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  • La France, plus gros producteur de déchets plastiques en Méditerranée, selon la WWF 7 Juin 2019 - Ouest France
    https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/la-france-plus-gros-producteur-de-dechets-plastiques-en-mediterranee-se

    La mer Méditerranée est malade de ses déchets. Selon l’ONG WWF la France serait le mauvaise élève de l’Europe, responsable de produire plusieurs millions de tonnes de déchets plastiques.

    La France est le pays du pourtour méditerranéen qui produit le plus de déchets plastiques, dont plus de 10 000 tonnes atterrissent dans cette mer semi-fermée, selon un rapport publié vendredi par le WWF. L’organisation non gouvernementale avait déjà tiré la sonnette d’alarme deux mois plus tôt à l’échelle planétaire.

    A deux jours de l’organisation de la Journée Mondiale de l’océan, le bilan dressé est loin d’être positif. La France a produit 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques en 2016, soit 66,6 kg par personne, selon ce rapport publié à la veille de la Journée mondiale de l’océan. Si 98 % du total (4,4 millions de tonnes) ont été collectés, seulement 22 % ont été recyclés. Le tourisme saisonnier est notamment pointé du doigt.

    Les 2 % de déchets plastiques restants génèrent « la fuite de 80 000 tonnes de plastique dans la nature », dont 11 200 tonnes « pénètrent en Méditerranée », a calculé l’ONG.

    Activités côtières à contrôler
    Selon le WWF, la pêche, l’aquaculture et le transport maritime sont à l’origine de 9 % de cette pollution. « Les casiers à crabes, les filets à moules, les conteneurs sont parmi les débris retrouvés », précise l’ONG environnementale. Les fleuves charrient 12 % des déchets plastiques retrouvés en mer. Les activités côtières représentent le gros de la pollution (79 % soit 8 800 tonnes) en Méditerranée en provenance de France, « en raison notamment d’une mauvaise gestion des déchets et de l’impact des activités touristiques et de loisirs ».

    La concentration de débris plastiques est particulièrement élevée près de Marseille, de Nice et de la Corse, ce qui s’explique en partie par « le tourisme et les activités de loisirs ».

    Autre facteur, le système de recyclage des déchets est moins performant dans les départements méditerranéens. « Le taux de mise en décharge est particulièrement élevé dans certaines zones » comme Marseille et la Corse, avec la présence de décharges à ciel ouvert, relève WWF.

    Cette pollution plastique, outre son impact pour la faune et la flore, a un coût important, avertit encore le rapport : l’impact pour la pêche est estimé à 12 millions d’euros (débris plastiques dans les moteurs de bateaux ou les filets), à 21 millions pour le commerce maritime (enchevêtrement dans les pales d’hélice, collisions…) et de 40 millions pour le tourisme. Le coût du nettoyage des côtes est estimé à 3 millions.

    Plus de fuite dans la nature
    Il faut parvenir à « zéro fuite dans la nature » et « promouvoir le réutilisable, en particulier pour les contenants », indique à l’AFP Isabelle Autissier, présidente de WWF France.

    Concernant la promesse d’Emmanuel Macron de parvenir à 100 % de plastiques recyclés en 2025, « il y a un peu des effets d’annonce », juge-t-elle.

    « Tout le monde parle du recyclage, mais nous ne connaissons pas bien les conditions de la recyclabilité », explique-t-elle. Un meilleur objectif, selon elle, serait « qu’on dise que la France va diminuer sa consommation de plastique » d’un certain pourcentage.

    Il est essentiel de réduire la consommation de plastiques, mais aussi que « les industriels proposent autre chose » et qu’« on collecte les déchets à la source, sur terre, dans les rivières ».

    La navigatrice ne croit pas en revanche aux solutions promettant de ramasser les plastiques dans les océans où ils atterrissent : « On ne va pas peigner la mer. »

    #plastique #pollution #déchets #tourisme #environnement #Méditerranée #mer

  • Le HCR évacue des centaines de réfugiés vulnérables depuis la Libye vers des lieux en sécurité

    Dans un contexte d’affrontements violents et de détérioration de la situation sécuritaire à Tripoli, 149 réfugiés et demandeurs d’asile vulnérables ont été évacués aujourd’hui vers Rome.

    Les personnes évacuées sont originaires d’Érythrée, de Somalie, du Soudan et d’Éthiopie. Parmi elles se trouvent 65 enfants, dont 13 de moins d’un an. L’un d’entre eux est né il y a tout juste deux mois.

    De nombreuses personnes évacuées ont besoin de soins médicaux et souffrent de malnutrition.

    Ce groupe avait été transféré depuis le Centre de rassemblement et de départ (GDF) qui est géré par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, après avoir survécu pendant des mois dans des conditions difficiles au sein de centres de détention situés dans d’autres quartiers de la ville. L’évacuation a été menée en collaboration avec les autorités libyennes et italiennes.

    « D’autres évacuations humanitaires sont nécessaires », a déclaré Jean-Paul Cavalieri, chef de mission du HCR en Libye. « Elles s’avèrent une bouée de sauvetage vitale pour les réfugiés dont la seule autre alternative est de remettre leur vie entre les mains de passeurs et de trafiquants sans scrupules pour traverser la mer Méditerranée. »

    En début de semaine, 62 réfugiés originaires de Syrie, du Soudan et de Somalie et vivant en milieu urbain ont également été évacués depuis Tripoli vers le Centre de transit d’urgence du HCR à Timisoara, en Roumanie. Ils y recevront de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux avant de partir pour la Norvège. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni un appui pour leur transport.

    Le HCR est reconnaissant envers les Etats qui ont proposé et mis en place des lieux d’évacuation, mais les nouveaux détenus arrivent à un rythme plus rapide que les personnes sur le départ. Plus de 1000 réfugiés et migrants ont été évacués ou réinstallés hors de la Libye par le HCR en 2019. Par ailleurs, plus de 1200 autres ont été renvoyés en Libye par les garde-côtes libyens durant le seul mois de mai, après avoir été secourus ou interceptés lors d’une tentative de traversée par bateau après avoir fui la Libye.

    Les combats à Tripoli ne montrent aucun signe de ralentissement, et les risques que des détenus soient pris au piège dans les affrontements augmentent. Le HCR réitère son appel aux Etats pour qu’ils présentent d’urgence de nouvelles offres de couloirs humanitaires et de places de réinstallation pour les personnes évacuées, afin de pouvoir mettre en sécurité les réfugiés détenus en Libye.

    Plus de 83 000 Libyens ont été contraints de fuir leur foyer depuis début avril, les forces rivales continuant de s’engager dans des combats et des bombardements violents. Les administrations municipales locales et les communautés d’accueil ont joué un rôle crucial dans l’assistance aux personnes déplacées, dont beaucoup ont trouvé abri à l’intérieur des écoles ou d’autres bâtiments publics. D’autres sont hébergés chez des amis et des proches dans les villes et villages voisins.

    Le HCR a fourni une aide d’urgence et des articles de secours à plus de 9000 personnes déplacées et a fait don de matériel médical et d’ambulances aux hôpitaux par l’intermédiaire du Ministère de la santé et du Croissant-Rouge libyen.

    Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 600 personnes ont perdu la vie lors des récents affrontements. La semaine dernière, deux ambulanciers sont morts après avoir été pris au piège dans des bombardements. Le HCR réaffirme que le fait de prendre pour cible des civils et des travailleurs humanitaires constitue une violation du droit international et appelle à ce que tous les auteurs de ces attaques en répondent.

    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2019/5/5cf0d99ea/hcr-evacue-centaines-refugies-vulnerables-libye-vers-lieux-securite.html

    #évacuation #Italie #Libye #asile #migrations #réfugiés #réinstallation #HCR

    Alors que Salvini dit que les ports sont fermés (je ne vais pas rentrer dans les détails de cela)... les aéroports semblent, eux, ouverts... même si pour une petite minorité des personnes qui auraient besoin d’être évacuées de Libye...

    ping @karine4 @isskein

  • SOS Méditerranée | Mercredi !
    http://www.armada-productions.com/mercredi-sos-mediterranee

    Au programme de Mercredi !, une émission hebdomadaire pour les enfants, 45 minutes sur l’association SOS Méditerranée. Paula interview deux bénévoles de l’association, Tifenn et Émilien à propos de l’Aquarius et de cette dangereuse frontière qu’est la mer Méditerranée. Durée : 45 min. Source : L’Armada Productions

    https://www.mixcloud.com/Mercredi/mercredi-sos-m%C3%A9diterran%C3%A9e-24042019

  • Mercredi ! #sos Méditerranée // 24.04.2019
    http://www.radiopanik.org/emissions/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-

    Au programme ce mercredi !

    Au programme, une émission de 45 minutes sur l’association SOS Méditerranée. Paula interview deux bénévoles de l’association, Tifenn Bouillard et Emilien Bernard de SOS Méditerranée (Antenne de Rennes) à propos de l’Aquarius et de cette dangereuse frontière qu’est la mer Méditerranée !

    Pour aller plus loin :

    La Libye est un grand pays d’Afrique du Nord situé entre l’Algérie à l’ouest, le Niger et le Tchad au sud et l’Egypte à l’est. Il est bordé au nord par la mer Méditerranée.

    Un visa est un cachet valant autorisation de séjour, apposé sur un passeport par les services diplomatiques des pays dans lesquels désire se rendre le demandeur.

    Les musiques de l’émission :

    Sufjan Stevens - Should Have Known Better

    Bigflo & Oli - Rentrez chez vous

    Haley Heyndrickx - The bug (...)

    #jeune_public #mediterranée #l'aquarius #jeune_public,mediterranée,sos,l’aquarius
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-_06606__1.mp3

  • « La jeunesse algérienne a transformé notre cynisme en espoir » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/La-jeunesse-algerienne-a

    Quel est ton regard sur les manifestations actuelles ?

    « Pour tout avouer, je pensais qu’à la première marche du 22 février il n’y aurait pas beaucoup de monde. Les Algériens n’étaient pas sortis en 2014 après la quatrième élection de Bouteflika. La répression et l’achat de la paix sociale avaient complètement neutralisé la société. Aussi, le gouvernement jouait sur la peur en agitant le trauma de la décennie noire et, pour celles et ceux qui n’ont pas connu ces années-là, les syndromes libyen et syrien.

    J’avais sous-estimé toute une nouvelle dynamique d’autonomie et de désobéissance civile, qui s’est exprimée avec le mouvement des chômeurs dans le Sud en 2013 ou encore lors les manifestations contre les gaz de schiste à Ouargla en 2015. Une sorte d’archipel extérieur aux structures de l’opposition classique – c’est-à-dire la presse privée, les partis et les syndicats.

    Cette autonomisation vis-à-vis de l’État se traduit par des faits : des parents se saignent pour mettre leurs enfants dans le privé, des mosquées refusent les prêches officiels du gouvernement, des maisons d’édition osent sortir des livres qui peuvent être considérés comme “dangereux”...

    Il faut aussi évoquer les anciens militants communistes et trotskystes qui continuent à former des jeunes et à faire un travail de base. Sans parler des mouvements des femmes et des militants LGBT. Même dans la sphère islamiste, il existe des mouvements intéressants. Il y avait ainsi dans le pays un ensemble de flammèches allumées depuis vingt ans et qui ont convergé après ce choc de l’humiliation. »

    Qu’entends-tu par « choc de l’humiliation » ?

    « En 2014, les Algériens pensaient que Bouteflika allait mourir. Ils se disaient : “Il a bien servi le pays et ramené la sécurité. S’il veut mourir président, donnons-lui ce cadeau.” Il existait un large sentiment populaire d’indulgence. Mais l’annonce du cinquième mandat a été perçue comme une humiliation insupportable. Même les pro-Bouteflika, ceux qui font partie de sa clientèle sociale, ou les plus âgés qui ont toujours voté FLN pour “la stabilité”, se sont rebellés. En effet, les Algériens, qui sont très fiers de leur image et attachés à l’incarnation d’un président fort, ont vu que les médias étrangers présentaient leur président comme un vieil incontinent, faisant de Bouteflika une marque d’indignité.

    En parallèle, les cadres du FLN ou des partis proches des cercles du pouvoir ont eu des discours honteux, affirmant qu’en termes d’État social, l’Algérie était plus avancée que la Suède ou encore que Bouteflika était en pleine possession de ses moyens...

    Enfin, les oligarques sont devenus trop puissants : ils ont gangrené tous les appareils de l’État, les appareils sécuritaires, les appareils juridiques, la primature. Les Algériens tiennent beaucoup à “l’État papa” qui assure la redistribution de la rente. Sauf que ces oligarques corrompus ont capté tout l’argent public et fait s’effriter le modèle social algérien. »

    La décennie noire est régulièrement brandie par le régime pour opérer un chantage à la peur et un possible retour du chaos. Pourquoi cet épouvantail n’a-t-il pas fonctionné cette fois-ci ?

    « Pour la jeunesse d’aujourd’hui, l’État n’a aucune légitimité à parler des années 1990 : ce ne sont pas les gouvernants et leurs enfants, alors exilés à l’étranger, qui ont subi cette sale guerre, mais bien le peuple qui a payé le prix fort. Cette génération a par ailleurs vécu la décennie noire par procuration. La mienne, celle des quadragénaires, est dans le même cas vis-à-vis de la guerre de libération. Nous n’avons pas connu les douleurs et les haines de l’époque. Mais nous avons hérité de l’idéal d’émancipation et de liberté de cette période. Les jeunes Algériens ont la même distance avec les années 1990. Ils n’ont pas connu le trauma, mais portent les leçons tirées de cette décennie. »

    Quelles sont justement ces leçons ?

    « D’abord de toujours faire attention aux “barbus”. S’il y a eu des marches parallèles, des prières dans la rue, ça ne prend pas pour le moment. Les Algériens s’en méfient énormément. D’autant que l’une des grandes leçons tirées des années 1990, c’est l’enjeu de la violence. C’est pour cela que le slogan “Silmiya !” (pacifique) scandé par les manifestants est très important. Les jeunes disent aux autres générations : “N’ayez pas peur, soyez avec nous dans la rue, nous n’allons pas basculer dans la violence.”

    Ces immenses marches civiques et pacifiques sont là pour effacer le traumatisme des générations précédentes et neutraliser la tentation de répression de la part du pouvoir. Aujourd’hui encore, j’ai peur d’une instrumentalisation ou d’une provocation qui fasse dévier le mouvement. Surtout connaissant ce régime, car il en est capable. Au tournant des années 1990, des “individus anonymes” – en fait des barbouzes de l’État – fonçaient dans les manifestations en voiture et tiraient dans la foule... »

    Comment se transmet la mémoire autour de la décennie noire ?

    « Selon la version officielle de l’État, les années 1990 ont été une “tragédie nationale”, une période de l’histoire algérienne durant laquelle un groupe a utilisé la religion à des fins politiques, ce qui a mené à des assassinats et à des attaques terroristes. L’article 46 de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale empêche toute remise en question de cette version [1]. Votée en 2006, elle promeut l’amnistie pour les agents de l’État et pour les terroristes ainsi que des indemnisations pour les familles de disparus. C’est une loi qui essaie de réparer ce qui s’est passé durant ces années.

    Il n’y a cependant pas d’événements officiels organisés et il existe juste un monument à Alger, qui recense les journalistes assassinés. Parce que ce sont des Algériens qui ont massacré d’autres Algériens, la position de l’État est de dire qu’il faut oublier assez vite cet épisode honteux de notre histoire. »

    Comment peut-on se réapproprier cette histoire, en dehors du récit officiel ?

    « Tout ce qui reste de ces années, ce sont les récits familiaux. Pas une famille algérienne n’a été épargnée. Ma propre tante, que j’ai croisée récemment lors des manifestations du vendredi, est une victime du terrorisme. Une bombe lui a explosé en plein visage lors de funérailles. Mais ça reste encore assez tabou et beaucoup de jeunes disent que leurs parents ne leur parlent jamais de cette période. Elle est pourtant profondément gravée dans notre inconscient collectif. Les attaques terroristes à Paris ont été un vrai choc en Algérie : elles ont réactivé ce que nous avions vécu durant ces années de plomb. »

    « Avec la décennie noire, c’est comme si le peuple avait l’exemple absolu de ce qu’il ne faut pas faire »

    « À partir des années 2000, en Algérie, il y a eu une explosion éditoriale des livres sur l’histoire de la guerre d’indépendance. Les Algériens ont été tellement surpris par la violence des années 1990 qu’ils se sont dit qu’il y avait sûrement un élément qui leur avait échappé dans leur histoire officielle, qu’ils ne se connaissaient pas assez bien. Ils sont restés sur une grande interrogation : pourquoi tant de violence ? D’où ça vient ? Il ne s’agit pas de savoir si elle est atavique. Ça, c’est le discours raciste et colonialiste. Mais de dire qu’il y a peut-être des choses que nous n’avons pas réglées entre nous et qui sont toujours là. Pour être précis, c’est l’histoire des premières années d’indépendance. À quel moment a déraillé le beau projet qu’on avait construit collectivement, un projet émancipateur, démocratique et progressiste, qui reconnaissait tous les enfants de l’Algérie, musulmans, juifs, chrétiens et athées ? Comme aurait dit l’écrivain Rachid Mimouni, auteur du Fleuve détourné (1982), grand roman sur les débuts de l’indépendance, il y a eu une puissance détournée par le parti unique et la dictature militaire, qui ont imposé que tous les Algériens soient bruns, musulmans et moustachus.

    Fin 1988, après le Printemps algérien, tous les espoirs étaient à nouveau permis. Une loi sur le multipartisme a mis fin à l’hégémonie du FLN. Les communistes et les trotskystes sont sortis de la clandestinité, les islamistes sont apparus sur la scène politique et la télévision publique n’était plus sous le joug des militaires. Une période de liberté incroyable. Mais lors de la décennie 1990, toute différence est devenue un problème. Cela a été le fondement de l’intégrisme islamique : détruire tout ce qui est autre. »

    Comment ne pas retomber dans ce piège ?

    « Ce qui se passe en ce moment dans les marches contre le régime, ce côté non violent et joyeux très spectaculaire – nettoyage collectif des rues après les manifestations, pas de jets de pierre à l’encontre des forces de l’ordre, voire scènes de fraternisation avec les flics – affirme que contrairement aux années 1990, il est possible de faire de la politique proprement et pacifiquement.

    L’État a toujours dit aux Algériens qu’ils étaient des sauvages, des incultes. Et que, quand ils essayaient de se pencher sur la politique, ils créaient du terrorisme et votaient pour des islamistes. Là, au contraire, le peuple est en train de répondre au régime. Son propos : “Vous, vous n’êtes pas aptes à faire de la politique. Or, nous savons fabriquer du politique autrement : sans violence, avec les familles qui sortent dans la rue et sans laisser les barbus faire ce qu’ils veulent.” Elle se situe là aussi, la leçon de la décennie noire. Comme si le peuple avait l’exemple absolu de ce qu’il ne faut pas faire.

    Ma génération porte en elle les traces d’un monde englouti et terrible, qui nous avait poussés au cynisme. Et la puissance de la jeunesse d’aujourd’hui, c’est qu’elle a transformé notre cynisme en espoir. »

    Cela fait penser à cette phrase taguée sur un mur d’Alger : « Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas envie de te quitter, mon Algérie »...

    « C’est un vrai changement d’imaginaire ! Un dessin récent du caricaturiste algérien L’Andalou montre des requins en mer Méditerranée râlant de ne plus avoir de harragas [2] à se mettre sous la dent. Autre phénomène incroyable, des jeunes franco-algériens viennent faire la marche le vendredi, et envisagent de rester définitivement ici. À leurs yeux, l’Algérie devient un pays où l’avenir est possible et non plus le bled, cette terre des parents, chiante, où rien ne fonctionne.

    Paradoxalement, c’est le pouvoir qui a provoqué cela. Ce n’est pas une balle mais un obus que ce régime s’est tiré dans le pied. »

    Que peut-il se passer dans les semaines à venir ?

    « L’État en est réduit à attendre chaque semaine la mobilisation du vendredi pour réagir ensuite... Quant à l’armée, elle est coincée. Le chef d’état-major est lié par un serment de fidélité au Président [quelques jours après cet entretien, le général Ahmed Gaïd Salah a tout de même fini par lâcher Bouteflika, NDLR]. Mais les militaires sont aussi les garants de l’intérêt public, de l’intégrité et de la sécurité du pays. L’armée demande aux décideurs de ne pas trop tirer sur la corde, pour ne pas faire basculer le mouvement dans une ligne plus conflictuelle et véhémente. Dans un de ses derniers discours, le chef de l’armée parle de la relation exceptionnelle entre l’armée et son peuple, du fait que les deux partagent une même vision de l’avenir. C’est un dilemme terrible pour quelqu’un à ce poste. Jamais il ne donnera l’ordre de tirer sur les manifestants, ça relève de l’impossible.

    Ce qui est intéressant, c’est que le rapport de force s’est inversé. Il existe une multitude de revendications issues de divers groupes sociaux ou professionnels tels que les avocats, les enseignants, les femmes, les imams, les journalistes, qui tentent de grignoter des droits, des avancées sociales et des mesures anti-corruption avant que le pouvoir ne reprenne la main d’une manière ou d’une autre. Et pour sûr, si chacun grignote de son côté, les attributs du système autoritaire d’aujourd’hui vont tomber demain. »
    Propos recueillis par Mickaël Correia & Margaux Wartelle

    _ La décennie noire _

    Fin 1988, après les émeutes du Printemps algérien, le multipartisme est autorisé. Les islamistes s’engouffrent dans la brèche. Au premier tour des législatives de 1991, le Front islamique du salut (Fis) arrive en tête. L’armée interrompt le processus électoral. S’ensuivent plusieurs années de guerre civile entre le gouvernement et divers groupes islamistes armés. Chaque camp se rend responsable d’immenses massacres et de milliers de disparitions forcées. La guerre s’achève au début des années 2000, peu après l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, qui fait voter plusieurs lois d’amnistie.

    L’État algérien reconnaît officiellement 60 000 victimes et près de 9 000 disparus, quand des estimations d’ONG évoquent quelque 18 000 disparus et jusqu’à 200 000 morts.

  • Pourquoi les migrants traversent la #Méditerranée sans #gilets_de_sauvetage ?

    De nombreux lecteurs questionnent la rédaction d’InfoMigrants sur la #sécurité des traversées en mer Méditerranée. Une interrogation revient souvent : pourquoi les migrants, notamment les femmes et les enfants, tentent la traversée sans gilets de sauvetage ? La rédaction fait le point.

    « Pourquoi les migrants montent sur les canots sans gilets de sauvetage ? », « Pourquoi prendre autant de risques sans gilets ? », « Combien coûte un gilet pour ne pas en prendre un avant de partir avec des enfants ? ». Voici en substance quelques messages reçus par InfoMigrants au fil des reportages et témoignages publiés sur le site.

    En effet, la grande majorité des migrants qui tentent de se rendre en Europe depuis les côtes libyennes ne portent pas de gilets de sauvetage. Cette absence de protection a été confirmée auprès d’InfoMigrants par les sauveteurs de l’Aquarius - le navire humanitaire qui portait secours aux migrants en détresse en Méditerranée jusqu’à la fin de l’année 2018.

    En deux ans de mission, entre 2016 et 2018, Anthony, un des membres de l’équipe de sauvetage de l’Aquarius, n’a jamais croisé de canot où tous les occupants étaient équipés d’un gilet de sauvetage. « Au contraire, c’est très rare. Au cours des dizaines de sauvetage auquel j’ai participé, je n’ai même jamais croisé d’enfants qui avaient été correctement sécurisés à bord », explique-t-il. Même son de cloche de la part de Iasonas, un autre sauveteur de l’Aquarius joint par InfoMigrants. « Au cours de mes missions, je n’ai jamais vu d’Africains subsahariens avec des gilets de sauvetage ».

    En haute mer, pourtant, en cas de naufrages, les noyades peuvent être très rapides, surtout sans bouée ni gilet. Une personne peut se noyer en une « quinzaine de minutes », précise Anthony. Voire en 30 secondes, quand on ne sait pas nager, précise l’ONG Sea Watch.

    « Un ‘extra’ qui coûte cher »

    Mais en Libye, un gilet de sauvetage se monnaye cher. Il se négocie en amont de la traversée dans le forfait négocié avec le passeur ou il peut être acheté individuellement. Dans les deux cas, « c’est un ‘extra’ qui coûte cher et beaucoup ne peuvent pas se le permettre financièrement », explique Maurice Stierl, l’un des fondateurs d’Alarm phone, une plateforme téléphonique qui réceptionne les appels de détresse en mer Méditerranée.

    « Beaucoup de migrants n’ont donc pas les moyens d’assurer leur sécurité avant une traversée », ajoute-t-il. Généralement, les prix se monnayent entre 50 euros et 400 euros, à en croire les témoignages recueillis par InfoMigrants. « Ils varient en fonction de la qualité du gilet et du forfait négocié avec les trafiquants », précise Sissoko, un Malien survivant d’un naufrage en 2016.

    « Moi, le passeur m’en a donné un parce que j’étais blessé. Mais je ne sais pas pourquoi il m’a aidé », explique-t-il. Aucun des 129 autres passagers, assis à côté de Sissoko, n’a eu de gilet. « Il n’a rien donné aux enfants. Mais de toute façon, le gilet était trop petit, alors je n’ai pas pu m’en servir », se rappelle-t-il.

    « Demander un gilet, c’est prendre le risque de se faire frapper »

    Dans les rues de Tripoli, aucun magasin ne met en vente des gilets de sauvetage – contrairement à Izmir, par exemple, point de départ de la Turquie vers la Grèce où de nombreux commerces profitent d’un juteux marché et exposent des gilets dans les devantures de leurs boutiques. « Là-bas [à Tripoli], en marchant dans la rue, impossible de trouver des gilets en vente », se rappelle Sissoko.

    De nombreux migrants supplient donc les passeurs quelques minutes avant la traversée. Ils sont pris de panique en voyant les bateaux surchargés et en mauvaise état. « Souvent, les passeurs sur la plage frappent les migrants qui réclament des gilets de sauvetage. Je me rappelle que le jour du départ, un Ivoirien à côté de moi a vu que son canot était légèrement percé et que l’eau rentrait dedans. Il a demandé un gilet, il a dit qu’il ne partirait pas sans ça. Les Libyens l’ont fait descendre et l’ont tabassé. »

    « Ne pas attirer la marine libyenne », explique un passeur

    D’autres migrants racontent que leurs gilets ont été confisqués au moment de monter sur les bateaux. « J’ai payé 300 dinars libyens [60 euros] à un passeur dans Tripoli pour pouvoir me procurer un gilet de sauvetage, mais on me l’a pris quand je suis arrivé sur la plage », confie un ami de Sissoko, un autre survivant de la traversée.

    Selon un passeur basé à Tripoli, cité par un migrant, « un gilet de sauvetage [de couleur orange], ce n’est pas discret. Ça peut attirer la marine libyenne ». De plus, « porter un gilet prend de la place. Or nous devons remplir au maximum les canots », a ajouté le trafiquant.

    Désespérés, certains migrants cherchent à se confectionner eux-mêmes une protection. « Parfois, j’ai sorti de l’eau des personnes qui portaient des chambres à air de vélos ou de voiture autour de la taille… », explique Anthony, l’ancien sauveteur de l’Aquarius.

    Des gilets jamais aux normes

    Reste que même les gilets - qui ne sont pas confisqués - et qui sont utilisés lors des traversées sont particulièrement dangereux. Ils sont de très mauvaise qualité et ne sont presque jamais aux normes, expliquent les ONG. « J’ai vu des migrants porter des vieux gilets qu’on utilisait dans les années 1970 pour le canyoning ou la planche à voile », explique encore Anthony. « A la première vague, avec ces gilets, la personne finit sous l’eau ».

    Au total, plus de 2 250 personnes sont mortes en mer Méditerranée en 2018. Malgré les températures hivernales, les mauvaises conditions météo, des centaines de migrants continuent d’emprunter cette voie maritime pour tenter de rejoindre l’Europe.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/15253/pourquoi-les-migrants-traversent-la-mediterranee-sans-gilets-de-sauvet
    #migrations #asile #réfugiés #sauvetage #danger

  • France to deliver 6 boats to the Libyan Coast Guard in June

    France’s Defense Minister, Florence Parly, announced on Saturday that her country will provide the Libyan Coast Guard with six equipped boats, which will arrive in June.

    The announcement came during Parly’s meeting with Prime Minister of the Tripoli-based Government of National Accord (GNA), Fayez Al-Sarraj, in the margins of the Munich Security Conference.

    The French minister also approved a program for training and equipping the Libyan Coast Guard, which Parly praised its successes in the face of the problems of illegal immigration.

    At the end of the meeting, Al-Sarraj invited the French minister to Libya in the context of consolidating relations between the two countries.

    http://www.addresslibya.com/en/archives/41690
    #Libye #externalisation #France #gardes-côtes_libyens #asile #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #bateaux

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      PARIS, 21 février (Reuters) - La France va fournir au
      printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes
      libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne,
      dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de
      traverser la Méditerranée.
      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au
      Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en
      marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris
      auprès du ministère des Armées.
      « Il s’agit de six Zodiac Sillinger qui leur seront livrés
      par lots de deux au cours du printemps », a-t-on précisé à
      Reuters.
      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement
      d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté
      internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.
      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis
      des années la politique de « sous-traitance du contrôle de
      l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec
      Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.
      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights
      Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment,
      apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes
      libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de
      centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.
      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un
      « cauchemar sans fin », qui s’est accentué avec la fermeture des
      ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la
      hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux
      internationales.

      (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

      https://www.boursorama.com/bourse/actualites/la-france-fournit-six-bateaux-a-la-garde-cotes-libyenne-87b5275928144323

    • Paris livre des bateaux à Tripoli pour contrer les migrants

      Les organisations humanitaires dénoncent la vulnérabilité croissante des migrants en Libye due à la montée en puissance des garde-côtes du pays.

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point de presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision.

      Le cabinet de la ministre Florence Parly a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« accord national » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (Ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence sur la sécurité de Munich.

      Selon Paris, ces hors-bord sont destinés à renforcer la flotte des gardes-côtes libyens, notamment en matière de lutte contre l’émigration clandestine et le terrorisme.

      Une telle initiative française sans précédent – l’Italie était jusque-là le seul Etat européen à équiper les gardes-côtes de Tripoli – ne devrait pas manquer de nourrir la controverse en raison des violences que subissent les migrants interceptés en mer avant d’être placés en détention dans la zone littorale par les forces libyennes.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »
      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).
      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue »,dit-on chez Sellinger.
      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés
      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.
      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.
      Violation systématique des droits humains
      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • Migrants : Paris cède six bateaux de garde-côtes à Tripoli

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision. Le cabinet de la ministre, Florence Parly, a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« union nationale » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »

      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).

      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue », dit-on chez Sellinger.

      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés

      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.

      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.

      Violation systématique des droits humains

      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      La France va fournir au printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne, dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de traverser la Méditerranée.

      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris auprès du ministère des Armées.

      “Il s’agit de six #Zodiac_Sillinger qui leur seront livrés par lots de deux au cours du printemps”, a-t-on précisé à Reuters.

      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis des années la politique de “sous-traitance du contrôle de l’émigration” décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.

      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment, apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.

      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un “cauchemar sans fin”, qui s’est accentué avec la fermeture des ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux internationales.

      https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1QA1PG-OFRTP

    • La France offre des hors-bord aux Libyens pour bloquer les migrants

      Paris va livrer six bateaux à la marine libyenne, a confirmé, jeudi 21 janvier, le ministère des armées français. « Une scandaleuse nouvelle », selon Médecins sans frontières, alors que les garde-côtes de Tripoli jettent systématiquement leurs rescapés dans des centres de détention indignes.

      La France s’apprête à livrer des bateaux à la marine de Tripoli. Confirmée jeudi 21 février par le ministère des armées, l’information va faire bondir toutes les ONG qui se battent pour sauver des vies au large de la Libye. Ou plutôt, qui se battaient.

      Car ces derniers mois, les navires humanitaires se sont tous retrouvés, les uns après les autres, interdits ou empêchés de naviguer en Méditerranée centrale, à l’exception du Sea Eye (de retour depuis jeudi sur zone), pendant que les garde-côtes libyens, eux, voyaient leur capacité d’intervention exploser, eux qui ramènent leurs « rescapés » dans les centres de détention inhumains du régime.

      Leur « efficacité » s’est tant développée que le nombre d’arrivées dans les ports italiens a chuté de 80 % en 2018, et que la majorité des passagers tentant aujourd’hui la traversée sont interceptés par leurs « soins ».

      Depuis le début de l’année 2019, seuls 227 migrant(e)s ont ainsi posé le pied en Italie, d’après les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui souligne que les routes se sont déplacées (vers l’Espagne en particulier).

      Or, le combat s’annonce de plus en plus inégal. À ses frais, Paris vient en effet de commander six « embarcations rapides à coque semi-rigide », des hors-bord, auprès de l’entreprise Sillinger – un fabricant « français », précise le ministère des armées, d’un coup de clairon.

      Ces produits « devraient être livrés par lots de deux au printemps et à l’été prochains », selon le cabinet de la ministre interrogé par Mediapart, puis expédiés à Tripoli « au profit de la marine libyenne ». Le coût ? Encore mystérieux.

      Jusqu’ici, dans le soutien aux garde-côtes libyens (sur lesquels l’Union européenne s’appuie pour tenter de « verrouiller » la Méditerranée centrale), seule l’Italie s’était engagée jusqu’au point de fournir directement des embarcations.

      La France franchit donc le pas, alors que les ONG et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies n’ont cessé de documenter, non seulement les agressions commises par les garde-côtes à l’encontre des migrants durant leurs opérations de « secours » en mer (voir la vidéo du New York Times ci-dessous), mais surtout l’ampleur des violences commises dans les centres de détention officiels du régime où les rescapés sont systématiquement jetés à leur débarquement, parfois torturés, sinon revendus par des gardiens corrompus aux réseaux de trafiquants.

      Vidéo du « New York Times » reprise par « Courrier international », sur la base d’images récupérées par un collectif de chercheurs (Forensic Architecture), montrant le « sauvetage » catastrophique opéré par des garde-côtes libyens en novembre 2017, avec des noyades à la clef, alors que les humanitaires du « Sea Watch » sont empêchés en partie d’intervenir. © New York Times
      Inédite, cette annonce a déjà fait réagir Médecins du monde, qui parle d’une « honte », de même que Médecins sans frontières (MSF), l’association qui affrétait l’Aquarius jusqu’au retrait de son pavillon (au côté de SOS Méditerranée), choquée par cette « scandaleuse nouvelle ».

      « La France fournit des moyens logistiques (…) destinés à refouler les réfugiés en violation du droit international », a dénoncé MSF jeudi soir, en référence aux conventions internationales qui imposent à tout marin amené à secourir une embarcation en détresse de conduire ses rescapés dans le « port sûr » le plus proche. Or, en Libye, rien n’est sûr, à part les traitements inhumains et la détention « arbitraire ».

      C’est la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) qui le dit, dans un rapport publié en décembre après la visite d’une dizaine de centres de détention officiels : « Les migrants y subissent de fréquentes tortures et autres mauvais traitements », du « travail forcé », « des viols et autres formes de violences sexuelles perpétrés par des gardiens dépendant du ministère de l’intérieur en toute impunité. »

      Dans ses conclusions, la mission de l’ONU formulait donc cette recommandation, noir sur blanc, à l’adresse de l’Union européenne et de ses États membres (dont la France) : « Assurez-vous qu’aucun soutien ou aucune coopération avec les garde-côtes libyens ne contribue à ramener des migrants et des réfugiés rescapés en mer sur le territoire libyen. » On lit bien.

      Et on note que les auteurs parlent à la fois de « migrants » (sous-entendu « économiques ») et de « réfugiés », puisqu’une partie des hommes, des femmes et des enfants se lançant depuis les plages libyennes sont en effet éligibles au statut de réfugiés en Europe, en particulier parmi les Soudanais, les Érythréens, etc. Mais encore faut-il qu’ils puissent poser le pied, ou un dossier.

      Si le ministère des armées français a confirmé jeudi l’information, c’est qu’elle fuitait déjà dans les médias tripolitains depuis quelques jours, à la suite d’une rencontre entre Florence Parly et Fayez el-Sarraj, le premier ministre libyen à la tête du « gouvernement d’union nationale » qui tient la partie ouest du pays (en plein chaos), le 17 février dernier, en marge d’une conférence sur la sécurité réunissant le gotha mondial de la défense à Munich.

      Au passage, d’après certains médias libyens, la France aurait approuvé un programme bilatéral de formation et d’équipement des garde-côtes, mais le cabinet de Florence Parly n’en parle pas à ce stade, ni pour démentir, ni pour confirmer.

      D’après Le Monde, les six bateaux seront uniquement équipés d’un GPS et d’un radar, « pas de supports permettant d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon »­ – rappelons que la Libye reste visée par un embargo sur les armes (même si l’Italien Matteo Salvini réclame sa levée à cor et à cri).

      À vrai dire, le ministère des armées ne précise jamais, dans ses réponses écrites aux journalistes, si les hors-bord iront effectivement aux « garde-côtes » (le mot ayant peut-être l’inconvénient d’incarner trop l’opération et d’évoquer des images de violences), se contentant de confirmer des livraisons à la « marine libyenne » – en compétition sur l’eau avec certains services du ministère de l’intérieur chargés des transferts dans les centres de détention et de leur gestion.

      Le ministère des armées français n’écrit pas non plus, d’ailleurs, que les bateaux serviront directement aux opérations de sauvetage en mer, préférant parler de « lutte contre l’immigration clandestine ».

      En la matière, la stratégie des Européens est limpide depuis déjà des années, à défaut d’être toujours explicite : aider la Libye à « fermer » la Méditerranée en musclant ses garde-côtes. Ainsi, à coups de millions d’euros, l’Union européenne finance la « formation » de ces derniers, non seulement aux droits de l’homme (comme Bruxelles le répète à l’envi), mais aussi à l’abordage de canots par exemple, pour « limiter les pertes humaines ».

      En prime, elle supporte le « renforcement des capacités opérationnelles » des garde-côtes, via l’équipement et l’entretien de navires (gilets, canots pneumatiques, appareils de communication, etc.), ou bien de bâtiments au sol (salles de contrôle terrestres, etc.).
      Enfin, elle a soutenu la création d’une « zone de recherche et de secours » (zone SAR dans le jargon) propre à la Libye, déclarée en toute discrétion cet été, et qui a permis à Tripoli d’élargir sa zone d’intervention en mer et de prendre, en quelque sorte, le contrôle d’opérations de sauvetage dont la coordination revenait jusqu’alors à l’Italie, facilitant ainsi l’éviction des navires d’ONG (lire notre enquête ici).

      Seule l’Italie, donc, avait poussé plus loin, livrant dès 2017 des navires à Tripoli. Et cet été encore, après « l’affaire de l’Aquarius », Matteo Salvini (le ministre de l’intérieur d’extrême droite) a promis que Rome allait ajouter douze patrouilleurs au tableau, soit une véritable flottille – livrée en partie depuis.

      Avec des hors-bord, la France semble rester une catégorie en dessous. Mais un humanitaire interrogé par Mediapart, qui connaît bien le terrain libyen, souligne que ces embarcations « semblent répondre à l’incapacité des garde-côtes libyens à aborder les petits bateaux [de migrants] en détresse ». Et d’ajouter : « Ils vont finalement piquer les techniques de l’Aquarius ou du Sea Watch. »

      Au ministère des armées, à Paris, on tient à rappeler que la France est aussi engagée, avec l’UE, dans les opérations Sophia (de lutte contre les trafics) et Frontex (contrôle des frontières extérieures), dont les navires militaires mobilisés en Méditerranée contribuent à sauver des vies. Et qui ont le droit, celles-ci, à un débarquement sur le sol de l’UE.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/220219/la-france-offre-des-hors-bord-aux-libyens-pour-bloquer-les-migrants

    • Libya to get six boats donated by France

      Libya will receive six boats donated by France later this year to enhance maritime security and combat illegal migration in the North African country.

      This is according to the French Ministry of Defence as reported by France’s Le Monde newspaper and comes after a meeting between French armed forces minister Florence Parly and Libyan Prime Minister Fayez Al-Sarraj.

      The 12 metre long semi-rigid boats are being acquired from France’s Sillinger and will be delivered in the second quarter of 2019.

      They will be used mainly to combat illegal migration from Libya.


      https://www.defenceweb.co.za/security/maritime-security/libya-to-get-six-boats-donated-by-france

    • Contre la fourniture de bateaux à la Libye : une #pétition

      Le gouvernement français a franchi un pas en s’engageant à fournir à la marine libyenne des bateaux destinés à pourchasser les exilé-e-s tentant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Habitat et citoyenneté, La Roya citoyenne et la Ligue des Droits de l’Homme Nice et PACA lancent une pétition.

      L’implication de l’Italie pour que les autorités et parfois les milices libyennes empêchent les exilé-e-s d’atteindre l’Europe ne date pas de Salvini. La politique française qui suit la même orientation ne date pas de Macron. À commencer par le versant de cette politique qui consiste à faire pression sur l’Italie en bloquant la frontière franco-italienne et en augmentant les expulsions Dublin.

      Mais un pas est franchi quand à la suite du gouvernement italien le gouvernement français fournit à la Libye des bateaux qui serviront à pourchasser les exilé-e-s en mer pour les ramener vers les camps Libyens. Une chose est d’avoir habillé, chaussé, entraîné au tir l’assassin, une autre est de lui donner son arme.

      C’est la politique européenne, assumée par le gouvernement français qui y joue un rôle moteur : les exilé-e-s ne doivent quitter les camps libyens que pour être renvoyé-e-s dans leur pays d’origine par les soin de l’Organisation Internationale des Migrations, sous le nom de « retour volontaire », et pour une minorité qui aura la chance d’être choisie comme caution humanitaire, la réinstallation dans un pays occidental. Dans ce cadre, l’asile n’est plus un droit mais une charité à la discrétion des États - voire un argument de communication pour faire accepter un monde sans droits.

      Et qu’importe si les politiques migratoires européennes, l’argent qu’elles injectent et les jeux de pouvoir troubles auxquelles elles s’entremêlent entretiennent l’instabilité en Libye et poussent les exilé-e-s à continuer leur route vers l’Europe, alors qu’au temps de sa stabilité, la Libye, pays riche de son pétrole et peu peuplé, accueillait entre un million et demi et deux millions de travailleur-se-s immigré-e-s, dont une minorité songeait à continuer sa route vers l’Europe.

      Face à ce pas franchi, ces bateaux qui doivent être fournis pour retourner les exilé-e-s vers les camps, les traitements inhumains et dégradants, les viols, la torture, le travail forcé, une pétition a été initiée. N’hésitez pas à signer et à relayer :

      https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-la-barbarie-permis-de-tuer-pas-en-

      https://blogs.mediapart.fr/philippe-wannesson/blog/040319/contre-la-fourniture-de-bateaux-la-libye-une-petition

    • La France offre des bateaux aux garde-côtes libyens malgré les abus

      L’aide française pourrait mener à de graves violations des droits humains.

      Personnes enchainées, battues, brûlées, écrasées, pendues la tête en bas, menacées, détenues dans des conditions abominables : les images diffusées récemment par la chaîne britannique Channel 4, montrant apparemment les actes de torture et les conditions inhumaines infligées aux migrants en Libye, sont insoutenables.

      Ce n’est pas que de l’horreur que l’on ressent face à ces images, mais aussi de la colère, car elles mettent en évidence une attitude cynique et insensible de la part de la France sur la question de la migration.

      Quelques jours avant la diffusion de ces images, la ministre de la Défense Florence Parly a annoncé que la France allait fournir six bateaux aux garde-côtes libyens. Les garde-côtes utiliseront ces embarcations pour renforcer leurs capacités d’interception des migrants tentant désespérément la traversée de Méditerranée et, s’ils les prennent, les placeront en détention arbitraire, illimitée et abusive.

      Depuis 2016, l’Union européenne a déversé des millions d’euros pour renforcer les garde-côtes libyens du Gouvernement d’Accord National, l’une des deux autorités concurrentes en Libye. De fait, l’augmentation des interceptions par les garde-côtes libyens, y compris dans les eaux internationales, combinée à l’obstruction des navires de sauvetage des ONG par l’Italie et Malte, a contribué à la surpopulation et à la détérioration des conditions sanitaires dans les centres de détention libyens.

      Si l’Italie a joué un rôle de premier plan dans le soutien matériel et technique à ces garde-côtes, la France s’apprête malheureusement à lui emboîter le pas.

      Cette décision est profondément hypocrite : en novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN, les qualifiant de « crimes contre l’humanité ». Depuis, les organisations humanitaires et de défense des droits humains n’ont eu de cesse d’alerter la présidence et le gouvernement français quant aux terribles abus commis dans les centres de détention. En janvier, un rapport de Human Rights Watch a montré que les programmes de l’UE destinés à améliorer les conditions dans ces centres n’ont eu que peu, voire aucun impact.

      Les efforts de l’UE pour empêcher les migrants de quitter la Libye vers l’Europe augmente significativement les risques que ces derniers soient exposés à une détention abusive. Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains.

      La France devrait suspendre la livraison de ses bateaux tant que les autorités libyennes n’auront pas mis fin à la détention arbitraire des migrants et aux exactions qu’ils subissent. Et plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, elle devrait se mobiliser avec d’autres Etats membres de l’UE pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs pour les personnes vulnérables qui continueront de fuir les horreurs en Libye.

      https://www.hrw.org/fr/news/2019/03/13/la-france-offre-des-bateaux-aux-garde-cotes-libyens-malgre-les-abus

    • Les ONG en colère après la livraison par la France de six bateaux aux garde-côtes libyens

      Plusieurs ONG s’insurgent contre la livraison par Paris de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine. Les défenseurs de la cause des migrants dénoncent l’hypocrisie de la France qui, selon eux, sous-traite à la Libye le contrôle des frontières et repousse loin du sol européen les candidats à l’asile.

      Amnesty International France, Human Right Watch (HRW), Médecins sans frontières (MSF)… De nombreuses ONG internationales ont dénoncé la livraison prochaine de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine.

      « Nous avons écrit à la ministre des Armées et au ministre des Affaires étrangères pour les alerter sur les risques de cette coopération », a précisé Amnesty international, pour qui « la France engage sa responsabilité ». « Comment le gouvernement français a-t-il évalué ou va-t-il évaluer le risque que la livraison des six navires et les formations prévues puissent contribuer à la violation des droits fondamentaux des personnes réfugiées et migrantes interceptées en mer par les autorités libyennes ? », interroge la lettre dont l’AFP a eu connaissance.

      Six bateaux semi-rigides équipés de radar et de GPS

      Human Right Watch a également publié un communiqué pour exprimer son mécontentement. « Plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, [la France] devrait se mobiliser avec d’autres États membres de l’UE (Union européenne) pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs ». MSF parle, de son côté, de « scandale » et s’inquiète que Paris puisse donner « les moyens logistique à la Libye de ramener [les migrants] dans cet enfer ».

      La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé en février la livraison à la Libye de six navires dans le cadre du soutien français « aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine ».

      L’initiative de la France est inédite. Jusqu’à présent, seule l’Italie livrait des équipements aux garde-côtes libyens. Les bateaux livrés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. Elles seront équipées de radar et de GPS. Elles ne permettront pas aux Libyens d’y placer des armes lourdes (type canons).

      Ces bateaux devraient permettre d’intercepter plus facilement les migrants interceptés en mer.

      « Sous-traiter » le contrôle de l’émigration

      Pour les ONG qui viennent en aide aux migrants, ces livraisons participent moins à la lutte contre les traites d’êtres humains qu’à soutenir une politique de « sous-traitance du contrôle de l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli. Le but : contenir l’afflux de migrants sur le sol libyen.

      Human Right Watch dénonce ainsi « l’hypocrisie » de Paris. « En novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN […] Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains. »

      En août dernier, le Parlement italien avait déjà voté un décret prévoyant de livrer dix zodiaques patrouilleurs et deux navires aux garde-côtes libyens pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      >> À relire sur InfoMigrants : en Libye, dans le centre de Zintan, des migrants sont morts de faim

      La garde-côte libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Un accord a été signé en février 2017 entre l’Italie et la Libye afin de « juguler l’afflux de migrants illégaux ». Accord appuyé par les dirigeants de l’UE lors du sommet de Malte qui s’est tenu le même mois. Depuis, le gouvernement italien – avec l’aval de l’Union européenne (UE) - ont fourni aux garde-côtes libyens des bateaux, des formations et de l’aide pour patrouiller en Méditerranée et intercepter les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/15796/les-ong-en-colere-apres-la-livraison-par-la-france-de-six-bateaux-aux-

    • Questions à l’assemblée générale

      M. #Bastien_Lachaud interroge Mme la ministre des armées sur les graves crimes commis contre les migrants en Libye. En effet, depuis de nombreux mois la presse a fait connaître au monde le sort atroce que connaissent en Libye les migrantes, notamment d’Afrique subsaharienne. Des images des sévices de toute sorte qu’ils endurent ont fait le tour du monde. Il n’est pas possible que cette information ait échappé aux autorités françaises, qui disposent d’ailleurs de bien d’autres moyens pour en confirmer la véracité et l’ampleur. Ces crimes manifestes ne sont pas seulement le fait de groupes crapuleux et de trafiquants puisqu’ils sont perpétrés aussi dans des camps de Tripolitaine, région contrôlée par les autorités reconnues par la France. Malgré ces faits, le cabinet de la ministre des armées a annoncé le 22 février 2019 la cession par le Gouvernement de six bateaux français à la marine libyenne. Ce faisant, le Gouvernement se rend complice des traitements inhumains infligés aux migrantes dans la région. Il agit d’ailleurs conformément aux orientations de l’Union européenne qui confie à d’autres pays qu’à ses membres le soin de « gérer » les flux de personnes cherchant à gagner l’Europe tout en fermant les yeux sur les mauvais traitements odieux dont les migrantes sont victimes. Il souhaite donc apprendre de sa part si le Gouvernement a obtenu des garanties que les bateaux fournis par la France ne seront pas le moyen direct ou indirect de violations des droits humains et comment elle compte s’assurer que ces éventuelles garanties ne sont pas que des paroles en l’air.

      http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-17976QE.htm

    • Réfugiés : les dons de la France à la marine libyenne attaqués en #justice

      Huit associations ont attaqué en justice, jeudi 25 avril, la décision française de livrer des bateaux à la marine libyenne. Elles estiment que l’opération « contribuera à des violations caractérisées des droits fondamentaux » des migrants.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/250419/refugies-les-dons-de-la-france-la-marine-libyenne-attaques-en-justice?ongl

    • Des ONG attaquent la France pour empêcher la livraison de six navires aux garde-côtes libyens

      Huit associations, dont Amnesty international et Médecins sans frontières, déposent un recours contre la France, accusée de « faciliter la commission de violations graves des droits humains » en fournissant six navires militaires aux garde-côtes libyens.

      Amnesty international France, Médecins sans frontières, la Cimade, le Gisti et quatre autres associations ont décidé jeudi 25 avril d’attaquer l’État français en justice pour demander la suspension du transfert de plusieurs bateaux français à la marine libyenne. Ils accusent Paris de « complicité » dans des violations de droits de l’homme en rapport avec les violences subies par les migrants en Libye.

      La France s’était engagée fin février, par la voix de sa ministre des Armées Florence Parly, à fournir gratuitement six embarcations rapides aux garde-côtes libyens, chargés du contrôle des flux de migrants en Méditerranée. D’après Libération, deux des six navires français seront offerts à la Libye en juin par l’armée française.

      Des portes-mitraillettes en option

      Il s’agirait des modèles « 1200 Rafale », qui sont des Zodiac fabriqués par l’industriel français Sillinger. Ce sont des navires d’une douzaine de mètres de long capables de transporter 25 passagers. Ils sont aussi dotés de portes-mitraillettes à l’avant et à l’arrière en option, ce que dénonce Amnesty International, qui se demande pourquoi la France n’a pas fourni de simples modèles de sauvetage qui existent aussi dans le catalogue de ce spécialiste des navires légers à usage militaire.

      Les ONG plaignantes considèrent qu’"avec ce transfert de bateaux, la France facilite la commission de violations graves des droits humains".

      « Il y a de nombreux exemples qui montrent que les garde-côtes libyens traitent extrêmement mal les migrants, ne sont absolument pas respectueux des droits humains et d’autre part ils les renvoient vers l’enfer », dans des camps et centres de détention où ils subissent des « violations multiples », estime notamment Cécile Coudriou, la présidente d’Amnesty International France.

      Une nouvelle étape dans l’externalisation de la gestion des migrations

      Ce transfert de matériel entre Paris et la Libye, sans contrepartie monétaire, s’inscrit dans une stratégie d’externalisation de la gestion des flux migratoires par l’Union européenne. Il est le fait d’une décision bilatérale, souligne Amnesty. D’ailleurs l’annonce de ce don de six bateaux a été faite en présence du Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj mi-février en marge d’une conférence internationale.

      Au sein du gouvernement français, une source anonyme interrogée par Libération affirme toutefois que l’accord a été « conclu avec la marine, qui lutte contre tous types de trafics, pas avec les garde-côtes ».

      Si les bateaux sont livrés en juin, cette initiative française, sans précédent, marquerait un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye. Jusqu’à présent, seule l’Italie fournissait des équipements aux garde-côtes libyens. En août dernier, le Parlement italien a voté un décret prévoyant de leur donner dix zodiaques patrouilleurs et deux navires pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/16527/des-ong-attaquent-la-france-pour-empecher-la-livraison-de-six-navires-

    • Bateaux bientôt cédés à la Libye : des ONG demandent à la justice d’intervenir

      Le tribunal administratif de Paris doit se prononcer sur un #référé-suspension, à la demande de huit organisations non gouvernementales. Elles s’opposent à la cession, par la France, de six navires destinés à lutter contre l’immigration illégale.

      https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/bateaux-bientot-cedes-a-la-libye-des-ong-demandent-a-la-justice-d-interve

    • La demande de suspension de la livraison de bateaux à la Libye rejetée

      Le Tribunal Administratif de Paris a rejeté aujourd’hui la demande de suspension de la livraison de six bateaux commandés par le Ministère des Armées français pour les offrir aux garde-côtes libyens. Il a considéré qu’il s’agit d’un acte directement lié à la conduite des relations extérieures du gouvernement français et sur lequel le juge administratif n’est pas en mesure d’effectuer de contrôle.

      Cette ordonnance du tribunal laisse donc libre cours à une décision du gouvernement français qui vise à renforcer l’interception par les garde-côtes libyens des réfugiés et migrants en mer Méditerranée, et à les renvoyer et maintenir en Libye à n’importe quel prix et en violation du droit international. « En s’enferrant dans cette politique, le gouvernement français se rend complice des violences extrêmes qui continuent d’être infligées aux réfugiés et migrants en Libye et qui sont aujourd’hui bien documentées » dénonce Michaël Neuman, Directeur d’études chez MSF. « Une fois ramenées en Libye, ces personnes sont ensuite plongées dans un système de violences, d’exploitation et de détention ».

      Aux côtés des sept autres organisations engagées dans cette action en justice, nous envisageons de nous pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat.

      https://www.msf.fr/communiques-presse/la-demande-de-suspension-de-la-livraison-de-bateaux-a-la-libye-rejetee

    • Guerre aux migrant·e·s : la justice française entérine la coopération de la France avec le gouvernement libyen

      A l’heure où la Libye est en proie à une nouvelle guerre civile, la France n’a pas hésité à annoncer la livraison de six bateaux pour lutter opportunément contre l’immigration « dite clandestine ». Le tribunal administratif de Paris, saisie par plusieurs associations dont Migreurop [1], n’y trouve rien à redire.

      Une fois de plus [2] , des juges s’abritent derrière le fait que l’acte de cession relève de la conduite des relations internationales de la France pour se déclarer incompétents à opérer un contrôle de légalité [3] .

      En livrant ces bateaux aux garde-côtes libyens, la responsabilité française est d’autant plus importante que la plupart des personnes interceptées en mer Méditerranée ont subi des exactions par lesdits garde-côtes [4]. La France se rend ainsi complice des violations des droits humains commis en Libye à l’encontre des exilé.e.s en donnant à ce pays des moyens logistiques supplémentaires pour lutter contre les migrations. Or, le gouvernement français ne peut ignorer la situation qui prévaut en Libye et les conséquences qu’aurait cette livraison sur la vie et la sécurité des personnes.

      Tout comme les autres États européens, la France endosse ici la politique sécuritaire et répressive menée par l’Union européenne depuis 25 ans, et sous-traite à des pays dits tiers l’exercice des pires violences étatiques à l’encontre des personnes exerçant leur droit à émigrer.

      Pour que cesse cette guerre aux migrant·e·s, nos organisations envisagent de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.

      http://www.migreurop.org/article2920.html

    • Livraison de bateaux à la Libye : le juge se dérobe. L’#impunité pour les « actes de gouvernement », jusqu’à quand ?

      En février dernier, Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé l’achat par la France de six embarcations rapides au profit de la marine libyenne pour faire face au « problème de l’immigration clandestine ». Il s’agit de donner aux garde-côtes les moyens d’intercepter en mer les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée et de les ramener dans l’enfer de centres de détention où tous les témoignages nous rappellent qu’ils subissent les pires sévices. En fournissant aux autorités libyennes les moyens matériels de garder sous leur emprise celles et ceux qui cherchent protection en Europe, la France se fait donc complice du cycle de violations des droits humains commis dans ce pays.

      Pour s’y opposer, huit associations ont demandé au tribunal administratif puis à la cour administrative d’appel de Paris de suspendre l’exécution de la décision de livrer ces embarcations. Assurant une véritable immunité au gouvernement, ces juridictions se sont déclarées incompétentes pour contrôler une décision qui ne serait « pas détachable de la conduite des relations extérieures de la France » et relèverait par conséquent de la catégorie des « actes de gouvernement », que le juge administratif ne serait pas habilité à contrôler [1].

      Cette déclaration d’incompétence générale fondée sur la théorie des actes de gouvernement est inacceptable à un double titre. D’abord parce qu’elle met les décisions qui en relèvent hors d’atteinte de tout contrôle juridictionnel, même lorsque ces décisions peuvent entraîner ou favoriser, comme c’est le cas ici, la violation de droits fondamentaux et notamment du principe de non refoulement des demandeurs d’asile. Échappent de même à toute censure des décisions de livraison de matériels militaires prises sen méconnaissance flagrante des embargos décrétés tant par l’ONU que par l’Union européenne pour sanctionner la Libye. Ensuite parce la notion d’acte de gouvernement ne fait l’objet d’aucun encadrement légal, de sorte que les juges administratifs peuvent l’utiliser à leur guise pour se dérober à leur mission de contrôle sitôt que le gouvernement pourrait être mis en difficulté par la dénonciation d’une décision particulièrement choquante.

      De fait, ils ne s’en privent pas, notamment en matière de « conduite des relations extérieures de la France », comme l’ont révélé d’autres décisions d’incompétence récemment rendues sur le même fondement : celle, par exemple, rendue le 23 avril 2019 par le Conseil d’État refusant d’ordonner le rapatriement de ressortissantes françaises et de leurs enfants retenus en Syrie ; ou encore celle rendue par le tribunal administratif de Paris, le 9 mai dernier, dans la procédure dirigée contre les autorisations de sortie douanière délivrées par les autorités françaises pour des armes vendues à l’Arabie saoudite et qui, d’après les révélations des médias, sont utilisées contre des civils dans la guerre au Yémen.

      Le Conseil d’État belge n’a pas eu la même complaisance à l’égard du gouvernement : il a annulé le 14 juin dernier des licences d’exportations d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite, faute notamment d’un examen minutieux de la question des droits fondamentaux au royaume wahhabite. Il est temps que le juge administratif français se hisse au même niveau d’exigences et cesse de s’abriter derrière une théorie rétrograde pour refuser de sanctionner des décisions méconnaissant gravement les droits humains au prétexte qu’elles relèveraient de tractations avec des autorités étrangères.

      C’est pourquoi les organisations qui ont engagé le recours contre la livraison de bateaux à la Libye persistent dans leur procédure. A défaut de suspension de cette décision elles maintiennent leur demande d’annulation. Dans ce cadre, elles ont d’ores et déjà saisi la cour administrative d’appel de la question de la constitutionnalité du texte fondant l’incompétence du juge administratif en matière d’actes de gouvernement. Elles ne relâcheront pas leurs efforts pour qu’il soit mis fin à une impunité qui passe par pertes et profits les traitements inhumains, connus de tous, que les migrants subissent en Libye.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6234

  • Au XXIème siècle, le nombre de #réfugiés dans le monde a explosé. On en compte plus de cinquante trois millions aujourd’hui, un chiffre inégalé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le travail minutieux de #John_Vink, qui a documenté les camps de réfugiés partout dans le monde et durant près de vingt ans, est donc malheureusement toujours d’actualité. Et particulièrement ici, à Sète, dans cette ville baignée par une mer Méditerranée devenue le tombeau de dizaines de milliers de candidats à l’exil.
    https://www.la-mid.fr/expositions/2019-02-expo-vink.php

    « Être réfugié c’est d’abord échanger une injustice contre une autre, une souffrance contre une autre souffrance » Rony Brauman

    #photographie

  • Traversées de la Méditerranée : quand la jeunesse tunisienne, désespérée, se jette à la mer (4/4)

    Depuis l’été 2018, de plus en plus d’embarcations partent de Tunisie pour traverser la mer Méditerranée. En face, l’Union européenne grince des dents. Pourtant, Tunis ne réagit pas, ou si peu. Déjà confronté à une crise économique et sociale majeure, le pays n’a pas - encore - fait de la crise migratoire une priorité. La Tunisie n’a toujours pas mis en place une politique nationale d’asile et il n’existe presqu’aucune structure d’aide pour les migrants. À l’instar des Africains subsahariens, la jeunesse tunisienne prend elle aussi - et de plus en plus souvent - le chemin de la mer pour atteindre l’Europe. Si la dictature a disparu, leurs espoirs d’une vie meilleure aussi.

    Miloud n’a pas l’air contrarié quand il évoque le sujet. « C’est comme ça », dit-il, fataliste. « Il est pêcheur, il connaît la mer ». Miloud, un chauffeur de taxi de Zarzis, dans le sud-est de la Tunisie, n’a pas cherché à retenir son petit frère quand il a pris la mer, un matin en direction de l’Europe. La Méditerranée est pourtant pernicieuse, imprévisible, « mais pour les pécheurs de Zarzis, elle ne fait pas peur », affirme le trentenaire en souriant.

    Depuis l’été 2018, de plus en plus de barques partent de Tunisie et de la région de #Zarzis, notamment, en direction de l’Italie. « Près de 50 canots en juillet et en août », affirme Chamseddine, un pêcheur de la région, assis à côté de Miloud, dans un café de la ville. Le projet paraît fou : sur ces minuscules canots à moteur, il faut naviguer plus de 20 heures avant d’atteindre les côtes siciliennes, « 25 heures, si le moteur n’est pas de bonne qualité », ajoute Miloud qui précise que son petit frère est arrivé sain et sauf en Italie. « Mais les jeunes ici n’ont peur de rien, ils n’ont pas peur de la mer ».

    Contrairement aux départs depuis la Libye, seule une poignée des candidats à la traversée sont des Africains subsahariens. « L’écrasante majorité, 90% environ, sont des Tunisiens », affirme Ben Amor Romdhane, le chargé de communication du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants, notamment. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), près 5 000 Tunisiens ont en effet atteint l’Italie depuis le début de l’année. Ils représentent aujourd’hui la principale nationalité des arrivées dans la péninsule.

    Le profil de ces jeunes a souvent un même dénominateur commun : ils ont moins de 30 ans, et ils sont les premières victimes de la #crise_économique. Dans la région de Zarzis, écrasée par le soleil et le #chômage, Miloud, lui, fait un peu figure d’exception dans le paysage. « Je connais plein de Zarzisiens qui sont arrivés aujourd’hui en France, mais moi, mon activité de taxi marche bien. Je n’ai pas envie de traverser ».

    La mer attire aussi les diplômés sans emploi et les #travailleurs_pauvres

    Pour le FTDES, le gouvernement tunisien est en grande partie responsable de cette vague migratoire. Sept ans après la révolution, si la dictature a disparu, les espoirs d’une vie meilleure aussi.

    « Il n’y a aucun message d’optimisme de la classe politique », affirme Ben Amor Romdhane. « Le sentiment, c’est que l’école ne sert à rien, elle ne donne que des chômeurs ». Et ce sentiment a contribué à grossir inlassablement les rangs des candidats au départ vers l’Europe. « Si vous regardez ces jeunes, vous verrez qu’il y a parmi eux des étudiants qui ne trouvent pas de travail, des travailleurs avec des salaires bas. Ce n’est plus seulement les personnes les plus pauvres qui traversent ».

    Pour atteindre l’Europe, le petit frère de Miloud a embarqué avec 10 autres Tunisiens. Loin des grosses embarcations de plus de 100 personnes dont les médias ont diffusé d’innombrables clichés, les jeunes Tunisiens tentent, eux, la traversée sur des petits bateaux de 10 à 20 places. « Les passeurs achètent désormais des petits canots, avec des moteurs puissants. C’est plus discret et plus efficace », explique Ben Amor Romdhane.

    Parfois aussi, les jeunes partent sans passeur et préparent leur voyage de manière autonome, sans intermédiaire. Ils se cotisent, expliquent Miloud et Chamseddine. Un canot neuf avec moteur coûte environ 13 000 dinars (4 000 euros). Si chaque participant apporte 1 000 dinars (300 euros) – « c’est cher mais possible » – le départ a de grandes chances de prendre forme.

    De l’importance des #réseaux_sociaux

    Le rôle des réseaux sociaux est fondamental dans les incitations aux départs : « Les jeunes filment les traversées, les tentatives, il y a des groupes Facebook, des échanges entre jeunes, des partages de vidéos, d’images, de conseils. Les premiers encouragent les autres à partir », précise encore Ben Amor Romdhane.

    Combien de jeunes hommes et de jeunes femmes ont quitté les côtes tunisiennes depuis le début de l’année ? Difficile de savoir. Mais beaucoup atteignent les terres siciliennes, affirme Valentin Bonnefoy, un autre membre de l’association FTDES, coordinateur du département « Initiative pour une Justice Migratoire ». « Je pense que presqu’un Tunisien sur deux arrive en Italie sans se faire arrêter par les autorités italiennes. Nous recevons des témoignages en ce sens, des personnes qui ne sont pas interpellées, donc pas recensées dans les chiffres officiels ».

    Des drames arrivent aussi. Le 7 octobre, un Tunisien de 23 ans s’est noyé lors d’un #naufrage au large de Djerba. Le trajet dans de telles conditions est dangereux, rappellent les pêcheurs zarzisiens. « Il ne suffit pas de savoir naviguer, il faut savoir rester immobile sans bouger pendant des heures, les canots sont parfois de très mauvaise qualité, si quelqu’un se lève, il peut se renverser », explique Chamseddine. Il y a aussi des risques d’incendie. « Pour atteindre l’Italie avec de si petites embarcations, il faut caler 30 bidons d’essence à l’intérieur. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’accident. Mais imaginez si quelqu’un allume une cigarette trop près… », ajoute de son coté Salaheddine, un autre pêcheur de Zarzis qui a déjà vu une quinzaine d’embarcations prendre le large cet été.

    Les appréhensions des pêcheurs de Zarzis

    Face aux départs, les autorités apportent une réponse sécuritaire. La surveillance des côtes a été renforcée, un complexe sécuritaire a vu le jour sur l’île de Kerkennah (dans la province de Sfax, au sud du pays), d’où partent aussi de nombreuses embarcations. « Mais le fond du problème reste le même, aucune politique n’est mis en place pour retenir les jeunes », déplore Ben Amor Romdhane de FTDES. « Pour le gouvernement, la priorité, ce sont les élections [présidentielles et législatives] de 2019 ».

    Les bateaux humanitaires, peu nombreux en mer, ne sont pas présents au large de la Tunisie pour secourir les éventuels naufragés. C’est souvent aux pêcheurs qu’incombe ce devoir malgré leurs craintes. « Nous apportons notre aide quand nous voyons des personnes en détresse, mais nous avons peur de la réaction des autorités », confesse Salaheddine. Depuis l’arrestation d’un de ses confrères, #Chamseddine_Bourassine, soupçonné d’être un passeur après avoir tracté une barque avec 14 migrants à bord en direction de Lampedusa, les pêcheurs de la région ont peur d’être assimilés à des trafiquants.

    « Souvent, les jeunes en difficulté, dans les eaux internationales, nous supplie de ne pas les ramener en Tunisie », explique Salaheddine qui a déjà secouru deux petites embarcations l’année dernière. « Ils veulent aller en Italie », et ils savent que la zone de pêche des Zarzisiens n’est pas loin de l’île italienne de Lampedusa. « C’est vraiment triste. Parfois, ces jeunes Tunisiens veulent tellement atteindre l’Europe qu’ils menacent de se faire du mal si nous les ramenons en Tunisie », conclut-il. « Et pourtant, je ne peux pas les emmener en Italie. Je ne peux pas leur faire cette promesse-là et aucun pêcheur de la région ne le pourra ».

    http://www.infomigrants.net/fr/post/12954/traversees-de-la-mediterranee-quand-la-jeunesse-tunisienne-desesperee-
    #Tunisie #émigration #jeunesse #migrations #jeunes #migrants_tunisiens #Méditerranée #mourir_en_mer #décès #mort #sauvetage #pêcheurs #pêcheurs_tunisiens

    Je mets en évidence ce passage :

    « Si vous regardez ces jeunes, vous verrez qu’il y a parmi eux des étudiants qui ne trouvent pas de travail, des travailleurs avec des salaires bas. Ce n’est plus seulement les personnes les plus pauvres qui traversent ».

    #pauvreté #développement

    ping @_kg_

  • Sauvetage en mer | Un navire citoyen et résistant en Méditerranée
    https://asile.ch/2018/10/08/sauvetage-en-mer-un-navire-citoyen-et-resistant-en-mediterranee

    Le 4 octobre 2018, le Mare Ionio, un nouveau bateau de sauvetage en mer Méditerranée a quitté son port en Sicile en direction des eaux internationales au large de la Libye. Cette embarcation humanitaire est le résultat d’un projet d’activistes de la gauche italienne qui ont organisé cette contre-attaque face à la politique anti-accueil de […]

  • Pétition | Un pavillon suisse pour l’Aquarius
    https://asile.ch/2018/10/08/petition-un-pavillon-suisse-pour-laquarius

    Une pétition citoyenne a été lancée pour que la Suisse donne son pavillon à l’Aquarius, navire de sauvetage en mer Méditerranée opéré par SOS Méditerranée et MSF. Après Gibraltar, c’est le Panama qui a décidé de lui retirer son pavillon. Le navire, bloqué à quai à Marseille, se retrouve donc sans drapeau et ne peut […]

  • L’hypothèse des routes maritimes pour la colonisation de l’Europe.

    Article déjà vu ici parmi d’autres propos des gènes : https://seenthis.net/messages/702895

    Les populations néolithiques, qui ont colonisé l’Europe il y a environ 9 000 ans, ont probablement migré du Proche-Orient vers l’Anatolie et de là vers l’Europe centrale via la Thrace et les Balkans. Un itinéraire alternatif aurait été île en île à travers la côte sud de l’Europe. Pour tester cette hypothèse, nous avons analysé les polymorphismes de l’ADN du génome sur les populations riveraines de la côte méditerranéenne, d’Anatolie et d’Europe continentale. Nous observons une structure frappante corrélant les gènes avec la géographie autour de la mer Méditerranée avec des clines caractéristiques du flux de gènes d’est en ouest. En utilisant l’analyse des réseaux de population, nous avons également constaté que le flux de gènes d’Anatolie en Europe provenait du Dodécanèse, de la Crète et de la côte méridionale, ce qui est compatible avec l’hypothèse selon laquelle une route côtière maritime était principalement utilisée pour la migration d’agriculteurs néolithiques en Europe.

    Le génotypage des populations existantes et anciennes a été utilisé pour répondre à la question des origines de la population européenne. Le génome des Européens d’aujourd’hui reflète la fusion des colons paléolithiques qui ont colonisé l’Europe 35 000 à 40 000 ans avant l’ère actuelle (BPE) et du peuple néolithique qui a commencé à coloniser l’Europe environ 9 000 ans. La contribution du néolithique au pool génétique d’Européens modernes a été estimée à l’aide d’études sur les populations européennes existantes, en utilisant l’ADN mitochondrial, l’ADN du chromosome Y ou les polymorphismes de l’ADN nucléaire. Des études sur l’ADN mitochondrial estiment que la contribution du néolithique aux lignées maternelles des Européens modernes oscille entre 10 et 20%. Une étude d’environ 22% a été suggérée par une étude des polymorphismes du chromosome Y, qui a également révélé que la contribution du néolithique était plus prononcée le long de la côte méditerranéenne. Les contributions néolithiques de 50 à 70% ont été estimées avec d’autres méthodologies, y compris des marqueurs d’ADN hautement polymorphes. Les caractéristiques clinales de la diversité génétique des polymorphismes autosomiques ou du chromosome Y en Europe suggèrent que les migrants néolithiques sont originaires du Proche-Orient . Il a été proposé que ces migrants du Proche-Orient apportent en Europe leurs nouvelles technologies agricoles et peut-être la langue indo-européenne. Comment ces peuples néolithiques ont-ils atteint l’Europe du Proche-Orient ?

    Le couloir du Levant, qui s’étendait du croissant fertile aux parties sud-est du bassin anatolien central, avait pour principal centre géographique la transition du mode de vie néolithique à la recherche de nourriture. Les agriculteurs du néolithique auraient pu emprunter trois voies de migration vers l’Europe. L’une d’elles était par voie terrestre jusqu’en Anatolie du nord-est et de là, à travers la Bosphore et les Dardanelles, jusqu’à la Thrace et aux Balkans. Un deuxième itinéraire était un itinéraire maritime allant de la côte anatolienne égéenne aux îles de la Méditerranée et à la côte de l’Europe méridionale. La troisième partait de la côte du Levant jusqu’aux îles de la mer Égée et à la Grèce. La navigation à travers la Méditerranée a été active pendant le Néolithique ancien et le Paléolithique supérieur (16e – 18e), comme en témoignent la découverte d’obsidienne de l’île de Milos dans des sites paléolithiques de la partie continentale grecque et la colonisation précoce de la Sardaigne. Corse et Chypre (23 ans). Si les paysans du néolithique qui ont colonisé l’Europe ont emprunté une voie maritime, ils se sont d’abord dirigés vers l’île du Dodécanèse et de la Crète. Le Dodécanèse est très proche de la côte égéenne de l’Anatolie, tandis que les îles du Dodécanèse situées à l’extrême ouest sont très proches de la Crète. La Crète abrite l’une des plus anciennes colonies néolithiques d’Europe sur le site de Knossos, établie entre 8 500 et 9 000 BPE, et les habitants de l’île ont mis en place la première civilisation européenne avancée commençant à environ 5 000 BPE.

    Pour obtenir des informations sur la question des migrations vers l’Europe, nous avons analysé les polymorphismes de nucléotide simple (SNP) autosomiques d’un génome entier à partir d’un ensemble de données de 32 populations. Cet ensemble de données comprend des échantillons de population des îles de Crète et du Dodécanèse, un de Cappadoce en Anatolie centrale, trois sous-populations de différentes régions de la Grèce continentale, 14 autres populations d’Europe méridionale et septentrionale, cinq populations du Proche-Orient et sept de l’Afrique du Nord. . En plus des méthodes établies d’analyse génétique, nous utilisons une approche de réseau de génétique de population qui permet de définir les voies du flux de gènes entre populations. Nos données sont compatibles avec l’hypothèse qu’une route maritime reliant l’Anatolie et l’Europe du Sud à travers le Dodécanèse et la Crète était la principale route utilisée par les migrants du néolithique pour atteindre l’Europe.

    https://doi.org/10.1073/pnas.1320811111
    #Préhistoire #Néolithique #peuplement #Europe #9000BP
    #Peristera_Paschou #Université_de_Thrace

    Maritime route of colonization of Europe | PNAS
    http://www.pnas.org/content/111/25/9211

  • #Boues_Rouges : Make Our #Calanques Great Again

    Le fond de la mer est #rouge ! Et la colère aussi pour dénoncer les rejets en mer Méditerranée, en plein parc national des Calanques des résidus de #bauxite, les boues rouges, #déchets de l’usine #Altéo de #Gardanne qui produit de l’#alumine.


    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-29-septembre-2018
    #pollution #mer #Méditerranée #France

  • La Russie va fournir rapidement les missiles aériens plus modernes dont la livraison à la Syrie avait été suspendue en 2013 à la demande d’Israel. Mais également meilleure intégration des systèmes anti-aériens russe et syrien et contre-mesures électroniques contre les systèmes de navigation.

    Russia to supply S-300 to Syria within 2 weeks after Il-20 downing during Israeli raid – MoD — RT World News
    https://www.rt.com/news/439190-russia-il20-downing-reaction


    FILE PHOTO : S-300 air defense system
    © Uliana Solovyova / Sputnik

    Within two weeks Russia will complete the delivery to Damascus of an S-300 air defense system previously suspended on a request by Israel as part of response to the downing of a Russian plane amid an Israeli air raid on Syria.

    Russia will supply the weapons to the Syrian side as part of response to the downing of a Russian Il-20 aircraft amid an Israeli air raid on Syrian territory, the Russian defense ministry announced.
    […]
    The system was purchased by Damascus several years ago, but never delivered.

    In 2013 on a request from the Israeli side we suspended the delivery to Syria of the S-300 system, which was ready to be sent with its Syrian crews trained to use it,” the statement said.

    The situation has changed, and not due to our fault.

    The S-300 is a relatively modern system capable of engaging targets at the range of up to 250 km. Syria’s current anti-aircraft systems are older models that didn’t stop Israel from attacking targets on Syrian territory.

    The Russian military will also supply better control systems to Syrian Air Defense Troops, “which are only supplied to the Russian Armed Forces,” defense chief Sergei Shoigu elaborated. This will allow integration of Syrian and Russian military assets, allowing the Syrian to have better targeting information. “The most important thing is that it will ensure identification of Russian aircraft by the Syrian air defense forces.” Potentially it would also expose Israeli aircraft tracked by Russian radar stations to Syrian fire.

    The third measure announced by the Russian defense ministry is a blanket of electronic countermeasures over Syrian coastline, which would “suppress satellite navigation, onboard radar systems and communications of warplanes attacking targets on Syrian territory.

    • https://fr.sputniknews.com/international/201809241038205410-russie-syrie-catastrophe

      « Je (Choigou, le ministre de la Défense) souligne qu’en 2013, à la demande de la partie israélienne, nous avons suspendu la livraison d’un complexe S-300 à la Syrie, étant prêt à être envoyé et le personnel militaire syrien ayant suivi la formation nécessaire », a-t-il déclaré en ajoutant : « Aujourd’hui la situation a changé. Et ce n’est pas de notre fait ».

    • La Russie va livrer des systèmes antiaériens S-300 à l’armée syrienne
      LE MONDE | 24.09.2018 à 12h39 • Mis à jour le 24.09.2018 à 14h24
      https://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/09/24/la-russie-va-livrer-des-systemes-antiaeriens-s-300-a-l-armee-syrienne_535937

      La Russie a annoncé lundi 24 septembre qu’elle livrerait prochainement des systèmes modernes de défense antiaérienne S-300 à l’armée syrienne. Cette annonce du ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, intervient quelques jours après la destruction par erreur d’un avion russe à la suite d’un raid de l’aviation israélienne.

      « Les forces armées syriennes seront fournies d’ici à deux semaines en systèmes modernes S-300. Ils sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 km et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs », a précisé M. Choïgou. Moscou va également brouiller les communications de tout avion voulant frapper la Syrie depuis la mer Méditerranée.

      « Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats, a déclaré le ministre de la défense. Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation. »
      (...)
      Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a renchéri en assurant que « les actes prémédités des pilotes israéliens sont en cause » dans la destruction de l’avion russe. « Ce qui ne peut que porter préjudice à nos relations » avec Israël, a-t-il regretté. « L’avion n’a pas été abattu par un missile israélien, Dieu merci », mais cela « a été rendu possible par les actes des pilotes israéliens », a-t-il ajouté. Il a cependant souligné que les livraisons de S-300 n’étaient « dirigées envers aucun pays tiers, mais destinées à défendre les militaires » russes.

      L’armée israélienne nie depuis le début la version russe, répondant dimanche dans un communiqué que ses avions ne « s’étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l’espace israélien au moment où l’avion russe a été abattu ».

      #Russie-Israël-Syrie

  • [COMMUNIQUE] Le gouvernement italien fait pression sur le Panama pour stopper les opérations de sauvetage de l’Aquarius sur la route maritime la plus mortelle | SOS MEDITERRANEE Suisse
    https://sosmediterranee.ch/communique-le-panama-revoque-le-pavillon

    Les autorités maritimes du Panama ont annoncé à SOS MEDITERRANEE et Médecins Sans Frontières (MSF) avoir été forcées de révoquer l’enregistrement du navire de secours en mer Aquarius. Cette révocation résulte de la pression économique et politique flagrante exercée par le gouvernement italien et condamne des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants en fuite à rejoindre le cimetière marin qu’est devenu la Méditerranée. Elle porte un coup violent à la mission humanitaire vitale de l’Aquarius, le seul navire de recherche et de sauvetage non gouvernemental encore présent en Méditerranée centrale.

    Nos deux organisations demandent aux gouvernements européens d’autoriser l’Aquarius à poursuivre sa mission en intercédant auprès des autorités panaméennes et en réaffirmant que les menaces de rétorsion formulées à leur égard par les autorités italiennes sont infondées, ou en lui délivrant immédiatement un nouveau pavillon sous lequel naviguer.

    Le samedi 22 septembre, l’équipe de l’Aquarius a été choquée d’apprendre qu’une communication officielle émanant des autorités panaméennes, indiquait que le gouvernement italien les avait exhorté à prendre des « mesures immédiates » contre l’Aquarius. Le message des autorités maritimes du Panama expliquait alors que « malheureusement, il faut qu’il [l’Aquarius] soit exclu de notre registre, car maintenir ce pavillon impliquerait de sérieuses difficultés politiques pour le gouvernement panaméen et pour la flotte panaméenne qui travaille dans les ports européens ». Cela intervient en dépit du fait que l’Aquarius répond à toutes les normes maritimes en vigueur et qu’il respecte scrupuleusement les spécifications techniques exigées par les autorités du Panama.

    Les deux organisations humanitaires dénoncent ces actions comme une preuve supplémentaire du jusqu’au-boutisme du gouvernement italien qui choisit sciemment de laisser les gens se noyer en mer Méditerranée, et cherche à se débarrasser des derniers témoins de ces naufrages.

    « Les dirigeants européens semblent n’avoir aucun scrupule à mettre en œuvre des tactiques de plus en plus violentes et sordides qui servent leurs propres intérêts politiques au détriment des vies humaines », a déclaré Karline Kleijer, responsable des urgences chez MSF. « Au cours des deux dernières années, les dirigeants européens ont affirmé que plus personne ne devait mourir en mer, mais elles ont parallèlement mis en place des politiques dangereuses qui n’ont fait que renforcer la crise humanitaire en Méditerranée et en Libye. Cette tragédie doit cesser, et pour cela il faut que les gouvernements de l’Union européenne autorisent l’Aquarius et d’autres navires de recherche et de sauvetage à continuer à fournir une assistance, là où elle est nécessaire, pour sauver des vies et témoigner de ce qu’il se passe. »

  • Selon la Russie, la France participe aux bombardements israéliens en Syrie. (Wait, what ?)

    Russian military aircraft ’disappears’ during Syria strike attributed to Israel, France
    https://www.haaretz.com/middle-east-news/russian-military-aircraft-believed-to-be-shot-down-by-syria-defenses-1.6489

    Russia’s defence ministry said on Tuesday that one if its military aircraft with 14 people on board disappeared from radar screens over Syria at the same time that Israeli and French forces were mounting aerial attacks on targets in Syria.

    […]

    “At the same time Russian air control radar systems detected rocket launches from the French frigate Auvergne which was located in that region.”

    • Au moins, les Britanniques ont été prévenus :
      https://www.dailymail.co.uk/debate/article-6172483/PETER-HITCHENS-brink-war-noticed.html
      Almost everyone missed an amazing and worrying moment in Parliament last week, when Foreign Office Minister Alistair Burt gave us a glimpse of the Government’s thinking. They will go to war without waiting for the facts to be checked, and without recalling Parliament.
      In a very brief debate about the war in Syria, he was asked about plans – now being openly discussed at high levels in Washington – for a devastating attack on Damascus.

    • La France a-t-elle procédé à un tir au large de la Syrie ?
      18 sept. 2018, 10:38
      https://francais.rt.com/international/53963-france-a-t-elle-procede-tir-large-syrie

      Moscou assure avoir détecté un tir français, lancé depuis la frégate Auvergne en mer Méditerranée, au large de la Syrie, le 17 septembre au soir, alors qu’Israël procédait également à des tirs dans la région.

      Parallèlement aux tirs israéliens survenus le 17 septembre au soir en Syrie, le système de contrôle de l’espace aérien russe a annoncé avoir repéré un tir depuis la frégate française Auvergne, qui croise en mer Méditerranée au large de la Syrie, selon un communiqué du ministère russe de la Défense. (...)

    • Avion abattu par Damas : Moscou dénonce les tirs israéliens et se « réserve le droit » de répondre
      18 sept. 2018
      https://francais.rt.com/international/53961-damas-aurait-abattu-avion-militaire-russe-15-soldats-bord-moscou

      Après qu’un avion russe Il-20 a disparu des radars le 17 septembre au soir au-dessus de la mer Méditerranée, Moscou a finalement identifié la provenance de l’attaque : un tir des forces anti-aériennes syriennes.

      12h32 CET

      La Russie a annoncé qu’elle convoquait l’ambassadeur d’Israël. En Israël, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a refusé de commenter cette convocation, assurant n’avoir « rien à dire » à ce sujet.

      11h30 CET

      L’opération de recherche des membres de l’équipage de l’avion russe Il-20 qui s’est abîmé près de la côte de Lattaquié comprend huit bateaux, destroyers et navires d’approvisionnement de la marine russe.

      Pour l’heure, seuls des fragments de corps des membres de l’équipage et des effets personnels, ainsi que des débris de l’avion ont été repêchés à bord des bateaux russes.

      11h23 CET

      Le ministère russe de la Défense a publié une carte de l’incident retraçant ce qu’il estime être la trajectoire des différents acteurs présents dans la zone.


      La Russie a averti Israël de possibles représailles lors d’un appel entre ministres de la Défense respectifs des deux pays.

      Moscou rend directement responsable Israël de la perte de son appareil, précisant n’avoir été prévenu qu’« une minute avant le début des frappes »
      11h00 CET

      Les avions israéliens « ont délibérément créé une situation dangereuse pour les navires de surface et les aéronefs dans la région », d’après le ministère russe de la Défense.

      « En utilisant l’avion russe comme bouclier, les pilotes israéliens l’ont exposé au feu des systèmes de défense aérienne syrienne : ainsi, l’Il-20 dont la surface est d’un ordre supérieure à celle du F-16, a été abattu par un missile du complexe S-200 », a-t-il ajouté. (...)

    • https://francais.rt.com/international/53961-damas-aurait-abattu-avion-militaire-russe-15-soldats-bord-moscou

      15h30 CET

      Recevant son homologue hongrois Victor Orban à Moscou ce 18 septembre, le président russe Vladimir Poutine a répondu à une question de journaliste concernant le crash de l’avion de reconnaissance russe Iliouchine 20. « Cela ressemble à une succession de circonstances tragiques », a-t-il déclaré. « Quand il y a des gens qui meurent, c’est toujours un grand malheur », a poursuivi le chef d’Etat qui a présenté ses condoléances aux proches des 15 soldats russes qui étaient à bord de l’appareil au moment où il a disparu des radars au-dessus de la Méditerranée, au large de la Syrie.
      13h49 CET

      L’armée israélienne a réagi en disant « tenir le régime d’Assad, dont l’armée a abattu l’avion russe, pour entièrement responsable de cet incident ». Israël a ajouté que l’Iran et « l’organisation terroriste du Hezbollah » étaient responsables de ce drame.

      Israel will share all the relevant information with the Russian Government to review the incident and to confirm the facts in this inquiry.— Israel Defense Forces (@IDFSpokesperson) 18 septembre 2018

      Tsahal précise que ses avions n’étaient plus dans la zone lorsque les tirs syriens ont été effectués et que ceux-ci sont dus au caractère « imprécis » des systèmes anti-aériens syriens.

      Israël a également annoncé qu’il partagerait avec l’armée russe toutes les informations pertinentes dont il dispose pour mener à bien l’enquête.

  • #Aita_Mari, un nouveau #navire_humanitaire pour porter secours aux migrants en Libye

    L’Aita Mari, navire de sauvetage des ONG espagnoles #PROEM-AID et #SMH, devrait prendre la mer fin septembre en direction des côtes libyennes. Le personnel du bateau portera secours aux migrants en Méditerranée, alors qu’actuellement aucun navire humanitaire n’est présent dans la zone.

    Un nouveau navire de sauvetage battant pavillon espagnol devrait bientôt sillonner la Méditerranée, au large des côtes libyennes. L’Aita Mari - du nom d’un célèbre marin-pêcheur basque du 19ème siècle qui a effectué de nombreux sauvetages en mer - est actuellement amarré au port de Pasaia, dans le pays basque espagnol. Le bateau attend les dernières vérifications techniques et officielles et espère pouvoir prendre la mer fin septembre.

    L’aventure Aita Mari a commencé en mai 2017 lorsque deux ONG, qui œuvrent depuis 2015 auprès des migrants en Grèce, décident de s’unir dans un projet commun baptisé « Maydayterraneo ». Le but : venir en aide aux migrants en mer. « PROEM-AID et SMH ont uni leurs forces, partageant un objectif commun, pour travailler ensemble dans le ‘couloir de la mort’ de la mer Méditerranée », peut-on lire sur le site consacré au projet.

    400 000 euros de subvention du gouvernement autonome basque

    Pour mener à bien leur projet, les associations ont pu bénéficier d’une subvention de 400 000 euros versée par le gouvernement autonome basque ainsi que des donations privées. Au total 750 000 euros ont été récoltés. Cette somme a permis d’acheter un chalutier et de le transformer en navire de sauvetage. Long de 32 mètres, le navire pourra accueillir entre 150 et 200 migrants. Des douches, des toilettes et des couchettes y ont été installées. Le personnel sera composé de cinq marins professionnels et d’une dizaine de bénévoles : sauveteurs, médecins, infirmiers, sage-femme…

    Mais dans quel pays les bénévoles vont-ils débarquer les migrants secourus en mer ? Depuis le début de l’été, le nouveau ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a en effet décidé de fermer ses ports à tout navire humanitaire. Malte refuse également régulièrement le débarquement des migrants sur son territoire. La Valette n’accepte d’ouvrir ses ports qu’à la seule condition que des pays européens se portent volontaires pour accueillir les rescapés.

    « Nous ne savons pas encore dans quel pays nous déposerons les migrants. Mais ce qui est sûr c’est qu’on ne les raccompagnera pas en Libye où il risque la torture et l’esclavage », assure à InfoMigrants Daniel Rivas, porte-parole de « Maydayterraneo ».

    Aucun navire humanitaire au large de la Libye

    « Il y a un énorme besoin au large de la Libye, il reste peu de navires de sauvetage alors que des hommes et des femmes se noient quotidiennement en mer. On ne peut pas rester sans rien faire », continue Daniel Rivas. Actuellement, aucun bateau humanitaire n’est présent dans la zone – Proactiva Open Arms s’est replié sur la zone maritime entre l’Espagne et le Maroc et l’Aquarius clarifie sa situation administrative au port de Marseille (sud de la France).

    Depuis le début de l’année, plus de 1 500 personnes sont mortes en Méditerranée. Proportionnellement au nombre des départs, les décès en mer ont augmenté cette année, conséquence directe de l’absence de navires humanitaires.

    Les bénévoles disent ne pas craindre de poursuites - comme celles que connaît l’équipage du Iuventa, de l’ONG allemande Jugen Rettet accusé par l’Italie d’être de mèche avec les trafiquants libyens – ou d’immobilisation – comme le Lifeline, le Seefuchs, le Sea Watch 3 bloqués à Malte. « On estime qu’on respecte la loi, les droits de l’homme et le droit maritime international », conclut le porte-parole de « Maydayterraneo ».


    http://www.infomigrants.net/fr/post/11882/aita-mari-un-nouveau-navire-humanitaire-pour-porter-secours-aux-migran
    #migrations #asile #Méditerranée #ONG #sauvetage #réfugiés #secours

  • HCR | La traversée de la Méditerranée est plus meurtrière que jamais
    https://asile.ch/2018/09/11/hcr-la-traversee-de-la-mediterranee-est-plus-meurtriere-que-jamais

    Trois ans après la diffusion des images choquantes d’Alan Kurdi, la traversée de la mer Méditerranée s’avère encore plus meurtrière qu’auparavant. Selon le nouveau rapport « Voyage du désespoir », si le nombre de personnes arrivées en Europe est en diminution, le taux de décès en revanche, surtout parmi ceux qui rejoignent le continent par la Méditerranée, a […]

  • Avec 177 migrants à son bord, des garde-côtes italiens bloqués en mer par le gouvernement de leur pays
    https://www.lejdd.fr/international/europe/avec-177-migrants-a-son-bord-des-garde-cotes-italiens-bloques-en-mer-par-le-go

    Jusqu’à maintenant, seuls des bateaux civils, affrétés par des ONG humanitaires, se retrouvaient bloqués en mer Méditerranée après avoir secouru des migrants venus des côtes africaines. Mais, depuis 48 heures, c’est un navire des garde-côtes italiens - des militaires donc - qui doit rester au large de Lampedusa avec à bord 177 migrants et que personne ne veut laisser débarquer. Fait rare, un Etat refuse l’entrée dans l’un de ses ports d’un de ses vaisseaux. En effet, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait fait part de son courroux jeudi devant l’initiative des garde-côtes italiens, qui sont intervenus sur un bateau relevant selon lui des autorités maltaises.

    Lire aussi - Pourquoi l’Italie de Matteo Salvini a-t-elle besoin des migrants ?

    L’embarcation avec 190 migrants à bord est en effet passée mercredi par la zone de recherches et de secours (SAR) maltaise, mais selon La Valette, les personnes à bord ont refusé toute aide et poursuivi leur route vers Lampedusa.

    Ils ont ensuite été pris en charge dans la nuit de mercredi à jeudi par le navire Diciotti des garde-côtes italiens, qui ont évacué en urgence 13 personnes vers l’hôpital de Lampedusa mais attendent depuis jeudi soir au large de l’île italienne l’autorisation de débarquer les autres. En juillet, le Diciotti, envoyé surveiller de loin 450 migrants entassés sur une barque de pêche entre Lampedusa et Malte, les avait déjà recueillis alors que le gouvernement leur demandait d’attendre que Malte s’en charge.

  • Les premières images de la barrière maritime israélienne bloquant Gaza
    Agence Media Palestine | Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine | Source : Middle East Monitor | 6 août 2018
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/08/09/une-barriere-sous-marine-israelienne-destinee-a-aggraver-le-blo

    Le ministère de la Défense d’Israël a diffusé hier les premières images de sa barrière maritime destinée à aggraver le blocus de la Bande de Gaza assiégée. La barrière se situe sur la plage de Zikim, approximativement à trois kilomètres de la frontière nord de Gaza. Le projet devrait être achevé pour la fin de 2018 et coûter environ 25 millions de shekels (6.7 millions $).

    Quand elle sera achevée, la structure s’étendra sur 200 mètres dans la mer Méditerranée, coupant encore plus la Bande de Gaza d’Israël. La barrière sera constituée de trois couches, une base sous-marine, une plate-forme de 50 mètres de large en pierres blindées au niveau de la mer et une barrière de 6 mètres de haut en barbelés. Une clôture supplémentaire entourera ensuite la barrière elle-même en tant que « mesure de sécurité additionnelle ».

    La barrière a reçu les félicitations du ministre de la Défense Avigdor Liebermann. « La construction de cette barrière autour de la Bande de Gaza, à la fois sur terre et en mer, progresse à une allure impressionnante », a dit l’homme d’extrême droite. « Chaque jour qui passe voit nos capacités antiterroristes autour de la Bande de Gaza se renforcer. » D’après Ma’an, Liebermann a ajouté que « Le Hamas perd un peu plus tous les jours de sa capacité à attaquer Israël ». (...)

  • L’Espagne appelle l’UE à récompenser les efforts du Maroc

    Le gouvernement espagnol a appelé la Commission européenne à mieux soutenir les pays comme le Maroc qui supportent une grande pression migratoire et participent à la gestion de ces flux.

    Le gouvernement espagnol n’est guère satisfait de la gestion, par l’Europe, de l’épineux dossier de l’immigration et du contrôle des frontières. Selon la presse espagnole, Madrid a tapé du poing sur la table, lundi dernier à Bruxelles. Le gouvernement Rajoy souhaite que la question des frontières soit la chasse gardée de Madrid et Rabat. À cet égard, l’Exécutif espagnol a catégoriquement rejeté une proposition formulée par la Commission européenne (CE) au sujet de la gestion du dossier migratoire. De fait, la CE veut poster « une importante armée », pour paraphraser l’Exécutif ibérique, de gardes-frontières aux portes de l’Europe. Concrètement, Bruxelles a proposé le renforcement des effectifs du Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, en portant leur nombre de 1.500 actuellement à 10.000 à partir de 2021. La position espagnole a été transmise par le secrétaire d’État espagnol aux Affaires européennes, Jorge Toledo. Durant une rencontre des membres du Club des vingt-huit, organisée lundi dernier pour débattre du cadre financier pluriannuel 2020-2027 (plan des dépenses européennes pour les années à venir), l’Espagne s’est fermement opposée à un déploiement quasi-militaire aux frontières. « Nous croyons que la politique de protection des frontières revêt une dimension particulière. Coopérer avec les pays qui constituent la première frontière, même en dehors de l’UE, est fondamental (…) Il faut renforcer le dialogue, la coopération et le financement au profit de ces pays », a-t-il plaidé.

    Selon les prévisions de ce budget, la contrepartie financière réservée à la surveillance des frontières, l’asile et la migration, passera de 13 à 33 millions d’euros. Madrid a estimé que les éléments du Frontex pèchent par leur inexpérience en matière de gestion des flux migratoires. De ce fait, le gouvernement de Rajoy croit savoir que la solution proposée par la CE est plus coûteuse, avec des résultats peu probants. « En Espagne, et dans les pays ayant des frontières hors Europe , nous disposons de l’expérience pour le faire », a martelé le secrétaire d’État espagnol. Comme alternative, Madrid estime qu’il serait plus judicieux d’apporter une aide financière directe aux pays comme l’Espagne et le Maroc, qui maîtrisent parfaitement le sujet. À cet effet, l’équipe gouvernementale de Mariano Rajoy suggère le renforcement de la coopération avec le Maroc, en plus d’aides financières européennes.

    En outre, selon le pure-player www.elespañol.com, très proche du gouvernement, Madrid ne souhaite pas que la CE se mêle de la gestion de ses frontières avec le royaume. Une position qui va à l’encontre de la démarche des précédents gouvernements espagnols, lesquels étaient en faveur du renforcement du rôle de l’agence Frontex, relève le média. À travers cette sortie, le gouvernement Rajoy envoie un message clair de soutien et d’entente à son homologue marocain. À souligner que ce n’est pas la première fois que l’Espagne appelle à un renforcement de la coopération avec le Maroc et à consacrer des fonds au royaume pour ses efforts dans la gestion des flux migratoires.

    http://www.leseco.ma/maroc/66433-l-espagne-appelle-l-ue-a-recompenser-les-efforts-du-maroc.html
    #Espagne #externalisation #asile #migrations #réfugiés #externalisation_des_contrôles_frontaliers #frontières #Maroc

    Commentaire de Elisa Tyszler, via la mailing-list de Migreurop :

    Madrid se dit contre le renforcement de Frontex (pour ses résultats peu probants en matière de gestion des flux migratoires) proposé par la Commission européenne et pour "apporter une #aide_financière directe aux pays comme l’Espagne et le Maroc, qui maîtrisent parfaitement le sujet. À cet effet, l’équipe gouvernementale de Mariano Rajoy suggère le renforcement de la coopération avec le Maroc, en plus d’aides financières européennes. « Nous croyons que la politique de protection des frontières revêt une dimension particulière. Coopérer avec les pays qui constituent la première frontière, même en dehors de l’UE, est fondamental (…) Il faut renforcer le dialogue, la coopération et le financement au profit de ces pays », a plaidé le représentant de l’État espagnol. Une belle ode à l’externalisation !

    • L’UE déboursera 140 millions d’euros pour aider le Maroc à gérer l’immigration clandestine

      L’UE semble avoir entendu les appels du pied répétés de l’Espagne et du Maroc.

      La Commission européenne prévoit un financement de 140 millions d’euros, dont 70 millions directement accordés au gouvernement marocain, pour aider le Maroc à lutter contre l’immigration clandestine, selon El País.

      Cette aide, dont les premières tranches devraient être livrées avant 2019, sera principalement utilisée pour l’achat d’équipements pour contrôler les frontières, précise le quotidien espagnol, soulignant que cette aide reste “modeste” par rapport à celle destinée aux autres pays d’où partent des flux migratoires vers les côtes méditerranéennes de l’Europe.

      Ce financement intervient suite aux appels du pied répétés de l’Espagne et du Maroc pour que l’UE accorde des aides financières supplémentaires à ce dernier, par où passent la majorité des migrants clandestins souhaitant rejoindre l’Europe. “L’objectif est de faire face à l’afflux croissant de migrants vers l’Espagne, pays qui compte le plus grand nombre d’entrées irrégulières en Europe par la mer Méditerranée”, note El País.

      Les 70 millions d’euros directement injectés dans le budget marocain proviendront du fonds fiduciaire que l’UE alloue pour contenir les flux migratoires et qui a été reversé, en trois ans d’existence, en grande partie à la Libye - 237 millions d’euros contre 17 millions destinés au Maroc.

      Le reste de l’enveloppe financière sera géré par deux entités : 40 millions par la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques, et 30 millions par le Centre international pour le développement des politiques en matière de migration (ICMPD), détaille le journal ibérique.

      “Contrairement aux 70 millions que le gouvernement marocain recevra directement, sans programmes ni conditions, ces deux sommes pourraient prendre plus de temps à être mises en place car il ne s’agira pas de transfert direct mais elles seront liées à des projets spécifiques”, souligne la même source.

      Toujours selon El País, Bruxelles aurait élaboré un plan d’accompagnement prévoyant un soutien financier à long terme. “Des sources européennes estiment que ces décaissements pourraient s’élever à environ 50 millions d’euros annuellement. Cela dépendra, en définitive, de l’évolution du phénomène migratoire”, souligne le quotidien.

      L’accord, qui aurait été finalisé jeudi dernier à Rabat lors du passage d’une délégation de l’UE dans la capitale, n’a pas encore fait l’objet d’une annonce officielle ou d’une réaction du côté marocain.

      https://www.huffpostmaghreb.com/entry/lue-deboursera-140-millions-deuros-pour-aider-le-maroc-a-gerer-limm

  • MSF | Communiqué : L’Union européenne entrave les opérations de sauvetage pour favoriser les retours en Libye
    https://asile.ch/2018/03/26/msf-communique-lunion-europeenne-entrave-operations-de-sauvetage-favoriser-ret

    Depuis l’été 2017, nos équipes constatent que les opérations de secours en mer Méditerranée sont de plus en plus activement criminalisées et empêchées par le gouvernement italien et l’Union européenne. Médecins Sans Frontières (MSF) condamne ces pratiques qui organisent volontairement le retour et le maintien des migrants et réfugiés en Libye où ils sont exposés […]

  • Géopolitique de #Chypre : un lieu de tensions en #Méditerranée orientale

    https://www.diploweb.com/Chypre-un-lieu-de-tensions-en-Mediterranee-orientale.html

    Alors que nous assistons à la mise en scène des « Jeux de la Paix » entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, l’Union européenne compte depuis 2004 un pays membre – Chypre - occupé en partie par un pays supposé candidat depuis 2005 – la Turquie. Patrice Gourdin offre ici une analyse géopolitique de ce lieu de tensions en mer Méditerranée. Un texte de référence sur une question souvent méconnue.

    FIN janvier 2018, à Lefkosia (nom turc de Nicosie), à l’instigation du président turc Recep Tayyip Erdogan, des nationalistes ont attaqué le journal Afrika qui avait critiqué l’offensive contre les Kurdes de Syrie (opération Rameau d’olivier) et établi un parallèle avec l’intervention à Chypre en 1974. Cette violence illustre les rivalités qui affligent l’île. Sur le territoire de Chypre, la répartition du pouvoir est complexe : au nord, la #République_turque_de_Chypre_du_Nord-#RTCN, une zone peuplée de Chypriotes turcs, occupée par l’armée turque depuis 1974 ; au sud, un espace contrôlé par la République de Chypre, où le pouvoir est exercé par des Chypriotes grecs. Issues d’un conflit, ces deux entités sont séparées par une zone tampon où se trouve stationnée depuis 1974 une force d’interposition de l’ONU, la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Ajoutons qu’après l’indépendance de Chypre en 1960, la Grande-Bretagne a conservé deux bases militaires (Dhekelia, Akrotiri), sur la côte sud. La proximité de cet espace insulaire avec le Proche-Orient contribue à expliquer cet état de fait. Le poids de l’histoire est considérable et plusieurs acteurs extérieurs ont influé ou continuent d’influer sur l’évolution de l’île.

  • RTS | Caroline Abu Sa’Da présente l’action salvatrice de SOS Méditerranée
    https://asile.ch/2018/01/18/rts-caroline-abu-sada-presente-laction-salvatrice-de-sos-mediterranee

    Caroline Abu Sa’Da, directrice générale de SOS Méditérannée Suisse, était l’invitée du TJ du dimanche 14 janvier 2018. Elle y expose le détail et l’importance des opérations de sauvetage en mer menées par l’association à bord de l’Aquarius. SOS Méditerranée, association européenne de sauvetage en mer Méditerranée, a été fondée en 2015 par un groupe […]

  • ARTE Regards | Le combat des ONG en mer Méditerranée
    https://asile.ch/2017/11/05/arte-regards-combat-ong-mer-mediterranee

    Les ONG d’aides aux migrants en Méditerranée sont sous le feu des critiques : le gouvernement italien, notamment, les accuse de collusion avec les réseaux de passeurs. Un service de transport en bonne et due forme se serait-il développé derrière l’impératif de secours aux naufragés ?