• Réseaux sociaux : face aux accusations, TikTok cède aux uns mais pas aux autres - Un regard chrétien sur l’actualité – La Croix International
    https://international.la-croix.com/fr/ethique/reseaux-sociaux-face-aux-accusations-tiktok-cede-aux-uns-mai
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    Jouer les Européens contre les Américains

    « J’ai du mal à croire que la suspension de TikTok Lite en Europe ne soit pas liée à la menace d’interdiction de TikTok prononcée la veille aux États-Unis », estime le sénateur LR Claude Malhuret, qui a piloté en 2023 une commission d’enquête parlementaire sur cette plateforme. « Les dirigeants de l’entreprise jouent la montre et essaient de gagner du temps. Ils concèdent une victoire aux Européens tout en résistant aux Américains. »

    De fait, ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, a annoncé jeudi 25 avril n’avoir aucune intention de vendre son application, au risque de se voir interdite aux États-Unis. Des recours juridiques sont toutefois prévus. « Nous allons continuer à nous battre pour vos droits dans les tribunaux », a promis à ses abonnés le patron de TikTok, le Singapourien Shou Zi Chew.

    « À chaque fois qu’elles sont entravées, les plateformes jouent la carte de la liberté d’expression », souligne Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information à l’université de Nantes (1). « C’est une manière relativement habile de faire passer l’idée que ce qu’on leur reproche va à l’encontre des valeurs cardinales des pays qui les accusent. »
    Poser des jalons

    Au-delà d’une possible stratégie de diversion, la suspension rapide de TikTok Lite en Europe reste un bon signal, selon ce spécialiste. « Avec le règlement sur les marchés numériques (DMA) et le règlement sur les services numériques (DAS), entrés en vigueur récemment, l’Union européenne a enfin un cadre juridique fort avec des sanctions proportionnées, autrement dit adaptées à la trésorerie de ces très grandes entreprises. Ce cadre fort est bien identifié par les plateformes. »

    Une question se pose toutefois : pourquoi avoir lancé TikTok Lite, version « extrême » de TikTok, au moment même où l’application est la plus contestée ? Olivier Ertzscheid y voit une pratique assez courante dans le secteur du numérique : une manière de « poser des jalons » et d’« avancer ses pions ».

    « Vous balancez une fonctionnalité extrême, inimaginable, puis vous la retirez presque immédiatement pour montrer que vous êtes “raisonnable”, résume-t-il. Quelque temps après, vous revenez avec une application similaire mais qui va un peu moins loin. Celle-là aura toutes les chances de paraître acceptable aux yeux de l’opinion. » Selon lui, cette stratégie a notamment été éprouvée pour contrer le non-consentement des internautes au recueil de leurs données personnelles.

    (1) Auteur du Monde selon Zuckerberg, C&F Éditions, 2020, 15 €, 112 p.

    #TikTok #Olivier_Ertzscheid #Economie_numérique

  • La bulle de filtres : comment les réseaux sociaux nous confortent dans « nos propres croyances et opinions »
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-fil-des-reseaux/la-bulle-de-filtres-les-reseaux-sociaux-nous-confortent-dans-nos-propre

    Pour inciter les internautes à rester sur les plateformes, les algorithmes repèrent les intérêts de chacun et proposent un contenu personnalisé. Au point de limiter la diversité d’opinion.
    Article rédigé par France Info - Audrey Abraham
    Radio France
    Publié le 25/12/2023 07:49 Mis à jour le 26/12/2023 10:09
    Temps de lecture : 2 min

    Vous vous êtes probablement déjà demandé pourquoi vous tombez toujours sur les mêmes vidéos de cuisine, de déco, de chatons sur Instagram, Tiktok ou encore Facebook. Cela n’a rien d’un hasard, ça a même un nom ! C’est ce qu’on appelle la bulle de filtres et les algorithmes en sont responsables. Concrètement, le moindre click, le moindre like est mémorisé et indique vos préférences à la plateforme pour personnaliser le contenu qui vous est proposé.
    à lire aussi Les algorithmes d’Instagram facilitent la vente de pédopornographie, selon des chercheurs

    Olivier Ertzscheid est maître de conférences à l’université de Nantes : « Les propriétaires de ces plateformes se disent ’Pour garder les gens attentifs pour que les gens restent sur nos plateformes il faut qu’on leur serve des choses dont on sait déjà qu’elles les intéressent et donc plutôt que de leur présenter des opinions, des avis différents, on va leur présenter des choses qui vont dans le sens de ce qu’on appelle leur propre biais de croyances.’ Si ce sont des gens qui ont une passion pour la gastronomie on va leur afficher toujours plus de sites en lien avec la gastronomie. »

    Voilà comment chacun à notre niveau, en sélectionnant les comptes que nous avons envie de suivre, les contenus que nous avons envie de partager, nous alimentons sans nous en rendre compte cette bulle de filtre, « alors que la promesse initiale des réseaux sociaux, c’est de vous exposer à plein de gens différents, de diversités de culture, d’opinions, de points de vue, d’avis, reprend Olivier Ertzscheid. Finalement, on s’aperçoit qu’on nous expose de plus en plus à de l’identique, à des choses qui nous confortent pour nos propres croyances et opinions. » Les vidéos de cuisine, de musique, de paysages sont donc concernées. Ce que l’on peut considérer comme du contenu léger mais pas uniquement. Le contenu politique est aussi soumis au mécanisme des algorithmes.
    Un usage politique

    C’est dans ce cas de figure que la bulle de filtres est moins anodine et mérite d’être davantage questionnée. On le sait sur les réseaux sociaux tout est mélangé. Il n’y a pas d’un côté le contenu divertissant, de l’autre les sujets politiques. Le flux est constant, continu... Les discours sont plus ou moins explicites.

    Alors notre faculté de discernement s’altère : « De toute éternité, l’être humain, a toujours des biais et il adore se conforter, se vautrer dans ses propres biais culturels, sociologiques, politiques, etc. Là où ça devient problématique c’est à partir du moment où tout ça est brassé sans qu’on ait de ligne éditoriale claire. Les gens qui en général vont acheter le journal ou lire le journal ’Libération’. Il est assez rare que ce soit aussi des gens qui vont lire le journal ’Valeurs Actuelles’. Parce qu’ils savent ce qu’ils vont chercher. Ils savent que ’Libération’ est à gauche et que ’Valeurs Actuelles’ est très à droite. À l’échelle des médias sociaux, ce qui est compliqué c’est quand on n’a pas les codes pour décrypter les intentions, sachant qu’il y a toujours des intentions qui peuvent être basiquement commerciales et de plus en plus souvent aussi politiques. »

    Impossible d’y échapper, les algorithmes sont l’essence même des réseaux sociaux. L’important c’est d’en être conscient. Les autorités de régulation imposent d’ailleurs aux plateformes d’être plus transparentes avec les utilisateurs, qui on le rappelle sont parfois mineurs, en expliquant notamment autant que possible la manière dont fonctionnent leurs algorithmes.

    #Olivier_Ertzscheid #Algorithmes #Médias_sociaux

  • Réseaux sociaux : le passage au payant aurait-il des avantages ?
    https://www.la-croix.com/debat/Reseaux-sociaux-passage-payant-aurait-avantages-2023-10-10-1201286307

    Débat

    Olivier Ertzscheid Enseignant-chercheur en sciences de l’information à l’université de Nantes, auteur du Monde selon Zuckerberg

    Le Wall Street Journal a révélé début octobre que Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, préparait le lancement d’un abonnement payant pour profiter de ces réseaux sociaux sans pub. Une manière de se conformer aux nouvelles règles européennes, qui imposent de donner aux utilisateurs la possibilité de refuser la publicité ciblée, sans y laisser son chiffre d’affaires.

    Recueilli par Mélinée Le Priol, le 10/10/2023 à 19:06

    #Olivier_Ertzscheid

    • Paywall, donc je ne sais pas ce que ça raconte. Mais cette histoire de passage au payant, c’est typiquement la dernière étape de l’enshitification décrite par Doctorow.

      Mais ça renvoit aussi à ce qu’on disait sur la bulle internet en 1999/2000 avec les copains : c’est une dernière étape avant la fin d’un tel service, parce que dans le principe même de la « nouvelle économie » en tant que « bulle », il y aura toujours juste derrière un autre service qui sera lancé, super-trop-cool, financé massivement par du capital-risque, donc gratuit, pour le remplacer. (Et on repart pour un cycle de tentative de monopole basé sur le gratuit, et puis au bout d’un moment il faudra tenter de rentabiliser les milliards investis, et re-enshitification et fin de la blague.)

    • C’est la même chose pour tous ces services de mise en relation entre personne* : balblacar, mteeic, de gratuits ils sont devenus payants en surfant sur l’hégémonie qu’ils ont créé. Alors qu’ils ne produisent strictement rien, ne nécessitent aucune matière première (sauf celle des esclaves de Apple/MS qui sont dans les usines ou les mines de terres rares) et revendent les données de leurs abonnés. Mais ce n’est jamais assez, les gloutons du capital en veulent toujours plus.

      * et on ne te répond plus quand tu demandes l’heure dans la rue et l’autostop a disparu (la sécurité jusqu’au bout du web)

  • Les cagnottes en ligne, miroirs de nos émotions collectives
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/09/23/soutien-aux-sinistres-marocains-depart-a-la-retraite-chirurgie-mammaire-la-f

    « Aux Etats-Unis, lancer une cagnotte, c’est devenu un réflexe quasi automatique, quand une famille a des frais médicaux importants à payer. La régulation ne se fait pas entre l’Etat et des acteurs privés, mais entre les individus et les plates-formes, loin des politiques publiques », commente Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes. Pour le maître de conférences, « cela contribue à installer un “mercy market”, ou marché de la pitié. Les malades sont dans l’obligation d’apprendre à attiser la pitié en ligne ».

    Pour toutes les cagnottes, des anniversaires de mariage au soutien aux policiers en colère, les hébergeurs retiennent toujours une commission, entre 1,5 % et 6 %, selon les plates-formes et les montants récoltés. Quelle que soit la cause soutenue, Olivier Ertzscheid y voit d’abord « une politique d’acteurs du numérique qui ont intérêt à monétiser l’ensemble de nos activités sociales, en captant une marge au passage ». La générosité des uns peut rapporter gros à d’autres.

    #Olivier_Ertzscheid #Cagnotte #Marché_de_la_pitié

  • Mort de Nahel : vidéodrame. – affordance.info
    https://affordance.framasoft.org/2023/06/mort-de-nahel-videodrame

    Par Olivier Ertzscheid

    La mort de Nahel a été filmée par un smartphone et diffusée quasi instantanément sur différents réseaux sociaux, obligeant le ministère de l’intérieur à acter une bavure policière déjà documentée en tant qu’élément de preuve.

    Ensuite la concurrence des médias.

    Médias sociaux et médias soucieux d’en être ou d’y trouver une place. Une concurrence tripartite entre, d’une part, les médias télévisuels d’info en continu et leurs incessants “plateaux de débats”, d’autre part les plateformes précédentes – sachant que les premiers se servent des secondes comme autant de mécanismes de renforcements attentionnels en découpant en “séquences” supposément virales tous les éléments de plateau permettant de rajouter des focales émotionnelles et spectaculaires – et enfin les médias “pure player” comme Brut ou des comptes de journalistes indépendants (Clément Lanot notamment) dont le succès en pareille circonstance s’explique par leur capacité à fournir à la fois le côté “brut” du reportage de terrain en temps réel et la continuité de l’action journalistique qui en fait le sous-texte spectaculaire autant qu’elle nourrit le commentaire de celui qui filme.

    Dans le vidéo drame qui a vu la circulation des images de la mort de Nahel, on ne voit jamais Nahel mourir mais on comprend qu’il vient d’être tué. La force de démonstration de ces images vient de ce décalage. Leur viralité également car toute autre image donnant à voir sa mort aurait déclenché d’autres processus de circulation virale où il se serait agi tout à la fois d’éviter et de contourner le blocage des plateformes. Ici il n’y a rien à bloquer, il n’y a qu’à montrer la monstruosité d’un geste, d’une mise en joue qui met en jeu une vie.

    En clôturant cet article on attire mon attention sur la déclaration d’Emmanuel Macron indiquant, je cite, chez “les jeunes” (sic), “une forme de mimétisme de la violence (…) on a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéos qui les ont intoxiqués.”

    Le discours sur le mimétisme et la reproduction de scènes de violence des jeux vidéos dans la “vraie vie” c’est une thèse qui ne tient pas la route et qui n’a jamais été établie scientifiquement. S’il peut y avoir parfois des corrélations il n’y a en aucun cas de causalité. Le discours que tient Macron est un discours écran et un discours refuge, qui n’a pour seul but que de le mettre à l’abri de ses propres responsabilités. Ces émeutes et ces scènes de violence auraient existé même dans un monde totalement déconnecté, même chez les Amish. Parce que ce qui se passe actuellement est un fait sociologique (et politique) et non un fait technologique (et numérique).

    Le président de la start-up nation est, une nouvelle fois, un vieux con comme les autres.

    #Olivier_Ertzscheid #Emeutes #Vidéo #Médias

  • Apple Vision Pro : le casque était un masque. – affordance.info
    https://affordance.framasoft.org/2023/06/apple-vision-pro-le-casque-etait-un-masque

    par Olivier Ertzscheid

    Après quelques années d’exploitation sans concurrence réelle de l’Oculus par Méta, après la hype autour du lancement du “Métavers”, après que toutes les Big Tech sont en quête perpétuelle du Next Big Thing dans le domaine de l’équipement comme seul Apple fut longtemps en mesure produire et d’en annoncer, c’est le Apple de Tim Cook qui vient donc de lancer le casque Apple Vision Pro, je cite “le premier ordinateur spatial”.

    On avait “l’informatique ubiquitaire“, on avait “l’ordinateur quantique“, voici donc … “l’ordinateur spatial” !! Rien à voir avec la conquête de l’espace (même si dans un storytelling un peu bourrin on décline les usages du Apple Vision Pro avec des références permanentes à la série Fondation produite par … Apple TV), il s’agit ici de l’espace physique, de la spatialité de notre présence au monde qu’Apple nous promet de révolutionner.

    Mais rien n’y fait car à bien y regarder (dans le casque), c’est l’impression d’un nouvel enfermement. Celui du casque de réalité virtuelle. L’appareillage de ce que certains voient comme un monde nouveau, qu’ils nomment Métavers, là où d’autres soulignent la vanité de ce désespérément plat Net B.

    Le casque Apple Vision Pro m’intéresse non pas pour les fantasmes qu’il alimente ou pour les développements techniques qu’il met en oeuvre mais par la triangulation du regard qu’il installe de manière inédite et qui, par bien des points, permet de situer l’analyse et la prospective de ces équipements et des “réalités” qu’ils cristallisent. S’il s’agit du “premier ordinateur spatial“, c’est bien parce qu’il n’est pas de situation dans l’espace sans triangulation. Je m’explique.

    #Olivier_Ertzscheid #Apple_Vision_Pro #Réalité_virtuelle

  • Audioblog - s02#53 - Où va ce satané Facebook ? avec Olivier Ertzscheid - 2 décembre 2021
    https://audioblog.arteradio.com/blog/186156/podcast/187249/s02-53-ou-va-ce-satane-facebook-avec-olivier-ertzscheid-2-decem

    Un podcast Olivier Ertzscheid / David Dufresne.

    Depuis des années, Olivier Ertzscheid est l’une des meilleures vigies de la facebookisation des esprits, des corps et des défaites. Chercheur, auteur de Le monde selon Zuckerberg (C&F éditions), Olivier Ertzscheid tient le blog https://www.affordance.info, plaque tournante des tourments numériques de nos mondes. Avec lui, on s’est interrogé sur l’avenir de Facebook, et de nous toutes et tous. Et Metaverse, de ses algos si fous qu’ils semblent désormais livrées à eux mêmes. Trois heures de master-class.

    📢 Au Poste Libertés publiques, libertés fondamentales, police, sousveillance & contre-filatures. Causeries hebdomadaires proposées par le réalisateur David Dufresne (« Un pays qui se tient sage »). Chaque lundi. Et parfois plus sur Twitch ►► https://www.twitch.tv/davduf

    #Olivier_Ertzscheid #David_Dufresne #Facebook

  • 19 janvier - La Roche-sur-Yon : à l’IUT, une conférence sur la communication digitale pour les entreprises | Le Journal du Pays Yonnais
    https://actu.fr/pays-de-la-loire/la-roche-sur-yon_85191/la-roche-sur-yon-a-liut-une-conference-sur-la-communication-digitale-pour-les-e

    Mon actu

    La conférence qui a lieu le 19 janvier, à 8 h 30 à l’IUT, est animée par Olivier Ertzscheid, enseignant chercheur de l’IUT, également Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication.
    Usages numériques

    Olivier Ertzscheid s’intéresse aux usages numériques et à l’évolution des technologies.

    Il est également auteur de plusieurs livres dont Le monde selon Zuckerberg : portraits et préjudices ou encore L’appétit des géants : pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes.

    Le thème de la conférence, Comment communiquer sur les réseaux sociaux pour une entreprise en 2023, a pour objectif d’apporter des clés/outils aux entreprises afin de communiquer sur les réseaux sociaux.
    Questions/réponses

    Un temps d’échange est prévu à l’issue de la conférence au cours duquel Olivier Ertzscheid répondra aux questions des différentes structures présentes.

    Cet évènement fait partie des quatre semaines d’évènements que l’IUT a mis en place depuis la rentrée de septembre 2022 afin de répondre à une demande d’information des entreprises du territoire sur l’offre de formation en constante évolution.

    Ces évènements reprennent les thématiques des quatre filières de formation : information et communication, gestion des entreprises et des administrations, génie biologique et réseaux et télécommunications.

    #Olivier_Ertzscheid

  • Le droit à l’avortement à l’épreuve de l’algorithme - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/analyse/2022/07/19/le-droit-a-lavortement-a-lepreuve-de-lalgorithme

    Au lendemain de la décision de la Cour suprême, on semble redécouvrir que les promesses des applications de grossesses, et de ce que la journaliste Lucie Ronfaut nomma la « MenstruTech », ne sont que l’incarnation d’un cauchemar dans lequel chaque donnée rattachée au cycle menstruel devient un stigmate faisant du corps de chaque femme une cible. Cible pour les lobbies « pro-vie » ; cible pour les stratégies publicitaires des plus offrants ; cible pour des actions de harcèlement auprès de celles ayant déjà eu recours à l’avortement ou l’envisageant. Et le tout à partir de données, vendues ou achetées auprès de courtiers de données (DataBrokers), alimentant d’une main des régies publicitaires auxquelles ils s’abreuvent de l’autre.

    Chaque fait en lien avec une situation de grossesse choisie ou non, chaque intention, chaque mot-clé déposé sur un moteur de recherche, chaque commentaire ou chaque émoticône lâchée sur un forum ou un réseau social, chaque déplacement vers ou à proximité d’un centre du planning familial, d’un hôpital ou d’une clinique pratiquant des IVG devient une preuve sans justice, une sentence sans jugement, une condamnation sans contradictoire. Une donnée parmi d’autres qui auront beau jeu de venir la corréler pour permettre à ceux qui le souhaitent d’y projeter leurs fausses causalités. Bruno Latour rappelait qu’on serait mieux avisé de parler « d’obtenues » que de « données » tant le mot-valise et l’anglicisme générique de « data » ne sert aujourd’hui qu’à masquer et à travestir les stratégies politiques qui réclament le déploiement de dispositifs toujours plus massifs et indistincts de collecte.

    Le cycle menstruel devient un cycle industriel comme les autres. Rien désormais ne peut échapper à cette dynamique de la trace ; comme le sang des règles que pendant si longtemps l’industrie publicitaire chercha à rendre bleu ou totalement invisible, chaque fait menstruel est aujourd’hui disponible dans un régime paradoxal de visibilité où l’on prend prétexte d’une discrétion et d’une singularité de la collecte pour mieux la mettre à disposition d’acteurs discrétionnaires de sa publicitarisation (principalement les courtiers de données dont nous parlions plus haut). Et l’on parle aujourd’hui de « chalutage » de données. Littéralement une pêche au chalut, c’est à dire sans se préoccuper de la diversité, de la taille ou de l’âge de ce que l’on ramènera mais avec le seul objectif d’en ramener le maximum possible en une seule fois, en un seul passage.

    La première loi bioéthique en France date de 1994. Nous avons eu besoin d’inventer ces lois de bioéthique pour anticiper et contrôler, sur un plan scientifique et philosophique, les évolutions des questions liées au fait de donner la vie et d’être en capacité de manipuler les embryons. Mais en 2022 nous en sommes réduits à constater que la simple détention de données pourtant triviales d’un trajet Uber effectué par une femme en direction d’une clinique pratiquant l’avortement représente, pour elle d’abord et pour la société toute entière ensuite, un danger finalement bien plus grand, bien plus imminent et bien plus incontrôlable par la puissance publique, que la mobilisation de connaissances scientifiques de haut-niveau nécessitant elles-mêmes des équipements et des investissements lourds.

    Nous commençons à peine à réfléchir au coût environnemental du numérique et des données qu’il agrège et collige. Mais la réflexion sur le coût social de ces données est pour tout dire encore indigne d’une société développée. Et s’il existe – heureusement – des travaux universitaires pionniers (on citera par exemple Alain Supiot, Antoinette Rouvroy, Antonio Casilli, Jen Schradie…) ceux-ci ne trouvent presqu’aucun écho dans un champ politique entièrement obstrué par les « recommandations » de cabinets de conseil ou de think-tanks qui sont en effet à l’activité de penser ce que les chars d’assaut sont à l’activité de promenade.

    « Don’t Be Evil ». Telle fut pendant longtemps la devise de l’entreprise Google (aujourd’hui Alphabet) avant d’opter en 2015 pour le plus neutre « Do The Right Thing ». Il n’existe pas d’entreprise du numérique qui ne mette en avant le projet d’une technostructure de la bienveillance ou du « care » : chaque service, chaque application, chaque interface est à chaque fois présentée –dans sa dimension marketing – pour « augmenter » ou « enrichir » notre expérience. De la relation (à soi, aux autres, à ses pairs) dans sa dimension la plus symbolique, à la réservation (d’un train, d’un repas, d’un logement, etc.) dans sa dimension la plus triviale, tout cela contribuerait à notre bien, et parfois même carrément au bien commun. Mais il n’est aucune entreprise du numérique qui ne conçoive ses produits et services autrement que par le déploiement d’une infrastructure de la surveillance. Or une technostructure, fut-elle celle de la bienveillance, reposant sur une infrastructure de la surveillance, ne sera ni de deviendra jamais rien d’autre qu’un projet politique autoritaire créant les conditions du maintien de son emprise totale sur nos vies.

    Presque 50 ans plus tard, la honte, la solitude et l’angoisse des poursuites font leur retour dans au moins 8 États des USA. L’anonymat, lui, est devenu presqu’impossible. Impossible pour les femmes aujourd’hui et … demain pour qui d’autre ? Après l’arrêt Roe v. Wade, le juge Clarence Thomas entend désormais s’attaquer à l’arrêt Lawrence v. Texas, ce qui rendrait de fait l’homosexualité illégale dans un certain nombre d’États (sensiblement les mêmes que ceux qui ont immédiatement suivi l’interdiction de l’avortement).

    D’abord les femmes. Puis les homosexuel.le.s. Il faut imaginer aujourd’hui les nouveaux moyens de traque qui sont à disposition de toutes les folies discriminatoires. Nous vivons dans des démocraties où les droits des femmes, puis des minorités, au prix de luttes incessantes, apparaissaient enfin et au moins en partie garantis et protégés comme jamais ils ne l’avaient été jusqu’ici dans l’histoire des sociétés développées. C’est précisément ce moment que l’histoire choisit pour nous rappeler que ces droits n’ont jamais été aussi fragiles et dépendants de la décision de quelques êtres obsessionnels qui ne calculent le devenir de l’humanité qu’à l’aune de leurs propres névroses. Ce qui est en soi, la meilleure définition possible d’un algorithme.

    Olivier Ertzscheid

    Chercheur en sciences de l’information et de la communication, Maître de conférences à l’université de Nantes (IUT de La Roche-sur-Yon)

    #Olivier_Ertzscheid #Avortement #Surveillance

  • affordance.info : Ukraine. Para Bellum Numericum. Chronique du versant numérique d’une guerre au 21ème siècle.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2022/02/guerre-ukraine-numerique.html
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef0278806d9a68200d-600wi

    Il y a déjà de longues années, je présentais le média Twitter à mes étudiant.e.s en leur expliquant qu’il était vital de s’y intéresser car s’y donnaient à voir non seulement des informations vitales mais aussi à valeur patrimoniale que l’on se devait de suivre attentivement et, pour certaines d’entre elles, de s’efforcer de conserver. Et je prenais ce qui semblait alors assez surréaliste et baroque, l’une des premières « déclarations du guerre » ce faisant exclusivement via ce média. C’était le 14 novembre 2012, et le compte Twitter officiel de l’armée Israëlienne annonçait lancer des frappes sur le peuple palestinien vivant dans la bande de Gaza.

    Depuis cette première déclaration de guerre via Twitter, les choses ont énormément changé et c’est l’écosystème numérique dans son entier, avec au premier plan les grande plateformes sociales, qui jouent un rôle déterminant, à la fois dans des opérations de désinformation ou de propagande, mais aussi plus globalement sur le plan géostratégique et géopolitique.

    Il y a 10 ans de cela, déclarer la guerre sur Twitter était une anomalie. Aujourd’hui et avec la guerre aux portes de l’Europe en Ukraine, l’anomalie serait d’imaginer une guerre sans Twitter.

    A partir de ce que révèle chaque jour la guerre en Ukraine, je veux dans cet article essayer de faire un point, forcément provisoire, sur ce qui se joue lors d’une guerre dans, par, grâce et à cause des grands écosystèmes numériques et de leur écho médiatique et géopolitique.

    #Guerre #Médias_sociaux #Ukraine #Olivier_Ertzscheid

  • Ukraine/Russie : Para Bellum Numericum - davduf.net
    https://www.davduf.net/ukraine-russie-para-bellum-numericum-2187

    La cyberguerre pour de vrai, avec Olivier Ertzscheid, Maître de Conférences Université La Roche/Yon et Nantes. Dans son blog, Olivier a parfaitement résumé les enjeux : « Il y a 10 ans, déclarer la guerre sur Twitter était une anomalie. Aujourd’hui, et avec la guerre aux portes de l’Europe en Ukraine, l’anomalie serait d’imaginer une guerre sans Twitter. » On prend le café avec lui, pour mieux comprendre ce que nous traversons. Les GAFA, l’Uberisation des conflits, GoogleMaps comme vecteur de guerre en direct. Venez nombreux, venez en paix --- et déterminés.

    #Olivier_Ertzscheid

  • Où va ce satané Facebook ? - davduf.net
    http://www.davduf.net/ou-va-ce-satane-facebook-2109

    Depuis des années, Olivier Ertzscheid est l’une des meilleures vigies de la facebookisation des esprits, des corps et des défaites. Chercheur, auteur de Le monde selon Zuckerberg (C&F éditions), Olivier Ertzscheid tient le blog https://www.affordance.info, plaque tournante des tourments numériques de nos mondes. Avec lui, on s’est interrogé sur l’avenir de Facebook, et de nous toutes et tous. Et Metaverse, de ses algos si fous qu’ils semblent désormais livrées à eux mêmes. Trois heures de master-class.

    L’émission et débat sont à revoir dans leur intégralité sur Twitch en attendant une version remontée au bon soin d’Euryale pour Blast. Merci à tous d’avoir participé au débat et aux nouveaux abonnés qui soutiennent la chaîne !

    📢 Au Poste Libertés publiques, libertés fondamentales, police, sousveillance & contre-filatures. Causeries proposées par le réalisateur David Dufresne (« Un pays qui se tient sage »). Chaque lundi et chaque jeudi. Et parfois plus sur Twitch ►► https://www.twitch.tv/davduf

    #Olivier_Ertzscheid #David_Dufresne #Médias_sociaux #Twitch

  • Facebook : par-delà le like et la colère - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2021/12/05/facebook-par-dela-le-like-et-la-colere

    Les révélations récentes de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ancienne employée de Facebook au sein du département d’« intégrité civique », montrent que la circulation sur le réseau social de contenus extrêmement clivants et polarisés résulte de choix consciemment effectués par l’entreprise pour maximiser sa rentabilité économique plutôt que d’une logique algorithmique aveugle. D’où l’importance de créer les conditions d’une supervision démocratique et d’une recherche publique indépendante qui puisse étudier sans entrave les mécanismes de circulation des données au sein de la plateforme.

    #Facebook #Olivier_Ertzscheid

  • Facebook Files : Frances Haugen ou la révolte d’un pur produit de la Silicon Valley
    https://www.marianne.net/societe/big-brother/facebook-files-frances-haugen-ou-la-revolte-dun-pur-produit-de-la-silicon-

    C’est cette agence de communication qui l’a aidée à préparer ses interventions publiques, et notamment l’émission de télévision américaine « 60 minutes », lors de laquelle son identité a été révélée au grand public. Pour ajouter un étage à cette fusée pensée pour tenir la dragée haute au colosse qu’est Facebook, une dernière institution est venue la soutenir : l’ONG Luminate, fondée par le milliardaire franco-américain Pierre Omidyar. Un personnage intrigant, fondateur d’Ebay, épinglé par le scandale d’évasion fiscale Paradise Papers, et mécène de médias ayant servi de plateformes aux révélations d’Edward Snowden, le lanceur d’alerte qui a révélé les programmes de surveillance de masse aux États-Unis. Selon Le Monde, c’est une structure financée par l’ONG de Pierre Omidyar qui règle la facture de la tournée de Frances Haugen. On est donc loin de la caricature de David contre Goliath, ce qui témoigne d’une mutation dans le profil et les méthodes des lanceurs d’alerte.

    « Cette organisation lui permet d’imposer son agenda à Facebook, qui ne peut pas attendre que le soufflé retombe. Ils sont donc obligés de répondre et c’est ce qui peut entraîner un changement dans les pratiques de la plateforme », juge le chercheur Olivier Ertzscheid, auteur du Monde selon Zuckerberg (C & F, 2 020), interrogé par Marianne. « Il est aussi intéressant de noter une évolution dans le domaine dénoncé par les lanceurs d’alertes. Cela a commencé dans les années 1990 par la santé, puis Snowden ou Julian Assange ont dénoncé les dérives liberticides des États, et désormais les alertes émanent de l’intérieur des géants du numérique », observe auprès de Marianne Olivier Alexandre, docteur en sociologie et chargé de recherche au CNRS.
    Crise morale

    La Silicon Valley est désormais attaquée par ses enfants. « Frances Haugen partage avec les leaders de la Silicon Valley de nombreuses similarités sociologiques. Elle a le même âge que Mark Zuckerberg (37 ans : N.D.L.R.), ils sont de cette génération qui a été aux premières loges en grandissant en même temps que les réseaux sociaux. Elle est américaine et blanche dans un milieu qui se présente comme très ouvert mais qui discrimine les étrangers et les latinos et les Afro-Américains. Elle est ingénieure en informatique avec une solide culture scientifique qui fonde une croyance dans le fait que les nouvelles technologies sont une source de progrès. Et enfin, comme la plupart des cadres de la Silicon Valley, elle est issue d’un milieu social très favorisé », décrypte le sociologue Olivier Alexandre.

    #Facebook #Frances_Haugen #Olivier_Ertzscheid #Olivier_Alexandre

  • Facebook Files : les leçons de Frances Haugen sur le plus grand réseau social du monde - L’Express L’Expansion
    https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/facebook-files-les-lecons-de-frances-haugen-sur-le-plus-grand-re

    « Ce que révèle Frances Haugen est plutôt une confirmation. Les experts, les chercheurs se doutaient des effets de polarisation, des modérations qui n’étaient pas effectuées comme elles l’étaient. Ce qu’amène Frances Haugen c’est la preuve, la documentation de ces dysfonctionnements algorithmiques, humains, éditoriaux », explique Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Nantes et auteur de l’ouvrage : « Le monde selon Zuckerberg : portraits et préjudices » (C&F Editions, 2020).

    #Facebook #Olivier_Ertzscheid #Frances_Haugen

  • « Tout le monde a envie d’y croire » : après deux années de crise sanitaire, l’espoir d’un retour « à la normale » à l’université
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/09/07/tout-le-monde-a-envie-d-y-croire-apres-deux-annees-de-crise-sanitaire-l-espo

    Didier Delignières a les yeux fixés sur le trombinoscope de ses étudiants de licence de l’année dernière. « J’essaie de mémoriser les yeux de ceux que je retrouve en master prochainement, heureusement en présentiel, mais toujours masqués… », sourit ce professeur à la faculté des sciences du sport de l’université Montpellier-I. Comme nombre d’enseignants-chercheurs, il se réjouit de cette rentrée « la plus normale possible » promise par Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, après un an et demi de crise sanitaire. Une rentrée en « 100 % présentiel », sans jauge ni passe sanitaire requis pour aller en cours. Didier Delignières dit avoir préparé les siens « comme jamais » pour ces retrouvailles en chair et en os avec ses étudiants…

    Terminé donc, la distanciation physique dans les amphithéâtres, les couloirs désespérément vides des facs, les laboratoires de recherche désertés, les cours à distance et la solitude derrière son écran ? « Tout le monde a aujourd’hui envie de croire à cette renaissance. Mais on se demande combien de temps cela va tenir », concède le professeur. Car la « terrible année 2020-2021 » avait elle aussi commencé par l’espérance d’un retour à la normale, avant que la situation sanitaire ne s’assombrisse à l’automne. Et, semaine après semaine, visio après visio, qu’elle ne vienne alimenter la déprime des étudiants, le sentiment d’usure des enseignants, et tout ce qui fait la vie des campus.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dans les universités, branle-bas de combat pour la vaccination

    Si les enseignants-chercheurs sont nombreux à se rassurer devant le tableau de bord de la vaccination du ministère de la santé, selon lequel 85 % des 18-24 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, pas question de baisser la garde donc. « Je me méfie. Je prépare ces jours-ci des cours en présentiel, mais en prévoyant un plan B à distance pertinent, au cas où. Si la crise sanitaire a appris une chose aux enseignants, c’est à prendre le temps de réfléchir à des formes pédagogiques différentes selon les contextes », commente Amélie Duguet, maîtresse de conférences en science de l’éducation rattachée à l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu) de l’université de Bourgogne Franche-Comté.
    Dispositifs vidéo

    Une souplesse et des compétences acquises par la force des choses, que les enseignants pourraient mettre à profit plus rapidement que prévu. Les étudiants cas contact non-vaccinés « poursuivront leur enseignement à distance. Une continuité pédagogique, basée sur l’hybridation des enseignements, sera proposée », peut-on lire sur certains documents de rentrée. La phrase alimente chez beaucoup la crainte de ne pas voir de sitôt s’éloigner ce distanciel qui a fait souffrir nombre d’étudiants et de professeurs. « Si on nous demande de rallumer pour cela les caméras zoom, on perdra à nouveau la moitié de l’amphi », redoute Eric Berr, maître de conférences en économie à l’université de Bordeaux.

    Pour l’avenir, il ne se fait pas d’illusions : « Les universités ont investi des millions d’euros pour équiper les amphithéâtres en dispositif de captation vidéo, j’ai du mal à croire qu’on ne nous incitera pas désormais à nous en servir, notamment pour faire face au manque de places. » Plus de 30 000 étudiants supplémentaires sont attendus dans l’enseignement supérieur pour cette rentrée. Si l’enseignant a envie de reprendre son « vrai métier, fait d’interactions et d’échanges en réel avec les étudiants », il sait que certains collègues ont trouvé leur compte avec le distanciel, et souhaitent le voir perdurer au moins en partie.
    Coopérations universitaires freinées

    Ce constat vaut selon lui aussi pour la recherche, au ralenti depuis deux ans. Car si les enseignants-chercheurs se satisfont tant bien que mal, ces derniers mois, du quasi-tout numérique « qui permet, de fait, d’assister facilement et à moindre coût à n’importe quel colloque à l’autre bout du monde », la crise a aussi mis un coup de frein aux coopérations universitaires « qui s’initient souvent lors de discussions informelles entre chercheurs, en marge des conférences ici ou là ». Si « leur retransmission vidéo va sans doute s’installer durablement, puisque le pli a été pris », Eric Berr espère que les semaines et mois qui viennent verront aussi se multiplier les rencontres « en vrai ». Comme l’impression que rien ne sera plus vraiment comme avant malgré le retour à la normale proclamé.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Enseignement à distance : « Le contenu et les échanges lors d’un cours sont les deux faces d’une même pièce »

    Reste que dans les amphis, au-delà de l’usage du numérique, la crise a « obligé nombre d’enseignants à se renouveler pédagogiquement, à proposer des choses différentes aux étudiants, notamment pour dynamiser les cours magistraux. Elle a accéléré une évolution latente, bienvenue, qui perdurera sans doute après cette rentrée », analyse Olivier Oudar, professeur et responsable de la filière sciences de la vie à l’université Sorbonne-Paris Nord.
    Remise à niveau

    Ce renouvellement pédagogique est, selon l’enseignant, d’autant plus important qu’il doit permettre de répondre aux possibles difficultés des étudiants cette année, qui inquiètent nombre de professeurs. « Il va falloir notamment s’adapter aux jeunes qui arrivent sur les bancs de la fac » après avoir étrenné les réformes du lycée et du bac dans ce contexte de crise sanitaire. Mais aussi remettre à niveau ceux des années supérieures.

    « Les étudiants qui entrent en troisième année de licence n’ont jamais connu une année normale, illustre François Sarfati, professeur de sociologie à l’université d’Evry. Certains contenus ont été allégés pendant leurs deux premières années. Nos étudiants n’ont par exemple pas pu mener les enquêtes de terrain prévues durant leur cursus. Il va falloir rattraper ce qui n’a pas été fait. » Un autre enseignant-chercheur va plus loin en expliquant, sous le couvert de l’anonymat : « Les établissements d’enseignement supérieur se sont assurés depuis deux ans que les taux de succès aux examens ne chutent pas trop, à l’image de ce qui s’est passé dans le secondaire avec le bac. Cela va nécessiter de s’adapter au niveau réel des étudiants que nous retrouvons aujourd’hui… »

    « Les étudiants vont-ils exiger plus de souplesse, d’individualisation, pour les cours, les examens, comme ce qu’ils ont eu pendant des mois ? », Aurore Chaigneau, UFR de droit de Paris Nanterre

    Parole d’enseignants, la relation avec les étudiants ne sera sans doute plus tout à fait la même après la période vécue. « Les étudiants vont-ils dorénavant exiger de l’institution et des enseignants plus de souplesse, voire d’individualisation, dans l’organisation des cours, des examens et de la relation pédagogique, à l’image de ce qu’ils ont eu pendant des mois ?, s’interroge Aurore Chaigneau, codirectrice de l’UFR de droit et sciences politiques de l’université Paris Nanterre.
    Détresse étudiante

    Et quid de tous les étudiants que la période a fragilisés économiquement et psychologiquement pour plus longtemps, faute de jobs étudiants et de socialisation digne de ce nom ? « Ce n’est pas parce que la crise sanitaire s’éloigne que la misère et la détresse étudiante vont disparaître en un claquement de doigts, prévient Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information à l’université de Nantes. Evidemment que ces éléments ont un impact pédagogique qu’il faut anticiper et prendre en compte en abordant cette nouvelle année », même si les leviers ne sont pas entre les mains des enseignants.

    Cela fait selon lui deux ans que les enseignants-chercheurs, loin de leurs missions premières d’enseignement et de recherche, « font aussi parfois du social » pour soutenir leurs étudiants en difficulté. Une évolution du métier dont il se serait bien passé, et qui lui fait espérer que « rien ne perdure de ces mois de crise », et que cette nouvelle année, normale, permette « d’oublier tout cela, et vite ! ».

    #Education #Université #Olivier_Ertzscheid

  • Sexualité sur les réseaux sociaux : entre règles strictes et modération floue
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/08/08/sexualite-sur-les-reseaux-sociaux-entre-regles-strictes-et-moderation-floue_

    Des groupes de parole aux échanges de photos pornographiques, en passant par des images érotiques ou des vidéos dans lesquels les émojis « aubergine » ou « pêche » remplacent la représentation des organes sexuels, les réseaux sociaux regorgent de contenus ayant trait, de près ou de loin, à la sexualité. Un fossé avec le discours des plates-formes qui s’efforcent de proposer une image policée et familiale.
    Réseaux sociaux et sexualité, des liaisons dangereuses

    « La dimension sexuelle ou pornographique est assez consubstantielle de l’histoire des réseaux et d’Internet », confirme Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes et spécialiste des choix stratégiques des grands acteurs du Web. Du minitel rose à l’avènement des sites pornographiques, il n’y a qu’un pas. « Il y a toujours eu des contenus ou des communautés qui se sont construits autour de l’identité sexuelle ou autour de la diffusion d’images sexuelles », ajoute le chercheur.

    Mais depuis plusieurs années, les médias sociaux exercent une modération stricte, comme l’explique Olivier Ertzscheid : « Les réseaux sociaux ont un positionnement très pudibond et prude, sans qu’on sache s’il renvoie à des formes de morale ou d’hygiénisme, ou si c’est simplement une stratégie commerciale pour afficher une image “family friendly” [conforme aux valeurs dites “familiales”] ».

    A la pruderie s’ajoute une prudence compréhensible : selon Sarah Frier, journaliste et autrice d’Instagram sans filtre. Les secrets de la start-up qui a révolutionné nos modes de vie (Dunod, 2020), Instagram et Facebook redoublent de précaution car le risque de représentations pédopornographiques existe, surtout quand l’âge des utilisateurs est difficile à déterminer : en 2018, Facebook a annoncé avoir supprimé plus de huit millions de contenus contraires à ses règles sur la nudité et l’exploitation sexuelle d’enfants.

    Les décisions restent, cependant, parfois difficilement lisibles, d’autant qu’elles ne sont pas toujours le fait d’une modération humaine. « Au départ, les photos de nu ou les peintures étaient très acceptées sur Instagram, se souvient Sarah Frier. Mais maintenant qu’il y a beaucoup de modération faite par intelligence artificielle, la nudité est plus simple à détecter et à bannir. »

    Derrière cette modération automatique, il y a des raisons logistiques : « Facebook et Instagram doivent gérer plus de trois milliards d’utilisateurs qui postent plusieurs fois par jour… Ils n’ont pas assez de ressources humaines pour les modérer », explique Sarah Frier.

    Des algorithmes critiqués par les utilisateurs. Déjà au début des années 2010, le tableau L’Origine du monde, de Gustave Courbet, représentant un sexe féminin, s’était vu censuré par Facebook, et le compte de l’utilisateur qui l’avait publié avait été supprimé. Depuis, de nombreuses autres œuvres d’art sont régulièrement censurées. « Ils arrivent avec leur propre environnement culturel, qui reflète, d’une part, la société et, d’autre part, leur propre rapport à la morale, analyse Olivier Ertzscheid. Derrière tout ça, il y a des choix algorithmes et une difficulté culturelle à appréhender certains sujets, quitte à les rejeter au nom d’intérêts économiques. »

    Car si ces plates-formes opèrent une stratégie de bon père de famille, c’est parce que la publicité est l’une des composantes majeures de leur modèle économique. Comme l’explique Olivier Ertzscheid, « cet effort constant pour s’acheter ce label family friendly, ça leur permet de vendre l’idée que c’est safe [sûr] pour les familles et leurs enfants »… et donc, pour les annonceurs qui s’intéressent à eux.

    #Médias_sociaux #Olivier_Ertzscheid #Sexualité

  • Priver Donald Trump de Facebook, était-ce « la » bonne solution ? – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/priver-donald-trump-de-facebook-etait-ce-la-bonne-solution-20210609_C6ESG
    https://www.liberation.fr/resizer/4KgeH85ELDR_bRChfFjlO5MT4Ow=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DLVQPLX3FJHU3F45SPPOJOQWNA.jpg

    Poser la question, c’est y répondre. Mais à l’heure actuelle, il n’y a que de mauvaises options, une impasse qui révèle la crise de gouvernance de l’entreprise de Mark Zuckerberg qui relie 2,85 milliards d’humains.

    (FILES) In this file photo illustration, a phone screen displays a Facebook logo with the official portrait of former US President Donald Trump on the background, on May 4, 2021, in Arlington, Virginia. - Facebook’s independent oversight board on May 5, 2021 upheld the platform’s ban on former US president Donald Trump but called for a further review of the penalty within six months. The board, whose decisions are binding on the leading social network, said Trump "created an environment where a serious risk of violence was possible" with his comments regarding the January 6 rampage by his supporters at the US Capitol. (Photo by Olivier DOULIERY / AFP) (OLIVIER DOULIERY/AFP)

    par Olivier Ertzscheid , Chercheur en sciences de l’information et de la communication, maître de conférences à l’université de Nantes et à l’Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon
    publié le 9 juin 2021 à 6h10

    L’homme qui se vantait « d’attraper les femmes par la chatte », l’homme qui refusait de reconnaître sa défaite et d’assurer la transition des pouvoirs après l’élection, l’homme qui a soutenu, encouragé et refusé de condamner l’invasion du Capitole, le 45e président des Etats-Unis, Donald Trump a été « banni » de Facebook le 7 janvier pour une durée indéterminée. Il a aussi été « banni » de Twitter mais cette fois, à perpétuité.

    Donald Trump a été « déplateformisé », privé de plateforme, il a été « amégaphoni », privé de l’audience et du porte-voix qu’elles apportent.

    On s’est beaucoup interrogé sur la durée du bannissement de Trump que choisirait Facebook et Zuckerberg. Elle est désormais connue : elle sera de deux ans. Trump pourra faire son retour (« si les conditions le permettent ») sur Facebook en 2023. Ce qui lui laissera le temps de revenir faire campagne sur le réseau pour les primaires et les prochaines élections américaines de 2024 (si bien sûr il choisit de s’y présenter, option qui semble aujourd’hui n’être pas totalement exclue et même assez vraisemblable).

    La situation, même hypothétique, dans laquelle Trump tenterait un nouveau mandat en étant privé d’accès à la plateforme qui réunit plus de la moitié de l’humanité connectée et près de 70% des Américains, aurait été simplement intenable au regard des (des)équilibres médiatico-politiques actuels.

    Le changement de règles de Zuckerberg

    Mark Zuckerberg travaille à un changement assez radical dans sa manière d’envisager les règles encadrant l’expression de personnalités politiques élues sur sa plateforme. Les « personnalités publiques » s’exposant désormais à une échelle de sanctions ainsi hiérarchisées en cas – c’est précisé – de troubles à l’ordre public (« civil unrest ») et de violences en cours (« ongoing violence ») : Trump écope donc du maximum sur l’échelle des sanctions mais échappe au bannissement permanent (« permanent removal »).

    On se souvient que de manière tout à fait stupéfiante, le fondateur de Facebook avait jusqu’ici assumé et acté le fait que la parole politique, du seul fait qu’elle était énoncée par une personnalité élue, serait exemptée de toute vérification, fact-checking, et autres avertissements contextuels. Le simple fait d’être une personnalité politique vous permettait donc, sur Facebook, d’affirmer sans crainte des contre-vérités, des fake news et autres mensonges, ainsi que différents appels à la haine ou à l’insurrection, sans jamais risquer d’être inquiété, contredit ou de voir son compte fermé ou suspendu.

    Ce ne sera désormais plus possible (en théorie en tout cas, puisque ce ne serait pas la première fois qu’on constaterait un écart entre théorie et pratique chez Facebook). Donald Trump est banni pour deux ans et pourra ensuite faire son come-back. Et les publications des responsables politiques élus seront soumises au même régime de modération que celui de tous les autres utilisateurs de la plateforme.

    Un revirement de posture en moins de deux ans

    Il faudra d’abord voir si ce changement se vérifie et s’applique effectivement à l’ensemble des responsables politiques de tous les pays et à tous les niveaux, du député de province au président élu. Pour l’instant, c’est assez flou et rien n’est moins sûr : dans la discussion détaillée des mesures prises, Facebook semble garder une marge de manœuvre pour l’appliquer surtout aux politiciens « de premier plan ».

    Mais on peut d’ores et déjà tirer certains enseignements paradoxaux, à commencer par le revirement complet de posture en moins de deux ans d’intervalle.

    Le premier enseignement ressemble à la morale d’une fable : quand quelqu’un peut décider seul que tous les autres doivent être traités en égaux, c’est qu’il en existe au moins un qui s’estime supérieur à tous les autres. Pour le dire autrement, les hoquets et reniements de la politique de modération sur Facebook entretiennent un régime d’aléatoire qui aliène au pouvoir de quelques-uns l’ensemble de ce que 2,85 milliards d’utilisateurs sont en capacité de raconter chaque jour. Cela n’est ni juste, ni sain, ni légitime, et ne pourra jamais l’être, d’autant qu’il n’existe aucune « instance » de régulation sérieuse capable de contrebalancer le pouvoir d’un seul, l’« oversight board » (conseil de surveillance) dont Facebook s’est récemment doté étant essentiellement une farce.

    On peut légitimement considérer comme une victoire le fait que la parole des responsables politiques soit enfin traitée comme celle de n’importe quel autre utilisateur de la plateforme. Comme celle de n’importe quel autre citoyen. Mais cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger, et c’est le second enseignement, sur cette nouvelle équivalence discursive décrétée « d’en haut » et sur ce qu’elle dit du fait d’acter l’effondrement constant de la valeur de sincérité de la parole politique. Un effondrement auquel Facebook participe évidemment mais dont il n’est pas, loin s’en faut, le seul et le premier responsable, et qu’il ne fait que rendre excessivement tangible et observable.

    « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt », dit le proverbe. Si Facebook en vient à décider que la parole des présidents élus de démocraties modernes doit être modérée comme celle de n’importe quel complotiste inculte homophobe et sexiste éructant et publiant des fake news en continu, ce qui doit nous interpeller, c’est d’abord que des complotistes incultes homophobes et sexistes puissent devenir présidents des Etats-Unis ou du Brésil. Et qu’au-delà de Trump et de Bolsonaro, nombre de responsables politiques élus de premier plan (que l’on ne peut pas soupçonner d’êtres incultes), dans nombre de démocraties parlementaires modernes, n’hésitent plus à propager les pires fake news ou à se faire le relais en acte de pseudo-théories scientifiques en pleine crise sanitaire mondiale. Je pense notamment au Royaume-Uni avec l’attitude tout à fait indigne et mensongère de Boris Johnson dans la campagne du Brexit mais aussi sur sa manière de (ne pas) gérer la pandémie avant de manquer lui-même d’en mourir. Mais il existe aussi tant d’exemples dans tant d’autres pays à commencer par le nôtre…

    Entre mauvais choix et… mauvais choix

    Il n’y a plus que de mauvais choix. A l’échelle de Facebook et de ses 2,85 milliards d’utilisateurs, choisir de bannir Trump (ou d’autres élus de premier ou de second plan) à perpétuité serait antidémocratique et donc un mauvais choix. Choisir de continuer, par principe, de ne jamais modérer la parole publique de représentants élus serait un autre mauvais choix. Mais ramener la parole d’élus occupant d’éminentes fonctions au rang de celle de simples utilisateurs en effaçant toute frontière et toute dimension de citoyenneté ou de représentativité ne peut pas, non plus, être considéré comme un bon choix. Une crise majeure de gouvernance se définit par le fait que l’on se trouve acculé à choisir entre de mauvaises options pour envisager dans l’urgence et sous la contrainte de se tourner vers la moins mauvaise d’entre elles. Et c’est très exactement à ce type de crise que Facebook fait face actuellement. Une crise de gouvernance qui concerne au moins 2,85 milliards d’entre nous dans la quotidienneté de leur rapport à l’information et à la politique, et qui est peut-être à ce titre, la mère de toutes les crises.

    #Olivier_Ertzscheid #Facebook #Liberté_exprfession #Politique #Véracité

  • Le monde selon Zuckerberg, ouvrage d’Olivier Ertzscheid, C&F Editions, 2020. | emi.enssib.fr
    https://emi.enssib.fr/actualites/le-monde-selon-zuckerberg-ouvrage-dolivier-ertzscheid-cf-editions-2020

    05/02/2021
    Actualité

    À partir de 7 portraits (dont ceux de Marc Zucherberg, Serguei Brin, Larry Page et Tim Bernes-Lee) et de 12 chapitres regroupés sur une entrée « Préjudices », Olivier Ertzscheid nous présente son point de vue sur la façon dont internet à évoluer depuis sa création et fait le point sur ce qui l’inquiète, l’interroge, le dérange.

    Il ne s’agit pas d’un ouvrage scientifique, au sens où Olivier Ertzscheid ne présente pas des résultats de recherche, mais plutôt d’un essai, une réflexion, celle d’un chercheur en SIC, un enseignant, un parent et un citoyen.

    En savoir plus sur l’ouvrage, avec un entretien d’Olivier Ertzscheid réalisé par les Bibliothèques de la Ville de Paris.

    #Olivier_Ertzscheid #Numok

  • Vendée. Précarisés, les étudiants affluent à la distribution alimentaire de l’Université de La Roche-sur-Yon | Le Journal du Pays Yonnais
    https://actu.fr/societe/coronavirus/vendee-precarises-les-etudiants-affluent-a-la-distribution-alimentaire-de-l-uni

    Par Pierre-Alexandre Aubry Publié le 21 Jan 21 à 18:02

    Une distribution alimentaire a eu lieu, jeudi 21 janvier 2021, dans un local du campus universitaire de La Roche-sur-Yon.

    L’objectif : répondre aux besoins des étudiants, de plus en plus en difficulté, en pleine crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.
    Une initiative étudiante

    Face à cette précarité, ce sont six étudiants de la licence Information-Communication qui ont décidé de mener ce projet de distribution alimentaire.

    Face à la crise #Covid_19 aujourd’hui, une centaine d’étudiants etaient présents pour la 1re distribution alimentaire organisée par d’autres étudiants de l’université de La Roche-Sur-Yon.@UnivNantes #Vendee pic.twitter.com/Wm0jZNEBhQ

    — Pierre-Alex Aubry (@PAAubry) January 21, 2021

    Un projet tutoré qui se met en place sous la responsabilité de leur enseignant, Olivier Ertzscheid. « A la base, le but est de monter une épicerie solidaire », explique-t-il. Mais la situation actuelle et la précarité de certains étudiants les ont poussés à accélérer les choses.

    "L’idée, c’est de monter une distribution alimentaire régulière pour les étudiants, qui sont de plus en plus dans la fragilité".
    Olivier Ertzscheid
    Enseignant-Université La Roche-sur-Yon

    Pour répondre aux besoins des étudiants, ces six jeunes et leur tuteur ont décidé de proposer des colis de denrées alimentaires, grâce à l’aide de la Banque alimentaire de La Roche-sur-Yon.
    « Les étudiants sont complètement sous l’eau »

    Et les besoins des étudiants sont grands. Pour preuve : ils sont une centaine à s’être inscrits, via un formulaire en ligne, pour venir récupérer leur colis, jeudi 21 janvier.

    "C’est désolant de voir que les étudiants sont complètement sous l’eau. C’est alarmant sur la réalité de la vie étudiante".
    Olivier Ertzscheid

    Un sac de denrées alimentaires a été remis à chaque étudiants inscrit.
    Un sac de denrées alimentaires a été remis à chaque étudiants inscrit. (©Journal du Pays yonnais)

    Chaque colis contient des denrées alimentaires de base. « Pour le moment, il n’y a que du sec. Mais nous pourrons bientôt distribuer des produits frais, car nous allons installer des frigos », précise l’enseignant yonnais.

    Des produits d’hygiène sont également mis à la disposition des étudiants : dentifrice, serviettes hygiéniques, savons ou même des masques et du gel hydroalcoolique.

    Flora, Julie et Jeanne reviendront à la prochaine distribution. pic.twitter.com/qzcLPSd0LP

    — Pierre-Alex Aubry (@PAAubry) January 21, 2021

    Nouvelle distribution le 11 février

    « Merci de faire ça. Merci beaucoup, c’est super ! », lance une étudiante à ses camarades.

    De leurs côtés, Jeanne, Julie et Flora trouvent l’initiative intéressante :

    "Le fait que ce soit un projet mené par des étudiants, c’est bien. Ils nous comprennent et comprennent ce qu’on vit. C’est aussi le moyen de garder le lien en voyant d’autres étudiants."
    Jeanne, Julie et Flora
    Etudiantes à La Roche-sur-Yon

    La prochaine distribution aura lieu le 11 février, avec des produits frais en plus, grâce à l’aide supplémentaire des Restos du Cœur de Vendée.

    Quant à l’épicerie solidaire, elle devrait voir le jour à la rentrée 2021, et sera destinée à tous les étudiants qui le souhaitent, pas uniquement ceux de l’Université. D’autres associations y participeront et les récoltes du jardin partagé de l’Université y seront proposées.

    #Etudiants #Condition_vie #Olivier_Ertzscheid #Université #Précarité

  • Élection présidentielle américaine : WhatsApp a joué un rôle déterminant
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/dark-social-whatsapp-election-interview-olivier-ertzcheid

    Les élections américaines ont vu monter le phénomène du « dark social » : le lobbying politique a quitté la surface des réseaux sociaux pour migrer vers les messageries privées comme WhatsApp, explique Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information.

    Olivier Ertzscheid est maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes. Il est aussi l’auteur du blog Affordance.info sur lequel il analyse depuis plus de 15 ans des faits d’actualité liés à notre usage du web, avec un oeil avisé et un regard souvent critique vis-à-vis des grandes plateformes du numérique. Il publie Le monde selon Zuckerberg aux éditions C&F. Un essai qui décrit comment le monde du web a tourné au cauchemar, et pourquoi les plateformes nuisent à notre démocratie. Cette interview est un extrait édité du podcast de L’ADN à écouter ci-dessous.

    Votre livre peut se lire comme un appel à l’action. Notre passivité face aux réseaux sociaux que l’on critique sans jamais quitter vous inquiète-t-elle ?

    O. E : J’ai souvent des écrits pessimistes, mais je reste optimiste. Si on arrive à jouer sur ces trois leviers : l’éducation (expliquer aux gens comment fonctionnent ces plateformes), la régulation (faire en sorte que le pouvoir public agisse à un bon niveau d’intervention (le RGPD par exemple)), et l’opinion publique, on peut retrouver des usages vertueux. Nous arrivons à un moment démocratique charnière. Des figures politiques comme Trump et Bolsonaro émergent et soulignent l’importance des plateformes. Par ailleurs, Facebook et d’autres jouent un rôle fondamental pour faire naître certains mouvements revendicatifs, comme celui des Gilets Jaunes. Toute une frange de la population française est allée chercher sur Facebook un espace démocratique et médiatique auquel elle n’avait pas accès. Ces plateformes sont idéales pour faire naître des revendications, à condition d’en sortir. S’ils restent dans l’espace discursif des plateformes, ces mouvements finissent par vriller, tourner en boucle, produire un sentiment de rancoeur…

    Ce que nous montre l’adhésion massive à Facebook et la difficulté à en sortir malgré les critiques, c’est peut-être qu’il y a un manque, un vide qui n’est pas occupé. Facebook prend cette place et s’en sert pour satisfaire ses intérêts économiques. Ce qui est un risque pour la démocratie. On pourrait alors réfléchir à une espèce de Facebook public. Ou à un espace délibératif numérique qui ne soit pas la propriété d’une société américaine, qui ne soit pas financé par la publicité, qui ne soit pas uniquement disponible sur inscription et description exhaustive de sa vie, ses pensées, ses opinions…

    #OLivier_Ertzscheid #Monde_Zuckerberg #Podcast

  • La Roche-sur-Yon : un prof d’université donne un cours dans la rue pour alerter sur la « détresse » étudiante
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/la-roche-sur-yon/roche-yon-prof-universite-donne-cours-rue-alerter-detre
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/DJWeEVP_RsfSniQdROSPSquZT-U/930x620/regions/2020/12/15/5fd8bef15adba_cour_5-5123140.jpg

    Olivier Ertzscheid, un professeur de l’université de Nantes, a organisé ce mardi après-midi, un "cours de rue" à La Roche-sur-Yon. Il a souhaité ainsi alerter sur la "profonde détresse psychologique des étudiants", dont les établissements restent fermés en raison de la pandémie de covid-19.
    Publié le 15/12/2020 à 14h46 • Mis à jour le 16/12/2020 à 10h17
    Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l’université de Nantes, tient cours dans la rue
    Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l’université de Nantes, tient cours dans la rue • © France Televisions - Damien Raveleau
    Vendée La Roche-sur-Yon

    Il fait grand soleil en ce début d’après-midi de mardi. Cela tombe bien car c’est en extérieur, Place Napoléon, en plein centre-ville, et devant une église, qu’Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l’université de Nantes, a choisi de tenir un cours, devant une quarantaine d’étudiants.

    Muni d’un micro-casque et d’un amplificateur, Olivier Ertzscheid a convié ses étudiants de première et deuxième années du DUT information-communication de La Roche-sur-Yon mais aussi tout étudiant qui le souhaite à suivre un cours de culture numérique.
    Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l’université de Nantes, tient cours dans la rue
    Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l’université de Nantes, tient cours dans la rue • © France Televisions - Damien Raveleau

    "Un niveau de stress jamais atteint"

    "Ce n’est pas une manifestation mais l’envie de faire mon travail et d’accueillir les étudiants pour alerter sur leur profonde détresse psychologique", explique-t-il.

    Nos étudiants sont en souffrance et ont besoin d’échange

    Olivier Ertzscheid, maître de conférence en Sciences de l’Information à La Roche-sur-Yon

    Le professeur d’université dit avoir voulu réagir "à l’annonce du président Emmanuel Macron de rouvrir les églises pour le culte tout en maintenant les universités fermées".

    Premier cour de rue d’Olivier Ertzscheid, maître de conférence en Sciences de l’Information à La Roche-sur-Yon, pour protester contre les universités fermées. « Nos étudiants sont en souffrance et ont besoin d’échanges » ⁦@F3PaysdelaLoire⁩ #enseignement pic.twitter.com/FaxAm0Ilgn
    — fanny borius (@FannyBorius) December 15, 2020

    Depuis la publication d’une chronique intitulée "L’université vaut bien une messe, être étudiant en 2020" sur son blog le 23 novembre, puis reprise par L’Obs, cet universitaire a reçu plus d’une centaine de messages d’étudiants ou de parents inquiets de la situation.

    "Des jeunes sont en train de perdre leur sommeil et d’arriver à un niveau de stress jamais atteint, surtout que nous sommes en période d’examens", confie-t-il. "Mes propres étudiants vivent ce confinement comme un enfermement et l’absence de sociabilité les abîme".

    Selon l’enseignant, les cours 100% à distance ont atteint leurs limites. "Les étudiants n’en peuvent plus de passer huit heures par jour devant leur écran", a-t-il constaté.

    "Même si on essaie d’adapter et de raccourcir les séances, la démotivation est gigantesque, quel que soit le profil des étudiants, des décrocheurs aux premiers de la classe. Cette génération a l’impression de ne plus avoir d’horizon et d’aller droit dans un mur", a-t-il ajouté.

    #Olivier_Ertzscheid #Proferrant

  • A La Roche-sur-Yon, un cours de rue pour lutter contre l’isolement des étudiants - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/16/a-la-roche-sur-yon-un-cours-de-rue-pour-lutter-contre-l-isolement-des-etu

    Olivier Ertzscheid, enseignant en sciences de l’information et de la communication, proposait une classe en plein air à ses élèves ce mardi dans la préfecture vendéenne. Réclamant une meilleure prise en compte du mal-être des jeunes forcés d’étudier à distance.

    A La Roche-sur-Yon, un cours de rue pour lutter contre l’isolement des étudiants

    Pour son premier cours de rue en ce mardi tout juste déconfiné, Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’IUT de La Roche-sur-Yon a soigné son cadre, devant l’église Saint-Louis de la préfecture vendéenne. Il n’avait cependant pas prévu que sa voix, pourtant amplifiée au micro, se mêlerait à celles de Salvatore Adamo et de Tino Rossi. Période de fêtes oblige, des haut-parleurs situés tout autour de la place Napoléon diffusent des chants de Noël. A peine perturbé par quelques grelots intempestifs, le maître de conférences entame son intervention portant sur une étude de quelques cas de communication numérique marquants. Le coup d’envoi est donné à 13 h 30, pour une grosse heure de cours magistral, suivie de quelques échanges avec l’assistance.

    Le professeur de 48 ans a eu l’idée de dispenser cette présentation en plein air à ses étudiants en DUT d’information communication lorsque les lieux de culte ont de nouveau été autorisés à accueillir des fidèles. « Voir que les églises rouvraient après quelques prières de rue alors que les étudiants sont toujours privés de cours en présentiel a été le coup de grâce », estime-t-il. Critique de l’action de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, Olivier Ertzscheid souhaite aussi, par ce cours en forme de happening, rendre plus visible la détresse des étudiants. « On ne les écoute pas parce qu’ils ne sont ni une force électorale, ni une force économique, mais il y a chez beaucoup d’entre eux des signaux psychologiques inquiétants, qui doivent alerter », ajoute l’enseignant.
    Isolement et craquage

    Le cours se déroule devant une cinquantaine de personnes masquées, la plupart debout en raison d’un sol encore humide après les averses de la matinée. La majorité de l’auditoire est composée d’étudiants. « J’étais très motivée pour venir, remarque Hannah Lemarignier. Ça fait du bien de sentir qu’un prof comprend ce que l’on vit alors que notre entourage familial ne prend pas toujours la mesure de nos inquiétudes. » En deuxième année de DUT, la jeune femme de 19 ans espère reprendre le plus tôt possible les cours. Elle redoute aussi de ne pas trouver d’entreprise où effectuer un stage obligatoire de deux mois, dans l’événementiel, au printemps. « J’ai commencé mes recherches en septembre et je n’ai que des refus à cause de la crise sanitaire. Les entreprises répondent qu’elles ne peuvent pas se positionner avant janvier ou février car elles sont elles aussi dans le flou », précise-t-elle.

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    Une autre de ses camarades, Zoé Chauvineau, ressent une grande frustration. L’étudiante de 20 ans a passé une partie du deuxième confinement chez ses parents dans les Pyrénées afin de ne pas revivre l’isolement qu’elle avait ressenti en restant à La Roche-sur-Yon au printemps. Elle reconnaît avoir « craqué » quand Emmanuel Macron a annoncé le 24 novembre une réouverture possible des universités en février : « Je me suis beaucoup battue pour entrer dans ce DUT qui est assez sélectif et nous n’avons pas pu travailler sur des projets d’événements. Nous n’avons pas non plus accès aux ordinateurs de la fac. Ils sont équipés des logiciels qui nous permettent de nous entraîner à la publication assistée par ordinateur. Ce sont des logiciels que je n’ai pas les moyens d’acheter et je suis très inquiète de ne pas avoir tous les acquis pour entrer en école ou licence de communication l’an prochain. »

    Olivier ERTZSCHEID, cours de rue, Université de Nantes, Place Napoléon, La Roche-sur-Yon le 15 décembre 2020Olivier Ertzscheid à La Roche-sur-Yon, ce mardi. Photo Franck Tomps pour Libération
    « On nous prend pour des idiots et pour des irresponsables »

    L’incompréhension des mesures gouvernementales les concernant prédomine. « Peut-être que le gouvernement ne veut pas créer d’inégalités entre les étudiants de gros campus et ceux de petites facs, cela peut s’entendre. Mais avoir cours dans un amphithéâtre de 800 places ou, comme nous, au sein de promotions de 60 personnes, ce n’est vraiment pas pareil d’un point de vue sanitaire », considère Antonin Couturier, également en deuxième année de sciences de l’information et de la communication.

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    « On nous prend pour des idiots et pour des irresponsables, estime Luka Pambour, étudiant de première année. Nous voyons les gens aller au travail et nous, nous restons enfermés chez nous derrière notre ordinateur. C’est dur d’être coupé du jour au lendemain les uns des autres alors que l’on débute une formation et que l’on commence à peine à se connaître. »

    Olivier Ertzscheid n’exclut pas de proposer d’autres cours de rue en janvier si aucune annonce n’est faite en faveur d’une réouverture des universités d’ici là. Le consensuel « esprit de Noël », si présent dans l’ambiance sonore yonnaise ce mardi, pourrait alors faire place à une critique plus rude de l’action gouvernementale.

    #Olivier_Ertzscheid #Proferrant

  • Covid-19. Pour militer pour la réouverture des universités, un prof fait cours dans la rue en - La Roche sur Yon.maville.com
    https://larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-covid-19.-pour-militer-pour-la-reouverture-des-unive

    Professeur à l’IUT de La Roche-sur-Yon, Olivier Ertzscheid a proposé un cours de rue à des étudiants volontaires, sur la place Napoléon du côté de l’église, mardi 15 décembre. Par cette initiative, indépendante, il demande la réouverture des universités, dès janvier. Reportage.

    Il est 13 h sur la place Napoléon, à La Roche-sur-Yon, ce mardi. Olivier Ertzscheid, enseignant chercheur au département Information communication de l’IUT de La Roche, se prépare à animer son cours de rue.

    Une initiative personnelle, indépendante de l’IUT yonnaise et de l’université de Nantes. « L’idée m’est venue à la suite de la dernière allocution du président de la République, qui annonçait la réouverture des universités en février 2021. »

    Pour l’enseignant, cette date est une injustice totale pour les étudiants qui « souffrent de cette crise sanitaire, tant pour les études que la vie sociale ».

    Pendant une heure, muni d’un micro, devant l’église, il propose un cours sur la culture numérique, avec, en fond sonore, les chants de Noël diffusés dans le centre-ville. « J’ai choisi ce lieu pour rappeler les prières de rue qui ont été organisées il y a quelques semaines pour demander la réouverture des lieux de cultes », précise Olivier Ertzscheid. L’objectif est de faire parler de la situation que vivent les étudiants et par conséquent de faire ouvrir les universités dès la rentrée de janvier.
    « Je suis en trainde décrocher des cours »

    À 13 h 30, une trentaine d’étudiants sont présents sur le lieu du rendez-vous. Tous masqués, certains ont apporté un tabouret pour suivre le cours. D’autres sont venus avec un sandwich, un pain au chocolat ou encore une canette de soda à la main. « Ça fait tellement de bien de sortir et de revoir des visages familiers, comme ceux de nos copains et de nos professeurs », s’exclament Maëlle, Lola et Naëlle, trois copines en première année de Diplôme universitaire technologique (DUT) en spécialité Communication des organisations et en spécialité Métiers du livre.

    « Pour ma part je vis très mal ce deuxième confinement. Je suis en train de décrocher des cours. C’est dur, je n’ai pas de motivation, pas de projet, pas de vie étudiante », explique Naëlle, très contente de revoir ses amies.

    « Depuis la rentrée de terminale, nous n’avons pas eu cours pendant six mois. Nous avons eu les cours à distance au lycée et nous y revoilà à l’université », complète son amie Maëlle. Toutes les trois ont fait le déplacement de leur domicile à La Roche-sur-Yon pour soutenir l’initiative de leur enseignant. « On aimerait que ça fasse du bruit et que d’autres initiatives s’organisent pour rouvrir les universités », ajoute Lola.
    « Solitude forcée »

    Parmi ceux qui sont venus, il y a d’autres enseignants, à l’image de Stéphane Thobie qui enseigne dans un lycée à La Roche-sur-Yon et est également président d’ATTAC Vendée. « Je suis venu en soutien parce que la réalité est simple, les cours à distance ça ne marche pas. Les élèves ont besoin d’échanger directement les uns avec les autres. Les cours en visio ne permettent pas les débats », explique le professeur d’économie et de gestion.

    Cet avis est également partagé par Audrey Harel, enseignante à l’IUT. « Je demande la réouverture des universités. Certains étudiants n’ont pas le matériel nécessaire, d’autres vivent seuls et ont beaucoup de mal à vivre cette solitude forcée », raconte-t-elle.

    L’enseignante se montre d’autant plus énervée par la fermeture des universités, qu’elle est maman. « Avec ces fermetures des universités, on place les étudiants comme si c’étaient eux qui contaminaient la population. Au contraire, ils respectent le protocole et comprennent les restrictions de vie sociale qui leur sont imposées », conclut cette enseignante désabusée.

    D’autres cours de rue pourraient être organisés dans les prochaines semaines à l’initiative personnelle des enseignants, si le Ministère n’autorise pas les réouvertures des universités à partir de la rentrée du mois de janvier 2021.
    Canelle CORBEL. Ouest-France

    #Olivier_Ertzscheid #Proferrant

  • Le monde, les plateformes numériques et la politique, selon Olivier Ertzscheid.
    https://da.van.ac/olivier-ertzscheid-mark-zuckerberg

    Entre désenchantement et débuts de solutions, forcément hybrides, entre mondes physiques et numériques.

    Rencontre avec Olivier Ertzscheid à l’occasion de la sortie de son nouveau livre :“Le monde selon Zuckerberg“.

    Entretien enregistré lors d’un meet-up en direct dans l’Open Newsroom le 25 novembre (rejoignez-nous pour participer aux prochaines rencontres !).

    #Olivier_Ertzscheid #Video