• « Faire entendre les lesbiennes, c’est faire entendre la parole de toutes les femmes »

    Chères toutes, chers tous,

    Depuis le début de la semaine, À nos désirs, nouvel ouvrage publié par La Déferlante Éditions est en précommande. Dans cet essai, la journaliste Élodie Font s’appuie sur les témoignages de personnes concernées pour montrer la multiplicité des sexualités lesbiennes, questionner les représentations et renverser les narrations. Elle nous raconte ici les coulisses de l’écriture de ce livre, qui sortira le 17 mai en librairie.

    D’où est venue l’idée d’écrire À nos désirs ?

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/26/on-ne-nait-pas-lesbienne-on-le-devient-la-construction-dune-sexualite/#comment-60663

    #feminisme #lesbienne

  • « Maria passera aux Assises de janvier ; elle aura peut-être, non, pourquoi peut-être, elle aura certainement le sursis ; nous nous retrouverons et nous ferons ensemble de beaux voyages, en attendant de pouvoir aller cueillir nos hommes à la porte, car pour eux aussi ce jour vient tous les jours un peu plus. »
    La Cavale fin de la partie II

    #sortie #rêve #évasion #amour #maria #lesbienne

  • Elle me jette en pleine pupille un regard verre et velours et reprend :
    « Quant à Gina, elle ne laissera pas ici ses petites amies d’en bas. Elle a beau raconter qu’elles lui ont fait toutes sortes d’enculeries, elle tient à les garder. Moi, cavaler avec une, passe encore. Toi, par exemple… »
    (Oh ! Maria, je fonds… mais…)

    La Cavale Partie I Chapitre IX

    #maria #amour #lesbienne #évasion

  • Bien que j’aie tout donné à Maria dans le premier regard, je m’efforce à la réserve et me cantonne dans les propos anodins : le beau ciel de l’Italie, l’été, les vedettes, nautiques et terrestres, et le dehors en général, la chose lancinante et tendre. Arrivée là, je glisse vers les possibles, je frôle, je tâte…
    Au bout de la passegiata, nous revenons du bout du monde, Maria regrimpe l’escalier l’œil perdu et la quille hésitante, c’est bon signe.
    Le lendemain, je continue à marteler, délicatement, le fer que je chauffe de soleil méridional, ma forge étincelle.

    La Cavale Partie I Chapitre IX

    #maria #amour #lesbienne #métaphore #humour #italien

  • « Il y a aussi quelques lesbiennes, la plupart des gouines d’occasion, mariées et mères, mais enfin, ça aussi, ça passe le temps.
    Mona a encore huit ans à tirer, le transfert en Centrale va arriver d’un jour à l’autre : si elle se gouine c’est manière de préparer l’avenir. »

    La Cavale, Partie I Chapitre VIII

    #lesbiennes

  • « J’aime de Maria les silences, les chansons soudaines, les regards rapides et doux, le contraste surprenant de ses jolis accessoires, lunettes à monture italienne, alliance ciselée, avec ses cheveux un peu maigres, ses vêtements un peu disparates : oui, on a saisi aussi la plus grande partie de son vestiaire.
    Elle porte une de mes jupes d’été, ça me plaît de regarder ma jupe sur Maria comme dans une glace. »

    La Cavale, Partie I Chapitre VII

    #Maria #amour #lesbienne

  • « Ce n’est pas que j’aie l’intention de me remettre lesbienne, ni de me faire souteneur, bien qu’ayant le plus grand besoin d’être engraissée. Non, j’ai un plan d’amour établi une fois pour toutes, et pour ce qui est de la subsistance, bien que Maria semble avoir un bon stock de cantine et le cœur sur la main, j’essaie de me soutenir seule. »

    La Cavale, Partie I Chapitre VII

    #Maria #amour #lesbienne

  • « Ainsi, mes yeux, même fixés sur l’écritoire, l’assiette ou le dessin – je dessine des masses de roses pour enjoliver les lettres – ne la quittent guère. Dommage qu’il faille dormir, sans quoi je la regarderais tout le temps.
    Pourquoi ce coup de foudre ? »

    La Cavale, Partie I Chapitre VII

    #Maria #amour #lesbienne #dessin

  • MST, Brésil – Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne : Honorer les histoires et relever les défis

    La visibilité lesbienne : l’événement comprend des activités telles que telles que la plantation d’arbres, des réunions et des débats vont être organisés pour promouvoir des espaces sûrs et accueillants pour les lesbiennes et les alliés.

    Au cours du mois d’août, la communauté lesbienne met en lumière ses expériences, ses défis et ses conquêtes. Le Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes que les lesbiennes subissent et de promouvoir l’acceptation et l’égalité. C’est dans cette optique que le collectif LGBT Sans Terre a proposé certaines actions pour célébrer l’importance de cette date.

    La visibilité des lesbiennes est un élément essentiel de la lutte pour l’égalité. Pendant de nombreuses années, les voix des femmes lesbiennes ont été marginalisées et sous-représentées dans les médias et dans la société en général. Il est important de souligner que le mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de célébrer la richesse des expériences lesbiennes, de l’amour, des relations avec elles-mêmes et des relations interpersonnelles et familiales qui façonnent leur vie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/20/mst-bresil-mois-de-la-fierte-et-de-la-visibili

    #international #bresil #féminisme #lesbienne

  • Rapport de la Conférence lesbienne* européenne (EL*C) sur les violences lesbophobes en Europe

    L’Observatoire régional des violences faites aux femmes présente le rapport de l’EuroCentralAsian Lesbian* Community (EL*C), paru en mai 2023, sur les violences lesbophobes en Europe. Ce rapport est issu des travaux de son Observatoire de la lesbophobie, qui a collecté des données remontées par 50 partenaires d’Europe, dont, pour la France, l’association Les Dégommeuses.

    Ce rapport met en lumière les violences lesbophobes en Europe, notamment dans l’espace public, dans la famille, en ligne et dans la sphère politique. Il aborde les questions de l’accès aux droits pour les victimes, les dispositifs de soutien et d’accompagnement, ainsi que la perception sociale de la lesbophobie. Il fait un focus sur les pratiques néfastes, mutilations sexuelles, crimes dits d’honneur, et violences sexuelles. Enfin, il émet 14 recommandations à destination des pouvoirs publics afin de lutter contre les violences lesbophobes, les violences de genre et les crimes de haine contre les lesbiennes.
    Ce focus a pour objectif de mettre en lumière quelques éléments de ce rapport, il n’est pas exhaustif, nous vous invitons donc à consulter le rapport complet pour plus d’informations.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/26/rapport-de-la-conference-lesbienne-europeenne-

    #feminisme #lesbienne

  • On ne nait pas lesbienne, on le devient : LA CONSTRUCTION D’UNE SEXUALITE

    Interview de Paula Dumont par Francine Sporenda

    Paula Dumont, Docteure ès-Lettres, a été professeure de Lettres. Elle est l’autrice de l’une des rares autobiographies de lesbiennes, « Mauvais genre » et « La Vie dure ». Elle a également publié « Lettre à une amie hétéro, propos sur l’homophobie ordinaire », un essai philosophique « Le Règne des femmes », un essai littéraire « Les convictions de Colette », un recueil de textes brefs « Contes et nouvelles lesbiennes », un roman « Les premiers pas », « Portée disparue, aller simple pour Alzheimer » et « Autobiographie, féminisme, homosexualité, écriture, milieu social, profession ». Enfin, dans « Entre femmes », elle a consacré quatre volumes à la recension de mille œuvres lesbiennes qu’elle a résumées et commentées. Féministe, elle milite pour l’égalité des droits des LGBT.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/26/on-ne-nait-pas-lesbienne-on-le-devient-la-cons

    #féminisme #lesbienne

  • Témoignage de harcèlement de rue et violences verbales lesbophobes
    Bonjour à toutes,
    Si je prends la plume aujourd’hui, c’est pour vous relater l’agression lesbophobe que j’ai subie hier soir, à Lyon, en attendant le tramway, avec ma compagne. Il pourrait s’agir d’une histoire banale, vécue par de nombreuses lesbiennes en France, mais je souhaitais néanmoins vous la partager, afin que chacune puisse de nouveau se rendre compte de l’ampleur de la violence que l’on peut subir quand on est une femme lesbienne.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/15/temoignage-de-harcelement-de-rue-et-violences-

    #féminisme #lesbienne

  • Bravo les Lesbiennes !

    Pour la Journée internationale de la visibilité Lesbienne, noues avons peint nos slogans pour les inscrire dans l’espace public à Paris. Noues noues réapproprions cet espace public dont les lesbiennes sont chassées par la violence des hommes, en particulier par la lesbophobie conservatrice et la lesbophobie des queers.

    Comme toutes les femmes, noues voulons pouvoir être visibles dans l’espace public sans avoir à subir de violences masculines d’aucune sorte.

    À Résistance Lesbienne, noues sommes des lesbiennes avec plein de parcours différents et pour chacune d’entre nous, être lesbienne est une joie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/21/bravo-les-lesbiennes

    #féminisme #lesbienne

  • Marie (16 ans) : « Tous les jours je vois des débats sur les “préférences génitales” qui insultent directement les lesbiennes en première »

    Noues sommes heureuses de donner la parole à Marie, lycéenne de 16 ans qui a récemment contacté Résistance Lesbienne.

    1. Depuis quand utilises-tu le mot lesbienne pour te décrire ?
    Alors, je pense que je l’utilise depuis que j’ai 12 ans. Je sais que je suis lesbienne depuis que j’en ai 11, mais il m’a fallu un petit moment pour réussir à tout comprendre. Je pense que j’ai eu le déclic à 11 ans et que j’ai “oublié”, j’ai mis mon homosexualité dans un coin de ma tête et j’ai fais comme si elle n’existait pas pendant 1 an.

    2. Comment as-tu découvert le mot ? T’y es-tu identifiée tout de suite ?
    Je pense que je l’ai toujours connu. Au début j’utilisais le mot lesbienne très facilement, mais au fur et à mesure que je grandissais j’ai commencé à prendre conscience des mauvaises idées par rapport au lesbiennes (l’association à la pornographie surtout voire complètement), et j’ai commencé à plus utiliser “gay” pour me décrire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/06/24/marie-16-ans-tous-les-jours-je-vois-des-debats

    #féminisme #lesbienne

  • Agression lesbophobe à la Marche des Fiertés Bordeaux 2021

    Lors de notre action de visibilité lesbienne à la Marche des Fiertés de Bordeaux, noues avons été attaquées par un groupe « antifa » dont l’un de ses membres à essayer de noues brûler

    Suite à l’action que noues avions menée le 26 juin dernier lors de la Pride de Paris, noues avons voulu réaffirmer notre présence ainsi que notre détermination dans l’espace public.

    Noues noues sommes donc rendues à la Pride de Bordeaux ce 12 septembre 2021 pour prendre la tête du cortège où noues avons pu marcher un quart d’heure avant de devoir partir pour assurer notre sécurité. Noues, Lesbiennes féministes radicales du groupe Résistance Lesbienne, souhaitons désormais répondre au communiqué rocambolesque de nos agresseurs.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/21/agression-lesbophobe-a-la-marche-des-fiertes-bordeaux-2

    #féminisme #lesbienne

  • Gaz : le tarif réglementé va augmenter de 8,7% en septembre
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/gaz-le-tarif-reglemente-va-augmenter-de-8-7-en-septembre-20210827

    Cette hausse sera de 2,7% pour les clients utilisant le gaz pour la cuisson, de 5,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 9% pour les foyers se chauffant au gaz.

    Le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz naturel vendu par Engie va augmenter de 8,7% (soit 7,9% TTC) au 1er septembre, du fait notamment de la hausse des cours mondiaux, a annoncé vendredi le régulateur. Cette hausse, dans la tendance des derniers mois, sera de 2,7% pour les clients utilisant le gaz pour la cuisson, de 5,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 9% pour les foyers se chauffant au gaz, précise la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans un communiqué.

    « Cette hausse d’une ampleur inédite est observée dans tous les pays européens et asiatiques. Elle s’explique par la reprise économique mondiale observée depuis plusieurs mois et par la forte augmentation des prix du gaz sur le marché mondial due à un contexte exceptionnel », explique la CRE. Marché du GNL très tendu, avec des prix asiatiques en hausse continue, niveaux des stockages européens au plus bas depuis des années et à reconstituer rapidement pour l’hiver, problèmes de maintenance d’infrastructures (Nord Stream, Yamal) sont autant de facteurs détaillés par le régulateur.

    Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz HT d’Engie ont crû de 15,8%, et de 16,7% depuis le 1er janvier 2015. Ils avaient connu une période de baisse durant la crise. Les tarifs réglementés de vente de gaz disparaîtront le 1er juillet 2023. Environ 2,8 millions de consommateurs résidentiels sur un total de 10,7 millions (soit 26%), sont aujourd’hui titulaires d’un contrat au TRV auprès d’Engie.

    Parmi les 7,6 millions de consommateurs résidentiels disposant d’un contrat en offre de marché, environ 5,5 millions ont souscrit une offre à prix fixe et ne sont donc pas concernés par les évolutions mensuelles du tarif réglementé.

     #gaz #énergie #france #pétrole #russie

    • AVEC L’UFC-QUE CHOISIR, FAISONS BAISSER LA FACTURE D’ÉLECTRICITÉ ET DE GAZ ! Inscrivez-vous
      L´inscription est gratuite et sans engagement

      https://www.choisirensemble.fr/energie

      Alors que le tarif réglementé du gaz va disparaître (en 2023) ; que le tarif réglementé d’électricité a augmenté de 50% depuis 10 ans, l’UFC-Que Choisir entend, une nouvelle fois, permettre au plus grand nombre de profiter de prix attractifs et d’une sécurité juridique pour leurs contrats de fourniture de gaz naturel et d’électricité.

      Cette année encore, pour répondre à la demande des consommateurs, la campagne comprend plusieurs lots : les offres gaz et électricité « classiques » À PRIX FIXES 1 AN. Pour l’électricité, est de nouveau proposé un lot « soutien aux petits producteurs de renouvelable » À PRIX FIXE 1 AN (électricité provenant majoritairement de petits sites de production renouvelable situés en France).

      Cette année encore, la campagne est ouverte aux consommateurs situés dans les entreprises locales de distribution de Grenoble, Metz et Strasbourg.

      L’inscription est gratuite et sans engagement. Alors, n’hésitez plus. Ensemble, faisons baisser la facture énergie !

      Du gaz et/ou de l´électricité moins chers

      Un contrat sûr

      L’ UFC-Que Choisir à vos côtés

    • Pourquoi inviter les consommateurs à quitter les tarifs réglementés de gaz et d’électricité ?

      Aujourd’hui, les fournisseurs alternatifs peuvent durablement proposer des offres tarifaires compétitives par rapport aux tarifs réglementés proposés par les opérateurs historiques [EDF pour l’électricité, ENGIE (ex GDF Suez) pour le gaz]. De même, les tarifs réglementés permettent de moins en moins d’avoir une vue claire de l’évolution tarifaire : celui du gaz change tous les mois, le tarif réglementé d’électricité a augmenté de 50% en 10 ans alors que l’on trouve des offres à prix fixes sur le marché libre. Enfin, au dire même des experts du secteur, les tarifs réglementés risquent de fortement augmenter dans les mois et années à venir.

      Plus particulièrement, pour le gaz, alors que tarif réglementé va disparaitre en 2023, l’UFC-Que Choisir entend éveiller les consciences sur l’intérêt de comparer dès maintenant.

      Alors que la sécurité de l’approvisionnement est garantie par les distributeurs nationaux, et que les conditions de marché permettent aux alternatifs de concurrencer durablement les tarifs réglementés, l’UFC-Que Choisir appelle les consommateurs, dans leur intérêt, à faire jouer la concurrence.

  • Communiqué de Résistance Lesbienne – Agression lesbophobe à la Marche des Fiertés le 26 juin à Paris 2021

    Noues, lesbiennes féministes radicales, noues sommes constituées en groupe de résistance contre le terrorisme patriarcal et contre l’invisibilisation des lesbiennes par les milieux queer et GBT. À l’heure où des hommes peuvent entrer sur simple déclaration de se « sentir femme » dans les espaces qui noues sont réservés (sport, prisons, refuges, etc…), à l’heure où les lobbys pharmaceutiques et chirurgicaux font subir à des adolescentes des opérations mutilantes pour modifier des corps en parfaite santé dans une indifférence générale de la majorité, noues refusons de laisser le débat opposant queer et féminisme radical confiné aux seuls milieux LGBT. Noues avons décidé de marcher en tête de la Marche des Fiertés de Paris le samedi 26 juin 2021 pour visibiliser nos revendications qui ne sont ni plus ni moins la demande du respect de nos corps, de notre sexualité et de notre intégrité morale et physique.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/06/communique-de-resistance-lesbienne-agression-lesbophobe

    #féminisme #lesbienne

  • De plus en plus d’homophobes à la Knesset AFP et Times of Israel Staff - 6 Avril 2020
    https://fr.timesofisrael.com/de-plus-en-plus-dhomophobes-a-la-knesset

    "Il y a des gens à la Knesset aujourd’hui qui pensent que la violence contre les LGBT devrait être institutionnalisée", dit Bracha Barad, responsable d’une association féministe.


    L’association Agouda a organisé avec d’autres associations de défense des droits humains la manifestation de mardi devant le Parlement, coïncidant avec la prestation de serment des nouveaux députés, le 6 avril 2021. (Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP)

    Devant le Parlement israélien, des dizaines de drapeaux arc-en-ciel ont flotté dans le ciel mardi : l’investiture de députés ouvertement homophobes alarme la communauté LGBT dans ce pays pourtant pionnier dans la défense des droits de cette communauté.

    Après les législatives du 23 mars, les militants LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) israéliens ont particulièrement tiqué sur trois noms : Avi Maoz, Itamar Ben Gvir et Mansour Abbas.

    Chefs de file de partis d’extrême droite, ces deux hommes politiques ne cachent pas leur aversion pour les membres de la communauté LGBT.

    Dans un clip de campagne de 2019, le petit parti orthodoxe et nationaliste d’Avi Maoz, Noam, accusait les militants LGBT, au même titre que d’autres activistes de gauche ou les juifs réformés, de vouloir « détruire » le peuple juif et les comparait aux nazis.

    Avec pour slogan « Un peuple normal sur sa terre », Noam affichait clairement son opposition à la reconnaissance des familles homoparentales jugées anormales.


    Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit au marché Mahane Yehuda à Jérusalem, le 22 mars 2021. (Crédit : MENAHEM KAHANA / AFP)

    Itamar Ben Gvir, avocat de profession, a lui été l’un des organisateurs de la « beast parade » (le défilé des bêtes) à Jérusalem en 2006, dans laquelle des opposants religieux à la marche des fiertés ont défilé avec des ânes, associant les homosexuels à des animaux.

    Alliés au député Betzalel Smotrich, leur Parti sioniste religieux a obtenu six sièges au scrutin de mars.

    « Ce n’est pas légitime dans un pays démocratique et libéral », déplore Or Keshet qui milite au sein de la plus importante organisation de défense des droits LGBT en Israël, la Agouda.

    Cette association a organisé avec d’autres associations de défense des droits humains la manifestation de mardi devant le Parlement, coïncidant avec la prestation de serment des nouveaux députés.

    « Il y a des gens à la Knesset aujourd’hui qui pensent que la violence contre les LGBT devrait être institutionnalisée », explique Bracha Barad, une jeune manifestante, responsable d’une association féministe. « Nous ne pouvons pas laisser faire sans protester ».


    Le président du parti Noam Avi Maoz (Crédit : Parti Noam)

    De fait, les partenaires politiques du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, désigné mardi pour former le nouveau gouvernement, sont traditionnellement hostiles à la reconnaissance des droits LGBT, qu’ils soient ultra-orthodoxes ou d’extrême droite.

    Or le soutien des six députés du Parti sioniste religieux à M. Netanyahu lui a permis d’obtenir davantage d’appuis que son rival, le centriste Yaïr Lapid, pour former une nouvelle équipe ministérielle.

    « On ne veut pas que ces individus fassent partie du gouvernement et qu’ils occupent des postes clé », s’inquiète Or Keshet de l’Agouda.

    L’Etat hébreu est pourtant considéré comme en avance sur les questions LGBT : il reconnaît par exemple les mariages gays effectués à l’étranger et autorise les couples de même sexe ainsi que les femmes et les hommes célibataires à recourir à la gestation pour autrui (GPA).

    Une partie de la communauté LGBT refuse cependant qu’on se serve de sa cause, et répugne à se prêter à ce qu’elle dénonce comme du « pinkwashing », détournement de l’anglais « whitewashing », qui consisterait à dissimuler sous une couche de rose les réalités israéliennes, à des fins politiques aussi bien que commerciales.


    Le chef de Raam, Mansour Abbas, au siège du parti à Tamra, le soir des élections, le 23 mars 2021. (Crédit : Flash90)

    Les militants LGBT surveillent aussi avec attention les déclarations du député arabe israélien Mansour Abbas, dont le parti islamiste Raam a créé la surprise aux législatives de mars en obtenant quatre sièges.

    Il a fait savoir lundi qu’il négocierait avec quiconque serait désigné pour former le gouvernement.

    En juillet 2020, Raam avait protesté contre un projet de loi voulant interdire les « thérapies de conversion  », pratiques visant à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBT, largement considérées comme violant les droits humains.

    « Soutenir cette loi revient à diffuser l’obscénité et l’homosexualité parmi les gens et c’est un crime contre la religion et la société », avait indiqué le parti islamiste, pour qui l’homosexualité est une déviance immorale.

    « On est inquiets d’un scénario selon lequel se profile un gouvernement très conservateur », pris en étau entre tous ces alliés homophobes, souligne Or Keshet, qui en juin 2020 se réjouissait que le Parlement comptait 6 élus ouvertement homosexuels.

    #israel #religion #lgbt #homosexualité #homophobie #discrimination #lesbiennes #gays #bis #trans #pinkwashing

  • Une mascarade à heure de grande écoute : regard sur la quatrième saison de Dix Pour Cent
    https://lesbiapart.squarespace.com/home/regard-quatrieme-saison-dixpourcent

    Depuis 2015, #Dix_Pour_Cent s’est imposée dans le paysage audiovisuel français comme une série atypique et innovante, que ce soit par son concept même ou du fait de son choix de notamment porter à l’écran le récit d’un #personnage ouvertement lesbien et charismatique. #DixPourCent touche à sa fin – du moins dans la forme qu’on lui connaît – avec une quatrième saison qui se démarque des précédentes par son ton, moins léger que par le passé, par son intrigue qui se détache du concept original et se concentre davantage sur les tentatives des personnages principaux pour sauver leur agence que sur leur travail d’agent en lui-même, et par les personnes œuvrant derrière la caméra, puisque la showrunneuse originelle, #Fanny_Herrero, a quitté la production de la série au terme de la troisième saison. Cependant, cette saison voit également son #scénario se doubler d’un traitement pour le moins cynique de ses lignes scénaristiques les plus progressives, en rupture complète avec la façon dont les enjeux contemporains avaient été traités jusqu’ici, de façon plus ou moins réussie : cela passe notamment par l’introduction de dynamiques nouvelles entre les personnages et dans leur façon d’agir et de réagir qui s’approprie un discours #féministe afin de le moquer et d’introduire des tropes relevant du cliché à plusieurs reprises. En cela, le message politique de cette quatrième saison de Dix Pour Cent interroge.

    #famille #lesbienne #gentil #patriarcale

  • Alice Coffin : « Les lesbiennes sont la plus lourde menace contre le patriarcat »
    https://www.youtube.com/watch?v=jMUB4etKle4

    Alice Coffin est journaliste, militante féministe, activiste au sein du collectif La Barbe, co-fondatrice de l’association des journalistes LGBT, de la Conférence européenne lesbienne ou encore la LIG – Lesbiennes d’intérêt général. Elle vient de publier « Le Génie Lesbien » (Éditions Grasset) et elle est l’invitée de #LaMidinale.

    http://www.regards.fr

    Sur les critiques et la violence
    « C’est dur (…). Ce qui marque, ce ne sont pas les attaques, c’est l’inhumanité de certains et je pense notamment à des journalistes. Je ne comprends pas bien la façon d’opérer entre être humains. »
    « Les sujets que j’évoque sont des sujets très durs et je comprends qu’ils fassent réagir parce que ce sont des sujets sur lesquels beaucoup de personnes n’ont pas envie de s’interroger. »
    « Ça serait bien qu’on puisse toutes et tous prendre sur nous et réfléchir deux minutes à la façon dont on agit les uns, les unes avec les autres et avoir une réflexion sur les conséquences que peuvent engendrer nos actes. »
    « Je parle beaucoup de “responsabilités” dans le livre - et notamment de la responsabilité des journalistes et des médias. Ce qui se passe ces derniers jours, c’est une absence totale de responsabilité et un oubli absolu : celui que les journalistes ont beaucoup de pouvoir, notamment celui sur les vies individuelles. »
    « Quand les journalistes choisissent de m’interroger d’une certaine manière, ça a des conséquences sur la façon dont le débat public peut s’organiser et ça a des conséquences sur moi : et pour moi, c’est incompréhensible. »
    « Le temps du combat est infini. C’est ce qui rajoute parfois du désespoir. Je vais mourrir avant que le combat soit gagné. Mais comme le dit ma compagne, Sylvia Casalino, on ne peut pas raisonner en terme de victoire. »
    « On fait face à une montagne gigantesque. »
    « Ce qui me fait tenir, c’est d’être dans l’action avec d’autres militantes. Le fait d’écrire un livre isole un peu et ça concentre les attaques à titre personnel avec des stratégies d’acharnement. »
    « Il n’y a pas de discussion possible. On ne se parle pas. Ça s’appelle une oppression, c’est-à-dire l’impossibilité d’organiser un dialogue et le refus, et presque la compétition, entre des histoires et des vies humaines différentes. »

    Sur la lesbophobie
    « C’est très compliqué pour les femmes hétérosexuelles mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qui ont à voir avec le fait que je sois lesbienne. »
    « Ce qui caractérise la lesbophobie, c’est souvent une oppression pas très connue qui n’est pas juste la somme de l’homophobie et du sexisme. Il y a de l’homophobie et du sexisme mais il n’y a pas que ça. C’est un oppression à part entière et c’est pour ça qu’il existe un mot pour la qualifier : lesbophobie. C’est l’invisibilisation qui marque en particulier : le fait de ne même pas autoriser les lesbiennes d’exister. Même le mot lui-même on a du mal à l’employer. »
    « Les lesbiennes constituent la plus grande terreur du patriarcat. »

    Sur Elisabeth Moreno, les contradicteurs et le courage en politique
    « J’espère qu’elle a lu mon livre mais je ne suis pas sûre. »
    « C’est intéressant ce refus, cette incapacité, de voir d’où vient la violence et toujours la renvoyer à celles qui essayent de s’en prémunir et de s’en protéger un peu. C’est ça la force du patriarcat. »
    « Il y a une impunité totale : ça va être dur et long parce que non seulement ils déchainent leurs forces contre les femmes mais en plus ils leur interdisent de pouvoir s’épanouir si on les dénonce. »
    « Ils [Elisabeth Moreno et d’une manière générale, les contradicteurs] n’ont pas compris ce qu’il se passait dans le monde en termes d’oppressions sexistes. Parce que s’ils l’avaient compris ils ne pourraient agir comme ils le font. »
    « Il y a un problème de courage politique. Il y a un problème de pleine lucidité de ce qu’il se passe et il y a un problème de la manière dont on le dit. »
    « Ce matin [sur France Inter], Elisabeth Moreno était au bord de dire que la domination masculine est partout. »

    Sur l’affaire Girard/Mazneff et les élu-es parisiens
    « Il y a de la lâcheté et il y a une frayeur parce qu’il y a une peur en politique. Ils sont terrorisés. »
    « Je découvre qu’ils [les élu-es] sont terrorisés de faire le moindre petite geste, ou de prononcer une parole qui pourrait être réutilisée, interprétée. »
    « Il y a de la part des élus parisiens une forme de lâcheté et une peur qu’on a même essayé de m’inculquer : on m’a dit “fais attention, tu sais Christophe Girard est très puissant”. »

    La suite du VERBATIM à retrouver ici : http://www.regards.fr/la-midinale/art...

    #féminisme #femmes #homosexualité #patriarcat #lesbiennes #lesbianisme

    • Pour retrouver l’URL qui fonctionne, je suis tombé sur l’article de Valeurs Actuelles au sujet de son livre. En fait, je ne suis tombé, dans mon moteur de recherche soucieux de la vie privée, que sur des articles de journaux de droite rance. Le comble. Des articles qui te disent qu’Alice Coffin est misandre, qu’elle hait les hommes.

      Cet entretien est passionnant, et on a du mal à trouver la moindre trace de haine dans ses propos.

      Voici l’URL telle que je la retrouve sur le site de Regards.fr
      http://www.regards.fr/la-midinale/article/alice-coffin-les-lesbiennes-sont-la-plus-lourde-menace-contre-le-patriarcat

    • Et aussi :

      Sur son éviction de l’Institut Catholique de Paris
      « Quand je l’ai appris le 4 septembre, je me suis effondrée dans la rue. »
      « Je sais comment cela se passe lorsqu’une institution décide de se positionner contre un individu dans un cadre professionnel. »
      « J’enseigne à la Catho depuis huit ans et là, ils vont me chercher après un été où le combat était contre des violences pédocriminelles… Et c’est l’Eglise qui fait cela ! Le message envoyé est terrible. »
      « J’ai reçu énormément de mails d’étudiants et d’étudiantes de l’Institut Catholique qui m’ont écrit que c’était fou parce que mes cours étaient impartiaux alors qu’ils et elles ont des profs hyper racistes, hyper misogynes, hyper homophobes et que eux, on les laisse dérouler leur argumentaire. »
      « On sait comment les militantes féministes et les militantes lesbiennes finissent : dans le dénuement et la précarité. »
      « Je vais aller devant les prud’hommes [contre l’ICP]. »
      « Ce qui est dommage, c’est que j’aurais adoré discuter avec eux. Parce qu’il y a des choses que je peux comprendre : je suis devenue plus visible, ils reçoivent plein de pressions de donateurs, de parents, de l’archevêque ou que-sais-je ! Mais il faut en parler ! Je ne comprends pas ces méthodes qui consistent à mettre immédiatement la tête sous l’eau. »
      « L’interview avec Sonia Mabrouk ou mon éviction de l’Institut catholique, même combat. La seule chose qui me donne un peu d’espoir, c’est que la chose compliquée, c’est que le piège est de leur côté : leur argumentaire ne tient pas. »
      « Il y a une volonté de ne pas vraiment nous donner la parole parce qu’une féministe, c’est une femme qui dit la vérité sur la vie. »
      « Le message des colleuses féministes, c’est : vous ne voulez pas les entendre dans les micros ou à l’Elysée, et bien on va quand même les inscrire sur tous vos murs pour les voir. »

    • Les médias complices du cyberharcèlement d’Alice Coffin
      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151020/les-medias-complices-du-cyberharcelement-dalice-coffin

      Il y a quelques semaines, le nom d’Alice Coffin ne vous disait peut-être rien. Journaliste, militante lesbienne et féministe et élue à la mairie de Paris, son CV suffisait pourtant à justifier qu’on parle de son travail. Depuis, son nom a déferlé sur les réseaux sociaux, noyé dans un flot de propos haineux et lesbophobes. La raison de cette soudaine “notoriété” ? Pas la sortie de son premier ouvrage, Le Génie lesbien (Grasset), mais ses prétendues velléités d’éradication des hommes. Ce sont les médias qui sont à l’origine de ces grotesques accusations.

      Paris Match ouvre le bal, dans un papier daté du 2 octobre, en citant un extrait tronqué du Génie Lesbien (1) : « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. » L’article prend rapidement de l’écho, suite à la revue de presse de Radio Classique, le même jour. Le compte Twitter de la chaîne poste dans un désolant geste simplificateur « Alice Coffin estime qu’il faut “éliminer les hommes” ». S’ensuit un harcèlement massif de la journaliste et militante, présumée meurtrière, voire génocidaire. À noter qu’avant cela, le chef du service portrait de Libération n’avait pas hésité à provoquer sur Twitter une première vague de cyberharcèlement à l’encontre de l’autrice du Génie Lesbien, en la qualifiant d’ « identitaire peu démocrate » et de « Zemmour lesbien », étalant sa lesbophobie décomplexée.

      Alice Coffin génocidaire, vraiment ?

      « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. Les éliminer de nos images, de nos esprits, de nos représentations », aurait été une citation plus honnête de ce passage du livre d’Alice Coffin. Mais bien moins piège à clics, à n’en pas douter, pour Paris Match et Radio Classique. Ces médias à forte audience, comme d’autres, ont préféré susciter l’indignation pour générer de l’engagement, faisant fi de leur devoir d’informer correctement. A-t-on déjà assisté à un procédé aussi malhonnête et paresseux pour un auteur masculin ? Seuls les ouvrages féministes, que cela soit celui d’Alice Coffin ou de Pauline Harmange (Moi les hommes, je les déteste, Éditions du Seuil), semblent avoir le droit à un tel traitement.

      Pour Prenons la Une, l’Association des Journalistes LGBTI et l’association Féministes contre le cyberharcèlement, tronquer de la sorte les propos d’une autrice représente un manquement à la déontologie journalistique. En relayant en masse ces propos tronqués, sans prendre la peine de lire l’ouvrage – ou a minima le passage* – dont ils sont issus, les autres médias n’ont pas fait leur travail de vérification d’information.

      Nous souhaitons pointer la paresse avec laquelle la plupart des chaînes d’information ont fait leur choux gras de l’affaire en reprenant sans recul des poncifs vieux comme le monde servant à dénigrer et décrédibiliser la pensée féministe (les féministes sont hargneuses, laides, folles, détestent les hommes, veulent les éliminer…). Nous nous interrogeons, enfin, sur les positions contradictoires de certains médias. Par son silence complice face aux propos de son éditorialiste, Libération, pourtant signataire de la charte de l’AJL contre l’homophobie, suscite notre incompréhension.

      Ces manquements reviennent à placer une cible sur le front d’une autrice, militante féministe et lesbienne. Un risque que tout professionnel de l’information en 2020 ne peut faire semblant d’ignorer.

      Les conséquences de la légèreté journalistiques et du cyberharcèlement

      Insultes, diffamations, menaces de mort, de viols… Notre consœur avait déjà été placée sous protection policière cet été et l’est de nouveau depuis la vague de harcèlement du week-end dernier. Le cyberharcèlement, faut-il le rappeler, peut avoir de graves conséquences sur l’intégrité physique et morale de ses victimes. Plus d’un tiers d’entre elles présentent tous les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (2).

      Le cyberharcèlement a également des impacts concrets sur la vie professionnelle. C’est le cas pour Alice Coffin qui, après huit ans à enseigner au sein de l’Institut Catholique de Paris, vient de perdre cet emploi. Motif invoqué ? Un « militantisme trop visible ». L’ICP connaissait le travail militant d’Alice Coffin lorsqu’ils l’ont recrutée. Ce n’était pas une nouveauté. La nouveauté, c’est que les sphères de pouvoir s’attaquent à son travail et à sa personne. La moindre des choses venant de son employeur serait de ne pas l’abandonner au moment même où elle a besoin de soutien.

      Les associations signataires de cette tribune proposent depuis plusieurs années que le cyberharcèlement soit reconnu comme un accident du travail, que l’employeur mette à l’abri la personne harcelée et lui propose son soutien moral et juridique.

      Le traitement des questions féministes / lesbiennes par les médias

      Le cyberharcèlement est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende (3). Comme pour tous les délits, le sexisme et la lesbophobie en sont des circonstances aggravantes. Alice Coffin est femme et lesbienne et les attaques qu’elle subit la renvoient directement à cette double identité. 57% des internautes lesbiennes, gays et bi déclarent s’autocensurer en ligne par peur du cyberharcèlement (4).

      Alice Coffin relaye une pensée féministe qui suscite l’intérêt et la curiosité du grand public ces deux dernières années. La crispation des médias français à s’emparer de ces questions, comme ils l’ont démontré dans le traitement de la vague #MeToo et d’autres questions comme l’ouverture de la PMA, est extrêmement inquiétante. Faut-il en conclure que les médias français font encore barrage aux idées féministes, d’autant plus lorsqu’elles sont portées par une femme lesbienne ? La situation actuelle nous pousse à penser que cette pensée militante n’est digne d’intérêt que lorsqu’elle est tamisée de polémiques et de déformations croustillantes.

      Le fait que les médias soient majoritairement détenus et dirigés par des hommes n’est pas étranger à un tel traitement. Le manque de diversité parmi les journalistes occupant des postes à responsabilité est un problème structurel de nos professions, que PLU et l’AJL appellent à faire évoluer.

      Ce traitement médiatique valide malheureusement tout le propos du livre d’Alice Coffin : la façon dont les œuvres féministes sont systématiquement détournées et déformées pour mieux être invalidées reste intacte. Particulièrement quand les autrices remettent en cause les points de vue dominants, donc ceux des hommes blancs et hétérosexuels. Et a fortiori quand celles-ci ont l’audace non seulement de s’en passer, mais en plus d’être lesbiennes.