• « Oui, il existe un choc des civilisations : la civilisation de l’exploitation contre celle de la solidarité humaine ».
    Entretien avec Farid Esack, Quartiers XXI, le 29 juin 2015
    http://quartiersxxi.org/farid-esack

    J’aime bien sa critique : Quand le mot « progressiste » est utilisé dans le discours de gauche, cela signifie « contester le pouvoir », « contester l’État », « contester l’hégémonie », « contester l’idée de hiérarchies »... Quand il s’agit de musulmans, le mot « progressiste » est utilisé dans le sens : « Comment être compatible avec les valeurs dominantes de la société » !!!

    Passage intéressant aussi sur la violence, critiquable mais presque inévitable, dans tout mouvement de libération contre l’oppression, de l’Afrique du Sud à l’Etat Islamique...

    #Farid_Esack #Islam #Progrès #progressisme #politique #violence #Afrique_du_Sud #Etat_Islamique #Théologie_de_la_libération #Musulmans #Gauche #Intégration #Racisme

  • Lawsuit seeks to memorialize a less heroic side of 9/11
    http://bigstory.ap.org/article/34bf188788534c73a602c0013fbcef4a/lawsuit-seeks-memorialize-less-heroic-side-911

    NEW YORK (AP) — It has been nearly 14 years since the Sept. 11 attacks, but a lawsuit on behalf of Muslims rounded up in the aftermath has barely moved forward as lawyers try to show how frightening it was for hundreds of men with no ties to terrorism to be treated like terrorists, locked up and abused for months at a time.

    #Etats-Unis : Des #musulmans abusivement arrêtés après le 11 septembre autorisés à aller en justice
    http://www.yabiladi.com/articles/details/36854/etats-unis-musulmans-abusivement-arretes-apres.html

    Il s’agit tout particulièrement d’une plainte déposée au tribunal fédéral de Brooklyn en avril 2002 par huit citoyens dont six musulmans originaires d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud. Ils mettent en cause trois anciens hauts responsables américains dont le procureur général de l’époque #John_Ashcroft et #Robert_Mueller, alors directeur du FBI. Ils sont accusés d’avoir ordonné l’isolement des plaignants 23 heures par jour pendant leur détention, violant leurs droits constitutionnels parce que soupçonnés d’appartenir aux groupes de recrutement d’Al Qaida.

    Alors qu’on ne leur avait trouvé aucun lien avec le terrorisme, les plaignants avaient été expulsés. Mais l’évolution du procès avait été jugée non conforme à la loi, car entravée par plusieurs événements dont l’établissement par la Cour suprême de nouvelles normes juridiques, ainsi qu’un rapport du Bureau de l’inspecteur général du ministère de la Justice qui confirmait les allégations contenues dans la plainte des citoyens musulmans. Dénoncés par les avocats, tous ces facteurs ont motivé la décision de la Cour d’Appel qui estime à 762, le nombre de détentions de musulmans sur l’ensemble du territoire américain, dont 491 uniquement dans la région de New York faites entre trois et huit mois après les attentats, et ce, grâce au profilage. Le centre de détention métropolitain de Brooklyn a accueilli 80 détenus, tandis que le reste était placé à la prison du comté de Passaic à Paterson, dans le New Jersey.

    De plus, la Cour a évoqué plusieurs « preuves » des abus subis par ces citoyens musulmans : lancement violent des détenus contre les murs ; torsion de leurs bras, mains, poignets et doigts ; enchainement dans les cellules ; insulte envers l’islam ou commentaires sexuels humiliants pendant les fouilles à nu. Et les motifs de ces arrestations étaient généralement infondés. A titre d’exemple, la Cour cite le cas d’un musulman convoqué par le FBI, juste parce que une propriétaire qui louait sa maison à des hommes originaires du Moyen-Orient était terrifiée à l’idée que ces derniers puissent être impliqués dans le terrorisme. Un autre a été arrêté pour la simple raison que le FBI avait appris que l’épicerie dans laquelle il travaillait était en sureffectif, éveillant des soupçons vis-à-vis de l’employé originaire du Moyen-Orient. Un cas supplémentaire tenu pour preuve par la Cour est celui d’un détenu qui s’était plaint des abus des gardes à son égard. Les agents du FBI lui auraient répondu qu’il subissait cela en raison de son appartenance à l’islam.

  • Rhabillons les Femen ! Une réponse féministe marocaine
    http://orientxxi.info/magazine/rhabillons-les-femen,0936

    Le 2 juin dernier, deux Femen françaises, seins nus, s’embrassaient sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat, prétendant manifester de la sorte leur solidarité avec la communauté LGBT marocaine. Si certains militant-e-s et féministes ont pu y voir un geste fort anti-homophobie et anti-patriarcat, d’autres dénoncent une attitude paternaliste et post-coloniale qui ne peut que nuire aux luttes d’émancipation menées au Maroc par les femmes et les groupes marginalisés. Source : Orient XXI

  • Birmanie: la montée de l’#extrémisme bouddhiste

    La Birmanie, un pays à majorité bouddhiste où l’extrémisme religieux gagne du terrain. Depuis 2012, des conflits entre #bouddhistes et #musulmans éclatent régulièrement partout dans le pays. Plus de 200 personnes ont péri dans ces affrontements religieux, et plus de 200 000 autres ont dû fuir leurs villages. Rémy Favre, notre correspondant à Rangoon, a suivi, ces six derniers mois, les bonzes du #mouvement_9-6-9, un mouvement extrémiste emmené par le moine #U_Wirathu. Un mouvement anti-musulman et anti-Rohingya, cette #minorité musulmane très persécutée à l’ouest du pays, près du Bangladesh. Reportage à Rangoon, l’ancienne capitale birmane.

    http://www.rfi.fr/emission/20150527-birmanie-extemisme-bouddhiste-musulmans-rohingyas-969-wirathu
    #Birmanie #Rohingya #religion #persécution

  • #Juifs et #musulmans (1/4) - Les origines 610-721

    Cette série #documentaire, qui relate l’histoire de la #coexistence entre juifs et musulmans au cours des siècles, débute avec la naissance de l’Islam.

    L’avènement de Mahomet marque le départ de la fulgurante conquête de la religion musulmane qui, en un siècle, parvient à s’étendre de la Perse à L’Espagne. Les conversions sont nombreuses mais juifs et chrétiens peuvent continuer de pratiquer leur religion. Réalisation : Karim Miské

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/a-voir/6752722-juifs-et-musulmans-1-4-les-origines-610-721.html
    #histoire #histoire_vivante

  • Ménard revendique le #fichage des #enfants #musulmans de Béziers
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/05/05/quand-robert-menard-fiche-les-enfants-des-ecoles-de-beziers_4627511_823448.h

    « Ce sont les chiffres de ma #mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms, classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit, mais on le fait. » Robert Ménard persiste : « Les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une #évidence. »

    #ordure

  • Les Arméniens d’Anatolie en quête de leur vraie identité
    http://fr.myeurop.info/2012/01/23/les-armeniens-turquie-retrouvent-leur-nom-4370

    Delphine Nerbollier

    A la veille du centenaire du génocide arménien, le 24 avril 2015, reconquérir son « arménité » pour les Arméniens vivant encore en #Turquie reste compliqué. Mais reprendre son nom arménien est devenu pour certains, comme Miran Pirgiç Gültekin, de confession chrétienne et non plus musulmane, une impérieuse nécessité. Reportage à Istanbul et en Anatolie.

    Qu’on en finisse et qu’on arrête de nier la vérité&qu lire la (...)

    #Portraits #Société #France #1915 #Arménie #centenaire_génocide_arménien #chrétien #identité #musulman #orthodoxie #Recep_Tayyip_Erdogan #Religion

  • Purée Muslim - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Puree-Muslim

    Parce que depuis dix ans, on s’acharne dans l’espace public à faire du #musulman une tache, un élément qui ne devrait pas rentrer dans le décor, on a commencé par exclure sans vergogne des jeunes filles voilées de l’école. 2005, tout bascule dans ma vie, je regarde ces profs que j’avais tant admirés se déchaîner sur des jeunes filles. Et je sens bien qu’ils aimeraient bien à tout prix prouver que ces filles et leurs frères sont des dangers publics. En allemand il y a un mot que je ne sais pas traduire #schadenfroh, un schadenfroh c’est quelqu’un qui nourrit son contentement et son bien être du #désastre et de la #catastrophe, il les souhaite pour s’en frotter les mains et se repaît du malheur, il le surplombe et en appelle à la dévastation pour afficher un sourire de satisfaction, il est content du malheur des autres, et parfois même sa nature l’incite à provoquer des naufrages pour mieux observer en s’en frottant les mains depuis sa rive tranquille et cynique les noyades et bris de bateau qui déchirent les flots.

    Quand j’ai vu mes collègues s’acharner sur leurs élèves voilées, puis sur moi quand j’ai osé dire que je ne cautionnais pas ça au nom d’une #laïcité revisitée à la sauce répressive. J’ai fait l’objet d’une expertise psychiatrique, d’une convocation brutale au rectorat, d’une convocation violente dans le bureau de la proviseur alsacienne, et j’ai été l’objet de délations et de fantasmes.

    Depuis les frères Kouachi, il faudrait se taire et regarder les Schadenfroh exulter de leur : « Ah vous voyez on vous l’avait bien dit, ça devait arriver. On a tout laissé passer, tout laissé faire. »

    A ceci près que ce n’est ni vrai ni juste. On n’a rien passé, rien laissé faire. On a matraqué et traqué sournoisement et méthodiquement une catégorie de la population en se drapant dans des grands principes hypocrites. Depuis dix ans tout ce qui est décrété, vécu ou pressenti comme proche de la culture musulmane se voit taxé de suspicions qui vont très loin : #ostracisme, #racisme, sanctions professionnelles, #exclusions, mises au ban quand ce ne sont pas agressions physiques et verbales. Il est devenu de bon ton et de bon teint depuis plus de dix ans dans ce pays de casser du identifié musulman et de lui gueuler on est en République parce qu’on ne peut pas toujours quand on s’avoue de gauche gueuler on est en France ici à quelqu’un dont on sait bien qu’il est français et puis ça ferait trop front national et on n’est pas racistes à gauche, on aime juste une idée de son pays qui n’existe que dans leur tête. Faire accoucher au forceps une identité fantasmée coûte que coûte, la France ce serait ça et pas autre chose.

    • #Schadenfreude
      https://de.wikipedia.org/wiki/Schadenfreude


      Wilhelm Busch: Meister Müller und der schadenfrohe Bauer Mecke

      Als Schadenfreude (selten auch Schadensfreude) wird die Freude über das Missgeschick oder Unglück anderer [1] bezeichnet. Sie kann versteckt als heimliche Schadenfreude empfunden werden oder sich als offene Schadenfreude (Hohn, Spott, Ironie, Häme, Sarkasmus) zeigen. Bei der offenen Schadenfreude wird diese Emotion dem „Verursacher“ direkt mitgeteilt.

      Schadenfreude scheint eine dominante Rolle beim Erhalt von Gerechtigkeit und der Bestrafung von Normverstößen in menschlichen Gesellschaften zu spielen. In vielen Religionen und Wertesystemen wird sie jedoch geächtet.

      Es werden geschlechterspezifische Unterschiede in Entstehung und Motivation angenommen.[2]

      Das Wort „Schadenfreude“ existiert als deutsches Lehnwort im Englischen, Französischen, Niederländischen, Italienischen, Spanischen, Portugiesischen und Polnischen.

  • #République_tchèque : après des années de #violences contre les #roms, les #néo-nazis s’attaquent de la même manière aux #musulmans

    Dans de nombreux pays européens, on constate la montée préoccupante de la #xénophobie, du #racisme, des mouvements nationalistes et des partis et groupuscules d’#extrême-droite qui prospèrent grâce à la crise économique frappant le continent.
    C’est le cas en #Hongrie par exemple où le parti d’extrême droite #Jobbik a connu une progression fulgurante, devenant le second parti du pays avec 26% des sièges au parlement. La rhétorique anti-Roms, les attaques verbales et physiques contre les Roms occupent une place centrale dans ce mouvement hongrois.


    http://www.depechestsiganes.fr/republique-tcheque-apres-des-annees-de-violences-contre-les-roms-le

  • Être #musulman en #France | Slate.fr
    http://www.slate.fr/grand-format/musulmans-bharat-98169

    Bharat Choudary travaille depuis désormais six ans sur son projet actuel : Le silence des autres. Quand il a commencé il était encore étudiant en #photojournalisme, dans le Missouri –c’est là que je l’ai rencontré– il venait d’Inde, et s’intéressait à la construction des #identités. En 2009, il a commencé à travailler sur les musulmans, la façon dont ils vivent dans les pays occidentaux, leur rapport aux autres. Il poursuit ce projet depuis, et a décroché plusieurs bourses (dont Getty Images), récompenses (Pingyao International Photography Festival, Magenta Flash Forward), et ses photographies ont été publiées dans des journaux prestigieux dont le New York Times. Mais il a changé entre-temps son lieu d’étude. Après les États-Unis et la Grande-Bretagne, il s’est focalisé sur la France, à Marseille. Au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, nous avons échangé par mail sur son travail.

    #photographie #discrimination

  • Denise Helly, La #peur de l’Islam
    http://classiques.uqac.ca/contemporains/helly_denise/peur_de_l_islam/peur_de_l_islam_texte.html

    Cet #article trace un portrait du #contexte économique et socio-politique de l’émergence de #préjugés islamophobes, principalement en Europe. Partant de la réaffirmation de l’#idéologie libérale après 1945, qui se voulait garante des droits des #minorités nationales, ethniques et raciales, l’auteure identifie certains des facteurs qui ont mené à une réaction des majorités à leur endroit et à un renforcement de l’#ethnocentrisme. Ces facteurs incluent la résistance au pluralisme culturel (qui transforme irrémédiablement la société majoritaire) et la perte de statut social de la classe moyenne résultant de la #globalisation économique. L’auteure identifie également certaines raisons pour lesquelles les #musulmans constituent une cible de choix du sentiment d’animosité des majorités : l’importance démographique de cette minorité ; leur faible capacité d’organisation et de mobilisation ; la peur de l’#Islamisme politique depuis la révolution Iranienne en 1979 ; la fin du contrôle répressif des tensions internes dans les régions dépendantes de l’Union soviétique depuis sa chute en 1989 ; enfin, l’intérêt pour l’occident des ressources énergétiques du Moyen-Orient. L’auteure identifie ensuite certaines des croyances modernes que la présence de l’Islam met en cause, alimentant de ce fait l’#islamophobie : le schème de la rationalité, voulant que la religion en tant qu’archaïsme intellectuel ne peut subsister dans une #société moderne ; le schème de la sécularisation inévitable, mis en cause par la persistance des croyances religieuses ; l’idée d’une opposition nécessaire de l’État à la #religion ; la conception d’une menace sur la souveraineté populaire par le pouvoir judiciaire (qui protège les minorités culturelles) ; enfin, la perception de l’Islam et des religions en général comme foncièrement oppressifs envers les femmes.

  • « Reunions and Ransoms in Burma: Digital Connections Among the Rohingya »

    http://www.theatlantic.com/photo/2015/03/reunions-and-ransoms-in-burma-digital-connections-among-the-rohingya/386492

    The Rohingya have suffered years of persecution in Burma. Rohingya Muslims are denied full citizenship, their movements restricted, their prospects grim. In a makeshift internet hut in a crowded internal displacement camp set up for the Rohingya in western Burma, Reuters photographer Minzayar captured a series of intimate and heartbreaking portraits of families, their faces lit by laptop screens as they contact loved ones and relatives who have left the country for Thailand and Malaysia, escaping the violence that led to 200 deaths and left over 140,000 homeless in 2012. The video chats are personal, often wrenching, discussions held in a very public space in the camp. Aside from reunions and catching up, many of the conversations are with human traffickers who demand thousands of dollars to free family members. Rohingya merchant Kyaw Thein, who runs the internet hut, also assists in wiring cash between loved ones and funneling money to the traffickers. The captions below describe the conversations taking place, captured in the portraits above.

    #Birmanie #Rohingyas #minorités #musulmans #inégalités #exil

  • Six #chiffres à connaître sur les #musulmans de Suisse

    Perpétrés par de jeunes croyants ayant grandi en Europe, les récents attentats de Paris et Copenhague ont focalisé l’attention du monde entier sur les musulmans, à leur corps défendant. Petit tour des musulmans de Suisse en chiffres


    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2d47c694-b922-11e4-b703-7833333027ee/Six_choses_%C3%A0_savoir_sur_les_musulmans_de_Suisse
    #islam #Suisse #graphique #statistiques #religion

  • Tentons le test « Et si je mets “juifs” à la place de “musulmans”, est-ce que ça te semble pas un peu facho ? » :

    « On a 500.000 juifs plus ou moins bien intégrés en France. Le problème n’est pas le flux mais le stock »

    Oui, je te confirme : ça sonne totalement nazi. Donc : Judith Waintraub citant Bourlanges sur Twitter :
    https://twitter.com/jwaintraub/status/566901944565104640

    « On a 5 millions de musulmans plus ou moins bien intégrés en France. Le problème n’est pas le flux mais le stock » #Bourlanges #EspritPublic

  • #Ouïghours, prisonniers de l’absurde

    Vingt-deux hommes se trouvent en #Afghanistan en octobre 2001 lorsque les États-Unis envahissent le pays pour traquer Oussama ben Laden. Ils sont turcophones musulmans et appartiennent à la minorité chinoise ouïghoure, réprimée par le pouvoir central de Beijing. Du nord de la #Chine à la base américaine de #Guantanamo, le nouveau #film de #Patricio_Henrìquez suit l’incroyable odyssée de trois de ces #rescapés de l’absurde associés malgré eux au #terrorisme mondial.


    https://www.onf.ca/film/ouighours_prisonniers_de_labsurde
    #Bin_Laden

    Bande annonce :
    https://www.onf.ca/film/ouighours_prisonniers_de_labsurde/trailer/ouighours_prisonniers_de_labsurde_bande-annonce

  • #Islamophobie ou prolophobie ? (@mdiplo, février 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/BREVILLE/52625

    Les #juifs sont implantés en France de très longue date, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Beaucoup s’installent entre la fin du XIXe siècle et le début de la seconde guerre mondiale, fuyant les pogroms et la montée du nazisme en Europe centrale et orientale. Ouvriers, artisans ou petits commerçants, les juifs arrivés dans l’entre-deux-guerres vivent souvent dans des quartiers pauvres et délabrés, où ils se heurtent au racisme de leurs voisins français. Comme nombre de réfugiés, ils disposent parfois d’un capital culturel supérieur à la moyenne de leur pays d’origine (un trait également observé parmi les réfugiés afghans, syriens ou africains). Puis une nouvelle vague, issue de la décolonisation de l’Afrique du Nord, se produit après 1945. Au fil des décennies, certains descendants de ces premiers arrivés s’élèvent dans la société, au point d’occuper aujourd’hui des postes de pouvoir, notamment dans les milieux journalistique, politique et universitaire — c’est-à-dire ceux qui produisent, orientent et contrôlent les discours publics.

    Les immigrés de culture musulmane, eux, sont plus nombreux à arriver en France après la seconde guerre mondiale, et surtout à partir des années 1960, en provenance du Maghreb puis d’Afrique subsaharienne, parfois recrutés par l’industrie en fonction de critères physiques. Leurs enfants et leurs petits-enfants grandissent dans une société en crise, frappée par un chômage de masse et une précarité croissante dont ils sont les premières victimes et qui amenuisent leurs chances d’ascension sociale. Si certains se hissent au rang des classes moyennes et même supérieures, ils demeurent globalement peu représentés dans les plus hautes sphères. Fréquemment attaqués par les médias et les dirigeants politiques, les étrangers et les Français #musulmans ont peu d’armes pour se défendre dans l’arène publique, ce qui permet au discours raciste de fonctionner à plein régime. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les #Roms, groupe le plus dépourvu de ressources pour s’opposer aux discours stigmatisants, font l’objet d’attaques plus rudes encore, depuis M. Jean-Marie Le Pen, qui juge leur « présence odorante et urticante », jusqu’à M. Manuel Valls, selon lequel « les Roms ne peuvent pas s’insérer en France, dans leur majorité » et ont donc « vocation à rentrer chez eux ».

    La situation actuelle des juifs et des musulmans fait écho, par certains aspects, à celle des #migrants russes et arméniens de l’entre-deux-guerres. (…) Ainsi la condition sociale détermine-t-elle puissamment la perception des migrants comme celle de leurs descendants, par le truchement du bouclier institutionnel qu’elle procure aux uns et dont elle prive les autres. Pourtant, depuis trente ans, cette grille de lecture est de moins en moins mobilisée : on lui préfère une analyse culturelle, qui envisage les problèmes des migrants selon des critères d’origine.

    Le tournant intervient entre 1977 et 1984. Pendant les trois décennies précédentes, la thématique de l’immigration est peu présente dans les discours publics. Les médias évoquent les étrangers incidemment, quand ils parlent de logement, d’emploi ou d’économie. Loin de ses positions des années 1930, la droite salue alors l’apport des travailleurs étrangers. Ainsi, après la mort de cinq ouvriers africains asphyxiés dans leur sommeil par les fumées d’un feu mal éteint dans un foyer d’Aubervilliers, Le Figaro explique, sur un ton qu’on ne lui connaît plus : « Qui veille à la santé de ces infortunés transplantés ? Ils balaient les rues lorsque les caniveaux sont gelés, puis ils tentent de triompher de la tuberculose qui les mine ou de l’oxyde de carbone ! Voilà le sort de ces déshérités. Il importe d’y apporter d’urgence un remède. »

    La situation change avec la crise économique en 1975 et, plus encore, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. En moins de trois ans, la question des « travailleurs immigrés » cède le pas au « problème des Arabes », de la « deuxième génération » et, par ricochet, des musulmans. Des événements qu’on analysait autrefois de manière sociale sont désormais abordés selon un biais ethnique. (…)

    Quand elle ne s’aligne pas sur la position de ses adversaires, la gauche des années 1980 répond aux attaques contre l’immigration maghrébine en valorisant la « culture beure », reprenant, de manière inversée, le discours culturaliste de la droite. Libération, qui joue un rôle actif dans cette entreprise, ouvre dès septembre 1982 une rubrique « Beur » qui informe sur les événements artistiques supposés intéresser les membres de cette « communauté ». Puis le quotidien soutient activement la Marche pour l’égalité et contre le racisme, qu’il rebaptise « Marche des beurs » et dont il détourne le sens, et accompagne la création de SOS Racisme par des proches du Parti socialiste, contribuant ainsi à déplacer le regard de la lutte pour l’égalité à celle contre les discriminations. Le Monde se réjouit que « les enfants de la seconde génération immigrée s’emparent de la chanson, du cinéma, du théâtre » (4 juillet 1983), tandis que l’hebdomadaire Marie­Claire célèbre la « crème des beurs » (avril 1984). Mais, si la culture de l’élite gagne en légitimité, la base, dont les conditions d’existence se dégradent sous l’effet de la désindustrialisation, reste en butte au mépris.

    En moins de trois ans, le débat sur l’#immigration a été vidé de son contenu social. (…)

    Les discriminations raciales s’ajoutent aux inégalités sociales pour les renforcer, rendant ces deux problèmes indissociables. Le choix d’insister sur tel ou tel critère — la couleur de peau ou l’appartenance aux classes populaires — est à la fois politique et stratégique. Il participe de la définition des fractures de la société française. Souligner la composante sociale des inégalités permet de combattre l’idée que les populations d’origine maghrébine et africaine constitueraient un problème spécifique, totalement distinct des précédentes vagues migratoires et des classes populaires dans leur ensemble.

    #race #critique_médias (#seenthis-paywall-done)

    J’en profite pour reproduire d’un autre réseau social cette critique visible sous le sommaire du numéro de février :

    Félix Félix : Quelle tristesse, qu’en 2015, dans Le Monde diplomatique, on lise encore...

    ...Que l’antiracisme (comme pour d’autres, le féminisme) est un combat / une grille de lecture qui est « en concurrence » avec la lutte des classes (sous entendus : l’antiracisme n’est pas « la » bonne #stratégie / les antiracistes font le jeu de la droite identitaire) ; que la spécificité du racisme post colonial n’est qu’un « postulat » ; et que le mot « Blancs » s’écrit entre guillemets, à la différence des mots Noirs ou Arabes... [cf article de Benoît Bréville]

    L’article aurait du être titré « Islamophobie ET prolophobie », cela aurait été plus fidèle à son contenu !

    [suite]...Des éloges de la solution miracle des « Lumières » et de la « République » (dont on oublie l’histoire située, l’abstraction, l’ethnocentrisme, le colonialisme, l’impérialisme, l’autoritarisme, le machisme, le capitalisme... ; et leur instrumentalisation passée et présente au service du maintien de l’ordre social et de son racisme structurel), comme valeurs supposées « Universelles » de la « Raison », menacées par les « dangereuses » critiques post coloniales « identitaires » (l’"identité" étant un gros mot, tout comme la « foi »)... [cf article d’Anne Cécile Robert http://seenthis.net/messages/338958 ]

    Dominique De Villepin en Une du Diplo, c’était déjà triste... mais ça s’Empire ! (February 6 at 5:33pm)

  • Complaisance pour la réaction islamiste..., mel d’une amie prof, 24 janvier 2015 [le titre, pas forcément bien choisi parmi les lignes qui suivent, m’est dû, ndc].

    J’ai passé des journées très intenses suite aux #attentats à parler avec les #élèves de mes classes et d’autres dans les cours, les couloirs, sur le trottoir, à regarder avec eux les caricatures qui les choquent... J’ai l’impression que tu sous estimes les conséquences de la diffusion d’une #pensée_religieuse qui fait beaucoup pour la défense de l’existant et l’apprentissage de la soumission. La #loi, c’est la loi, alors certes celle de dieu est plus importante que celle de la république, mais le pire c’est de n’obéir à aucune. Le travail, la souffrance, c’est important, c’est comme ça qu’on gagne le paradis, et puis on ne déforme pas le corps humain par des caricatures. La philo c’est pas pour nous, nous on doit pas réfléchir, on est des #croyants. Voilà la grande majorité de ce qui s’exprimait. Mais aussi des tas d’autres point de vue minoritaires, quelques refus, très rares, mais notables de la pression religieuse et des #interdits qu’elle impose. En tout cas toujours de l’intérêt pour entendre quelqu’un parler d’ailleurs.

    J’ai été très intéressée par les éclairages sur l’enfance des frères #Kouachi et l’absence de soin, d’attentions dont elle témoigne, partagée par nombre d’enfants et d’adolescents pour lesquels l’#école n’est rien d’autre qu’un lieu de plus d’#humiliation. Alors, c’est sûr que quand les prédicateurs sont les seuls à soigner et valoriser une jeunesse perdue pour tout le monde, ça marche. Les 3 étaient assurément très "en insertion" que ce soit par l’ASE, la #prison, l’école ou les dispositifs d’#insertion de la mairie de Paris.

    Mais il me semble que dans beaucoup de textes que tu relaies sur seenthis en revanche le bâton se retrouve tordu "dans l’autre sens", et comprendre devient donner comme normal, attendu, voire choisir comme avec le terme "#islamophobie" dont tu sembles contribuer à défendre l’usage, de boire le calice jusqu’à la lie pourrait-on dire. A force de chercher du côté de ceux qui ne sont pas #Charlie, tu diffuses des textes qui pour le coup stigmatisent cette jeunesse dans un cadre #sociologique qui me semble peu pertinent :

    "D’où vient donc que ces gamins ne supportent pas les caricatures du Prophète ? Certainement pas de leur compétence en théologie musulmane, ni d’un point de vue approfondi sur les limites des #libertés individuelles en démocratie. Mais d’un sentiment d’être exclu de cet humour : d’un sentiment de l’#honneur publiquement bafoué. Et ce n’est sans doute même pas leur honneur directement, mais celui de leurs parents, musulmans pratiquants ou de culture, de leur famille, de leur immeuble."
    "Bref, dans bien des cas, on pourrait remplacer « nous les musulmans » par « nous les gens des cités » sans trahir le sens des propos de ceux et celles qui les tiennent. Et l’affirmation en apparence musulmane peut alors être comprise comme le conglomérat d’une appartenance à la fois sociale, territoriale, économique et religieuse."

    Ces extraits par exemple se trompent à mon avis en situant les origines de cette foi dans une tradition familiale qui mêle religion et culture. Cette lecture aurait peut-être été valable jusqu’à il y a une dizaine d’année. Mais aujourd’hui il ne s’agit à plus de cela mais de la diffusion d’une #propagande_salafiste récente qui s’impose d’ailleurs des enfants aux parents (avant le voile en banlieue était plutôt le signe d’une révolte contre la famille, maintenant les familles entières sont #mises_au_pas en commençant par les plus jeunes) et qui est d’ailleurs très homogène, sans différences en fonction des origines culturelles très variées. C’est le même islam, la version 2.0 on pourrait dire, terrible et assimilable par tous qui se diffuse dans la rue, sur internet et sur les chaines spécialisées, hyper compatible avec le #capitalisme trash qui les déqualifie à l’école tout en leur vendant une conception très agressive de la "#réussite". On est bien loin de la tradition culturelle. Les mères se voilent parce que leurs enfants leur font la #morale. De ce que je peux en voir de là où je suis dans mon #lycée de banlieue en tout cas, la place de la religion en tant que morale des comportements et #soumission à des lectures très réactionnaires (qui fait aussi que ces jeunes là sont finalement très peu révoltés contre le sort qui leur est fait dans le monde tel qu’il est, bien moins encore que les générations précédentes qui se reconnaissaient dans une identité de "travailleur immigrés", il deviennent de la chair à phone marketing sans aucune contestation) est énorme. Je ne comprends pas qu’il soit de bon ton de passer sous silence comme le font beaucoup des textes que tu diffuses et comme le font ceux qui choisissent le terme "islamophobie" les conséquences terribles de cette propagande très active qui empêche ces jeunes de vivre et de réfléchir hors des préceptes religieux, et le caractère naturel que semble prendre cet iconoclasme moderne qui pour ma part me glace.

    Se demander pourquoi on en est arrivé à ce que les prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant en banlieue passe aussi à mon sens par la critique de la #complaisance calculée de l’#extrême-gauche vis à vis de l’islam. Alors continuer à mythifier le prolétaire musulman parce que ce serait sa culture alors qu’il vient juste de se faire endoctriner par des connards de salafistes au coin de la rue d’à côté (la prédication active et quotidienne vise surtout les jeunes et les pauvres, ceux qui trainent sur les trottoirs en haut de Montreuil par exemple ou à Romainville et Noisy).... Les filles qui ne peuvent plus mettre de leggings, les #brigades_de_mecs_et_de_petites_sœurs qui surveillent le bon port du voile dès la sortie des lycées sans un cheveu qui dépasse, et qui rectifient un col un peu trop ouvert ou une manche qui laisserait dépasser le début de l’avant bras, des petites filles voilées dès 10-12 ans, voire très très petites, tout ça est très nouveau et bien loin d’être culturel, c’est une forme très récente, très moderne et très efficace de #discipline et de #contrôle des "#classes_dangereuses". Des élèves qui défendent le port du voile se plaignent de la pression pour partir en Syrie et demandent pourquoi l’éducation nationale ne fait rien pour l’empêcher. Aucune religion n’est émancipatrice, me semble-t-il. Et toutes ces lectures en terme d’islamophobie me paraissent bien paternalistes et démagogiques. Quand on parle de #xénophobie, ce sont bien pour les xenos que l’on prend partie, et c’est ce qui fait la force et l’intérêt de ce terme. Prendre le parti de l’islam aujourd’hui sans même chercher où sont les formes de résistance interne à cette diffusion du respect de l’ordre moral et religieux, me semble bien hâtif (et ce n’est pas cette video que tu trouves excellente, avec son voile light et fleuri et sa glorification du prophète qui me conduira à voir les choses autrement)
    Pourtant, tu ne vas pas me faire croire qu’entre Soral et le PIR ou Quartiers Libres (que tu relaies d’ailleurs) et qui s’adresse aux "frères de banlieue qui ont la Foi en l’Eternel" il n’y a rien. Ou alors, sauf à trouver des lignes de fuite, mieux vaudrait se taire, peut-être.

    Pas de solution, juste de l’étonnement et de l’incompréhension face aux certitudes que tu affiches au travers de l’homogénéïté de ce que tu diffuses.
    En pièce jointe, 2 extraits de Lucrèce, que tu connais sûrement déjà.

    A l’occasion d’en reparler
    A.

    PS : je viens de lire l’article sur #Riad_Satouf, je trouve ces positions très inquiétantes, comme une inquisition à posteriori. Une lecture complètement faussée des images et des textes. Par exemple le commentaire qui signale comme une évidence que Riad Satouf est sans tendresse pour ses personnages... Je trouve précisément l’inverse, sauf avec les #islamistes prosélytes en revanche. Dire par exemple :
    "Le personnage de la grand-mère syrienne aurait par exemple pu laisser place à des souvenirs émus et positifs, composant alors une image un tant soit peu constructive des relations intergénérationnelles en voie de disparition en Europe alors qu’elles résistent beaucoup mieux dans de nombreuses familles du Moyen-Orient. " en plus quand on critique une autobiographie, c’est navrant : il ne faudrait donc écrire que pour valoriser on ne sait pas bien quoi d’ailleurs, émouvoir avec une grand mère sympa.... Il faudrait donc donner absolument une image positive des relations intergénérationnelles quand elles sont interculturelles et c’est ce critère qui contribuerait à faire la qualité, voire la bonne moralité de ce qui est publié ? L’article lui reproche aussi d’ailleurs d’avoir rompu avec son père...
    Je viens aussi d’apprendre que les #frères_musulmans étaient dans la manifs contre l’islamophobie dimanche dernier, avec une banderole (mais sans doute sont ils un mouvement culturel et "frère musulman" veut dire "gens des cités"), alors que des vieux anars se sont fait arracher leurs affiches par le SO parce qu’elle n’étaient pas dans le ton. Est-ce ce mouvement-là que tu penses qu’il faut accompagner ?

    Lucrèce, 2 extraits du De Natura Rerum

    #De_natura_Rerum, #Lucrèce, livre III, vers 978 - 1023

    Et puis tout ce qui, selon la légende, attend nos âmes dans les profondeurs de l’Achéron, nous est donné dès cette vie. Il n’y a pas de Tantale malheureux, comme le prétend la fable, qui tremble sous la menace d’un énorme rocher et qu’une terreur vaine paralyse : mais plutôt l’inutile crainte des dieux tourmente la vie des mortels et chacun de nous redoute les coups du destin.

    Il n’y a pas davantage de Tityon gisant au bord de l’Achéron et la proie des oiseaux ; pourraient-ils d’ailleurs trouver dans sa vaste poitrine de quoi fouiller pour l’éternité ? On a beau donner à son corps étendu de gigantesques proportions, quand bien même il ne couvrirait pas seulement neuf arpents de ses membres écartés en tous sens, mais la terre tout entière, il ne pourrait supporter une douleur éternelle ni fournir de son corps une pâture sans fin. Mais le voici, le vrai Tityon : c’est un malade d’amour, livré aux vautours de sa dévorante angoisse, ou la victime déchirée par les tourments de quelque autre passion.
    Sisyphe aussi existe dans la vie, sous nos yeux, s’acharnant à briguer devant le peuple les faisceaux et les haches et se retirant toujours vaincu et triste. Car rechercher le pouvoir qui n’est que vanité et que l’on n’obtient point, et dans cette poursuite s’atteler à un dur travail incessant, c’est bien pousser avec effort au flanc d’une montagne le rocher qui à peine hissé au sommet retombe et va rouler en bas dans la plaine.

    Et repaître sans cesse les appétits d’une âme ingrate, la combler de biens sans parvenir jamais à la rassasier, comme font à notre égard dans leur retour annuel les saisons qui nous apportent leurs productions et tant d’agréments, sans que nous ayons jamais assez de ces fruits de la vie, c’est bien là, je pense, ce qu’on raconte de ces jeunes filles condamnées dans la fleur de leur âge à verser de l’eau dans un vase sans fond, un vase que nul effort jamais ne saurait remplir.

    Cerbère et les Furies et l’Enfer privé de lumière, le Tartare dont les gouffres vomissent des flammes terrifiantes, tout cela n’existe nulle part et ne peut exister. Mais la vie elle-même réserve aux auteurs des pires méfaits la terreur des pires châtiments ; pour le crime, il y a l’expiation de la prison, la chute horrible du haut de la Roche Tarpéienne, les verges, les bourreaux, le carcan, la poix, le fer rouge, les torches ; et même à défaut de tout cela, il y a l’âme consciente de ses fautes et prise de peur, qui se blesse elle-même de l’aiguillon, qui s’inflige la brûlure du fouet, sans apercevoir de terme à ses maux, de fin à ses supplices, et qui craint au contraire que maux et supplices ne s’aggravent encore dans la mort. Oui, c’est ici-bas que les insensés trouvent leur Enfer.

    Voici encore ce que tu pourrais te dire à toi-même. Le bon roi Ancus lui aussi ferma ses yeux à la lumière et pourtant comme il valait mieux que toi, canaille ! Depuis lors, combien d’autres rois, combien d’autres puissants du monde sont morts, qui gouvernèrent de grandes nations ! Celui-là même qui jadis établit une route à travers la vaste mer et qui ouvrit à ses légions un chemin sur les flots, qui leur apprit à traverser les abîmes salés à pied sec et de ses escadrons foula dédaigneusement les eaux grondantes, celui-là aussi a perdu la lumière et son corps moribond rendit l’âme. Et Scipion, ce foudre de guerre, la terreur de Carthage, a rendu ses os à la terre comme le dernier des esclaves. Ajoute les inventeurs des sciences et des arts, ajoute les compagnons des Muses ; un des leurs, unique entre tous, Homère, a tenu le sceptre ; pourtant avec eux tous il repose dans le même sommeil. Enfin Démocrite, lorsque le poids de l’âge l’avertit que les ressorts de la mémoire faiblissaient en lui, alla de lui-même offrir sa tète à la mort. Épicure en personne a succombé au terme de sa carrière lumineuse, lui qui domina de son génie le genre humain et qui rejeta dans l’ombre tous les autres sages, comme le soleil en se levant dans l’éther éteint les étoiles.

    Et toi, tu hésiteras, tu t’indigneras de mourir ? Tu as beau vivre et jouir de la vue, ta vie n’est qu’une mort, toi qui en gaspilles la plus grande part dans le sommeil et dors tout éveillé, toi que hantent les songes, toi qui subis le tourment de mille maux sans parvenir jamais à en démêler la cause, et qui flottes et titubes, dans l’ivresse des erreurs qui t’égarent.

    Si les hommes, comme ils semblent sentir sur leur cœur le poids qui les accable, pouvaient aussi connaître l’origine de leur mal et d’où vient leur lourd fardeau de misère, ils ne vivraient pas comme ils vivent trop souvent, ignorant ce qu’ils veulent, cherchant toujours une place nouvelle comme pour s’y libérer de leur charge.

    L’un se précipite hors de sa riche demeure, parce qu’il s’ennuie d’y vivre, et un moment après il y rentre, car ailleurs il ne s’est pas trouvé mieux. Il court à toute bride vers sa maison de campagne comme s’il fallait porter secours à des bâtiments en flamme ; mais, dès le seuil, il baille ; il se réfugie dans le sommeil pour y chercher l’oubli ou même il se hâte de regagner la ville. Voilà comme chacun cherche à se fuir, mais, on le sait, l’homme est à soi-même un compagnon inséparable et auquel il reste attaché tout en le détestant ; l’homme est un malade qui ne sait pas la cause de son mal. S’il la pouvait trouver, il s’appliquerait avant tout, laissant là tout le reste, à étudier la nature ; car c’est d’éternité qu’il est question, non pas d’une seule heure ; il s’agit de connaître ce qui attend les mortels dans cette durée sans fin qui s’étend au delà de la mort.

    Enfin pourquoi trembler si fort dans les alarmes ? Quel amour déréglé de vivre nous impose ce joug ? Certaine et toute proche, la fin de la vie est là ; l’heure fatale est fixée, nous n’échapperons pas. D’ailleurs nous tournons sans cesse dans le même cercle ; nous n’en sortons pas ; nous aurions beau prolonger notre vie, nous découvririons pas de nouveaux plaisirs. Mais le bien nous n’avons pu atteindre encore nous paraît supérieur à tout le reste ; à peine est-il à nous, c’est pour en désirer un nouveau et c’est ainsi que la même soif de la vie nous tient en haleine jusqu’au bout. Et puis nous sommes incertains de ce que l’avenir nous réserve, des hasards de la fortune et de la fin qui nous menace.

    Et puis, bien sûr  :

    De natura Rerum, Lucrèce, livre I

    Alors que la vie humaine gisait à nos yeux honteusement écrasée sous le poids de la religion, qui sortait sa tête des régions du ciel, accablant les mortels de son horrible aspect, le premier, un homme un Grec, osa lever au ciel des yeux mortels et le premier, il osa résister. Ni les fables relatives aux dieux, ni la foudre, ni le ciel avec ses grondements menaçants ne l’ont abattu. Au contraire ces éléments ont rendu si ardent le courage de son âme que le premier, il désirait briser les verrous serrés des portes de la nature. Ainsi la vigueur vive de son âme vainquit et s’avança bien au delà des murailles enflammées du monde. Il a parcouru par son intelligence, et son courage l’immensité du Tout, d’où, victorieux, il nous a rapporté ce qui pouvait naître, ce qui ne le pouvait pas, et selon quel système une puissance limitée était accordée aux choses, ainsi que une fin profondément enracinée. C’est pourquoi la #religion, terrassée à terre, est à son tour écrasée, sa victoire nous égale au ciel.

    #réfutation #émancipation #intelligence_collective

    • @unagi, depuis le 7 janvier, nous avons longuement traité ici de la politique rédactionnelle réac et raciste du journal qui était visé par ces meurtres, eu de nombreux échanges, par exemple sur le fait d’user ou pas du vocable islamophobie en lieu et place de xénophobie, nombreux ont été les posts qui rendent compte du phénomène djihadiste, en revanche, on a pas beaucoup causé islamisme (sauf à citer bon nombre de tenants de l’ordre actuel).

      Le soin dû aux déshérités et relégués d’ici, c’est aussi celui que nous ne savons pas toujours prendre pour nous mêmes. Et d’ailleurs, il n’y a pas de nous, c’est là que commence le merdier, de toutes parts.... Je répondais à A. être d’accord sur le fait que la religion ne soit pas émancipatrice en soi et évoquait qu’il pouvait en exister des usages qui soient (partiellement, certes) libérateurs, guerre des paysans, prêtres ouvriers, théologie de la libération, des versions littérales, impatientes et pratique du « les derniers seront les premiers » (pourtant destiné par l’église à faire tout accepter jusqu’au paradis), que de nombreux malentendus fondateurs se sont produit sur fond de religiosité ou de culture religieuse... traductions.... Cela m’a valu la réponse suivante de P. :

      La seule invariance, c’est l’utopie, disait Bloch, lequel professait, par ailleurs, que seul un vrai #chrétien pouvait aussi être un vrai #athée. L’#utopie et le messianisme, de fait, illusions absolument nécessaires dès lors qu’on voit la matière et la conscience, ensemble, comme mouvantes, comme « non-encore-advenues » par définition. Pourquoi, alors, se priver de l’analyse concrète des situations religieuses concrètes ? Comment oser rapprocher théologie de la libération et islam contemporain beaufement nihiliste des cités ? Où est la théologie de la libération actuelle (en fut-il jamais une ?) islamique ? Le fameux « pas d’amalgame » clamé ensemble par Dalil Boubakeur et les « antifas » non-critiques actuels, c’est la victoire, face au monstre jihadiste bien commode, de la #normalité conservatrice du petit-entrepreneur qui fait ses affaires tout en respectant Dieu, le tartuffe « bien intégré » interdisant tranquillement, de manière privée, non-offensive et spectaculaire, en respectant les lois de la république, à sa femme ou ses enfants les saloperies que leur essence induisent théologiquement, etc. Où est la #critique de l’Islam d’aujourd’hui, de l’Islam « normal » comme nihilisme contre-révolutionnaire, comme #nihilisme_anti-communiste, anti-métissage, anti-altérité ? Où est le lien évident fait entre l’impossibilité contemporaine du surgissement de la conscience révolutionnaire chez les pauvres, les arabes, les noirs, et de cette fracture bien réelle entre #intellectuel(les) gauchistes et #prolétaires « immigrés » ? Où est la perception du danger final de la prise en charge positive du renoncement nihiliste, de la désespérance par le discours religieux ? L’Islam est pour le communiste un concurrent, un tailleur de croupières, rien d’autre. Là où le communiste - autre nom, pour moi, du mystique de vie - se débat dans l’élément de l’autonomie, de l’intelligence rationnelle, l’Islam nihiliste conforte la valeur de l’ignorance et de la soumission, position tellement confortable, ainsi que Dostoievski l’explique dans son Grand Inquisiteur. Que les ouvriers deviennent dialecticiens, qu’ils abandonnent eux-mêmes tous seuls comme des grands la cléricaliture, et la complaisance vis-à-vis d’elle. Il n’y aura rien sans cela. Autant attendre, alors. Car s’agiter et voir du rouge ailleurs, dans tout ce qui bouge (tout ce qui ne bouge pas) ce serait, en attendant, ajouter la fausseté au désespoir. Qu’il nous reste au moins la lucidité, et cette certitude blochienne de la latence des choses.

    • Il me semble aussi difficile de parler de l’islamisme comme élément unique sans parler par exemple de la situation matérielle de ces population. Situation matérielle qui peut influer sur la qualification de la zone d’habitat.
      "Nous parlons volontairement de « quartiers populaires » et non de « banlieues » dans la mesure où ce dernier terme (comme celui de ghetto d’ailleurs) massivement utilisé, participe de la construction d’un regard éludant les causes sociales de la situation. Nous ne serions pas (selon les raisonnements en terme de banlieue) devant une production de l’ensemble de notre système social mais devant de simple erreurs de « peuplements », de « politiques urbaines », de « choix architecturaux », de « repli sur soi », etc."
      Ces aussi délicat de reprocher cette identification à l’islam alors que c’est la seule identification "permise", voire les barrages à l’emploi pour les personnes qualifiées.
      Stigmatisation et repli identitaire, mais quelle identité ?
      "A « l’universalisme européen » ou « occidental »
      s’oppose ainsi un « universalisme métisse » ou
      « décentré », qui a très fortement pénétré les élites
      internationales, et est même devenu le discours
      dominant, en tout cas « axial », au sein d’institutions
      comme l’UNESCO.
      Toutefois, l’universalisme métisse présente des
      difficultés redoutables, et a de fait provoqué des
      effets pervers des plus fâcheux sur la question
      dite de « l’interculturalité ». Car l’inconvénient
      fondamental de cette conception, c’est que le
      métissage et l’hybridité supposent au départ des
      identités pures, authentiques destinées à donner,
      à l’issue du processus d’hybridation, des entités
      mêlées et entrecroisées. Or, comme de telles
      identités culturelles « pures » n’existent pas, de l’aveu
      même des tenants de la raison métisse".
      Il y beaucoup aussi à dire sur la place de l’école sur la continuité du fait colonial.
      Si les "prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant" si car il n’y a pas de discours autre qui vienne de l’état. Disparition des services publics, desertification et disparition de toute structure étatiques.
      Le mail de ta correspondante et une suite d’assertion et de témoignage personnel dont je permets de douter.

      conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_bruxelles.pdf
      http://www.centresculturelsbruxellois.be/sites/www.centresculturelsbruxellois.be/IMG/pdf/conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_br

      Renouveau charismatique ou du salafisme, qui
      tous s’affirment contre les religions « établies »,
      celles qui sont culturellement et territorialement
      enracinées et qui, elles, reculent (Eglises orthodoxe
      et catholique en tête). On se trompe donc en croyant
      que ces nouvelles formes de religiosité favorisent le
      renfermement sur les cultures traditionnelles, alors
      qu’elles sont au contraire des produits et des agents
      de la déculturation induite par la mondialisation
      1
      .
      Les religions qui triomphent actuellement sont des
      religions « pour l’export », qui détachent les fidèles
      de leurs racines culturelles et leur proposent une
      reformulation simplifiée et modernisée des textes
      religieux, dont toute herméneutique et toute
      érudition sont évacuées au profit d’un message
      simple, littéral, radical. Le « fondamentalisme » est
      donc fils de la modernité, même s’il se présente
      comme son antidote idéologique. Deux formes
      d’organisation religieuse sont directement issues
      de cette reconfiguration hypermoderne du paysage
      religieux : les Eglises (notamment les Eglises
      évangéliques) qui fonctionnent comme de véritables
      entreprises « spirituelles » et « communautaires »
      à but (très) lucratif, et les mouvements politiques
      radicaux, généralement inféodés à la géopolitique
      de certains Etats (comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite).

    • Les études culturelles pour penser le communautarisme en France dans les années 90 http://www.mei-info.com/wp-content/uploads/revue24-25/9MEI-24-25.pdf

      Pour quoi employer ce terme de complaisance ?
      Indulgence excessive et blâmable...
      Donc se sont des barbares et la relation à l’islam et la non relation à la démocratie vient du fait qu’ils sont arabes et ou musulmans. Je dis ça pour les noirs.
      Le blanc émancipé et les barbares génétiques.

      1 860 euros, c’est le revenu mensuel moyen des ménages vivant dans les zones urbaines sensibles, contre 3 000 euros dans le reste des agglomérations qui comprennent une Zus. Les plus jeunes habitants de ces territoires sont près de trois fois plus pauvres qu’ailleurs.

      Près de 24 % de chômeurs dans les zones urbaines sensibles (Zus). Un taux deux fois et demi plus important que dans le reste du territoire.

      18 % des habitants des zones urbaines sensibles ont un diplôme supérieur au baccalauréat contre 43 % de la population des villes ayant une Zus.

      Près de la moitié de la population des quartiers en difficulté ne possède aucun diplôme contre 20 % des résidents hors des zones urbaines sensibles. Cet écart a des répercussions directes sur le chômage, plus élevé dans ces quartiers.

      56 % des habitants des zones urbaines sensibles ont une mauvaise image de leur quartier. 16 % considèrent leurs conditions de logement insuffisantes ou très insuffisantes.

      Le taux de pauvreté dans les Zus, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 36,5 % en 2011, soit près de trois fois plus que dans le reste du pays. Il était de 30,5 % en 2006, soit une évolution de 6 points entre 2006 et 2011. Le taux de pauvreté à 40 %, la pauvreté la plus dure (personnes vivant avec moins de 651 euros par mois en 2011) atteint 9,3 % contre 3,1 % pour le reste de la France en 2011. Sur la période 2006-2011, ce taux a évolué de près de trois points dans les Zus contre à peine un demi-point hors de ces territoires.
      Le taux de pauvreté, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 43 % pour les 18-24 ans, soit deux fois plus que les jeunes de cet âge qui ne résident pas dans une Zus. Pour les moins de 18 ans, dont le taux de pauvreté s’élève à 51,5 %, ce rapport est de trois fois plus.

      Cette situation est logique : la faiblesse des revenus des habitants constitue l’un des critères de définition de ces quartiers. Dans une partie des Zus, la situation est même encore plus dégradée. L’ampleur de l’écart résulte notamment de la concentration des logements sociaux dans les « grands ensembles » en périphérie des villes, construits notamment dans les années 1970. Faute de réduction du chômage, les politiques menées depuis des années dans ces quartiers ne font qu’amortir partiellement le choc, sans changer en profondeur la donne.

      Pour en savoir plus :

      « Rapport 2013 », Observatoire des zones urbaines sensibles, Secrétariat du Comité interministériel des villes, décembre 2013.
      Notre article : La situation des zones urbaines sensibles

    • je ne sais pas islam islamisme, bon musulman mauvais musulman, bon immigré mauvais immigré etc etc....
      La religion n’est pas au centre, le modèle politique oui.
      et petit hors piste « On ne pense pas que l’#islamisme va prendre le pouvoir en France, on sait très bien que c’est une #ultraminorité, qu’ils sont quinze cons à manifester. Pareil pour les catholiques intégristes, jugeait-il. On s’inquiète de voir les #musulmans modérés ne pas réagir mais c’est parce qu’il n’y a pas de musulmans modérés en France, il n’y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n’ont pas à s’engager plus que ça contre l’islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu’ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont #citoyens."

    • Pour l’invitation à Lucrèce :
      "Plus d’un an après la publication du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint-Michel paraissait Les Grecs, les Arabes et nous, un volume collectif qui non seulement constitue une réponse aux thèses et aux arguments de Gouguenheim, mais montre aussi de quoi son livre était le nom. Car au-delà de la fausseté historique avérée de nombreuses thèses centrales de cet ouvrage, on peut y voir le reflet d’enjeux qui dépassent largement la querelle d’érudits. À l’heure des débats sur l’identité nationale et sur le port de la burqa, il semble nécessaire de se pencher de près sur le discours des « racines grecques de l’Europe chrétienne », surtout quand celui-ci comporte un jugement comparatif sur les valeurs et les mérites de l’Europe et du monde arabe, des chrétiens et des musulmans, des langues sémitiques et des langues indo-européennes.

      Ce livre montre que ce que Gouguenheim faisait passer pour une simple mise à jour des connaissances historiques sur le rôle et l’importance du monde arabe dans la transmission du savoir grec masquait en fait un jugement idéologique sur l’islam que l’on retrouve dans de nombreux débats. Seule une approche holiste pouvait faire apparaître l’implicite dans ce réseau de points de vue sur la place et le rôle de l’islam dans la culture occidentale. Selon Gouguenheim, l’Occident ne devrait rien ou presque à la transmission arabe du savoir grec, puisqu’il existe une filière concurrente de traductions latines du grec. Comme « notre » savoir est grec, Gouguenheim tente de montrer que l’Occident n’a aucunement eu besoin de la médiation arabe, mais aussi – et c’est plus grave – que les Arabes n’étaient pas capables, faute d’outils linguistiques et conceptuels appropriés, d’assimiler ce savoir grec."

      Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, éd. Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach
      http://www.laviedesidees.fr/L-islamophobie-deconstruite.html
      http://crm.revues.org/11662

      #islamophobie_savante

    • Juste sur les cathos intégristes. Il y a quelques années j’avais aussi cette impression de 15 trouduc au bord de la tombe mais depuis les manifs haineuses contre le mariage égalitaire et l’égalité a l’école j’ai vu qu’ils étaient tres nombreux et ce sont eux qui ont gagnés. Le programme égalité filles-garçons a l’école a été supprimé et la loi sur le mariage égalitaire a été vidé de tout(ni PMA ni adoption).

    • Le point de vue est intéressant (vraiment).

      On se fait, il me semble, les mêmes noeuds au cerveau il me semble pour comprendre pourquoi le Hezbollah ou le Hamas ont tant de soutien dans leurs territoires. On en arrive assez vite il me semble aux discriminations légales poussant les populations discriminées dans les structures organisées présentes, certes peu émancipatrices, mais toutes portes ouvertes pour leur donner un cadre de vie, une vision, un espoir.

      Et encore une fois, on se tourne vers les gauchistes pour leur expliquer que c’est à cause de leur vision borgne et de leur angélisme que tout cela advient.

      Ok, « on » n’a pas de solution toute prête. Mais il me semble qu’accuser ceux qui n’ont pas le pouvoir pour ce qui advient est une certaine forme d’aveuglement, aussi.

      Si cela advient, c’est aussi sans doute parce que « cela » est compatible avec le système.

    • Il me semble que le Liban où la Palestine ont été et sont soumis à de toutes autres contraintes (la politique israélienne, incluant pour partie le choix de ses ennemis, l’affaiblissement de l’OLP par exemple, la binarisation « occcidentalisme » colonial /islamisme).

      Par ailleurs, pour ce qui nous regarde plus directement, il est précisément question plus haut et de diverses manières de cette compatibilité avec le capitalisme et du fait qu’on ne peut incriminer seulement la xénophobie d’état, la persistance de la « pacification » de l’Algérie dont ont à pâtir (au premeir chef) les Arabes, le socialisme chauvin, les fafs, etc. etc. mais aussi, par delà « les gauchistes », tous les tenants d’une émancipation (que nous serions) qui s’avérent impuissants à faire vivre des #communautés_de_luttes, des territoires existentiels qui ouvrent des espaces non pas à de « l’identité » mais à des subjectivités « créatives » et conflictuelles aptes à brouiller les assignations proposées par divers dispositifs de pouvoir (de la technocratie néolibérale à l’islamisme, et j’en passe).
      Un texte, qui cause ni islam ni religion, mais peut éclairer (sans bla bla sur la civilisation métisse, évidemment) :

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la #lutte. Autrement dit, une lutte devient #politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Ou matérialisme comme libération de la croyance et de la superstition. Matérialisme contre la religiosité.
      L’univers obéit à des lois physiques, naturelles et non celles des dieux
      Superstition dont nous occidentaux sommes pour la plus grande partie débarrassés. On ne peut pas en dire autant de nos amis musulmans.
      C’est ma traduction des motivation de l’appel à Lucrèce.

    • #unagi, je ne comprends pas les positions que tu sembles m’attribuer. Pour ne prendre qu’un exemple, je n’ai nul part parlé de « bon musulman » (qui est d’ailleurs évoqué en terme fort critique par P. ci dessus), tout au plus et à l’inverse évoqué la possibilité de « révolution démocratique » qui soit de fait musulmane à propos des vidéos de Pierre Torres sur Rakka ( avant leur confiscation par les orgas islamistes).

      http://seenthis.net/messages/329636

      Et je redis que l’origine a peu de portée explicative. L’homme explique le singe, et pas l’inverse.
      On peut préférer une lecture #généalogique, ou mobiliser la catégorie du #devenir (le devenir non révolté évoqué par A.).
      Oui la Hogra et les modalités de la segmentation sociale (et pas apartheid) et raciste de la population française a un rôle éminent dans la fascisation islamiste ici, et, malgré l’#antisémitisme, ça ne veut pas dire rallier les déclarations qui qualifient le phénomène de « nazi », entre autre parce que ce n’est pas l’industrie lourde mais le 2.0 qui est au travail).

      Je trouve certains posts inutilement et faussement accusateurs, faute de mieux, j’en appelle au secours provisoire d’avocats :

      D’où les trois adversaires auxquels L’Anti-Oedipe se trouve confronté. Trois adversaires qui n’ont pas la même force, qui représentent des degrés divers de menace, et que le livre combat par des moyens différents.

      1. Les ascètes politiques, les militants moroses, les terroristes de la théorie, ceux qui voudraient préserver l’ordre pur de la politique et du discours politique. Les bureaucrates de la révolution et les fonctionnaires de la #Vérité.

      2. Les pitoyables techniciens du désir - les psychanalystes et les sémiologues qui enregistrent chaque signe et chaque symptôme, et qui voudraient réduire l’organisation multiple du #désir à la loi binaire de la structure et du manque.

      3. Enfin, l’ennemi majeur, l’adversaire stratégique (alors que l’opposition de L’Anti-Oedipe à ses autres ennemis constitue plutôt un engagement tactique) : le fascisme. Et non seulement le fascisme historique de Hitler et de Mussolini - qui a su si bien mobiliser et utiliser le désir des masses - mais aussi les #fascisme qui est en nous tous, qui hante nos esprits et nos conduites quotidiennes, le fascisme qui nous fait aimer le pouvoir , désirer cette chose même qui nous domine et nous exploite.

      L’Anti-Oedipe : Une introduction à la vie non fasciste, Michel Foucault
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4790

    • Je ne t’attribue rien et pas ce genre là. Je ne pense pas que l’on puisse ""réhabiliter" une version de l’islam par l’islamisme. Je pense que le « mal » est bien plus profond et qu’aujourd’hui ce sont tous les musulmans qui sont visés.. J’avais en tête certains textes d’un musulman d’apparence^^ qui disait pis que pendre de l’islam avec en filigrane bien appuyé "je ne suis pas ca, je suis un français comme vous.
      D’où ma réflexion qui n’avait rien à voir avec ton post. Mille excuses.

    • @unagi, sans doute que je m’exprime mal, et que pour tes post, de nouveau, j’ai mal compris. Ce qui est drôle c’est que le mel de A. que j’ai relayé ici relève lui aussi d’une lecture partielle de mes posts et relais sur ces histoire depuis le 7 janvier ici ; j’avais entre autres choses pris des distances avec les explications en termes d’islamophobie pour parler de xénophobie, cité le « Il faut défendre la société » de Foucault pour insister sur le #racisme_d'état comme gestion #politique des #populations. Mais ce malentendu me parait avoir été utile (cf. son mel que je ne met pas en doute, sauf sur la vision un peu trop essentialiste de la religion, qui fait peu de cas de ses usages, mais en l’occurrence le salfafisme n’a rien de libérateur).
      Par ailleurs, ayant un bon moment habité Vitry sur Seine et dépendu de staffs précaires ou d’allocs, j’ai par empathie (malgré tout) d’exilé de l’intérieur probablement un peu trop sociologisé lors de mes choix de post (sur les frères pois chiches et Koulibali).
      Pour contredire (?) Foucault sur D&G, nous serions structurés par le manque de politique < :) (connait pas les émoticons, ça doit être un imbécile coiffé d’un bonnet d’âne qui sourit béatement)

  • L’Arabie Saoudite derrière le terrorisme, Zaccarias Moussaoui rajoute une couche
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2418

    ❝L’allégation que l’Arabie Saoudite a financé le terrorisme et en l’occurrence les attentats du 11 septembre 2001, n’est en rien une révélation. C’est même le genre d’information où celui, des communs des terriens, qui l’intercepte est pris pour un idiot. Puisque par un moyen quelconque, la page de l’Histoire de l’humanité, concernant l’Afghanistan, restera une instigation des Etats-Unis via la Mecque de l’islam. La monarchie des Ibn-Saoud relevait d’un axe anticommuniste que la CIA a créé et présidé, (...)

    international, suivi, grand événement, internationaux, monde, continent, Etats, conflits, paix,

    #Terrorisme , #islamisme , #AlQaeda , #politique , #crise _ #capitalisme , #justice #fait_divers #société, #fléau , #délinquance , #religion #ArabieSaoudite #Qatar
    #international #monde #conflits #Terrorisme , #islamisme #AlQaeda #politique #MoyenOrient #monarchies #arabes #musulmans

  • L’EI s’adresse aux musulmans, aux bons entendeurs qui relaient
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2414

    La culpabilité collective des musulmans dans les cruautés déclenchées par l’islamisme (islam politique) n’est pas un amalgame. Sinon, aucun identification du commanditaire n’est possible. La respectabilité de l’acte religieux, n’est pas uniquement l’accomplissement des 5 rites (proclamation qu’Allah est le seul dieu etc... + les 4 autres devoirs), elle consacre aussi de militer pour répandre l’islam sur Terre d’abord. Puis appliquer la loi divine au sein des communautés converties à la plus (...)

    conflits, situation, points chauds, monde, international, efforts, position, opinion, interventionnisme,

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , #France,_immigration,_marche,_beurs,_discrimination,_racisme,_intégration, fait (...)

    #conflits,situation,_points_chauds,_monde,_international,_efforts,_position,_opinion,_interventionnisme, #censure,presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique,_ #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion,_perdition #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient,