• Violences sexuelles : « Ce qui se passe dans le milieu du cinéma se passe aussi ailleurs, à l’université, dans les écoles, dans l’édition »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/07/violences-sexuelles-ce-qui-se-passe-dans-le-milieu-du-cinema-se-passe-aussi-

    Toutes, nous les connaissons toutes, toutes ces histoires qui circulent quand même, en dépit du silence, entre chercheuses, entre enseignantes, entre étudiantes, entre éditrices, entre écrivaines, entre artistes, collègues, amies, à l’université, dans les maisons d’édition, dans les festivals de littérature, dans le monde des arts. Des histoires comme on se donne des nouvelles des dernières victimes recensées, des dernières injustices accomplies.

    Jamais la littérature n’a adouci les mœurs : dans les départements de littérature, dans les laboratoires, dans les unités de formation et de recherche, mais aussi dans toute l’université, dans les bureaux des maisons d’édition, dans toutes les coulisses possibles de l’écriture littéraire et scientifique, dans les coulisses de la création. Dans les couples aussi.

    La condamnation, le 13 février, pour violences conjugales du professeur émérite, spécialiste du lyrisme et poète Jean-Michel Maulpoix, Prix Goncourt de la poésie 2022, à dix-huit mois de prison avec sursis pour préjudice infligé à son épouse, chercheuse et enseignante en lettres, confirme que ni la littérature ni l’université ne sauvent les femmes.

    Depuis que nous sommes étudiantes, depuis que nous sommes doctorantes, depuis que nous sommes enseignantes, depuis que nous sommes assistantes d’édition, éditrices, écrivaines, chercheuses, artistes, depuis que nous sommes vacataires, précaires, depuis que nous sommes jeunes ou vieilles.

    De l’impunité sous toutes ses formes

    A chaque étape, nous avons subi ou pris connaissance d’injustices, d’agressions, de viols, d’intimidations, de silences imposés, de menaces, de brutalités, d’opérations en tout genre qui rabaissent, de vols de savoirs, de chantages, de destructions d’œuvres, même. De l’impunité sous toutes ses formes. De l’impunité, au résultat, de proclamés « lettrés » ou « diplômés » qui se comportent souvent comme des prédateurs, presque toujours comme des êtres supérieurs. On peut remplir des pages et des pages avec toutes ces histoires.
    La hiérarchie se marie parfaitement avec sexisme et misogynie. Il y a les insultes balancées par un poète institutionnel et il y a les ralentissements de carrière, les opérations de séduction misérables, à tous les âges, pour monnayer les postes, les contrats, les avancements.
    Mais alors, avec #metoo, en littérature, à l’université, dans l’édition, rien n’a changé ? Rien n’a changé dans ce petit monde académique des lettres, dans le milieu littéraire et éditorial qui cohabite avec lui dans l’amour des livres, de la science, des arts, dans l’université en entier ? Rien n’a changé dans ce pays dont le président, sans honte, soutient dans l’émission « C à vous » [en décembre 2023] un présumé innocent violeur et agresseur multirécidiviste ?

    Si. Quelque chose a changé dans cette si masculine République des lettres. Certaines histoires sont si fracassantes qu’elles en deviennent forcément publiques, spectaculairement. Il n’est plus possible de nier. Ce qui se passe dans le milieu du cinéma se passe aussi ailleurs, à l’université, dans les écoles, dans les maisons d’édition, dans le monde des arts… Partout ? Qui se souvient, en 1980, du féminicide d’Hélène Rytmann par le philosophe Louis Althusser ?

    Si tu parles, t’es morte dans le milieu

    Cécile Poisson, nous voulons aujourd’hui te rendre hommage. Pour que ta mémoire et ton souvenir nous aident à ne plus nous laisser violenter d’une manière ou d’une autre. Au nom des femmes. Cécile, tu étais enseignante-chercheuse en lettres, spécialiste des mythes en littérature, « sentinelle égalité » dans ton université. Cette année, tu aurais eu 49 ans. Tu as été assassinée, le 20 mars 2023, par un homme « cultivé », « diplômé », tout ce qu’il faut sur le CV, ton mari : un assassin surtout.

    Ton féminicide a fracassé les murs en béton de l’université au sein de laquelle les #femmes sont souvent agressées sexuellement, menacées de chantage, violentées d’une manière ou d’une autre, plagiées, discriminées, sous emprise, sans que leurs aînés toujours les soutiennent.

    Face à ces crimes, face à tous ces témoignages d’injustice, nous avons le sentiment que l’omerta règne en puissance. Les agresseurs se font passer pour des victimes. Ainsi se poursuit la violence en refusant la reconnaissance. Toutes, nous les connaissons, ceux qui agissent pour le pire.

    Si tu parles, t’es morte dans le milieu. Ta carrière est morte. Ta réputation est morte. Morte pour de vrai ou morte pour de faux, tu es morte. Aujourd’hui, #noustoutes, nous signons sans peur, en notre seul nom, un appel à l’organisation d’Etats généraux pour les femmes dans l’université, dans l’édition, dans la littérature. Et nous appelons nos amies historiennes, philosophes, scientifiques, sociologues, artistes, à nous rejoindre, pour que #metoouniversité, #metoolittérature, #metoophilosophie, #metooarts, #metoosciences inventent un autre monde aussi : sans déni, sans injustice, sans prédation.

    Premiers signataires : Marie Darrieussecq, romancière ; Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022 ; Camille Froidevaux-Metterie, professeure de science politique, à l’université de Reims ; Camille Kouchner, autrice et maîtresse de conférences à l’université Paris Cité ; Marielle Macé, directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Laure Murat, professeure au département d’études françaises et francophones à l’université de Californie à Los Angeles ; Lydie Salvayre, romancière ; Tiphaine Samoyault, directrice d’études à l’EHESS ; Gisèle Sapiro, directrice de recherche à l’EHESS ; Vanessa Springora, autrice et éditrice ; Alice Zeniter, romancière.

    Liste complète des signataires https://docs.google.com/document/d/18dAds8Jzit8sM3ZEZqyiCto826BAhA_j7r4NQrar3R0/edit

    #VSS #appel #tribune

  • ATTAQUES CONTRE LE MOUVEMENT FÉMINISTE ET #METOO : UN PROCÈS INTOLÉRABLE ET INJUSTE
    Communiqué LDH

    A la veille des manifestations contre les violences faites aux femmes, une campagne de dénigrement des organisations féministes a été engagée avec des affiches sur lesquelles on lisait trois slogans : “#Metoo, unless you’re a jew ?” (#Metto, sauf si tu es juive ?), “Féminisme, interdit aux juives ?”, “#Noustoutes sauf les juives ?”. Ces slogans ont été ensuite portés sur le lieu de rassemblement de la manifestation parisienne du 25 novembre.

    Suite à l’exfiltration par la police de ce groupe de manifestants et manifestantes, cette campagne critiquant les organisations féministes à l’initiative des manifestations du 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles a été reprise à une tout autre échelle par l’extrême droite, trouvant écho jusque dans le Parlement.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/13/25-novembre-manifestons-contre-toutes-les-violences-sexistes-et-sexuelles/#

    #féminisme

  • « Les cours criminelles départementales contribuent à perpétuer l’invisibilisation des crimes de viol »

    Avec la généralisation des cours criminelles départementales, le viol n’est plus jugé par une cour d’assises. Dans une tribune au « Monde », une centaine de responsables associatifs ou membres des professions du droit et du monde judiciaire, réunis par le collectif #NousToutes, dénoncent ce recul des droits des femmes et appellent les députés à supprimer ces nouvelles juridictions.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/08/les-cours-criminelles-departementales-contribu

    #féminisme #viol #droit

  • The Projet
    https://formdivers.typeform.com/to/xLaCN1p1
    https://images.typeform.com/images/AYw6MJMxwmh2/image/default

    Vous venez le faire avec nous ?

    On dénonce de plus en plus les « dysfonctionnements » de la police et de la justice. Refus de prendre les plaintes, insultes sexistes dans les commissariats, enquêtes bâclées, procès humiliants pour les victimes, classements sans suite, peines inefficaces, système carcéral lui-même violent, enfants en danger non signalés...

    En France, 10% des victimes de violences sexuelles portent plainte. 94% des plaintes pour harcèlement sexuel sont classées sans suite. 70% des plaintes pour viol sont classées sans suite. Lorsque la plainte pour viol est instruite, dans 43% des cas, elle débouche sur un non lieu. Lorsque les victimes de féminicides avaient porté plainte, dans 80% des cas, la plainte avait été classée.

    Ça fait beaucoup pour des"dysfonctionnements", non ?

    Nous pensons que la justice et la police sont structurellement défaillantes. Ce ne sont pas uniquement des problèmes d’individus, de formations ou de moyens. Le système actuel ne PEUT pas traiter les violences. Il y en a trop et il n’est pas outillé pour le faire.

    Imaginez, si demain toutes les personnes qui ont été victimes de violences sexistes et sexuelles se lèvent et vont porter plainte ?
    On sait. Ça pose plein de questions.

    Mais imaginez.

    Imaginez qu’on sorte, ensemble, en même temps ?
    Pour aller devant ces institutions et exiger un changement radical.

    Ce projet est initié par #Caroline_De_Haas, militante féministe, fondatrice de #NousToutes.

    J’entame une archive de la #bêtise (je ne dirais rien du #plan_de_carrière) @seenthis t’as de la place sur ton/tes serveurs ?

  • Pétition : Éducation à la sexualité : appliquons la loi pour lutter contre les violences !

    Trois séances par an d’éducation à la sexualité jusqu’en classe de terminale : voilà ce que prévoit la loi depuis 2001. Vous souvenez-vous de vos 21 séances entre le collège et le lycée ? Non ? C’est normal : Depuis 20 ans la loi n’est toujours pas appliquée.

    L’enquête menée par le Collectif #NousToutes en novembre-décembre 2021 (plus de 10 000 répondant.es) a montré que les élèves reçoivent en moyenne 13% du nombre de séances qui leur sont dues d’après la loi. Et que les quelques séances reçues, principalement au collège et focalisées sur des thématiques biologiques, n’abordent quasiment jamais l’égalité filles-garçons ou la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourtant, cette loi définit des contenus ayant pour objectifs de « présenter une vision égalitaire des femmes et des hommes », « combattre les préjugés sexistes et homophobes », ou encore « favoriser le respect de soi et l’acceptation des différences ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/05/10/petition-education-a-la-sexualite-appliquons-l

    #éducation #féminisme

  • Suspension du décompte des féminicides par @NousToutesOrg

    @NousToutesOrg sur l’oiseau bleu
    #NousToutes a décidé de suspendre le relai du décompte des féminicides conjugaux. Nous vous expliquons pourquoi
    https://twitter.com/NousToutesOrg/status/1478688944996982790?s=20

    Le 3 janvier 2022, des propos #transphobes ont été tenus par un collectif comptabilisant les #féminicides conjugaux. Ces propos sont oppressifs, et par ailleurs illégaux. Depuis, une vague de propos transphobes s’exprime librement sur les réseaux sociaux.

    Cette violence impacte directement la vie des personnes trans qui subissent la transphobie au quotidien. La lutte contre la transphobie fait partie intégrante du féminisme car elle découle d’une société patriarcale qui établit des normes et des hiérarchies de #genre.

    Par ailleurs nous rappelons que la transphobie n’est pas une opinion mais un délit puni par la loi.

    Depuis 2018, #NousToutes relaie le décompte des féminicides conjugaux effectué par ce collectif. C’est un travail d’ampleur, et le seul décompte rigoureux qui est effectué depuis des années.

    Cependant, nous considérons que nous ne pouvons pas nous appuyer sur un collectif qui affiche des positions contraires à nos valeurs.

    En conséquence, #NousToutes suspend son relai de ce décompte des #féminicides_conjugaux dans l’attente de trouver une autre manière de visibiliser l’ensemble des féminicides.

    etc...

    • J’imagine qu’il s’agit de ce collectif... La page Wikipédia ne mentionne pas encore que ce collectif est un repaire de TERF.

      Collectif Féminicides par compagnons ou ex — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Collectif_F%C3%A9minicides_par_compagnons_ou_ex

      Leurs chiffres sont repris par plusieurs personnalités et entités dont Caroline De Haas, représentante du collectif #NousToutes, l’Agence France-Presse pour son propre décompte de féminicides ou encore lors du Grenelle des violences conjugales organisé par le gouvernement français en 2019.

    • A aucun moment il n’est demandé que tou-te-s les trans soient comptabilisé-e-s, @mad_meg , il faudrait faire attention à ne pas dire des choses sans avoir pris connaissance de ce qui s’est passé. Depuis plusieurs années les femmes trans demandent à être comptabilisées dans les féminicides et cette requête me semble on ne peut plus légitime. Le texte de noustoutes fait suite à plusieurs réponses très limites et une réponse franchement transphobe d’un groupe très spécifique, « féminicides conjugaux », qui se refusait à intégrer les femmes trans dans les féminicides conjugaux, ce qui est très spécifique, trouvant toujours des arguments pour refuser, puis cette année, créer une comptabilisation à part.
      L’outil n’est en rien cassé. NousToutes ne relaie plus la communication de « féminicides conjugaux » mais toujours les féminicides en général, et des dizaines de personnes se sont proposées pour mettre en place un outil qui fera le même travail en intégrant les femmes trans cette fois-ci.
      Il y a aussi une demande pour que les travailleureuses du sexe qui meurent pendant leur travail soient comptabilisé-e-s dans les « mort-e-s du travail ».
      Tout ceci me semble parfaitement légitime.

    • L’accusation de « transphobie » fonctionne comme une imprécation religieuse qui ne repose ici que sur une autorité que s’arroge l’imprécateur. Quelle que soit sa logique, on comprend qu’il a intérêt à la dissimuler (comme à l’époque d’autres chasses aux sorcières), Mais on comprend que la violence de « suspendre » d’autorité un décompte des femmes assassinées par des hommes (sous prétexte que des hommes devraient y être inclus) est du même ordre que cette violence elle-même. Heureusement que d’autres sont moins facilement intimidé-es par les garde-chiourme du libéralisme.

    • Je me tais sur ce sujet de l’instrumentalisation TERF par principe. Aucune légitimé. Ni femme, ni trans. Mais la shitstorm, je vois qui l’a lancée, et je vois dans quelle direction elle part... Là, moi, j’ai juste envie d’être derrière les nanas qui se coltinent les pages des faits divers à la recherche des homicides conjugaux depuis si longtemps, sans la ramener particulièrement, et juste en faisant le job. Me demandez pas pourquoi, mais les menaces de mort et les insultes, j’ai ma petite idée sur celles qui vont en recevoir.

    • Est-ce que @/feminicidesfr va cesser de faire son travail, harassant et nécessaire, de décompte des féminicides par compagnon ou ex ? NON.
      Est-ce que @/NousToutesOrg va cesser de parler des violences conjugales ? NON.
      Est-ce que relayer régulièrement la communication d’une féministe « radicale » notoirement et explicitement transphobe est un probleme ? OUI.
      Est-ce que d’autres décomptes existent et vont exister pour affiner encore plus de nuances et inclusivités ? OUI.

      Ce fil explique ce qu’il en est sur le terrain : la plupart du temps, tout se passe extrêmement bien. Et c’est pas pour rien. https://twitter.com/oviked/status/1479041769463500806

      Avec les réactions et soutiens/condamnations, les quelques personnes/collectifs anti trans et cissexistes essaient de vous faire croire que leur position est majoritaire au sein des mouvements féministes français. La réalité est tout autre.
      Sur le terrain, la plupart de ces personnes, de ces orgas, sont absentes ou marginales dans le paysage féministe local. Elles tentent de jouer de leur image et de leur influence médiatique nationale pour faire peser la balance en leur faveur mais c’est un leurre.
      La réalité du terrain c’est que la majorité des orgas, des collectifs informels, des AG féministes...etc, accueillent des femmes trans et que, à part quelques accros, ça se passe généralement très bien.
      La majorité des orgas ont déjà pris position en faveur d’un féminisme non excluant et sont des alliés de fait, d’autres sont en passe de le faire et ne ferment pas la porte. Des personnes trans, et notamment des femmes, travaillent déjà dans ces orgas féministes au quotidien.
      Nous sommes déjà là pour travailler ensemble sur les stratégies de luttes et de soutien, sur l’organisation de rassemblements, de manifs, d’ateliers ...etc.
      À mes sœurs et adelphes, ne vous laissez pas berner par les discours excluants qui tentent de vous faire croire que le paysage féministe fr est anti trans. Poussez la porte des collectifs, des orgas, des AG de terrain et vous y trouverez des alliées et des camarades.

    • Tout à fait d’accord. J’ajouterais que l’entrisme de ces libfem dans les organisations féministes a clairement pour but de détourner et de diaboliser leur travail nécessaire pour contrer la violence masculine, principale arme anti-trans...

    • Est-ce que @/feminicidesfr va cesser de faire son travail, harassant et nécessaire, de décompte des féminicides par compagnon ou ex ? NON.

      Quoiqu’on pense de la question, leur travail a été publiquement décrédibilisé, le risque c’est que les médias mainstream ne cherchent pas bien loin et vont peut-être retenir que « ces chiffres font polémique », il se peut donc que ce travail ne soit plus relayé, ou alors de manière confidentielle.

    • Je suis suffisamment les combats et douleurs trans pour savoir quels comptes son fiables quand iels dénoncent une dérive transphobe. Le compte @/feminicidesfr (nom trompeur) avait déjà relayé plusieurs fois Margueritte Stern dont la haine des trans n’est absolument pas un secret.
      Aujourd’hui ce compte tombe définitivement le masque :

      Après la disparition du mot « femme » de leur documentation🤮🤮🤮, le #PlanningPatriarcal salue la décision de diffamer les femmes en luttes contre les violences machistes. La #honte ! Fuyons cette structure qui ne mérite pas ses subventions. 🤬🤬🤬

      https://twitter.com/feminicidesfr/status/1479090334005137410

      J’ajoute ce debunk ci-dessous puisque les mensonges s’accumulent mais j’ai la flemme de revenir sur chacun des vôtres. Je constate avec beaucoup de tristesse être seule à apporter des nuances et des faits. Je me sens de mons en moins safe sur seenthis et vous y contribuez largement. Sans parler du stress de recevoir les notifications d’un homme que j’ai bloqué. Je vais donc me taire. Vous avez gagné.

      Pas mal quand même leur intox transphobe, le Planning a fait « disparaître le mot femme »

      Je suis allée sur le site internet, j’ai même téléchargé des plaquettes de documentation pour vérifier.

      Le terme « femme » est toujours bien présent. On en doutait pas, l’extrême-droite ment.

      https://twitter.com/LeMondeDeK6/status/1479203347131514881

    • @val_k : je te présente mes excuses si mes propos t’ont blessé d’une quelconque façon, ce n’était aucunement mon but.

      Pour cette affaire de notifications de la part de personnes bloquées, ce n’est pas la première fois que le sujet sort, et je pense qu’il faut le résoudre une bonne fois @seenthis ; ça me semble même plus important que nos difficultés à poster des commentaires.

    • Je présume que c’est moi qui pose problème. Ca sera pas la première fois. Je vais prendre des vacances de seenthis sans supprimer mon compte car ca me ferait mal de détruir toutes ces années de documentation. Bonne continuation à toutes et à tous.

    • J’ai lu l’article censé argumenter contre le concept de « sociabilisation primaire » :
      https://lesguerilleres.wordpress.com/2021/08/10/socialisation-primaire

      Ce point est important puisque c’est au départ uniquement sur ce point précis, sur ce tweet évoquant la « sociabilisation primaire » des personnes qui les insultent, que le collectif est accusé de transphobie.

      Au passage, il est dit dès le début que ce sont des propos « illégaux », ce qui est totalement faux et sert à discréditer sans aucune argumentation. À aucun moment il n’y a de loi, de jugement légal, affirmant que « discuter de la sociabilisation primaire » et que celle-ci a souvent des conséquences sur le comportement des gens adultes, serait quelque chose « illégal ». Sérieux d’où ça sort cet argument ?

      Ce que j’ai compris de l’argumentation c’est ça : tweet parlant de sociabilisation primaire à propos des gens qui les harcèlent => sociabilisation primaire = transphobie => transphobie = illégal. Déso mais c’est « un peu » rapide et léger.

      se complaisent dans l’idée que le genre assigné à la naissance détermine comment une personne a grandi, et qui elle est vraiment au fond d’elle-même

      1) À aucun moment celleux qui parlent de ça ne disent que c’est le genre associé à la naissance qui détermine, mais que c’est la sociabilisation durant plusieurs années, qui a une influence sur la vie des gens dans l’immense majorité des cas. Et que les apprentissages et réflexes (confiance en soi ou pas par exemple) qu’on acquière bébé et enfant peuvent toujours changer mais sont souvent plus fort que ce qu’on apprend adulte.

      2) « au fond d’elle-même » = essentialisme bordel de merde. Ça n’existe pas, enfin en tout cas c’est le postulat de la critique du genre, que ça n’existe pas ce concept de « au fond de soi-même ». Concept flou qui ne veut rien dire, et alors quoi, c’est quoi ce « fond » ? Les gènes ? L’âme ? Ya pas ou peu de « fond » : il y a l’éducation, l’apprentissage, la publicité, les films, les romans, le martèlement, les parents, l’école, les ami⋅es que l’ont se fait, les rencontres amoureuses, les philosophes qu’on lit, toute la société quoi. Tout ça fait qu’on pense ci ou ça sur le monde et sur nous-mêmes.

      Il serait temps que l’on arrête de considérer que l’étiquette qu’on a mis sur le front d’un enfant à sa naissance permettra systématiquement de prédire comment vit ou a vécu une personne. En fait, c’est là tout le principe de la libération trans : que la destinée des personnes ne soit pas déterminée par une étiquette qu’elles n’ont pas choisie et à laquelle elles n’ont pas consenti.

      Il n’y a pas une seule et unique « socialisation primaire féminine », pas d’expérience « AFAB » ou « AMAB » universelle, et ça cause du tort à tout le monde de persister à croire que ce serait le cas.

      Et donc un rejet clair et net de toutes les études de genre sur le fait que les enfants vus comme femelles sont éduqués différemment des enfants vus comme mâles, et que cela à un impact énorme sur leur vie ensuite et sur la société entière.

      Par ailleurs c’est une argumentation par homme de paille, en faisant croire qu’en fasse ça dit qu’il y a une expérience « universelle », unique, parfaitement pareille partout. Ridicule. Il est évident qu’on n’éduque pas pareil les filles et garçons suivent les cultures, suivant les classes sociales, etc, putain mais qui a dit le contraire ? Cela n’empêche en rien de démontrer qu’il y a bien des points très communs sur des populations entières, sur comment on éduque les filles par exemple.

      Là encore il y a ce vieux débat éculé (et argument moisi) que « comme il aurait des exceptions, des gens qui ont un parcours de vie différent », alors ça invaliderait les études sociologiques sur la population entière.

      Même si d’aucuns à l’époque n’auraient dit de moi que j’étais un homme, ils l’ont inconsciemment remarqué et j’en ai été récompensé.

      Une bonne partie de la suite est la description du passé de la personne qui écrit, et qu’avant d’être homme trans, c’était une femme sûre d’elle et bonne oratrice. Et donc ? Comme elle avait « les caractéristiques d’un homme » alors en fait « c’était un homme » ? Bah non : ça prouve juste qu’on peut effectivement aussi être une femme ayant confiance en soi, sûre de soi, bonne oratrice, avec de la répartie. En quoi ça argumente quoi que ce soit sur le fait que « au fond », c’était un homme ?

      Peut-on dire qu’un gosse qui s’est fait frapper parce qu’il est trop efféminé ne peut pas comprendre ce qu’est la violence liée au genre ? La vie entière de ces gamins tourne autour de la violence de genre ! En réalité, ils ont subi un type de violence particulièrement pernicieuse et documentée par les statistiques : la transmisogynie.

      Bé non, ça c’est de son point de vue où tous les gosses non dans la normes sont par défaut des trans en devenir. Quand on est « critique du genre », on peut parfaitement dire autrement :ils ont subi le patriarcat, le masculinisme et les assignations de genre ! Bordel là encore, un petit garçon peut parfaitement être un petit garçon, et plus tard un homme, un humain mâle ET avoir le droit de jouer à la poupée et aimer se maquiller ! Ça n’en fait pas obligatoirement « une (trans)femme » ou « future (trans)femme », et donc ce qu’il subit de la transmisogynie.

      La fin du texte est très bien, sur les différentes cultures, mais du coup je ne vois pas le rapport dans l’argumentation justement.

    • En même temps, pas de commentaire, pas de notification :p

      @b_b
      Et quand c’est complètement impossible de poster un message qui soit visible publiquement et non pas uniquement quand on est connectés ?
      Désolé hors-sujet mais ça me frustre.

    • je crois que @khalyp parle de la visibilité générale de ses messages.

      Exactement, j’ai constaté par trois fois (du coup je ne publie plus...) que les messages (je ne parle pas des commentaires) que je publie s’ils me sont effectivement visibles quand je suis connecté, ne sont plus du tout visible quand je suis déconnecté. J’ai même créé un autre compte pour vérifier ça.

      Vraiment désolé pour le hors sujet, surtout compte-tenu de la valeur du sujet en cours, je n’en rajouterais pas plus.

    • Personnellement, le transactivisme, j’ai l’impression d’en entendre parler que lorsque des femmes menstruées se font silencier. Je comprends de la forme du débat qu’il n’y a pas d’appel ni de débat possible. La seule possibilité semble être la reddition totale ou la fuite (la fuite a été choisie, faute de reddition). Cette forme me semble toxique.

  • République de mecs
    #MeToo et Macron : grande cause du quinquennat ou cinq ans de « cause toujours » ?
    https://www.liberation.fr/politique/metoo-et-macron-grande-cause-du-quinquennat-ou-cinq-ans-de-cause-toujours
    Article réservé aux abonnés
    Présentée comme une priorité en 2017 et objets de plusieurs mesures lors du quinquennat Macron, les droits des femmes n’ont pourtant pas été au cœur des préoccupations politiques. La défense de ministres accusés d’agressions sexuelles par l’exécutif en témoigne.

    • La « Maison commune » de LREM est paritaire et en même temps pas du tout

      La majorité se gargarise de la parité affichée sur la photo de famille d’Ensemble citoyens lundi soir. Mais le mouvement reste piloté par des hommes, malgré les appels à une gouvernance plus égalitaire.
      https://www.liberation.fr/politique/la-maison-commune-de-lrem-est-paritaire-et-en-meme-temps-pas-du-tout-2021
      La majorité présidentielle a réalisé un véritable exploit, lundi soir, pour le lancement d’Ensemble citoyens, la fameuse « Maison commune » tant attendue : il y avait autant de femmes que d’hommes sur l’estrade pour la photo de famille et presque autant à la tribune. Ce n’était pas gagné, dans une famille politique ultra-dominée par les hommes aux postes à responsabilité, malgré une parité affichée tant à l’Assemblée nationale qu’au gouvernement. On les applaudit bien fort.

      Parmi les oratrices du soir, il y avait donc la numéro 2 de La République en marche, Marie Guévenoux, la secrétaire d’Etat Sarah El Haïry, la députée Christine Hennion, la sénatrice et vice-présidente d’Agir, Fabienne Keller, ainsi que la ministre et coprésidente d’En commun, Barbara Pompili. Cette dernière a fait une intervention remarquée sur des marqueurs de gauche (notamment la fin de vie digne) et fort applaudie pour son appel à « la parité dans la gouvernance de ce mouvement », aujourd’hui piloté à 100% par des hommes : Richard Ferrand (président…

    • #MeToo aux candidat·e·s à la présidentielle : « Qu’allez-vous faire pour que les hommes cessent de violer ? »
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/les-mouvements-metoo-reunis-interpellent-les-candidates-a-la-presidentiel
      Un collectif agrégeant les mouvements nés au sein de différentes professions demande aux candidat·e·s à l’élection présidentielle d’entendre les victimes de harcèlement et de violences sexuelles et d’agir.

      Les signataires de cette tribune soutiennent ou sont investi·e·s dans les mouvements suivants : #MeTooMedias #MusicToo #MeTooPolitique #MeTooInceste #BalanceTonCirque #MeTooEP #MeTooVin #PayeTonTournage #PayeTonPinard #MeTooTheatre #MeTooGay #MeTooESR #PayeTaFac

      Longtemps, nous n’avons pas voulu faire de vague, nous sommes resté·e·s isolé·e·s, nous avions honte, nous avons gardé le silence. Nous avons laissé le doute nous envahir, avant de nous rendre compte que nous étions des dizaines, des centaines, des milliers, à enfin oser dire « moi aussi ». Moi aussi j’ai été harcelé·e, moi aussi j’ai été agressé·e, moi aussi j’ai été violé·e.

      Celles et ceux qui ont courageusement pris la parole peinent encore à être entendu·e·s et cru·e·s. Certaines et certains ont vu leur voix systématiquement remise en question, leur existence mise sous pression, leurs perspectives professionnelles se réduire et des portes définitivement se fermer. Face à ce constat commun à tous les milieux, nous souhaitons aujourd’hui unir nos voix afin qu’elles portent davantage. Pour permettre à d’autres d’oser parler, pour faire en sorte d’être enfin entendu·e·s.
      Interview

      Depuis cinq ans que la parole se propage au prix de risques parfois immenses pour les victimes, peu d’agresseurs ont été inquiétés, quelques-uns ont été promus, presque aucun n’a été condamné. Ils sont les membres respectés de nos familles, de nos entourages, de nos institutions. Et alors que nos souffrances peinent encore à être entendues, certains de nos agresseurs continuent de disposer de leur place de pouvoir, certains trinquent ensemble, s’applaudissent au théâtre, s’invitent dans les médias, se soutiennent et trouvent un soutien plus large encore dans le dénigrement constant de nos paroles, le mépris de nos vécus.

      D’aucuns dénoncent un tribunal populaire, un lynchage médiatique, une inquisition 2.0. D’autres veulent nous faire passer pour des groupuscules radicaux, des hystériques lancé·e·s dans des velléités pusillanimes et revanchardes sur les réseaux sociaux. Tous nous indiquent le chemin de la justice, quand #MeToo est né de la débâcle des institutions judiciaires et policières. Parcours culpabilisants et dissuasifs, exigences démesurées de preuves accablantes, magistrats débordés, enquêtes bâclées et classées, préjugés toxiques, résultats minables. Les condamnations sont l’exception. L’incapacité, la norme. Prenons le consentement. Pour les plus de 15 ans, la loi conçoit le viol en cas de menace, violence, contrainte ou surprise. Hors de ces cas, point de discussion. La loi, comme l’imaginaire collectif, nous accable d’une présomption de consentement archaïque et vivace.

      Si les revendications et témoignages des différents mouvements #MeToo étaient entendus, les mentalités, les lois, les pratiques auraient évolué.

      2 à 3 enfants par classe ne seraient pas victimes d’inceste, et tous les adultes travaillant auprès d’enfants seraient formés à repérer les signaux permettant de détecter ces violences.

      Plus de 100 féminicides n’auraient pas été commis depuis le début de l’année 2021.

      100 % des professionnels en lien avec l’enfance seraient formés sur le sujet.

      100 % des établissements scolaires, des entreprises, des institutions prévoiraient des actions de prévention et disposeraient de lieux d’écoute pour accueillir les victimes.

      90 % des victimes de violences sexuelles n’hésiteraient pas à porter plainte.

      70 % des plaintes pour viol ne seraient pas classées sans suite.

      80 % des victimes ne regretteraient pas d’avoir saisi la justice, le parcours judiciaire ne serait pas vécu comme une violence supplémentaire (1).

      Les victimes de violences sexuelles seraient prises en charge et accompagnées.

      On cesserait de nous accuser de briser des vies ou des carrières pour se focaliser sur l’impunité de nos agresseurs…

      On cesserait de nous accuser de mentir.

      On cesserait de remettre en doute notre parole alors que dans les faits les fausses accusations représentent 2 % à 10 % des cas.

      Au moins 1 milliard d’euros seraient consacrés à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, les moyens de la justice seraient renforcés ainsi que le dispositif de prise en charge des victimes.

      Nos agresseurs cesseraient d’être invités sur les plateaux télé pour se plaindre d’être des victimes, d’être promus, réélus, subventionnés, la culture du viol cesserait d’être véhiculée dans les représentations médiatiques et artistiques, nous sortirions enfin du mythe de la séduction à la française pour admettre que la société française n’a toujours pas compris #MeToo.

      Ce quinquennat est celui d’une grande promesse non tenue concernant la lutte contre les violences sexuelles. Qu’en sera-t-il du suivant ? A quand des engagements fermes, concrets pour apporter des réponses ? N’entendez-vous pas nos voix ? Il est plus que temps que les pratiques changent, que les coupables, les complicités et les complaisances soient sanctionnés, juridiquement, professionnellement et socialement.

      #MeToo est la photographie crue d’inégalités sordides.

      La campagne pour l’élection présidentielle commence. Les mouvements #MeToo réunis interpellent les candidat·e·s et leur posent une simple question : qu’allez-vous faire pour que les hommes cessent de harceler, d’agresser et de violer ?

      (1) Une enquête menée par l’association Mémoire traumatique et victimologie auprès de 1214 victimes donne des résultats accablants : 82 % des victimes ont mal vécu leur dépôt de plaintes, 77 % la procédure judiciaire, 89 % le procès. Citée ici.

      Signataires

      Léane Alestra, créatrice de Mécréantes ; Nora Arbelbide Lete, journaliste ; Manon Aubry, femme politique ; Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis ; Lauren Bastide, journaliste ; Karin Bernfeld, autrice ; Andrea Bescond, réalisatrice ; Anne Boistard, créatrice du compte Instagram Balancetonagency ; Claire Bourdille, militante féministe et droits des enfants #NousToutes ; Marylie Breuil, militante féministe #NousToutes ; Louise Brzezowska-Dudek ; Liam Carré ; Margot Cauquil-Gleizes, professeure ; Agathe Charnet ; Marie Coquille-Chambel ; Emmanuelle Dancourt, journaliste ; Aude Darlet, psycho-énergéticienne ; Madeline Da Silva, femme politique ; Clémence de Blasi, journaliste ; Caroline De Haas, militante féministe ; Cécile Delarue, journaliste. Hélène Devynck, journaliste ; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice ; Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France ; Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine ; Camille Froidevaux-Metterie, philosophe et professeure de science politique ; Ninon Guinel, ancienne collaboratrice d’élu.es ; Fleur Godart, Alice Godart, Séphora Haymann, Jean-Michel Journet, manager d’artistes, cofondateur de @musicTooFrance ; Stéphanie Khayat, journaliste ; Annie Lahmer conseillère régionale ; Rose Lamy, créatrice du compte Instagram « Préparez-vous pour la bagarre » ; Céline Langlois, Julie Ménard, Camille Pascaud, commerciale chez Intersport ; Isabelle Perraud, Sophie Rauszer du Parlement européen ; Florence Rochefort, historienne, chargée de recherche au CNRS ; Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise ; Sandrine Rousseau, femme politique, écologiste ; Eva San Martín, docteure géographie du genre, cadre pédagogique CFTS Là Rouatiere ; Réjane Sénac, politologue, directrice de recherche CNRS au Cevipof ; Fiona Texeire, collaboratrice d’élu·e·s, Marion Tillous, géographe ; Aurélie Trouvé, militante altermondialiste ; Mathilde Viot, Alice Zeniter, écrivaine.

  • L’extrême droite s’attaque à coup de ceinture à la manif #NousToutes
    21 novembre 2021

    https://linsoumission.fr/2021/11/21/lextreme-droite-sattaque-a-la-manifestation-contre-les-violences-faite

    Ce samedi 20 novembre, alors que des milliers de personnes défilaient dans la manifestation contre les violences faites aux femmes à l’initiative du collectif Nous Toutes, un petit groupe fasciste et violent est venu menacer des militantes, armé de barres et de ceintures.

    Dans ce groupe, nous pouvons notamment reconnaître Stanislas d’Elloy, responsable du syndicat étudiant d’extrême-droite La Cocarde Nanterre. Sont également identifiables des membres du service d’ordre du collectif Nemesis, luttant pour un « féminisme identitaire ».

    La lutte contre le patriarcat ira toujours de pair avec celle contre l’extrême-droite !

  • Violence et harcèlement dans le monde du travail : la jeunesse dit stop !
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/210721/violence-et-harcelement-dans-le-monde-du-travail-la-jeunesse-dit-sto
    « Ratification minimaliste pour un Président qui se dit féministe. » Si le 22 juillet, les parlementaires discuteront du projet de loi de ratification de la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail sur la violence et le harcèlement, le système juridique français « est complaisant au harcèlement et à l’invisibilisation du vécu d’1 femme sur 3 », fustigent étudiant·e·s, stagiaires, alternant·e·s, futur·e·s salarié·es et entrepreneur·ses. Ils et elles se rassemblent le 21 juillet devant l’Assemblée. « Les travailleur·euses et la jeunesse du pays vous regardent » !

    En France, 1 femme sur 3 a déjà été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail. Les femmes lesbiennes ou bisexuelles sont deux fois plus harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail que les personnes hétérosexuelles. Les personnes en situation de handicap, migrantes, ou vulnérables sont plus souvent victimes de harcèlement et de violences : pourtant, aucune mesure spécifique ne les protège. En 2019, au moins 146 femmes (152 selon #NousToutes) ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire : pourtant, le droit du travail n’accompagne pas les personnes victimes de violences conjugales.

    Quand il se félicite de la création d’emplois en France, Emmanuel Macron a-t-il conscience des conditions qui les accompagnent ? Elisabeth Borne se rend-elle compte qu’en acceptant une offre d’emploi, les françaises s’exposent au risque de faire partie de ces statistiques ?

    Ce 22 juillet, les parlementaires discutent du projet de loi de ratification de la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail sur la violence et le harcèlement. Si nous saluons la décision du gouvernement de ratifier une Convention que l’on sait ambitieuse et nécessaire pour faire évoluer le monde du travail, nous lui demandons de ne pas s’en tenir à des mots ni à des effets d’annonce. ONGs, syndicats, militant·es, tous·tes s’accordent à dire qu’il n’y aura pas d’évolution majeure sans changement du droit français. Car aujourd’hui, c’est bel et bien le système juridique français qui est complaisant au harcèlement, aux agressions et à l’invisibilisation du vécu d’1 femme sur 3. Pourtant, à l’agenda de ce gouvernement, rien de tel de prévu. Rien.

    • « Madame, on ne reste pas quand ça se passe mal »
      Entendu en 2020 dans un commissariat des Côtes d’Armor (22) à l’occasion d’une plainte pour violences conjugales.

      #PrendsMaPlainte Les résultats de l’enquête #NousToutes

      https://www.noustoutes.org/ressources/resultats_enquete_prendsmaplainte.pdf

      Parmi les 3496 témoignages récoltés, 66% des répondantes font état d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre lorsqu’elles ont voulu porter plainte pour des faits de violences sexuelles.Les témoignages reçus par #NousToutes, dont des centaines récents, sont glaçants et montrent un manque total d’empathie et de professionnalisme de la part de nombreux membres des forces de l’ordre dans l’accueil et la prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles. Lorsqu’on demande aux personnes ayant témoigné d’un mauvais accueil de détailler la façon dont elles ont été prises en charge,c’est la banalisation des faits qui arrive en premier, suivie par le refus de prendre la plainte ou découragement de porter plainte.(Plusieurs réponses possibles)

  • Inceste, violences sexuelles : « Ce gouvernement est à côté de la plaque » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010221/inceste-violences-sexuelles-ce-gouvernement-est-cote-de-la-plaque

    Inceste, violences sexuelles : « Ce gouvernement est à côté de la plaque »
    1 février 2021 Par La rédaction de Mediapart

    Dans « À l’air libre » ce lundi, une émission consacrée intégralement aux violences sexuelles et sexistes avec Caroline de Haas, du collectif Nous Toutes, et Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association contre les violences faites aux femmes au travail. Faut-il allonger la prescription pour les cas d’inceste ? Que penser de l’affaire Darmanin ?

    Lien direct de la vidéo (sur youtube... je mettrai un autre lien si possible) :
    https://www.youtube.com/watch?&v=MkEdLbeQZo8

    (toujours intervention impeccable des deux invitées)
    #AVFT #Marilyn_Baldeck #Caroline_de_Haas #NousToutes #inceste #violences_sexuelles #imprescriptibilité ? #Darmanindémission

  • Violences conjugales : le 3919 ne répondra-t-il bientôt plus ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120121/violences-conjugales-le-3919-ne-repondra-t-il-bientot-plus

    Souvenez-vous du 3 septembre 2019. Ce jour-là s’ouvrait le Grenelle contre les violences conjugales. La date – le 3/9/19 – n’avait pas été choisie au hasard par le gouvernement, mais « en écho au 3919, le numéro d’écoute anonyme et gratuit destiné aux femmes victimes de violences ».

    Critiquée pour avoir axé une grande partie de cette mobilisation sur la communication – le rapport d’information des sénateurs Arnaud Bazin et Éric Bocquet s’intitulait d’ailleurs « Le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : une priorité politique qui doit passer de la parole aux actes » –, Marlène Schiappa, ancienne secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, répondait dans les colonnes du Point : « La communication est essentielle en matière de droits des femmes. Prenez le 3919 dont j’ai augmenté trois fois le budget. Quand je suis arrivée, 8 % de la population connaissait ce numéro ; à mon départ, près de 65 % des personnes le connaissent. Voilà à quoi cela sert de communiquer sur les dispositifs : parfois, cela sauve des vies. »

    Pourtant, d’après le collectif féministe #NousToutes, ce numéro pourrait désormais disparaître, dans la foulée d’un appel d’offres lancé par le gouvernement pour la « gestion d’un service téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation sur le champ des violences sexistes et sexuelles ». L’annonce de la mise en concurrence de l’administration du 3919, portée par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) depuis près de trente ans, avait déjà suscité la colère des associations féministes à l’automne dernier.

    Mais, dans une vidéo postée ce lundi, Caroline De Haas, fondatrice de #NousToutes, va plus loin : « Juste avant les vacances, le gouvernement a publié le dossier de l’appel d’offres. On a découvert qu’il avait décidé de supprimer le 3919 pour le remplacer par un autre numéro. » La militante en veut pour preuve la réponse du gouvernement à une question déposée sur la plateforme des marchés publics. « Ils disent que le futur numéro de téléphone n’est pas encore prévu. »

    En effet, parmi les « Questions sur le marché relatif à la gestion d’un service téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation sur le champ des violences sexistes et sexuelles » posées à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), on peut lire : « Il est indiqué [dans le cahier des clauses techniques particulières du marché public – ndlr] “la marque associée à ce service d’écoute est en cours de définition et de conception”. Pourriez-vous préciser si le nom de la marque a été choisi et/ou s’il le sera avant la date de remise des offres ? » Et la réponse publiée le 11 janvier : « La marque associée au service d’écoute est en effet en cours de définition et ne sera donc pas communiquée avant la date de remise des offres. »

    Pourtant, du côté du cabinet d’Élisabeth Moreno, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, on garantit qu’« il n’est aucunement question de supprimer le 3919. On veut complètement rassurer là-dessus ». Au contraire, « ce numéro est connu et identifié », surtout après le Grenelle. « Ce qu’on souhaite, c’est renforcer l’accompagnement des femmes victimes de violences, via ce service », qui serait désormais accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, « en vertu des engagements pris lors du Grenelle ».

    Mais alors quid de la marque ? Car le 3919 appartient à la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF). « C’est la pierre d’achoppement. Le gouvernement, d’ailleurs, ne pourrait pas le supprimer car il ne lui appartient pas, il s’agit d’une marque déposée. Ils peuvent bien dire qu’ils vont le conserver, ces promesses n’engagent que ceux qui les font », philosophe Dominique Guillien-Isenmann, présidente de la FNSF.

    Si une autre entreprise ou association remportait l’appel d’offres lancé par le gouvernement, devrait-elle alors lui racheter ce numéro ? « La procédure doit être menée à son terme avec le recueil des candidatures, on ne peut pas préjuger à ce stade des prochaines étapes. L’objectif est la continuité du service. Il ne s’agit en aucun cas de supprimer le 3919 », répète-t-on du côté du ministère.

    La lecture de l’appel d’offres « relatif à la gestion d’un service téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation sur le champ des violences sexistes et sexuelles » laisse pourtant place au doute. Même si le ministère affirme qu’il ne s’agit que « du cahier des charges des exigences attendues de la part du prestataire », on peut notamment y lire que la plateforme sera accessible « depuis un N° d’accès téléphonique (numéro court généraliste à tarification gratuite, “support d’un service à valeur ajoutée”) fourni par l’État ».

    Un paragraphe est même consacré à ce numéro et à la marque attenante : « Le N° d’accès téléphonique unique […] est exploité par l’État pour router les appels […] durant la durée d’exécution du marché. La marque associée à ce service d’écoute, en cours de définition et de conception, sera la propriété de l’État. Une convention de licence d’exploitation temporaire de ladite marque pourra le cas échéant être accordée par l’État au titulaire pour la durée d’exécution du marché. » Plus loin encore : « L’Administration est le propriétaire du N° d’accès téléphonique mis à disposition du titulaire. »

    Faut-il alors imaginer qu’un autre numéro d’écoute pour les femmes victimes de violences serait créé, en parallèle du 3919 ? Mais comment la FNSF pourrait-elle faire fonctionner ce 3919 sans les subventions de l’État ? Le numéro disparaîtrait-il de lui-même, enterré par la mise en concurrence ?

    Un changement de numéro serait pourtant dramatique. « Il faudrait repartir de zéro sur toute la sensibilisation », se désole Caroline De Haas. Surtout, le 3919 est aujourd’hui imprimé sur des milliers d’affiches, de flyers, de supports de communication, partout en France, afin de toucher le plus de femmes possible. « Mais s’il n’y a plus de subvention, il va disparaître. Que va-t-il se passer pour celles qui vont appeler ? Elles vont se retrouver en danger. »

    #féminicide #privatisation #violences_conjugale #violences_masculine #LREM

  • Retour en images sur le 8 juin féministe rennais
    https://expansive.info/Retour-en-images-sur-le-8-juin-feministe-rennais-2285

    ✨📸 Retour en image sur la mobilisation du lundi 8 juin, pour laquelle la coordination nationale féministe a appelé à des actions pour un déconfinement féministe partout en France, après la sortie d’une tribune sur Mediapart et Bastamag ! #Info_locale

    / #Manchette, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Rennes, #Lutte_contre_les_violences_sexistes, #NousToutes35

  • Papiers logements CRA : le 30 mai dans les rues de #Rennes !
    https://expansive.info/Papiers-logements-CRA-le-30-mai-dans-les-rues-de-Rennes-2270

    Sur la base de l’appel « Foyers, Centres de Rétention, Sans-Papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ! » soutenu à ce jour par 180 collectifs et organisations sur tout le territoire, le collectif inter-organisation de soutien aux personnes exilées de Rennes appelle à une manifestation le samedi 30 mai à 15h dans les rues de Rennes ! #Infos_locales

    / #Manchette, #Migrations_-_Luttes_contre_les_frontières, Rennes, #Migrant·es, #NousToutes35

  • Pour un déconfinement et un plan d’urgence féministe
    https://expansive.info/Pour-un-deconfinement-et-un-plan-d-urgence-feministe-2260

    L’idée d’une coordination nationale féministe est en train de réapparaître. Plusieurs collectifs se sont concertés pendant la période de confinement. Au niveau local, NousToutes35 et le Groupe Féministe de Fougères signent cette tribune lancée par l’assemblée féministe de Toulouse « Toutes en Grève 31 ». #Analyses

    / #Manchette, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Lutte_contre_les_violences_sexistes, #NousToutes35, #Coronavirus

  • Neuf femmes sur dix ont déjà ressenti une pression pour avoir des relations sexuelles
    https://www.liberation.fr/france/2020/03/03/neuf-femmes-sur-dix-ont-deja-ressenti-une-pression-pour-avoir-des-relatio

    Le collectif #NousToutes publie les résultats d’une enquête en ligne à laquelle près de 100 000 femmes ont répondu. Près d’une sur deux fait état d’au moins un viol potentiel subi. Et la question du consentement reste difficile à aborder avec leurs partenaires.

    Neuf femmes sur dix ont déjà ressenti une pression pour avoir des relations sexuelles

    Quatre-vingt-seize mille six cents répondantes et des résultats sans appel : une étude menée en ligne par le collectif #NousToutes souligne la méconnaissance du consentement en France. Du 6 au 17 février, ces femmes, aux trois-quarts âgées de moins de 35 ans, ont répondu à un questionnaire sur les relations hétérosexuelles en trente questions. Parmi ces dernières : « Au cours de votre vie, avez-vous déjà ressenti une pression de la part d’un partenaire pour avoir un rapport sexuel ? », « un partenaire vous a-t-il déjà menacé (explicitement, par sous-entendu ou sur le ton de l’humour) d’aller voir ailleurs ou de vous quitter si vous n’acceptiez pas un rapport sexuel ? », « à propos de votre premier rapport sexuel : diriez-vous que celui-ci était désiré et consenti ? », ou encore : « Est-il déjà arrivé que le rapport se poursuive malgré le fait que vous ayez demandé d’arrêter ? »

    Les résultats : neuf répondantes sur dix ont déclaré avoir déjà ressenti une pression de la part d’un partenaire et, parmi elles, neuf sur dix encore l’ont vécu plusieurs fois. Près d’une répondante sur deux dit avoir fait l’objet de propos dévalorisants d’un partenaire. Exemples de menaces entendues par ces femmes, citées par #NousToutes dans son communiqué : « Franchement, la prochaine fois j’irais voir ailleurs. Tu es frigide ! » ; « Il faudrait que tu maigrisses un peu, je ne suis plus attiré » ; « A quoi ça sert d’avoir une meuf si je peux pas baiser avec ? »...
    Une répondante sur deux victime d’un viol potentiel

    Dans ces circonstances, elles sont nombreuses, près de deux sur trois, à avoir eu un ou plusieurs rapports non consentis (avec ou sans pénétration), y compris le premier rapport de leur vie pour 16,6 % d’entre elles. Plus d’une sur deux (53 %) fait état d’un « rapport avec pénétration non consenti » commis par au moins un partenaire. Selon 15,2 % des répondantes, il est arrivé au moins une fois qu’un partenaire agisse de la sorte pendant leur sommeil. Des faits qui « pourraient potentiellement s’apparenter à un viol selon le code pénal », précise Caroline De Haas, du collectif #NousToutes, à Libération. Mais par égard pour les répondantes, qui auraient pu mal vivre la présence du mot « viol », celui-ci ne figurait pas dans le questionnaire, explique-t-elle : « Répondre "oui" à la question de savoir si on a subi un viol, ça peut être dur ». Même si « le fait de nommer les choses permet de prendre conscience de leur gravité », cela aurait aussi pu déboucher sur une sous-déclaration de ces viols potentiels.

    Le poids de l’autocontrainte dans les réponses, lui, est révélateur du fait que l’« on ne vit pas encore dans une société dans laquelle le rapport et au corps et à ses désirs est libéré », analyse Caroline De Haas. Ainsi, 70 % des répondantes ont « déjà eu l’impression d’avoir des rapports sexuels, sans pression de [leur] partenaire, alors qu’[elles] n’avaient pas envie ». « Pour lui faire plaisir », « pour ne pas avoir à me justifier sur pourquoi je n’ai pas envie », « parce que ça faisait longtemps », expliquent la plupart. Les trois-quarts ont déjà demandé à arrêter un rapport sexuel en cours, mais parmi elles, 38,2 % disent que le rapport a continué malgré tout. Elles sont également 62,7 % à ne pas s’être senties autorisées à demander l’arrêt d’un rapport.
    « Dans le doute, on demande »

    Confrontées à ces situations et aux autres évoquées dans le questionnaire, comment les femmes réagissent-elles ensuite ? Seule une répondante sur quatre a osé en parler avec le partenaire concerné, ce qui a amené ledit partenaire à arrêter moins d’une fois sur deux. Là aussi, les normes sociales règnent : « Cela veut dire que les gens ne parlent pas de sexe, de plaisir, de ce qu’ils aiment, de ce qu’ils n’aiment pas », dit Caroline De Haas.

    Pour elle, « la question du dialogue est centrale : il faut se parler ». Parmi les conseils livrés par le collectif #NousToutes en conclusion de l’enquête : « discuter avec l’autre de sexe et de sexualité, de ce qui fait plaisir ou ce qui inquiète », « écouter et surtout entendre ce dont l’autre a envie ou pas », « reconnaître que le fait d’être ensemble n’implique pas automatiquement le fait d’avoir des rapports sexuels »... « Le consentement obtenu sous la contrainte n’en n’est pas un », souligne le collectif, rappelant que « si l’autre ne dit rien, cela ne signifie pas forcément "d’accord". Dans le doute, on demande. »
    Frantz Durupt

  • Cinéma français : la nuit du déshonneur - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur?onglet=full

    La 45e cérémonie des César a récompensé vendredi Roman Polanski de trois César, dont celui du meilleur réalisateur. En signe de protestation, l’actrice Adèle Haenel, la réalisatrice Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film ont quitté la salle, dans l’apathie générale. « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », réagit la comédienne dans Mediapart.

    #paywall argh, ne trainerait-il pas, cet article, somewhere over the rainbow ?

    • Cinéma français : la nuit du déshonneur

      La 45e cérémonie des César a récompensé vendredi Roman Polanski de trois César, dont celui du meilleur réalisateur. En signe de protestation, l’actrice Adèle Haenel, la réalisatrice Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film ont quitté la salle, dans l’apathie générale. « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », réagit la comédienne dans Mediapart.
      Elles sont arrivées sous les acclamations, aux alentours d’1 h 30 du matin. Embrassades, étreintes, tapes dans le dos. Pendant de longues minutes, elles passent de bras en bras. La réalisatrice Céline Sciamma ouvre le chemin, suivie d’Adèle Haenel, qui a troqué sa longue robe de gala bleue pour un jeans-blouson, et de sa cheffe opératrice, Claire Mathon, qui brandit son César de la meilleure photographie : tonnerre d’applaudissements.

      La scène ne se passe ni à la 45e cérémonie des César, ni à la soirée officielle qui a suivi au Fouquet’s, mais au Perchoir, un bar-restaurant de l’est parisien. C’est ici que le collectif 50/50, qui œuvre pour l’égalité et la diversité dans le cinéma, a trouvé refuge vendredi soir pour organiser sa contre-soirée des César.

      Outre les piliers et membres du collectif, il y a là plusieurs personnalités du cinéma, telles que la réalisatrice Rebecca Zlotowski, l’actrice Anna Mouglalis ou le comédien Swann Arlaud. Les mines sont défaites, mais l’ambiance reste joyeuse, solidaire, réconfortante. « Ici, on se tient chaud », glisse une participante.

      Une heure plus tôt, Adèle Haenel, Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film Portrait de la jeune fille en feu ont quitté la cérémonie à l’annonce de la victoire de Roman Polanski, couronné du prestigieux César du meilleur réalisateur, en dépit des six accusations de viols le visant. « C’est la honte, c’est la honte ! », s’est exclamée Adèle Haenel, agitant les bras en signe de protestation. « On s’en va », a enchaîné Céline Sciamma. L’équipe du Portrait s’est levée, laissant une grande partie du deuxième rang vide.

      Applaudie dans les couloirs, l’actrice, en colère, a ensuite quitté la salle Pleyel en chantant : « Eh bien vive la pédophilie, bravo la pédophilie, bravo ! » (voir la vidéo).

      À Mediapart, Adèle Haenel explique qu’« alors que la cérémonie avait plutôt bien débuté, qu’il se passait quelque chose », avec plusieurs prises de parole fortes « comme Lyna Khoudri [meilleur espoir féminin – ndlr], Aïssa Maïga, l’équipe du film Papicha [de Mounia Meddour, qui traite du combat des femmes en Algérie – ndlr], et le numéro d’équilibriste réussi de Florence Foresti », la soirée s’est ensuite « affaissée dans les remerciements ». « Comme si, cette année, il n’y avait pas autre chose à dire : sur les violences sexuelles, sur le cinéma qui traverse actuellement une crise, sur les violences policières qui s’intensifient, sur l’hôpital public qu’on délite, etc. » « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », résume l’actrice à Mediapart.

      Adèle Haenel voit dans la séquence d’hier une tentative de museler certaines paroles et elle questionne la « crispation » d’une partie du monde du cinéma. « Ils pensent défendre la liberté d’expression, en réalité ils défendent leur monopole de la parole. Ce qu’ils ont fait hier soir, c’est nous renvoyer au silence, nous imposer l’obligation de nous taire. Ils ne veulent pas entendre nos récits. Et toute parole qui n’est pas issue de leurs rangs, qui ne va pas dans leur sens, est considérée comme ne devant pas exister. » L’actrice note le paradoxe : « Ils font de nous des réactionnaires et des puritain·e·s, mais ce n’est pas le souffle de liberté insufflé dans les années 1970 que nous critiquons, mais le fait que cette révolution n’a pas été totale, qu’elle a eu un aspect conservateur, que, pour partie, le pouvoir a été attribué aux mêmes personnes. Avec un nouveau système de légitimation. En fait, nous critiquons le manque de révolution. »

      « Toute la soirée a tourné autour de l’idée que l’on ne pourrait plus rien dire, “comment on va rire maintenant si on ne peut plus se moquer des opprimés”. Mais si on riait aussi de nous-mêmes, si on riait aussi des dominants ? », souligne la comédienne, déjà doublement césarisée (en 2014 et 2015).

      Quelques jours plus tôt, réagissant dans le New York Times aux 12 nominations de Polanski, elle avait déclaré : « Distinguer Polanski, c’est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, “ce n’est pas si grave de violer des femmes”. »

      L’image de sa sortie de salle, qui fait le tour du monde depuis vendredi soir, résume à elle seule le clivage actuel qui traverse le cinéma français. Comme un bras d’honneur, les quelque 4 000 votants de l’Académie des César – qui ont voté à 81 % pour cette édition 2020 – ont préféré plébisciter un cinéaste accusé de viol par six femmes (la plupart fillettes ou adolescentes au moment des faits), sous les yeux d’une actrice qui, en novembre, a relancé #MeToo en France par son témoignage dénonçant des violences sexuelles subies enfant, puis adolescente. Sous le regard aussi de l’équipe du film Grâce à Dieu, de François Ozon, qui retrace l’affaire de pédocriminalité dans l’Église française.

      Nommée dans dix catégories, l’équipe de Portrait de la jeune fille en feu repart avec un seul César (celui de la meilleure photo), et J’accuse, de Polanski, avec trois récompenses, dont deux honorant directement le cinéaste (meilleure adaptation et meilleur réalisateur). L’équipe de J’accuse avait choisi de boycotter la cérémonie. Seule la communicante du cinéaste, Anne Hommel, était présente dans la salle. Questionnée par Mediapart, elle a expliqué être venue « à titre personnel » et n’avoir aucune déclaration à faire.

      Les Misérables de Ladj Ly ont tenu le haut de l’affiche avec quatre statuettes, dont celle de meilleur film (retrouvez ici le palmarès complet).

      Comme quelques autres, l’actrice Aïssa Maïga a quitté la salle après l’annonce de l’attribution du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski. « J’étais d’abord un peu clouée sur place. Et puis une minute après, je n’étais pas bien, je suis partie, réagit-elle auprès de Mediapart en sortant. J’ai été terrassée, effrayée, dégoûtée, à titre vraiment personnel, dans mes tripes. J’ai vu la réaction d’Adèle Haenel, très forte, et honnêtement, j’ai pensé à toutes ces femmes. Toutes ces femmes qui voient cet homme plébiscité et je pense, au-delà de ces femmes, à toutes les autres, toutes les personnes victimes de viols, de violences sexuelles. J’imagine quel symbole cela peut revêtir pour elles. Et pour moi l’art n’est pas plus important que tout. L’humain d’abord. »

      L’actrice marque une pause, puis reprend : « Vous savez, c’est comme dans une famille : on croit se connaître un petit peu et puis, parfois, à la faveur d’une extrême révélation, on découvre qui sont les gens, ce qui est important pour eux, et parfois on constate avec un peu d’amertume qu’on n’a pas tout à fait les mêmes valeurs. » « Ce n’est pas grave, il faut le savoir et pouvoir avancer avec ça. Et moi, là, j’ai envie d’aller rejoindre les manifestantes dehors, c’est tout. J’aime beaucoup le cinéma, les tapis rouges, les films, les cinéastes, j’aime tout ça, mais moi je suis une fille qui n’a pas été éduquée dans l’élite, ni dans un esprit d’élitisme, je me sens une citoyenne comme les autres et là je vais aller les rejoindre », conclut-elle en se dirigeant vers le rassemblement des féministes face à la salle Pleyel. À quelques mètres du tapis rouge, les cris des militantes, parquées derrière les barrières, redoublent : « Polanski violeur, César complices ! » ; « Mais vous n’avez pas honte ? ».

      Récompensé du César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Grâce à Dieu, où il interprète un homme victime de pédocriminalité de la part d’un prêtre, Swann Arlaud a jugé « assez incompréhensible » la récompense attribuée à Roman Polanski. « La parole se libère, mais le combat n’a pas énormément avancé », a-t-il estimé, en apportant son soutien à Adèle Haenel. « Adèle a fait sa prise de parole extrêmement brillante [en novembre – ndlr] [...]. On a tous été émus par ça, moi j’ai été ébranlé par ça. [...] Même si on n’est pas directement concerné, ça ne peut que mettre en colère. Evidemment que je comprends son geste » :

      Quelques minutes plus tard, l’équipe du film de Nicolas Bedos, La Belle Époque, récompensé de trois César, donnait un tout autre son de cloche. Aux journalistes qui lui demandent de réagir à la statuette accordée à Polanski, Fanny Ardant explique : « Moi, quand j’aime quelqu’un, je l’aime passionnément. Et j’aime beaucoup, beaucoup Roman Polanski. Je suis très heureuse pour lui. » « Après, je comprends que tout le monde n’est pas d’accord, mais vive la liberté !, a complété, tout sourire, l’actrice, qui a obtenu le César du meilleur second rôle féminin. Moi je suivrais quelqu’un jusqu’à la guillotine ! Je n’aime pas la condamnation. »

      À côté d’elle, le réalisateur Nicolas Bedos – qui, en juin, était arrivé bras dessus, bras dessous avec Roman Polanski et Jean Dujardin à une avant-première (lire notre article) – esquive les questions des médias avec la langue de bois d’un homme politique : « Je prends acte de la force de la séquence, comme on dit en politique, […] de la séquence en général de cet espèce de combat des femmes et je tais ma voix de mâle blanc dominant, comme on dit de façon discutable. » « Après, il y aura beaucoup à dire sur tout cela. Il faudra qu’on se réconcilie, qu’on avance. Mais tout de suite, là, en ce moment, c’est aux femmes de parler, pas à moi, donc je ferme ma gueule », a-t-il ajouté, préférant se féliciter des récompenses obtenues par son film : « C’est magique ce que je vis moi ce soir. Pardon d’être un peu égoïste, mais je ne pense ni à Roman Polanski, ni à Céline Sciamma, ni à rien. »

      Questionnée par le site Allociné, la comédienne Anaïs Demoustier, récompensée du César de la meilleure actrice, n’a pas non plus manifesté de soutien à la démarche d’Adèle Haenel (nommée dans la même catégorie), se contentant d’un très neutre : « Je n’étais pas dans la salle au moment où Adèle est partie, je venais de recevoir mon prix […], elle est partie quand Roman Polanski a eu son prix, je peux comprendre. »

      Les réactions de la salle ont été à l’image de cette soirée : apolitiques. Aucun lauréat ou remettant – ou presque – n’a livré de discours politique. Cette année, le contexte s’y prêtait pourtant particulièrement : outre l’onde de choc #MeToo, qui a fait irruption dans le cinéma français au mois de novembre, avec deux ans de retard, un vent de fronde souffle à l’encontre de l’Académie des César, critiquée pour son fonctionnement opaque et verrouillé, son manque de parité, de diversité. Deux cents personnalités avaient signé une tribune dénonçant le manque de démocratie et de mixité de l’Académie. Au point que, le 13 février, son président, Alain Terzian, en poste depuis 2003, avait dû démissionner avec son équipe. Une première (lire notre article).

      Si plusieurs personnalités, dont la présidente de la cérémonie, l’actrice Sandrine Kiberlain, ont fait des allusions pudiques à la « tempête », aux « tensions » qui touchent les César, ou salué la « libération de la parole des femmes », l’essentiel des discours s’est borné aux remerciements habituels.

      Trois exceptions notables, cependant. D’abord la maîtresse de cérémonie, l’humoriste Florence Foresti, qui a choisi de mettre les pieds dans le plat dès les premières minutes, pour évoquer l’éléphant dans la pièce. Celui qu’elle a, toute la soirée, nommé « Popol » ou « Atchoum ». « Pour qu’on soit totalement tranquilles, faut qu’on règle un dossier. Il y a douze moments où on va avoir un souci. Il faut qu’on règle le problème sinon ça va nous pourrir la soirée. Qu’est-ce qu’on fait avec Roro ? Qu’est ce qu’on fait avec Popol ? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents, vous savez très bien de qui je parle. Qu’est-ce qu’on fait avec Atchoum ? », a-t-elle lancé, sous les rires de la salle.

      Présentant les longs-métrages favoris de cette édition 2020, elle a osé un : « Grâce à Dieu, la pédophilie dans l’Église. J’accuse, la pédophilie dans les années 1970. »

      Plus tard, c’est Patrick Bruel, visé par une enquête pour « exhibition sexuelle » et « harcèlement sexuel », qu’elle a raillé, sans jamais le nommer : « Je voudrais prendre la défense des hommes. […] Récemment, un acteur a été accusé de se mettre nu devant sa masseuse. Il dit pour sa défense : “Oui mais j’avais chaud.” C’est vrai, on était en Corse, en été. Vous avez déjà essayé de garder un slip jetable par cette chaleur ? » Et l’humoriste de s’interroger sur le dérèglement thermique de plusieurs hommes : « C’est vrai, Weinstein, chaud. Epstein, chaud. DSK, chaud. Si vous vous mettez nu dans l’espoir de nous exciter, comment dire ? Les gars, vous aurez plus de chances de nous choper avec un bout de pain. La nudité ne va pas à tout le monde. Ça s’essaie en cabine avant. Passé un certain âge, un certain poids, en tout cas. […] Conseil aux futurs prédateurs : couvrez-vous ! »

      D’autres remarques ont émaillé ses interventions durant la soirée : « Il paraît qu’il y a des gros prédateurs dans la salle – euh producteurs ! » ; « Bonsoir mesdemoiselles, bonsoir mesdames et… Ah si, il en reste. Bonsoir messieurs. Peut-être qu’ils ont un bracelet électronique » ; « J’ai les noms de ceux qui ont voté Atchoum au premier tour ». L’humoriste n’a pas non plus passé sous silence le manque de parité du milieu (soulignant par exemple que seule une femme était nommée dans la catégorie « meilleur scénario ») ou le manque de diversité : « Ça va la diversité ? Vous vous croyez où ? À la MJC de Bobigny ? Ici c’est l’élite, vous dégagez ! » Elle a aussi longuement ironisé sur la difficulté à trouver cette année des remettants pour les prix : « J’ai eu beaucoup de désistements, rapport à Popol… »

      Remettant le César du meilleur espoir féminin, l’actrice Aïssa Maïga, membre du collectif Noire n’est pas mon métier, a elle jeté un pavé dans la marre avec sa longue intervention sur l’invisibilisation des personnes non blanches dans le monde du cinéma.

      « Je peux pas m’empêcher de compter le nombre de Noirs dans la salle, a-t-elle ironisé à la tribune. Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas le droit de compter. C’est douze ce soir, le chiffre magique ? [...] On a survécu au whitewashing, aux blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménage à l’accent bwana, aux rôles de terroristes, de filles hypersexualisées... On refuse d’être les bons Noirs. On est une famille, non ? On se dit tout. L’inclusion, elle ne va pas se faire toute seule. Ça ne va pas se faire sans vous. Pensez inclusion. […] Faisons une maison qui soit fière d’inclure toutes les différences. »

      À Mediapart, après la cérémonie, elle relate « l’effroi dans la salle » qu’elle a constaté au moment de sa prise de parole. « Je ne savais pas très bien comment l’interpréter. J’avais l’impression de plonger dans un bain de glaçons, de dire des choses qui pourtant me paraissent assez évidentes et audibles. J’ai eu l’impression que chez certains, il y a une sorte de ras-le-bol, comme si on les gavait avec la question de la diversité, qui n’est autre qu’une question de justice sociale. Et on a une responsabilité qui est énorme. Je ne pense pas que les artistes ou les décideurs ou les techniciens puissent se soustraire à cette question de l’identification du public aux films qu’on fait. Ça me paraît totalement aberrant. » Et la comédienne d’« assumer pleinement » ses propos : « J’avais besoin de dire ce que j’avais à dire. Aucun des mots que j’ai choisis n’était un accident. Je me sens aussi portée par une lame de fond. »

      Autre discours fort, celui du comédien Swann Arlaud, qui a rendu hommage aux victimes de l’affaire de pédocriminalité dans l’Église – affaire portée devant la justice. « Quelle fierté de faire partie de ce film, vraiment », a-t-il déclaré sur scène, en rappelant que « par deux fois on a essayé d’empêcher la sortie du film ». Il a salué les « trois personnages qu’on interprète, qui existent vraiment. Ils s’appellent Alexandre, François, Pierre-Emmanuel. Ils ont subi des abus sexuels pendant leur enfance et c’est devenu des héros, parce qu’ils ont réussi à parler, à affronter le mensonge, le mépris […] et c’était une immense responsabilité d’avoir ça à jouer ».

      Après la cérémonie, les réactions de soutien à Adèle Haenel ont afflué sur les réseaux sociaux. À l’image de celle de l’écrivaine Virginie Despentes sur son compte Instagram :

      Sur Instagram également, Florence Foresti s’est dite « écœurée » par le César attribué à Polanski :

      « Qu’un mec recherché par Interpol puisse même recevoir une distinction, ça me dépasse »

      Vendredi soir, ce qui s’est déroulé hors de la salle Pleyel était tout aussi parlant. Alors que, à partir de 18 h 30, les invité·e·s de la cérémonie commençaient à affluer en tenue de gala, prenant des selfies sur le tapis rouge, des manifestantes féministes étaient rassemblées en face et s’époumonaient : « Polanski violeur ! »

      Trois heures avant l’ouverture de la cérémonie, les manifestantes avaient commencé à arriver au compte-gouttes place des Ternes, le lieu de rassemblement autorisé par la préfecture de police à 300 mètres de la salle Pleyel. Des pancartes contre « Violanski » ou dénonçant la « complicité » des Césars hérissaient les abords de la station de métro.

      Morgane, 35 ans, n’est pas dupe : elle se doute que d’autres actions auront lieu au plus près du tapis rouge mais préfère rester sur la place avec ses amis. « Je ne suis pas prête à aller en garde à vue ce soir. » Familière des mobilisations « contre le sexisme, la pédocriminalité et toutes sortes d’injustices », Morgane explique à Mediapart être venue témoigner « son soutien aux victimes » de Roman Polanski et souligner « le symbole » : « Je m’en fous qu’il soit pas là. Mais qu’un mec recherché par Interpol soit libre et puisse même recevoir une distinction » la dépasse. « Tout est politique, le cinéma aussi. »

      Camille, Poojarini et El, 17 et 18 ans, vont à la fac ensemble et se retrouvent régulièrement dans des manifs féministes, lycéennes ou interprofessionnelles. Comme beaucoup de participantes, elles disent leur admiration pour Adèle Haenel, preuve que « dans le cinéma français, ça commence à bouger ». Elles ont puisé les ressorts de leur engagement féministe « dans le quotidien », explique Poojarini, lassée de « réfléchir à comment s’habiller parce qu’il ne faudrait pas qu’on voie un téton par transparence » ou de « garder ses clés entre les doigts » quand elle rentre chez elle.

      À quelques mètres des trois jeunes femmes, un homme âgé s’en prend verbalement à d’autres militantes. « Moi je suis féministe, mais vous, vous êtes des racistes des hommes. Il y a des fanatiques chez les femmes, vous êtes enfermées dans votre idéologie. — Cassez-vous. — Je suis chez moi, vous êtes des fachos. — Va te noyer dans un verre d’eau. » Les manifestantes tournent le dos à l’importun, qui finit par quitter les lieux.

      L’une des coordinatrices du collectif #NousToutes dans les Yvelines – elle s’appelle aussi Morgane – se dit « assez satisfaite » de ce rassemblement qui « donne le ton de l’année » avant le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, et une « nouvelle marche » prévue pour le mois de novembre. « Les deux dernières années ont été importantes », estime-t-elle, citant comme exemple l’entrée du mot féminicide dans le langage courant. Derrière elle, un porte-voix scande : « Victimes, on vous croit ! », pendant que la manifestation se déplace vers le barrage de gendarmes mobiles.

      Malgré la présence policière, il est encore facile de circuler de la place des Ternes à l’avenue Hoche, en longeant les barrières installées pour protéger le tapis rouge des César. Sur ce boyau de trottoir se croisent des couples élégants en tenue de soirée, déterminés à entrer dans la salle Pleyel, des riverains huppés promenant leur cocker comme tous les soirs et de sincères curieux qui espèrent apercevoir quelques acteurs français par les trous d’une bâche.

      Près de l’entrée « officielle » de la cérémonie, l’ambiance est à la conspiration. Les féministes se cherchent du coin de l’œil, se reconnaissent et se mettent en position pour les actions prévues. Vanessa, piercing dans le nez et souci de discrétion en tête, nous glisse qu’elle fait partie de « l’équipe au sol », tout en essayant de ne pas se faire repérer par les CRS. Plus que quelques minutes avant que les militantes ne craquent des fumigènes et ne se fassent repousser loin du tapis rouge dans un nuage de lacrymogènes.
      À 19 heures pile, le collectif La Barbe envoie une vidéo à un millier de personnalités du cinéma dont elles ont récupéré le numéro de portable, espérant les atteindre jusqu’à l’intérieur de la salle Pleyel, où il leur était impossible de se glisser. Le contraste entre le « on » et le « off » de la cérémonie devient saisissant. D’un côté de la rue des manifestantes touchées par le gaz toussent encore. Deux d’entre elles, acculées dos au mur par des policiers casqués, continuent à donner de la voix. Juste en face, les invités des César font la queue en silence, sous l’œil des clients des terrasses alentour.

      À l’intérieur de la salle Pleyel, c’est une tout autre ambiance. Dans les travées du cocktail qui précède la cérémonie, Polanski ne semble pas à l’ordre des discussions. Coupe de champagne à la main, on prend des selfies, on parle cinéma et on se demande des nouvelles.

      À l’extérieur, deux manifestations, l’une côté Ternes et l’autre côté Hoche, encerclent désormais la cérémonie. Un petit groupe, portant une banderole « César de la honte », est vite raccompagné hors du périmètre. De la musique douce émane du tapis rouge, effleuré de loin par les slogans : « Polanski violeur, cinéma coupable », « Le kérosène, c’est pas pour les avions, c’est pour brûler, violeurs et assassins », « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère ».

      Charlotte, 21 ans, étudiante en cinéma à Paris III, manifeste pour « la première fois depuis longtemps ». Les débats qui ont entouré la sortie de J’accuse lui ont donné envie de s’y remettre. « Le cinéma est un microcosme qui permet de voir le macrocosme. Les mêmes mécanismes que dans l’entreprise s’appliquent, mais en plus visible. »

      Quand la cérémonie commence, à 21 heures, il ne reste plus que quelques dizaines de manifestantes sur l’avenue de Wagram, repoussées d’un endroit à un autre et finalement encerclées par les camions de police. Privées de sortie pendant un quart d’heure, elles peuvent ensuite se disperser. Certaines rejoignent un peu plus tard les abords du Fouquet’s, où se retrouvent les vainqueurs.

      Cette nuit des César a révélé combien une partie du monde du cinéma évoluait hermétiquement, séparé du reste de la société et des débats qui la traversent. « D’un point de vue politique et médiatique, la France a complètement raté le coche » sur #MeToo, expliquait Adèle Haenel quelques jours plus tôt dans son entretien au New York Times. Elle ne se doutait sans doute pas à quel point.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur?onglet=full

      @tintin mais sans beaucoup d’images et liens...

    • Le vrai “J’accuse” c’est ce texte de Despentes, pas le film de Polanski.

      Tout est dit.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

      Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes.

    • Dommage pour le titre et le commentaire de Valeurs Actuelles, mais voici le discours d’Aïssa Maïga à la cérémonie des César 2020 :
      https://www.youtube.com/watch?v=YSt70CgXGUM

      On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées... Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille.

      #Aissa_Maiga #Césars

  • 8 MARS 2020 : dernière ligne droite et au-delà
    https://expansive.info/8-MARS-2020-derniere-ligne-droite-et-au-dela-2081

    Dernière ligne de la préparation du 8 mars 2020 à #Rennes pas NousToutes35 et au-delà ! La dixième et dernière réunion de préparation de la grève du 8 mars 2020 se déroulera le mardi 3 mars 2020 de 18h à 20h. #Infos_locales

    / #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, Rennes, #Lutte_contre_les_violences_sexistes, #NousToutes35