• Clinatec : rencontre avec un repenti
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1749

    Toujours en librairie : Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme. Voir ici

    Dans une récente tribune du Monde, le pédopsychiatre Bruno Falissard dénonce la technolâtrie de ses confrères : « La médecine est le meilleur alibi de l’hubris technoscientifique, écrit-il. Dans l’espoir utopique de pouvoir vaincre la mort et la souffrance par la puissance sans limite de notre science, nous tous, médecins, patients, autorités de santé, politiques… nous enivrons du flot ininterrompu des découvertes (…) Il est grand temps d’arrêter cette folie. » Bruno Falissard doit passer de bons moments avec ses collègues de l’académie de Médecine, où siège également Alim-Louis Benabid, le neurocrate grenoblois, fondateur de Clinatec et incarnation de l’hubris technoscientifique en milieu médical. On imagine leurs (...)

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=960 #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/clinatec_repenti.pdf

  • Nucléaire en-deçà des Alpes, horreur au-delà
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1743

    Le saviez-vous ? l’Italie était le troisième producteur occidental d’électricité nucléaire dans les années 60. Elle a pourtant fermé ses centrales en fort peu de temps sous la pression du mouvement antinucléaire, et suite au refus des Italiens lors de deux référendums, en 1987 et en 2011. C’est ce que nous rappelle Gianni Carrozza, membre du Collectif contre l’ordre atomique en Ile-de-France et du collectif national Arrêt du nucléaire, dans cette enquête diffusée à la veille d’élections législatives en Italie ; alors que l’Etat français annonce la relance de son programme nucléaire et la construction de nouveaux EPR. Où l’on découvre l’incessante pression du lobby nucléaire français au-delà des Alpes, mais aussi le rôle de la contestation, des années 70 à aujourd’hui – hors parti communiste naturellement. (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/italie-nucleaire-fr.pdf

  • STMicroelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1720

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Qui a mis le feu ? La société thermo-industrielle, en 1784, avec la combustion des énergies fossiles, le perfectionnement des machines à vapeur et autres « pompes à feu ». On pourrait certes remonter au paléolithique et à la domestication du feu, la politique de la terre brûlée ne date pas du Technocène ; mais la responsabilité de la technocratie dirigeante (ingénieurs, entrepreneurs, cadres, scientifiques, etc.) dans l’incendie planétaire est écrasante, démontrée et publiée. Si les mots ont un sens, chacun de ses membres est aujourd’hui co-responsable d’écocide et de crime contre l’humanité – peut-être involontaire dans nombre de cas. Mais voici un demi-siècle au moins que l’ignorance des malfaiteurs ne peut plus être (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/stmicro_les_incendiaires_et_les_voleurs_d_eau.pdf

    • Coupables, les fondateurs, les cadres, les ingénieurs, les opérateurs et les financiers de STMicroelectronics, une des plus importantes sociétés de semi-conducteurs européennes, issue en 1972 du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble.
      Coupables, les présidents Chirac, Sarkozy, Hollande – et aujourd’hui Macron – qui ont tous visité, célébré, financé, ce monstre techno-industriel qui assèche les eaux de la Cuvette grenobloise pour fabriquer des smartphones et des voitures.
      Coupables les élus locaux qui soutiennent des mesures dérogatoires afin que STMicro puisse pomper jusqu’aux dernières gouttes l’eau de la Cuvette.
      Complices les masses de consommateurs stupidement avides d’objets connectés, et les pseudo écolos qui ne voient de remède à la peste climatique que dans le choléra nucléaire.
      Complices les pseudo radicaux qui refusent de voir dans la technologie le front principal de la guerre entre puissants et subissants. Celui qui commande les autres et où toute percée, toute innovation, dégrade davantage le rapport de forces en faveur des premiers et au détriment des seconds.

      […]

      Il faut choisir : boire ou se connecter

      https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1720

      #eau #canicule #écologie #critique_techno #STMicroelectronics #Grenoble #Macron #technocratie

  • « Technopolice » : L’escroquerie du citoyennisme numérique
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1712

    La Quadrature du net (QDN), association « pour un Internet libre, décentralisé et émancipateur » (tendance « RGPD »), était à Calais le 21 juin, Roubaix le 22 et Lille le 24, avec sa « Caravane de la Technopolice », afin d’alerter les citoyens sur les technologies de surveillance de masse dans l’espace public, et de lancer contre celles-ci une plainte collective : « Partout sur le territoire français, la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières. » Ladite « Quadrature » - pourtant un working space d’ingénieurs, de juristes et d’experts - révèle ainsi qu’elle ne sait, ni ce qu’est la police ; ni ce qu’est la technopolice. Mais qu’attendre de gens qui ne voient même pas l’ineptie du jeu de mots qui leur sert d’enseigne. La « (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/technopolice_-_l_escroquerie_d_u_citoyennisme_nume_rique.pdf

  • Démonter le monde-machine
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1711

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Un ami informé nous fait suivre ce courrier envoyé par le service « Economie agricole » de la préfecture de la Nièvre aux exploitants agricoles en ce mois de juin 2022. On y lit ceci :

    « Dans le cadre de la future programmation de la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027, la Commission européenne a introduit un nouveau composant intitulé "système de suivi des surfaces en temps réel" (3STR) à compter du 1er janvier 2023. [Celui-ci] se base sur l’analyse de l’activité agricole et des couverts implantés, analyse réalisée par le biais d’images satellites en continu, traitées informatiquement par l’intelligence artificielle. […] Dans ce cadre, des exploitants seront sollicités par la DDT afin de fournir des photos (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/_terre_et_machines_n_p_2022-2_n_p_137.pdf

  • Les Chimpanzés du futur à Lille : le film et la conférence
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1696

    Pièces et main d’œuvre était invité le 5 juin 2022 à Lille par le festival Elnorpadcado, pour une causerie « Technologie | Technocratie | Transhumanisme ». Causerie suivie d’une intrusion, avec les Chimpanzés du futur, à l’exposition transhumaniste « Novacène » à la Gare Saint-Sauveur (lire ici). Voici le film des Chimpanzés du futur, ainsi que des extraits sonores de la causerie, divisée en six chapitres. La première partie répond à l’interdiction de cette conférence par le cinéma L’Univers, où elle devait se tenir initialement. La dernière répond aux accusations qui, depuis Le Nouvel ordre écologique (Luc Ferry, 1992), associent (les défenseurs de) la nature à la réaction, sinon à l’extrême droite. * Les Chimpanzés du futur à l’expo Novacène.mp4 from Chimpanzés du futur on Vimeo. * Extraits de la (...)

    #Nécrotechnologies

  • Intrusion de Chimpanzés du futur à l’exposition Novacène de Lille
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1695

    Ce dimanche 5 juin, un groupe de Chimpanzés du futur, du Nord et d’Isère, sont intervenus à l’exposition transhumaniste « Novacène » qui se tient à la Gare Saint-Sauveur dans le cadre du festival Utopia ; opération de greenwashing organisée par la métropole lilloise (ici). Ils ont arpenté l’exposition avec leurs masques et distribué un tract lu à voix haute. Ils ont échangé avec des visiteurs souvent intrigués et intéressés. Les vigiles ont été vigilants et ont expulsé les chimpanzés du zoo, non sans une fermeté frisant l’agressivité. Les chimpanzés grenoblois de Pièces et main d’œuvre étaient invités pour une causerie sur « Technologie – Technocratie – Transhumanisme » au cinéma L’Univers, dans le cadre du contre-festival « Tutopia ». Ils en ont été empêchés par le cinéma sous la pression et les menaces de « (...)

    https://chez.renart.info/?Lille-3000-denature-l-ecologie-ou-l-utopie-transhumaniste-du-Novacene #Nécrotechnologies

  • L’exposition transhumaniste de Lille
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1688

    Si vous souhaitez organiser une grande exposition technologiste et transhumaniste, à la gloire des machines et de leur monde, prenez soin d’annoncer un événement dédié au « Vivant », puisque – c’est bien connu – celui-ci n’est qu’une vaste machine composée d’une infinité de petites machines. Et toutes ces machines naturelles n’aspirent qu’à « s’augmenter », en s’hybridant et fusionnant avec des machines artificielles ; après tout les unes comme les autres sont faites des mêmes atomes de matière. Imaginez une exposition à la gloire de la race supérieure qui s’afficherait « anti-raciste », et qui remplacerait les Aryens par les Nouba de Kau. (Voir Leni Riesfenthal, son livre et son film de 1973 & 1976) Vous voyez une manifestation « anti-fasciste » s’en prendre à un peuple « racisé » d’Afrique, et victime (...)

    https://chez.renart.info #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/lille_3000_novace_ne.pdf

  • La Russie veut interdire aux étrangers de recourir à ses mères porteuses La Tribune - Reuters
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN2NA1U7/la-russie-veut-interdire-aux-etrangers-de-recourir-a-ses-meres-porteuses.h

    Les députés russes ont approuvé mardi en première lecture un texte de loi visant à interdire aux étrangers de recourir aux mères porteuses en Russie, un projet visant implicitement les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.

    Le recours à des mères porteuses rémunérées est légal en Russie même si cette pratique est critiquée par des organisations religieuses qui la considèrent comme une commercialisation de la procréation.

    L’un des rédacteurs du texte, adopté à la quasi-unanimité en première lecture, a déclaré qu’une telle législation était nécessaire pour mettre les enfants nés en Russie à l’abri du danger.


    (Crédits photo : Pavel Mikheyev)
    Elu de Russie unie, le parti majoritaire soutenant le président Vladimir Poutine, Vassili Piskariov a déclaré qu’en l’état actuel de la loi, « nous ne pouvons pas suivre le destin d’un seul bébé ».

    « Nous ne savons pas qui sont leurs parents, leurs prétendus ’père’ et ’mère’ ni pourquoi ils achètent un bébé », a déclaré l’élu à la Douma, estimant qu’environ 40.000 enfants nés en Russie de mères porteuses avaient quitté le pays pour être élevés par des étrangers.

    « Pourquoi devrions-nous dépenser notre argent pour résoudre les problèmes démographiques d’autres pays ? » a-t-il ajouté, proposant que les bébés nés de mères porteuses en Russie obtiennent automatiquement la nationalité russe « afin de pouvoir connaître leur destin ».

    Pour entrer en vigueur, le texte doit encore être adopté à l’issue de deux autres lectures à la Douma, puis être examiné par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, et être promulgué par Vladimir Poutine.

     #gpa #fric #pma #femmes #reproduction #critique_techno #marchandisation #nécrotechnologies #gestation_pour_autrui #libéralisme #maternité #exploitation #marchandise

  • Identité numérique : prouve que tu existes
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1685

    La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte. Pour les nouveaux venus et les nostalgiques, on a ressorti quelques archives. Te souviens-tu de Libertys ? (Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.)

    Lire aussi : – Libertys – Carte d’identité électronique : ce n’est pas du canular – Aujourd’hui le nanomonde #10 – Après l’occupation de la CNIL – Au doigt et à l’œil (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/prouve_que_tu_existes.pdf

  • Une matinée chez les robots enseignants
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1677

    Depuis 2015, un groupe d’enseignants rassemblés par l’Appel de Beauchastel (ici) a entrepris la critique de la « numérisation de l’école », c’est-à-dire de sa destruction, voulue et organisée par la technocratie dirigeante dans toutes ses composantes (étatiques et administratives, économiques et technologiques). L’objectif est connu et déclaré de longue date : river les élèves à leurs écrans pour en faire des hommes-machines adaptés et soumis au règne machinal (voir ici). Ça fonctionne. La population mute. Les digital natives restent les pouces collés aux écrans tactiles, le cerveau amputé des anciennes fonctions inutiles dans le monde-machine, et dépendants de leur connexion pour leur survie quotidienne. Il arrive encore, cependant, que se tiennent des opérations « en live », ne serait-ce que pour (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/une_matine_e_chez_les_robots_enseignants.pdf

  • Contre la numérisation du Diois
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1648

    Contre la numérisation de nos vies, non aux services publics numériques ! Nous apprenons par le bulletin municipal qu’une antenne France Services a été créée dans le diois pour accompagner les personnes dans l’utilisation des outils numériques et faire face à la dématérialisation des services publics. Évidemment, présenté ainsi, ça sonne bien. Qui refuserait de réduire une fracture ? Mais de quoi s’agit-il en réalité ? De quoi France Services est-il le nom ? La création de ce type de guichet vient tout simplement accompagner la disparition des services publics de proximité et l’externalisation des tâches administratives qui dorénavant sont reportées sur les citoyens eux-mêmes. Tout ce qui était auparavant réalisé par les administrations et leurs employés, c’est à la personne de le faire : numériser les (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/france_servitudes.pdf

  • Quand la Transition gagne le Nord
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1637

    Que nous veulent-ils tous en ce moment ? En cinq jours, notre région aura reçu 26 ministres européens de l’Industrie, un président-candidat, et trois concurrents à la présidentielle, entre le bassin minier et Lille. Que nous veulent-ils ? 1. Que l’on pleure ensemble notre désolation industrielle. 2. Que l’on adhère à leurs plans de Transition. Sans eux, nous ne serions que de pauvres hères n’attendant rien que de ressortir les bleus pour redescendre dans les mines. Parce que notre région est également dévastée par le chômage et l’industrie, ils se croient les bienvenus à venir larguer ici leurs malfaisances. Après 200 ans d’exploitation houillère, les Hauts-de-France sont déjà la première région de production d’électricité éolienne de l’Hexagone. Dunkerque, qui se voit imposer une usine éolienne offshore (...)

    https://chez.renart.info #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/quand_la_transition_gagne_le_nord.pdf

  • Des lecteurs nous écrivent : « Non à l’Espace numérique de santé ! » (suite)
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1632

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Le 12 janvier dernier, nous avons alerté nos lecteurs sur la dernière avancée de la cyberpolice. Vous savez : l’organisation cybernétique de la cité (polis) et le pilotage centralisé du cheptel humain par la technocratie, au moyen de sa machinerie numérique. Cette fois, il s’agit de nous enrôler dans l’« Espace numérique de santé », afin de virtualiser, automatiser et déshumaniser nos rapports aux médecins, au « système de santé », à notre propre santé. Pour rappel : ces jours-ci, l’Assurance maladie vous prévient qu’elle ouvre d’office votre « coffre-fort numérique » (sic), incluant votre dossier médical partagé et d’autres cyber-fonctionnalités épastrouillantes. Faute de refus explicite de votre part, elle vous force la main (...)

    https://smg-pratiques.info/mon-espace-sante-trop-de-doutes-et-trop-de-risques #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/espace_nume_rique_de_sante_e_pisode_2.pdf

  • Dites « Non ! » - « Espace numérique de santé » : comment refuser le pillage automatisé de vos données
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1624

    Tandis que le Covid-19 sature notre attention, la technocratie accélère la virtualisation et la déshumanisation de nos vies en toute discrétion. Depuis le début janvier 2022, l’administration française ouvre automatiquement un « Espace numérique de santé » (ENS) à chaque usager du système de soin. Cet espace virtuel, nommé « Mon espace santé » donne accès à votre « dossier médical partagé » (DMP). Celui-ci est disponible, pour les usagers volontaires, depuis la « loi de modernisation du système de santé » de Marisol Touraine, ministre de François Hollande (janvier 2016). Le dossier médical partagé stocke vos données de santé à destination des services médicaux et de la Sécu : historique de soins des 12 derniers mois, résultats d’examens, antécédents médicaux, comptes-rendus d’hospitalisations, coordonnées de vos (...)

    https://www.sesam-vitale.fr/espace-numerique-de-sante #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/refus_espace_nume_rique_de_sante_.pdf

    • dans les semaines qui viennent, l’Assurance maladie doit vous envoyer un courrier ou un mail vous informant de l’ouverture de votre « espace santé ». Vous aurez alors six semaines pour refuser, à compter de l’envoi du courrier.
      La procédure à suivre est aussi simple que toutes les procédures de l’administration française. Nous la copions ci-après, à partir des « conditions générales d’utilisation » du site monespacesante.fr.
      A nous de dire non.
      1 Agence du numérique en santé, ministère de la Santé, Assurance maladie, GIE Sesam-Vitale
      2 https://www.sesam-vitale.fr/espace-numerique-de-sante
      3 Cf. Pièces et main d’œuvre, Le règne machinal (la crise sanitaire et au-delà), Service compris, 2021

      Pour exercer son droit d’opposition, l’Usager (c’est vous) dispose de deux moyens :
      3.3.a Exercer son droit d’opposition via monespacesante.fr
      1. Pour cela, depuis monespacesante.fr, l’Usager doit s’identifier en saisissant les données suivants (sic) :
      • Son code provisoire ou celui de son enfant ou celui du majeur qu’il représente (reçu par mail ou courrier)
      • Son numéro de sécurité sociale
      • Le type de carte Vitale qu’il détient
      • Le numéro de série de sa carte Vitale
      2. L’Usager est ensuite redirigé vers une page lui permettant d’activer ou de s’opposer à la création de « Mon espace santé ».
      3. Il s’oppose à la création de « Mon espace santé ».
      4. L’Usager est ensuite redirigé vers une page de confirmation de son choix.
      5. Après confirmation, une page de prise en compte de son choix est affichée. Un justificatif au format PDF est mis à sa disposition.
      3.3.b exercer son droit d’opposition via le support téléphonique
      L’Usager a également la possibilité de s’opposer à la création de « Mon espace santé » en contactant le support téléphonique.
      1. Pour cela, en contactant le 3422 (service gratuit + prix d’un appel, disponible de 08h30 à 17h30 du lundi au vendredi), l’Usager doit communiquer au conseiller :
      • Le code confidentiel communiqué dans le courrier ou le courriel d’information reçu
      • Son numéro de sécurité sociale
      • Le numéro de série de sa carte Vitale
      2. Une fois la demande d’opposition enregistrée par le conseiller, l’Usager a la possibilité de demander un justificatif. Exigez-le.

      #santé #données_de_santé #Espace_numérique_de_santé

    • Le dossier médical partagé stocke vos données de santé à destination des services médicaux et de la
      Sécu : historique de soins des 12 derniers mois, résultats d’examens, antécédents médicaux, comptes-
      rendus d’hospitalisations, coordonnées de vos proches à prévenir en cas d’urgence, directives anticipées
      pour votre fin de vie. C’est bien pratique.

      Ça ne me paraît pas totalement déconnant.
      Le risque de dérive avec le store est réel, mais rien n’indique que l’on soit obligé d’installer de telles applications.
      (Bon après ce n’est pas la première fois que j’ai un peu du mal à suivre pmo).

  • Aix-« en-Provence » : un technosite de la société industrielle
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1623

    Aix-en-Provence continue, paraît-il, d’être « la ville préférée des Français » - enfin – des lecteurs de L’Express et du Nouvel Obs - ingénieurs, cadres et CSP+ - lors de leurs sondages annuels. Ils voudraient tous emménager dans la première au palmarès des « villes où il fait bon vivre » (et sinon, à Bordeaux ou à Montpellier). Tous, sauf notre ami Jacques Rossi qui y réside depuis son enfance, voici quatre ou cinq dizaines d’années, sans avoir grande affection, ni intérêt, pour son lieu de résidence familial. C’est normal. Les « socio-professionnels supérieurs » d’Ailleurs-en-France sont victimes d’une persistance rétinienne ; le syndrome de Cézanne ou de la Sainte-Victoire. Ils s’imaginent la vie dans une toile impressionniste (Arles de van Gogh, Giverny de Monet, Tahiti de…). Ce serait si chic. Si classe. Et puis en-Provence. Persistance mémorielle et syndrome de Mistral, Daudet, Pagnol, Giono, dont les proxénètes de l’immobilier et du tourisme ont su faire de l’argent. Aix, Aquae Sextiae, les Eaux de Sextius (-122 av. J.C.), n’est « en-Provence » que depuis le décret du président Paul Doumer du 2 février 1932, pris à la demande du conseil municipal.

    L’indifférence de Jacques à son lieu de résidence est celle des résidents de tous ces lieux devenus indifférents. Il a fallu insister pour qu’il s’informe – et nous informe – de l’affaire des éoliennes censées détruire la crête de la Sainte-Victoire, afin de produire de « l’énergie propre ». Un lieu impersonnel suscite peu de remarques personnelles, à moins de défi et d’effort délibéré. Son enquête l’a pourtant ramené avant – et même avant son enfance, à Cézanne et Zola, qui a peu fait pour le tourisme local et qu’on ne classe jamais parmi les écrivains provençaux. Elle l’a également mené dans le « bassin de vie » local où il a découvert ce que nous avons découvert dans la cuvette grenopolitaine, les mêmes entreprises, les mêmes techno-industries – le CEA, STMicroelectronics, le nucléaire, les semi-conducteurs - la même classe technocratique ayant aménagé les lieux de manière fonctionnelle et conforme à ses intérêts.
    De villes que Stendhal, Zola et Cézanne avaient toutes raisons de haïr et mépriser, il ne reste plus guère que des marques publicitaires, Aix (en Provence), Grenoble. Elles sont devenues ce que leurs bourgeois d’alors voulaient qu’elles deviennent, des métropoles où il fait bon vivre pour les technocrates et lecteurs de L’Obs. C’était d’ailleurs ces bourgeois, devenus industriels, que vomissaient nos artistes ; et non pas le peuple des faubourgs ; ni les pierres et les paysages, détruits depuis et dont ils nous ont sauvé le souvenir.

    Que nous reste-t-il à sauver ? Notre santé mentale ; la certitude que deux et deux font quatre et que nous avons bien vu ce que nous avons vu. Et pour cela, il nous faut enquêter ; comparer sans relâche la ville et la vie d’avant à celles d’aujourd’hui pour tenir à jour le bilan de nos gains et de nos pertes. Ce bilan est ici esquissé pour un technosite local d’un système général.

    (Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/aix-en-provence.pdf

  • Le rayonnement des smartphones est pire que celui des antennes 5G ats/aes
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/technologies/12753094-le-rayonnement-des-smartphones-est-pire-que-celui-des-antennes-5g.html

    Les nouvelles antennes de téléphonie mobile 5G sont combattues par plus de 3000 oppositions. Mais pour l’épidémiologiste Martin Röösli, le problème ne concerne pas tant le rayonnement de ces infrastructures que celui des téléphones portables, surtout lorsque la couverture réseau est faible.

    Un smartphone émet un rayonnement 100 à 1000 fois plus fort sur le corps qu’une antenne de téléphonie mobile 5G, explique Martin Röösli dans le quotidien Walliser Bote mercredi. Et pour un appareil qui n’a presque pas de réception réseau, c’est pire : il émet ainsi jusqu’à un million de fois plus de rayonnement qu’un natel qui bénéficie d’une bonne réception.

    En Suisse, les valeurs limites des antennes de téléphonie mobile sont 50 fois plus basses que celles qui causent des dommages avérés pour la santé. Compte tenu de la grande marge de sécurité dans ce domaine, il y a matière à discussion, et une augmentation des valeurs limite est une décision qui relève de la politique, estime l’expert. Mais les valeurs limite devraient être plus contrôlées, ajoute-t-il.

    Appliquer le principe du pollueur-payeur ?
    Pour l’épidémiologiste, il est important que le principe du pollueur-payeur s’applique aussi à la téléphonie mobile. Les opérateurs utilisent des technologies émettant des rayonnements ; ils devraient donc contribuer à la résolution du problème.

    Martin Röösli dirige l’unité Environnement et santé à l’Institut tropical et de santé publique (Swiss TPH) associé à l’Université de Bâle. Il étudie depuis 20 ans les effets du rayonnement de la téléphonie mobile et est membre de la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants. Cette commission participe à l’établissement de valeurs limites pour les téléphones portables et les antennes.

     #smartphone #5g #santé #technologisme #nécrotechnologies #rayonnement #géolocalisation #téléphonie #surveillance #algorithme #santé #bigdata #google #apple #facebook #covid-19 #écoutes #technologisme #contacttracing #métadonnées #biométrie #pollution

  • Le retour à la normale
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1613

    Le 17 mars 2006, les opposants grenoblois aux #Nécrotechnologies organisaient une projection-débat à la Maison du tourisme de Grenoble, « Contre le puçage électronique des animaux et des humains ». C’était durant la campagne de contestation de l’inauguration de Minatec, premier pôle européen de micro et nanotechnologies, en juin 2006. L’affiche de la soirée représentait un bonhomme à quatre pattes, au flanc barré d’un code-barres. En novembre 2009, nous avons occupé le Pôle national Traçabilité de Valence avec des éleveurs et un cheval, pour dénoncer l’implantation de puces à radiofréquences (RFID) lisibles à distance, dans les marchandises, les animaux, les cartes bancaires, les livres des bibliothèques, les arbres, des malades aux Etats-Unis, des employés en Suède et en Australie et des geeks un peu (...)

    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/retour_a_la_normale.pdf

  • Les saboteurs d’antennes contre le cynisme technocratique
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1607

    Le 11 janvier dernier, un incendie détruisait un émetteur de télédiffusion sur la commune des Cars. L’infrastructure seule était visée : aucun blessé, aucun mort, aucun mouvement de foule ou de panique ne sont à déplorer. L’opération aurait essentiellement privé un peu plus d’un million de personnes de la TNT et de plusieurs stations de Radio-France... pendant quelques jours. Une enquête a pourtant été ouverte pour terrorisme, aboutissant, le 15 juin, à l’interpellation brutale de six personnes, à l’aube, à leur domicile. Après 72h de garde à vue, une institutrice directrice d’école, une femme artisan-menuisier et un plombier retraité sont finalement mis en examen. Le juge décide de leur accorder la liberté sous contrôle judiciaire, contre le Parquet qui requérait la détention provisoire. Chacune des (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/soutien_carsv2.pdf

  • Les Faucheurs volontaires d’OGM (69-42) contre le pass sanitaire
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1605

    Nous avons reçu un communiqué des Faucheurs volontaires d’OGM (Rhône-Loire), qui exposent les raisons de leur refus du pass sanitaire, y compris lors d’événements « militants » ou politiques. Merci de faire circuler. ***** LE COLLECTIF DES FAUCHEURS VOLONTAIRES D’OGM RHÔNE-LOIRE SE POSITIONNE FACE AU PASS Les structures bienveillantes voire militantes qui poursuivent tant bien que mal leurs activités publiques nous appellent parfois à participer à leurs évènements. Nous tenons à les informer des motifs qui nous empêchent d’accepter toute invitation sous réserve de pass dit « sanitaire ». La plupart des Faucheurs-ses Volontaires d’Organismes Génétiquement Modifiés n’ont pas de pass car : – les vaccins exigés pour son obtention sont des produits génétiquement modifiés, classés OGM par la législation (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/faucheurs_contre_pass_sanitaire.pdf

  • Une plateforme semi-submersible pour l’élevage des moules - Loïc Fabrègues
    https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/nautisme/41352-une-plateforme-semi-submersible-pour-lelevage-des-moules

    Le néerlandais Oos international, spécialisé dans les services maritimes, a présenté le 26 octobre le design d’une plateforme semi-submersible pour cultiver des moules en haute mer.
    https://www.youtube.com/watch?t=66&v=cZD6AQzSHrM

    Le groupe entend répondre à la baisse de la production du bivalve aux Pays-Bas, cantonnée aux zones abritées. Le premier exemplaire, baptisé Oos Cees Leenaars, mesurera 72 mètres de long par 36 de large. Il pourra accueillir, de chaque côté, 72 cordes sur lesquelles seront suspendus les supports garnis de moules. La capacité de la plateforme de s’enfoncer sous l’eau, une technologie éprouvée chez Oos international avec ses semi-submersibles de levage lourd pour pétrole & gas, doit protéger les filières des vagues et des tempêtes.

    Afin de rendre l’activité neutre en carbone, la structure sera équipée de panneaux solaires, de deux éoliennes et de deux hydroliennes. Un pilote du projet doit être mis en test en 2022.

    « Selon les résultats, nous lancerons la construction », indique l’entreprise. L’idée serait d’installer une première plateforme dans le parc éolien en mer Borssele 3, complètement opérationnel depuis janvier, au large des Pays-Bas.

    Plus d’informations : https://www.oosinternational.com/ssmf-oos-cees-leenaars

    #nécrotechnologies #technologisme #pêche #moules #mer #alimentation #agriculture #travail #technologie #critique_techno #sciences #actualités_scientifiques

  • Quelles sont ces nouvelles technologies qui se cachent derrière la 5G ? (Et demain, la 6G) La Tribune, Serge Abiteboul et Gérard Berry
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/quelles-sont-ces-nouvelles-technologies-qui-se-cachent-derriere-la-5g-8949

    La 5G est en cours de déploiement, revenons sur ce qui la différencie des générations de télécommunications précédentes.

    On peut transmettre des messages en utilisant des ondes électromagnétiques. Par exemple, un téléphone cellulaire échange des messages avec une station radio le plus souvent située en haut d’un pylône ou sur un toit. On utilise pour cela des ondes de différentes fréquences ; les plus basses se propagent plus loin, les plus hautes exigent de plus petites antennes ; les encore plus hautes sont très peu utilisées pour l’instant.

    Les premiers réseaux cellulaires étaient analogiques. Ils sont devenus numériques avec la 2G, qui a aussi introduit les SMS. Avec le nouveau millénaire, la 3G a fait entrer la téléphonie mobile dans le monde d’Internet. Avec des débits bien plus grands joints à l’explosion des smartphones, la 4G a apporté la vidéo en bonne définition.

    Tous les 10 ans environ, un nouveau standard et une nouvelle génération de téléphones cellulaires arrivent qui transforment les usages ; récemment, c’était la 5G.

    On assiste depuis l’arrivée de la 2G a une progression exponentielle des données transportées par le réseau, et une augmentation massive du nombre d’objets connectés (téléphone, télévision, télésurveillance, voitures connectées, etc). C’est permis par les avancées scientifiques et technologiques qui ont amélioré les « tuyaux » où circulent les données. De fait, les usages absorbent tout ce que la technologie propose. Il faut noter que la partie essentielle de cette connectivité vient de la fibre optique, dont nous ne parlerons pas.

    Les technologies de la téléphonie cellulaire ont apporté des solutions efficaces et abordables pour une couverture de service de communications globale, reliant des lieux éloignés, les zones rurales, les voies de transports routiers ou ferroviaires. En cela, elles participent à la réduction de la fracture numérique territoriale.

    La 5G amène une vraie disruption. On aimerait pointer une avancée scientifique à sa base, mais en fait elle repose sur toute une gamme d’innovations. Le monde du téléphone cellulaire est un monde de normes : il fonctionne parce que les opérateurs se mettent d’accord, dans un cadre qui s’appelle le 3GPP, sur des normes qui vont permettre, par exemple, à un paquet de bits de passer de votre téléphone au cœur de la Lozère, à l’ordinateur d’une amie dans son bureau à Rio. Ceci demande de regrouper tout un paquet d’avancées scientifiques et techniques avant de lancer une nouvelle norme. La 5G est donc plutôt comme un couteau multi-lames, où chaque lame est soit une techno venant de la 4G, mais améliorée, soit une nouvelle techno sortie des labos dans les dix dernières années.

    Les fonctionnalités de la 5G
    La 5G va permettre des améliorations techniques principalement dans quatre directions : le débit, la latence, la densité et la virtualisation.

    Un aspect très visible dans les communications cellulaires est la quantité d’information échangée dans une unité de temps : le débit. Si le débit est trop faible, je ne peux pas visionner un film, ou je ne le fais qu’avec une qualité très médiocre. Avec la 5G, on peut s’attendre à ce que « le débit de pic » soit jusqu’à 10 fois supérieur à celui de la 4G, quasiment celui d’une fibre optique ordinaire. En fait, les débits vont surtout augmenter grâce à de nouvelles fréquences que la téléphonie mobile va coloniser avec la 5G, qui sont des fréquences hautes entre 1GHz et 6 GHz et des fréquences encore plus hautes dites « millimétriques » au-dessus de 6 GHz.

    Mais ne rêvons pas : dans le cellulaire, on partage les fréquences entre les différents opérateurs, et pour chaque opérateur avec les gens autour de nous : le voisin qui regarde un match de rugby, la voisine qui passe sa soirée sur un jeu vidéo en réseau, etc. Donc que vont observer les utilisateurs que nous sommes ? Nous allons voir la situation s’améliorer dans les zones très denses où les réseaux cellulaires sont déjà saturés ou le seraient à court terme sans la 5G. Nous ne verrons pas vraiment de changement dans les zones peu denses déjà couvertes par la 4G, peut-être des téléchargements plus rapides de vidéos. Et si nous voyons une belle amélioration dans une zone blanche où il n’y avait quasiment rien, ce sera plus sûrement du fait de l’arrivée de réseaux 4G.

    La deuxième direction d’amélioration est la latence, c’est-à-dire le temps pour un aller-retour entre le téléphone et le serveur d’applications, qui se compte aujourd’hui en dizaines de millisecondes. Avec la 5G, on va mesurer la latence en millisecondes. Pour visionner un film, peu importe. Mais pour un jeu vidéo, pour de la réalité augmentée, pour réaliser à distance une opération chirurgicale, ça peut faire la différence entre possible ou impossible. Le but est que l’ensemble du système offre une réactivité beaucoup plus importante jointe à une garantie forte de transmission du message.

    La troisième dimension est la densité. On parle de communications de machines à machines et de services nécessitant un nombre massif d’objets à faible consommation énergétique et faibles débits (l’Internet des objets). Un des objectifs est de pouvoir gérer un million d’objets au kilomètre carré. Dans cette dimension, la 5G est en compétition avec des techniques dites 0G comme Sigfox et Lora. Traditionnellement, pour la communication des objets, on distinguait des objets bon marché, bas de gamme, qui utilisaient le 0G, et des objets plus exigeants en 4G. La 5G a la prétention de pouvoir couvrir toute la gamme avec un même standard.

    Attention, tout cela ne se fera pas en un jour. La 5G arrive par étapes, parce qu’il faut installer partout de nouveaux composants radio, mais aussi parce que, pour qu’elle fonctionne au mieux, il va falloir transformer les logiciels des "cœurs de réseaux".

    L’efficacité énergétique a été prise comme objectif depuis les débuts de la conception de la 5G. Une rupture avec les générations précédentes est annoncée. On vise une division par au moins dix du coût énergétique du gigaoctet transporté. Comme nous le verrons, cela n’empêche pas d’avoir des craintes légitimes sur l’effet de cette technologie sur l’environnement.

    Pour la sécurité informatique, le sujet est contrasté : elle est plus prise en compte que pour la 4G ce qui améliore les choses. Par contre, la surface des attaques possibles explose comme nous le verrons, en particulier à cause de l’extension des aspects logiciels des réseaux, ouvrant la porte à d’autres possibilités d’attaque. De fait, le contrôle de la sécurité se déplace du matériel au logiciel. De plus, cela conduit à réaliser une surveillance en temps réel pour détecter les attaques et être prêt à y remédier. L’utilisation de plus en plus massive de l’intelligence artificielle complique la tâche : d’une part, parce que les logiciels des réseaux s’appuyant sur cette technologie auront des comportements plus difficiles à prévoir, et d’autre part, parce que les attaquants eux-mêmes pourront s’appuyer sur l’IA. A contrario, les systèmes de détection d’attaque pourront eux aussi inclure de l’IA.

    Pour ce qui est des innovations scientifiques et techniques sur lesquelles se fonde la 5G, elles peuvent se regrouper en deux classes : radios et logicielles.

    Les innovations techniques logicielles
    La virtualisation
    Traditionnellement, les réseaux des télécoms s’appuient sur des machines dédiées : différents niveaux de routeurs, firewalls, etc. L’idée est de transporter cela sur des architectures logicielles comme celles des plates-formes du web. On parle donc de convergence entre systèmes informatiques et systèmes de communication. Mis à part les éléments purement électroniques de radio, dès qu’on passe en numérique, on se place sur un réseau de machines génériques (de calcul, de stockage, de connexion) capables de réaliser toutes les différentes fonctions de façon logicielle. Par exemple, plutôt que d’installer un routeur physique qui gère l’acheminement des messages pour un réseau virtuel, on déploiera un routeur virtuel sur un ordinateur générique du réseau, que l’on pourra configurer suivant les besoins. Pour ce qui est de la virtualisation des fonctionnalités véritablement radio, cette convergence est à relativiser, car, pour des questions de performances, on doit souvent utiliser des accélérations matérielles.

    Edge Computing
    Les services sont implantés aujourd’hui dans des data centers parfois très loin de leurs utilisateurs. Ce cloud computing induit des coûts de transport pour les messages et introduit une latence incompressible même si les communications sont hyper-rapides. L’idée est d’installer de petits data centers dans le réseau plus près des utilisations. Pour des applications, par exemple, de contrôle de machines ou de réalité augmentée, cela permet de gagner un temps précieux pour la détection d’événement et le contrôle.

    Network slicing
    Une limite actuelle de la technologie cellulaire est l’impossibilité de garantir la qualité du service. Le network slicing permet de réserver virtuellement une tranche de fréquences pour un service particulier, ou plus précisément d’offrir une certaine garantie de service. Dans certaines configurations ou pour certains usages ayant des exigences spécifiques, le service est en position de monopole et n’a donc pas à partager avec d’autres services. Quand on contrôle à distance une machine-outil de précision, on veut, par exemple, garantir un délai maximum de quelques millisecondes entre la commande exercée par le pilote et sa réception par la machine. Pour ce faire, on ne peut pas être en compétition avec d’autres services. En ondes millimétriques, le réseau concerné peut être de faible surface, par exemple, limité à un site industriel.

    Les innovations techniques radios
    Avec le « massive MIMO » (multiple input, multiple output), chaque antenne consiste en un grand nombre de petites antennes. Chaque petite antenne de la station focalise les ondes vers un utilisateur qu’elle suit. Plus précisément, des ondes émises par différents éléments de l’antenne se combinent intelligemment pour réaliser le rayon qui cible un utilisateur particulier. Cela évite l’arrosage très large de l’environnement que font les antennes classiques. C’est une techno plus complexe, mais qui permettra des économies d’énergie une fois bien maitrisée. Et on peut utiliser plusieurs antennes distantes pour une même communication, améliorant encore la focalisation.

    L’utilisation de fréquences plus élevées, les bandes millimétriques comme la 26 GHz envisagée en France. Cela permet d’augmenter les fréquences utilisables pour les communications et surtout d’arriver dans des bandes où les disponibilités de fréquences sont importantes. L’utilisation simultanée de différentes technologies et fréquences. Vous pouvez par exemple déjà téléphoner depuis chez vous en cellulaire ou en wifi (voix sur wifi). Votre téléphone doit choisir et le passage de l’un à l’autre est compliqué, et de nos jours très lent. Les futures générations de téléphones faciliteront de telles utilisations simultanées de plusieurs technos et fréquences afin d’améliorer les services, par exemple en évitant de tomber dans un "trou" lors du passage de l’une à l’autre.

    Le mode TDD (Time Division Duplexing)
    On partage de mêmes fréquences avec une répartition dans le temps des phases montantes (du téléphone vers la station) et descendantes (de la station au téléphone). Cela permet de ne pas choisir a priori un partage des fréquences entre le trafic montant et descendant. La meilleure utilisation des fréquences est un élément clé de l’utilisation des réseaux cellulaires, car c’est une ressource rare à partager entre tous les utilisateurs.

    Les « petites cellules » (small cells)
    La techno permet d’utiliser les bandes très hautes (par exemple, 26 GHz) qui sont disponibles en très grandes quantités. Mais les messages s’y propagent beaucoup moins loin, quelques centaines de mètres au plus. On va donc utiliser de toutes petites antennes (les cellules) sur des lampadaires, des abribus, etc. C’est une technologie pour centre-ville et lieux très fréquentés comme des stades ou des festivals.

    Les communications de terminal à terminal
    Cela permet à des terminaux de communiquer directement entre eux sans passer par le système de l’opérateur. On peut continuer à communiquer même quand le réseau est saturé ou quand il dysfonctionne, par exemple en cas de catastrophe naturelle ou d’attaque informatique.

    La radio cognitive
    L’idée est de pouvoir mieux utiliser les fréquences, en se glissant temporairement quand c’est possible dans des fréquences non-utilisées.
    Pour ce qui est de la radio cognitive et des communications de terminal à terminal, si ces deux aspects participent bien de la vision de la 5G, ils ne semblent pas encore vraiment mures à ce stade.

    Et demain, la 6G
    S’il n’est déjà pas simple de dire ce que sera la 5G en cours de déploiement, il devient carrément surréaliste de décrire une technologie encore dans les laboratoires de recherche, la 6G : nous ne sommes pas futurologues ! Nous nous contenterons donc d’en présenter les grands traits. Techniquement, tout en visant encore plus de débit, la 6G vise le "plus fin" : de plus petites antennes (small cells), et de plus petits data centers (edge). Nous serons en permanence connectés au réseau cellulaire et dans de mêmes standards, même quand ce sera par satellite. Le réseau doit se mettre à notre service, nous "humains", probablement de plus en plus immergés dans un monde de robots (ce qu’individuellement nous ne souhaitons pas forcément, mais c’est un autre sujet) ; on parle de réalité virtuelle et augmentée (qui démarrent), d’holographie pour des réunions à distance. Et la 6G doit permettre aussi de bien suivre les objets se déplaçant à haute vitesse ou en environnement compliqué.

    En fait, la 6G permettra l’aboutissement des promesses de la 5G en rendant possible les communications entre un nombre massif de machines de tout genre peut-être des millions au km2). Si la 5G a déjà été conçue avec la sobriété énergétique comme objectif, la 6G ira encore plus loin dans cette direction.

    Bien sûr, l’intelligence artificielle sera hyperprésente, ce serait-ce que parce que les systèmes de communication et leur sécurité seront devenus trop complexes pour les simples humains que nous sommes.

    La 6G règlera tous les problèmes des réseaux cellulaires, elle sera capable de tout, pourquoi pas de faire le café... Vous ne voyez pas bien où ça nous mène. Eh bien, nous non plus. C’est bien pour cela qu’il est indispensable de suivre tout cela de près, parce que nous aurons des choix sociétaux peut-être essentiels à faire sur des sujets comme le niveau de robotisation de nos vies, la sécurité ou l’environnement.

    Par Serge Abiteboul https://theconversation.com/profiles/serge-abiteboul-212213 , Directeur de recherche à Inria, membre de l’Académie des Sciences, Inria et Gérard Berry https://theconversation.com/profiles/gerard-berry-1281347 , Professeur émérite en informatique, Collège de France

    Pour aller plus loin : « La 5G et les réseaux de communications mobiles » https://www.academie-sciences.fr/fr/Rapports-ouvrages-avis-et-recommandations-de-l-Academie/5g-reseaux-communications-mobiles.html , rapport du groupe de travail de l’Académie des sciences sur les réseaux du futur, 12 juillet 2021

    #5g #technologisme #internet_des_objets #objets_connectés #domotique #écologie #santé #surveillance #technologie #smartphone #domination #critique_techno #algorithme #nécrotechnologies #données #sciences #actualités_scientifiques

  • Le cycle du silicium
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1589

    « Du silex au silicium », on connaît ces triomphales trajectoires que les communicants des sciences et technologies, et autres apologistes du progrès industriel, ont coutume de projeter dans leurs livres, expositions, films, conférences, etc. Ces trajectoires se prolongeant vers un infini futur et merveilleux sur l’écran de leurs PowerPoints, grâce à la Transition, qui, pour être « écologique », ne peut être que « numérique ». C’est du moins ce que nous disent nos technologistes Verts, Yannick Jadot, candidat EELV aux présidentielles, Guillaume Gontard, sénateur Vert de l’Isère, Jean-Luc Mélenchon, « planificateur écologique », également candidat aux présidentielles, ou encore André Chassaigne, député communiste du Puy de Dôme, dont nous rapportons ici les propos. Ces insanités ne peuvent se proférer qu’à la (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/le_cycle_du_silicium.pdf

    • Suite de la brochure et du livre « Le téléphone portable, gadget de destruction massive » parus il y a 15 ans au début des années 2000.

      Article très très informatif, sans aucune insulte (contrairement à ce que laissait penser l’intro, juste pour faire chier). Ça mériterait même un #toctoc @rezo peut-être.

      A l’instar de Thierry Breton, l’actuel commissaire européen au numérique, de passage le 21 juillet 2021, nos personnalités ne manquent jamais de célébrer « un écosystème impressionnant » - entendez la liaison recherche-université-industrie-pouvoirs publics. Tous feignent d’ignorer le fondement matériel de cet écosystème : les matières premières. Comme si la vie virtuelle qu’ils promeuvent fonctionnait hors de la réalité matérielle. Il leur suffirait pourtant de se rendre à 35 km de là, à Livet-et-Gavet dans la vallée de la Romanche, où FerroPem produit du silicium métal. Mais le décor se prête moins aux photos publicitaires.

      La vie connectée des Smartiens dépend des semi-conducteurs. Sans eux, plus un véhicule ne roule, plus un hôpital n’accueille de patients, plus une ampoule ne s’allume, plus une information ni un touitte ne circule. Tout s’arrête. Comme son nom l’indique, un semi-conducteur est un élément ou un composé chimique qui peut conduire l’électricité dans certaines conditions et non dans d’autres. On peut donc en faire un interrupteur marche/arrêt, utile pour effectuer des calculs. C’est le fondement de l’informatique. Le silicium est le plus utilisé pour la fabrication des puces électroniques, pour ses propriétés semi-conductrices et son abondance. Mais l’industrie microélectronique utilise aussi le germanium, l’arséniure de gallium, le carbure de silicium et récemment le nitrure de gallium.

      […]

      En 2017, 35 à 40 milliards de tonnes de matériaux silicatés ont été extraits du sol, soit trois fois plus que tous les combustibles fossiles.

      […]

      On ignore quelles sont les réserves mondiales de quartz, mais les carriers français (Colas, Imerys) promettent d’assurer « plusieurs décennies » au niveau de production de 2019, grâce aux trous creusés dans l’Allier, la Dordogne, le Lot5. D’ici là, les ingénieurs trouveront bien d’autres matériaux à extraire sous terre et sous mer.

      Pour produire des objets connectés, de l’« énergie renouvelable » solaire et des véhicules « propres », il faut défoncer la Terre avec des engins lourds, de la dynamite, du gasoil et beaucoup de poussière. Les particules nanoscopiques de silice rongent les poumons des mineurs. La silice, cancérogène reconnu, provoque la silicose comme le charbon. Mais pas de nostalgie minière, il faut mourir avec son temps.

      […]

      Deuxième phase du processus : la transformation de la silice en silicium métal. Le matériau s’obtient par carboréduction, en ajoutant du carbone (bois, charbon, houille) au silicium.

      […]

      Selon les experts, la production de silicium métal engloutit en moyenne 11 mégawatts/heure (11 000 kWh) par tonne de produit fini9. Pour parler clair, les trois fours de Livet-et-Gavet consomment chaque année l’équivalent électrique d’une ville de 150 000 habitants (comme Grenoble intra muros).

      […]

      Lecteurs de Lorraine ou du Pas-de-Calais, vous vous interrogez : pourquoi avoir installé une usine métallurgique dans une étroite vallée aux portes de l’Oisans, encaissée entre les massifs de Belledonne et du Taillefer, loin de toute zone d’activité ? A cause des ressources naturelles - naturellement. Matière et énergie. Rien ne sort de rien.

      La Romanche, torrent de montagne, attire les industriels dès la fin du XIXe siècle, quand Aristide Bergès développe la Houille blanche dans une vallée proche16. Elle est rapidement jalonnée de barrages et de six centrales. L’électricité alimente les premières usines électrochimiques et le tramway qui dessert dès 1893 ce couloir de 14 km de long. Le bois des forêts attire aussi les métallurgistes. La guerre de 1914-18 donne un coup d’accélérateur à l’industrie locale, grâce aux marchés passés avec l’artillerie pour fournir des obus au front. A partir de la moitié du XXe siècle, Péchiney exploite le site des Clavaux, empoisonnant bêtes et forêts de ses rejets de fluor.

      […]

      En 2020, EDF inaugure à Livet-et-Gavet une nouvelle centrale, creusée dans la montagne, après le plus gros chantier hydroélectrique d’Europe mené durant 10 ans. L’installation, liée à un nouveau barrage et une prise d’eau, remplace les anciennes et doit produire l’équivalent de la consommation annuelle de 230 000 habitants (560 GWh). Une ligne à haute tension de 63 000 volts relie la centrale au site des Clavaux. Voilà pourquoi FerroPem produit du silicium métal ici.

      Mais on peut faire la même chose ailleurs, et pour moins cher. La Chine produit 70 % du silicium métal mondial (2,2 millions de tonnes par an), dans le Yunnan, le Sichuan et désormais surtout dans le Xinjiang. Sa part dans la production mondiale a plus que doublé en 20 ans, grâce à ses ressources en quartz et à la hausse de sa production d’électricité. Elle répond ainsi à sa demande intérieure et exporte massivement. L’électricité est fournie par les barrages et les centrales à charbon qui empoisonnent la population des « villes-cancer ». Quant à la main d’œuvre, notamment les Ouïgours, elle vaut cher mais ne coûte rien.

      C’est de Chine que vient la pénurie en cette fin 2021. Le gouvernement restreint les approvisionnements des usines en électricité, à la fois pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et en raison du manque d’eau des centrales hydroélectriques dû à la sécheresse. Effet immédiat : chute de la production du silicium métal, dont le prix augmente de 300 % en deux mois. Rappel à la réalité pour ceux qui prétendent que la « transition numérique » économise l’énergie. Pour baisser la consommation d’électricité, il faut arrêter les usines. CQFD.

      […]

      Étape suivante vers la production des puces : le raffinage du silicium métal en polysilicium. Le polysilicium sert aussi pour l’industrie photovoltaïque, et les trois-quarts de la production se
      font en Chine - notamment dans le Xinjiang et la Mongolie intérieure.

      […]

      On produit le plus souvent le polysilicium suivant le procédé Siemens. Transformez d’abord le silicium métal en gaz trichlorosilane par réaction avec du chlorure d’hydrogène à 300 °. Puis prenez une cloche de confinement de 2 mètres de haut et placez-y des tiges de silicium très pur de 10 mm d’épaisseur. Chauffez les tiges à 1100°. Introduisez le gaz trichlorosilane avec de l’hydrogène dans la cloche-réacteur. Le trichlorosilane se redécompose alors en chlorure d’hydrogène et en atomes de silicium qui se déposent sur les tiges à la vitesse d’un millimètre par heure19. Le rendement est désastreux, mais la transition écolo-numérique le vaut bien.

      Ce n’est pas fini. Il faut maintenant fondre le polysilicium en lingots de silicium monocristallin ultra pur pour l’industrie électronique. On le fait aussi en Chine, bien sûr, d’autant que le plan « Made in China 2025 » exige d’augmenter les capacités de production de l’industrie microélectronique nationale. Plus on descend dans l’affinage du silicium pour se rapprocher des semi-conducteurs, plus le produit devient stratégique. Un très gros producteur se trouve à Singapour : Globalwafers a même racheté l’Américain MEMC, autrement dit Monsanto Electronic Materials Company. Monsanto n’a pas toujours fabriqué que du glyphosate. Les Américains ont encore des usines, telle celle de SVM (Silicon Valley Microelectronics) en Californie. En Europe, l’Allemagne compte les groupes Wacker Siltronic ou Rohm, partenaire de STMicroelectronics.

      Pour obtenir du silicium monocristallin, nous utilisons cette fois la méthode de Czochralski, avec son four sous atmosphère d’argon à 1450°. Plongez un germe de silicium monocristallin dans du silicium liquide et étirez trrrrès lentement (0,4 à 3 mm par minute) en tournant. Comptez 30 heures pour un lingot de 30 à 100 kg, de diamètre 200 ou 300 mm.

      C’est en découpant ces lingots cylindriques en tranches de 1 à 2 mm d’épaisseur qu’on obtient les fameux « wafers », en français les plaquettes de silicium sur lesquelles seront gravés les circuits électroniques.

      Résumons. La « transition écologique » promise par le numérique, le tout électrique et le photovoltaïque exige beaucoup d’électricité. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’affinage du silicium en polysilicium consomme 150 MWh par tonne de produit fini. La transformation du polysilicium en lingot monocristallin, 31 MWh par tonne. Enfin, la découpe des plaquettes, 42,5 MWh par tonne. Voilà pour les économies d’énergie.

      Du côté de la matière, il faut 7,14 tonnes de quartz pour une tonne de silicium monocristallin. Et la découpe de celui-ci en tranches produit des déchets de sciage (le « kerf ») perdus pour les puces, estimés à 40 % du lingot. Mais on ne rebouche pas les carrières avec. Quant aux produits chimiques utilisés tout au long du procédé, la filière est pudique à ce sujet. Difficile d’en établir une liste précise et quantifiée. Le CNRS donnait en 2010 le chiffre de 280 kg de produits chimiques par kilo de silicium produit (acides, ammoniaque, chlore, acétone, etc.).

      […]

      Les ingénieurs parviendront peut-être à maintenir un mode de vie techno-consommateur sans émission de carbone (quid du méthane, autre gaz à effet de serre ?), avec une hausse des températures limitée à 2°, c’est-à-dire des catastrophes climatiques en chaîne, tout de même. Ce sera au prix d’une Terre dévastée par la production énergétique propre. Des millions d’éoliennes à perte de vue, sur terre et en mer, des océans de panneaux solaires, des installations électriques partout. Quant aux barrages alpins, à la vitesse où fondent les glaciers, qui peut garantir que l’eau y sera suffisante ? La Romanche coulera-t-elle aussi impétueusement dans les périodes de sécheresse de la vertueuse économie décarbonée ?

      Votre voiture électrique n’émet certes pas de CO2 et votre smartphone vous économise des déplacements, mais la société numérique et automobile dévore les ressources naturelles – matière et énergie – qui nous permettent de vivre. Un détail. Et on ne vous parle pas de la faune, de la flore et des paysages - pas de sensiblerie.

      […]

      Nous avons détaillé les risques, les pollutions, la consommation indécente d’eau et d’électricité du site crollois à maintes reprises depuis 2003. Outre la matière grise des ingénieurs locaux, c’est l’eau des massifs alpins et leur production électrique qui justifient l’implantation de ces usines high tech dans le Grésivaudan. Pour rappel, la fourniture d’eau aux usines microélectroniques y est par contrat prioritaire sur les autres usages, quelle que soit la température extérieure.

      A l’usine de STMicroelectronics, les tranches de silicium sont gravées - les plus fines gravures atteignent aujourd’hui 28 nanomètres - pour produire 10 millions de puces par jour. Le processus exige des produits toxiques tels que phosphine (hydrogène phosphoré), thilane ou arsine (mélange hydrogène - arsenic), les « gaz de combat » dont s’était vanté un salarié lors d’une visite.

      […]

      Le Taïwanais est aussi consommateur d’énergie et d’eau que STMicroelectronics. Il engloutit 156 000 tonnes d’eau par jour et se fait approvisionner par camions dans les périodes de sécheresse. Ne le répétez pas aux paysans.

      TSMC fournit les électroniciens américains, dont Apple qui dispose d’une usine dédiée de 10 milliards de dollars à Taïwan. Qu’en pense l’État chinois ? Allez savoir. Tous les smartphones chinois marchent avec des puces conçues en Amérique et produites à Taïwan (ou en Corée du sud). Mais Taïwan, comme tout le monde, dépend de la Chine pour le silicium métal. L’interconnexion des chaînes de production résistera-t-elle aux tensions sino- américaines ?

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      Admirez l’embrouille. Le technocrate se cantonne aux émissions carbone pour dissimuler l’entropie de la matière et de l’énergie, et se réjouit d’amplifier le désastre. Combien de millions de tonnes de quartz, de bois, de charbon, de produits chimiques, combien de millions de mètres cubes d’eau, de millions de mégawatts engloutis, combien de forêts et de sols dévastés, de rivières polluées, de réacteurs nucléaires et de barrages hydroélectriques mobilisés pour ces « 2,5 fois plus de substrats à l’horizon 2026 » et pour leurs usages dans des bagnoles « propres », des smartphones, les infrastructures de la smart city connectées par la 5G ?

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      Voici notre matériau en bout de course, une fois l’objet qu’il rendait « intelligent » devenu obsolète, c’est-à-dire rapidement. Vous jetez votre smartphone tous les deux ou trois ans, selon une étude récente de l’Arcep, l’agence de régulation des télécommunications. C’est devenu un lieu commun depuis que nous l’avons exposé en 2005, mais les déchets électroniques débordent des poubelles, et le recyclage promis alors n’est pas au rendez-vous : 53,6 millions de tonnes ont été produites en 2019, et les experts en prévoient 74,7 millions en 2030.

      Ni le recyclage, ni les infrastructures de destruction « sécurisées » ne peuvent absorber une telle explosion, rapporte une étude de l’ONU. France Stratégie confirme : « Du fait de la croissance de notre consommation et du décalage temporel et spatial entre production et recyclage, le recyclage de nos équipements ne permettra jamais de couvrir l’ensemble de nos besoins ». Quant à notre silicium métal, la difficulté de l’extraire du reste des composants des appareils électroniques et le coût d’une telle opération dissuadent le recyclage. Bilan : sur les 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques de 2019, « on ignore ce que sont devenus 82,6 % ou 44,7 millions de tonnes », reconnaît l’OMS dans un rapport le 15 juin 2021.

      En fait, on s’en doute un peu. Une bonne part finissent à Guiyu dans la province chinoise du Guandong, où se trouve la plus grande décharge électronique du monde. Tellement importante qu’elle a sa propre page Wikipedia. Un autre cyber-cimetière mondial se trouve à Agbogbloshie dans la banlieue d’Accra, capitale du Ghana, où enfants et adultes brûlent les plastiques pour en extraire les métaux. Une chaîne de désassemblage bien rôdée employant 10 000 personnes, bien utile à l’Union européenne, première exportatrice de ces carcasses électroniques au Ghana. La circulation de ces déchets est pourtant interdite par la convention de Bâle depuis 1992, mais la croissance des trafics illégaux suit celle de la production et de la consommation. Les articles de presse sur les décharges Agbogbloshie et de Guiyu, ou sur le recyclage et l’incinération sauvages en Inde, se suivent et se ressemblent. Étrange impression de déjà vu, déjà écrit, il y a 15 ans. Il faut croire qu’on radote.

      L’ONU évalue à 50 tonnes par an le volume de substances toxiques lâchées par ces déchets dans la nature : mercure, retardateurs de flamme bromés, cadmium, plomb, PCB, etc. Lesquelles provoquent atteintes au système nerveux, cardiovasculaire et immunitaire, aux poumons, aux reins, troubles neurologiques, cancers, diabète, parmi une liste de dommages plus longue que celle de vos followers sur Twitter.

      Les décharges électroniques contaminent l’eau, l’air, les sols et les habitants. Le dernier rapport de l’OMS alerte sur « un tsunami de déchets électroniques » qui « affectent la santé de millions d’enfants », recensant plus 1000 substances nocives dégagées par les décharges. « "Un enfant qui mange un seul œuf de poule d’Agbogbloshie absorbe 200 fois plus de dioxines que la limite journalière fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments", avertit Marie-Noël Bruné Drisse, responsable du département environnement et santé infantile à l’OMS. »

      Curieusement, nul gouvernement n’a déclaré d’état d’urgence sanitaire pour stopper les maladies provoquées par ces poisons. Mais quoi, « c’est à ce prix, dit le gosse du Ghana, que vous avez des smartphones en Europe ».

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