Son exposé sur les problématiques d’interface et d’expérience utilisateur est plus que brillant : qu’est que sont la lecture numérique (contextes, usages), l’édition numérique, les rapports contenus / périphériques de lecture / dispositifs de navigation. C’est un manifeste.
Ce qui me « dérange » le plus dans cet excellent article (enfin surtout dans le produit étudié ) : le fait d’être (encore) attaché à un écosystème lié à un fabricant (Apple, ici, via « Newsstand », qui permet le téléchargement de contenu en arrière plan et le paiement en ligne via Apple ).
Pourtant, « Newsstand » est complètement nécessaire :
RSS may be fine for a backend protocol and packet structure, but from a ‘normal’ consumer facing point of view, RSS has never made sense. (It’s sort of like git without github.) In effect, creating a better kind of consumer facing RSS is to solve the above problem.
« Newsstand » et l’écosystème Apple permettent aussi le paiement (imaginez entrer votre num de CB à chaque fois que vous voulez une édition de votre magazine).
Le téléchargement en arrière plan et le paiement fluide sont nécessaires pour que « ça marche ».
Ok, ►http://the-magazine.org peut toujours développer une version Android de leur truc, et une version Kindle, et une version... etc...
Pour caricaturer : dans le futur, si tu voudras lire du contenu de qualité, tu aura intérêt à avoir acheté le bon périphérique, le bon téléphone, la bonne tablette. Celle des riches, pas des pauvres. C’est quand même dingue cette intégration verticale totale : matériel - logiciel - écosystème - contenu.
Dans une optique de préservation du contenu de qualité (et donc payer de bons journalistes, essayistes, écrivains, illustrateurs, photographes), se rapprocher du public cible est très bien, compter sur beaucoup de micro-paiements plutôt que sur un ticket d’entrée cher, aussi.
Au delà des problématiques de liberté de l’utilisateur et du contenu, ce modèle ne marchera pas (les auteurs ne pourront pas manger à leur faim) si justement les contenus restent liés à une plate-forme matérielle. Seuls les gros groupes medias pourront faire du multi-canal ; et on sait que ce n’est pas là où l’on trouve le plus de contenu de qualité.