est beaucoup plus faible, pour la Chine c’est 5-6%. C’est beaucoup en masse absolue, mais rapporté à la population chinoise de qualifiés c’est en dessous de 10%.

      Mythe « Les immigrés prennent le travail des autochtones »

      Premier consensus de la littérature économique : l’immigration a peu d’impact sur le marché du travail local des pays d’accueil.

      L’emploi ou le taux de chômage est déterminé par d’autres facteurs beaucoup plus importants : la démographie du pays, les jeunes en âge de travailler, la question de la qualification, de la formation, la question des demandes par les entreprises, etc.

      Deuxième consensus : Les migrations n’ont pas un impact négatif sur le travail ni sur le salaire des autochtones car leurs caractéristiques ne tons pas les mêmes que celles des autochtones, ils sont en complémentarité.
      Quand les migrants arrivent, ils vont occuper des tâches d’exécution, même pour les gens qualifiés. Ces tâches vont permettre aux autochtones de se replier sur des tâches mieux rémunérées. L’effet est donc légèrement positif : environ une augmentation de 5% des salaires des autochtones.

      Les mythes qui font dire le contraire…
      – L’approche néoclassique du marché du travail où l’on considère que quand il y a un afflux de population sur le marché du travail, l’offre de travail par les travailleurs excède la demande par les employés, et à ce moment le salaire baisse. Mais c’est sans compter l’existence de protection sur le marché du travail, l’existence des législations, du SMIC, etc. Dans un marché qui n’existe pas, si les travailleurs migrants et autochtones étaient strictement identiques entre eux, alors on pourrait avoir un effet de pression à la baisse des salaires, quand l’offre de travail excède la demande, mais c’est le marché du travail est un marché protégé et reglementé et donc quand les travailleurs arrivent, ils ne contribuent pas à la réduction du salaire car ils sont complémentaires aux autochtones. Par contre, les vagues d’immigration peuvent se concurrencer entre elles.
      – Deuxième thèse, celle résuscitée par les approches d’une soit-disant gauche, la notion de « armée industrielle de réserve » de Marx. Ces thèses de concurrence à la baisse des salaires ont été conçues dans un contexte historique où l’exode rural poussaient par millions les personnes dans les villes dû notamment au progrès technique dans l’agriculture qui a mis au chômage des millions d’ouvriers agricoles ou de paysans. Là : pas de protection du marché du travail, des salaires journaliers, et effectivement la main-d’œuvre était comme une marchandise, et on pouvait mettre en concurrence entre eux les travailleurs. Cette thèse n’est pas confirmée par les faits aujourd’hui. Ce n’est pas l’immigration qui est à l’origine des baisses des salaires, c’est la déprotection des marchés du travail.

      Autre mythe : les migrations pèsent sur les budgets publics et sociaux

      Préalable : Les migrants sont sous-représentés dans les âges qui consomment et ne travaillent pas, et sur-représentés dans les âges en âge de travailler (72% des migrants sont en âge de travailler au niveau mondial, contre 56% poru la population non-migrante).

      Et ces personnes contribuent plus qu’ils ne reçoivent. Et puisqu’il y a moins d’enfants et de vieux, l’effet global eset positif de 5 à 10 milliards selon les années, mais qui peut être légèrement négatif dans les périodes de crise.

      Les migrants subissent un peu plus les effets de la crise que les non-migrants.

      Et les migrants contribuent à accroître la taille du gâteau, en contribuant au marché des biens.

      Les réfugiés qui arrivent coûtent davantage dans un premier temps, car ils n’ont pas le droit de travailler quand ils sont demandeurs d’asile… Pour cela, la politique d’accueil est fondamentale, notamment en augmentant leur niveau de formation, les compétences linguistiques (car généralement ils sont qualifiés, mais ils ne parlent pas la langue). Raccourcir les délais pour obtenir le statut de réfugié permet aussi aux réfugiés de rentrer vite sur le marché du travail. A ce moment-là, l’effet positif va l’emporter sur le coût transitionnel que les pays d’accueil doivent payer au départ.
      La migration économique, par contre, n’a pas de coût, car les migrants arrivent pour travailler et ils rentrent d’emblée sur le marché du travail.

      Alternatives/propositions

      Les propositions doivent être plus efficaces tout en respectant la règle de l’équité.

      Si vous mettez des migrants dans des situations de précarité juridique, avec des multiplications de statuts, vous les mettez dans des situations de précarité qui ne leur fait pas prendre des risques pour investir, pour se projeter dans l’avenir. Vous les mettez dans une situation où leur efficacité est moindre. Il y a un gain à la stabilité juridique, il y a un gain à l’application des droits, car sinon les gens sont mis dans des situations de précarité, voire de clandestinité forcée.

      La dureté de la politique, n’est pas une dureté, c’est simplement une trappe à la clandestinité.

      La première chose à faire c’est donc d’appliquer les droits et aller loin dans la reconnaissance de statuts à long terme, une fois qu’on a été sélectionné.

      Il n’y a pas de gain dans la politique de précarité des migrants, il y a des gains dans un politique d’accueil et de reconnaissance et amélioration des statuts.

      Le droit de vote des étrangers est quelque chose qui solidifie une communauté à la communauté d’accueil, donc ça a des effets favorables.

      Et il faut créer des autorités indépendantes, composées d’experts et de partenaires sociaux qui publieraient des rapports et qui seraient des organes de recours.

      http://www.radiocampusamiens.fr/migrations-internationales-et-solidarites-locales-leco-locale-27-o

    • #Olivier_Besancenot : « Gauche et migrants, parlons clairement ! »

      "Dans le capitalisme mondialisé, la règle d’or de l’économie de marché n’a pas changé : c’est encore le capital, et non l’immigration – même « instrumentalisée » –, qui fait pression sur les salaires des travailleurs français ou étrangers."

      https://www.nouvelobs.com/des-idees-et-des-actes/20181012.OBS3851/olivier-besancenot-gauche-et-migrants-parlons-clairement.html

    • Penser l’immigration : #Olivier_Besancenot et #Danièle_Obono

      Pourquoi cette rencontre ? Parce que trois tweets. Le premier, signé Jean-Luc Mélenchon : « Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux1 ! » Le second, quatre jours plus tard, en réponse au précédent et signé Olivier Besancenot : « Ce ne sont pas les immigrés qui font pression sur les salaires, mais le taux de profit que les capitalistes extirpent du travail des salariés, français ou immigrés, en France comme dans le monde entier. » Le troisième, enfin, signé Danièle Obono et invitant vivement Besancenot à relire le livre I du Capital de Marx et à s’unir contre Macron. Puisqu’il n’est d’échange que de vive voix et de débat qu’au prix du refus du « pour ou contre », nous avons convié l’ancien candidat NPA à la présidentielle, postier et auteur de 10 ouvrages, ainsi que la députée France insoumise, ancienne bibliothécaire et préfacière d’un recueil de Trotsky, à s’entretenir — loin des réductions médiatiques — sur la question migratoire. Comment penser l’immigration à l’heure de la poussée nationaliste aux quatre coins du globe ?


      https://www.revue-ballast.fr/penser-limmigration-olivier-besancenot-et-daniele-obono

    • « Migrants contre retraités » : le théâtre des intox de Marine Le Pen et ses cadres

      Au Rassemblement national, on multiplie les déclarations mensongères sur les supposés privilèges des migrants, dans une stratégie qui semble délibérée.

      Tactique délibérée d’intox ou tentative obstinée de rattraper une bourde ? Marine Le Pen et les cadres du Rassemblement national (RN) martèlent depuis des jours, contre toute évidence, qu’un migrant peut toucher davantage de prestations de l’Etat qu’un retraité modeste français.

      Peu leur importe que leurs affirmations soient systématiquement démenties : ils maintiennent leur constat avec aplomb, quitte à remanier discrètement leur argumentaire au fil de l’eau. Une stratégie déjà éprouvée à plusieurs reprises, qui leur permet d’imposer un thème dans le débat public sur la base d’une déclaration outrancière. Retour en quatre actes sur un cas d’école.
      Acte I : la comparaison douteuse de Marine Le Pen

      Pour Marine Le Pen, la séquence « migrants contre retraités » commence le 24 février, dans le Nord. Dans son discours de lancement de la campagne pour les européennes, la présidente du RN feint de s’étonner qu’un « migrant fraîchement débarqué puisse toucher davantage qu’un retraité modeste qui a travaillé et cotisé toute sa vie ».

      Il faut peu de temps pour que de nombreux médias montrent, chiffres à l’appui, que c’est faux. Les propos de l’ancienne candidate à la présidentielle posent deux problèmes principaux :

      d’abord, les droits d’une personne étrangère qui arrive en France sont beaucoup plus restreints qu’elle ne le prétend. Il existe bien des aides, mais celles-ci sont versées à certains publics et sous conditions ;

      surtout, elles sont loin de rivaliser avec le minimum social garanti aux plus de 65 ans en France : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, l’ex-minimum vieillesse), qui s’élève à 868 euros par mois pour une personne seule.

      Acte II : des justifications bancales

      Mais il en faut plus pour déstabiliser Mme Le Pen, qui persiste et signe dans un droit de réponse publié sur son blog le 26 février. Bien qu’elle y affirme maintenir sa déclaration, elle y opère, en réalité, un premier glissement sémantique : il n’est plus vraiment question d’évoquer l’ensemble des immigrés (256 000 titres de séjour délivrés par an), mais les seuls demandeurs d’asile qui réclament le statut de réfugié (113 000 dossiers).

      Marine Le Pen se focalise sur cette catégorie, probablement parce qu’elle est la plus accompagnée. Les aspirants réfugiés bénéficient, en effet, d’une aide spécifique, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), pour compenser leur interdiction de travailler pendant le traitement de leur demande.

      Sauf que cela ne suffit toujours pas : l’ADA ne représente que 204 euros par mois, bien loin du minimum garanti aux retraités par l’ASPA. Alors, la dirigeante politique y ajoute d’autres avantages accordés aux demandeurs d’asile en matière de logement, de santé ou de transports dans certaines collectivités.

      Et elle compare désormais leur sort à une population bien spécifique de retraités français : des personnes assez modestes, selon elle, pour toucher l’ASPA, mais pas assez pour recevoir d’autres aides. Un raisonnement tiré par les cheveux, puisqu’il occulte que la grande majorité de ces retraités ont droit à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aux aides au logement (et que tous ont le droit à la protection universelle maladie).

      Acte III : des tracts truffés d’erreurs

      Face à une nouvelle salve de rectificatifs, le Rassemblement national ne désarme pas. Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement, reprend l’argumentaire de sa présidente dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux le 28 février. On y trouve, cette fois, un tableau comparatif censé démontrer une fois pour toutes l’affirmation de Mme Le Pen, calculs à l’appui :

      Le problème, c’est que le raisonnement est une nouvelle fois entaché d’erreurs. Ainsi, le titre du tract prétend toujours évoquer la situation d’un « migrant fraîchement débarqué », mais c’est une nouvelle fois des seuls demandeurs d’asile dont il est question. Le document souffre aussi de grossières erreurs et omissions, par exemple, le fait qu’un retraité très modeste peut prétendre à l’aide personnalisée au logement (APL). Sébastien Chenu finira d’ailleurs par supprimer son tweet, avant de publier une deuxième version du tract :

      Ce document est, cependant, tout aussi mensonger. Il prend, en effet, l’exemple fictif d’une « retraitée française qui paye ses impôts, son logement et sa santé » et ne toucherait que le minimum vieillesse : 868 euros par mois.

      Le problème, c’est qu’une personne seule dans cette situation pourrait tout à fait prétendre à l’accès aux soins gratuits – ses revenus sont inférieurs au plafond pour prétendre à la CMU-C. Par ailleurs, si elle est locataire, elle pourrait selon toute vraisemblance être éligible à l’APL, à hauteur d’environ 250 euros par mois selon les cas. Enfin, elle ne paierait ni taxe d’habitation ni impôt sur le revenu, du fait de ses faibles revenus.

      Malgré cela, le tract en question est allègrement relayé par les cadres du RN dans les jours qui suivent.
      Acte IV : la méthode Coué

      Jordan Bardella, le chef de file du RN pour les élections européennes, est pourtant contraint de changer une nouvelle fois de braquet le 4 mars. Confronté sur le plateau de France 2 au caractère mensonger de ses chiffres, M. Bardella ne pointe plus du doigt les demandeurs d’asile (qui résident sur le territoire de façon régulière), mais les « clandestins ».

      Mais là encore, la machine à intox fonctionne à plein : M. Bardella affirme que ces clandestins seraient « hébergés gratuitement » à leur arrivée en France (c’est faux), et qu’ils bénéficient de soins gratuits (c’est vrai, avec l’aide médicale d’Etat), contrairement aux retraités français (c’est faux, ces derniers bénéficient de la protection universelle maladie, voire d’une couverture complémentaire). Les « clandestins », c’est-à-dire les personnes qui résident en France de manière irrégulière, ne sont pas éligibles aux minima sociaux.

      « Nous maintenons cette affirmation (…) et nous continuerons de le dire, car c’est la vérité, je crois », conclut, malgré tout, M. Bardella.

      En définitive, les cadres du Rassemblement national ne sont pas parvenus à démontrer l’affirmation initiale de Marine Le Pen. Contrairement à ce qu’elle laissait entendre, les aides sociales sont réservées à certaines catégories de migrants, sous conditions. Et surtout, les retraités les plus défavorisés ne sont pas moins bien protégés par l’Etat français que les ressortissants étrangers.

      Ces précisions ne sont pas accessoires car elles touchent au cœur des sujets abordés. Lorsqu’elle cible les supposés « privilèges » accordés aux migrants, Mme Le Pen refuse, en réalité, de nommer la réelle cible de ses propos : les demandeurs d’asile.
      Une stratégie bien rodée

      Marine Le Pen a déjà utilisé les mêmes recettes par le passé pour imposer ses thèmes dans le débat politique en lançant des intox grossières avant de remanier son propos. Elle a ainsi accusé en janvier Emmanuel Macron de vouloir céder à l’Allemagne le siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en signant le traité d’Aix-la-Chapelle. La présidente du RN a depuis répété ce mensonge malgré les démentis publiés dans la presse, tout en réorientant sa critique sur un sujet bien plus large : la coordination des politiques étrangère et militaire de Paris et de Berlin.

      En décembre, la présidente du RN avait aussi proposé d’expulser tous les « fichés S » étrangers. Face aux critiques sur une mesure inapplicable, elle avait répondu sur Twitter qu’il était possible d’expulser « des étrangers radicalisés qui représentent un danger ». Ce qui est, cette fois, tout à fait faisable, mais est déjà pratiqué dans les faits, et très éloigné de sa proposition d’origine.

      Le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle 2017 qui opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron avait bien illustré cette stratégie du mensonge. A l’époque, l’équipe des Décodeurs du Monde avait relevé pas moins de dix-neuf intox relayées par la candidate face à son concurrent. Une enquête de BuzzFeed News a montré par la suite qu’il s’agissait d’une tactique délibérée. Le sondeur Damien Philippot avait conseillé à Mme Le Pen dans une note de « dégrader l’image de Macron, quitte à perdre en crédibilité ».

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/05/migrants-contre-retraites-le-theatre-des-intox-du-rassemblement-national_543
      #retraités #Le_Pen #FN #Marine_Le_Pen #mensonges

    • Non, l’immigration ne plombe pas les finances de la #Belgique

      Il s’agit d’une petite musique récurrente. L’immigration met en péril l’#État_providence. L’afflux de réfugiés met à mal notre sécurité sociale. Dans la dernière ligne droite de cette campagne, L’Echo a confronté ces affirmations à la réalité des faits. Les études ne manquent pas. Et tirent toutes dans la même direction.

      C’est l’un des chevaux de bataille de Bart De Wever. Que le président des nationalistes flamands lâche à longueur d’interview. On ramasse l’idée : il faut choisir entre des frontières ouvertes et un État providence. Autrement dit, l’immigration met en péril finances et fondements de la sécurité sociale. Cela ressemble à du bon sens ? Méfiance. Parce que ce qui revêt les atours de la vérité n’est pas toujours vrai.

      L’immigration plombe-t-elle les finances de la Belgique ? L’avantage, c’est que de nombreuses études ont déjà tenté d’approcher la réponse à cette question. Avant d’en faire le tour, un petit préambule. Ces études ne sont pas prédictives et ne tentent pas d’esquisser le futur ; elles se basent sur les expériences du passé afin d’en tirer des enseignements.

      Par ailleurs, l’approche est purement économique, se focalisant sur les finances publiques et l’emploi. D’autres considérations peuvent bien sûr entrer en ligne de compte. Potentiellement négatives, liées « au capital social, la confiance ou la solidarité entre les citoyens », illustre Frédéric Docquier. Ou positives, qu’il s’agisse d’innovation ou de « diversité des biens consommables ». Autant d’aspects qui font « l’objet d’analyses beaucoup moins consensuelles », écrivait, fin 2015, ce chercheur au FNRS et professeur à l’UCLouvain, dans la revue « Regards économiques ». Quelque part, la bonne nouvelle est là : sur l’impact économique, consensus il y a. Allons-y donc.

      Asile

      L’immigration fait parler d’elle depuis des lustres. Mais ce qui a ravivé le débat, c’est la « crise de l’asile » qui a chauffé les esprits européens, essentiellement en 2015 et 2016. À ce stade, une définition s’impose. Il faut distinguer « migrations volontaires et forcées », insistent Jean-Michel Lafleur et Abdeslam Marfouk dans leur ouvrage « Pourquoi l’immigration ? » (téléchargeable gratuitement sur le site de l’ULiège), paru fin 2017. « Les demandeurs d’asile sont ceux qui traversent une frontière internationale afin de demander la protection selon les termes de la Convention de Genève de 1951 ». Qui oblige les États, foi de son article premier, à protéger toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». Un demandeur d’asile n’est donc pas un migrant économique.
      Une crise ?

      Les chiffres le montrent : essentiellement en 2015 et 2016, l’Europe a enregistré un pic de demandes d’asile (voir notre infographie ci-contre). Qui a, dans une certaine mesure, percolé jusqu’en Belgique. Un afflux certes vigoureux, mais pas plus massif que ce que l’Europe, et la Belgique, ont déjà connu par le passé, rappelle la Banque nationale en 2016, dans une étude portant sur les conséquences économiques de l’afflux de réfugiés en Belgique. « Trois grandes vagues d’immigration dues aux réfugiés ont déjà été observées. »

      1993 : chute du mur de Berlin et Bosnie ;
      2000 : Kosovo et campagne de régularisation ;
      2011 : campagne de régularisation.

      Autrement dit, on ne navigue pas en eaux inconnues. Ni en plein tsunami.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      « La question ne se pose pas en termes de finances publiques !, soupire Abdeslam Marfouk, chargé de recherche à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps) et maître de conférence à l’ULiège. L’accueil des demandeurs d’asile constitue un devoir moral et une obligation juridique. L’intérêt économique ne peut être pris en compte. Sinon quoi ? On sélectionne en fonction du profil socioéconomique ? En accordant notre protection uniquement aux plus jeunes ? En laissant de côté les vieux ou ceux qui ont perdu un membre ? »

      Mais pour qui entend tout de même parler de coûts, la démarche est aisée. « L’essentiel, c’est le budget alloué à Fedasil », l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Qui perçoit une dotation qui a, au cours de la dernière décennie, évolué entre 261,8 et 579,1 millions d’euros, comme le retrace notre infographie. Le FMI ne dit pas autre chose, lui qui estime que le coût de l’accueil a oscillé entre 0,07% et 0,11% du PIB entre 2014 et 2016.

      Une facture qui doit être relativisée, pointe le tandem Lafleur-Marfouk. Pour une série de raisons. Même en 2016, alors que la dotation de Fedasil a presque doublé pour atteindre 579,1 millions, ce montant ne représente jamais que 0,26% des dépenses des administrations publiques belges. Une paille plutôt qu’une poutre, qui est par ailleurs en grande partie réinjectée dans l’économie belge, « dans la mesure où ce budget couvre essentiellement les salaires du personnel, ainsi que les dépenses en biens ou services ». Et puis, roublarde, la Belgique a décidé de comptabiliser les dépenses liées à l’accueil des demandeurs d’asile en tant qu’aide publique au développement. « Faisant d’elle-même le principal bénéficiaire de son aide », sourit Abdeslam Marfouk.

      Et sur le marché du travail ?

      Afin d’approcher l’impact économique de l’afflux de réfugiés, la BNB a simulé, en 2016, un « choc d’offre de travail » – celui provoqué par la population réfugiée âgée de 15 à 64 ans. Parce que, oui, une étude menée par l’ULB et la KUL montre que, quatre ans après l’obtention du statut de réfugié, les anciens demandeurs d’asile affichent le même taux d’emploi que les natifs partageant de semblables caractéristiques individuelles. Un choc d’emploi donc. Qui, s’il creuse un fifrelin le déficit sur le très court terme, s’avère plutôt indolore, voire très légèrement positif sur le moyen terme pour l’économie belge. Rien de très surprenant, au final. « L’observation des chocs passés ne révèle pas d’effet perceptible sur notre économie », remarque-t-on du côté de l’UCLouvain.
      Immigration

      Voilà pour la « crise » récente, qui a donc toutes les chances de s’avérer économiquement indolore. Dans la foulée, posons la même question pour l’immigration dans son ensemble – certains partis ne se gênant pas pour le faire, autant frotter leurs affirmations à la réalité.

      Selon la définition des Nations Unies, « est immigrée toute personne qui vit dans un pays dans lequel elle n’est pas née », rappelle la paire Lafleur-Marfouk. Chiffres à la clef. En 2016, la catégorie « immigrés » comptait 1,8 million de têtes de pipe, soit quelque 16,1% de la population belge – parmi eux, 727.961 personnes disposant de la nationalité belge.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      Le coût de l’immigration ? À nouveau, Abdeslam Marfouk lève le sourcil. « Quatre immigrés sur dix vivant en Belgique sont des citoyens belges. Or, quand on parle de l’impact de l’immigration sur les finances publiques, on parle aussi d’eux ; immigrés ne rime pas avec étrangers. Cela a un côté stigmatisant. Si moi, je me mettais à demander combien coûte à la collectivité tel ou tel groupe de la population, on trouverait cela choquant. Mais ici, les immigrés sont quelque part tenus de se justifier. »

      Quoi qu’il en soit, lorsqu’il s’agit d’étudier l’impact fiscal de l’immigration, toutes les voix concordent : la Bible, c’est une étude bouclée en 2013 par l’OCDE (que vous pouvez consulter ici). Qui manie la prudence : l’impact fiscal varie « en fonction des hypothèses retenues et de la méthodologie utilisée ». Afin d’effectuer des comparaisons internationales, l’OCDE a opté pour un modèle de comptabilité statique. En gros, il s’agit de dresser le solde entre les contributions apportées par les immigrés et les transferts dont ils bénéficient. Une approche simple, mais non sans nœuds à trancher. Doit-on ainsi tenir compte du système de retraites, où « les pensions sont étroitement liées aux cotisations antérieures » et qui reposent, essentiellement, sur des transferts entre générations ? Autre question piège : quid de certaines dépenses de l’État qui ne varient pas en fonction du nombre d’individus ? Quelle part de ces dépenses non personnalisables – comme la Défense – imputer à la population immigrée ?

      Malgré ces pincettes, les enseignements tirés par l’OCDE sur les années 2007 à 2009 sont édifiants. On vous en livre quelques-uns. Dont celui-ci : l’incidence fiscale de l’immigration « est généralement faible et de l’ordre de zéro en moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE ».

      Et en Belgique ? Cela dépend des hypothèses retenues. Le scénario de base aboutit à un solde positif en faveur de l’immigration, à hauteur de 0,76% du PIB. Le scénario le plus optimiste culmine à 0,96% du PIB, tandis que le plus conservateur est le seul à valser dans le rouge léger, avec un coût de 0,43% du PIB. Et encore, ses hypothèses relatives aux dépenses non personnalisables sont jugées trop sévères par l’UCLouvain, qui opte pour la voie du milieu, débouchant sur un impact positif quelque part entre 0,3% et 0,5% du PIB.

      Autre enseignement : si, dans la plupart des pays, « l’impact fiscal net des migrants est moins favorable » que celui des natifs, c’est essentiellement parce que leurs impôts et cotisations sont plus faibles, et non qu’ils montreraient une plus forte « dépendance aux prestations sociales ». Même en Belgique, où le Conseil supérieur de l’emploi montre que si, parmi la population des 20 à 64 ans, les immigrés non européens affichaient en 2014 un taux de chômage (19%) nettement plus costaud que celui des natifs (7%), seuls 44% de leurs demandeurs d’emploi inoccupés bénéficiaient d’allocations de chômage, contre 79% pour les natifs.

      Allez, encore un pour la route. « L’emploi est le principal déterminant de la contribution fiscale des immigrés, surtout dans les pays ayant une protection sociale généreuse. » Particulièrement en Belgique, qui reste l’un des marchés de l’emploi les plus discriminants envers les immigrés d’origine non européenne, comme l’illustrent notre infographie (en fin de texte) et les quelques chiffres énoncés ci-dessus. Aussi l’Organisation de coopération et de développement économiques estime-t-elle que si les immigrés affichaient le même taux d’emploi que les autochtones, la contribution fiscale de l’immigration pourrait y gagner jusqu’à 1% de PIB !

      Brossons, un peu trop rapidement, les causes de ce handicap : faible reconnaissance des diplômes, connaissance limitée de la langue du pays d’accueil, non-détention de la nationalité, faible taux d’activité des femmes ou encore discriminations. Un point d’attention qui est, de toutes parts et depuis belle lurette, rappelé à la Belgique.

      Soulignons enfin que l’on attend une nouvelle étude de la BNB pour la mi-2020, le délai initial d’avril 2019 n’ayant pu être tenu.
      Et sur le marché du travail ?

      Dans la foulée, tant la BNB que l’UCLouvain se sont intéressées à l’impact sur le marché du travail en Belgique. Au vu de la complémentarité entre natifs et immigrés, les recherches concluent à un effet neutre, voire à une incidence positive sur l’emploi des natifs, explique la BNB. Même si « des effets néfastes peuvent se révéler sur certains segments », comme les jeunes ou les immigrés déjà établis sur le territoire – ceux-ci étant plus semblables aux « primo-arrivants ». Côté salaires, l’UCLouvain s’est penchée sur les années ‘90, et a confronté ses résultats à la période 2000-2007. Conclusion ? « L’effet sur le salaire moyen des natifs est positif, entre 0% et 1% ; celui sur le salaire des travailleurs peu qualifiés varie de 0,6% à 1,2%. »
      Qu’en retenir ?

      De tout ceci, un principe semble se dessiner. Si quelqu’un tente de tisser un lien entre la stabilité du système de protection sociale et l’immigration, c’est surtout qu’il a envie d’avancer ses vérités sur la seconde, et que son propos ne vise ni la Sécu, ni les #finances_publiques. Bon à savoir. Surtout en cette période.

      https://www.lecho.be/dossiers/elections-2019/non-l-immigration-ne-plombe-pas-les-finances-de-la-belgique/10126178.html
      #marché_du_travail #travail

    • Welfare Migration

      This chapter reviews and discusses major theories and empirical studies about the welfare magnet hypothesis, i.e. whether immigrants are more likely to move to countries with generous welfare systems. Although economic theory predicts that welfare generosity affects the number, composition and location of immigrants, the empirical evidence is rather mixed. We offer possible explanations for the existence of such mixed evidence and highlight that the literature so far has overlooked the presence of different migration regimes, as well as the possibility of reverse causality between welfare spending and immigration.

      https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2039636

  • CARTE. Présidentielle 2017 : les résultats du second tour à Paris, bureau par bureau - Le Parisien

    http://www.leparisien.fr/paris-75/carte-presidentielle-les-resultats-a-paris-bureau-par-bureau-08-05-2017-6

    Une intéressante carte « périphérique » du vote le Pen à Paris ...

    e Front national qui n’avait réalisé que 4,99% au premier tour, double tout de même son score. C’est dans les arrondissements de droite que le parti d’extrême droite réalise ses meilleurs scores avec 12,63 % dans le XVIe, 12,54 % dans le XVe, 11,93 % dans le VIIe et 11,67 dans le VIIIe. Dans ce panel, le XIIIe arrondissement (PS) fait figure d’exception avec 12,08 % pour Marine Le Pen.

    #paris #le_pen #extrême-droite @élections_présidentielles

  • De la responsabilité en #Politique
    https://reflets.info/de-la-responsabilite-en-politique

    Monter des parties de la population les unes contre les autres a toujours été une technique politicienne fort usitée. Par l’extrême droite en particulier. Surtout par l’extrême droite. Depuis le référendum sur le traité constitutionnel […]

    #France #Election_présidentielle #En_Marche #FN #hollande #Le_Pen #LR #macron #ordolibéralisme #PS #Sarkozy #traité_européen

  • Un candidat du FN a supervisé la collaboration de #Lafarge avec Daech en #Syrie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030517/un-candidat-du-fn-supervise-la-collaboration-de-lafarge-avec-daech-en-syri

    L’un des dirigeants du groupe Lafarge qui a supervisé le marchandage financier avec l’État islamique, permettant au géant du ciment de poursuivre son activité en Syrie en 2013 et 2014, est un fervent soutien de Marine #Le_Pen, dont il a défendu les couleurs lors des dernières municipales à Paris.

    #International #France #Etat_islamique #Front_national #Jalabiya #Jean-Claude_Veillard

    • Ancien des commandos de marine, qu’il a quittés avec le grade de capitaine de frégate (équivalent de lieutenant-colonel), Jean-Claude Veillard est depuis bientôt dix ans l’un des piliers du groupe Lafarge, leader mondial dans le domaine des matériaux de construction – ciment, béton, granulats – avec 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi un militant d’extrême droite engagé : à l’occasion des élections municipales de mars 2014 à Paris, il fut cinquième sur la liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine, Wallerand de Saint-Just, qui est actuellement le trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. C’est exactement à la même période que Lafarge négociait avec l’État islamique.

      [...] D’après les témoignages recueillis, Jean-Claude Veillard était informé de chaque phase de la négociation avec les djihadistes. Il recevait copie des mails adressés à la direction et a dû donner son avis sur les décisions prises. Plusieurs mails, dont Mediapart a pu avoir connaissance, en attestent. C’est le cas, par exemple, d’un échange de mails d’août 2014 dans lequel l’un des responsables de Lafarge en Syrie annonce qu’à la suite de ses discussions avec l’État islamique, l’entreprise devait fournir les pièces d’identité de ses employés sur place pour faciliter leur passage, lequel avait été rendu possible grâce à l’acquittement d’une taxe au profit des djihadistes.

  • Marine Le Pen’s National Front Might Be Starting to Crack | Foreign Policy

    http://foreignpolicy.com/2017/04/30/marine-le-pens-national-front-might-be-starting-to-crack

    Une fois n’est pas coûtume, mais FP livre ici une analyse intéressante.

    MARSEILLE and HÉNIN-BEAUMONT, France — The election is not even over, yet this week, Jean-Marie Le Pen, the notorious former leader of the far-right National Front party, made news in France for appearing to offer an early post-mortem of his daughter’s presidential campaign.

    “If I’d been in her place, I would have had a Trump-like campaign,” he told France Inter radio. “A more open one, very aggressive against those responsible for the decadence of our country, whether left or right.”

    #fn #le_pen #életion #foreign_policy

  • #Le_Pen fille et père attaquent Macron sur tous les tons
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010517/le-pen-fille-et-pere-attaquent-macron-sur-tous-les-tons

    Marine Le Pen, meeting à Villepinte, le 1er Mai. Les fâcheries familiales sont mises de côté. Jean-Marie Le Pen, devant la statue de Jeanne d’Arc, puis Marine Le Pen, lors d’un meeting à Villepinte, ont choisi lundi 1er Mai de concentrer leurs tirs sur Emmanuel Macron. Sur tous les tons et sur tous les sujets. Avec le renfort de Nicolas Dupont-Aignan accueilli à bras ouverts par l’extrême droite.

    #France #élections_2017 #meeting_Villepinte

  • Médecine : comment éviter la macronite aigüe sans risquer la lepénisation cérébrale ?
    https://reflets.info/medecine-comment-eviter-la-macronite-aigue-sans-risquer-la-lepenisation-ce

    Bonjour, foule d’électeurs en délire, super militants de la dernière heure, zombis démocrates des tréfonds de Facebouc et de Touiteure ! Alors, aujourd’hui, le docteur Menkevick vous la fait courte, mais sans prendre de pincettes. […]

    #Breves #On_s'en_fout #Tribunes #élection_2017 #Le_Pen #macron