• Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme

  • Mine games

    Rare earths are to the 21st century what coal was to the 19th and oil to the 20th. Our everyday electronics - and Europe’s climate goals - depend on them. But China controls almost all supply chains. Can Europe free itself from this dependence?

    Your mobile has them. Your laptop as well. They are likely in the toothbrush you used this morning. E-scooters are full of them. So are electric cars.

    Rare earths and other minerals are essential for wind and solar power installations, defence, and for the gadgets that we now rely upon in our daily lives. The demand for critical raw materials is going to skyrocket in the years ahead, far beyond current supply.

    There is no “climate neutrality” ahead without them. This implies more mining than ever before. “We, eight billion of us, will use more metal than the 108 billion people who lived before us,” according to Guillaume Pitrón, author of the book Rare Metals War.

    The political headache is that Europe depends heavily on imports of these critical raw materials, primarily from China.

    China controls EU supply of critical raw materials
    The trade in rare earths and other materials is controlled by the Chinese. Russia and Chile are significant suppliers as are some European nations.

    European dependency on Russian gas was a wake-up call last year, when Russia invaded Ukraine. Now the EU urgently wants to reduce the similar dependency on Chinese supplies of rare earth elements, lithium, bismuth, magnesium and a series of other critical minerals.

    European consumers have for decades not had to be much concerned with the environmental destruction and pollution that often comes with mining. Now, governments haste to revive mining across the continent – and to fast-track processes that otherwise may take a decade or more.

    https://www.youtube.com/watch?v=qzw9-1G9Sok

    Investigate Europe reporters have unearthed what lies beneath these “green mining” ambitions. We have broken into a mountain of dilemmas, challenges and questions that come with Europe’s pressing need for minerals.

    To what extent will Europe be practically able to revive a mining industry that it has long abandoned? How can governments secure social acceptance for new mines if they are to fast-track permit processes? What kind of autonomy can come in an industry dominated by global companies?

    https://www.investigate-europe.eu/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe
    #minières #mines #extractivisme #Europe #Chine #dépendance #indépendance #terres_rares #neutralité_climatique #transition_énergétique #importation #lithium #bismuth #magnésium #green_mining #industrie_minière #autonomie

    disponible en plusieurs langues, français notamment :
    https://www.investigate-europe.eu/fr/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe

    • Écocides et #paradis_fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière

      Pour développer l’industrie des #batteries_électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme #Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal.

      C’est une immense tâche blanche, un entrelacs de tuyaux et de cuves, au milieu d’un écrin vert-bleu, à l’embouchure du fleuve Amazone, au #Brésil. Ici, l’usine de la société minière française #Imerys a laissé un souvenir amer aux communautés autochtones. En 2007, plusieurs dizaines de familles ont été contraintes à l’exil lorsque le leader mondial de la production de minéraux industriels a déversé 200 000 m3 de #déchets_toxiques dans les rivières alentour. #Cadmium, #baryum et autres #métaux_lourds cancérigènes se sont déposés au fond des cours d’eau dans lesquels puisent les populations, aux confins de la plus grande forêt pluviale du monde.

      De l’autre côté du globe, dans le #désert_de_Gobi, en #Mongolie, #Orano, (ex-#Areva), exploite des gisements d’#uranium. Cette fois, le géant français du combustible nucléaire est suspecté d’avoir injecté dans le sol « d’énormes quantités d’#acide_sulfurique », contaminant les #eaux_souterraines au #strontium — mortel à très haute dose — et à l’#arsenic, selon une enquête judiciaire mongole. « Moutons, chèvres, chevaux qui naissent handicapés, eau souterraine polluée, femmes qui font des fausses couches… » : l’association locale #Eviin_huch_eh_nutgiin_toloo, interrogée récemment par Reporterre, énumère les conséquences sanitaires potentiellement désastreuses de l’exploitation d’Orano.

      Plus loin au sud, près de l’équateur, l’île d’#Halmahera, en #Indonésie, fait face aux effets dévastateurs de l’exploitation récente de #nickel, à #Weda_Bay, en partie détenue par le groupe métallurgique et minier français, #Eramet. Là aussi, les terres sont détruites, et les populations autochtones déplacées. Sa filiale calédonienne, la société #Le_Nickel, est à l’origine d’une importante #pollution au #fuel constatée en avril 2023. Environ 6 000 litres de combustible se seraient échappés d’une conduite percée.

      Ces trois sociétés françaises n’ont pas pour seul point commun d’être impliquées dans des scandales environnementaux : elles bénéficient des largesses du programme européen Horizon. D’après notre enquête, la société française Eramet a touché 1,9 million d’euros, entre 2019 et 2022. Quant à Orano et Imerys, elles ont reçu respectivement 2,3 millions d’euros et 312 637 euros du programme européen. Parmi les prérequis indispensables à l’obtention de ces #subventions, figurait celui de « ne pas nuire à l’un des six objectifs environnementaux » présent au cœur du “#green_deal” européen, le #pacte_vert, en français. À commencer par la prévention contre les #risques_de_pollution ou la protection des écosystèmes. Sollicitée, la Commission européenne se contente de déclarer qu’elle accorde « une attention approfondie » aux enjeux environnementaux.

      Quinze sociétés impliquées dans des crimes environnementaux

      Doté d’un budget de 95 milliards d’euros sur sept ans (2021-2027), le programme européen Horizon, initié en 2014, et financé en grande partie sur fonds publics, a pour mission de soutenir la #recherche et l’innovation au sein de l’Union européenne. Avec l’émergence des besoins en batteries électriques, en #éoliennes et autres industries liées au secteur de la #transition_énergétique, ce soutien se dirige en grande partie vers le secteur minier, d’après notre analyse des données mises en ligne par l’UE. Avec une nette accélération ces dernières années : sur les 667 millions d’euros réservés à ce type de projets, entre 2014 et 2023, près de la moitié ont été attribués à partir de 2020.

      Projets financés par le programme de l’UE Horizon, en lien avec la loi sur les #matières_premières_critiques

      Depuis 2014, Horizon a financé 95 projets de ce type. Ceux-ci ont reçu 667 millions d’euros distribués entre 1 043 organisations. Les 67 présentés dans le graphique ont reçu plus de 2 millions d’euros.

      En plus des trois entreprises françaises ayant bénéficié du fonds Horizon malgré leur lien avec des pollutions environnementales, Disclose et Investigate Europe ont identifié douze autres sociétés problématiques. À chaque fois, celles-ci ont été impliquées dans des catastrophes environnementales. Leurs liens avec lesdites catastrophes sont accessibles en quelques clics sur Internet.

      Un exemple : l’entreprise minière suédoise #Boliden. Elle a perçu près de 2,7 millions d’euros dans le cadre de huit appels à projets Horizon. La dernière fois, c’était en novembre 2019. Or, cette société spécialisée dans la production de #zinc et de #cuivre a un lourd passif en matière de dégradation des écosystèmes. En 1998, près de Séville, en Espagne, le barrage d’un bassin de décantation d’une mine de #pyrite lui appartenant s’est rompu, déversant des eaux polluées sur plus de 40 km de terres agricoles. Dans les années 1980, Boliden a également été épinglé pour avoir exporté des milliers de tonnes de #déchets_miniers depuis la Suède vers #Arica, au nord du #Chili. Les #boues_toxiques d’arsenic liées au stockage sont pointées par des locaux pour être vraisemblablement à l’origine de #cancers et #maladies chez des milliers de résidents, lui valant d’être un cas d’étude dans un document du Parlement européen.

      Défaillances en chaîne

      Les données analysées réservent d’autres surprises. Alors que l’Union européenne ne cesse de défendre la nécessité de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie, surtout depuis la pandémie et le conflit russo-ukrainien, le #programme_Horizon semble souffrir de quelques défaillances. Et pour cause, selon l’examen détaillé des entreprises bénéficiaires, il est arrivé à au moins trois reprises que les fonds versés par l’UE terminent soit sur le compte en banque d’un acteur étatique chinois, soit sur celui d’oligarques russes.

      Dans le premier cas, il s’agit du dossier déposé par la #Soil_Machine_Dynamics, une entreprise britannique leader dans le domaine de la robotique sous-marine. Celle-ci a reçu 3,53 millions d’euros du budget d’Horizon pour un projet baptisé #Vamos. Il visait à développer une technique permettant d’extraire des minéraux à des profondeurs jusque-là inaccessibles. Le projet a démarré le 1er février 2015. Mais, cinq jours plus tard, le fonds d’investissement privé Inflexion a cédé l’entreprise à #Zhuzhou_CSR_Times_Electric, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois. Le projet Vamos, passé sous pavillon chinois, est resté actif jusqu’au 31 janvier 2019.

      Le second cas fait référence à la société #Aughinish_Alumina. L’entreprise basée en Irlande raffine la #bauxite, la roche dont est extraite l’#alumine utilisée pour produire l’#aluminium. En 2018, elle a reçu 563 500 euros en provenance de l’Union européenne pour sa participation à un projet visant à étudier la réutilisation des résidus de bauxite. Or, cette entreprise minière appartient depuis 2007 à #Rusal, un groupe russe qui domine le secteur et dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’#Oleg_Deripaska. Réputé proche de Vladimir Poutine, ce dernier figure sur la liste des oligarques russes sanctionnés par le Royaume-Uni et les États-Unis… et l’Europe.

      Des fonds publics européens atterrissent dans un paradis fiscal

      Un autre cas intrigue, celui de la société #Lancaster_Exploration_Limited, spécialisée dans l’exploration de terres rares. L’entreprise a participé à un projet Horizon qui promettait de développer de nouveaux « modèles d’exploration pour les provinces alcalines et de carbonatite » destinés à l’industrie européenne de haute technologie. Pour ce projet, elle a perçu plus de 168 000 euros de la part de l’Europe, alors que son siège social est situé dans les #îles_Vierges britanniques, paradis fiscal notoirement connu. Interrogé sur ce cas précis, un porte-parole de la Commission européenne explique que l’institution peut mettre fin à un contrat la liant avec une société qui se serait rendue coupable d’infractions avec ses « obligations fiscales » ou qui aurait été « créé sous une juridiction différente, avec l’intention de contourner les obligations fiscales, sociales ou autres obligations légales dans le pays d’origine. »

      Reste à savoir si l’Union européenne prendra des mesures contre des sociétés ne respectant manifestement pas leurs obligations. D’autant plus que l’acquisition d’une souveraineté dans le secteur des #matières_premières critiques et des terres rares est l’une des priorités affichées par l’exécutif européen. La Commission a d’ailleurs présenté, en mars dernier, le #Critical_Raw_Materials_Act, consistant à relancer l’activité minière sur le continent. Grâce, notamment, aux centaines de millions d’euros que le programme Horizon destine aux professionnels du secteur.

      https://www.investigate-europe.eu/fr/posts/eu-horizon-scheme-millions-funding-mining-companies-environmental
      #paradis_fiscal #fisc #évasion_fiscale #écocide

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Ukraine : Airbus et Safran participent indirectement à l’effort de guerre de la Russie
    https://disclose.ngo/fr/article/ukraine-airbus-et-safran-participent-indirectement-a-leffort-de-guerre-rus

    Malgré l’invasion de l’Ukraine, les entreprises européennes sont autorisées à acheter à la Russie des matériaux « critiques » comme le titane, l’aluminium ou le nickel. Des géants de l’aéronautique comme Airbus et Safran en profitent, au risque d’alimenter la machine de guerre du Kremlin et d’enrichir des oligarques pourtant sous sanctions financières. Lire l’article

  • Piemonte, corsa alle nuove miniere : da #Usseglio al Pinerolese si cercano nichel, cobalto, grafite e litio

    Scatta la corsa alle terre rare: la Regione deve vagliare le richieste delle multinazionali su una decina di siti

    Nei prossimi anni il Piemonte potrebbe trasformarsi in una grande miniera per soddisfare le esigenze legate alla costruzione degli apparecchi digitali e all’automotive elettrico. È un futuro fatto di cobalto, titanio, litio, nichel, platino e associati. E non mancano nemmeno oro e argento. Un grande business, infatti oggi si parla di «forti interessi» di aziende estrattive nazionali e straniere. Anche perché la Commissione Europea ha stabilito che «almeno il 10% del consumo di materie prime strategiche fondamentali per la transizione green e per le nuove tecnologie dovrebbe essere estratto nell’Ue, il 15% del consumo annuo di ciascuna materia prima critica dovrebbe provenire dal riciclaggio e almeno il 40% dovrebbe essere raffinato in Europa». In questo contesto il Piemonte è considerato un territorio strategico. Anche perché l’anno scorso il mondo ha estratto 280mila tonnellate di terre rare, circa 32 volte di più rispetto alla metà degli anni 50. E la domanda non farà che aumentare: entro il 2040, stimano gli esperti, avremo bisogno di sette volte più terre rare rispetto a oggi. Quindi potrebbero essere necessarie più di 300 nuove miniere nel prossimo decennio per soddisfare la domanda di veicoli elettrici e batterie di accumulo di energia, secondo lo studio condotto da Benchmark Mineral Intelligence.

    «Al momento abbiamo nove permessi di ricerca in corso, ma si tratta di campionature in superficie o all’interno di galleria già esistenti, come è avvenuto a Punta Corna, sulle montagne di Usseglio – analizza Edoardo Guerrini, il responsabile del settore polizia mineraria, cave e miniere della Regione -. C’è poi in istruttoria di via al ministero dell’Ambiente un permesso per la ricerca di grafite nella zona della Val Chisone». Si tratta di un’area immensa di quasi 6500 ettari si estende sui comuni di Perrero, Pomaretto, San Germano Chisone, Perosa Argentina, Pinasca, Villar Perosa, Pramollo, Roure e Inverso Pinasca che interessa all’australiana Energia Minerals (ramo della multinazionale Altamin). E un’altra società creata da Altamin, la Strategic Minerals Italia, nella primavera prossima, sulle montagne di Usseglio, se non ci saranno intoppi, potrà partire con le operazioni per 32 carotaggi nel Vallone del Servin con una profondità variabile da 150 a 250 metri. Altri 25 sondaggi verranno invece effettuati nel sito di Santa Barbara, ma saranno meno profondi. E, ovviamente, ambientalisti e amanti della montagna, hanno già espresso tutti i loro timori perché temono uno stravolgimento del territorio. «Nelle settimane scorse ho anche ricevuto i rappresentati di una società svedese interessati ad avviare degli studi di valutazione in tutto il Piemonte con l’obiettivo di estrarre minerali – continua Guerrini – anche perché l’Unione Europea spinge per la ricerca di materie prime indispensabili per la conversione ecologica e quindi l’autosufficienza energetica».

    È la storia che ritorna anche perché il Piemonte è stata sempre una terra di estrazione. Basti pensare che, solo nel Torinese, la cavi attive «normali» sono 66. E ora, a parte Usseglio e il Pinerolese, ci sono richieste per cercare nichel in Valle Anzasca, rame, platino e affini nel Verbano Cusio Ossola, dove esiste ancora una concessione non utilizzata per cercare oro a Ceppo Morelli nella Val d’Ossola (anche se il giacimento più sfruttato per l’oro è sempre stato quello del massiccio del Rosa) e la richiesta di poter coltivare il boro nella zona di Ormea. E pensare che, dal 2013 al 2022, le aziende che si occupano di estrazione di minerali da cave e miniere in Piemonte sono scese da 265 a 195. «Il settore estrattivo continua a essere fonte di occupazione – riflette l’assessore regionale Andrea Tronzano -. Con il piano regionale in via di definizione vogliamo dare certezze agli imprenditori e migliorare l’attuale regolamentazione in modo che ci siano certezze ambientali e più facilità nel lavorare. Le miniere su materie prime critiche sono oggetto di grande attenzione e noi vorremmo riattivare le nostre potenzialità come ci chiede la Ue. Ci stiamo lavorando con rispetto per tutti, anche perché qui non siamo nè in Cina nè in Congo. Vedremo le aziende che hanno chiesto di fare i carotaggi che cosa decideranno. Noi le ascolteremo».

    https://www.lastampa.it/torino/2023/08/06/news/piemonte_nuove_miniere_usseglio_nichel_cobalto-12984408

    #extractivisme #Italie #mines #nickel #cobalt #graphite #lithium #Alpes #montagnes #Piémont #Pinerolo #terres_rares #multinationales #transition_énergétique #Punta_Corna #Val_Chisone #Energia_Minerals #Altamin #Strategic_Minerals_Italia #Vallone_del_Servin #Santa_Barbara #Valle_Anzasca #Verbano_Cusio_Ossola #cuivre #platine #Ceppo_Morelli #Val_d'Ossola #or #Ormea

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Indopacifique : l’impérialisme français manœuvre
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/07/26/indopacifique-limperialisme-francais-manoeuvre_725787.html

    Le 24 juillet, Macron a atterri en Nouvelle-Calédonie, première étape d’une tournée qui devait l’emmener au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une tournée qualifiée d’ historique dans cette région du monde appelée maintenant #Indopacifique.

    La présence dans cette région est devenue une priorité stratégique de l’État français. Alors que la tension monte entre les #États-Unis et la #Chine, que les uns et les autres cherchent à enrôler les pays de la région dans des alliances économiques et militaires, l’impérialisme de second rang qu’est la France veut pouvoir jouer son propre jeu. En s’appuyant sur ses #colonies du #Pacifique, en particulier la Nouvelle-Calédonie et la #Polynésie, il se présente comme un acteur régional et une « puissance d’équilibre », à distance des États-Unis et de la Chine.

    Cette posture lui permet d’avoir l’oreille de certains États, comme l’Inde et l’Indonésie, qui ne veulent pas apparaître comme trop inféodés aux États-Unis, ce qui met les Dassault et autres Thales en bonne position pour vendre leurs armes. Ainsi Macron a reçu à l’Élysée le 14 juillet le président indien Modi au moment où son pays annonçait l’achat de 26 Rafale. De son côté, l’#Indonésie a acheté en 2022 des Mirage d’occasion, tout en s’engageant pour 42 Rafale. Au-delà des ventes d’armes, la possession de ces #territoires_d’Outre-mer permet à la France de s’intégrer à différents traités et forums du Pacifique, et d’obliger les États-Unis à lui faire une petite place dans leurs manœuvres militaires et diplomatiques.

    La #Nouvelle-Calédonie est donc pour l’#impérialisme français une pièce majeure. Outre les abondantes réserves de #nickel et sa vaste zone maritime, elle abrite une base militaire sur la route commerciale à destination de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, d’où partent les navires et avions militaires qui participent aux opérations conjointes avec les États-Unis. Ainsi celles du 19 juillet sur l’#île_de_Guam, baptisées #Elephant_Walk, ont rassemblé États-Unis, #Royaume-Uni, Canada, Australie, Japon et France.

    Il n’est donc pas dans les intentions de l’État français de relâcher ses liens avec ce qui lui reste de colonies. La présence de #Sonia_Backès, anti-indépendantiste caldoche, présidente de la province Sud, la plus riche de l’archipel, au gouvernement de Macron comme secrétaire d’État à la Citoyenneté, est plus qu’un symbole. Mardi 25 juillet, plusieurs dizaines de militants #kanaks se sont rassemblés pour dénoncer la colonisation de leur archipel et s’opposer à la modification du corps électoral, qui donnerait encore plus de poids aux #Caldoches, les colons et descendants de colons de métropole.

    Après avoir reçu les uns et les autres et leur avoir fait moultes promesses, Macron s’envolera vers le Vanuatu, un archipel devenu un enjeu entre États-Unis et Chine, où celle-ci construit de nombreuses infrastructures. Pour riposter, les États-Unis ont annoncé début avril l’ouverture d’une ambassade. Tout le #Pacifique_Sud est devenu le théâtre de cette rivalité croissante. En 2022, le ministre chinois des Affaires étrangères y a fait une tournée, proposant aux États insulaires des millions de dollars d’aides, un projet d’accord de libre-échange, des pactes de sécurité, comme celui passé avec les #îles_Salomon. Les États-Unis quant à eux rouvrent des ambassades et négocient des accords militaires.

    La #Papouasie-Nouvelle-Guinée, ancienne colonie australienne, pays parmi les plus pauvres du monde, était la dernière étape de Macron. En même temps, le secrétaire d’État américain devait se rendre aux Tonga voisines. Le #Pacifique est un nouvel enjeu pour les pays impérialistes. L’#impérialisme_français veut être de la partie.

  • Aidez-nous à empêcher l’#extermination d’un peuple non contacté pour produire des batteries de #voitures_électriques | #Survival_International
    https://agir.survivalinternational.fr/page/125708/action/1

    La forêt tropicale de l’île d’#Halmahera en #Indonésie, habitée par des centaines de personnes non contactées du #peuple_autochtone des #Hongana_Manyawa, a été ciblée pour des #activités_minières extrêmement destructrices, qui dévastent la forêt et ses habitants.

    Des entreprises extrêmement puissantes sont impliquées. Les Hongana Manyawa ont désespérément besoin de votre soutien pour survivre.

    Ce vaste projet d’#exploitation_minière s’inscrit dans le cadre du plan de l’Indonésie visant à devenir un producteur majeur de batteries pour voitures électriques – un plan dans lequel Tesla et d’autres entreprises investissent des milliards de dollars. Le #nickel est actuellement un composant clé de ces batteries.

    L’entreprise minière française #Eramet, détenue à hauteur de 27 % par l’#État_français, est responsable des opérations minières dans la zone. L’argent du contribuable français est donc impliqué dans ces activités dévastatrices. 

    Eramet opère sur les terres des Hongana Manyawa sans leur consentement libre, informé et préalable (CLIP), et les peuples non contactés ne sont en aucun cas en mesure de le donner. Cela va à l’encontre des standards internationaux sur le sujet, qui requièrent l’obtention du CLIP pour tout projet sur les territoires des peuples autochtones (notamment la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones). 

    De sérieux doutes se posent aussi sur la conformité des activités d’Eramet à la loi française sur le devoir de vigilance.

    Les Hongana Manyawa – dont le nom signifie “peuple de la #forêt” dans leur propre langue – sont l’un des derniers peuples de chasseurs-cueilleurs nomades d’Indonésie.

    Ils risquent aujourd’hui de voir leurs terres et tout ce dont ils ont besoin pour vivre détruits par des #entreprises, dont Eramet, qui ose mettre en avant dans sa communication son attachement aux #droits_humains et à l’environnement. 

    Dites à Eramet de cesser immédiatement ses activités sur les terres des peuples autochtones non contactés d’Halmahera – et faites-le savoir au gouvernement français et aux autorités indonésiennes.

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • Les voitures électriques déforestent et augmentent les émissions carbone en Indonésie

    Walhi, la plus influente ONG environnementale indonésienne, demande à #Tesla de suspendre son projet d’investissement dans l’extraction de #nickel, destiné aux batteries de ses voitures électriques. Elle explique dans “Tempo” pourquoi l’extraction de ce #minerai, très polluant, n’est pas l’avenir de l’#énergie_verte.

    "Notre préoccupation se fonde sur des conclusions d’études prouvant que l’industrie du nickel et sa chaîne d’approvisionnement ont causé des dommages environnementaux à grande échelle, ont marginalisé des #peuples_autochtones et ont violé la loi." Tel est le communiqué que l’ONG environnementale indonésienne Walhi a envoyé à Telsa et a fait suivre à l’hebdomadaire indonésien Tempo, début août.

    Le gouvernement indonésien a en effet annoncé que la société détenue par Elon Musk souhaite investir sur l’île de #Java dans l’extraction de nickel, minerai qui permet le stockage d’#énergie dans les #batteries_électriques, dont dépendent ses voitures.

    Ce #minerai semble porter l’avenir de l’#industrie_automobile, selon l’Agence internationale de l’énergie. « Dans le scénario des engagements zéro émission nette de carbone, 60 nouvelles mines de nickel seront requises d’ici à 2030 », indique le document cité par Tempo.

    Alors qu’une partie importante de l’exportation de nickel russe est bloquée par la guerre, les constructeurs automobiles mondiaux se ruent vers d’autres pays. Or l’Indonésie possède près de 40 % des réserves mondiales de nickel de classe II. Seulement, ce dernier, en plus de son #extraction, nécessite une #transformation lourde et coûteuse pour être exploitable dans les batteries.

    Rere Christianto, directeur de campagne de Walhi sur les questions minières et énergétiques, a déclaré au magazine que, "sur les 900 000 hectares de zones d’extraction du nickel, 673 000 sont situées dans des zones forestières de l’archipel".

    Le militant écologiste souligne aussi le problème des émissions carbone : l’industrie de traitement du nickel utilise encore le #charbon comme combustible dans les #fonderies. "Il faut recalculer si les émissions de gaz à effet de serre des véhicules électriques sont inférieures ou supérieures aux véhicules conventionnels lorsque les facteurs de déforestation ou d’utilisation d’énergie sale sont pris en compte." Il poursuit :

    "Ne laissons pas les efforts de #décarbonation de certains pays conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre en Indonésie et à la violation des droits des communautés autochtones sur leurs terres ancestrales." Voeu pieux

    Selon Tempo, le directeur exécutif de l’Institut pour la réforme des services essentiels, Fabby Tumiwa, reconnaît que l’extraction du nickel a un impact environnemental énorme. Mais de nombreux constructeurs automobiles ont déclaré qu’ils n’achèteraient que du nickel provenant d’exploitations minières durables.

    "L’#exploitation_minière_durable a été introduite depuis longtemps via l’association #Initiative_for_Responsible_Mining_Assurance. Ses membres sont des industriels, des consommateurs et des organisations de la société civile. Tesla s’est également joint à cette initiative", affirme-t-il.

    https://www.courrierinternational.com/article/pollution-les-voitures-electriques-deforestent-et-augmentent-

    #pollution #déforestation #forêt #voitures_électriques #CO2 #émissions #extractivisme #batteries

  • #Canada : Données sur le cancer retirées par le Dr Arruda : « Les révélations sont très graves » Jean-Michel Cotnoir - Jean-Marc Belzile

    Les trois principaux groupes d’opposition à Québec ont réagi fortement lundi aux révélations de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1891907/qualite-air-sante-arsenic-biosurveillance selon lesquelles des données portant sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute d’un rapport, à la demande du directeur national de la santé publique de l’époque, le docteur Horacio Arruda.

    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population.


    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population. L’annexe 6 du rapport sur l’étude de biosurveillance du quartier Notre-Dame faisait état de ces préoccupations, mais à la demande du Dr Arruda, celle-ci n’a pas été publiée. (Archives) - Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

    Pour le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau, ces révélations sont consternantes.

    “Les révélations de ce matin (lundi) sont graves, sont très graves. C’est une nouvelle qui est consternante. Quand on connaît le rôle et la confiance qu’on doit avoir envers la direction nationale de la santé publique pour protéger la santé, la sécurité et la vie des gens et qu’il y a une information aussi capitale sur des possibles liens entre les émanations d’arsenic d’une fonderie et la communauté environnante de Rouyn-Noranda [...], que cette information soit soustraite au public de façon volontaire, je ne comprends pas cette décision-là”, mentionne-t-il.

    La porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d’environnement, Isabelle Melançon, abonde dans le même sens.

    « Je suis excessivement choquée. Choquée parce que comme pour les citoyens du Québec, les législateurs que nous sommes à l’Assemblée nationale n’avons pas eu en main toute l’information en lien avec la situation cancérologique en Abitibi-Témiscamingue. »
    Une citation de Isabelle Melançon, porte-parole du PLQ en environnement

    Mme Melançon fait le lien entre le dossier de l’arsenic et celui du nickel, ce métal pour lequel le gouvernement du Québec a récemment autorisé une hausse https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1874252/hausse-nickel-limoilou-quebec-benoit-charrette-environnement des émissions dans l’atmosphère.

    “Ça me ramène un dossier en tête, celui de la hausse du taux de nickel dans l’air. Est-ce qu’on a eu toute l’information ? Je ne suis pas certaine, j’ai un doute. Je dois vous dire que la confiance est mise à mal aujourd’hui, quand on voit qu’on s’est fait cacher de l’information. Je ne pense pas que c’est Dr Arruda qui ait voulu, lui, qu’on retire l’annexe 6. Moi, ce que je pense, c’est qu’il y a eu de la manipulation politique”, estime la députée de Verdun.

    Isabelle Melançon avance que les révélations concernant Rouyn-Noranda sèment un doute quant aux informations qui ont été transmises au public afin de justifier les hausses des taux de Nickel permis dans l’air.

    “Si on s’est fait cacher de l’information en 2019, je pense qu’on peut continuer à nous cacher de l’information en 2022”, soutient-elle.
    . . . . . . .
    La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1892601/sante-rouyn-noranda-cancer-arsenic

    #cancer #arsenic #nickel #glencore #santé #toxicité #santé_publique #camouflage #pollution #profits #capitalisme #mortalité

    • Les élèves de plus de 14 ans des écoles secondaires publiques canadiennes seront désormais formés pour intervenir en cas de surdose d’opioïdes. « Administrer la naloxone n’est pas un geste complexe », affirme le Dr Jocelyn Barriault, directeur médical régional de la Corporation d’urgences-santé et directeur médical de la Fondation ACT. Il ajoute que la formation permettra aussi de sensibiliser les jeunes aux dangers de ce type de drogue.

      Le Dr Barriault mentionne que 339 personnes sont mortes en raison d’une surdose d’opioïdes à Montréal en 2021. Il précise que la population touchée est surtout âgée de 14 à 24 ans et que 94 % des morts surviennent accidentellement.

      La formation pour administrer le médicament sera intégrée aux cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et de défibrillation externe automatisée (DEA), déjà offerts gratuitement dans les écoles secondaires partout au pays par la Fondation ACT.

      Source : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/entrevue/405304/formation-ecole-secondaire-naloxone-antidote-opioides
      #drogue #école #élèves #opioïdes

  • #Ressources_minières #Environnement #Platine #Nickel

    Single atoms as a catalyst
    https://phys.org/news/2021-01-atoms-catalyst.html

    Entirely new possibilities arise in single-atom catalysis that are not available when using ordinary metal particles: “Depending on the surface on which we place the metal atoms and which atomic bonds they form, we can change the reactivity of the atoms,” explains Parkinson.

    In some cases, particularly expensive metals like platinum are no longer necessarily the best choice. “Individual nickel atoms show great promise for carbon monoxide oxidation. If we understand the atomic mechanisms of single atom catalysis, we have a lot more leeway to influence the chemical processes,” says Parkinson.

    Eight different metals were precisely analyzed in this way at TU Wien—the results fit perfectly with the theoretical models that have now been developed in a collaboration with Prof. Cesare Franchini at the University of Vienna.

    “Catalysts are very important in many areas, especially when it comes to chemical reactions that play a major role in attempts to develop a renewable energy economy,” emphasizes Gareth Parkinson. “Our new approach shows that it doesn’t always have to be platinum.” The decisive factor is the local environment of the atoms—and if you choose it correctly, you can develop better catalysts and at the same time save resources and costs.

  • "Nouvelle-Calédonie : le nickel comme détonateur" - Mediapart - Julien Sartre - 11 décembre 2020

    Barrages, contre-barrages, incendie de pneus, cagoules, fusils de chasse : les images sont spectaculaires et rappellent de très mauvais souvenirs à la population du Caillou. Les affrontements qui ont culminé à la fin des années 1980 ne sont pas de retour mais la Nouvelle-Calédonie a basculé ces derniers jours dans un état de fait qui n’est déjà plus la paix civile.
    Les vols internationaux ont été intégralement suspendus, une sorte d’état d’urgence a été décrété par le gouvernement local, et les autorités comme la population ont retenu leur souffle lors des violences autour de l’usine du Sud. Jeudi 10 décembre, des tentatives d’intrusion et des affrontements avec les gendarmes qui gardent le site ont eu lieu. L’énorme complexe industriel a été évacué et l’infrastructure a dû être mise à l’arrêt.
    Ce site industriel sensible – il abrite l’un des plus grands dispositifs de stockage d’acide au monde – est, dans tous les esprits, l’objet de toutes les luttes et la cristallisation d’un conflit beaucoup plus large dans ce pays d’Océanie qui abrite la troisième réserve mondiale de nickel. La multinationale brésilienne Vale a mis en vente l’usine du Sud il y a de nombreux mois. Elle annonçait par un communiqué, publié le 9 décembre, l’avoir cédée au consortium Prony Ressources, contrôlé en partie par le courtier suisse Trafigura.
    Ce communiqué de presse a mis tout ce que le Caillou compte de responsables politiques et économiques en émoi et a constitué l’énième coup de théâtre dans un feuilleton interminable en forme de bras de fer autour de la ressource minière.
    Regroupés dans un consortium concurrent à Prony Ressources, les indépendantistes kanak ont tenté eux aussi de racheter cette usine. La société minière contrôlée par les indépendantistes (Sofinor) s’était associée à un groupe coréen (Korea Zinc) afin de proposer une offre de rachat qui n’a pas prospéré auprès du vendeur brésilien.
    Après une mobilisation politique et coutumière dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, tout au long du mois de novembre, la France avait in fine accepté de rouvrir des négociations. L’État français n’est pas officiellement à la manœuvre dans ce dossier qui concerne des acteurs privés, mais il a tellement investi dans l’outil industriel calédonien à force de défiscalisation et d’aides directes qu’il est quasiment un propriétaire de fait. Cette situation est d’ailleurs dénoncée à intervalles réguliers par la Cour des comptes, qui a jugé très durement ces investissements français en Nouvelle-Calédonie dans plusieurs rapports.
    Paris se trouve dans la position d’un acteur absolument incontournable et a été violemment mis en cause comme tel par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS, indépendantiste), mais aussi par l’Instance coutumière autochtone de négociation (Ican). Cette dernière est une association kanak aussi politique qu’impliquée dans la vie économique et traditionnelle. Elle est récemment revenue sur le devant de la scène avant que la lutte ne soit directement reprise en main par le FLNKS. Le porte-parole de l’Ican est Raphaël Mapou, frère de Louis Mapou : tous deux sont des responsables politiques indépendantistes de premier plan.
    Quel a été le détonateur des troubles à l’ordre public et du sentiment d’urgence qui s’est emparé de la Nouvelle-Calédonie ? Lundi 7 décembre, le partenaire coréen du consortium kanak pour la reprise de l’usine du Sud s’est brutalement dédit, quelques heures après l’annonce de la réouverture des négociations par la France. C’est l’annonce de ce retrait qui a provoqué de très importantes et violentes manifestations à Nouméa, la capitale.
    « Il y a beaucoup de fantasmes sur l’action et le rôle de l’État dans cette histoire : la France ne choisit pas qui rachète l’usine du Sud, plaide une source gouvernementale parisienne très au fait du dossier. Ce qui est vrai, c’est que la France est en deuxième rideau dans le montage capitalistique et rien ne peut se faire sans le soutien de l’État. Nous avons déjà beaucoup investi, trop même. Il est temps de penser à une stratégie globale pour la ressource minière. Nous proposons aux indépendantistes un “préalable minier global”. La formule est inspirée de ce qui avait eu cours avant les accords de Nouméa. »
    Cette proposition est d’importance, et elle est nouvelle dans le débat : selon les informations de Mediapart, il s’agirait pour la France d’entamer un cycle de négociations avec les indépendantistes kanak et les responsables des trois provinces de Nouvelle-Calédonie afin de regrouper les trois usines. L’usine du Sud est celle qui compte le plus d’actifs stratégiques du fait de la spécificité de son produit par rapport aux deux autres. Les finalités du « nickel-métal » sont autant commerciales, vu la fabrication exponentielle de batteries électriques à venir, que militaires et aéronautiques.
    Ce vendredi 11 décembre, cette proposition de négociations globales et politiques – le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu a donné une interview à la chaîne locale de télévision Calédonia – semble avoir trouvé un écho : les barrages sont devenus filtrants et la pression dans l’espace public redescend un peu. Les indépendantistes affirment qu’il s’agit seulement du temps d’une « réorganisation parce que le mouvement va s’inscrire dans la durée ».
    « Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la situation de l’usine du Sud, réagit à chaud Louis Mapou, président du groupe Uni (indépendantiste), contacté par téléphone par Mediapart. C’est vrai que la situation de la SLN n’est pas bonne et celle de Koniambo Nickel au Nord n’est pas encore arrivée à son potentiel maximum. L’État français pourrait avoir comme volonté de réunir les trois usines en une. On ne sait pas trop mais c’est une perspective lointaine, parce qu’il y a beaucoup de considérants à examiner. »
    Autour de la table, il sera de toute façon question de souveraineté. « Le but de la Sofinor [la société minière des indépendantistes – ndlr], comme de ceux qui la soutiennent aujourd’hui, n’est pas de faire main basse sur les richesses de la province Sud, mais de travailler pour l’intérêt général, d’œuvrer à la création d’une “usine pays”, écrit Daniel Goa, président de l’Union calédonienne (UC, indépendantiste). Il faut que l’usine du Sud devienne une véritable usine pays. »
    Le financement de la future Kanaky-Nouvelle-Calédonie indépendante, le rapport ancestral à la terre du peuple autochtone, la faiblesse des garanties environnementales apportées par Trafigura et Prony Ressources, la personnalité du président de Vale Calédonie, Antonin Beurrier : les arguments des indépendantistes pour s’opposer à la cession de l’usine du Sud à Prony Ressources sont nombreux et variés.
    Que sortira-t-il du round de négociations qui pourrait commencer dans les prochaines heures ? La cristallisation politique et la mobilisation de militants chauffés à blanc, en particulier chez les non-indépendantistes qui ont tenu des contre-barrages très durs, augurent de discussions tendues et surtout très larges. « Le préalable minier » appelé de ses vœux par la France est-il le prélude à une négociation autour d’un statut d’indépendance-association tel que souhaité par les indépendantistes kanak depuis 30 ans ? Personne ne peut s’avancer à ce point mais une chose est certaine : les troubles qu’a connus le Caillou cette semaine laisseront des traces dans une économie insulaire déjà durement éprouvée par la crise sanitaire. Les événements autour de l’usine du Sud empêchent sa réouverture prochaine en raison des conséquences techniques et industrielles de sa fermeture et de son évacuation.
    « S’il y a du chômage partiel à l’usine du Sud, il va s’ajouter au déficit du régime de chômage géré localement, s’inquiète Mathias Chauchat, professeur de droit public à l’université de Nouvelle-Calédonie, observateur de longue date de la vie politique du Caillou, engagé dans la cause indépendantiste. Le régime du chômage partiel du Covid, qui devait s’arrêter à la fin de l’année, a été repoussé jusqu’en mars. Ce modèle est inspiré de ce qui se passe en France : le gouvernement calédonien dépense de l’argent qu’il n’a pas en repoussant les échéances. Sur les déficits sociaux, il y a l’idée de prendre les déficits de la Cafat, la Caisse de protection sociale de Nouvelle-Calédonie, et de les mettre dans un établissement nouveau. On transforme les dettes d’aujourd’hui en dettes à 30 ans. Pour les déficits budgétaires, le gouvernement, qui ne veut pas faire de réformes structurelles, sera contraint d’augmenter les taxes à la consommation et de demander un prêt à la France. On est dans la négation des réalités. »
    Dès le mois d’avril 2021, le Congrès – le Parlement local dont est issu le gouvernement de Nouvelle-Calédonie – sera en position de demander la tenue d’un troisième et dernier référendum sur l’indépendance. Après ce troisième scrutin et quel qu’en soit le résultat, ce sera la fin des Accords de Nouméa. En 1998, ces accords avaient été arrachés au nom notamment de l’entente sur le sujet minier et le partage de la ressource entre les opérateurs historiques et les indépendantistes kanak. Précisément ce qui pourrait faire défaut 22 ans plus tard.
    #Kanaky #indépendance #Nickel #Nouvelle_Calédonie

  • Révoltes en Kanaky : la gendarmerie tire à balle réelle sur les protestataires kanaks | Sadek Basnacki
    https://www.revolutionpermanente.fr/Revoltes-en-Kanaky-la-gendarmerie-tire-a-balle-reelle-sur-les-p

    Quelques semaines après un référendum sur l’indépendance très serré et alors que la société Vale a annoncé la vente de son usine de Nickel de Goro à un consortium calédonien et internationale, la gendarmerie a ouvert le feu sur des protestataires kanaks aux abords de l’usine. Source : Révolution permanente

  • Les réseaux sociaux russes, lanceurs d’alerte de la catastrophe de #Norilsk

    Le 3 juin, le président russe Vladimir Poutine a déclaré l’#état_d’urgence au niveau fédéral, après la fuite le 29 mai d’au moins 20 000 tonnes de #diesel dans une rivière du Grand Nord. La catastrophe a été provoquée par l’effondrement d’un réservoir de la #centrale_thermique de Norilsk, en #Sibérie orientale.

    À Vladimir Potanine, dirigeant de l’entreprise en cause Norilsk Nickel (premier producteur de nickel au monde), le chef du Kremlin a adressé les reproches suivants : « Pourquoi les agences gouvernementales n’ont-elles été mises au courant que deux jours après les faits ? Allons-nous apprendre les situations d’urgence sur les réseaux sociaux ? »

    Ce sont en effet des vidéos postées par des citoyens sur les #réseaux_sociaux qui ont alerté les autorités sur le drame. Depuis des années en Russie, ils constituent un canal de communication important pour les experts et les écologistes qui cherchent à alerter sur les #catastrophes_industrielles et les conséquences du #changement_climatique. Cela offre à la #société_civile une mine d’informations et un espace où s’expriment les critiques sur le manque d’action et d’anticipation de l’État et des entreprises face à ces situations d’urgence.

    Cette nouvelle catastrophe a suscité grâce aux réseaux une attention médiatique nouvelle, pour ces régions isolées où des drames écologiques se jouent régulièrement.
    https://www.youtube.com/watch?v=0kakLGwXGzM&feature=emb_logo

    Un temps précieux perdu

    Précisons que la catastrophe du 29 mai est particulièrement préoccupante. Plus encore que le pétrole, le diesel est extrêmement toxique et les sauveteurs de #Mourmansk, spécialisés dans la #dépollution, ne sont arrivés sur place que 40 heures après la catastrophe du fait du délai entre la survenue de l’#effondrement et l’alerte. Un retard qui n’a permis de récupérer qu’une infime quantité de diesel.

    La majeure partie du carburant a coulé au fond de la rivière #Ambarnaïa et déjà atteint le #lac_Piassino. Le #carburant est en train de se dissoudre dans l’#eau ce qui rend sa collecte difficile et il n’est pas non plus envisageable de le brûler, ce qui libérerait des substances toxiques en quantité trop importante.

    L’#Arctique ne compte par ailleurs ni route ni réservoir pour collecter les #déchets. En construire près des zones polluées est impossible, la #toundra étant marécageuse et impraticable. Les sites de déversement ne sont donc atteignables que par hélicoptère et l’été dans l’Arctique étant très court, le temps presse.

    Rappelons que le #Grand_Nord fait continuellement la triste expérience de la #pollution par le #pétrole, lors de son exploitation et de son acheminement.

    Succession de catastrophes

    La région de Norilsk n’en est en effet pas à son premier #désastre_écologique. Dans cette zone industrielle, les #rivières revêtent déjà toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, non seulement à cause des #hydrocarbures mais également d’autres #activités_industrielles (rejets de #métaux_lourds et de #dioxyde_de_souffre de la #mine de #nickel et du centre industriel métallurgique).

    Convoquée à l’occasion de la fuite massive, la mémoire d’Internet met en lumière les catastrophes passées. En 2016, la rivière #Daldykan à Norilsk avait elle aussi pris un aspect rouge. Les autorités locales et fédérales et les médias locaux avaient alors gardé le silence pendant plusieurs jours. Après avoir nié l’accident, #Norilsk_Nickel avait fini par l’admettre une semaine plus tard tout en assurant que le phénomène ne présentait aucun danger pour l’#environnement. Sous la pression de la société civile locale, images à l’appui, les autorités avaient été poussées à ouvrir une enquête.

    Et il y a seulement trois mois, le 4 mars, dans la même région, près de 100 tonnes de diesel se répandaient dans les glaces de la rivière #Angara après la rupture d’un #pipeline.

    Ces catastrophes lointaines, qui surviennent dans des régions peu peuplées, n’attirent généralement pas l’attention médiatique. Celle de Norilsk, par son ampleur et sa portée internationale, suscite une prise de conscience nouvelle.

    État incapable et entreprises négligentes

    La catastrophe réveille les débats sur les réseaux sociaux russes autour de la gestion du risque environnemental et l’absence totale de responsabilisation des entreprises polluantes en Russie. Les principes de pollueur-payeur, de prévention et de précaution, si difficiles à faire appliquer en France, n’y existent tout simplement pas.

    Les monstres de l’industrie (pétrole, gaz naturel et divers métaux) échappent au contrôle de l’État. Pour preuve, les services d’inspection fédéraux n’ont même pas été admis sur place par les vigiles de Norilsk Nickel, comme l’a déploré Svetlana Radionova, la responsable du Service fédéral de contrôle des ressources naturelles et de la protection de l’environnement, le 30 mai dernier sur son compte Facebook.

    Cette fuite constitue pourtant la plus grande catastrophe environnementale qu’a connue l’Arctique. Dans cette région, la #décomposition_biologique des produits issus du pétrole est extrêmement lente et pourrait prendre au moins 10 ans. Un drame qui aura des répercussions sur les milieux arctiques, déjà très vulnérables : comme l’expliquait en 2018 la géographe Yvette Vaguet,« Les #lichens peuvent nécessiter jusqu’à 30 ans pour repousser et un saule nain peut ici être vieux d’un siècle ».

    Fonte du #permafrost et catastrophes industrielles

    Depuis des années, des chercheurs spécialistes de l’Arctique tentent d’alerter via les réseaux sociaux, faute d’une prise de conscience dans la classe politique. On ne compte plus les dommages causés par le changement climatique aux écosystèmes : les feux de forêt se multiplient, la couverture neigeuse diminue fortement et l’épaisseur de la glace dans la #mer_de_Kara rétrécit de plus en plus rapidement – elle a commencé cette année à fondre un mois plus tôt que d’habitude.

    Les régions de Russie à permafrost, cette combinaison de glace et de terre qui représente environ 60 % de la masse terrestre du pays, ne peuvent plus supporter la même charge que dans les années 1980. Or la plupart des structures construites à l’époque soviétique pour l’exploitation des ressources n’ont jamais été remplacées, alors même que le problème est connu de longue date.

    Dans la région de Norilsk, la fonte du permafrost entraîne donc l’affaissement des installations, comme l’avait déjà alerté un rapport du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, publié en 2018. La catastrophe du 29 mai en est la conséquence directe, provoquée par l’effondrement d’un des piliers du réservoir que la compagnie n’avait jamais remplacé depuis 1985.

    La #faune et la #flore du Grand Nord menacées

    Parmi les avertissements adressés par les chercheurs sur les réseaux sociaux, une préoccupation revient régulièrement, celle des effets du changement climatique et des activités humaines sur la faune et la flore du Grand Nord.

    La région de #Taimyr, dont Norilsk est la capitale, a déjà déploré la disparition d’un emblématique renne sauvage : en l’espace de 15 ans, 40 % des animaux du plus grand troupeau sauvage de rennes au monde ont disparu.

    En cette période de crue printanière, le diesel répandu par la catastrophe va imprégner tous les pâturages de #cerfs de la plaine inondable. Or la #chasse – au #cerf notamment – constitue avec la #pêche le principal moyen de subsistance des peuples indigènes de Taimyr. Sur les sites et les pages Internet où échangent ces populations, l’inquiétude est palpable. Gennady Shchukin, chef de la communauté #Dolgan, militant et adjoint du conseil de district #Dolgano-Nenets, a d’ailleurs publié sur les réseaux sociaux une lettre adressée au président Poutine et à différents hauts fonctionnaires pour réclamer une enquête publique et transparente et faire part de sa préoccupation.

    « Les cerfs ne survivront pas lorsqu’ils traverseront la rivière. Le diesel se déposera sur le corps de l’animal. Il ne survivra pas à l’hiver. L’animal ne pourra pas se débarrasser de ce film, et il ne pourra pas se réchauffer. Nous ne pourrons pas non plus vendre cette viande car elle aura une odeur de diesel. Les cerfs mourront et se décomposeront dans cette mer de diesel, dans la toundra. Le même sort attend les oiseaux et les poissons de l’Arctique. »

    Une autre voix, celle d’Alexander Kolotov, président de l’ONG écologiste Plotina.Net, résume ainsi la situation.

    « Je pense qu’un déversement de diesel de cette ampleur montre que nous ne disposons pas actuellement de technologies suffisamment sophistiquées pour faire face à des catastrophes d’une telle ampleur. Et cela soulève la question suivante : dans quelle mesure devrions-nous continuer à envahir et vouloir dompter l’Arctique, si nous ne pouvons faire face à la catastrophe ? »

    Sur l’Internet russe, des informations circulent, des alertes sont lancées, des critiques sont adressées. On y découvre effectivement les situations d’urgence… mais aussi l’histoire des catastrophes industrielles d’une région, leurs effets à long terme et l’incurie de l’État en la matière.

    https://theconversation.com/les-reseaux-sociaux-russes-lanceurs-dalerte-de-la-catastrophe-de-no
    #peuples_autochtones

  • Rohingya, la mécanique du crime

    Des centaines de villages brûlés, des viols, des massacres et 700 000 Rohingyas qui quittent la Birmanie pour prendre le chemin de l’exil. Rapidement, l’ONU alerte la communauté internationale et dénonce un « nettoyage ethnique ». Ces événements tragiques vécus par les Rohingyas ne sont que l’achèvement d’une politique de discrimination déjà ancienne. Ce nettoyage ethnique a été prémédité et préparé il y a des années par les militaires birmans. Ce film raconte cette mécanique infernale.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/57765_1
    https://www.youtube.com/watch?v=g2OjbDcBfPk


    #film #documentaire #film_documentaire #opération_nettoyage #armée_birmane #feu #incendie #réfugiés #2017 #Bangladesh #répression #Arakan #nettoyage_ethnique #génocide #préméditation #planification #moines #islamophobie #xénophobie #racisme #crime_contre_l'humanité #camp_de_réfugiés #camps_de_réfugiés #violence #crime #viol #Tula_Toli #massacre #Maungdaw #milices #crimes_de_guerre #colonisation #Ashin_Wirathu #immigrants_illégaux #2012 #camps_de_concentration #Koe_Tan_Kauk #ARSA (#armée_du_salut_des_Rohingya) #métèques #déni #Inn_Dinn #roman_national #haine #terres #justice #Aung_San_Suu_Kyi #retour_au_pays #encampement
    #terminologie #mots #stigmatisation
    –-> « La #haine passe du #discours aux actes »

    #ressources_naturelles #uranium #extractivisme #nickel —> « Pour exploiter ces ressources, vous ne pouvez pas avoir des gens qui vivent là »
    (#géographie_du_vide)

    #Carte_de_vérification_nationale —> donnée à ceux qui acceptent de retourner en #Birmanie. En recevant cette carte, ils renient leur #nationalité birmane.

    #NaTaLa —> nom utilisé par les #musulmans pour distinguer les #bouddhistes qui ont été #déplacés du reste de la Birmanie vers la région de l’Arkana. C’est les musulmans qui ont été obligés de construire, avec leur main-d’oeuvre et leur argent, les maisons pour les colons bouddhistes : « Ils nous ont enlevé le pain de la bouche et au final ils nous ont tués ». Ces colons ont participé au #massacre du village de Inn Dinn.

    A partir de la minute 36’00 —> #effacement des #traces dans le #paysage, maisons rohingya détruites et remplacées par un camp militaire —> photos satellites pour le prouver

    A partir de la minute 45’35 : la colonisation sur les #terres arrachées aux Rohingya (le gouvernement subventionne la construction de nouveaux villages par des nouveaux colons)

    ping @karine4 @reka

  • #Russie : #Arctique, la nouvelle frontière

    La fonte de la #banquise et le dégel des terres offrent des perspectives de navigation permanente sur l’océan Arctique, dernière grande réserve mondiale d’hydrocarbures. La région attise les convoitises territoriales des grandes compagnies pétrolières et des Etats riverains, - le Groenland, les Etats-Unis, la Norvège - quitte à se disputer le tracé des frontières…

    La Russie montre sa toute puissance militaire pour exploiter un sous-sol riche en hydrocarbures et minerais rares. Construction de ports maritimes en eau profonde, développement d’énormes complexes destinés à l’exploitation et au transport du gaz naturel et de pétrole. Éternels oubliés des enjeux environnementaux et géostratégiques, les peuples indigènes voient leurs conditions de vie totalement bouleversées par cette conquête de l’Arctique. Voyage entre un ancien monde préservé et un nouveau monde industriel en train d’émerger.

    https://www.arte.tv/fr/videos/086954-000-A/russie-arctique-la-nouvelle-frontiere
    #film
    #film_documentaire #géographie_politique

    #transport_maritime #Russie #pétrole #énergie #Sibérie #gaz #minerai #extractivisme #cobalt #nickel #passage_du_Nord-Est #changement_climatique #climat #Baie_d'Huston #hydrocarbures #Yamal #Total #Novatec #Chine #ports #Christophe_de_Margerie #infrastructures #aéroports #investissements #conquête_territoriale #conquête_économique #peuples_autochtones #Nénètses #Nenets #terre #sédentarisation #nomadisme #armée #présence_militaire #force_spéciale_arctique #marine_militaire #militarisation_de_l'arctique #bases_navales #Grand_Nord #économie_polaire #USA #Etats-Unis #Alaska #ressources #Canada #Norvège #OTAN #tourisme #Groenland #croisières #tourisme_de_masse #tourisme

    ping @reka @simplicissimus

  • Deep-sea mining  : Les industriels veulent forer les fonds marins Laurie Debove - 5 septembre 2019 - La relève et la peste
    https://lareleveetlapeste.fr/deep-sea-mining-les-industriels-veulent-forer-les-fonds-marins

    Alors que les minerais sont de plus en plus difficiles et coûteux à extraire du sol, les industriels veulent maintenant forer les fonds marins. Après avoir ravagé la terre, l’exploitation minière pourrait bien devenir le plus grand danger existant pour les océans.

    L’explosion de la demande en minerais
    Nos sociétés industrielles hyperconnectées utilisent de plus en plus de minerais et métaux rares pour leurs infrastructures. Secteur automobile, technologies de l’information et de la communication, énergies renouvelables, ils sont partout. Une seule éolienne contient 500 kilogrammes de #nickel, une tonne de #cuivre et une tonne de #métaux_rares. Un seul smartphone est fait avec 30 métaux rares différents, dont beaucoup de #cobalt. Au cours de sa vie, chaque personne occidentale consomme en moyenne deux tonnes de cuivre et 700 kilogrammes de #zinc.

    A l’heure actuelle, les mines terrestres ont encore des réserves. Mais la demande en ressources minérales devrait au minimum doubler d’ici 2050 selon une étude de l’#Ademe https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/epuisement-metaux-mineraux-201706-fiche-technique.pdf datant de 2017.

    Dans un précédent rapport, publié en juin 2014, l’#Ifremer et le #CNRS prévoyaient déjà qu’il n’y aura plus de zinc en 2025, d’#étain en 2028, de #plomb en 2030 ou de cuivre en 2039. Cette raréfaction des ressources entraîne une hausse des prix et de nombreuses tensions géopolitiques comme pour le cobalt, essentiellement produit en République du Congo. La Chine, elle, contrôle plus de 90 % du marché mondial des terres rares.

    L’exploitation minière sous-marine, ou deep-sea mining
    Face à cet appétit vorace, les industriels se tournent maintenant vers les fonds marins, qui débutent à plus de 200 mètres de profondeur. En couvrant 65% de sa surface, les fonds marins sont le plus grand écosystème de la planète. Ils sont aussi l’une des dernières zones inoccupées par l’humain. Seulement 10 % d’entre eux ont été topographiés, et moins d’1 % a été recherché et exploré à l’heure actuelle. On y trouve trois formes de métaux. 

    Dans les plaines abyssales, entre 4.000 et 6.000 mètres de profondeur, gisent les #nodules_polymétalliques, de gros cailloux brun-noir de 5 à 10 cm de diamètre qui contiennent principalement du fer et du manganèse avec du zinc, du cuivre et du #baryum. Sur les monts sous-marins, à une profondeur située entre 400 et 4.000 mètres, se trouvent les encroûtements cobaltifères qui recèlent divers minerais comme l’oxyde de #fer, le #manganèse, le cobalt, le #platine, mais également des terres rares. Enfin, les sulfures polymétalliques, aussi appelés fumeurs noirs, sont de grandes cheminées situées près des sources hydrothermales le long des dorsales océaniques, entre 1.500 et 5.000 mètres de profondeur.

    Pour l’instant, l’exploitation minière sous-marine n’a pas encore creusé son premier trou. L’industrie en est à l’étape d’exploration. Cette année, l’International Seabed Authority (ISA) a ainsi accordé 29 licences d’exploration à plusieurs pays tels que la Chine, la Corée, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Russie sur une zone d’environ 1,5 million de km2, environ la taille de la Mongolie, dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. 

    L’océan en danger
    Problème : l’ISA accepte toutes les demandes de licence, sans modération, même dans des endroits aussi fragiles que la Cité perdue dans l’océan Atlantique. Et les premières extractions pourraient très vite commencer, comme en Papouasie #Nouvelle-Guinée où elles sont prévues en 2020. Face à la précipitation des industriels, des ONG, institutions internationales et scientifiques tirent l’alarme. Elles appellent à un moratoire, basé sur le respect du principe de précaution, pour empêcher toute exploitation minière pendant au moins 10 ans, le temps que les scientifiques puissent mieux connaître les impacts que pourrait avoir une telle industrialisation des fonds marins.

    L’une des inquiétudes de la communauté scientifique concerneles stocks de carbone présents dans les sédiments des fonds marins. S’ils étaient touchés, cela réduirait la capacité de l’océan à absorber le #dioxyde_de_carbone et à atténuer les effets de la crise climatique. Mais ce sont aussi les fonds marins entiers et les êtres vivants qu’ils abritent qui pourraient pâtir à jamais de l’empreinte humaine.

    « Les profondeurs marines sont un habitat dans lequel tout, absolument tout, se passe très, très lentement. Les traces laissées par un équipement en provenance des premières expéditions dans les fonds marins dans les années 80 sont encore visibles à présent comme si elles avaient été faites hier. Il faut un million d’années aux nodules de manganèse, ces pépites de métal précieux du fond des océans, pour grandir ne serait-ce que de 5 à 20 millimètres. Les écologistes préviennent que tout ce qui est détruit ne se régénèrera pas avant longtemps, et peut-être même jamais. » nous avertit ainsi la Fondation Heinrich-Böll-Stiftung dans son atlas 2018 sur l’Océan.

    Les fonds marins abritent des êtres vivants incroyables comme Casper, la petite pieuvre albinos. Les scientifiques ont identifié 250 000 espèces différentes y évoluant, et ce n’est que le début ! Ils estiment qu’il pourrait y en des millions d’autres ! Les fonds marins sont indispensables au bon fonctionnement des océans, eux-mêmes indispensables aux conditions de vie actuelles sur Terre, et de toutes les espèces qui y vivent. 

    Pour l’instant, nous pouvons encore préserver ces havres de vie en repensant radicalement nos modes de vie, mettant en place une sobriété énergétique, favorisant le recyclage et la ré-utilisation des minerais déjà en circulation. Mais aussi en mettant un place un traité international contraignant avec la création de 30 % d’Aires Marines Protégées, qui devront rester intactes de toute activité humaine. Refuser cette industrialisation des fonds marins serait le premier apprentissage pour vivre en respectant les limites planétaires, et prendre au sérieux la protection de l’océan.

    L’exploitation minière sous-marine deviendra-t-elle le dernier choix de la civilisation thermo-industrielle ? Continuerons-nous à extraire sans nous soucier des conséquences pour le vivant ? Ou allons-nous lutter pour protéger nos écosystèmes ? La dernière bataille pour le maintien de la vie sur Terre pourrait bien avoir commencé.

    #minerais #Océans #Mers #fonds_marins #matières_premières #extractivisme #environnement #pollution #multinationales #ressources_naturelles #pollutions #écologie

  • Au Guatemala, les morts du lac Izabal
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/19/au-guatemala-les-morts-du-lac-izabal_5478665_3210.html

    Green Blood (2/3). L’écosystème est lourdement pollué par les rejets d’une usine de nickel et l’air saturé de poussière. Ceux qui s’y sont intéressés de trop près ont perdu la vie, et des journalistes sont poursuivis.
    […]
    Tel est le récit d’Ernesto Rueda Moreno, prêtre d’El Estor, deux ans après les faits. La police a nié qu’il y ait eu un mort, et ce 27 mai 2017 sanglant est une plaie restée à vif dans cette ville du nord-est du Guatemala au bord du lac Izabal, le plus grand du pays, un écosystème exceptionnel de 590 km2. C’est là qu’à flanc de la Sierra Santa Cruz s’est établie la principale mine de nickel d’Amérique centrale, un minerai convoité, utilisé pour la fabrication d’alliages et d’acier inoxydable, vendus dans le monde entier.

    La mine Fenix et les sociétés CGN et Pronico qui l’exploitent appartiennent depuis 2011 à Solway, une multinationale suisse dotée d’une holding à Malte, dirigée sur le terrain par des Russes. Une société que tout le monde ici appelle l’« Empresa » – l’entreprise – ce qui en dit long sur son emprise sur le territoire.

  • Très émettrice de CO2, la Nouvelle-Calédonie n’est pas soumise à l’Accord de Paris

    La Nouvelle-Calédonie émet, par habitant, autant de CO2 que les Etats-Unis. Des émissions en constante progression. Elle n’est pourtant pas couverte par les objectifs assignés à la France dans le cadre de l’Accord de Paris : l’exploitation du nickel, qui fait de l’archipel une des régions les plus polluantes et polluées de la planète, n’est pas soumise à des objectifs ambitieux et contraignants.

    https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/021118/tres-emettrice-de-co2-la-nouvelle-caledonie-nest-pas-soumise-laccord

    #NouvelleCalédonie #AccordDeParis #Climat #COP21 #référendum #Nickel

  • Bayer cesse la commercialisation des implants contraceptifs #Essure en Europe
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/18/bayer-cesse-la-commercialisation-des-implants-contraceptifs-essure-en-europe

    Les laboratoires pharmaceutiques Bayer vont arrêter de commercialiser les implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays sauf aux Etats-Unis », a annoncé l’entreprise lundi 18 septembre, tout en affirmant dans un communiqué que cette décision « était prise pour une raison commerciale. »

    Les laboratoires ne demanderont pas de renouvellement « du marquage CE (...) pour les pays européens, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. » En août dernier, l’Union européenne a en effet suspendu ce tampon, qui a valeur d’autorisation de mise sur le marché, les implants étant soupçonnés de provoquer des effets indésirables sévères.

    L’Agence nationale de sécurité du médicament avait préconisé « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure et demandait aux laboratoires de « procéder au rappel des produits en stock ». En cause : 1 087 femmes victimes d’un dysfonctionnement ou d’effets indésirables entre 2003 et 2017.

    Bayer a fait savoir lundi que « cette décision n’est pas liée à un problème de sécurité ou de qualité du produit. » Les laboratoires ont répété qu’il s’agissait d’un problème de « baisse continue de la demande en France ».

    Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure est prescrit en première intention en France aux femmes demandeuses d’une contraception définitive et irréversible. Il se présente sous forme de ressorts en fibres de polyéthylène, #nickel, titane et acier inoxydable dont la pose par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale – provoque une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

    #tout_va_bien, c’est un bon produit injustement délaissé par les patientes…

    • Article remanié, en fait complètement réécrit (et, accessoirement, passé sous #paywall…)

      La nouvelle version développe la version de Bayer qui

      […] regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      (comme quoi, je ne caricaturais pas du tout, …)
      et surtout détaille les #effets_indésirables et donne la parole à l’association des patientes…

      Le Monde | 18.09.2017 à 20h44 • Mis à jour le 19.09.2017 à 09h07 | Par Patricia Jolly

      Selon l’entreprise, cette décision n’est « pas liée » à un problème de sécurité. Mais le produit est soupçonné de graves effets secondaires.

      Un implant contraceptif.
      Le laboratoire pharmaceutique allemand Bayer HealthCare a annoncé, lundi 18 septembre dans la soirée, qu’il mettait fin à la commercialisation des implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays, sauf aux Etats-Unis », pour une raison « commerciale ».

      Dans un communiqué, la multinationale explique que cette mesure n’est « pas liée » à une question de sécurité ou de dangerosité du dispositif médical – dont le profil bénéfice-risque positif « reste inchangé » –, mais qu’il s’agit d’« élargir » la décision prise fin mai de stopper sa mise à disposition « dans la plupart des pays ». Elle regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      Une action de groupe aux Etats-Unis
      Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure était jusqu’ici prescrit en première intention en France aux femmes en quête d’une contraception définitive et irréversible. Implantés par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale –, ses ressorts en fibres de polyéthylène, nickel, titane et acier inoxydable provoquent une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

      Selon Bayer, un million de dispositifs Essure ont été vendus dans le monde, dont 140 000 en France depuis 2011, où l’on en a implanté jusqu’à 28 000 en 2015. Mais le produit qui a d’emblée connu un franc succès est soupçonné depuis quelques années d’être à l’origine de graves effets neurologiques, musculaires, hémorragiques et allergiques. Et, en cas d’échec ou de complications, son retrait impose rien moins que l’ablation des trompes, voire de l’utérus, ce qui lui vaut légitimement d’être controversé dans de nombreux pays.

      Aux Etats-Unis, qui constituent – devant la France – le marché principal de Bayer HealthCare pour la distribution d’Essure, le laboratoire et ses implants font l’objet d’une action de groupe. Cette procédure collective qui permet aux consommateurs s’estimant victimes d’un même préjudice de la part d’un professionnel d’agir conjointement en justice, rassemble, outre-Atlantique, des milliers de plaignantes sous la houlette d’Erin Brockovich, consultante juridique connue pour avoir révélé une affaire de pollution des eaux en Californie.

      Au printemps, Bayer HealthCare a annoncé le retrait d’Essure des marchés finlandais, britannique, néerlandais et canadien. Officiellement, en raison du « déclin des ventes ». Le 3 août, l’organisme chargé de renouveler le certificat de commercialisation du dispositif en a suspendu la vente pour trois mois dans toute l’Union européenne. Il sollicitait des informations complémentaires concernant Essure pour répondre à « toutes les questions en suspens ».

      Au moins 1 087 signalements à l’ANSM
      Dès le lendemain, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommandait « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure, et enjoignait au laboratoire de procéder au « rappel des produits en stock » dans les établissements français. L’agence assurait cependant ne pas remettre en cause « à ce stade » les conclusions rassurantes rendues en avril par un comité d’experts indépendants. Et elle persiste aujourd’hui dans la mesure où Bayer présente la cessation de la distribution d’Essure en Europe comme une « décision commerciale », explique un porte-parole, lundi soir.

      A partir d’une étude épidémiologique concernant plus de 100 000 femmes, réalisée à partir de données de l’Assurance-maladie, et comparant les effets d’Essure à ceux de la ligature des trompes, le comité scientifique – nommé par l’ANSM, début avril, en raison de la multiplication des signalements d’effets indésirables – avait conclu quelques jours plus tard qu’il n’était « pas nécessaire » de modifier la réglementation concernant le dispositif. Il avait toutefois recommandé de mieux informer les femmes des « risques » et des « possibilités d’échec », « afin de permettre une décision éclairée ».

      Selon l’ANSM, 1 087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d’effets indésirables entre 2003 et début février 2017. Mais l’agence a reconnu que ce chiffre est probablement « sous-estimé » car uniquement fondé sur les événements qui lui sont spontanément signalés.

      Créée en France en juin 2016 et forte de 1 200 membres pour la plupart porteuses ou anciennes porteuses d’Essure, l’association Réseau d’entraide, soutien et informations sur la stérilisation tubaire (Resist) estime que bien davantage de femmes souffrent d’effets indésirables liés à ces implants contraceptifs définitifs.

      Vertigineuse chute des ventes
      Reçues à plusieurs reprises par les autorités de santé depuis décembre 2016, les représentantes de Resist n’ont jamais obtenu la suspension du dispositif qu’elles réclamaient sur le territoire français « au nom du principe de précaution ». Mais leur puissante mobilisation n’est probablement pas étrangère à la chute vertigineuse des ventes des implants Essure dans l’Hexagone. Contre 28 000 exemplaires en 2015, 21 538 ont été vendus en 2016, et seulement 2 494 pour les quatre premiers mois de 2017.

      Lundi, Marielle Klein, 39 ans, fondatrice et présidente de Resist, a accueilli la nouvelle de l’arrêt de la commercialisation d’Essure en Europe avec soulagement. « Ça va contribuer à limiter le nombre de nouvelles victimes, déclare-t-elle, mais il est regrettable que les autorités de santé françaises ne se soient jamais positionnées sur un produit autour duquel règnent autant de zones d’ombres. »

      La « priorité absolue », selon Resist, est la mise en place d’un « protocole de retrait national [des implants Essure] commun à tous les gynécologues » afin de « limiter » les risques de casses et la multiplication des interventions chirurgicales en cas d’explantation.

      Mère de 5 enfants et victime d’invivables effets secondaires après avoir opté en 2012 pour le dispositif Essure, Marielle Klein n’a recouvré la santé qu’après s’en être débarrassée. Au prix d’une ablation de l’utérus et des trompes. Elle juge aujourd’hui « inacceptable » que le « profit d’un géant pharmaceutique » prime sur « la santé des femmes ». Resist « continuera d’agir en justice » pour faire la lumière sur le « défaut de sécurité » lié à l’utilisation d’Essure et le « défaut d’information » qui a entouré sa commercialisation, prévient-elle.

      Une action de groupe annoncée en France
      A la fin du mois, à l’instar de ses « sœurs américaines », l’association française engagera une action de groupe. Ce recours viendra en renfort d’une procédure de demande d’indemnisation déjà déposée par trois anciennes porteuses d’Essure – dont Mme Klein – en décembre 2016 contre Bayer devant le tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny qui traîne en longueur. « L’objectif de l’action de groupe est de faire constater la responsabilité du laboratoire en un seul et même jugement, et d’obtenir pour mes clientes des indemnisations individuelles », explique Me Charles Joseph-Oudin qui représente plus de 550 femmes porteuses ou anciennes porteuses d’Essure en France.

      Pour l’avocat, les victimes présumées d’Essure « ne peuvent se satisfaire des motifs économiques invoqués par Bayer pour son retrait en Europe ». Il attend de la part des autorités de santé des « éclaircissements » sur les conditions dans lesquelles le certificat de commercialisation du dispositif a été suspendu début août.

      Il réclame par ailleurs une « juste prise en charge des victimes des Essure » sollicitant de la part de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, la création d’un « dispositif spécifique d’indemnisation centralisé à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) ». La seule manière, selon cet habitué des dossiers de santé publique au long cours – qui défend également les victimes du Mediator et de la Dépakine –, de « traiter dans des délais raisonnables l’importance et le volume du contentieux » lié au dispositif médical Essure. Lundi soir, la direction générale de la santé du ministère n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

      pfff ! que de guillemets !

  • L’UE suspend pendant trois mois la mise sur le marché des implants contraceptifs #Essure
    http://mobile.lemonde.fr/sante/article/2017/08/04/l-ue-suspend-pendant-trois-mois-la-mise-sur-le-marche-des-implants-co

    Essure se présente sous la forme de mini-implants tubaires en nickel qui, introduits par les voies naturelles dans les trompes de Fallope, déclenchent une cicatrisation qui les obstruent. En cas d’échec ou de complications, leur retrait impose une ablation des trompes de la patiente, voire de l’utérus.

    Ceci est donc un dispositif interne destiné aux femmes.
    Maintenant, la suite :

    L’"allergie au #nickel chez les adolescents finlandais est de 30 % chez les filles et 3 % chez les garçons. Cette différence s’expliquerait par le perçage des oreilles qui est une cause majeure de sensibilisation au nickel. La prévalence de l’allergie est 15 fois plus importante chez les gens ayant les oreilles percées (31 %) que ceux qui ne les ont pas percées (2 %).

    https://www.orthodontisteenligne.com/blogue/appareils-orthodontiques-et-allergie-au-nickel/?amp=1
    Au niveau mondial, c’est estimé à a environ 16% des femmes (nettement moins chez les hommes), en augmentation à cause de multiexpositions à ce métal…

    • #sexisme_médical (plutôt #inégalité_médicale dans ce cas)
      Ne pas réussir à nommer une #sterilisation et à dire une seule fois #scandale_médical mais le remplacer par #effets_indésirables c’est quand même incroyable !


      Arf « la suite après cette publicité » j’t’jure !

      #Bayer en désaccord profond (nan, mais ho ! y’a des coups de pied dans les roubignoles qui se perdent)

      Un million de dispositifs ont été vendus dans le monde, dont 140 000 depuis 2011 en France, où l’on en a implanté jusqu’à 28 000 en 2015. Mais la méthode est désormais suspectée d’être à l’origine de graves effets neurologiques, musculaires, hémorragiques et allergiques. Et, en cas d’échec ou de complications, le retrait du dispositif impose une ablation des trompes, voire de l’utérus.

      Faut arrêter de référencer ce journal de merde (y’ pas d’autre mot) tapez juste scandale Essure …
      https://duckduckgo.com/?q=Essure+scandale

      #sterilisation_tubaire

    • La source
      https://www.resist-france.org
      A ce jour, l’association R.E.S.I.S.T. est la seule structure officielle agréée par le Ministère de la Solidarité
      et de la Santé pour accompagner les femmes victimes des implants Essure®. A ce titre, l’association R.E.S.I.S.T. est étroitement associée aux prises de décisions par les autorités de santé.

    • Le dispositif est composé de nickel… Or, à cause de l’exposition de nombreuses jeunes femmes à des matériaux de faible qualité en nickel (les boucles d’oreilles, notamment), les allergies au nickel explosent actuellement chez les femmes : en moyenne 16 % de la population féminine contre nettement moins de 10 % chez les hommes. Une étude récente en Finlande parle d’une prévalence de 30 % chez les femmes, actuellement.
      D’autres recherches convergentes à travers le monde (et particulièrement en Allemagne) montrent que le nickel est un fort allergène de contact : plus on est exposé, plus le risque de développer une allergie est fort.
      Les implants en nickel sont destinés à rester dans le corps des femmes.

      Toutes les personnes qui souffrent d’une allergie de contact reconnue au nickel savent à quel point on est réactif et à quel point les inflammations augmentent en cas de contact prolongé avec l’allergène.

      Question : comment le fabricant peut-il ignorer toutes ces données ? Pourquoi continuer à commercialiser un implant fabriqué en matériau allergisant reconnu… et plus particulièrement pour les femmes qui en sont les seules destinataires ?

      Question subsidiaire : pourquoi y a-t-il autant de femmes qui se plaignent d’états inflammatoires à leur gynécologue se font traiter de mythos et renvoyées à des problèmes psychosomatiques ?

      Autrement dit : peut-on réellement prendre la mesure de la sous-déclaration systématique des soucis rencontrés par les porteuses de ce dispositif ?

  • ​Contraceptif #Essure : bientôt « 150 dossiers » judiciaires contre Bayer ? | LCP Assemblée nationale
    http://www.lcp.fr/actualites/contraceptif-essure-bientot-150-dossiers-judiciaires-contre-bayer

    Résultat, Essure dispose d’un autre avantage : il est remboursé intégralement par l’Assurance maladie. Son coût : 1300 euros. 700 euros pour le dispositif et 600 euros pour sa pose par un gynécologue. Sans doute faut-il y voir aussi les raisons de son succès commercial depuis 2003. D’après les chiffres communiqués par Bayer, 240 000 dispositifs ont été vendus en France. Dans le monde entier, une utilisatrice d’Essure sur cinq est Française. Un marché important pour le laboratoire qui assure que « la sécurité et l’efficacité » d’Essure ont été « confirmées » par des recherches scientifiques et cliniques.

    #nickel

    • #merci :-)

      Maintenant, je peux le dire bien franchement : je considère que tout diagnostic posant une base psychosomatique à vos problèmes corporels est surtout l’indicateur infaillible du total manque de rigueur scientifique de celui qui le pose sur la table de son cabinet comme un étron dans la soupe. Il y a quelques décennies, le même praticien vous aurait traitée d’hystérique et si peu de siècles en arrière encore, il vous aurait collée sur un bucher.

      Je suis trés méfiant depuis que j’ai tout juste survécu la visite chez un médecin à la formation classique européenne et expert officiel de ma caisse maladie mais qui pratique la médecine traditionnelle chinoise. Ce médicastre m’avait préscrit un thé chinois contre une pneumonie grave qu’il n’a pas été capable de diagnostiquer. Son thé était trop faible pour détruire l’équilibre entre le Yin et le Yang des bactéries et pas assez fort pour remettre en place le mien. Depuis je suis fan de antibiotiques.

      D’ailleurs j’aurais dû m’en douter que la médecine traditionnelle chinoise n’arrive pas à l’hauteur de la réputation dont elle jouit dans les cercles ésothériques. Pour s’en rendre compte il suffit de consulter la biographie de Lu Xun (鲁迅), le plus grand auteur chinois du 20ème siècle

      http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_LuXun.htm

      A la fin de ces études, en 1901, il obtient une bourse du gouvernement chinois pour aller étudier au Japon, où il débarque en février 1902, à 21 ans. Il étudie d’abord le japonais (et l’allemand) à l’institut Kobun à Tokyo (école préparatoire pour les étudiants étrangers voulant entrer dans des universités japonaises). Puis, deux ans plus tard, il entre à l’école de médecine de Sendai, pour étudier la médecine « moderne », dans l’espoir, a-t-il lui-même expliqué, de pouvoir soigner les malades chinois bernés, comme son père, par les charlatans de la médecine traditionnelle.

      Lu Xun relate dans un nouvelle la mort de son père par les soins des docteurs traditionnels chinois.