• Le responsable des droits de l’homme de l’#ONU s’en va avec ses principes intacts mais peu d’amis | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/le-responsable-des-droits-de-l-homme-de-l-onu-s-en-va-avec-ses-princi

    Un des candidats au poste, Nils Melzer, spécialiste de la torture au sein de l’ONU, a pris ses distances avec Zeid Ra’ad al-Hussein. Le Suisse a déclaré qu’« éveiller l’hostilité » des dirigeants mondiaux ne fonctionnait pas et a mis en garde contre le « naufrage mondial » qu’un excès de dénonciations publiques pourrait engendrer.

  • Île Clipperton — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Clipperton

    Les oubliés de Clipperton (1914-1917)En février 1914, un cyclone détruit les potagers de la petite garnison de 11 soldats installés sur place avec femmes et enfants depuis 1906. Le bateau de ravitaillement de mai n’arrive pas. À la fin du mois de juillet, l’USS Cleveland vient secourir l’île, mais le chef de la garnison refuse d’embarquer sur un navire ennemi9. La troupe est alors décimée par la famine et le scorbut. En mai 1915 ils ne sont plus que 3 hommes, 6 femmes et 8 enfants9. 2 des hommes meurent en tentant de rejoindre un navire passant au large9. Le dernier survivant, le gardien du phare fait vivre un calvaire aux autres et se comporte en dictateur. Il est assassiné à coups de marteau par les femmes survivantes le 17 juillet 1917. Le lendemain l’USS Yorktown les sauve ; il était venu vérifier qu’aucun navire allemand ne s’y cache. Certaines encyclopédies ont longtemps indiqué que l’île Clipperton avait une cinquantaine d’habitants, restant à ce chiffre de 1914.

    voir aussi http://clipperton.fr
    Tout ça parce qu’un plugin de SPIP (pays) a oublié d’inclure cette île :)

    #ile #tom #océan_pacifique

    L’histoire des survivantes https://infosmexique.wordpress.com/2009/07/23/lincroyable-histoire-des-naufrages-de-clipperton

    • Tiens, en parlant d’oubliés sur des îles, je découvre l’île de Tromelin et l’histoire relatée dans la BD « Les Esclaves oubliés de Tromelin » par Sylvain Savoia
      http://bdzoom.com/86707/interviews/%c2%ab-les-esclaves-oublies-de-tromelin-%c2%bb-par-sylvain-savoia

      Naufragés sur un îlot de l’océan Indien puis abandonnés par l’équipage d’un navire français, des esclaves malgaches ont survécu 15 ans seuls, sur ce tout petit territoire balayé par les vents.

      #bd

    • A Clipperton :

      En juin 1915, Alicia, Tirsa, Altagracia et Juana, se retrouvent abandonnées à leur sort, avec 6 enfants à leurs charges, et bientôt 8, car Alicia et Tirsa attendent toutes deux un bébé. Femmes et enfants survivent tant bien que mal de la pêche, des crabes et des œufs des oiseaux bobos qui peuplent l’île. Heureusement, l’eau douce ne manque pas, car il pleut fréquemment sur l’île, ce qui permet aux habitants d’assouvir leur soif. Mais un nouvel élément vient bientôt perturber la routine, pourtant déjà difficile des femmes : Victoriano Alvarez, un des soldats de la garnison que tout le monde pensait mort, a en fait survécu au scorbut. Celui-ci se rend compte qu’il est le seul mâle à être encore en vie sur l’île, et au lieu de venir en aide à ses compagnes d’infortune, il décide de mettre à profit la situation et de convertir les femmes en ses esclaves sexuelles. C’est d’abord le tour de Juana, qui meurt assassiné par Victoriano, puis le tour d’Altgracia. Au final, toutes subiront les sévices sexuels de celui qui s’est autoproclamé roi de Clipperton, y compris les enfants. Si l’on en croit le livre de María Teresa Arnaud de Guzmán, seule Alicia aurait échappé à Victoriano, car après 2 ans de sévices, en juillet 1917, Tirsa et Alicia décident dans un ultime accès de colère, d’en finir avec leur bourreau.

      Curieusement, ce même jour, le navire américain Yorktown pose l’ancre à proximité de l’île de Clipperton. Ce n’est pas un hasard. La Première Guerre Mondiale bat son plein, et le capitaine H. P. Perril qui commande le navire, a été chargé par ses supérieurs de réaliser une visite d’inspection à Clipperton, car des rumeurs courent que les Allemands ont installé des bases de sous-marins au large des côtes mexicaines. Quelle sera leur surprise en découvrant, en lieu et place des Allemands, 4 femmes et 8 enfants, vêtus de grossières toiles de navire !

      #sexisme #pédophilie #viols

    • A Tromelin :

      L’ordre règne : blancs et esclaves vivent dans des camps différents. Rapidement, le commandant fait construire une embarcation avec le bois arraché à l’épave. Une forge est même installée à terre. En deux mois, le bateau est achevé. La gazette poursuit ainsi son récit : « On se prépare donc au départ sans délai pendant la nuit du 26 au 27 septembre 1761. Tous les bras s’emploient avec le plus grand empressement... Enfin, on le lance à l’eau, en le retenant avec une ancre à jet qu’on avait retirée des débris. » Mais l’embarcation est trop petite pour que tout le monde y trouve place. « Les cent vingt-deux Français s’embarquent ainsi avec l’espérance, ils sont obligés de s’entrelacer les uns dans les autres, pour pouvoir y être tous contenus avec quelques vivres. Les Noirs, qu’on était forcé de laisser dans l’île, demeurèrent dans un silence accablant. »

      http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/2007-01-17/les-naufrages-de-tromelin/919/0/15068

      « Malgré le nombre d’esclaves morts pendant l’aventure, c’est une histoire plutôt positive, estime l’ancien militaire. Les rescapés se sont pris en main, ont recréé une petite société. » Les archéologues ont retrouvé la trace de douze maisons en pierre, un type de construction interdit à l’époque à Madagascar car réservé aux sépultures. Les survivants « sont allés contre leurs habitudes devant la nécessité de survivre », note Max Guérout. Les scientifiques ont aussi retrouvé des bijoux créés sur place, signe d’une « vie normale ». Pour le feu, des briquets et des silex ont été retrouvés. Les habitants utilisaient le bois de l’épave de L’Utile pour l’alimenter.

      https://www.francetvinfo.fr/decouverte/l-histoire-houleuse-de-l-ile-tromelin-perdue-au-milieu-de-l-ocean-indie

      Ce n’est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, récupère les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Tromelin#Naufrag%C3%A9s_de_Tromelin

      Dans les deux cas, il n’y a que des femmes et des enfants survivants !

      #île #île_déserte #bateau #naufrage #racisme

    • merci @sinehebdo ces deux histoires sont assez terrifiantes.
      https://www.tahiti-infos.com/Carnet-de-voyage-Victoriano-Alvarez-le-roi-violeur-de-Clipperton_a1473

      La tragédie de Clipperton a inspiré autant les historiens que les romanciers. Voici quelques livres (essais et romans) ayant pour objet le drame des oubliés de Clipperton.

      – Clipperton l’île tragique, André Rossfelder (Albin Michel)
      – Les Oubliés de Clipperton, Claude Labarraque Reyssac (ED. André Bonne)
      – L’homme de Clipperton, Gil Pastor (Luneau Ascot Editeurs (1987)
      – Le Roi de Clipperton, Jean-Hugues Lime (Le Cherche Midi)
      – Agua verde, Anne Vallaeys (Fayard)
      – L’île aux fous, Ana García Bergua (Mercure de France ; bibliothèque étrangère)

      #survivre #femmes

  • Tunisia boat capsizes killing dozens of migrants

    At least 48 migrants died after their boat capsized off the eastern coast of Tunisia, the Tunisian government says.

    Sixty-seven others - from Tunisia and elsewhere - were rescued by the coastguard.

    The country has become an important new route for migrants trying to make the crossing to Europe in the past year.

    This comes after moves against human traffickers in Libya, who have regularly enslaved, tortured or murdered migrants.

    The latest boat to go down off Tunisia was packed with about 180 people, about 100 whom were Tunisian, the country’s interior ministry said.

    https://www.bbc.com/news/world-africa-44347955

    #Tunisie #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #décès #naufrage #Méditerranée

    cc @_kg_

    • Migranti:da inizio anno sbarcati 16.566,-79% rispetto a 2017

      Dall’inizio dell’anno ad oggi sono sbarcati in Italia 16.566 migranti, il 79,07% in meno rispetto allo stesso periodo dell’anno scorso, quando ne arrivarono 79.154. Dai dati del Viminale, aggiornati al 28 giugno, emerge dunque che per il dodicesimo mese consecutivo gli sbarchi nel nostro paese sono in calo: l’ultimo picco fu registrato proprio a giugno dell’anno scorso, quando sbarcarono 23.526 migranti (nel 2016 ne arrivarono 22.339 mentre quest’anno il numero è fermo a 3.136). Dal mese di luglio 2017, che ha coinciso con gli accordi siglati con la Libia dall’ex ministro dell’Interno Marco Minniti, si è sempre registrata una diminuzione. Dei 16.566 arrivati nei primi sei mesi del 2018 (la quasi totalità, 15.741, nei porti siciliani), 11.401 sono partiti dalla Libia: un calo nelle partenze dell’84,94% rispetto al 2017 e dell’83,18% rispetto al 2016. Quanto alle nazionalità di quelli che sono arrivati, la prima è la Tunisia, con 3.002 migranti, seguita da Eritrea (2.555), Sudan (1.488) e Nigeria (1.229).

      http://www.ansa.it/sito/notizie/cronaca/2018/06/30/migrantida-inizio-anno-sbarcati-16.566-79-rispetto-a-2017-_30327137-364e-44bf-8

    • En Méditerranée, les flux de migrants s’estompent et s’orientent vers l’ouest

      Pour la première fois depuis le début de la crise migratoire en 2014, l’Espagne est, avant l’Italie et la Grèce, le pays européen qui enregistre le plus d’arrivées de migrants par la mer et le plus de naufrages meurtriers au large de ses côtes.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/280618/en-mediterranee-les-flux-de-migrants-s-estompent-et-s-orientent-vers-l-oue
      #routes_migratoires

    • Migratory flows in April: Overall drop, but more detections in Greece and Spain

      Central Mediterranean
      The number of migrants arriving in Italy via the Central Mediterranean route in April fell to about 2 800, down 78% from April 2017. The total number of migrants detected on this route in the first four months of 2018 fell to roughly 9 400, down three-quarters from a year ago.
      So far this year, Tunisians and Eritreans were the two most represented nationalities on this route, together accounting for almost 40% of all the detected migrants.

      Eastern Mediterranean
      In April, the number of irregular migrants taking the Eastern Mediterranean route stood at some 6 700, two-thirds more than in the previous month. In the first four months of this year, more than 14 900 migrants entered the EU through the Eastern Mediterranean route, 92% more than in the same period of last year. The increase was mainly caused by the rise of irregular crossings on the land borders with Turkey. In April the number of migrants detected at the land borders on this route has exceeded the detections on the Greek islands in the Aegean Sea.
      The largest number of migrants on this route in the first four months of the year were nationals of Syria and Iraq.

      Western Mediterranean
      Last month, the number of irregular migrants reaching Spain stood at nearly 1100, a quarter more than in April 2017. In the first four months of 2018, there were some 4600 irregular border crossings on the Western Mediterranean route, 95 more than a year ago.
      Nationals of Morocco accounted for the highest number of arrivals in Spain this year, followed by those from Guinea and Mali.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/migratory-flows-in-april-overall-drop-but-more-detections-in-greece-a
      #2018 #Espagne #Grèce

    • EU’s Frontex warns of new migrant route to Spain

      Frontex chief Fabrice Leggeri has warned that Spain could see a significant increase in migrant arrivals. The news comes ahead of the European Commission’s new proposal to strengthen EU external borders with more guards.

      Frontex chief Fabrice Leggeri said Friday that some 6,000 migrants had entered the European Union in June by crossing into Spain from Morocco, the so-called western Mediterranean route.

      https://m.dw.com/en/eus-frontex-warns-of-new-migrant-route-to-spain/a-44563058?xtref=http%253A%252F%252Fm.facebook.com

    • L’Espagne devient la principale voie d’accès des migrants à l’Europe

      La Commission a annoncé trois millions d’euros d’aide d’urgence pour les garde-frontières espagnols, confrontés à un triplement des arrivées de migrants, suite au verrouillage de la route italienne.

      –-> v. ici :
      https://seenthis.net/messages/683358

      L’aide supplémentaire que l’exécutif a décidé d’allouer à l’Espagne après l’augmentation des arrivées sur les côtes provient du Fonds pour la sécurité intérieure et a pour but de financer le déploiement de personnel supplémentaire le long des frontières méridionales espagnoles.

      Le mois dernier, la Commission a déjà attribué 24,8 millions d’euros au ministère de l’Emploi et de la Sécurité sociale et à la Croix-Rouge espagnole, afin de renforcer les capacités d’accueil, de prise en charge sanitaire, de nourriture et de logement des migrants arrivants par la route de l’ouest méditerranéen.

      Une enveloppe supplémentaire de 720 000 euros a été allouée à l’organisation des rapatriements et des transferts depuis l’enclave de Ceuta et Melilla.

      Cette aide financière s’ajoute aux 691,7 millions que reçoit Madrid dans le cadre du Fonds pour l’asile, l’immigration et l’intégration et du fonds pour la sécurité intérieure pour la période budgétaire 2014-2020.

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/avramopoulos-in-spain-to-announce-further-eu-support-to-tackle-migration

    • En #Méditerranée, les flux de migrants s’orientent vers l’ouest

      Entre janvier et juillet, 62 177 migrants ont rejoint l’Europe par la Méditerranée, selon les données de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Un chiffre en baisse par rapport à 2017 (172 301 sur l’ensemble des douze mois) et sans commune mesure avec le « pic » de 2015, où 1 015 078 arrivées avaient été enregistrées.

      Les flux déclinent et se déplacent géographiquement : entre 2014 et 2017, près de 98 % des migrants étaient entrés via la Grèce et l’Italie, empruntant les voies dites « orientales » et « centrales » de la Méditerranée ; en 2018, c’est pour l’instant l’Espagne qui enregistre le plus d’arrivées (23 785), devant l’Italie (18 348), la Grèce (16 142) et, de manière anecdotique, Chypre (73).


      https://www.mediapart.fr/journal/international/030818/en-mediterranee-les-flux-de-migrants-s-orientent-vers-l-ouest
      #statistiques #chiffres #Méditerranée_centrale #itinéraires_migratoires #parcours_migratoires #routes_migratoires #asile #migrations #réfugiés #2018 #Espagne #Italie #Grèce #2017 #2016 #2015 #2014 #arrivées

      Et des statistiques sur les #morts et #disparus :


      #mourir_en_mer #décès #naufrages

    • The most common Mediterranean migration paths into Europe have changed since 2009

      Until 2018, the Morocco-to-Spain route – also known as the western route – had been the least-traveled Mediterranean migration path, with a total of 89,000 migrants arriving along Spain’s coastline since 2009. But between January and August 2018, this route has seen over 28,000 arrivals, more than the central Africa-to-Italy central route (20,000 arrivals) and the Turkey-to-Greece eastern route (20,000 arrivals). One reason for this is that Spain recently allowed rescue ships carrying migrants to dock after other European Union countries had denied them entry.

      Toute la Méditerranée:

      #Méditerranée_occidentale:

      #Méditerranée_centrale:

      #Méditerranée_orientale:

      http://www.pewresearch.org/fact-tank/2018/09/18/the-most-common-mediterranean-migration-paths-into-europe-have-changed-

    • The “Shift” to the Western Mediterranean Migration Route: Myth or Reality?

      How Spain Became the Top Arrival Country of Irregular Migration to the EU

      This article looks at the increase in arrivals[1] of refugees and migrants in Spain, analysing the nationalities of those arriving to better understand whether there has been a shift from the Central Mediterranean migration route (Italy) towards the Western Mediterranean route (Spain). The article explores how the political dynamics between North African countries and the European Union (EU) have impacted the number of arrivals in Spain.

      The Western Mediterranean route has recently become the most active route of irregular migration to Europe. As of mid-August 2018, a total of 26,350 refugees and migrants arrived in Spain by sea, three times the number of arrivals in the first seven months of 2017. In July alone 8,800 refugees and migrants reached Spain, four times the number of arrivals in July of last year.

      But this migration trend did not begin this year. The number of refugees and migrants arriving by sea in Spain grew by 55 per cent between 2015 and 2016, and by 172 per cent between 2016 and 2017.

      At the same time, there has been a decrease in the number of refugees and migrants entering the EU via the Central Mediterranean route. Between January and July 2018, a total of 18,510 persons arrived in Italy by sea compared to 95,213 arrivals in the same period in 2017, an 81 per cent decrease.

      This decrease is a result of new measures to restrict irregular migration adopted by EU Member States, including increased cooperation with Libya, which has been the main embarkation country for the Central Mediterranean migration route. So far this year, the Libyan Coast Guards have intercepted 12,152 refugees and migrants who were on smuggling boats (more than double the total number of interceptions in 2017). In the last two weeks of July, 99.5 per cent of the refugees and migrants who departed on smuggling boats were caught and returned to Libya, according to a data analysis conducted at the Italian Institute for International Political Studies (ISPI). The number of people being detained by the Libyan Directorate for Combatting Illegal Migration (DCIM) has continued growing (from 5,000 to 9,300 between May and July 2018), with thousands more held in unofficial detention facilities.

      So, was there a shift from the Central to the Western Mediterranean Migration route? In other words, has the decline of arrivals in Italy led to the increase of arrivals in Spain?

      First of all, while this article only analyses the changes in the use of these two sea routes and among those trying to go to Europe, for most West Africans, the intended destination is actually North Africa, including Libya and Algeria, where they hope to find jobs. A minority intends to move onwards to Europe and this is confirmed by MMC’s 4Mi data referred to below.

      The answer to the question on whether or not there has been a shift between the two routes can be found in the analysis of the origin countries of the refugees and migrants that were most commonly using the Central Mediterranean route before it became increasingly difficult to reach Europe. Only if a decrease of the main nationalities using the Central Mediterranean Route corresponds to an increase of the same group along the Western Mediterranean route we can speak of “a shift”.

      The two nationalities who were – by far – the most common origin countries of refugees and migrants arriving in Italy in 2015 and in 2016 were Nigeria and Eritrea. The total number of Nigerians and Eritreans arriving in Italy in 2015 was 50,018 and slightly lower (47,096) in the following year. Then, between 2016 and last year, the total number of Nigerian and Eritrean arrivals in Italy decreased by 66 per cent. The decrease has been even more significant in 2018; in the first half of this year only 2,812 Nigerians and Eritreans arrived in Italy.

      However, there has not been an increase in Nigerians and Eritreans arriving in Spain. Looking at the data, it is clear that refugees and migrants originating in these two countries have not shifted from the Central Mediterranean route to the Western route.

      The same is true for refugees and migrants from Bangladesh, Sudan and Somalia – who were also on the list of most common countries of origin amongst arrivals in Italy during 2015 and 2016. While the numbers of Bangladeshis, Sudanese and Somalis arriving in Italy have been declining since 2017, there has not been an increase in arrivals of these nationals in Spain. Amongst refugees and migrants from these three countries, as with Nigerians and Eritreans, there has clearly not been a shift to the Western route. In fact, data shows that zero refugees and migrants from Eritrea, Bangladesh and Somalia arrived in Spain by sea since 2013.

      However, the data tells a different story when it comes to West African refugees and migrants. Between 2015 and 2017, the West African countries of Guinea, Mali, Cote d’Ivoire, Gambia and Senegal were also on the list of most common origin countries amongst arrivals in Italy. During those years, about 91 per cent of all arrivals in the EU from these five countries used the Central Mediterranean route to Italy, while 9 per cent used the Western Mediterranean route to Spain.

      But in 2018 the data flipped: only 23 per cent of EU arrivals from these five West African countries used the Central Mediterranean route, while 76 per cent entered used the Western route. It appears that as the Central Mediterranean route is being restricted, a growing number of refugees and migrants from these countries are trying to reach the EU on the Western Mediterranean route.

      These finding are reinforced by 3,224 interviews conducted in Mali, Niger and Burkina Faso between July 2017 and June 2018 by the Mixed Migration Monitoring Mechanism initiative (4Mi), which found a rise in the share of West African refugees and migrants stating their final destination is Spain and a fall in the share of West African refugees and migrants who say they are heading to Italy.[2]

      A second group who according to the data shifted from the Central Mediterranean route to the Western route are the Moroccans. Between 2015 and 2017, at least 4,000 Moroccans per year entered the EU on the Central Mediterranean route. Then, in the first half of this year, only 319 Moroccan refugees and migrants arrived by sea to Italy. Meanwhile, an opposite process has happened in Spain, where the number of Moroccans arriving by sea spiked, increasing by 346 per cent between 2016 and last year. This increase has continued in the first six months of this year, in which 2,600 Moroccans reached Spain through the Western Mediterranean route.

      On-going Political Bargaining

      The fact that so many Moroccans are amongst the arrivals in Spain could be an indication that Morocco, the embarkation country for the Western Mediterranean route, has perhaps been relaxing its control on migration outflows, as recently suggested by several media outlets. A Euronews article questioned whether the Moroccan government is allowing refugees and migrants to make the dangerous sea journey towards Spain as part of its negotiations with the EU on the size of the support it will receive. Der Spiegel reported that Morocco is “trying to extort concessions from the EU by placing Spain under pressure” of increased migration.

      The dynamic in which a neighbouring country uses the threat of increased migration as a political bargaining tool is one the EU is quite familiar with, following its 2016 deal with Turkey and 2017 deal with Libya. In both occasions, whilst on a different scale, the response of the EU has been fundamentally the same: to offer its southern neighbours support and financial incentives to control migration.

      The EU had a similar response this time. On August 3, the European Commission committed 55 million euro for Morocco and Tunisia to help them improve their border management. Ten days later, the Moroccan Association for Human Rights reported that Moroccan authorities started removing would-be migrants away from departure points to Europe.

      Aside from Morocco and Libya, there is another North African country whose policies may be contributing to the increase of arrivals in Spain. Algeria, which has been a destination country for many African migrants during the past decade (and still is according to 4Mi interviews), is in the midst of a nationwide campaign to detain and deport migrants, asylum seekers and refugees.

      The Associated Press reported “Algeria’s mass expulsions have picked up since October 2017, as the European Union renewed pressure on North African countries to discourage migrants going north to Europe…” More than 28,000 Africans have been expelled since the campaign started in August of last year, according to News Deeply. While Algeria prides itself on not taking EU money – “We are handling the situation with our own means,” an Algerian interior ministry official told Reuters – its current crackdown appears to be yet another element of the EU’s wider approach to migration in the region.
      Bargaining Games

      This article has demonstrated that – contrary to popular reporting – there is no blanket shift from the Central Mediterranean route to the Western Mediterranean route. A detailed analysis on the nationalities of arrivals in Italy and Spain and changes over time, shows that only for certain nationalities from West Africa a shift may be happening, while for other nationalities there is no correlation between the decrease of arrivals in Italy and the increase of arrivals in Spain. The article has also shown that the recent policies implemented by North African governments – from Libya to Morocco to Algeria – can only be understood in the context of these countries’ dialogue with the EU on irregular migration.

      So, while the idea of a shift from the Central Mediterranean route to the Western route up until now is more myth than reality, it is clear that the changes of activity levels on these migration routes are both rooted in the same source: the on-going political bargaining on migration between the EU and North African governments. And these bargaining games are likely to continue as the EU intensifies its efforts to prevent refugees and migrants from arriving at its shores.

      http://www.mixedmigration.org/articles/shift-to-the-western-mediterranean-migration-route
      #Méditerranée_centrale #Méditerranée_occidentale

    • IOM, the UN Migration Agency, reports that 80,602 migrants and refugees entered Europe by sea in 2018 through 23 September, with 35,653 to Spain, the leading destination this year. In fact, with this week’s arrivals Spain in 2018 has now received via the Mediterranean more irregular migrants than it did throughout all the years 2015, 2016 and 2017 combined.

      The region’s total arrivals through the recent weekend compare with 133,465 arrivals across the region through the same period last year, and 302,175 at this point in 2016.

      Spain, with 44 per cent of all arrivals through the year, continues to receive seaborne migrants in September at a volume nearly twice that of Greece and more than six times that of Italy. Italy’s arrivals through late September are the lowest recorded at this point – the end of a normally busy summer sailing season – in almost five years. IOM Rome’s Flavio Di Giacomo on Monday reported that Italy’s 21,024 arrivals of irregular migrants by sea this year represent a decline of nearly 80 per cent from last year’s totals at this time. (see chart below).

      IOM’s Missing Migrants Project has documented the deaths of 1,730 people on the Mediterranean in 2018. Most recently, a woman drowned off the coast of Bodrum, Turkey on Sunday while attempting to reach Kos, Greece via the Eastern Mediterranean route. The Turkish Coast Guard reports that 16 migrants were rescued from this incident. On Saturday, a 5-year-old Syrian boy drowned off the coast of Lebanon’s Akkar province after a boat carrying 39 migrants to attempt to reach Cyprus capsized.

      IOM Spain’s Ana Dodevska reported Monday that total arrivals at sea in 2018 have reached 35,594 men, women and children who have been rescued in Western Mediterranean waters through 23 September (see chart below).

      IOM notes that over this year’s first five months, a total of 8,150 men, women and children were rescued in Spanish waters after leaving Africa – an average of 54 per day. In the 115 days since May 31, a total of 27,444 have arrived – or just under 240 migrants per day. The months of May-September this year have seen a total of 30,967 irregular migrants arriving by sea, the busiest four-month period for Spain since IOM began tallying arrival statistics, with just over one week left in September.

      With this week’s arrivals Spain in 2018 has now received via the Mediterranean more irregular migrants than it did throughout all the years 2015, 2016 and 2017 combined (see charts below).

      On Monday, IOM Athens’ Christine Nikolaidou reported that over four days (20-23 September) this week the Hellenic Coast Guard (HCG) units managed at least nine incidents requiring search and rescue operations off the islands of Lesvos, Chios, Samos and Farmakonisi.

      The HCG rescued a total 312 migrants and transferred them to the respective islands. Additional arrivals of some 248 individuals to Kos and some of the aforementioned islands over these past four days brings to 22,821 the total number of arrivals by sea to Greece through 23 September (see chart below).

      Sea arrivals to Greece this year by irregular migrants appeared to have peaked in daily volume in April, when they averaged at around 100 per day. That volume dipped through the following three months then picked up again in August and again in September, already this year’s busiest month – 3,536 through 23 days, over 150 per day – with about a quarter of the month remaining. Land border crossing also surged in April (to nearly 4,000 arrivals) but have since fallen back, with fewer than 2,000 crossings in each of the past four months (see charts below).

      IOM’s Missing Migrants Project has recorded 2,735 deaths and disappearances during migration so far in 2018 (see chart below).

      In the Americas, several migrant deaths were recorded since last week’s update. In Mexico, a 30-year-old Salvadoran man was killed in a hit-and-run on a highway in Tapachula, Mexico on Friday. Another death on Mexico’s freight rail network (nicknamed “La Bestia”) was added after reports of an unidentified man found dead on tracks near San Francisco Ixhuatan on 15 September.

      In the United States, on 16 September, an unidentified person drowned in the All-American Canal east of Calexico, California – the 55th drowning recorded on the US-Mexico border this year. A few days later a car crash south of Florence, Arizona resulted in the deaths of eight people, including four Guatemalan migrants, on Wednesday. Two others killed included one of the vehicles’ driver and his partner, who authorities say had been involved with migrant smuggling in the past.

      https://reliefweb.int/report/spain/mediterranean-migrant-arrivals-reach-80602-2018-deaths-reach-1730

    • Analyse de Matteo Villa sur twitter :

      Irregular sea arrivals to Italy have not been this low since 2012. But how do the two “deterrence policies” (#Minniti's and #Salvini's) compare over time?


      Why start from July 15th each year? That’s when the drop in sea arrivals in 2017 kicked in, and this allows us to do away with the need to control for seasonality. Findings do not change much if we started on July 1st this year.
      Zooming in, in relative terms the drop in sea arrivals during Salvini’s term is almost as stark as last year’s drop.

      In the period 15 July - 8 October:

      Drop during #Salvini: -73%.
      Drop during #Minniti: -79%.

      But looking at actual numbers, the difference is clear. In less than 3 months’ time, the drop in #migrants and #refugees disembarking in #Italy under #Minniti had already reached 51,000. Under #Salvini in 2018, the further drop is less than 10,000.


      To put it another way: deterrence policies under #Salvini can at best aim for a drop of about 42,000 irregular arrivals in 12 months. Most likely, the drop will amount to about 30.000. Under #Minniti, sea arrivals the drop amounted to 150.000. Five times larger.

      BOTTOM LINE: the opportunity-cost of deterrence policies is shrinking fast. Meanwhile, the number of dead and missing along the Central Mediterranean route has not declined in tandem (in fact, in June-September it shot up). Is more deterrence worth it?

      https://twitter.com/emmevilla/status/1049978070734659584

      Le papier qui explique tout cela :
      Sea Arrivals to Italy : The Cost of Deterrence Policies


      https://www.ispionline.it/en/publication/sea-arrivals-italy-cost-deterrence-policies-21367

    • Méditerranée : forte baisse des traversées en 2018 et l’#Espagne en tête des arrivées (HCR)

      Pas moins de 113.482 personnes ont traversé la #Méditerranée en 2018 pour rejoindre l’Europe, une baisse par rapport aux 172.301 qui sont arrivés en 2017, selon les derniers chiffres publiés par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
      L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés rappelle d’ailleurs que le niveau des arrivées a également chuté par rapport au pic de 1,015 million enregistré en 2015 et à un moindre degré des 362.753 arrivées répertoriées en 2016.

      Toutefois pour l’année 2018, si l’on ajoute près de 7.000 migrants enregistrés dans les enclaves espagnoles de #Ceuta et #Melilla (arrivées par voie terrestre), on obtient un total de 120.205 arrivées en Europe.

      L’an dernier l’Espagne est redevenue la première porte d’entrée en Europe, avec 62.479 arrivées (dont 55.756 par la mer soit deux fois plus qu’en 2017, avec 22.103 arrivées).

      La péninsule ibérique est suivie par la #Grèce (32.497), l’Italie (23.371), #Malte (1.182) et #Chypre (676).

      https://news.un.org/fr/story/2019/01/1032962

  • #Naufrage dans le #golfe_d’Aden : 46 migrants noyés, 16 disparus

    Leur navire a chaviré près du #Yémen après avoir traversé le Golfe d’Aden. Le personnel de l’Organisation internationale des migrations a pu venir en aide aux rescapés.

    Un nouveau drame sur une route migratoire maritime met en lumière les risques pris chaque jour par les exilés quittant leur pays. L’agence de l’ONU pour les migrations a affirmé mercredi 6 juin qu’au moins 46 migrants, dont 37 hommes et 9 femmes, vraisemblablement des Ethiopiens, étaient morts noyés lorsque leur navire a chaviré à l’approche du Yémen après avoir traversé le golfe d’Aden. Seize autres sont encore portés disparus.

    Le personnel de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a pu venir en aide aux rescapés, arrivés sur une plage du Yémen, a fait savoir l’OIM dans un communiqué. Ces derniers ont reçu une assistance médicale, de la nourriture et un soutien psychosocial de l’OIM, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge du Yémen ont assuré l’inhumation des défunts.

    « Entassés »
    Le navire a chaviré en raison des hautes vagues alors qu’il approchait de sa destination à l’aube, mercredi. Au moins 100 migrants – 83 hommes et 17 femmes – avaient été « entassés » sur ce bateau d’un contrebandier, ayant quitté le port de Bossaso (nord), en Somalie, le 5 juin, a détaillé l’OIM. L’agence précise que, d’après ses informations, ces migrants étaient tous des Ethiopiens.

    « Les survivants ont dit que les passagers qui n’avaient pas de gilets de sauvetage dans le bateau du contrebandier ont commencé à paniquer à l’arrivée des hautes vagues », a expliqué l’OIM. « Au fur et à mesure que le bateau prenait l’eau, ils ont été projetés tête baissée dans la mer agitée », a ajouté l’agence de l’ONU.

    Un porte-parole de l’OIM à Genève, Leonard Doyle, a déclaré qu’il était « criminel » d’entasser des migrants dans un bateau, sans gilets de sauvetage. « La tragédie migratoire honteuse du golfe d’Aden est une tragédie qui est cachée à la vue de tous », a déclaré Mohammed Abdiker, directeur du département des opérations et des situations d’urgence de l’OIM, cité dans le communiqué.

    Cent mille migrants
    Quelque 7 000 migrants entrent au Yémen chaque mois et environ 100 000 migrants, principalement de la Corne de l’Afrique, ont fui en 2017 leurs pays pour arriver au Yémen malgré la guerre et la crise humanitaire qui ravagent ce pays, selon l’OIM.

    Fuyant la violence et la pauvreté dans la Corne de l’Afrique, notamment en Erythrée, en Somalie et en Ethiopie, ces migrants espèrent atteindre les pays arabes du Golfe, plus prospères, et sont à la merci des contrebandiers, a expliqué l’organisation.

    Une fois au Yémen, où quelque 10 000 personnes ont été tuées en trois ans de guerre entre les forces progouvernementales et les rebelles houthistes, les plus chanceux trouvent un travail clandestin, selon l’OIM. Les moins fortunés sont exposés aux mauvais traitements, aux abus sexuels et à la violence.

    Le drame a eu lieu après la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, de dizaines de migrants – en majorité des Tunisiens – au large de Kerkennah, à l’est de la Tunisie. Leur embarcation a chaviré alors qu’ils cherchaient à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.

    https://www.lemonde.fr/yemen/article/2018/06/06/naufrage-dans-le-golfe-d-aden-46-migrants-noyes-16-disparus_5310790_1667193.
    #mourir_aux_Frontières #asile #migrations #réfugiés #morts #décès #réfugiés_éthiopiens

    • mazette, y a quasi pas une phrase non démontable, on dirait une parodie.

      "Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés"
      Nous avons des intérêts objectifs à exploiter les animaux (les faire bosser pour nous, leur prélever lait oeufs ou fourrure, les tuer pour les bouffer). Eux n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. Seule exception : les chiens de chasse.

      "Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux « naturels »"
      Mais le processus de réensauvagement (dit "marronage") peut être très rapide

      "Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons."
      Pas grâce au travail réalisé ensemble mais du fait de leur statut subalterne et dépendant de l’humain pour bouffer, se protéger et se reproduire

      "Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être « libérés »"
      LOL. biais de confirmation. "ça m’arrange de croire ça alors on va dire que c’est vrai, au du moins probable"

      "Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie"
      Pour en être sûr il faut essayer : ouvrir les enclos et cesser les apports de fourrage, tu vas voir que la sauvagerie va revenir au galop (cas de le dire). sauf malheureusement chez les souches trop modifiées par la #zootechnie, n’ayant plus trace d’instinct.

      "Ils demandent à vivre avec nous"
      Re-biais de confirmation basé sur rien

      "ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne"
      Et nous, humains moraux exploitant raisonnablement et "à l’ancienne" les animaux, déclarons qu’une vie domestiquée et dépendante (qui nous arrange) vaut mieux qu’une vie sauvage, et puis voilà.

      "dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources"
      Heureusement qu’ils précisent depuis les années 60 et chez nous, c’est à dire depuis l’époque où la technique alliée à la profusion d’énergie fossile a mécanisé à outrance l’agriculture dans une minorité de pays qui exploitent les ressources des autres. bravo Paul Ariès.

      "Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité."
      Et l’#accapparement des terres pour la production de fourrage pour la zootechnie, l’exploitation de terres rares, d’énergies fossiles, de main d’oeuvre quasi-esclave etc. c’est pas des conséquences de décisions ? On m’aurait menti ?

      "ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier"
      Houlà, de l’eau a coulé sous les ponte entre-temps, depuis lors la grande révolution de la biologie des écosystèmes nous a fait découvrir que ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, c’est la matière ligneuse.

      "l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols"
      Là ça va tellement loin dans le nawak que je sais pas par où le prendre. Je vais essayer :
      – ce qui regènère les sols c’est le maintien ou l’augmentation du taux d’humus,et de la vie qui va avec
      – l’humus vient de la végétation (ligneuse notamment) et de sa digestion par l’écosystème du sol
      – les animaux ont un grand rôle dans la génération d’un humus stable, à titre d’exemple les vers de terre dont la biomasse par hectare, sur l’ensemble des écosystèmes terrestres dépasse de loin celle de tous les autres animaux
      – le fumier est issu d’un mélange de paille (végétal) et de bouse (résidu de végétal digéré). Il existe de nombreux autres amendement qui produisent un humus autant voire plus stable avec des dépeditions de carbone bien moindres le long de la chaîne.

      "Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité."
      LA LIGNINE. cf point précédent.

      "manger végan, l’absolu des régimes « sans », c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé"
      des "assemblages de molécules", no comment. par ailleurs ma soupe, mon porridge, mon pain, mes poêlées de légumes, mes compotes, j’aimerais bien savoir ce que c’est censer mimer.

      "Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation."
      ah, la fameuse B12, la preuve ultime. sauf que la B12 ne provient pas des animaux (sinon on en aurait de base dans le corps vu qu’on est aussi des animaux) mais des bactéries du sol. la question n’est donc pas celle de la consommation d’animaux, mais de l’aseptisation croissante de notre bouffe, qui n’est pas non plus sans lien avec les problèmes d’immunité et ceux du microbiote intestinal.

      "il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts"
      mais c’est quoi leur problème avec les forêts ? http://www.peripheries.net/article75.html

      "ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales"
      C’est tout simplement faux car ça passe sous silence toutes les expérimentations faites autour de la #végéculture. Comme on en a maintenant l’habitude avec Porcher, elle nous met en avant un choix binaire entre d’un côté une agriculture autonome qui ne saurait se passer d’élevage (sauf qu’elle ne le démontre jamais) et d’un côté une agriculture cyborg dont le véganisme est l’idiot utile. après le biais de confirmation, la technique de l’homme de paille.

      ensuite, rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      "[le véganisme] menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens."
      Putain mais informez-vous, sérieux, informez vous. Ne rien connaître à la dynamique d’un sol et prendre une posture d’autorité pour balancer des énormités pareilles, c’est grave.

      "Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0."
      hors sujet

      "Il menace d’uniformiser nos paysages."
      Idem, affirmation sans aucune démonstration ni fondement. C’est la diversité de reliefs et de climats qui fait la diversité paysagère.

      "Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots."
      Total fantasme. N’en jetez plus.

      "Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement."
      Nième procédé de l’homme de paille.
      Une fois de plus, s’ils veulent critiquer l’industrialisation de la vie, qu’ils s’en prennent à ce qu’il y a derrière au lieu de monter un faux débat et de prêter aux pratiques agricoles sans élevage tout et n’importe-quoi en termes d’intention et d’arrière-plan politique

      "De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme."
      Idem. Gros n’importe-quoi qui sort de nulle part, par mélange de pinceaux entre industrialisation du vivant et pratiques agricoles sans élevage.

      Tiens, encore plus loin dans les fantasmes en boucle :
      "La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier"
      Mais pourquoi un réseau d’horticulteurs végétaux ne pourrait pas pratiquer le don et contre-don ? Idem du gloubiboulga précédent.

      Bref, une tribune désolante par son indigence et ses procédés rhétoriques gros comme des maisons, et qui tombe complètement à côté de la plaque.
      #naufrage_intellectuel

    • @koldobika, @rastapopoulos

      Les animaux « n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. »

      Ben si, pour les protéger des prédateurs, par exemple. Car les animaux mangent aussi d’autres animaux, à ce qu’il paraît. Ou encore pour leur éviter d’avoir à chercher à bouffer...

      rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      Ah ben là, c’est toi qu’est mal renseigné. Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc.

      Pour le reste, il est vrai que cette tribune rate, à mon sens, l’essentiel, à savoir le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Tout y est maintenant trop lisse et sans aspérités. Les machines y ont fait leur chemin et une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible.

      Un militantisme moralisateur est actif qui cherche à imposer son #politically_correct, sa police de la pensée, etc. en culpabilisant les personnes avec des méthodes dignes des pires curés jésuites.

      Cette tribune est une réaction maladroite contre cette tendance, qui est bien loin de ne concerner que les vegans militants...

    • pour les protéger des prédateurs, par exemple

      oui sauf qu’initialement aucun animal sauvage n’a été de lui-même se mettre dans un enclos, qu’au bout du compte ils passent tous à la casserole, et qu’à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication.

      Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc

      dans la mesure où véganes et végétariens ne mangent pas de viande, ce serait plutôt à mon sens les omnivores soucieux du bien être animal qui seraient intéressés par un substitut garanti sans abattoir ni maltraitance.

      le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Effectivement ça rate l’essentiel, car d’une observation pertinente ils finissent par taper très très à côté. L’industrialisation totale de la vie se fout bien des véganes, elle n’a pas besoin d’eux pour s’imposer.
      et de nombreux véganes sont plutôt dans une mouvance punk autogestionnaire (pas explicitement anti-indus mais du moins dans l’esprit)

      une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible

      tristement ironique à l’heure où la violence économique en est à tuer les plus pauvres, mais de façon non visible pour les privilégiés, à coup de réformes APL, décrets, radiations abusives etc.

    • @koldobika et @rastapopoulos

      à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication

      En effet, et c’est bien cela qui constitue la spécificité (et probablement pas la « supériorité », vu le peu d’usage qu’ils en font) des êtres humains sur les autres ( zootres ?) animaux.

      Il y a une sorte de contradiction à réclamer l’égalité entre les êtres humains et les animaux et en même temps à reconnaître que ces derniers ne sont pas capables des mêmes capacités de conscience et d’anticipation que nous-mêmes.

      Tout le problème de l’antispécisme réside là-dedans : on réclame une égalité abstraite au nom d’êtres qui n’ont pas les capacités de la réclamer eux-mêmes...

      Par exemple A. Caron ne parvient pas à sortir de cette contradiction :

      Pourquoi faudrait-il être végan   ?
      Le mouvement végan demande à ce que l’on ne consomme plus de produits d’origine animale. Mais comment se nourrir et sortir d’un modèle agro-industriel ? Le journaliste Aymeric Caron et la sociologue Jocelyne Porcher en débattent.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/21/pourquoi-faudrait-il-etre-vegan_5288594_3232.html

    • J’y connais pas grand chose en antispécisme, mais de mémoire, il y a pas mal de gens qui ne demandent pas une égalité abstraite, mais qui demandent à ne plus faire souffrir des animaux qui ont la capacité de souffrir (pas tous mais beaucoup quand même), lorsqu’on a la possibilité de faire autrement (de se nourrir ou vêtir autrement surtout). On peut pas appeler ça abstrait, c’est très concret.

      (Le débat avec Aude, Guillaume, Jocelyne et Xavier est demain soir, et je n’ai rien révisé ! Ça va pas être du gâteau pour intervenir, moi qui n’ai pas une très bonne mémoire. En plus obligé d’y aller avec mon fils, la te-hon si je dis des conneries…)

    • Pour le lien précédent avec Caron, je ne sais pas si je vais avoir le temps de vraiment le lire ce soir car je suis mort, mais juste le tout tout début, première réponse de Jocelyne Porchet :

      On peut penser que les relations de domestication ont rencontré l’intérêt de certaines espèces parce qu’elles leur apportent protection et sécurité alimentaire. La domestication n’est donc pas un rapport de domination et d’exploitation. C’est au contraire fondamentalement un rapport de pacification et de communication, l’inverse des rapports de prédation auxquels veulent nous ramener certains « libérateurs » des animaux.

      Peu importe mes idées perso, ya quand même un gros soucis juste rationnel, de démarche honnête d’argumentation non ? C’est pas scientifique au sens de la démarche, de pouvoir apporter des arguments prouvables etc.

      Le tout premier truc qu’on lui demande et elle répond « On peut penser que » ! C’est juste elle qui pense que, mais sans preuve de que dalle, aucune preuve historique, rien. Et ensuite sur cette base pourrie, là elle enchaine « n’est donc pas » !

      Genre elle commence par un truc totalement flou, tellement flou que c’est même pas une phrase d’autorité ("Il est clair que", « On sait bien que »… là c’est juste « On peut penser que », à la limite… en imaginant bien…), et de ça elle en tire une conclusion.

      Sérieux, c’est totalement WTF ce début de réponse, et ça engage pas du bon pour la suite…

      Moi perso c’est le genre de non-argumentation qui a tendance à me bloquer.

  • Est-ce que « Libé » a déraillé dans son traitement de l’affaire #Tarnac ? - Libération
    http://www.liberation.fr/checknews/2018/03/13/est-ce-que-libe-a-deraille-dans-son-traitement-de-l-affaire-tarnac_163586

    « Tout n’est toujours pas tranché, pourtant, répondait Eric Hazan, en décembre 2008, à Indymedia. Après la manchette "L’ultra-gauche déraille" de Joffrin, il y a eu une émeute à Libé, une vague de protestation des journalistes qui ne partageaient pas ce point de vue. » Une émeute peut-être pas, mais un débat c’est certain, nous rapportent plusieurs sources dans la rédaction. Certains en ont peu de souvenirs – pour d’autres, c’était une véritable algarade.

    Le journaliste David Dufresne, ancien de Libération qui a couvert l’affaire après son départ et en a tiré un livre, Tarnac, magasin général (Calmann-Lévy), se souvient : « On m’a raconté la joie [au ministère de l’Intérieur] place Beauvau à la vue de la une de Libé. Pour une raison simple : Libé, par un jeu de mot, associait l’idée d’un terrible danger, le déraillement, à des faits qui n’avaient rien à voir. » Et Dufresne de rappeler que « jamais aucun crochet n’a fait dérailler un train. Les crochets sont posés pour ralentir les trains, pas pour les saboter. »

    Cette une « renvoyait aussi à l’image d’un Libération qui a cédé du terrain sur les grandes questions dites de gauche, comme celles des libertés publiques et privées, poursuit le journaliste spécialiste du dossier. Et puis, il y a aussi un inconscient collectif. Libé a toujours été fameux pour ses unes et des manchettes. Celle-ci, jouant sur les mots, était un peu la couverture de trop. »

    Retour à ce 11 novembre 2008, la veille de l’inoubliable une. C’est un jour férié, les locaux sont dépeuplés. Contrairement à ce que dit Hazan, la manchette n’est pas celle « de Joffrin » : il est absent de la rédaction. « L’ultra-gauche déraille » ? « C’est moi qui l’ai proposé », explique aujourd’hui François Sergent, directeur adjoint à l’époque. Il affirme que lors de la réunion pour en décider, personne n’a critiqué l’idée, les débats sont venus plus tard. Tout le monde n’a pas les mêmes souvenirs : du côté de la rédaction, certains journalistes racontent aujourd’hui « une après-midi à batailler pour ne pas titrer comme ça ». Avec le recul, François Sergent concède que « le jeu de mot l’a emporté sur le fond ». Est-ce qu’il regrette cette une ? « Je ne sais pas, le regret c’est un sentiment très chrétien », sourit-il. Puis, le plus sérieusement du monde : « Si c’était à refaire, je ne le referai pas. »

    #presse #médias #journalisme #police

    • Le « désintox » comme outil d’autolégitimation : Est-ce que « Libé » a déraillé dans son traitement de l’affaire Tarnac ? - Libération
      http://www.liberation.fr/checknews/2018/03/13/est-ce-que-libe-a-deraille-dans-son-traitement-de-l-affaire-tarnac_163586

      Curieux dernier paragraphe : « Tout le monde n’a pas les mêmes souvenirs ». (Te v’là bien avancé.)

      Il affirme que lors de la réunion pour en décider, personne n’a critiqué l’idée, les débats sont venus plus tard. Tout le monde n’a pas les mêmes souvenirs : du côté de la rédaction, certains journalistes racontent aujourd’hui « une après-midi à batailler pour ne pas titrer comme ça ». Avec le recul, François Sergent concède que « le jeu de mot l’a emporté sur le fond ». Est-ce qu’il regrette cette une ? « Je ne sais pas, le regret c’est un sentiment très chrétien », sourit-il. Puis, le plus sérieusement du monde : « Si c’était à refaire, je ne le referai pas. »

      Après les décodeurs du Monde qui attribuent des notes de crédibilité à leurs concurrents, le Checknews de Libé (« Désintox Enquête sur vos questions, Démélez le vrai du faux ») qui prétend répondre à la question « Est-ce que nous-mêmes avons déraillé ? ». Trop mignon.

      Ça se confirme, les décodeurs/checkeurs etc. n’ont aucune idée de la notion de #conflit_d'intérêt

      Pour préciser : qu’un journal revienne sur ses propres erreurs et rende public ses propres débats internes, c’est très bien, mais le faire dans sa rubrique « Désintox/Démélez le vrai du faux », c’est scandaleux. Traditionnellement, ce genre de chose se traite (traitait ?) au moyen d’un « médiateur » chargé d’être le relai entre les lecteurs et le média. Pas dans la rubrique intitulée « Et voici la vérité vraie / fin de la discussion ».

      Problème similaire, il y a deux mois, quand le Checknews de Libé et le Décodex du Monde ont été les lieux de ces quotidiens pour expliquer leur collaboration (rémunérée) avec Facebook :
      https://seenthis.net/messages/658324

    • Libération : « Égoutier heureux de l’Internet ? … ou attaché de bureau au ministère de l’intérieur ? »

      C’est toujours le même étonnement, éternellement renouvelé, que d’entendre un Décodeur [#Désintoxicateur ] ou assimilé prendre la parole pour livrer sa philosophie du métier, à chaque fois la même confirmation performative du #naufrage_de_pensée en quoi consistent les idées mêmes de fake news ou de post-vérité.
      Et, coïncidence malheureuse, en venant miner la stratégie résiduelle même que déployaient les médias pour planquer la merde au chat : quand on croule sous le poids de ses propres manquements, qu’on est sous le feu de la critique, et qu’on n’a aucune intention de rien changer, il reste toujours la possibilité de reprendre l’initiative en inventant des croisades subalternes : le complotisme et les fake news.

      Ces paroles de Lordon traduisent bien l’idée de dégout que j’éprouve pour ce torchon : trop dégoutée je suis ! :D

      #autolégitimation

  • ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière

  • Comment Facebook achète la presse française | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/011217/comment-facebook-achete-la-presse-francaise

    Comment Facebook achète la presse française
    1 décembre 2017 Par Nicolas Becquet (Observatoire européen du journalisme)

    TF1, Le Figaro, Le Parisien, Le Monde... Depuis 2016, Facebook verse des millions d’euros à plusieurs grands médias français pour produire des contenus vidéo sur son réseau social. Une pratique qui pose la question de la dépendance des rédactions et ouvre la voie à un système à deux vitesses pénalisant les « petits médias ».

    Facebook a gagné. Les médias français sont bel et bien devenus dépendants. Triplement dépendants, en fait : élargissement gratuit de l’audience, utilisation des outils de production et de diffusion et acquisition de revenus complémentaires. L’écosystème de publication du réseau social est devenu un outil vital pour le secteur médiatique.

    De l’innocente et ludique chasse aux « likes » des débuts, à la production sur-mesure et rémunérée de formats vidéo aujourd’hui, le dealer d’audience a bien fait son travail. Dose après dose, les éditeurs ont scellé un pacte tacite avec la plateforme, un pacte aux allures de mariage de raison. Il faut dire que le trousseau de la mariée est bien garni avec ses deux milliards d’utilisateurs. Le marié désœuvré ne pouvait espérer mieux.

    Asphyxiés financièrement et désertés par leur lectorat historique, les médias traditionnels ont en effet trouvé dans l’audience apportée par Facebook un ballon d’oxygène inespéré. À force de shoots aux statistiques flatteuses, les éditeurs se sont convaincus de leur succès naturel auprès d’une audience manifestement ultra réceptive à leurs contenus : l’eldorado providentiel des internautes.

    Mais la descente est déjà en vue. Facebook a visiblement l’intention de faire éclater cette bulle enchantée en faisant passer à la caisse ses consommateurs les plus accros aux « likes » et au trafic généré sur leur site via le réseau social. Dans les rédactions, on travaille quotidiennement à la production de contenus conçus pour la plateforme de Mark Zuckerberg.

    Quelles sont les implications d’une telle servitude volontaire pour le fonctionnement quotidien des rédactions, grandes ou petites ? Quelles sont les conséquences sur le travail des équipes chargées « d’alimenter » Facebook, notamment en vidéos et en « lives » ? Et surtout, comment le réseau social est-il parvenu à convaincre autant de médias économiquement à bout de souffle de travailler pour sa plateforme ? Zoom sur une redoutable stratégie qui met à l’épreuve l’agilité des rédactions.

    La stratégie des VIP–VRP

    Fin octobre, Facebook a donné un coup de semonce à ceux qui pensaient avoir trouvé une voie directe et gratuite vers une audience captive de masse. En testant la possibilité de créer un fil d’actualité séparé pour les publications non sponsorisées des pages professionnelles (en marge du fil d’actualité classique dédié aux posts des proches, aux contenus sponsorisés et aux publicités), Facebook a clairement lancé un avertissement aux marques, entreprises, institutions, ONG et médias en quête de visibilité : rien n’est gratuit. Cette stratégie intervient alors que les éditeurs n’ont jamais autant travaillé pour le réseau social et jamais autant créé de contenus sur mesure venant alimenter les « timelines » des utilisateurs.

    Les volumes d’audience en jeu n’expliquent pas à eux seuls cette productivité spontanée et inégalée. À partir de juin 2016, plusieurs grands médias américains ont été rémunérés pour inonder les fils d’actualité de contenus originaux et servir de laboratoire technique et publicitaire à Facebook. En effet, pour donner envie aux médias, Mark Zuckerberg a mis en place un véritable réseau de représentants VRP capables de faire la démonstration de l’incroyable efficacité des nouveaux formats mis sur le marché.

    Le New York Times, CNN, le Huffington Post, Buzzfeed, Vox, Mashable ou encore Condé Nast… le fondateur de Facebook a rassemblé des représentants VIP dans sa « dream team ». Modèles de réussite sur le marché digital, ces médias portent une solide réputation. Ils sont capables de produire à grande échelle et leurs contenus sont lus dans le monde entier.

    Pour les convaincre, Facebook a dû se montrer très persuasif. Selon un document révélé par le Wall Street Journal en juin 2016, Mark Zuckerberg a ainsi fait un chèque de 50 millions de dollars répartis en 140 contrats de partenariats avec des médias et des célébrités, dont 17 de plus d’un million de dollars (près de 3 millions pour le New York Times et Buzzfeed, 2,5 millions pour CNN). Une goutte d’eau comparée aux 10 milliards de dollars de recettes trimestrielles de Facebook, soit 47 % de plus qu’au même trimestre de l’année précédente.

    Le deal est simple : en échange d’une certaine somme, le partenaire doit produire massivement des contenus à haute valeur ajoutée sur la plateforme : vidéos, « Facebook Live », reportages à 360°, « Instant Articles »… Les grands médias américains ont donc été rémunérés pour inonder les fils d’actualité de contenus originaux et ainsi convaincre l’ensemble des éditeurs d’en faire autant.

    Des millions d’euros versés aux principaux médias français

    Cette stratégie s’est avérée très efficace puisque la renommée des médias enrôlés, combinée à un puissant soutien des algorithmes, a contribué à imposer de nouveaux formats en moins d’un an et à l’échelle mondiale. Alléchés par la masse de clics, les éditeurs du monde entier se sont lancés dans l’aventure… couronnant de ce fait la stratégie de Facebook.

    Un système spécifique aux États-Unis ? Pas du tout. En Europe, les grands médias français participent par exemple à cette manœuvre de séduction à grande échelle. TF1, Le Figaro, Le Parisien ou les titres du groupe Le Monde font également partie des éditeurs qui touchent de l’argent pour produire des contenus vidéo pour Facebook. Et les sommes donnent le tournis, entre 100 000 et 200 000 euros par mois sur des périodes renouvelables de six mois, d’après les diverses sources interrogées. Sachant que la plupart des médias cités (liste non exhaustive) ont déjà reconduit une fois leur partenariat, on parle ici de millions d’euros distribués aux médias hexagonaux par Facebook.

    Il va sans dire que dans les rédactions contactées, on est peu disert sur les détails de ces accords confidentiels. Mais si les conditions varient d’un média à l’autre, le principe reste le même : en échange de l’argent versé, chaque média s’engage à produire un volume précis de vidéos et/ou de « lives » sur une période donnée, d’après les informations que nous avons pu récolter.

    À LCI par exemple, la rédaction doit produire 14 heures de direct par mois et chaque « live » doit durer entre 6 et 20 minutes. Un timing précis qu’il vaut mieux respecter car les contrôles sont stricts, explique-t-on en interne. Il faut dire que la chaîne a tout intérêt à garder de bonnes relations avec son mécène. Selon un salarié, l’argent de Facebook versé sur la période aurait financé les deux tiers de la rédaction web. Mais les contributions financières de Facebook ne s’arrêtent pas là. Il a participé au financement d’un studio flambant neuf pour que la chaîne puisse réaliser des « Facebook Live » lors de la campagne présidentielle. Une dépendance financière qui s’ajoute à celle du trafic généré sur le site, via le réseau social, qui représente entre 30 et 40 % des visites.

    RTL a également bénéficié des euros de Facebook pour son studio dédié aux lives, au même titre qu’Europe 1 pour installer une « Facebook Room » et un « Story Studio Instagram » dans le bus qui a sillonné la France pendant la campagne électorale.

    Enfin, la firme de Menlo Park apporte un soutien aux médias sous la forme de conseils techniques pour exploiter au mieux l’algorithme chargé de hiérarchiser les publications et comprendre les subtilités des statistiques d’audience, notamment avec la mise à disposition de CrowdTangle, une solution propriétaire d’analyse du trafic.

    Du côté de Facebook, on assume ces contributions financières, mais on en minimise l’importance : « Voir les collaborations de Facebook uniquement à travers des partenariats rémunérés est réducteur. Notre rôle au quotidien est de travailler conjointement avec les médias au développement d’outils destinés à enrichir leur expérience sur Facebook. Cela passe par beaucoup d’échanges et des phases de tests durant lesquels il a pu nous arriver d’indemniser nos partenaires. Les médias prennent du temps pour utiliser nos nouveaux produits et partager leurs retours avec nous et il nous semble donc normal qu’ils obtiennent une compensation pour cela. Cela s’inscrit toujours dans un cadre temporaire le temps de l’expérimentation », explique Edouard Braud, le directeur des partenariats médias pour l’Europe du sud.
    Un système gagnant-gagnant ?

    Après des débuts laborieux, une communication maladroite et des cahiers des charges trop contraignants, Facebook a massivement investi dans ses relations avec les médias à partir de 2010. Désormais, la « Media Partnership Team » multiplie les initiatives comme le « Facebook Journalism Project » ou le « Listening Tour », débuté en juin 2017, dans les rédactions.

    Alors que la sphère médiatique s’alarme régulièrement de la dépendance aux « actionnaires milliardaires » ou de la proximité avec le pouvoir politique, la dépendance à Facebook ne semble pas émouvoir outre mesure. Au contraire, les partenariats sont vécus comme de belles opportunités pour expérimenter et se rapprocher de l’audience.

    À L’Obs, Aurélien Viers, responsable du pôle visuel est très enthousiaste : « Ce partenariat nous permet d’aller plus loin dans nos expérimentations sans bouleverser notre organisation. Grâce aux outils fournis, nous avons pu créer des formats vidéo originaux qui connaissent de beaux succès en ligne. La pratique régulière du "Live social", depuis le terrain, a instauré une nouvelle relation avec l’audience, plus spontanée et plus dynamique. On peut dire que Facebook condense tous les nouveaux défis liés à la vidéo, en termes de storytelling, de créativité et de capacité à se démarquer dans un environnement très concurrentiel. »

    Mais en coulisses, dans les médias partenaires, les dents grincent, notamment du côté des régies publicitaires et des services commerciaux impliqués dans une lutte acharnée et vaine contre leur principal concurrent, l’ogre Facebook. « Devant les "valises de billets" apportées par Facebook, les régies n’ont pas leur mot à dire, explique un journaliste en off. Et lorsque Facebook teste ses nouveaux formats publicitaires mid-roll sur nos propres productions, l’exaspération est à son comble. »

    L’efficacité de la plateforme désespère les éditeurs englués dans des stratégies (trop) complexes de rétention de l’audience, comme l’explique ce cadre en charge du numérique : « Quand un internaute, avant de pouvoir finalement regarder une vidéo sur un site, doit cliquer sur un lien, attendre de longues secondes le chargement de la page puis fermer une ou deux fenêtres de pub pour finalement devoir patienter devant une publicité de trente secondes, le constat est sans appel, on ne peut pas rivaliser. On ne joue pas dans la même division que Facebook et son autoplay instantanée. »

    Michaël Szadkowski, rédacteur en chef du site et des réseaux sociaux du Monde, explique n’avoir fait aucune concession éditoriale et garder un contrôle total sur le contenu, une condition sine qua non du partenariat. « L’argent versé n’a pas fondamentalement changé notre façon de travailler. La production de vidéos était déjà une priorité pour nous, avec une équipe de quinze personnes dédiées. On poste plus de contenus qu’avant sur la plateforme, c’est sûr, mais je préfère que Facebook fasse vivre les médias plutôt qu’il se mette à créer et à imposer ses propres contenus. Facebook a changé de dimension, ses dirigeants ont compris qu’on ne pouvait plus demander aux médias de produire gratuitement des contenus et de la valeur, pour ensuite les monétiser auprès des annonceurs. » Un constat valable pour les seuls partenaires et pour une durée limitée.

    Guillaume Lacroix, cofondateur de Brut, un média vidéo présent uniquement sur les réseaux sociaux, ne tarit pas d’éloges sur sa collaboration avec Facebook. Il s’agit d’un « partenariat de travail » qui ne comporte aucun volet financier. « Facebook nous donne beaucoup de conseils utiles pour faire décoller l’engagement sur nos vidéos. Il nous informe également sur les formats en vogue dans le monde entier. En septembre, nous avons par exemple été invités à Dublin pour participer à une conférence où étaient réunis 35 médias nés en ligne. Les échanges ont été très enrichissants. Enfin, Facebook met à notre disposition CrowdTangle, un outil très performant qui permet d’analyser l’engagement de l’audience sur les réseaux sociaux. Si on devait payer pour l’utiliser, pas sûr qu’on pourrait se le permettre. »

    Comme pour Le Monde et L’Obs, Brut perçoit la collaboration avec Facebook comme un véritable avantage concurrentiel et croit à la pérennité de son modèle : « Cela ne nous fait pas peur d’être Facebook dépendant, pas plus qu’un producteur qui travaille avec une chaîne de télévision. Par ailleurs, il ne nous donne pas d’argent et pourtant Brut sera rentable en 2018, c’est qu’il existe bien un business model sur les réseaux sociaux. »

    Edouard Braud l’affirme, Facebook fait tout pour donner le maximum d’autonomie aux médias : « Tous nos produits sont faits de telle sorte qu’ils ne créent pas de dépendance. Nous les concevons pour qu’ils enrichissent l’expérience des médias et les aident à créer de la valeur grâce à Facebook. Cela peut se faire à la fois au sein de notre environnement mais également en dehors. C’est pourquoi nous développons notamment des outils qui permettent de générer de la valeur dans les environnements propriétaires des médias comme sur "Instant Articles" avec les modules d’abonnement aux newsletters, de téléchargement d’applications… »

    Un miroir aux alouettes et un danger pour les « petits médias »

    En dehors des médias partenaires, rares sont les rédactions disposant des ressources et de la flexibilité nécessaires pour faire face aux exigences de Facebook. En l’absence d’incitation financière ou de revenus récompensant les contenus produits pour le réseau social, les petits médias s’essoufflent à force de vouloir tirer profit de l’audience et des redoutables outils mis à disposition. Résultat, un écosystème à deux vitesses s’est progressivement mis en place, doublé d’une stratégie kamikaze des médias, dont la production vidéo est un exemple éclairant.

    Passage en revue des raisons pour lesquelles la plupart des médias n’ont que peu d’intérêts à se lancer dans la production de vidéos sociales :

    La production de vidéos est complexe, chronophage et coûteuse, surtout pour les titres de presse écrite dont ce n’est pas le métier. Mettre en place un workflow spécifique et former ou embaucher des journalistes capables de tourner et de monter des vidéos sociales représentent un coût considérable. Dans le domaine, la rentabilité reste souvent un concept.
    La professionnalisation fulgurante des contenus. Les vidéos postées sur le réseau social ressemblent de plus en plus à des productions télévisuelles, ce qui tend à disqualifier les médias incapables de suivre les standards de qualité en vigueur. Aujourd’hui, la majorité des « lives » Facebook est réalisée avec plusieurs caméras, à l’aide d’une régie.
    La versatilité des formats recommandés. Pendant six mois, Facebook nous incite à produire des vidéos de moins d’une minute consultable sans le son. Le mois suivant, il faut produire des séquences d’une minute trente minimum, sans quoi l’algorithme pourrait bouder nos contenus. Trente petites secondes de plus qui imposent de repenser les formats et réorganiser sa chaîne de production.
    Le paradoxe de l’engagement. Par expérience, les contenus vidéos postés sur Facebook sont ceux qui apportent le moins de trafic sur les sites. Ils suscitent un fort engagement, mais sont consultés exclusivement dans le fil d’actualité, et peu sur les sites. Pourtant, les médias redoublent d’efforts pour produire des vidéos natives et non rentables. Enfin, comme sur YouTube, l’actualité est loin de faire partie des contenus les plus consultés sur Facebook.
    La supercherie des données d’audience. Comprendre et analyser les chiffres d’engagement fournis par le réseau social demande de la patience et des compétences solides. Des chiffres dont la fiabilité est sujette à caution. En 2016, Facebook a admis avoir surévalué les statistiques de consultation des vidéos de 60 à 80 %, et ce, pendant deux ans ! Une « erreur technique » a été invoquée. Une excuse grossière qui pourrait faire sourire si elle n’avait pas un impact énorme sur les investissements publicitaires et sur les moyens mis à disposition par les médias pour produire des vidéos. Quand on culmine à plusieurs centaines de milliers voire des millions de vues par vidéo, les marges d’erreur n’ont pas de grandes conséquences, mais lorsqu’une stratégie vidéo est évaluée sur la base de quelques milliers de clics, alors dans ce cas, les implications peuvent être sérieuses.
    Le chantage au « reach » et la tentation du « boost ». La présence de tous les acteurs sur la plateforme engendre une course à l’attention inédite qui aboutit à une saturation des « timelines » et à une baisse de la visibilité des contenus, intelligemment orchestrée par Facebook. Une chute importante de la portée des publications peut contribuer à déstabiliser les fragiles « business model » des médias. Et la tentation de payer pour maintenir sa popularité, généreusement offerte par la plateforme, n’est plus une exception dans les rédactions. Les contenus sponsorisés se multiplient et les médias se transforment en client de la régie publicitaire de Facebook.

    Facebook a gagné. Les nombreux paradoxes évoqués ci-dessus en sont les meilleures preuves. La servitude volontaire dont font preuve les médias peut être analysée au prisme de leur situation financière, mais difficile de dire quelles en seront les conséquences à long terme. Des sacrifices nécessaires sur l’autel de la transition numérique ? Peut-être, mais attention, la dépendance n’est pas seulement financière, elle est également technique pour l’accès aux outils de production et de diffusion de l’information, elle pèse aussi sur les contenus et contribue à l’uniformisation des formats à l’échelle mondiale et surtout, elle influence et rythme le quotidien et l’organisation des rédactions.

    Le paysage médiatique français s’alarme régulièrement du manque d’indépendance des médias face aux actionnaires-industriels-milliardaires. Pourtant, ces mêmes médias permettent l’instauration progressive d’une menace tout aussi toxique pour l’avenir des médias et de la démocratie, celle du soft power, de l’argent et de l’écosystème des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple).

    #réseaux_sociaux #facebook #presse #médias #naufrage

    • Mediapart, tant que tu ponderas des phrases de ce type je te dis merde et je stoppe ma lecture.

      Il faut dire que le trousseau de la mariée est bien garni avec ses deux milliards d’utilisateurs. Le marié désœuvré ne pouvait espérer mieux.

      #sexisme
      #boycott_facebook

      Je ne vois pas ce qu’il y a d’intéressant à comparer le contrat de dupe que les médias ont fait avec facebook à la dot d’une mariée. A part à préserver ces pauvres hommes journalistes de leur responsabilité, disqualifier les femmes, et s’asseoir confortablement sur sa paresse intellectuelle à trouver un qualificatif plus adéquat.

      Cette tradition de la dot lors du mariage visait à compenser les frais de la femme, considérant celle-ci comme une charge.
      #journalisme_coucouilles

      On rappelle juste à ceux qui s’étonnent que la France est 39em sur 180 pays au classement mondial 2017 de RSF https://rsf.org/fr/classement
      du fait de ces accointances avec la finance.
      #indépendance_de_la_presse

    • À mettre en lien avec les accusations d’ingérence via Facebook de la Russie dans l’élection étasunienne. J’ai du mal à croire que Facebook se soit laissé berné, j’ai du mal à croire que Facebook ne soit pas au service de l’oligarchie étasunienne. Là on voit que Facebook dépense au contraire beaucoup d’énergie pour contrôler qui a une audience privilégiée etc.

  • Une «situation antisociale» à Solférino
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030817/une-situation-antisociale-solferino

    © Reuters C’est l’autre bilan de #Jean-Christophe_Cambadélis. Mediapart a pu reconstituer le compte-rendu de l’audit lancé en septembre 2016 au siège du #PS par des experts en prévention des risques psychosociaux. C’est désastreux. Et, compte tenu des finances du parti, le #plan_social à venir courant septembre ne devrait rien arranger.

    #France #Audit #parti_socialiste

  • ‘The Route is Shut’: Eritreans Trapped by Egypt’s Smuggling Crackdown

    Since Egyptian authorities cracked down on people smuggling last year, the Eritrean population in Cairo has swelled. As the E.U. heaps praise on Egypt’s migration control measures, Eric Reidy examines their consequences for a vulnerable community.

    In comparison, around 11,000 of the more than 180,000 people who made the journey to Italy last year set out from Egypt. Following a crackdown on clandestine migration by Egyptian authorities this year, that number has dropped to fewer than 1,000.

    Last September, an estimated 300 people drowned in a shipwreck off the coast of Alexandria, making it one of the biggest single tragedies in a year with a record-breaking 5,143 migrant and refugee deaths in the Mediterranean. The majority of the victims were Egyptians, and the incident galvanized support for a crackdown on people smuggling in Egypt.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/08/01/the-route-is-shut-eritreans-trapped-by-egypts-smuggling-crackdown

    #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_érythréens #Egypte #passeurs #smuggling #smugglers #mourir_en_mer #décès #naufrage #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #routes_migratoires #frontières #fermeture_Des_frontières #contrôles_migratoires #contrôles_frontaliers

  • C’est un #gag, n’est-ce pas ?

    “The European Union is allowing members to restrict sales of #inflatable_boats and outboard motors to Libya in an effort to stop dangerous migrant smuggling across the Mediterranean.”

    https://apnews.com/c0ab907fc60d4e28b3eda175320eb48b

    –-> C’est comme cela que l’UE veut lutter contre les morts en mer ?
    En interdisant la vente de bateaux gonflables ?
    Si ce n’était pas si dramatique, je serais morte de rire...

    #ridicule #bateaux_gonflables #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #commerce #vente #smuggling #smugglers #passeurs

  • From Assos to Lesbos: In the Aegean Sea

    I came across #Önder_Tokuç, an artist based in Assos, whose “The Aegean Sea” collection has taken me back to the epic poem “Boat to Lesbos” written by Nouri Al-Jarrah. The Syrian poet who lives in exile since 1986 describes the Aegean Sea like a huge bloodstain. This was exactly what pushed Önder Tokuç to produce his powerful art works, consisting of ceramic statues and oil on canvas paintings.


    http://harekact.bordermonitoring.eu/2017/07/05/from-assos-to-lesbos-in-the-aegean-sea

    #art #migrations #naufrages #mourir_en_mer #mer_Egée #mourir_en_mer #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #sculpture #Onder_Tokuc

    Le site de Önder Tokuç:


    https://ondertokuc.wordpress.com

    cc @reka

  • Je découvre aujourd’hui ce site, qui fait le point sur la tragédie du #3_octobre_2013, quand quelque 360 personnes sont décédées en #Méditerranée, à #Lampedusa, à moins d’un km de l’#isola_dei_conigli.
    C’est la tragédie à partir de laquelle l’opération #Mare_Nostrum a été mise en place par l’#Italie :
    https://askavusa.wordpress.com/03102013-il-naufragio-della-verita

    Je mets ici pour archivage...

    Il y a d’ailleurs aussi le lien vers un #film #documentaire "#I_giorni_della_tragedia :
    https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E&feature=youtu.be


    #vidéo

    #mourir_en_mer #décès #naufrage

    • Naufragio Lampedusa, chiuse le indagini, l’accusa è omissione di soccorso

      Quattro anni dopo il naufragio del 3 ottobre 2013 di fronte Lampedusa si chiudono le indagini. Sei gli indagati. L’accusa ipotizzata dalla procura di Agrigento è di omissione di soccorso. Indagati i sei uomini che componevano l’equipaggio del peschereccio Aristeus di Mazara dl Vallo. La sola barca che secondo le rilevazioni del sistema satellitare di controllo del mare, era in quelle acque nell’ora del naufragio.

      #condamnation #Aristeus

      https://www.articolo21.org/2017/09/naufragio-lampedusa-chiuse-le-indagini-laccusa-e-omissione-di-soccorso
      #non-assistance_à_personne_en_danger #omissione_di_soccorso

    • La prima versione di questo documento è stata pubblicata nel 2015. Oggi pubblichiamo una versione rivista e corretta alla luce degli sviluppi legati alla strage del 3 ottobre del 2013.
      A 5 anni dall’accaduto pensiamo sia giusto mantenere viva l’attenzione su alcuni punti quali il mancato soccorso e gli interessi economico-politici che stanno alla base di questo e di altri naufragi.
      Riteniamo che il problema delle migrazioni contemporanee nell’area del Mediterraneo si debba far derivare dalle leggi che l’UE ha imposto agli stati membri per aderire al Mercato Interno Europeo e a Schengen.
      Si possono pagare fino a dieci mila euro e impiegare anche molti anni prima di arrivare in Europa. Spesso si scappa da una guerra, altre volte dallo sfruttamento del proprio territorio, altre volte si è semplicemente alla ricerca di un lavoro.
      Se i soldi spesi nella militarizzazione delle frontiere (Sicurezza) e nei centri di detenzione per migranti (Accoglienza) fossero stati impiegati nella regolarizzazione dei viaggi e nelle politiche sul lavoro, sicuramente non avremmo visto morire migliaia di persone con queste modalità.
      Dal nostro punto di vista il problema rimane il sistema economico attuale che ha fatto del profitto il fine ultimo di ogni azione. Il capitalismo neoliberista, di cui l’UE è una delle espressioni politiche, fa ogni giorno migliaia di vittime che non hanno spazio nei TG e nelle rappresentazioni di Stato, non servendo a giustificare alcun tipo di politica: ne sono semplicemente le vittime. Nessuno parlerà di loro, nessuno nominerà i loro nomi.
      Una delle cose più aberranti della strage del 3 ottobre è proprio questa: le vittime vengono continuamente evocate divenendo uno strumento per giustificare le politiche di quei soggetti responsabili delle loro morti.
      Alle vittime dell’imperialismo capitalistico.

      Deuxième version ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E

    • Nomi per tutte le vittime in mare (#Dagmawi_Yimer)

      In un attimo, in un solo giorno, il 3 ottobre 2013, tanti giovani che si chiamavano Selam “pace”, oppure Tesfaye “ speranza mia”, ci hanno lasciato.

      Diamo i nomi ai nostri figli perché vogliamo fare conoscere al mondo i nostri desideri, sogni, fedi, il rispetto che portiamo a qualcuno o a qualcosa. Gli diamo nomi carichi di significati, così come hanno fatto i nostri genitori con noi.

      Per anni questi nomi, con il loro carico di carne e ossa, sono andati lontano dal luogo della loro nascita, via dalla loro casa, componendo un testo scritto, un testo arrivato fino ai confini dell’Occidente. Sono nomi che hanno sfidato frontiere e leggi umane, nomi che disturbano, che interrogano i governanti africani ed europei.

      Se sapremo capire perché e quando questi nomi sono caduti lontano dal loro significato, forse sapremo far arrivare ai nostri figli un testo infinito, che arrivi ai loro figli, nipoti e bisnipoti.

      Malgrado i corpi che li contenevano siano scomparsi, quei nomi rimangono nell’aria perché sono stati pronunciati, e continuano a vivere anche lontano dal proprio confine umano. Noi non li sentiamo perché viviamo sommersi nel caos di milioni di parole avvelenate. Ma quelle sillabe vivono perché sono registrate nel cosmo.

      Le immagini del film danno spazio a questi nomi senza corpi. Nomi carichi di significato, anche se il loro senso è difficile da cogliere per intero.

      Siamo costretti a contarli tutti, a nominarli uno per uno, affinché ci si renda conto di quanti nomi sono stati separati dal corpo, in un solo giorno, nel Mediterraneo.

      https://vimeo.com/114849871


      #noms

    • Tribune du 4 octobre 2013 :
      Lampedusa : l’Europe assassine

      Le drame de Lampedusa n’est pas une fatalité. L’Union européenne doit sortir de sa logique sécuritaire et renouer avec les valeurs qu’elle prétend défendre.

      Le nouveau naufrage dans lequel ont péri ou disparu, tout près de l’île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d’un bateau en provenance de Libye, n’est pas dû à la fatalité. En 2010, au même endroit, deux naufrages simultanés avaient provoqué près de 400 victimes. En 2009, 200 personnes se sont noyées au large de la Sicile. Pour les seuls six premiers mois de l’année 2011, le HCR estimait à 1 500 le nombre de boat people ayant trouvé la mort en tentant d’atteindre les rives de l’île de Malte ou de l’Italie. Depuis le milieu des années 90, la guerre menée par l’Europe contre les migrants a tué au moins 20 000 personnes en Méditerranée.

      La guerre ? Comment nommer autrement la mise en place délibérée de dispositifs de contrôles frontaliers destinés, au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, à repousser celles et ceux que chassent de chez eux la misère et les persécutions ? Ces dispositifs ont pour nom Frontex, l’agence européenne des frontières, qui déploie depuis 2005 ses navires, ses hélicoptères, ses avions, ses radars, ses caméras thermiques et bientôt ses drones depuis le détroit de Gibraltar jusqu’aux îles grecques pour protéger l’Europe des « indésirables ». Ou encore Eurosur, un système coordonné de surveillance qui, depuis 2011, fait appel aux technologies de pointe pour militariser les frontières extérieures de l’Union européenne afin de limiter le nombre d’immigrants irréguliers qui y pénètrent. Comment nommer autrement la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants – Libye, Algérie, Tunisie, Maroc – afin qu’ils jouent le rôle de gardes-chiourmes et les dissuadent de prendre la route du nord, au prix de rafles, arrestations, mauvais traitements, séquestrations ?

      Plus spectaculaire que d’habitude par son ampleur, le nouveau naufrage de Lampedusa n’a pas manqué de susciter les larmes de crocodile rituellement versées par ceux-là même qui en sont responsables. A la journée de deuil national décrétée par l’Italie – pays dont les gouvernants, de droite comme de gauche, n’ont jamais renoncé à passer des accords migratoires avec leurs voisins proches, y compris lorsqu’il s’agissait des dictatures de Kadhafi et de Ben Ali, pour pouvoir y renvoyer les exilés - font écho les déclarations de la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui appelle à accélérer la mise en place d’Eurosur, destiné selon elle à mieux surveiller en mer les bateaux de réfugiés. Où s’arrêtera l’hypocrisie ? Peu d’espaces maritimes sont, autant que la Méditerranée, dotés d’un maillage d’observation et de surveillance aussi étroit. Si le sauvetage était une priorité – comme le droit de la mer l’exige – déplorerait-on autant de naufrages entre la Libye et Lampedusa ?

      Déjà sont désignés comme principaux responsables les passeurs, mafias et trafiquants d’êtres humains, comme si le sinistre négoce de ceux qui tirent profit du besoin impérieux qu’ont certains migrants de franchir à tout prix les frontières n’était pas rendu possible et encouragé par les politiques qui organisent leur verrouillage. Faut-il rappeler que si des Syriens en fuite tentent, au risque de leur vie, la traversée de la Méditerranée, c’est parce que les pays membres de l’UE refusent de leur délivrer les visas qui leur permettraient de venir légalement demander asile en Europe ?

      On parle de pêcheurs qui, ayant vu le navire en perdition, auraient continué leur route sans porter secours à ses passagers, et des voix s’élèvent pour exiger qu’ils soient poursuivis et punis pour non-assistance à personne en danger. A-t-on oublié qu’en 2007, sept pêcheurs tunisiens accusés d’avoir « favorisé l’entrée irrégulière d’étrangers sur le sol italien » ont été poursuivis par la justice italienne, mis en prison et ont vu leur bateau placé sous séquestre parce qu’ils avaient porté secours à des migrants dont l’embarcation était en train de sombrer, les avaient pris à leur bord et convoyés jusqu’à Lampedusa ?

      Non, le drame de Lampedusa n’est pas le fruit de la fatalité. Il n’est dû ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu’elle prétend défendre. Une Europe assassine.

      https://www.liberation.fr/planete/2013/10/04/lampedusa-l-europe-assassine_937029

    • Lampedusa, 5 anni dopo

      Il quinto anniversario di questa tragedia arriva proprio all’indomani del nulla osta del Consiglio dei Ministri a un decreto che erige l’ennesima barriera di morte in faccia a migliaia di altri rifugiati e migranti come i ragazzi spazzati via in quell’alba grigia del 3 ottobre 2013. Non sappiamo se esponenti di questo governo e questa maggioranza o, più in generale, se altri protagonisti della politica degli ultimi anni, intendano promuovere o anche solo partecipare a cerimonie ed eventi in memoria di quanto è accaduto. Ma se è vero, come è vero, che il modo migliore di onorare i morti è salvare i vivi e rispettarne la libertà e la dignità, allora non avrà senso condividere i momenti di raccoglimento e di riflessione, che la data del 3 ottobre richiama, con chi da anni costruisce muri e distrugge i ponti, ignorando il grido d’aiuto che sale da tutto il Sud del mondo. Se anche loro voglio “ricordare Lampedusa”, che lo facciano da soli. Che restino soli. Perché in questi cinque anni hanno rovesciato, distrutto o snaturato quel grande afflato di solidarietà e umana pietà suscitato dalla strage nelle coscienze di milioni di persone in tutto il mondo

      Che cosa resta, infatti, dello “spirito” e degli impegni di allora? Nulla. Si è regrediti a un cinismo e a una indifferenza anche peggiori del clima antecedente quel terribile 3 ottobre. E, addirittura, nonostante le indagini in corso da parte della magistratura, non si è ancora riusciti a capire come sia stato possibile che 366 persone abbiano trovato la morte ad appena 800 metri da Lampedusa e a meno di due chilometri da un porto zeppo di unità militari veloci e attrezzate, in grado di arrivare sul posto in pochi minuti.

      La vastità della tragedia ha richiamato l’attenzione, con la forza enorme di 366 vite perdute, su due punti in particolare: la catastrofe umanitaria di milioni di rifugiati in cerca di salvezza attraverso il Mediterraneo; il dramma dell’Eritrea, schiavizzata dalla dittatura di Isaias Afewerki, perché tutti quei morti erano eritrei.

      Al primo “punto” si rispose con Mare Nostrum, il mandato alla Marina italiana di pattugliare il Mediterraneo sino ai margini delle acque territoriali libiche, per prestare aiuto alle barche di migranti in difficoltà e prevenire, evitare altre stragi come quella di Lampedusa. Quell’operazione è stata un vanto per la nostra Marina, con migliaia di vite salvate. A cinque anni di distanza non solo non ne resta nulla, ma sembra quasi che buona parte della politica la consideri uno spreco o addirittura un aiuto dato ai trafficanti.

      Sta di fatto che esattamente dopo dodici mesi, nel novembre 2014, Mare Nostrum è stato “cancellato”, moltiplicando – proprio come aveva previsto la Marina – i naufragi e le vittime, inclusa l’immane tragedia del 15 aprile 2015, con circa 800 vittime, il più alto bilancio di morte mai registrato nel Mediterraneo in un naufragio. E, al posto di quella operazione salvezza, sono state introdotte via via norme e restrizioni che neanche l’escalation delle vittime è valsa ad arrestare, fino ad arrivare ad esternalizzare sempre più a sud, in Africa e nel Medio Oriente, le frontiere della Fortezza Europa, attraverso tutta una serie di trattati internazionali, per bloccare i rifugiati in pieno Sahara, “lontano dai riflettori”, prima ancora che possano arrivare ad imbarcarsi sulla sponda sud del Mediterraneo. Questo hanno fatto e stanno facendo trattati come il Processo di Khartoum (fotocopia del precedente Processo di Rabat), gli accordi di Malta, il trattato con la Turchia, il patto di respingimento con il Sudan, il ricatto all’Afghanistan (costretto a “riprendersi” 80 mila profughi), il memorandum firmato con la Libia nel febbraio 2017 e gli ultimi provvedimenti di questo Governo. Per non dire della criminalizzazione delle Ong, alle quali si deve circa il 40 per cento delle migliaia di vite salvate, ma che sono state costrette a sospendere la loro attività, giungendo persino a fare pressione su Panama perché revocasse la bandiera di navigazione alla Aquarius, l’ultima nave umanitaria rimasta in tutto il Mediterraneo.

      Con i rifugiati eritrei, il secondo “punto”, si è passati dalla solidarietà alla derisione o addirittura al disprezzo, tanto da definirli – nelle parole di autorevoli esponenti dell’attuale maggioranza di governo – “profughi vacanzieri” o “migranti per fare la bella vita”, pur di negare la realtà della dittatura di Asmara. E’ un processo iniziato subito, già all’indomani della tragedia, quando alla cerimonia funebre per le vittime, ad Agrigento, il Governo ha invitato l’ambasciatore eritreo a Roma, l’uomo che in Italia rappresenta ed è la voce proprio di quel regime che ha costretto quei 366 giovani a scappare dal paese. Sarebbe potuta sembrare una “gaffe”. Invece si è rivelata l’inizio di un percorso di progressivo riavvicinamento e rivalutazione di Isaias Afewerki, il dittatore che ha schiavizzato il suo popolo, facendolo uscire dall’isolamento internazionale, associandolo al Processo di Khartoum e ad altri accordi, inviandogli centinaia di milioni di euro di finanziamenti, eleggendolo, di fatto, gendarme anti immigrazione per conto dell’Italia e dell’Europa.

      Sia per quanto riguarda i migranti in generale che per l’Eritrea, allora, a cinque anni di distanza dalla tragedia di quel 3 ottobre 2013, resta l’amaro sapore di un tradimento.
      – Traditi la memoria e il rispetto per le 366 giovani vittime e tutti i loro familiari e amici.
      – Traditi le migliaia di giovani che con la loro stessa fuga denunciano la feroce, terribile realtà del regime di Asmara, che resta una dittatura anche dopo la recente firma della pace con l’Etiopia per la lunghissima guerra di confine iniziata nel 1998.
      – Tradito il grido di dolore che sale dall’Africa e dal Medio Oriente verso l’Italia e l’Europa da parte di un intero popolo di migranti costretti ad abbandonare la propria terra: una fuga per la vita che nasce spesso da situazioni create dalla politica e dagli interessi economici e geostrategici proprio di quegli Stati del Nord del mondo che ora alzano barriere. Tradito, questo grido di dolore, nel momento stesso in cui si finge di non vedere una realtà evidente: che cioè

      “…lasci la casa solo / quando la casa non ti lascia più stare / Nessuno lascia la casa a meno che la casa non ti cacci / fuoco sotto i piedi / sangue caldo in pancia / qualcosa che non avresti mai pensato di fare / finché la falce non ti ha segnato il collo di minacce…” (da Home, monologo di Giuseppe Cederna.)

      Ecco: ovunque si voglia ricordare in questi giorni la tragedia di Lampedusa, sull’isola stessa o da qualsiasi altra parte, non avrà alcun senso farlo se non si vorrà trasformare questa triste ricorrenza in un punto di partenza per cambiare radicalmente la politica condotta in questi cinque anni nei confronti di migranti e rifugiati. Gli “ultimi della terra”.

      https://www.meltingpot.org/Lampedusa-5-anni-dopo.html

    • Che cosa è un naufragio, cosa è la speranza

      Che cosa è un naufragio ce lo racconta, nel libro La frontiera, #Alessandro_Leogrande, giornalista, scrittore, intellettuale scomparso un anno fa. Una perdita enorme per il nostro paese.

      Alessandro traccia, in questo libro-ricerca, grazie alle testimonianze dei sopravvissuti, il viaggio intrapreso da alcuni migranti che poi culminerà nel terribile naufragio del 3 ottobre 2013. Dopo un lungo peregrinare iniziato nel Corno d’Africa, i futuri naufraghi sono lasciati in pieno deserto da un gruppo di sudanesi. Qui poi sono arrivati i libici. Man mano che si avanza si ingrossa il numero dei disperati, donne, uomini, bambini che arriveranno a un’ora da Tripoli in 500. Per un mese vengono rinchiusi in una specie di villa senza poter mai uscire, sotto il controllo di uomini armati. La maggior parte di loro arriva dall’Eritrea occidentale.

      All’improvviso una sera vengono portati sulla spiaggia dove aspettano l’arrivo della nave che li trasporterà a Lampedusa. Iniziano a trasportali con i gommoni una ventina alla volta sulla nave madre. «Ammassati nella stiva, sul ponte, in ogni minimo pertugio rimasto libero... Per tutto il tempo del viaggio viene ribadito di fare attenzione al balance, al bilanciamento dei pesi. Chi sta a poppa non deve andare a prua, e chi sta a prua non deve andare a poppa, sennò la barca affonda».

      Partono alle 11.30 di sera, alle 4 del mattino sono al largo di Lampedusa. Quando sono a circa 800 metri dalla piccola isola dei Conigli si cambiano gli abiti: indossano i vestiti migliori per lo sbarco.

      Due grosse navi gli passano accanto, poi si allontano. A questo punto sul piccolo peschereccio che ha imbarcato i 500 iniziano ad agitarsi. Nella stiva si accorgono che stanno imbarcando acqua. Le urla salgono al cielo. Per calmarli il capitano dà fuoco a una coperta e la agita in aria. Si scatena la tragedia. Le persone si muovo e rompono l’equilibrio dei pesi fra prua e poppa. Il peschereccio si capovolge immediatamente. «Tutto avviene con grande rapidità, non hanno il tempo di accorgersi di quello che sta accadendo: in mezzo minuto tantissime persone sono in acqua e altrettante stanno morendo nella stiva».

      A bordo ci sono diversi quintali di gasolio, che si rovesciano in mare. «Crea un lago d’olio, mescolandosi all’acqua. Impregna ogni cosa, stordisce chi annaspa con il suo odore acre. Scoppia il finimondo».

      Molte persone muoiono perché non sanno nuotare, altre perché troppo deboli per resistere, da giorni vanno avanti a tozzi di pane e acqua. I più forti provano a raggiungere la spiaggia a nuoto. «Le donne e i bambini che riempiono la stiva muoiono per primi. Li ritroveranno abbracciati, con le mani delle donne messe a coppa sulla bocca dei bambini per cercare di farli respirare qualche secondo in più, per impedire all’acqua di entrare nei polmoni».

      Un anno dopo la strage, Alessandro va a Lampedusa per seguire le commemorazioni ed è lì che incontra alcuni sopravvissuti: ora vivono in Norvegia o in Svezia, hanno poco più di venti anni.

      Tra di loro c’è Adhanom, nella strage ha perso il fratello e lo zio e racconta del suo viaggio per lasciare l’Italia e arrivare in Svezia. Riesce a non farsi prendere le impronte digitali a Roma e così una volta giunto in Svezia può chiedere asilo lì (il Regolamento di Dublino obbliga i rifugiati a chiedere asilo politico nel primo paese in cui sono sbarcati). Da Lampedusa viene trasferito a Roma con gli altri sopravvissuti, da qui fa perdere le sue tracce. In treno raggiunge Francoforte, Amburgo, Flensburg e poi la Danimarca e infine la Svezia. Viaggia di notte per evitare controlli. In Svezia riceve un assegno mensile e frequenta un corso di due anni per imparare la lingua. Dopo un anno fa il viaggio al contrario per raggiungere Lampedusa e pregare insieme agli altri sopravvissuti i morti della strage del 3 ottobre. «È troppo duro ricordare. È troppo duro pensare a quei giorni, al fratello morto accanto a lui, alle urla avvertite nell’acqua, alla sensazione di vuoto sotto i piedi». Adhanom e gli altri sopravvissuti tornano sull’Isola dei Conigli, una delle spiagge più belle del mondo. «Un paradiso davanti al quale almeno 366 persone sono morte affogate».

      Nella piccola chiesa dell’isola si tiene un momento di preghiera. Nello spiazzo davanti alla parrocchia, racconta Leogrande, una lunga fila di cartelli bianchi ricorda i naufraghi degli ultimi mesi... «Quelli minori, quelli dimenticati, quelli mai narrati». Dall’inizio del 2014 a ottobre sono già morti 2.500 migranti. «Morire di speranza» si legge sulla copertina del breviario distribuito per l’occasione. Davanti all’altare le foto degli scomparsi del 3 ottobre 2013. I canti degli eritrei si susseguono per tutta la celebrazione e accompagnano la lettura del lunghissimo elenco delle vittime del 3 ottobre. Un elenco che sembra non avere fine: è qui che Alessandro capisce che i morti non sono 366, ma 368. 360 eritrei e 8 etiopi.

      A rendere onore alle vittime ci sono i familiari, associazioni di volontariato e molti abitanti dell’isola. Così Alessandro incontra Costantino.

      Costantino non è un pescatore di professione, ma quella mattina del 3 ottobre decise di uscire a pescare col suo amico Onder. «Siamo arrivati sul luogo del naufragio intorno alle 7 e 10 e abbiamo raccolto i superstiti del mare fino alle 8. Ne abbiamo presi 11. A galla non c’erano molti morti, in parte li avevano già recuperati, in parte erano rimasti intrappolati nella stiva». Ma in quel momento loro non sapevano della tragedia che si era consumata. Costantino li tira su con un braccio solo. E questa facilità di presa resterà impressa nella mente dei salvati oltre che nei racconti dei bar dell’isola. «Li tiravo su come sacchi di patate, prendendoli dai pantaloni, dalla cintola». Stavano andando via quando all’improvviso avvertono un lamento, nonostante il motore acceso Costantino ed Onder sentono una voce debolissima chiedere aiuto. Salvano anche lei, Luam, una ragazzina di 16 anni.

      Verso mezzogiorno Costantino chiama la moglie. "Guarda - gli dice la moglie - che si sono 150 morti e c’è lo scafo sotto che ne contiene almeno altri 250. «Che stai dicendo? - grida Costantino - che stai dicendo?» E così sono rientrati di corsa. Il giorno dopo incontra le persone che ha salvato, lui e la moglie si segneranno su un quaderno i loro nomi, per non dimenticarli.
      Tra di loro c’è Robert, per mesi prigioniero dei miliziani libici, nella tragedia ha perso un’amica che gli chiedeva aiuto. «Ma non ha potuto fare niente - racconta Costantino - Se aiutava lei, morivano tutti e due. È dura da sopportare una cosa del genere, penso. Ora vedo che sta meglio, ha la ragazza. Sorride ogni tanto».

      Le persone che Costantino quel giorno ha salvato sono tutte andate via dall’Italia. Vivono in Germania, Norvegia, Svezia.

      Intanto il corteo prosegue fino al monumento Porta d’Europa. Il canto degli eritrei continua e si fa sempre più forte. «Un lungo canto funebre che a tratti risulta addirittura gioioso». Tutti indossano una maglietta nera con la scritta bianca: «Proteggere le persone, non i confini». «Non ho mai partecipato a niente di così intensamente religioso in tutta la mia vita. Non ho mai percepito, come in questo momento per certi versi assurdo, una tale tensione verso se stessi e gli altri, un tale stringersi intorno a un testo cantato e a delle persone che non ci sono più».
      Che cos’è la speranza

      Che cos’è la speranza ce lo racconta il giornalista e scrittore Agus Morales in Non siamo rifugiati, un libro immenso lungo le orme degli esiliati della terra: Siria, Afghanistan, Pakistan, Repubblica Centroafricana, Sudan del Sud, Morales cammina con i centroamericani che attraversano il Messico, con i congolesi che fuggono dai gruppi armati. Segue i salvataggi nel Mediterraneo, le sofferenze e le umiliazioni dei rifugiati in Europa. Morales ci racconta la crisi non dell’Europa, ma del mondo. Un mondo di esodi, in un momento storico che vede il maggior numero di persone sradicate dal proprio paese.

      Il libro si apre con la storia di Ulet. Un somalo di 15 anni, ridotto in schiavitù in Libia. Viaggiava solo, senza amici, senza famiglia. Quando il gommone su cui si era imbarcato è stato salvato, lui è stato immediatamente ricoverato sulla nave di soccorso. «Era incredibile che, in quelle condizioni, fosse arrivato fin qui, in questo punto di incontro tra l’Europa e l’Africa, fino alle coordinate in cui ogni vita inizia a valere – solo un po’ – ... La soglia simbolica tra il Nord e il Sud: una linea capricciosa, in mezzo al mare, che segna la differenza tra l’esistere e il non esistere...»

      «Quando Ulet arrivò alla nave riusciva solo a balbettare, delirava, mormorava desideri. Con la violenza marchiata sulla schiena e una maschera d’ossigeno, lottava per sopravvivere, si aggrappava alla vita. Non c’era nessun volto noto a sostenerlo. Dopo il salvataggio la nave si diresse verso l’Italia... Ulet si sentì meglio e chiese all’infermiera di poter uscire in coperta». Stava guardando il mar Mediterraneo, lontano ormai dalla Libia, lontano dall’inferno che fino a quel momento era stata la sua vita. In quel momento Ulet perde conoscenza e muore. «Se fosse morto in Libia, non se ne sarebbe accorto nessuno».

      https://www.valigiablu.it/lampedusa-naufragio-3-ottobre
      #espoir

  • Hero Farmer Joel Salatin Rejects Climate Change Science Using ’Standard Denier Talking Points’ | DeSmogBlog
    https://www.desmogblog.com/2017/07/06/hero-farmer-joel-salatin-rejects-climate-change-science-standard-denier-

    Salatin said: “On climate change, I grew up inundated with the science that by now, we would enter a new ice age. Now we’re going to burn up. I don’t believe either and I don’t think we know enough. Science is limited to what we can observe and what we can duplicate; much of this is outside the realm of science.” 

    “That we’re in a warming trend is certainly evident, but remember, Greenland was once named that because it was a pastoral, hospitable place to live. Not now,” Salatin said. “We’ve been warmer and have also had far more carbon in the atmosphere.”

    #climat #permaculture (un peu) #oups

  • #World_Press_Cartoon: vince una striscia sull’immigrazione

    La morte di rifugiati e migranti nel Mediterraneo è il tema protagonista della vignetta dell’autore iraniano Alireza Pakdel, che si è aggiudicato l’edizione 2017 del premio

    https://www.cartadiroma.org/news/world-press-cartoon-striscia-immigrazione

    #Méditerranée #asile #migrations #mourir_en_mer #dessin_de_presse #caricature #réfugiés #spectacle #naufrage #Alireza_Pakdel
    cc @reka

  • Journalisme En Marche arrière — La Cité

    https://www.lacite.info/editorial/journalisme-en-marche-arriere

    William Irigoyen
    28 mai 2017

    Dans son supplément « Idées », daté du 27 mai, Le Monde s’intéresse à la « maîtrise de l’image » d’Emmanuel Macron. L’auteur de l’article, Frédéric Joignot, évoque notamment le travail de la photographe Soazig De La Moissonnière qui suit le nouveau président français « comme son ombre » et capte quelques-uns de ses moments d’intimité (l’intéressé « seul face à un miroir, les yeux fermés, se concentrant avant un meeting de campagne » ; avec François Bayrou, nouveau Garde des Sceaux, « juste avant leur alliance historique »...).

    #le_monde #journalisme #naufrage

  • Così l’Italia ha lasciato annegare 60 bambini: in esclusiva le telefonate del naufragio

    Nave Libra, il pattugliatore della Marina italiana, è ad appena un’ora e mezzo di navigazione da un barcone carico di famiglie siriane che sta affondando. Ma per cinque ore viene lasciata in attesa senza ordini. Il pomeriggio dell’11 ottobre 2013 i comandi militari italiani sono preoccupati di dover poi trasferire i profughi sulla costa più vicina. Così non mettono a disposizione la loro unità, nonostante le numerose telefonate di soccorso e la formale e ripetuta richiesta delle Forze armate maltesi di poter dare istruzioni alla nave italiana perché intervenga.

    Il peschereccio, partito dalla Libia con almeno 480 persone, sta imbarcando acqua: era stato colpito dalle raffiche di mitra di miliziani che su una motovedetta volevano rapinare o sequestrare i passeggeri, quasi tutti medici siriani. Quel pomeriggio la Libra è tra le 19 e le 10 miglia dal barcone. Lampedusa è a 61 miglia. Ma la sala operativa di Roma della Guardia costiera ordina ai profughi di rivolgersi a Malta che è molto più lontana, a 118 miglia.

    Dopo cinque ore di attesa e di inutili solleciti da parte delle autorità maltesi ai colleghi italiani, il barcone si rovescia. Muoiono 268 persone, tra cui 60 bambini. In questo videoracconto «Il naufragio dei bambini», L’Espresso ricostruisce la strage: con immagini inedite, le telefonate mai ascoltate prima tra le Forze armate di Malta e la Guardia costiera italiana, e le strazianti richieste di soccorso partite dal peschereccio. In quattro anni, dopo le denunce dei sopravvissuti, nessuna Procura italiana ha portato a termine le indagini

    http://video.espresso.repubblica.it/inchieste/cosi-l-italia-ha-lasciato-annegare-60-bambini-in-esclusiva-le-telefonate-del-naufragio/10267/10368?ref=RHPPLF-BH-I0-C8-P1-S1.8-T2
    #Malte #Italie #omission_de_secours #gardes-côte #migrations #Méditerranée #mourir_en_mer #responsabilité #vidéo #sauvetage (pas de - ) #coup_de_fil #téléphone #Nave_Libra #11_octobre_2013 #mort #décès #naufrage #responsabilité

  • L’odissea del 3 novembre - Cronaca di un naufragio

    Un video che racconta una storia. Quella dei sopravvissuti al naufragio del 3 novembre, raccolta dall’osservatorio di Mediterranean hope a Lampedusa e messa in video dalla redazione di Radio Beckwith Evangelica, con i «Disegni dalla frontiera» di Francesco Piobbichi.

    https://www.youtube.com/watch?v=iMG2saB9clY

    #naufrage #mourir_en_mer #vidéo #film #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #3_novembre_2016 #dessins #film_d'animation #reconstruction #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire

  • La Demi-Lune rouge (1919) de #Alexander_Korda
    http://films.blog.lemonde.fr/2016/12/12/demi-lune-rouge/#xtor=RSS-32280322

    Titre original : Az aranyember Un riche pacha turc, sur le point d’être arbitrairement arrêté, s’enfuit avec sa fille à l’étranger et s’embarque pour remonter le #Danube sur un navire marchand commandé par Michael Timar. Sur le point de mourir, … Continuer la lecture →

    #Cinéma_européen #Films_des_années_1910-1919 #aventures #bateau #Hongrie #mariage_sans_amour #muet #naufrage

  • Ricordare tutto. Cortometraggio sulla tragedia dei migranti morti nel Mediterraneo.

    3.419 nel 2014, 3.771 nel 2015, 2.814 solo nel primo semestre del 2016*.
    I migranti morti nel Mediterraneo sono in continuo aumento, ma la sequenza delle cifre rischia di far dimenticare che ogni volta si sta parlando di persone e non di numeri.
    La tragedia del 3 ottobre 2013, avvenuta di fronte alle coste dell’isola di Lampedusa e in cui morirono oltre 500 persone, ha un assunto in questi anni un significato emblematico: certamente per le proporzioni della strage (“record numerico” che, purtroppo, è stato in seguito superato), ma anche perché in quel caso furono recuperati ben 366 corpi, a molti dei quali si è potuto dare un nome.
    Una comprensione corretta di questo dramma epocale non può che partire da una “cura” della memoria individuale e collettiva, dove di volta in volta i numeri sono stati cancellati per rimuovere il problema (come se non ci fosse più “memoria disponibile” nel nostro hardware mentale) o piuttosto sono stati isolati dal loro contesto ed esasperati per alimentare le peggiori paure.
    In entrambi i casi, sembra però non esserci alcuno spazio per l’umana pietà.

    L’idea del film

    Un uomo, camminando per l’isola di Lampedusa, recita i nomi delle vittime del 3 ottobre 2013. Si chiama Marco Pietrantuono ed è uno dei pochissimi italiani accertati come “ipertimesici” da un programma di ricerca dell’Università “La Sapienza” di Roma: si tratta di individui dotati di un’incredibile memoria autobiografica.
    Se i nomi delle vittime sono pronunciati da chi, in qualche modo, non potrà cancellarne il ricordo, ecco che quelle persone saranno simbolicamente vive per sempre.

    https://www.youtube.com/watch?v=x3QNYgwv5ag&feature=youtu.be

    #mourir_en_mer #hommage #3_octobre_2013 #naufrage #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #mémoire #court-métrage

    • Così l’Italia ha lasciato annegare 60 bambini: in esclusiva le telefonate del naufragio

      #Nave_Libra, il pattugliatore della Marina italiana, è ad appena un’ora e mezzo di navigazione da un barcone carico di famiglie siriane che sta affondando. Ma per cinque ore viene lasciata in attesa senza ordini. Il pomeriggio dell’11 ottobre 2013 i comandi militari italiani sono preoccupati di dover poi trasferire i profughi sulla costa più vicina. Così non mettono a disposizione la loro unità, nonostante le numerose telefonate di soccorso e la formale e ripetuta richiesta delle Forze armate maltesi di poter dare istruzioni alla nave italiana perché intervenga.

      Il peschereccio, partito dalla Libia con almeno 480 persone, sta imbarcando acqua: era stato colpito dalle raffiche di mitra di miliziani che su una motovedetta volevano rapinare o sequestrare i passeggeri, quasi tutti medici siriani. Quel pomeriggio la Libra è tra le 19 e le 10 miglia dal barcone. Lampedusa è a 61 miglia. Ma la sala operativa di Roma della Guardia costiera ordina ai profughi di rivolgersi a Malta che è molto più lontana, a 118 miglia.

      Dopo cinque ore di attesa e di inutili solleciti da parte delle autorità maltesi ai colleghi italiani, il barcone si rovescia. Muoiono 268 persone, tra cui 60 bambini. In questo videoracconto «Il naufragio dei bambini», L’Espresso ricostruisce la strage: con immagini inedite, le telefonate mai ascoltate prima tra le Forze armate di Malta e la Guardia costiera italiana, e le strazianti richieste di soccorso partite dal peschereccio. In quattro anni, dopo le denunce dei sopravvissuti, nessuna Procura italiana ha portato a termine le indagini

      http://video.espresso.repubblica.it/inchieste/cosi-l-italia-ha-lasciato-annegare-60-bambini-in-esclusiva-le-telefonate-del-naufragio/10267/10368
      #11_octobre 2013

    • Profughi, l’Espresso: “Così l’Italia ha lasciato annegare 60 bambini”. Le telefonate del naufragio dell’ottobre 2013

      L’11 ottobre 2013 a Sud di Lampedusa si rovescia il barcone con a bordo 480 persone, 268 moriranno. Il settimanale pubblica in esclusiva gli audio tra la Guardia costiera italiana e un medico siriano che dall’imbarcazione in balia della corrente chiede aiuto perché Lampedusa è a sole 61 miglia mentre Malta dista il doppio. Le autorità dei due paesi si rimpallano il soccorso per non sbarcare i passeggeri sulla costa più vicina. Il pattugliatore della Marina italiana era lì, a sole 10 miglia, un’ora e mezza di navigazione. E lì resta per cinque ore, in attesa di ordini

      http://www.ilfattoquotidiano.it/2017/05/08/profughi-lespresso-cosi-litalia-ha-lasciato-annegare-60-bambini-le-telefonate-del-naufragio-dellottobre-2013/3571391

    • Il cimitero dei migranti e della giustizia

      Quattro anni, sono passati, da quel maledetto ottobre. E dolore e rabbia non cambiano. Come non cambiano la retorica delle istituzioni, la disperazione dei superstiti, l’indignazione di chi non accetta che l’immigrazione continui ad essere oggetto dello squallido gioco del consenso tra le belve del potere. Quello che è cambiato, in peggio, invece, è l’atteggiamento dell’Europa e, soprattutto, dell’Italia. Il mare è ormai il luogo dell’ingiustizia, il luogo in cui le Ong hanno subito ridimensionamento o esclusione, attraverso una strategica delegittimazione pompata a dovere, a vantaggio della Guardia Costiera e delle autorità libiche. In mare oggi si muore ancora (anche se i mezzi di informazione non ne parlano più), ma l’inferno si è spostato un po’ più a sud.

      http://ilmegafono.org/2017/10/09/cimitero-dei-migranti-della-giustizia