organization:haute autorité

  • Hadopi : une pluie d’avertissements suivie de rares condamnations
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/13/hadopi-une-pluie-d-avertissements-suivie-de-rares-condamnations_5475688_3234

    Le gendarme français d’Internet a adressé 1,19 million de recommandations à des internautes indélicats. Des procédures qui n’ont finalement abouti qu’à 83 condamnations. Pour son dixième anniversaire, la Haute Autorité pour la diffusion et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a, jeudi 13 juin, dressé dans son rapport d’activité pour 2018 un bilan de sa lutte contre les internautes qui piratent les films, les séries, la musique ou les rencontres sportives. Une nouvelle fois, la pluie (...)

    #copyright #HADOPI

  • Redressements fiscaux : Macron, ses ministres et la morale publique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310519/redressements-fiscaux-macron-ses-ministres-et-la-morale-publique

    Le rapport annuel de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique met en évidence que près de 60% des ministres ont fait l’objet d’un redressement fiscal en 2018. Une proportion stupéfiante qui en dit très long sur la crise démocratique et morale que traverse le pays.

    #FISCALITÉ #redressement_fiscal,_gouvernement,_Haute_autorité_pour_la_transparence_de_la_vie_publique,_Emmanuel_Macron,_Impôts

    • Invisibilisées dans les maladies non reconnues mais sur-visibilisées dans les maladies imaginaires qu’on leur impute pour leur détruire la vie.

      Le désarroi des familles d’enfants autistes face aux soupçons des services sociaux

      Des parents dénoncent des enquêtes menées à leur encontre par la protection de l’enfance, en raison de la méconnaissance du handicap de leur enfant.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/30/le-desarroi-des-familles-d-enfants-autistes-face-aux-services-sociaux_544353

      « Mère fusionnelle », « nomadisme médical », « syndrome de Münchhausen par procuration »… Les mêmes termes se retrouvent, de dossier en dossier, pour caractériser les comportements des parents d’enfants autistes qui se retrouvent dans le viseur de l’aide sociale à l’enfance (ASE). De nombreuses familles dénoncent depuis des années, sans rencontrer grand écho, l’acharnement dont elles s’estiment victimes et qu’elles attribuent à la méconnaissance, en France, des manifestations des troubles du spectre autistique (TSA).

      Pour elles comme pour les autres, bien souvent, tout commence avec un courrier, envoyé par les services sociaux du département. La famille destinataire apprend à sa lecture qu’une « information préoccupante », concernant un ou plusieurs de ses enfants, a été émise à son encontre, sans qu’elle sache nécessairement par qui, ni pourquoi. Ces procédures d’alerte, qui permettent de signaler un enfant en danger ou en risque de danger, peuvent être faites par les institutions en contact avec les enfants – l’éducation nationale étant un gros pourvoyeur – ou par des particuliers. Elles déclenchent une enquête administrative qui a pour objectif, justement, d’évaluer le danger supposé, et peut à terme conduire à une saisie du parquet.
      « Faillite collective »

      C’est le début de la « spirale infernale », résume Marion Aubry, vice-présidente de TouPi, une association d’entraide. Les comportements des autistes (tri alimentaire, hypersensibilité sensorielle) peuvent être confondus, pour un œil non averti, avec des signes de maltraitance ou de défaillance éducative.
      Lire aussi De nouvelles recommandations pour dépister l’autisme chez l’enfant

      Pour Julie (elle a requis l’anonymat), mère de trois enfants issus de deux unions, l’engrenage a débuté fin 2011. Alertée par le médecin de la crèche d’un possible autisme concernant son fils, elle se rend au centre d’action médico-sociale précoce le plus proche. « A l’époque, mon plus jeune fils avait 3 ans et demi, 4 ans. Il ne me regardait jamais, il pleurait énormément, avait une façon de jouer très spécifique, en alignant les objets. Il pouvait rester des heures à la même place sans bouger. Tout le tableau clinique de l’autisme, comme je l’ai appris plus tard. » Mais la pédopsychiatre balaie d’un revers de main ses soupçons, évoque une « dysharmonie évolutive ». Elle accuse Julie de projeter des angoisses sur ses enfants et de vouloir à tout prix qu’ils soient malades. Le fameux syndrome de Münchhausen par procuration.

      L’article sous #paywall parle de familles dans le désarroi alors qu’il s’agit de mères. Ici c’est encore une nouvelle forme d’invisibilisation puisqu’on parle des femmes en les nommant « familles »

    • Il y a aussi des recommandations pour un prétendue meilleur dépistage mais sans un mot au sujet d’un meilleur dépistage de l’autisme chez les filles

      De nouvelles recommandations pour dépister l’autisme chez l’enfant

      La Haute Autorité de santé a émis lundi 19 férier de nouvelles recommandations sur le dépistage de l’autisme, afin de permettre un diagnostic plus précoce chez les enfants, crucial pour leur avenir.

      Le Monde avec AFP Publié le 19 février 2018 à 05h42 - Mis à jour le 19 février 2018 à 06h37

      Temps de Lecture 1 min.

      Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent un Français sur 100, soit 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes, selon des estimations des pouvoirs publics.

      La Haute Autorité de santé (HAS) a établi lundi 19 février des « recommandations de bonnes pratiques », a fléché le « parcours de l’enfant et de sa famille », « de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée » de l’autisme. « Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement », a expliqué la HAS dans un communiqué. « Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas vers qui se tourner », a-t-elle déploré.

      Alors que « l’autisme est un trouble qui peut se manifester entre 1 et 2 ans », le diagnostic tombe souvent à un âge bien plus avancé, « en moyenne entre 3 et 5 ans ». Or les connaissances ont progressé depuis les précédentes recommandations de la HAS, qui dataient de 2005.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Raisons d’autistes
      Rôle crucial des personnels de crèches

      Dès l’âge d’un an et demi, voire avant, certaines difficultés doivent éveiller l’attention, si par exemple un enfant ne réagit pas à son prénom, ne pointe pas du doigt à distance, ne partage pas de sourire, ne prononce pas un mot, etc.

      « Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », a souligné la Haute Autorité.

      Jouent un rôle crucial dans ce dépistage « les personnels des crèches et des écoles » qui doivent « porter une attention particulière et continue au développement de la communication sociale de chaque enfant », et « le médecin traitant, l’acteur-clé pour établir un premier bilan ».

      Surtout, a affirmé la HAS, « l’inquiétude que peuvent manifester les parents concernant le développement de leur enfant ne doit jamais être minimisée ».

      –---

      Avec 88% des femmes autistes victimes de violences sexuelles c’est vraiment pas urgent du tout de dépister les filles autistes !
      http://cheekmagazine.fr/societe/femmes-autistes-violences-sexuelles

    • Il y a eu une audition au Sénat le Jeudi 14 février 2019 sur Violences envers les femmes autistes mais manifestement l’HAS ne s’y est pas intéressé.
      ici le compte rendu complet :
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20190211/femmes.html

      Mme Marie Rabatel. - J’aimerais vous donner un exemple concret de ce qui se passe sur le terrain. Onze enfants ont été victimes d’agressions sexuelles, et notamment de viol par sodomie, commis par des éducateurs dans une institution. Les parents ont porté plainte contre celle-ci, mais on leur a fait comprendre qu’ils risquaient de se retrouver avec leur enfant à charge. L’institution les a également menacés de faire un signalement à l’ASE pour refus de scolarisation. Lorsque l’enquête a été lancée, elle a été classée sans suite, car les enfants ne verbalisent pas, malgré tout ce qui peut être fait au niveau de l’écoute. Les dires des enfants, mais aussi la communication non verbale, n’ont pas été véritablement pris en compte par la gendarmerie. Tout a été interprété de manière décousue.

      Au final, trois parents ont fait appel et ont retiré leurs enfants de l’institution. Les autres enfants y sont toujours et restent exposés à l’environnement où ils ont vécu des tortures. Cela ne peut qu’entraver leur parcours vers l’autonomie. Les trois parents ont reçu un signalement de l’ASE pour maltraitance, au motif qu’ils priveraient leur enfant de scolarité.

      ...

      Mme Marie Rabatel. - Pour revenir sur la situation que j’ai évoquée, onze enfants ont été victimes d’agression sexuelle et de viol. Les parents ont signalé leur inquiétude à l’établissement. Les enfants avaient des réactions étranges et se plaignaient de douleurs constamment. Une mère a retrouvé une culotte avec du sperme et du sang. Il était tellement inconcevable pour elle d’imaginer une agression sexuelle ou un viol qu’elle l’a jetée à la poubelle. La preuve a donc disparu, malheureusement. Les onze parents ont porté plainte à la gendarmerie contre les éducateurs. L’un d’entre eux avait déjà été condamné plusieurs années auparavant pour détention d’images pédopornographiques et avait été emprisonné pour ce motif. Malgré cela, il a pu être embauché dans une institution. C’est terrible !

      La parole des enfants n’a pas été retenue. Les parents ont refusé de laisser faire. Devant la souffrance de leurs enfants et le besoin d’accompagnement, trois familles sont parties. Les parents des sept enfants restants ont fait appel avec l’association Innocence en danger. À ce stade, l’institution a menacé de faire un signalement auprès de l’ASE pour retirer les enfants de leur famille. Quatre familles ont donc abandonné et laissé leurs enfants dans l’institution. Les trois dernières familles ont retiré leurs enfants de l’institution et continué le combat.

      Ces faits datent de 2012 et les procédures sont toujours en cours. Parmi les trois agresseurs, l’un a vu son contrat se terminer tandis qu’un autre est resté en arrêt maladie pendant trois ans. Le troisième, qui avait déjà été condamné, a été condamné à nouveau, non pas pour l’affaire en question, mais pour possession d’images pédopornographiques.

      Les parents des trois enfants ayant quitté l’institution ont reçu des signalements et ont eu des difficultés avec l’ASE. Ils doivent prouver en permanence que l’éducation de leurs enfants se poursuit. C’est le monde à l’envers !

      Mme Joëlle Garriaud-Maylam. - Avez-vous essayé de mobiliser des responsables politiques ?

      Mme Marie Rabatel. - L’association l’a fait, mais sans succès.

      Dr Muriel Salmona. - Je ne comprends pas que la justice ne prenne pas en compte que le fait de posséder des images pédopornographiques signifie obligatoirement d’avoir fait des échanges d’images sur les réseaux du darknet. Tout le monde sait que, pour détenir des images pédopornographiques, il faut en donner. Or pour disposer de telles images, il faut les faire, et pour cela, il faut agresser et violer des enfants. Il y a là aussi une forme de crédulité et de naïveté. Il ne s’agit pas d’un phénomène virtuel, mais bien réel. Il faut monter au créneau, car il existe plus d’un million de sites pédopornographiques ! Mais tout le monde ne veut pas voir cette réalité.

      Par ailleurs, les agresseurs hors institution sont principalement des membres de la famille. En cas d’inceste, des femmes portent plainte au nom de leurs enfants et se voient ensuite privées de leur garde. Cela arrive fréquemment. L’enfant est confié au prédateur. Mais plus nous montons au créneau, plus la situation empire. Je délivre des certificats, ce faisant je prends des risques, mais rien n’y fait. Cela donne envie de pleurer, car ces cas sont légion. Récemment, deux petites filles ont été enlevées à leur mère alors qu’elle les protégeait. L’ASE les a placées en prétextant le syndrome d’aliénation parentale. L’une des fillettes a parlé de se suicider si elle devait revoir son père...

      Mme Maryvonne Blondin. - Où se trouve votre lieu de consultation ?

      Dr Muriel Salmona. - À Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine. Je peux citer tellement de cas similaires ! Ces deux fillettes n’ont plus le droit d’être en contact avec leur mère. C’est absurde !

      Je vous ai apporté l’enquête que nous avons faite, qui vous donnera plus de précisions, notamment sur les prédateurs. En outre, j’aimerais souligner la nécessité que des condamnations soient prononcées pour non-signalement. Il faut que les non-signalements coûtent cher aux institutions pour qu’elles soient obligées de signaler au lieu de penser avant tout à protéger leur réputation. De plus, l’obligation d’affichage pour le 119 doit être respectée dans tout lieu qui reçoit des enfants.

      Concernant les moyens dont nous disposons, nous n’avons presque jamais reçu de subvention en dix ans d’existence. Je réalise les enquêtes grâce à des dons et grâce à mon travail. J’assure près de 90 journées de formation par an dans le cadre de mon travail. Ces formations rémunérées financent l’association.

      Par ailleurs, j’ai formé de nombreux psychiatres. Nous avons organisé des groupes de réflexion professionnels, entre autres initiatives. Mais je reste très isolée. Pourquoi ? Parce que ce travail nécessite un engagement de chaque instant. Je consacre beaucoup de temps à chaque patient et je ne peux dire que mon travail m’enrichit...

      Un article dans Le Monde sortira prochainement sur la disparition des cent centres de psycho-traumatologie que nous souhaitions. Or il est indispensable d’ouvrir de tels centres. Dans certains pays, il existe des centres ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre où les victimes sont prises en charge. Il est indispensable que les professionnels puissent être soutenus. Personne ne peut me suivre, et je le comprends. Nous avons besoin de plus de moyens.

      Mme Marie Rabatel. - J’aimerais revenir sur la question de la prise en charge. En tant que victime, je trouve inhumain que notre vie soit un combat, alors que cela peut être pris en charge pour l’agresseur. Il faut savoir qu’une victime a des difficultés à travailler. Par exemple, je touche 650 euros par mois de pension d’invalidité, sur lesquels je paie 200 euros de mutuelle. En effet, la prise en charge de ces traumatismes suppose de souscrire une mutuelle très coûteuse permettant le choix de ces soins, faute de quoi le risque est d’être adressé à des structures non spécialisées dans la psycho-traumatologie.

      Il est inhumain que les victimes peinent à financer des soins leur permettant simplement de rester en vie, contrairement à l’agresseur.

      Mme Dominique Vérien, co-rapporteure. - Cela n’est pas le cas partout. Dans l’Yonne par exemple, les traitements sont à la charge des agresseurs.

      A la charge des agresseurs alors que 0,3% des viols sont l’objet de condamnations en France selon ce rapport du Sénat...

    • @monolecte Ah désolé. Quand c’est dans le corps du texte, ou pire, dans le titre, mes armes de défense de léger dyslexique bloquent les mots-dièse en tant que tels (sinon ma lecture deviendrait tellement syncopée que je ne percevrais plus le sens de ce que je lis).

      Julie Dachez dit souvent des choses qui sont sidérantes d’intelligence sur le sujet. Elle me rappelle une autre personnalité brillante dont je suivais beaucoup les parutions il y a une dizaine d’années et qui m’a apporté de nombreuses clefs de compréhension, je viens de me reconnecter à mon Netvibes (pour la première fois depuis, je ne sais même plus quand) pour retrouver le nom de cette personne Michelle Dawson, absolument géniale.

      Désormais je peine un peu avec les témoignages, ils viennent me chercher sur mon côté le plus faible, je n’y arrive plus, alors l’audition, comment te dire... je crois que je vais passer mon tour. J’ai pris un sacré coup de vieux sur le sujet.

    • et on sent encore en sous-main certains délires issus de la psychanalyse, cette pseudo-science qui a toujours détesté les femmes et qui a toujours accusé les mères d’êtres responsables de l’autisme de leurs enfants.

      Oui @alexcorp et à cela on peu ajouter le lobbyisme des masculinistes type Sos-papa et le #sap (syndrome d’aliénation parentale).

      Dans la foulée je suis tombée hier sur cette tribune désépérante :

      « Les voies de renouvellement de la psychanalyse sont nombreuses »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/01/les-voies-de-renouvellement-de-la-psychanalyse-sont-nombreuses_5444312_3232.
      qui montre que dans les université on enseigne encore les escroqueries intellectuelles de Lacan.
      ici

      Sophie Marret-Maleval

      Psychanalyste, professeur et directrice du département de psychanalyse de l’université Paris 8 Saint-Denis

      Aurélie Pfauwadel

      Psychanalyste, maître de conférences au département de psychanalyse de l’université Paris 8 Saint-Denis

      écrivent que :

      Là où Mme Roudinesco s’empresse de sonner l’hallali, nous voudrions présenter ces voies prometteuses du côté de la psychanalyse lacanienne.

    • Chère @mad_meg je me demandais s’il existait une sorte de post fondateur sur Seenthis dans lequel je pourrais lire ton argumentation apparemment très opposée à la psychanalyse, quelque chose qui serait plus développé que les tags ou les commentaires rapides et qui ne m’aident pas du tout à comprendre, alors que cela m’intéresse. Et si un tel billet ou commentaire n’existe pas encore, est-ce que tu pourrais tenter de le faire par exemple ici, mais je t’en supplie vu que c’est moi qui te le demandes, je veux bien que tu n’aies pas trop recours aux tags dans le corps du texte qui sont autant obstacles à ma lecture dyslexique, de même j’ai déjà compris qu’à peu de choses près tu reprochais, sans doute à raison, aux psychanalystes d’être sexistes et je ne veux ni ne peux pas nécessairement te donner tort, en revanche je veux bien que ce soit argumenté, histoire que je comprenne. Ca m’intéresse vraiment.

      Par ailleurs sur la question de la psychanalyse qui serait en échec ou, pire, maltraitante vis-à-vis des autistes et de leur entourage, je ne peux pas te dire que cela n’existe pas qu’il n’y a jamais eu de cas où de telles choses ne se soient produites, en revanche je te mets en garde sur le fait que ce soit finalement le seul argument, et c’est un argument d’exception, de l’argumentaire d’un tout autre bord, le comportementalisme dont je pourrais tout à loisir, si tu le souhaites, expliquer à quel point il est maltraitant vis-à-vis des personnes autistes de façon systémique, j’ai même écrit des articles sur le sujet.

      En revanche, il arrive, de temps en temps, que la psychanalyse vienne en aide à des personnes autistes et leur permette, au long cours, c’est vrai, voire au très long cours, de poser quelques baumes réparateurs sur des sources d’angoisse autrement inextinguibles ou encore de les extraire sans violence de leur autisme dans ce qu’il a d’incapacitant, parfois même en allant jusqu’à respecter leur altérité. Mais je t’accorde que ce soit rare et fragile.

      Du côté comportementaliste en revanche ce qui est présenté comme des victoires voire des guérisons est au contraire souvent acquis dans une certaine forme de violence (notamment psychologique) et a seulement l’apparence d’une victoire : dit plus simplement que l’obsession autistique d’un enfant autiste devienne de se présenter formellement à tout bout de champ, « bonjour je m’appelle Nathan et toi comment t’appelles-tu, aimerais tu que nous jouions ensemble ? », plutôt que de rester isolé au calme à aligner ses jouets de façon non moins obsessionnelle, j’ai un peu du mal à considérer cela comme une victoire.

      Enfin sur la question des violences sexuelles sur les femmes autistes, les chiffres font froid dans le dos et sans doute les pourcentages sont moindres chez les autistes hommes, il reste que ce pourcentage est plus élevé chez les homme autistes que chez les hommes neurotypiques, l’autisme des personnes ne les aidant précisément pas à anticiper le danger quand l’autisme n’est pas en fait la source même de ce danger. Les violeurs sont toujours très intéressés par l’impunité potentielle (ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre, c’est plutôt dans l’autre sens que cet apprentissage se produit, j’en ai pleinement conscience). Les violences sexuelles, et parfois le viol, sont fréquentes chez les jeunes autistes, même masculins. Et quand la chose se produit, quand en tant que parent, tu tentes de demander des explications, voire justice, on a vite fait de t’opposer que ton entêtement à vouloir scolariser ton enfant est la cause de ces violences. Et c’est là qu’à ta plus grande surprise, je te remercie car par le passé il m’est arrivé de lire certaines de tes contributions sur la culture du viol qui m’auront permis de retourner de tels arguments.

      Donc oui, un peu d’argumentation à propos de ta détestation de la psychanalyse, je veux bien, même si tu l’as compris, je ne serais pas nécessairement d’accord. Mais est-ce grave ?

    • @philippe_de_jonckheere nous avons déjà eu des échanges assez houleux sur le sujet au point que tu m’a bloqué depuis 2016, ( https://seenthis.net/messages/548089#message548273 ) ce qui fait que tu n’as probablement pas vu passé toute la documentation que j’ai mise sur ce sujet depuis plusieurs années. Je vais aller fouiller et te sortir quelques unes de mes sources que tu disqualifira d’office comme tu le fait à chaque fois puisque c’est des « compormentalistes » tes fameux psy pour chiens.

      au sujet de ceci

      En revanche, il arrive, de temps en temps, que la psychanalyse vienne en aide à des personnes autistes et leur permette, au long cours, c’est vrai, voire au très long cours, de poser quelques baumes réparateurs sur des sources d’angoisse autrement inextinguibles ou encore de les extraire sans violence de leur autisme dans ce qu’il a d’incapacitant, parfois même en allant jusqu’à respecter leur altérité. Mais je t’accorde que ce soit rare et fragile.

      Il arrive effectivement de temps en temps que la psychanalyse vienne en aide à des personnes, comme peuvent le faire de temps en temps l’homéopathie, la prière, le systhème galien, la médecine traditionnelle chinoise et des tas de choses farfelues. La psychothérapie c’est aussi une relation interpersonnelle et il arrive que certaines personnes psychanalyste fassent du bien à certaines personnes, malgré la psychanalyse. Tout comme des religieux·se peuvent faire du bien à certaines personnes, malgré la religion. A mon avis la psychanalyse a des facilité à faire du bien aux hommes puisque cette discipline est conçu pour les libérés de leur culpabilité en imaginant des mères castratrices, des complexes d’œdipe, des filles qui aguichent leurs pères agresseurs...

      La psychanalyse ca fait du bien à certaines personnes qui en ont les moyens car c’est toujours sympas de pouvoir se payer un·e confident·e qui s’intéresse à ce qu’on ressent, ce qu’on pense, ce qu’on vie.

      Pour les garçons et hommes autistes victimes de violences sexuelles je sais qu’ils sont aussi plus touchés que les garçons et hommes non autistes mais ici le sujet c’est les femmes autistes et les injustices qui leurs sont faites à elles. Si tu veux parler des violences sexuelles subit par les garçons et hommes autistes, sujet qui est tout à fait légitime et qui mérite d’être documenté, ca serait plus sympa d’en faire un sujet à part pour ne pas invisibiliser les violences spécifiques faites aux femmes autistes.

      Pour les sources voici ce que j’ai retrouvé :

      https://seenthis.net/messages/754090
      https://seenthis.net/messages/759335
      https://seenthis.net/messages/771218
      https://seenthis.net/messages/738559
      https://seenthis.net/messages/676812
      https://seenthis.net/messages/641129
      https://seenthis.net/messages/701896
      https://seenthis.net/messages/688632
      https://seenthis.net/messages/699011
      https://seenthis.net/messages/644808
      https://seenthis.net/messages/739049
      https://seenthis.net/messages/688597

      https://www.youtube.com/watch?v=RBd2sm-0eyM


      https://www.youtube.com/watch?v=LgD9I31JD30

      https://www.youtube.com/watch?v=ytEwgpnDL8w

      #psychose

    • @philippe_de_jonckheere vous voulez croire à la psychanalyse, coûte que coûte, sans doute d’ailleurs parce qu’il vous en coûterait trop d’abandonner ces théories, mais ça j’ai envie de dire que c’est votre problème. Ce ne sont pas les comportementalistes qui ont inventé la culpabilisation des parents (et surtout des mères donc) au sujet de l’autisme. C’est facile de trouver de la documentation sur le sujet, à moins de ne pas vouloir savoir : https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1099
      On trouvera aussi quelques témoignages intéressants sur le site de Martin Winckler dont celui-ci : http://www.martinwinckler.com/spip.php?article1083
      Toutes ces théories seraient risibles si seulement autant de soignants en France ne continuaient pas d’y croire et de les enseigner.
      Sur le sexisme de la psychanalyse, voir cet article édifiant http://cheekmagazine.fr/societe/sexisme-psychanalyse qui mentionne même l’existence d’un annuaire de psychanalystes « safe », sous entendant que les autres sont des sexistes invétérés. Quand on en est là, c’est qu’il y a un problème intrinsèque dans les théories qui sous-tendent ces pratiques.

    • Merci à toutes les deux. De la lecture pour le train demain, chouette !

      @mad_meg précision importante, déjà expliquée ailleurs, tu n’es pas bloquée par moi pour d’autres raisons que celle que je me sers de mon fil seenthis comme cahier de brouillon pour d’autres trucs et qu’il est arrivé par le passé que certaines de tes interventions ne soient pas exactement aimables et après cela me gêne dans mon travail, mais tu sais déjà tout ça.

      En revanche je suis souvent ce que tu postes ici, je suis souvent contrarié dans ma lecture par une tonalité et ses tags qui à mon avis nuisent (pour moi) à ton propos, je ne cherche évidemment pas à te dissuader à procéder comme tu l’entends, manquerait plus que ça, en revanche de mon côté pour bénéficier de tes lumières en somme cela demande un sérieux travail de décryptage (comme par exemple de copier coller dans un traitement de texte, virer les dièses et les barres de soulignement et tenter d’atténuer la charge, tout en gardant le sens général.

      Enfin, et je crois que c’est une difficulté sur ce sujet et d’autres, je me méfie des témoignages, un peu comme Raul Hilberg qui leur reproche de l’empêcher de réfléchir. Mais c’est une autre histoire. Et pour moi les témoignages ne font pas une argumentation. Dans ma petite recherche sur le sujet, j’ai eu des témoignages de première main à propos des agissements des comportementalistes qui font un peu froid dans le dos (juste une histoire la route, des parents algériens se plaignant du peu de résultats apportés par la méthode A.B.A. et auxquels on a fait comprendre que s’ils n’étaient pas contents on pouvait aussi les dénoncer à la police parce qu’on les savait dans une situation irrégulière, et d’autres qui sont un peu de la même farine pas très ragoutante) mais je préfère m’en tenir à une critique des méthodes et de ce qu’elles impliquent intellectuellement et qui est très sérieusement dextrogène, pour le moins.

    • Je suis d’accord que les témoignages ont leur limite pour analyser un phénomène, une théorie ou des pratiques. Cela étant dit, c’est aussi très pénible que dès qu’on aborde des pratiques qui posent problème (en l’occurrence des pratiques issues de théories psychanalytiques) il y a toujours quelqu’un qui ne veut pas en parler et attaque d’autres praticiens (les comportementalistes) pour faire dévier le sujet sur autre chose. Cette stratégie d’évitement est assez grossière. Je me souviens d’ailleurs de l’anti-livre noir de la psychanalyse qui en fait ne parlait pas de psychanalyse et ne répondait pas au livre initial mais était juste une suite d’anathèmes sans intérêt contre les comportementalistes (présentés comme des scientifiques obtus qui se seraient arrêtés à Pavlof). Bref, j’arrête là ce plus ou moins hors sujet, sans doute qu’un post dédié serait plus opportun.

    • Autisme, quand la secrétaire d’Etat déclare illégale la psychiatrie
      https://www.liberation.fr/france/2019/04/03/autisme-quand-la-secretaire-d-etat-declare-illegale-la-psychiatrie_171910

      La phrase est passée presque inaperçue. Interrogée par Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, lundi, veille de la « journée mondiale de l’autisme », la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a eu ces mots qui se voulaient explicatifs sur la stratégie du gouvernement : « Avec notre plan, il s’agit de ne plus placer des enfants autistes devant des psychiatres. » Et encore : « Face à un spectre de l’autisme très large, il faut que l’on arrête de parler de psychiatrie. » Mettre « l’accent sur la détection et la prise en charge précoce des enfants autistes » et en finir avec « des prises en charge inadéquates dans des hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ».

    • On sent que le gouv veux faire des économies sur le dos des autistes en profitant de la notion de spectre. Exit les prises en charge hospitalières puisque le spectre de l’autisme est si large. Alors que seuls les psychiatres sont habilités à établir le diagnostique, comment est-ce possible de ne pas faire passer ces personnes devant un psychiatre ?
      Le gouv entretins aussi intentionnellement le confusionnisme entre psychiatres, psychologues et psychanalystes. Ces 30 années de culpabilisation des mères qui sont ici imputé aux psychiatres sont en fait les méfaits des psychanalystes en particulier les lacanien·nes.

  • Désamour et lassitude, le blues des conseillers de Macron, Cédric Pietralunga
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/26/desamour-et-lassitude-le-blues-des-conseillers-de-macron-a-l-elysee_5441452_

    Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de membres du cabinet quittent l’#Elysée, comme le conseiller spécial Ismaël Emelien, parti lundi.

    C’était le Grognard le plus fidèle. Le soldat d’élite de la Vieille Garde. Celui qui avait participé à toutes les batailles. Après presque cinq ans passés dans l’ombre d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien a décidé de reprendre sa liberté. Le conseiller spécial, considéré comme l’un des plus proches du chef de l’Etat, a effectué lundi 25 mars sa dernière journée de travail à l’Elysée, deux jours avant la sortie de son livre, Le progrès ne tombe pas du ciel (Fayard, 176 p., 15 €), qu’il a présenté dans Le Point comme « une nouvelle étape de [s]on engagement ».

    L’ancien consultant de l’agence Havas n’est pas le seul à quitter le cabinet élyséen. Depuis la fin 2018, plusieurs des 44 conseillers d’Emmanuel Macron ont quitté l’Hôtel d’Evreux. Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, Sylvain Fort, le directeur de la communication, Stéphane Séjourné, le conseiller politique, David Amiel, le bras droit du secrétaire général Alexis Kohler, Fabrice Aubert, le conseiller institutions et action publique, ou encore Ahlem Gharbi, la conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, ont tous pris d’autres voies.

    Surtout, l’hémorragie n’est pas terminée. D’autres membres du cabinet présidentiel auraient déjà fait part de leur envie d’ailleurs, comme Sonya Djemni-Wagner, la conseillère justice, ou Emmanuel Miquel, le conseiller entreprise, attractivité et export.

    Antoine Pellion, le conseiller énergie, environnement et transports, a même déjà son point de chute : il va prendre la direction du cabinet de Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche (LRM). « Au total, on pense avoir encore dix à quinze départs d’ici à cet été », soit environ un quart du cabinet, reconnaît-on à l’Elysée.

    « Epuisement physique »

    Officiellement, ces départs n’ont rien d’exceptionnel. « Après deux ans, il y a un épuisement physique et un épuisement des idées. Il est normal d’avoir un renouvellement », explique l’entourage du chef de l’Etat. « Le rythme auquel ils sont soumis peut les amener à souffler », concède François Patriat, le président du groupe LRM du Sénat, qui a croisé plusieurs des jeunes forçats lors de la campagne pour l’élection présidentielle.

    « Quand on est conseiller à l’Elysée, on est contacté quotidiennement par des chasseurs de tête. Au bout d’un moment, cela trotte dans la tête », ajoute un membre du cabinet.
    Mais, en coulisses, une autre histoire se raconte. Celle d’un divorce entre un chef de l’Etat insaisissable et des conseillers accusés de l’avoir isolé. « Il y a une forme de désamour », reconnaît l’un d’eux. Côté cabinet, plusieurs font état des méthodes déstabilisantes d’Emmanuel Macron, qui a pris pour habitude de court-circuiter ses équipes, refusant de s’en tenir à ses conseillers pour se forger une opinion sur un sujet. « Il consulte énormément, des experts comme des gens croisés lors de ses déplacements et avec lesquels il a gardé le contact », reconnaît une proche du président.

    Alors qu’ils pensaient avoir touché le Graal en entrant à l’Elysée, nombre de conseillers se sont rendu compte qu’ils avaient finalement peu d’influence. Que si le chef de l’Etat lisait leurs notes – jamais plus d’une page, a imposé Alexis Kohler –, il en recevait aussi de nombreuses autres.
    Lors de son départ, M. Macron a ainsi demandé à Ahlem Gharbi, sa conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, de continuer à lui faire part de ses réflexions, alors qu’elle a été remplacée, en l’occurrence par Marie Philippe, une diplomate qui travaillait à la représentation permanente de la France auprès de l’ONU à New York. Une requête répétée à tous ceux qui le quittent, pour « garder le lien ».

    « Il n’est jamais satisfait »

    « Macron, c’est quelqu’un qui déteste les règlements, les organisations fermées, il le vit comme un étouffoir. Lors de la campagne présidentielle, nous étions la seule équipe à ne pas avoir d’organigramme », décrypte l’un des compagnons de route du chef de l’Etat. « N’oubliez jamais que Macron génère son confort dans l’inconfort des autres. Avec lui, c’est “je jette les chatons dans la piscine et je vois qui surnage” », ajoute un autre pour expliquer le malaise des équipes.

    « C’est très dur de travailler avec le président, il est très exigeant, à toute heure du jour et de la nuit, il n’est jamais satisfait », abonde un poids lourd de la majorité.

    Pour expliquer cette vague de départs, ceux qui parlent régulièrement à M. Macron décrivent aussi un chef de l’Etat de plus en plus agacé par son entourage, accusé de n’avoir pas vu venir la crise des « #gilets_jaunes ». Le président reprocherait notamment à son équipe la façon dont son « itinérance mémorielle » a été organisée à l’automne 2018. Durant une semaine, M. Macron avait arpenté les routes de l’est et du nord de la France pour célébrer le centenaire du 11-Novembre et avait été plusieurs fois pris à partie par des Français, ce qui avait brouillé son message et son image.

    « A posteriori, c’était les prémices des “gilets jaunes” et personne ne l’avait anticipé. Macron a eu l’impression d’être envoyé au #casse-pipe », décrypte un conseiller extérieur. La visite au Puy-en-Velay, le 4 décembre, lors de laquelle des manifestants avaient poursuivi à pied la voiture présidentielle, n’a pas arrangé les choses.

    « Il faut du sang neuf en permanence »

    Résultat : plusieurs élus, dont François Bayrou, ont conseillé au début de l’hiver à Emmanuel Macron de faire le ménage dans son cabinet, jugé trop monocolore et sans expérience du terrain. Un premier signe a été envoyé avec l’arrivée de Philippe Grangeon , le 4 février.
    A 61 ans, l’ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Nicole Notat à la CFDT détonne parmi la jeune garde, par son expérience mais aussi par son franc-parler. « Conseiller, ce n’est pas un job de cinq ans. Il faut du sang neuf en permanence », assume le sexagénaire à l’évocation du départ de plusieurs membres du cabinet présidentiel.

    Au début de l’année, Brigitte Macron, dont les relations avec la garde rapprochée du chef de l’Etat sont notoirement difficiles, aurait également conseillé de choisir son directeur du cabinet, Pierre-Olivier Costa, un ancien de l’équipe de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, pour remplacer Sylvain Fort à la direction de la communication de l’Elysée. « Elle s’est toujours méfiée de ces jeunes diplômés qui pensent avoir raison sur tout », confie l’un de ses proches. Une version démentie auprès du Monde par M. Costa et Mme Macron.

    « Dumontet rencontre des ONG, c’est n’importe quoi »

    A l’Elysée, certains se sont surtout offusqués du rôle joué par Jean-Marc Dumontet, voyant une marque d’une défiance à leur égard du chef de l’Etat. L’homme d’affaires, producteur de spectacles et propriétaire de six salles de théâtre à Paris, a été chargé par M. Macron de mener des auditions pour trouver le remplaçant de Sylvain Fort, parti le 25 janvier. Un choix surprenant puisque M. Dumontet n’exerce aucune fonction officielle au sein du cabinet présidentiel et n’a même jamais travaillé dans l’administration ou eu de responsabilité politique.

    Surtout, M. Dumontet ne se serait pas contenté de faire le casting de la communication, pour lequel il a mené des auditions dans ses bureaux parisiens mais aussi à l’Elysée : il aurait aussi participé à d’autres réunions sur d’autres sujets au Palais. « Il rencontre des associations, des ONG, c’est n’importe quoi », s’agace un conseiller. Début février, il était présent lors d’une rencontre hors agenda entre Emmanuel Macron et l’actrice Marion Cotillard, venue en toute discrétion évoquer les sujets sur le climat avec le chef de l’Etat.

    « Dumontet n’a pas le niveau de compétence et de connaissance politique pour occuper de telles fonctions, ça hystérise les structures et c’est inconfortable pour tout le monde », désapprouve un proche du chef de l’Etat.

    « Il n’a pas été scanné par la HATVP [Haute Autorité pour la transparence la vie publique] alors que c’est un homme d’affaires, on ne sait rien de lui », s’étonne cette source. « On a l’impression que personne n’a retenu les leçons de Benalla », s’alarme même un macroniste.

    Interrogé par Le Monde, M. Dumontet assure au contraire qu’« il n’y a aucune tension ni difficulté » liée à sa mission.

    Absorption de gouvernementaux en tous genres (des LR aux EELV en passant par les PS et centre) ou pas, #Ça_branle_dans_le_manche comme le disait Eugène.

  • Hadopi 9 ans après ... (2)

    Hadopi et les artistes - 2ème partie : Ceux qui sont contre Hadopi - Le terrier de Meghann
    http://le-terrier-de-meghann.over-blog.com/article-hadopi-et-les-artistes-2eme-partie-ceux-qui

    4 octobre 2010
    Hadopi et les artistes - 2ème partie : Ceux qui sont contre Hadopi
    Suite de ma petite enquête sur les stars et Hadopi. Ici, ceux qui se sont prononcés contre la loi, les bons exemples à adopter et quelques idées pour gagner de l’argent. Là encore, une liste non-exhaustive, qui sera enrichie au fur et à mesure des recherches !

     

    Liste anti-hadopi :

     

    « (…) Cinéastes, acteurs, producteurs, nous avions signé il y a quelques jours une tribune dénonçant les dangers de cette loi et appelant à un changement de mentalités. L’Assemblée nationale vient de nous donner la formidable opportunité de le faire. Commençons à réfléchir, dès aujourd’hui, aux nouvelles perspectives que nous offre Internet et aux nouvelles formes de diffusion des oeuvres qui doivent être trouvées.
    La diversité de la création doit dès aujourd’hui revenir au centre de la réflexion sur les enjeux de la révolution numérique, au même titre que la protection des libertés individuelles et des auteurs. Complètement oubliées dans ce projet de loi, elles sont pourtant les poumons de la création.(…) »

     

    Extrait de la lettre des cinéastes contre Hadopi

    CINEMA ET TELE :

     

    – Jean-luc godard :
    Il a soutenu financièrement un “pirate” pour son procès.
    "Je suis contre Hadopi, bien sûr. Il n’y a pas de propriété intellectuelle. Je suis contre l’héritage, par exemple. Que les enfants d’un artiste puissent bénéficier des droits de l’œuvre de leurs parents, pourquoi pas jusqu’à leur majorité... Mais après, je ne trouve pas ça évident que les enfants de Ravel touchent des droits sur le Boléro..." Et d’ajouter : "Le droit d’auteur ? Un auteur n’a que des devoirs."
    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/godard-confirme-son-opposition-a-hadopi-en-aidant-un-pirate

     

    –Yvan Le Bolloc’h :
    Il considère hadopi comme décalé par rapport aux usages de la jeune génération qui est née avec Internet, faisant explicitement référence à ses enfants.
    Il se déclare pour une Licence Globale qui taxerait les FAI.

    Selon lui, la loi est "has been"

    http://www.dailymotion.com/video/x9800t_yvan-le-bolloc-h-la-loi-hadopi-est_news

     

    – Victoria Abril
    – Chantal Akerman (réalisatrice)
    – Catherine Deneuve
    – Louis Garrel
    – Clotilde Hesme

    – Christophe Honoré (réalisateur)
    – Chiara Mastroianni

    – Gael Morel (réalisateur)
    – Eva Truffaut (artiste cinéaste, ayant-droit de François Truffaut) 
    – Jeanne Balibar

     

    – Les Monty Python :

    Les Monty Python avaient fait un choix pour le moins cavalier en ces périodes où filtrage et traque au piratage l’emportent : en adoptant une démarche pédagogique, tournée sous fond de dérision, ils ont décidé d’ouvrir une chaîne spéciale sur Youtube pour y diffuser gratuitement plusieurs de leurs (fameux) sketchs.[...] Résultats des courses ? Les ventes des DVD des Monty Python ont explosé sur le site d’e-commerce, caracolant à la deuxième place de la section coffret de Films et téléfilms, avec une hausse des ventes de 23 000%,

    – Mathieu Kassovitz :
    Le réalisateur de "La Haine" a déclaré :
    « je n’ai jamais rien dit sur le sujet, mais pour moi c’est une connerie. L’industrie s’est baisée depuis qu’elle est passée au numérique. (…) [Elle] ne s’est pas projetée dans dix ans avec un internet dix fois plus rapides, des ordinateurs cent fois plus puissants et des DVD copiables en quelques minutes. J’en ai parlé avec Steven Spielberg et d’autres grands réalisateurs américains. Ils dépensent des centaines de millions de dollars afin de trouver une parade contre des petits mecs de quatorze ans qui démonteront leur DRM en quelques minutes ! En plus, Hadopi ne peut fonctionner, car le vrai piratage consiste à se refiler des disques durs remplis de vidéos ripées »
    « dans le débat sur Hadopi, à travers le Sénat et l’Assemblée nationale, l’industrie a voulu faire passer le message : « si vous aimez les artistes, ne piratez pas ». Mais ce ne sont pas les artistes qui en prennent plein la gueule. Ils perdent un peu, mais ils restent très bien payés. L’Hadopi ne protège que l’industrie. »
    « Je pirate aussi, mais cela me sert à me faire une idée sur un film. S’il me plaît, je l’achète en Blu-ray pour me faire une vraie séance de cinéma à la maison »
    « l’industrie s’est baisée elle-même, alors ça ne sert à rien de taper sur des mômes de quinze ans. Et puis, à 10 euros la place de ciné, à 30 euros le Bluray et 20 € le DVD, faut pas s’étonner des conséquences. C’est dégueulasse de leur mettre cela à portée de main et de leur dire que c’est interdit. Le gamin qui est à 70 bornes d’une salle ou qui n’a pas d’argent, on lui dit « si tu télécharges District 9, tu vas aller en prison ». C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. »

    AUTRES :

     

    – Fañch Ar Ruz :
    "J’ai fait le choix du partage et de la liberté Dessinateur / illustrateur "A une époque où le pouvoir criminalise la grande majorité des citoyen-nes considéré-es comme des « pirates », je refuse d’insulter, à ses côtés, les lecteurs et les lectrices qui utilisent mes dessins pour alimenter leurs blogues, leurs exposés, leurs sites, leurs dossiers, leurs tracts et leurs banderoles !"

     

    – Paulo Coelho :
    « Les gens disent chez les éditeurs, que le piratage c’est bon. Moi dans mon cas, j’ai mis tous mes livres en piratage sur mon site. Et qu’est ce que ça a donné ? Ça a donné que les ventes ont monté. »

     

    MUSIQUE :

     

    – Daniel Guichard :
    Questionné sur la loi Hadopi, le chanteur a exprimé son scepticisme sur l’efficacité de cette mesure, tout en constatant que "piquer des chansons" n’était pas un phénomène nouveau : "Déjà dans les années 70, on enregistrait tous les disques sur cassette !"
    http://www.lepost.fr/article/2010/10/04/2249377_hadopi-arretons-les-conneries-avant-c-etait-pareil-on-piquait-la-musi

     

    – Michael Goldman (fils de J.J Goldman) :
    « Je n’ai jamais été favorable à la loi Hadopi, mais on ne s’était pas encore exprimé sur le sujet. S’il y a un problème, c’est moins le téléchargement illégal que le streaming. Lutter contre le téléchargement illégal est inutile et dépassé. Cela ne fera pas vendre davantage de musique et n’apportera rien au soutien à la création. »
    « Le succès d’un site comme Deezer montre ce que veut le consommateur : trouver la musique sur un site, toute la musique disponible. Mais le problème est que les maisons de disques signent avec Deezer, qui ne rémunère presque pas les artistes. C’est de l’hypocrisie, et c’est dangereux, car elles légalisent un système qui dévalue la musique. Elles acceptent une forme de licence globale "gratuite", après avoire refusé une licence globale payante. Il faut chercher des solutions techniques et économiques dans le sens d’une licence globale plutôt que dans la répression du téléchargement. »

     

    – Olivia Ruiz :
    "Cette loi est incohérente, estime l’interprète de La femme chocolat. Elle a été mal pensée car sanctionner oui, mais certainement pas le petit gars qui télécharge parce qu’il n’a pas les moyens. A mon sens, il est plus important de sanctionner les opérateurs qui, sur leur site, téléchargent gratuitement de la musique avec beaucoup de publicité, pour s’en mettre plein les poches. Sur cette question là, je donne mon point de vue quand on me le demande, mais je n’irai pas manifester non plus".
    http://www.laprovence.com/actu/olivia-ruiz-la-loi-hadopi-a-ete-mal-pensee

     

    – Francis Lalanne :
    Estimant que c’est l’Hadopi "le vrai pirate", il décrit la haute autorité prévue par le projet de loi comme une "administration qui va venir chez les gens, fonctionner comme une administration judiciaire, et policière". "Et ça ce n’est plus la République", assène Francis Lalanne, qui y voit le symbole d’une "dictature civile".
    "Je ne suis pas d’accord en tant que citoyen pour que les élus de la République nomment des gens qui ne sont pas élus, qui ne sont pas élus pour constituer une sorte d’administration comme ça, des gens qui s’arrogent le pouvoir judiciaire, le pouvoir policier, et qui vont pouvoir débouler chez les gens, pour couper ton électricité, couper ton internet...".
    "Moi je suis pour le libre accès à la connaissance et à la culture et moi je vis de ma musique, et s’il fallait que j’en vive un peu moins bien mais que cela favorise l’accès plus large à l’information et à la connaissance de ce que je produits j’en serai heureux parce qu’on ne va pas commencer à mettre des barrières entre les gens et l’art au motif que l’on voudrait refaire sa piscine", a indiqué Francis Lalanne.
    "Il faut qu’on arrête de confondre dans ce pays la garantie des droits et la répression (...) je ne dis pas que l’oeuvre intellectuelle n’a pas de valeur, mais elle n’a pas forcémment la valeur que la société de consommation décide qu’elle a. Moi je suis désolé mais mon oeuvre intellectuelle me permets de vivre même si je ne vends pas de disques demain"
    "Moi-même je suis producteur indépendant et j’ai appris à adapter mes coûts de production aux fluctuations du marché et effectivement, et quand le marché est moins florissant je fais un petit peu attention, je dépense moins mais ça ne veut pas dire que ce que je crée est moins bien".
    "Imputer la crise du marché du disque à ce qu’on appelle le piratage c’est une imposture. S’il y a eu une crise et il y en a une, ça n’est pas à cause des gens qui téléchargent de la musique comme il est faux de dire que les gens qui téléchargent n’achètent pas de disques. Maintenant il y a une telle offre qu’il est sûr qu’on ne pourra pas tout acheter".
    "Je préfère que quelqu’un ’vole’ ma musique plutôt qu’il ne l’écoute pas".
    Il donne, finalement, le mot de la fin : "la peur du gendarme n’est pas le commencement de la sagesse, mais le commencement de la violence".
    http://www.numerama.com/magazine/12844-francis-lalanne-distribue-les-coups-contre-l-hadopi.html

     

    – Seal :
    Interrogé sur Europe1, il s’est clairement exprimé contre la coupure de l’abonnement internet.

     

    – Christophe Willem :
    Il se déclare contre la coupure de l’accès Internet voulue par le projet de loi, qu’il juge disproportionnée. Il pointe également le problème de la "double peine" qui obligerait à continuer à payer son abonnement durant la coupure. Il explique par ailleurs que le téléchargement étant rentré dans les mœurs, notamment chez les plus jeunes, il est illusoire de chercher à lutter contre. En parallèle, il est favorable au développement d’éditions "de luxe" des disques, destinées aux fans.

    Il a expliqué à Ozap que la rupture de son contrat avec la société de production Nineteen l’empêche actuellement d’être présent sur le plateau de Nouvelle Star sur M6 :
    « Avant l’émission, tu signes tous les contrats et tu te retrouves avec un manager. Tu n’as pas le choix. Au moment du second album, j’ai voulu changer les choses. Ils me prenaient 50 % de mes droits à l’image. Je voulais donc renégocier, mais ils n’ont pas voulu. (...) Mon problème, c’est qu’avec M6, Fremantle et Sony, on est otage de ça. Nineteen s’oppose au fait que je vienne dans l’émission parce que c’est leur programme (...) Paradoxalement, Nineteen m’empêche d’aller dans l’émission pour faire la promotion de mon album, mais continue de toucher des royalties sur tous mes disques, même si je ne suis plus en contrat avec eux. »

     

    – Indochine (Nicola Sirkis) :
    « Contrairement à ce qui a été annoncé sur certains sites (j’aimelesartistes) soutenant la loi Hadopi, Nicola Sirkis et Indochine ne soutiennent en rien cette loi et n’ont signé aucune pétition la défendant. La position du groupe et de Nicola a toujours été très claire à ce sujet. »

     

    – Jim Kerr (Simple Minds) :
    http://fr.readwriteweb.com/2009/04/03/entrevues/jim-kerr-des-simple-minds-donne-son-avis-sur-hadopi

     

    – Manu Chao :
    A propos de l’HADOPI "Moi ça me fait plaisir d’offrir mon disque, et y’a personne, aucune loi qui va me l’empêcher."

    http://culturebox.france3.fr/all/15103/manu-chao-parle-de-baionarenad_hadopi-et-de-calais#/all/15103/manu-chao-parle-de-baionarenad_hadopi-et-de-calais

     

    – Brian Message (co-manager de Radiohead) :
    "Nous pensons que l’échange de fichiers via le P2P doit être légalisé..... Le partage de musique, lorsqu’il ne se fait pas dans un but lucratif, est quelque chose de formidable pour la culture et pour la musique....."
    « [...]la musique diffusée ou téléchargée gratuitement en ligne a une vraie valeur économique, [...] il serait absolument faux de dire que sa valeur est égale à zéro  ! À partir de cette gratuité, il devient possible de fidéliser le public, de vendre des places de concerts, des collectors, etc. Les maisons de disques qui restent focalisées sur la seule activité de vente de musique enregistrée risquent de compromettre la carrière de leurs artistes. C’est peut-être paradoxal, mais la gratuité fait désormais partie du business de la musique. »

    – Gilbert Montagné :
    « Au sujet de la crise d’Internet, c’est l’industrie musicale qui a été aveugle car ils n’y ont pas cru au départ. On ne peut pas se plaindre d’un incendie quand on a donné des allumettes à l’incendiaire. S’ils avaient pris les précautions à prendre, ça ne serait pas arrivé. [...] quand on a la possibilité de télécharger des titres gratuitement, comment voulez-vous qu’on ne le fasse pas ? C’est évident.[...]
    Les majors n’existeront plus dans quelque temps et il faut savoir se recycler. Ce n’est pas affolant, ça ne me fait pas peur du tout. »

    – Marc Cerrone :
    « La musique est condamnée à être gratuite et il faut trouver des solutions pour créer des revenus autrement[...]Je n’ai jamais autant gagné ma vie qu’aujourd’hui grâce aux droits dérivés alors que mes musiques sont pillées par les DJ pour des samples et que mes albums sont piratables »

    – Cali :
    Alors que Cali semblait suivre le mouvement en soutenant le gouvernement jusqu’alors, il a fait volte-face le 28 mars 2009 dans l’émission F-OG de Franz-Olivier Giesbert :
    « il faut quand même faire le ménage chez nous, [...] on ne peut pas traiter de voleur un jeune qui télécharge alors que c’est nous les voleurs [...] les producteurs de disque se font des marges énormes, et ce que nous [les artistes] récoltons est tout de même très minime »

    – Marcel et son orchestre :
    « je trouve qu’avec cette loi, on ne se pose pas la bonne question : celle du statut de l’artiste »

    – Ministère des Affaires populaires :
    « Je préfère qu’on télécharge mon album plutôt qu’on ne l’écoute pas du tout. Je pense que les maisons de disques ont beaucoup apporté mais elles ont aussi participé à la marchandisation de la musique. Si leur industrie s’effondre, pour moi, ce n’est pas grave. C’est peut-être facile à dire parce qu’on vit surtout des concerts mais aujourd’hui, on a trop tendance à faire des disques cinq étoiles. On veut nous faire croire que les artistes sont menacés mais pour moi la musique, c’est de l’artisanat. On est en train de vivre une révolution économique et culturelle. Je suis content d’être témoin de ça. À nous de trouver d’autres moyens de financement. »

     - Daniel Vangarde :
    Auteur–compositeur, éditeur et producteur de chansons, père du "Daft Punk" Thomas Bangalter et auteur du tube « D.I.S.C.O. » d’Ottawan
    « La création d’une “Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres » sur internet, qui se substituerait à l’autorité de l’auteur, serait la négation même du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle. La légitimité de l’H.A.D.O.P.I. reposerait sur la désintégration du droit d’auteur. Une véritable bombe atomique culturelle... Le comble, c’est que cette “Haute Autorité“ censée assurer la “Protection des droits sur Internet“ serait créée dans le cadre du principe de la “riposte graduée“, qui, en langage militaire, vise à éviter l’usage prématuré de la bombe atomique. »

    – Gari Greu (Membre du groupe marseillais Massilia Sound System) :
    « Le téléchargement nous profite, ça nous amène beaucoup plus de monde aux concerts. Quand j’étais jeune, je possédais 15 vinyles en tout, si j’avais pu télécharger je ne me serais pas gêné ! Ma culture musicale aurait été bien plus grande ! »

    "C’est rétrograde comme méthode. En plus, ça ne va pas pouvoir fonctionner, c’est inapplicable pour plein de raisons ; ne serait-ce que parce qu’internet est plein de malins qui utilisent la connexion internet du voisin. Non, ce n’est pas une solution…(...)
    Mais le tout répressif me gave, c’est un peu la solution proposée à tous les problèmes en ce moment. S’il y avait vraiment un truc à faire, ça aurait été d’aller voir les fournisseurs d’accès, c’est eux les gros gagnants.(...)
    Je me sens pas très concerné par cette histoire de "manque à gagner." Moi, en tant que chanteur et musicien, qu’on me télécharge je m’en moque ! Au contraire, ça veut dire qu’on m’écoute, que je touche les gens. Et je le comprends très bien : les jeunes d’aujourd’hui, ça fait 15 ans qu’ils téléchargent de la musique. Acheter un CD pour eux c’est un peu comme aller à la messe. Evidemment, le facteur économique m’intéresse moins qu’il n’intéresse les grosses maisons de disque.(...)
    le téléchargement légal ça doit représenter que 5% du téléchargement global. C’est plutôt sur l’avenir du disque qu’il faut s’interroger. En France, il y a un album téléchargé légalement pour dix vendus physiquement, aux Etats-Unis c’est le contraire. Moi je télécharge tout mais j’ai l’achat militant, j’achète ceux qui véhiculent des idées."

    http://www.laprovence.com/article/region/massilia-sound-system-en-guerre-contre-la-loi-hadopi

    – Mademoiselle K :
    Mademoiselle K dément avoir signé la pétition pro-HADOPI sur son blog

     

    – Gonzales

     

    – David Ghetta

     

    – Morrissey :

    Le musicien anglais Morrissey, ex-chanteur des Smiths, appelle ses fans à boycotter le prochain double coffret musical dont il fait l’objet, car sa maison de disque, EMI, ne l’a pas consulté, et de plus ne lui paye aucune royaltie depuis 1992.

     

    – Mos Def :

    Mos Def a choisi de vendre son prochain album The Ecstatic, en le proposant via un T-shirt. Le tshirt possède un code permettant de télécharger ses chansons. 

     

    – Metric :

    N’ayant plus de maison de disques pour le distribuer -hormis chez eux et au Mexique-, le quatrième album de Metric ne pourra être acheté que depuis leur site officiel.(...) En effet, Metric fait partie de ces groupes qui sont partisans du téléchargement “intelligent” et savent très bien qu’aujourd’hui les amateurs de musique n’achètent pas un album sans avoir eu l’occasion de l’écouter avant.

     

    – No Doubt :

    « Pour justifier la lutte contre le piratage, les maisons de disques répètent à qui veut l’entendre que les artistes gagnent moins d’argent par les concerts que par la vente de disques. Mais certains artistes semblent ne avoir lu le post-it. Le groupe No Doubt, qui prépare sa tournée aux Etats-Unis, propose ainsi aux fans de télécharger toute leur discographie lorsqu’ils réservent une place de concert après avoir adhéré au "No Doubt Tour Club", une sorte de fan-club spécialement créé pour la tournée. »

     

    – Nine Inch Nails :

    « Le groupe de rock Nine Inch Nails continue sa marche loin des chemins balisés des maisons de disque. [...]Trent Reznor, leader de Nine Inch Nails avait produit et mis en ligne presque gratuitement le nouvel album du poète et slammeur Saul Williams.
    Sur le site, n’importe quel internaute peut, une fois inscrit gratuitement, télécharger les versions brutes des morceaux de Nine Inch Nails et de certains titres de Saul Williams »
    « Le géant de la vente en ligne Amazon a sorti la liste de ses meilleures ventes en ligne d’albums en format mp3. En tête de ce classement, on trouve Ghosts I-IV de Nine Inch Nails, un album de trente-six morceaux instrumentaux sorti sous licence Creative Commons BY-NC-SA.[...]
    Les fans de NIN auraient pu aller sur n’importe-quel réseau de partage de fichiers et télécharger l’ensemble de l’album légalement. Beaucoup l’ont fait, des milliers vont continuer à le faire. Alors, pourquoi les fans se donneraient la peine d’acheter des fichiers identiques à ceux disponible sur les réseaux de partage ? », s’interroge ainsi Fred Benenson. Selon lui, une explication possible est « la commodité et la facilité » d’achat proposées par NIN et Amazon. Et une autre « que les fans ont compris qu’en achetant les mp3 ils soutenaient directement la musique et la carrière d’un artiste qu’ils aiment. »

     

    – Moby :

    "La musique est libre tant qu’elle est utilisée dans une vidéo non-commerciale ou dans un film à but non lucratif. Si vous voulez l’utiliser dans un film commercial alors vous pouvez demander une licence (...)"

     

    – Michel Sardou :

    "Je suis un dévoreur de films sur iTunes, le cinéma américain, les DVD, et je vois tout" explique Michel Sardou.

    "Je l’ai déjà (Iron Man 2) ! Je l’ai piraté ! Bon je reconnais, Mesdames et Messieurs, je suis honnête, que je suis un pirate"

    http://www.i-actu.com/michel-sardou-premiere-victime-dhadopi

     

    – Florent Pagny :

    Le chanteur souligne qu’envoyer des lettres recommandées à des millions de gens qui téléchargent illégalement, c’est impossible. Au lieu de pénaliser le pirate, dit-il, il faut mieux gérer internet.
    "D’autant qu’iTunes et les autres plateformes légales sont difficiles d’accès : il faut payer et l’on ne trouve pas tout".
    http://www.leblogtvnews.com/article-31950711.html

     

    – Gilberto Gil (musicien (guitare), chanteur et compositeur brésilien ; Il fut ministre de la Culture du gouvernement Lula da Silva du 2 janvier 2003 au 30 juillet 2008)

    – Great Lake Swimmers :
    Great Lake Swimmers est un groupe folk canadien, dans l’article publié par pcinpact.com il reconnait que le P2P a aidé leur promotion.
    "Great Lake Swimmers estime bien plutôt que le P2P est un bouche à oreille mondial"

    – Shakira :
    La chanteuse colombienne a déclaré à la chaîne de télévision Sky News qu’elle soutenait le peer-to-peer qui la "rapprocherait" de ses fans.

     

    – Carla Bruni :

    « avoir grand plaisir à être téléportée (…) grand plaisir à être piratée, car au fond, quand on est piraté c’est qu’on intéresse les gens ».
    http://bluetouff.com/2009/04/27/hadopi-le-figaro-carla-bruni-censure-debile

    BONUS :

     

    – Nicolas Dupont Aignan :

    « Je serais ravi un jour d’être poursuivi par Hadopi pour téléchargement, je le revendique ! Je mets au défi le président de la République et tous ces chanteurs fanés autour, de venir envoyer à des millions de Français des mails de relance et d’amende trois mois avant l’élection présidentielle. On va rigoler ! »

    http://www.pcinpact.com/actu/news/59811-hadopi-beurfm-licence-globale-nda.htm

    #France #droit_d_auteur #hadopi

  • Hôpital public : la cote d’alerte
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/12/25/hopital-public-la-cote-d-alerte_5402017_1651302.html

    Analyse. Non-remplacement de départs à la retraite, redéploiement de personnels… La recette des hôpitaux publics pour juguler leurs déficits et récupérer des marges de manœuvre financières est connue de longue date. Mais après des années de mise en œuvre, la potion est devenue trop amère pour les soignants. « Nous sommes arrivés à un point insupportable, écrit la neurologue Sophie Crozier dans une tribune à Libération, le 19 décembre. Nous abîmons nos hôpitaux, nous abîmons les gens, et je ne peux me résigner à voir l’hôpital couler ainsi… »

    Et la situation pourrait se tendre davantage ces prochaines années. Pour répondre à des déficits qui devraient atteindre cette année entre 1,1 et 1,3 milliard d’euros, les plans de suppressions de postes se multiplient. Dans les hôpitaux de Marseille, Nancy et Tours, des centaines d’emplois sont sur la sellette. A Cherbourg, l’hôpital pourrait devoir économiser 190 équivalents temps plein d’ici à 2022, soit 10 % du total de ses effectifs.

    Après avoir réduit 405 postes équivalents temps plein cette année, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé, fin novembre, que 779 postes non médicaux (dont 240 dans les services de soins) allaient être supprimés en 2019 au sein de ses 39 établissements. « Une diminution des effectifs de nature à compromettre la bonne exécution des missions de service public hospitalier », a estimé le conseil de surveillance de l’AP-HP le 17 décembre. « On ne peut pas baisser les effectifs de soignants » car « ces équipes sont sous une énorme tension, et on ne peut pas leur imposer un rythme d’activité encore plus élevé », avait pourtant assuré la ministre de la santé Agnès Buzyn il y a un an.

    Las. Sous le couvert de l’anonymat, un directeur de groupe hospitalier explique que le non-remplacement de quasiment tous les départs en retraite de personnel soignant est sa « seule marge de manœuvre ». « Je redéploie mes effectifs avec deux exigences : la guérison du patient et le respect des contraintes de la Haute Autorité de santé, dit-il. Charge aux équipes de choisir ensuite elles-mêmes ce qu’elles vont faire différemment ou ne plus faire. » Et de confesser : « Depuis dix ans, je fais du cost killing. Partout où je passe, les emplois ont baissé. »

    Ces redéploiements se font généralement très vite ressentir. La disparition du poste d’infirmière-référente chargée de la formation, l’allégement ou la suppression du « pool » de remplacement, le non-remplacement de la secrétaire du service pendant ses vacances fragmentent et alourdissent le travail de ceux qui restent. « On a des tâches saccadées, on n’arrive pas à faire des trucs jusqu’au bout, c’est terrible, témoigne une infirmière de l’AP-HP. On se retrouve à faire plein de choses qui ne sont pas du soin. Ces tâches annexes nous parasitent, nous empêchent d’être au lit du patient. On travaille à flux tendu tout le temps. On est obligé de prioriser nos soins, par manque de temps… »

    #paywall

    • [...] Les syndicats ne cessent de dénoncer cette situation. En mai, ils l’ont fait en s’appuyant sur un document interne du ministère de la #santé où se trouvait détaillée la façon dont devait être menée une économie de 1,2 milliard d’euros sur la masse salariale des établissements publics de santé sur la période 2018-2022. « Ce sont 30 000 postes qui seraient supprimés sur cinq ans », en avait déduit FO-Santé. Dans les faits, ce sont aussi des #emplois qui ne sont pas créés.

      Emplois transversaux
      De plan de restructuration en plan de #restructuration, l’#hôpital serait aujourd’hui « à l’os ». « Il y a un moment où on ne peut plus améliorer la productivité. On est en train d’arriver à cette limite », souligne un bon connaisseur du monde hospitalier. Un constat formulé sans détour par Jérémie Sécher, le président du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS), une structure qui représente des directeurs d’hôpitaux : « A la suite des plans d’économies qui se succèdent depuis dix ans, il y a pas mal de services où on n’a plus de marges de manœuvre pour réguler la masse salariale sans mettre en question la qualité et la sécurité des soins. »

      Face à ces accusations, Mme #Buzyn, comme Marisol Touraine avant elle, oppose des chiffres de la fonction publique hospitalière en hausse régulière. « Contrairement à ce que l’on ressent dans les hôpitaux, le nombre de fonctionnaires de la fonction publique hospitalière augmente tous les ans de 1,5 % pour atteindre 1,2 million de fonctionnaires aujourd’hui car en réalité, il y a des établissements qui se créent », a fait valoir Mme Buzyn le 17 octobre au Quotidien du médecin. En réalité, cette hausse du nombre de fonctionnaires hospitaliers est plus modérée : elle a été de 0,7 % entre 2016 et 2017 (contre 0,4 % l’année précédente), selon des chiffres publiés par l’Insee le 13 décembre. Beaucoup des emplois créés sont transversaux (équipe mobile d’antibiothérapie, équipe d’hygiène, codage des actes, etc.) et ne le sont pas « #au_lit_du_malade », ce qui renforce la perception de ceux qui s’y trouvent de travailler de plus en plus à flux tendu.

      « L’augmentation de l’activité a été décorrélée de l’augmentation des effectifs » , souligne Anne Gervais, hépatologue à l’hôpital Bichat, à Paris, et membre du comité de défense de l’hôpital public. Selon la base Statistique annuelle des établissements de santé (SAE), le nombre de personnels non médicaux (infirmières, aides-soignantes) à l’hôpital a augmenté de 0,7 % entre 2013 et 2017, passant de 765 078 à 770 939 équivalents temps plein. Parallèlement, selon les calculs de Mme Gervais, le nombre de patients suivis pour cancer a augmenté de 10,6 %, le nombre de ceux suivis pour Alzheimer de 9,4 % et de ceux hospitalisés de plus de 80 ans de 17,4 %. Un décalage qui raconte à lui seul l’ampleur de la crise.
      François Béguin

      « L’hôpital public est à l’agonie » , Rémy Nizard , 4 avril 2018 (cité par le papier ci-dessus)

      Le professeur Rémy Nizard constate, dans une tribune au « Monde », que l’hôpital public est à bout de souffle. Il identifie six pistes à suivre afin de sortir de la situation actuelle, parmi lesquelles la remise en cause des 35 heures pour les médecins salariés moyennant des compensations.

      « La #tarification_à_l’activité, qui a permis un gain de productivité nécessaire à l’époque où elle a été initiée, mène à l’épuisement des soignants et au désengagement qui s’y associe » (Hôpital de la Pitié-Salpétrière).

      Tribune. L’hôpital public est une cocotte-minute prête à exploser. Après trente-quatre ans d’observation de tous les changements, parfois voulus mais le plus souvent subis, il convient de dresser un bilan très préoccupant.
      Je dois constater que le système est à l’agonie, il s’est épuisé, s’est échoué maintenant, sur la tarification à l’activité qui a constitué l’estocade. Ce mode de financement a eu la vertu de remettre un sens économiquement pertinent à l’activité hospitalière, il a permis un #gain_de_productivité nécessaire à l’époque où il a été initié. Mais aujourd’hui à force de pression et d’injonctions paradoxales, il mène à l’épuisement des soignants et au désengagement qui s’y associe.

      Les tragiques événements dans différents hôpitaux en France, même s’ils ne peuvent être analysés à la seule aune du #travail hospitalier intense, sont des signaux d’alarme à prendre en compte. Comme responsable élu d’une communauté médicale, je vois tous les jours les conséquences de cette course sans fin vers un idéal inaccessible : faire parfait pour tout avec des moyens qui, par la force de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), diminuent.

      Le royaume de l’#injonction_paradoxale
      La catastrophe de l’application des 35 heures a désorganisé un équilibre fragile en limitant les nécessaires temps d’échanges et de lien social. L’hôpital est devenu le royaume de l’injonction paradoxale. Ceci s’exprime à tous les niveaux dans tous les métiers. Les cadres, tout d’abord, pris entre le marteau d’une direction exigeante et l’enclume d’#infirmiers coincés par un travail lourd physiquement et émotionnellement qui leur font remonter leurs difficultés.

      Les infirmiers et infirmières, eux aussi pris entre des patients dont l’exigence est légitimement montée, des cadences accélérées liées aux progrès médicaux qui diminuent le temps passé par les patients à l’hôpital au profit d’une rotation plus rapide, des moyens humains rationnés au plus près. Ces difficultés sont payées au prix fort, l’#absentéisme augmente (au-delà de 8 %), aggravant encore davantage les problèmes financiers, la retombée de cela est une pression accrue sur la rentabilité de ceux en place, le mécanisme infernal est ici enclenché.

      Les directeurs, patrons de l’hôpital, comme l’a voulu la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) [de 2009], réalisent aujourd’hui leur impossibilité d’agir sur le réel sans la collaboration active des #médecins qui ont le pouvoir d’appuyer sur l’accélérateur ou le frein de l’activité. Certaines spécialités ont même le pouvoir de prendre en otage un hôpital entier de par leur activité transversale.
      Les directeurs sont pris entre une administration supérieure, l’Agence régionale de santé (ARS), bras armé du ministère, qui exige une rationalisation, et ces médecins maîtres de leur recrutement et/ou de leur temps de travail. La tentation du contrôle absolu en comptant les heures des médecins a été parfois appliquée, mais là encore c’est une spirale infernale : quand les médecins appliquent avec exactitude la réglementation horaire, cela conduit à diminuer encore davantage les capacités opérationnelles des hôpitaux, car spontanément, dans la majorité des cas, ils ne comptaient pas trop leurs heures.

      Certaines structures doivent fermer
      Les médecins, enfin, ne trouvent plus le sens de leur travail, tout a changé en quelques années : un statut social en berne, une productivité devenue mètre étalon, des patients devenus parfois #clients. Même les hospitalo-universitaires, « les mandarins », sont pressés de toutes parts pour trouver la solution à une équation impossible : la quadruple mission de soin, de recherche, d’enseignement et de conduite des équipes.

      Toutes ces activités sont, une à une, évaluées, décortiquées à coup de nombre de patients vus en consultation ou opérés, de nombre de publications transformées en points SIGAPS (système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques), de rendus de notes données par les étudiants ou encore de mesures de bien-être de l’équipe que vous dirigez. Normal direz-vous, c’est le lot des postes « à responsabilité ».

      Mais là, trop c’est trop, le nombre de « blues du professeur » augmente de façon alarmante, conduisant certains à la démission, d’autres au désengagement ou, au pire, au #burn-out.
      Il existe des remèdes à cet état. Il faut les mener de front, accepter d’être politiquement courageux et intellectuellement audacieux. La médecine moderne, de pointe, ne peut se faire partout, elle nécessite compétence, moyens matériels et humains au-delà d’une norme bonne pour tous. Ceci signifie que certaines structures doivent fermer, le nombre d’hôpitaux, universitaires ou non, est trop important et leur rôle trop large.

      Des statuts inadaptés
      Les équipes qui composent ces hôpitaux universitaires, en particulier, sont souvent trop petites et ne permettent pas à ceux qui en ont la responsabilité de remplir les quatre missions de soins, de recherche, d’enseignement et d’animation. Il est certain qu’à l’image de la suppression de la taxe d’habitation les élus locaux se lèveront d’un bond, comme ils l’ont déjà fait, si leur hôpital est menacé de transformation ou de fermeture.

      Le premier employeur du territoire qu’il est souvent s’élèvera sans tenir compte de la qualité de ce qui est fait, de l’isolement de médecins prenant des gardes en nombre indécent, sans égard pour la dépense publique, en engageant des mercenaires à prix d’or. Comme à la SNCF les statuts ne sont plus adaptés à notre nouveau monde, il existe une absolue nécessité d’évoluer ; il va falloir du courage, de l’imagination, de l’audace.

      Des pistes existent.
      Ce sont : l’acceptation qu’un seul individu ne peut pas mener de front les quatre missions ; une nécessaire remise en cause des 35 heures pour les médecins salariés moyennant des compensations adaptées ; une modification de la gouvernance hospitalière dans le sens d’une simplification de la prise de décision et une diminution des tâches non liées à l’activité de soin ; une délégation de tâches pour des soignants ayant eu une formation complémentaire avec une rémunération adaptée ; une valorisation du travail collaboratif avec la médecine de ville en ouvrant largement les portes de l’hôpital pour une utilisation optimale des si coûteux plateaux de blocs opératoires ou d’imagerie ; le développement des outils numériques, qui seront, personne n’en doute, source de sécurité et de productivité.

      Sans tout cela, les risques sont que nos soignants soient moins engagés, que notre population soit moins bien soignée, et peut-être, le pire, que notre recherche biomédicale ne soit plus en mesure d’être présente dans la compétition mondiale.
      Rémy Nizard (Chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologie, hôpital Lariboisière)

      Les urgences hospitalières confrontées à une surchauffe inhabituelle sur l’ensemble du territoire

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/03/17/les-urgences-confrontees-a-une-surchauffe-inhabituelle-sur-l-ensemble-du-ter
      Un dispositif exceptionnel a été activé dans 97 hôpitaux sur 650 pour répondre à un afflux de patients depuis début mars. Faute de lits, beaucoup passent la nuit sur des brancards.

  • Vers un dépistage gratuit du VIH à Paris - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/11/27/vers-un-depistage-gratuit-du-vih-a-paris_1694522

    « Ah bon ! Quelle drôle d’idée », lâche un rien perplexe un responsable associatif de lutte contre le sida, en apprenant l’annonce faite ce mardi matin par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, que des préservatifs seront remboursés sur prescription médicale à compter du 10 décembre. « Il y a un dispositif médical qui s’appelle le préservatif, qui a demandé à être évalué par la Haute Autorité de santé (HAS), qui a émis un avis favorable pour le remboursement d’une marque de préservatifs à un coût très faible », a ainsi expliqué la ministre sur France Inter, ajoutant : « On pourra maintenant, quand on est un jeune ou quand on présente des risques particuliers, ou pas d’ailleurs, quand on est une femme ou quand on est un homme, aller voir son médecin et avoir des préservatifs remboursés sur prescription médicale. » Ce remboursement concernera la marque Eden, du laboratoire français Majorelle, qui avait demandé et obtenu en juin un avis favorable de la HAS, a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué.

    ________

    J’ai du mal à comprendre cette mise en avant du laboratoire français Majorelle plutot que d’autres. Ces préservatifs sont dits économiques, mais du coup on peu avoir des craintes sur leur qualité.
    Ces préservatifs sont remboursés par la secu, et du coup ca me semble pas adapté pour les « jeunes ou quand on présente des risques particuliers ».
    Enfin est-ce que ce labo et ces remboursements comprennent des préservatifs féminins, des préservatifs sans latex, des digues ?

    • C’est un peu la même chose pour la pilule du lendemain qui est en libre accès (et remboursé si ordonnance) , le pharmacien dira toujours que la plus chère est la plus sûre et la femme en face, dans l’urgence de sa situation, il faut qu’elle ait le cran de dire : je prends le risque de payer 10€ de moins et je t’emmerde parce que non, je ne serai pas enceinte.

    • « Il y a un dispositif médical qui s’appelle le préservatif, qui a demandé à être évalué »

      j’imagine bien la scène…

      si la ministre de la santé s’intéressait à la santé elle pourrait imaginer faire comme dans beaucoup d’endroits des distributions gratuites et anonymes dans des points de collecte discrets ou par la poste

      exemple en Ohio (pas un pays du tiers monde je crois) :
      http://ohiv.org/learn/free-condoms

      et +1 pour @mad_meg sur le fait de ne pas limiter à un seul produit

  • Téléchargement illégal et Hadopi, saison 2
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15237-telechargement-illegal-et-hadopi-saison-2

    N’oubliez pas que l’impact sur les ventes du téléchargement illégal est infinitésimal...

    Au moins cinq plaintes par semaine ont été déposées au commissariat de Tours.

    Getty Images/iStockphoto/Highwaystarz-Photography

    L’autorité de lutte contre le téléchargement illégal, dont le budget cumulé sur 10 ans approche les 100 millions, va évoluer.

    "Pour cent briques, t’as plus rien." Et surtout pas la peau du piratage de films et de musique sur Internet. Si le long métrage d’Edouard Molinaro avec Gérard Jugnot et Daniel Auteuil est bien antérieur à la création d’Hadopi, son titre lui sied à ravir. Née en 2009, la Haute Autorité de lutte contre le téléchargement illégal va souffler ses dix bougies l’année prochaine mais on sait d’ores et déjà qu’elle aura dépensé 91,3 (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Le Gabon en plein questionnement | Le Point Afrique
    http://afrique.lepoint.fr/actualites/le-gabon-en-plein-questionnement-01-11-2018-2267748_2365.php

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec la nouvelle de l’hospitalisation du président Ali bongo Ondimba à Riyad, hospitalisation due à un «  malaise  » selon les informations délivrées par le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni Aïla Oyouomi, le Gabon nage dans l’incertitude. En effet, dimanche dernier, l’information a été donnée que le président âgé de 59 ans était depuis mercredi à l’hôpital King Faisal de Riyad, en Arabie saoudite. Hospitalisation mercredi, annoncée dimanche. Il n’en fallait pas plus pour que les rumeurs les plus folles circulent ici et là, tant au Gabon que dans de nombreux pays africains.
    Entre folles rumeurs...

    C’est ainsi qu’une télévision privée camerounaise a annoncé la mort du président gabonais Ali Bongo Ondimba. Mal leur en a pris puisque réunie mardi à Libreville, la Haute Autorité de la communication (HAC) a demandé le retrait pour six mois de Vision 4, télévision privée camerounaise réputée proche du pouvoir. «  Inexacte et trompeuse  », a indiqué la HAC qui a estimé que cette annonce a porté «  atteinte à l’unité nationale, la cohésion sociale et l’ordre public  ». Il faut dire qu’une autre information est mise en avant par la présidence même du Gabon qui a indiqué que «  les médecins qui l’ont consulté ont diagnostiqué une fatigue sévère due à une très forte activité ces derniers mois  ». Prescription requise : «  repos médical  », selon le porte-parole du Palais de bord de mer. Et de préciser : «  Il va mieux et se repose en ce moment même à l’hôpital à Riyad.  » Mercredi soir, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, lui a rendu visite si l’on en croit l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).

    #mbs #arabie_saoudite #gabon

  • Anticor dépose plainte contre des médecins experts du cholestérol
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/10/21/anticor-depose-plainte-contre-des-medecins-experts-du-cholesterol_5372531_16

    L’association accuse six des neuf membres d’un groupe d’expertise de la Haute Autorité de #santé (HAS) d’avoir négligé de déclarer les liens financiers qu’ils entretenaient avec des #laboratoires_pharmaceutiques. Une omission d’autant plus équivoque qu’ils ont rédigé, en tant qu’#experts, une recommandation sur la prise en charge des dyslipidémies (cholestérol, excès de triglycérides…) et que celle-ci « accroît notablement le nombre de patients chez qui un traitement est indiqué », affirme Anticor dans sa plainte.

    Question : la déclaration de liens financiers avec les laboratoires pharmaceutiques empêche-t-elle de siéger à la HAS, ou au moins de participer à l’elaboration des recommandations ayant un lien avec lesdits liens financiers ?

  • Franck Riester : l’ancien rapporteur de la loi Hadopi devient ministre de la Culture
    https://www.numerama.com/politique/431795-franck-riester-lancien-rapporteur-de-la-loi-hadopi-devient-ministre

    Françoise Nyssen a quitté le ministère de la Culture. Pour la remplacer, le gouvernement a fait le choix du député Franck Riester. Le parlementaire a notamment été l’ancien rapporteur de la loi Hadopi et a siégé au collège de la Haute Autorité pendant six ans. Le remaniement gouvernemental, survenu le mardi 16 octobre, a apporté des surprises. La disparition du poste de secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du numérique en est une. Le choix du nouveau ministre de la Culture en est une autre. (...)

    #algorithme #web #surveillance #copyright #HADOPI

    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2018/10/franck-riester.jpg

  • #Maladie de #Lyme: des citoyens se mobilisent | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/yves-faucoup/blog/260718/maladie-de-lyme-des-citoyens-se-mobilisent

    Le 19 juillet, plusieurs sociétés scientifiques reprochaient, dans un communiqué, à la Haute Autorité de Santé (HAS) d’avoir publié, au sujet du traitement de la maladie de Lyme, une recommandation ne répondant pas « aux critères de qualité » requises. Des sommités montent au créneau pour contester ce qui est demandé par des médecins et des associations de défense : à savoir que la maladie peut s’installer et devenir chronique, malgré le traitement antibiotique, et donc diagnostic et soins doivent en tenir compte. Déjà, la HAS avait beaucoup tardé à publier le 20 juin un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS), aussitôt cloué au pilori dès le 22 juin par l’Association française pour l’information scientifique (AFIS), ainsi que par l’Académie nationale de médecine (2 juillet). De son côté, les associations, dont France Lyme, considèrent que ce protocole comporte des imperfections, tout en reconnaissant des avancées. Ces affrontements, parfois assez violents, plongent dans le désarroi des patients de plus en plus nombreux ayant le sentiment de ne pas être pris en considération par les autorités politiques et scientifiques.

  • Ariane Chemin : « Tout d’un coup, nous nous rendons compte qu’Emmanuel Macron dirige la France de manière assez opaque »
    https://www.franceculture.fr/politique/ariane-chemin-tout-d-un-coup-nous-nous-rendons-compte-qu-emmanuel-macr

    Entretien | La journaliste du Monde qui a révélé l’affaire Benalla se confie. Ariane Chemin évoque quelques coulisses de son enquête et réagit aux critiques d’Emmanuel Macron sur le travail de la presse. Un chef de l’Etat dont elle s’inquiète de « la petite équipe » pour diriger la France.

    Bon, elle se confie vite fait, hein !
    #benalla #police #journalisme #macron

  • Très forte hausse des infections sexuellement transmissibles en France, Pascale Santi
    https://www.lemonde.fr/medecine/article/2018/07/18/tres-forte-hausse-des-infections-sexuellement-transmissibles-en-france_53333

    Mal protégés et multipartenaires, les 15-24 ans sont les principales victimes des infections à Chlamydia et à gonocoque, qui peuvent entraîner de graves complications.

    Au début des vacances estivales, propices aux rencontres, Santé publique France a publié, mercredi 18 juillet, des chiffres montrant la recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), qui se transmettent principalement lors de rapports sexuels non protégés. Fréquentes et très contagieuses, les infections à chlamydia trachomatis et à gonocoque ont l’une et l’autre triplé en 2016 par rapport à 2012. Des chiffres élevés par rapport à d’autres pays européens.

    Ainsi, selon cette enquête menée auprès des laboratoires de biologie médicale publics et privés volontaires, une infection à chlamydia a été diagnostiquée en France chez 267 097 personnes en 2016, soit 491 cas pour 100 000 habitants, ainsi que 49 628 infections à gonocoque, encore appelées blennorragie ou « chaude-pisse » par Rabelais. Pour mémoire, en 2012, le nombre de diagnostics de ces IST se chiffrait respectivement à 77 000 et à 15 000 cas.

    Pour la première fois, précise l’agence, ces estimations renseignent sur le sexe, l’âge et la région. Les jeunes femmes de 15-24 ans sont les plus touchées par les infections à chlamydia, elles représentent 38 % de l’ensemble des diagnostics. Les régions les plus affectées sont l’Ile-de-France et la Guadeloupe.

    Infections très souvent « silencieuses »

    « C’est en réalité beaucoup plus. Il ne s’agit là que de nouveaux diagnostics, qui ne prennent évidemment pas en compte les personnes qui n’ont pas consulté », explique Florence Lot, responsable de l’unité VIH-Sida IST à Santé publique France.

    Car ces infections sont très souvent « silencieuses », ne donnant pas lieu à des symptômes, notamment chez les femmes. Toute personne peut ainsi sans le savoir être porteuse d’une IST et contaminer sa ou son partenaire. Et une IST non diagnostiquée peut, à la longue, entraîner d’importantes complications : risques de salpingite, de stérilité, de grossesse extra-utérine, de douleurs pelviennes chroniques…

    Dans les pays industrialisés, l’infection à chlamydia trachomatis est la principale cause d’infertilité, du fait de l’inflammation des trompes utérines, précise le site Info-ist.fr. Les risques de complication concernent surtout les femmes, mais les hommes sont aussi touchés et peuvent transmettre les chlamydia à leur partenaire.

    Quant aux infections à gonocoques, les hommes, majoritaires, représentent près des trois quarts des diagnostics (73 %), sauf dans les départements d’outre-mer où les femmes prédominent. De plus, les personnes qui consultent en médecine générale ne sont pas forcément prises en compte dans les statistiques de Santé publique France.

    « Recours non systématique au préservatif »

    Comment expliquer une telle hausse ? Pour l’agence sanitaire, elle est sans doute due à une sous-estimation du nombre de cas en 2012 et à une amélioration de la sensibilité des tests utilisés, mais pas seulement. « La prévalence élevée de ces infections chez les moins de 25 ans s’explique par un nombre de partenaires important, et un recours non systématique au préservatif », souligne Florence Lot.

    Si la plupart des jeunes utilisent un préservatif lors du premier rapport sexuel, 48 % des étudiants et 20 % des lycéens déclarent ne pas en utiliser à chaque rapport sexuel, selon l’enquête de la mutuelle Smerep sur la santé des étudiants, fin juin.

    De plus, 71 % des étudiants et 80 % des lycéens ne se font pas systématiquement dépister lors d’un changement de partenaire, et même jamais pour respectivement 41 % et 62 % d’entre eux, selon cette même enquête.

    Or, en cas de dépistage positif, un traitement antibiotique permet de guérir rapidement l’infection. Ce traitement doit concerner la personne diagnostiquée et ses partenaires. Le dépistage peut être effectué à l’issue d’une consultation chez un médecin, mais aussi dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).

    Le préservatif reste le moyen le plus efficace pour lutter contre les IST, insiste Santé publique France, qui vient de lancer, jusqu’au 17 août, une campagne de prévention visant à en faire « l’accessoire indispensable du quotidien ». La campagne renvoie aussi sur le site spécialisé dans la sexualité des jeunes Onsexprime.fr.

    « Tout rapport sexuel doit être protégé, qu’il soit vaginal, anal ou buccal (fellation) », insistent les médecins qui suivent les IST. « C’est un problème de santé publique, alerte Florence Lot, car ces infections sont très contagieuses, très fréquentes, et leurs complications nombreuses. » La Haute Autorité de santé (HAS) a travaillé sur une nouvelle évaluation de la stratégie de dépistage des infections à chlamydia, les précédentes recommandations datant de 2003.

    Hausse des IST aussi au Royaume-Uni

    Le phénomène n’est pas nouveau. Mais cette augmentation s’amplifie. De plus, les cas de syphilis, une maladie qui avait disparu, sont progressivement réapparus au début des années 2000. L’infection par le virus du sida (VIH) se maintient, elle, à un niveau élevé dans l’Hexagone, avec environ 6 000 personnes qui ont découvert leur séropositivité en 2016, selon Santé publique France.

    Le nombre de cas d’hépatite B déclarés est stable ces dernières années. Les cas de lymphogranulomatose vénérienne rectale (LGV), dus eux aussi à chlamydia trachomatis, sont en hausse. Les co-infections sont en outre fréquentes, d’où l’importance que ces infections soient bien dépistées.

    La tendance à la hausse des IST sévit également dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni. Public Health England a récemment publié des chiffres montrant leur forte augmentation outre-Manche. De même, elles ont atteint un niveau record aux Etats-Unis, avec plus de deux millions de cas de chlamydiose, de gonorrhée et de syphilis recensés en 2016, « le chiffre le plus élevé jamais atteint », indique le rapport annuel sur la surveillance des maladies sexuellement transmissibles, publié par les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un million de personnes contractent chaque jour une IST.

    Des lacunes dans l’éducation sexuelle sont souvent pointées avec un manque d’information. Dans ce contexte, il est nécessaire de repenser la prévention.

    #santé #sexe #école #obscurantisme #MST #IST

  • Conflit d’intérêts : “Je prends acte et regrette un peu”, Françoise Nyssen
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/conflit-d-interets-je-prends-acte-et-regrette-un-peu-francoise-nyssen/89829

    Jointe par téléphone, Françoise Nyssen explique à ActuaLitté qu’elle « prend acte de cette décision, qui émane de la Haute Autorité, et la regrette d’une certaine façon ». Elle ajoute : « Ça pose la question, propre à toute personne venant de la société civile, et c’est pour cette raison – 40 années de travail dans le privé ou l’associatif – que l’on est venu me chercher. »

    Et pour cause. « C’est une évidence que l’on conserve des liens. C’est logique pour toute personne venant de la société civile et particulièrement dans mon cas : on peut se douter que tout ne disparaît pas du jour au lendemain. »

    La ministre affirme que ce sont « mes compétences, qui me donnent des possibilités de réflexion sur le secteur. Sur la réforme du statut des auteurs, je suis à la manœuvre, avec détermination. Et objectivement, je me trouve bien placée pour mesurer les enjeux, et faire, en lien avec eux, des propositions innovantes et audacieuses ».

    Eh oui, c’est un problème de ne voir en "compétent" que les dirigeants d’entreprises, et de laisser de côté les universitaires, les activistes, et de ne pas développer une expertise réellement indépendante. Il faut engager sur ce point un travail de long terme, dans tous les domaines (notamment la pharmacie).

    #Conflit_intérêt #Politique #Société_civile #Expertise

  • Les associations religieuses retirées de la liste des lobbies.
    https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/midi-pyrenees-politiques-france3/2018/06/25/les-associations-religieuses-retirees-de-la-liste-

    Depuis 2016, les associations cultuelles doivent se déclarer auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. A priori, le lobbying est associé à l’industrie du tabac et aux laboratoires pharmaceutiques. Mais les groupements religieux sont également très actifs et en pointe sur les questions bio-éthiques, de fin de vie ou sociétales. Pendant le débat sur le « Mariage pour Tous », des associations catholiques sont intervenues auprès des députés pour influencer la rédaction de la loi.

    A partir de la loi Sapin 2, les associations religieux sont donc soumises au même régime que les autres groupes d’intérêts économiques.Elles doivent déclarer la nature de leur activité mais aussi (et surtout) leur interaction avec les acteurs publics.

    Le gouvernement d’Edouard Philippe veut supprimer ce dispositif. Ce n’est pas le seul « avantage » offert aux groupes religieux. Le projet de loi prévoit de « renforcer les ressources » des religions.

  • Les patients d’un hôpital psychiatrique retrouvent un peu de liberté - Caroline Coq-Chodorge, Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170618/les-patients-dun-hopital-psychiatrique-retrouvent-un-peu-de-liberte?onglet

    Les pratiques de contention et d’isolement au Centre psychothérapeutique de l’Ain ont provoqué un scandale en 2016. Depuis, la plupart des patients hospitalisés ont retrouvé leur liberté d’aller et venir. Les pratiques de soins s’en trouvent bouleversées. Mais la société reste tentée par l’illusion de sécurité qu’offre l’enfermement des malades mentaux.

    D’entrée, nous voilà prévenus : « La médiatisation a été un traumatisme supplémentaire. On a regardé la psychiatrie par le trou de la serrure de la chambre d’isolement. Certains soignants ont été traités de tortionnaires, jusque dans les cours d’école de leurs enfants », s’indignent, d’une même voix, la cinquantaine de cadres de santé, ceux qui dirigent les équipes d’infirmiers et d’aides-soignants du Centre psychothérapique de l’Ain (CPA), réunis à l’occasion de leur réunion hebdomadaire.

    Dans cet hôpital psychiatrique vieux de 150 ans, situé à Bourg-en-Bresse, hérité d’une congrégation religieuse et devenu privé non lucratif, travaillent 80 médecins, 600 soignants, 1 200 salariés en tout, qui accueillent chaque année 16 000 patients, à l’intérieur de l’hôpital qui compte 308 lits, mais surtout à l’extérieur, dans des hôpitaux de jour, des centres médico-psychologiques (CMP), des centres d’activité thérapeutique à temps partiel (CATTP), etc.

    Début 2016, cet hôpital a été épinglé sans ménagement par la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan. Elle a dénoncé dans des recommandations en urgence publiées au Journal officiel des « violations graves des droits fondamentaux des patients » au CPA, en particulier « un recours à l’isolement et à la contention utilisés dans des proportions jamais observées jusqu’alors ». « Ce n’était pas la réalité de la plupart des soins, nuance la directrice des soins Brigitte Alban. 90 % de notre temps, nous le passions à aider les patients à ne pas aller dans la crise. » Mais elle affirme aussi fermement, devant tous les cadres de santé qui travaillent sous sa responsabilité : « Nous assumons collectivement, c’est notre devoir, une responsabilité pleine et entière. L’établissement a peut-être glissé vers une vision sécuritaire des soins. »


    Le docteur Philippe Pinel faisant tomber les chaînes des aliénés. © Tony Robert-Fleury (1838-1911)

    « Cet hôpital avait auparavant 46 chambres d’isolement, ce n’était pas une situation normale », reconnaît lui aussi le directeur Dominique Bloch-Lemoine, nommé à la suite du scandale. Au CPA, qui ne comprend pourtant pas d’unité pour malades difficiles (UMD), une unité entière était dédiée à l’isolement des malades, et souvent à leur contention. Sinistre ironie : cette unité était baptisée Pinel, du nom du médecin qui, pendant la Révolution française, a ôté les chaînes des malades mentaux et fondé la psychiatrie. Dans cette unité, la CGLPL a constaté que « dans le meilleur des cas », les patients n’étaient enfermés « que 19 heures par jour dans leur chambre ». Ou encore que certains malades étaient « sous contention la nuit, d’autres, en permanence. Une jeune femme, présente depuis un an, était constamment sous contention des quatre membres, le lien posé sur l’un des deux bras était ajusté de façon à lui permettre de reposer le bassin au sol sans l’aide d’un soignant. Elle a précisé qu’elle était autorisée à retourner chez elle un week-end sur deux, ce qui lui permettait de se rendre chez le coiffeur ou au restaurant ».

    « On a tous participé de ce système-là, assume Raphaëlle Jougla, la cadre de l’unité des Charmilles, pourtant l’une des plus ouvertes de l’établissement. Les patients venaient de toutes les unités de l’hôpital. Quand l’équipe était fatiguée par un patient délirant, on se disait qu’il fallait qu’il fasse un séjour de rupture… C’était la solution de facilité. »
    La culture sécuritaire imprégnait le centre tout entier, qui pratiquait la politique des portes fermées. Les soignants étaient occupés à gérer les restrictions de liberté : les journées passées à l’isolement et en pyjama à l’admission, l’accès au téléphone limité, le nombre de cigarettes fumées, les heures de sortie, toujours accompagnées, celles où les patients pouvaient lire des magazines, écouter la radio, regarder la télé… « Tout était protocolisé. Les soins, c’était faire respecter ça », explique l’infirmier Jean-Loup Mortel. Pour la psychologue du service, Nathalie Guinchard, « les patients se retrouvaient soumis au bon vouloir de l’autre ».

    Le médecin-chef responsable de ces pratiques a été licencié. Le directeur de l’établissement est parti précocement à la retraite. Et la première recommandation d’Adeline Hazan, qui était d’« ériger en règle la libre circulation dans l’établissement », a été mise en pratique rapidement. La moitié des chambres d’isolement ont été fermées. Le recours à l’isolement a été divisé par onze. Toutes les unités étaient auparavant fermées, désormais 9 sur 12 sont ouvertes en permanence, les patients allant et venant à leur guise. Le monde de la psychiatrie bruisse désormais des échos de l’expérience menée au CPA, preuve que la vision sécuritaire de la psychiatrie qui y a été longtemps pratiquée n’était pas une dérive solitaire, mais bien collective, celle de la société tout entière.

    L’hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse, remarquablement entretenu, dispose d’un écrin splendide : un immense parc de 73 hectares, qui alterne bois touffus, champs, étangs, et qui ne peut-être clos. « C’est pour tromper l’ennemi ! » nous met en garde André Bitton, le président du Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie (CRPA), « ex-patient » de la psychiatrie et blogueur sur Mediapart. Autrement dit, les environnements souvent majestueux des hôpitaux psychiatriques seraient faits pour cacher de sombres pratiques.

    Avant la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, ni la Haute Autorité de santé ni l’Agence régionale de santé, qui visitaient régulièrement l’établissement, n’avaient rien trouvé à redire aux pratiques du CPA. Ce parc a toujours alimenté les plus grandes craintes : celle des fugues, des trafics, etc.

    L’ouverture des unités a en effet attiré dans le parc des trafiquants de drogue, qui y viennent à la rencontre de leurs consommateurs, nombreux en psychiatrie. De nombreux soignants rappellent que leurs patients sont avant tout vulnérables, souvent victimes d’agression. Dans le parc ou à l’occasion de sorties en ville, des patients ont été molestés ou détroussés. L’établissement a connu un nouveau drame fin 2017 : une vieille dame de 80 ans qui se promenait dans le parc a chuté et s’est noyée dans un bac de décantation : « Il y a un étang dans le parc qui est sécurisé. Personne n’aurait pu prévoir qu’un tel accident puisse arriver, assure Brigitte Alban. Ouvrir, c’est aussi vivre avec certains risques. »

    « Les patients ne mettent plus leur énergie à lutter contre le cadre qui leur est imposé »

    La balance bénéfice/risque est clairement en faveur de l’ouverture des portes, affirme le psychiatre Thierry Najman, qui a consacré un livre, Lieu d’asile, aux mesures d’enfermement : « Une étude récente vient s’ajouter à d’autres études pour montrer que les patients ne fuguent pas plus lorsque les portes des services hospitaliers sont ouvertes. De surcroît, une politique d’ouverture des portes diminue le risque de tentative de suicide. Et qui a évalué la pratique des contentions mécaniques ? Celles-ci peuvent provoquer des traumatismes psychiques, mais également des phlébites, des luxations ou des déchirures musculaires. Leur utilisation peut même aboutir à la mort par strangulation, asphyxie ou embolie pulmonaire. Il existe trop peu de données sur les événements indésirables liés aux contentions qui sont pourtant en usage dans la quasi-totalité des établissements psychiatriques français. Le comble est qu’aucune étude n’a montré leur intérêt thérapeutique. »

    Au CPA, l’ouverture a eu de puissants effets sur les pratiques de soins. « Les patients ne mettent plus leur énergie à lutter contre le cadre qui leur est imposé », constate la médecin psychiatre Sophie Variclier. « Ils peuvent mettre à profit le temps de l’hospitalisation à se demander pourquoi ils sont là », complète la directrice des soins Brigitte Alban.

    L’unité des Charmilles, comme les autres, a ouvert ses portes. « Au départ, on cherchait les patients tout le temps. Il a fallu être inventifs et trouver des moyens de les faire rester dans le service », explique la cadre Raphaëlle Jougla. L’unité a ritualisé un « café-rencontre » hebdomadaire, afin d’impliquer les patients dans la création de projets. « On s’est rendu compte que certains patients ne sortaient jamais », poursuit la cadre. Ils vont désormais au cinéma, font des pique-niques, de la marche rapide, des ateliers cuisine, etc.

    L’infirmier Jean-Loup Mortel anime trois fois par semaine une séance de méditation de pleine conscience, qu’il pratique lui-même. « J’ai débuté cette activité il y a quatre ans, dans cette unité, parce qu’on pouvait déjà y débattre, y échanger. Avant la crise, c’était une pratique divergente. Elle est devenue exemplaire. L’institution accepte que l’on ne puisse rien faire, sans exiger des résultats », explique l’infirmier. Il en obtient tout de même : plus des deux tiers des patients de l’unité participent à ces séances. Les soignants sont unanimes : la violence dans l’unité a baissé, ainsi que le recours aux neuroleptiques.

    Troublé, Martial Degenmann, un aide-soignant de l’unité des Charmilles, qui a longtemps travaillé dans l’unité Pinel, confie : « Je vois aujourd’hui des patients qui étaient à l’isolement 20 heures sur 24 se promener seuls dans le parc, prendre le bus, aller au restaurant… C’est incroyable. Je ne les en pensais pas capables. » Pour la directrice des soins Brigitte Alban, « quand on se retrouve face à des gens qui perdent la main sur leur vie, on peut avoir une attitude surprotectrice, chercher à limiter tous les espaces d’insécurité, et leur nuire sans le vouloir ».

    La pratique de l’isolement persiste. Mais sa durée moyenne est désormais « inférieure à une journée, explique Sophie Variclier, médecin psychiatre et présidente de la Commission médicale de l’établissement. Elle dure la plupart du temps quelques heures seulement, le temps que cesse la crise, que les médicaments fassent effet. La contention au long cours, comme elle a pu être dénoncée, a disparu. Elle est devenue rare et utilisée sur de très courtes périodes. »

    Une unité reste en permanence fermée, celle dédiée aux « patients très déficitaires », souvent des adultes porteurs de troubles du spectre autistique très sévères, ou de polyhandicaps, qui ne sont pas capables de sortir seuls dans un parc. Ils ont cependant accès à une cour intérieure et font des sorties à l’extérieur, accompagnées, au restaurant ou à la piscine. Ce sont des patients hypersensibles, au bruit, au toucher, à la lumière, au contact de l’autre. En situation de crise, certains s’automutilent. Les soignants ont dans ces cas encore recours à la contention. Mais ils cherchent d’autres solutions, comme le recours à des gants ou à des combinaisons intégrales de plongée.

    La psychiatre Sophie Variclier ne cache pas que quelques patients, qui se comptent sur les doigts d’une main, font éclater les cadres, échouer toutes les propositions de soins. « Ce sont des patients que l’on ramène chez soi. Soit on est très restrictifs, soit on abandonne et on les laisse sortir, ce qui n’est pas une solution… Ce qui a changé aujourd’hui : on essaie de ne plus les gérer seuls, chacun dans son coin. On échange entre médecins, on passe le relais, on tente d’autres solutions. Et on s’appuie beaucoup plus sur les compétences de nos équipes. »

    L’organisation du CPA a beaucoup évolué : auparavant verticale, obéissant à l’autorité médicale, elle est désormais plus horizontale. L’approche soignante – celle des infirmiers – paraît confortée, tandis que le pouvoir médical semble vacillant. La présidente de la Commission médicale d’établissement Sophie Variclier reconnaît que les médecins de l’établissement traversent une crise, en premier lieu liée à la désertification dramatique du département de l’Ain : « Nous sommes 44 psychiatres, 9 postes sont vacants, nous en sommes réduits à faire appel à des intérimaires. Il n’y a plus de psychiatre en ville sur lesquels s’appuyer, et même de moins en moins de généralistes. La charge de travail est grandissante. J’ai sondé les médecins : leur seul vécu positif tient aux bonnes relations avec les équipes. »

    Le syndicat majoritaire, la CFDT, témoigne aussi d’un mal-être du personnel : « L’ouverture a été brutale, beaucoup de monde est désorienté, ne trouve plus de sens à ce qu’il fait. Et avec la pénurie médicale, il y a une pénurie de pensée. Avant, il y avait plusieurs visions de la prise en charge : une plus sécuritaire, une autre plus libertaire. Aujourd’hui, la vision est administrative, la pensée du soin s’échappe. Est-ce qu’on était plus maltraitant hier quand on attachait à son fauteuil une personne âgée, qui aujourd’hui tombe régulièrement de son fauteuil ? »

    Deux unités sont fermées par intermittence, par exemple lorsque le préfet l’exige, dans le cadre d’une procédure de soins sans consentement. Le cadre de l’unité des Charmilles, William Errigo, raconte l’histoire d’un jeune homme atteint d’une psychose, hospitalisé sans consentement à la demande du préfet, et fiché S car radicalisé. « Pour nous, il n’est pas dangereux. Il était libre d’aller et venir dans l’enceinte de l’hôpital, mais interdit d’en sortir. Il a demandé à plusieurs reprises l’autorisation au préfet d’aller manger au McDonald’s avec sa mère. Elle lui a toujours été refusée. Il a fini par y aller. Mais dès qu’on l’a appelé, il est immédiatement rentré. Pour nous, l’incident était clos. Mais les autorités ont demandé la fermeture du service, seulement pour lui. »

    Un infirmier de l’unité s’agace : « On ne fait pas confiance aux soignants. On nous confie des malades, mais on nous demande de nous comporter comme des gardiens de prison. » Le CPA accueille aussi des détenus qui ont besoin de soins psychiatriques. « À partir du moment où ils sont admis dans l’établissement, ils deviennent des patients. Nous évaluons leur comportement au cas par cas : certains restent en chambre ou en unité fermée, d’autres ont la liberté d’aller et venir », explique Brigitte Alban.

    « Nous sommes aujourd’hui dans une situation de paradoxe total, analyse le directeur du CPA, Dominique Bloch-Lemoine. La CGLPL nous demande de mettre fin à toute restriction de liberté. Et en même temps, je pourrais me retrouver tous les matins au pénal, à moins d’enfermer complètement certains patients, par exemple ceux déclarés irresponsables pénaux, que nous pourrions légalement regrouper dans une unité fermée. Mais c’est justement ce que nous ne voulons plus reproduire. »

    Le directeur montre sur son bureau le courrier des assureurs des parents d’un jeune patient qui fugue régulièrement et commet de petits délits. L’assureur lui rappelle que « l’établissement a une obligation de surveillance et de sécurité » et que ce patient a été placé par la justice sous sa « responsabilité ». Le directeur évoque aussi la confirmation en appel, le 15 mai dernier, de la condamnation à 18 mois de prison avec sursis, pour homicide involontaire, d’un psychiatre de l’hôpital de Saint-Égrève (Isère). En 2008, un patient atteint de psychose délirante chronique, qui évoluait librement dans l’hôpital, a fugué et a assassiné avec un couteau un étudiant dans les rues de Grenoble.

    En réaction, Nicolas Sarkozy avait prononcé à l’hôpital psychiatrique d’Antony, en 2008, un discours où il annonçait la création d’« unités fermées et de chambres d’isolement supplémentaires », l’utilisation de systèmes de géolocalisation des malades, de systèmes de vidéosurveillance, etc.

    Au CPA, ce discours a encouragé la dérive de l’établissement. Aujourd’hui, les discours sécuritaires visant les fichés S font craindre aux professionnels de santé une nouvelle vague sécuritaire. À droite, est régulièrement évoqué, par le patron de LR Laurent Wauquiez en tête, l’internement des fichés S. Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a fait le constat, l’été dernier, qu’un tiers des personnes radicalisées présenteraient des troubles psychiatriques. Et il a souhaité « mobiliser l’ensemble des hôpitaux psychiatriques ». Cette proposition est restée en suspens. Jusqu’à quand ?

    #folie #psychiatrie #contention #soignerl'hôpital

  • Benzodiazépines : Valium, Tranxen, Lexomil, Xanax...
    https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=que-penser-des-benzodiazepines-les-benzodia

    L’ensemble des risques généraux liés à l’usage des benzodiazépines est bien connu et figure dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (AMM) de chacune d’elle1. Ainsi, leur usage peut entraîner :

    Une amnésie antérograde (perte de la mémoire des faits récents) qui augmente proportionnellement avec la dose.
    Une altération des fonctions psychomotrices pouvant survenir dans les heures suivant la prise.
    Un syndrome associant, à des degrés divers, des troubles du comportement et une altération de l’état de conscience. Peuvent être ainsi observés les effets suivants : aggravation de l’insomnie, cauchemars, agitation, nervosité, idées délirantes, hallucinations, état confuso-onirique, symptômes de type psychotique, désinhibition avec impulsivité, euphorie, irritabilité, amnésie antérograde et suggestibilité.
    Une tolérance caractérisée par une diminution progressive de l’effet thérapeutique pour une même dose administrée pendant plusieurs semaines. La tolérance peut conduire à une augmentation des doses pour obtenir l’effet recherché.

    Ces effets secondaires ne sont pas fréquents et s’estompent rapidement après la prise. En réalité, le principal problème des benzodiazépines est la très forte dépendance qu’elles induisent, aussi bien sur le plan psychique que physique.
    Une dépendance psychologique et physique fortes

    Au début, la dépendance n’est que psychologique, mais peu à peu, la tolérance s’installe, nécessitant une augmentation de la dose pour obtenir l’effet initial. « Quand on prend des benzodiazépines pendant plus d’un mois, on a des signes de dépendance physique qui se manifestent notamment par les “effets rebonds”, c’est-à-dire qu’au moment où on arrête, pendant quelques temps, on va plus mal qu’avant. » explique le Docteur Mallaret, praticien hospitalier. Les symptômes qui apparaissent alors sont des manifestations du sevrage. Ils peuvent être extrêmement différents en fonction des individus, de la durée de consommation et du produit ingéré :

    Anxiété
    Tremblements et agitation
    Convulsions et attaques d’apoplexie
    Paranoïa, hallucinations et délire

    Ces symptômes ne sont pas anodins et il est indispensable d’être sous surveillance médicale en cas d’arrêt du traitement. Celui-ci doit être progressif : les doses absorbées doivent être diminuées petit à petit pour éviter des effets secondaires sévères, et une éventuelle rechute.

    C’est ce risque de dépendance qui est à l’origine des durées de prescription, fixées à 12 semaines. Malheureusement, celles-ci ne sont que trop peu respectées… L’ANSM révèle que le temps de traitement médian est de 7 mois pour une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique. Toujours selon elle, environ la moitié des sujets traités par ces médicaments le sont plus de 2 ans (avec ou sans interruption de traitement). Cette dépendance s’accompagne également d’un surdosage : environ 18% des patients ont une posologie journalière estimée supérieure à celle recommandée par l’autorisation de mise sur le marché. Une addiction que beaucoup vivent comme un enfer : « Au départ c’est un simple traitement de trois semaines, mais en fait, vous n’arrivez jamais à vous en débarrasser. J’ai mis dix ans pour m’en sortir… » témoigne une ancienne consommatrice. Un cas extrême qui rappelle toutefois que les recommandations ne sont pas à prendre à la légère. Malheureusement, il n’est pas jamais évident de savoir qu’on devient dépendant, car comme toute substance, ses effets sont différents sur chacun…

    Les risques présentés par les benzodiazépines sont d’autant plus inquiétants que leur consommation s’est dangereusement banalisée. En France, elle bat même des records en Europe : 3,8 millions en consomment régulièrement, soit deux fois plus qu’en Espagne et cinq fois plus qu’en Allemagne1. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) note que plus de 25 millions de personnes ont été exposées à ces médicaments entre 2006 et 2011. Un chiffre qui n’a pas manqué de faire réagir La Haute Autorité de Santé, auteur récent d’une campagne d’information sur le sujet2.

    …ou penser à d’autres alternatives
    Pour le professeur Edouard Zarifian , psychiatre et auteur de l’ouvrage "La Force de guérir", la réponse est évidente : « Je ne critique pas le médicament, mais son utilisation systématique et abusive. Il faut revenir à la clinique. Il s’agit d’un homme ou d’une femme dont la plainte en matière de sommeil ne doit pas être prise au premier degré. C’est une erreur de commencer à prescrire un médicament avant même d’aller plus loin. On n’a qu’une chance sur cent de se trouver devant un vrai trouble du sommeil. Ce qu’il faut, c’est découvrir à quoi correspond cette plainte. » Outre ce travail relationnel relatif aux professionnels de soin, il existe aussi des moyens pour diminuer son anxiété sans passer par la case « médicaments ». En Angleterre et en Allemagne, où la consommation de benzodiazépines est moindre, la phytothérapie est très utilisée, tout comme la psychothérapie. Nombreux sont les professionnels de soins à déplorer d’ailleurs le non-remboursement de cette pratique en France.

    #Opioides #Benzodiazépines #Valium #Lexomil #Sackler

    • Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées : « Permettre à tous les enfants autistes d’entrer à la maternelle »
      La stratégie nationale pour l’autisme doit être présentée aujourd’hui. Entretien avec Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées

      Fortement attendue par les familles et les professionnels, la stratégie nationale pour l’autisme devait être présentée, vendredi 6 avril, par le premier ministre, Edouard Philippe, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées.

      Après trois plans autisme depuis 2005, une concertation nationale avait été lancée en juillet 2017 par le président de la République, Emmanuel Macron. Celle-ci a été pilotée par Claire Compagnon, déjà auteure d’un rapport en tant qu’inspectrice générale des affaires sociales.

      Renforcer la recherche et les formations, intervenir précocement auprès des enfants, garantir la scolarisation effective des enfants et des jeunes, favoriser l’inclusion des adultes, soutenir les familles, cette stratégie comporte vingt mesures, résumées dans ces cinq engagements.

      La France est toujours pointée du doigt pour le retard dans le diagnostic et la prise en charge de ces troubles du neurodéveloppement. En quoi cette stratégie nationale diffère-t-elle des politiques précédentes ?

      C’est le fer de lance de la politique du handicap que l’on veut mener pendant ce quinquennat. Les précédents plans autisme concernaient le domaine médico-social ; aujourd’hui l’enjeu est l’implication de tous les ministères, aussi bien la santé que l’éducation nationale, l’emploi, la recherche, la culture, le sport… C’est ainsi que les personnes handicapées seront considérées avant tout comme des personnes, citoyens d’une société inclusive. Pour cela, le budget 2018-2022 sera de 344 millions d’euros, c’est presque deux fois plus que le précédent plan.

      Nous avons étendu la stratégie à tous les troubles neurodéveloppementaux reconnus au niveau international, comme le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) ou les déficiences intellectuelles. Cet élargissement était nécessaire pour ne pas passer à côté de certaines situations en matière de repérages, de troubles associés. La prévalence des troubles du spectre autistique est de 1 %, celle des troubles du neurodéveloppement de 5 %.

      Vous évoquez 1 % d’autistes, soit environ 700 000 personnes en France, mais il n’y a pas de recensement. Comment agir sans connaître précisément les besoins ?

      Un pour cent, c’est la prévalence moyenne au niveau international. Il est vrai que la France manque de statistiques fiables, d’abord parce qu’il n’existait pas de système d’information unique des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Celles-ci sont pourtant des sources de données précieuses pour savoir où sont les personnes, leur prise en charge, leurs besoins, les places disponibles…

      Depuis mon arrivée, j’ai accéléré le déploiement d’un système d’information commun, pour disposer notamment d’un état des lieux d’ici deux ans. Par ailleurs, nous allons lancer un appel d’offres pour constituer une cohorte qui permettra de recueillir des données épidémiologiques, le suivi, l’impact social sur les familles. Plus généralement, le développement de la recherche sur ces troubles est le premier des cinq engagements de cette stratégie.

      L’intervention précoce dans l’accompagnement des troubles autistiques est aussi l’une de vos priorités. Avec quelle organisation ?

      L’objectif est de mettre en place un accompagnement dès les premiers troubles, avec un minimum de reste à charge pour les familles. Dans beaucoup de pays, on n’attend pas que le diagnostic soit stabilisé pour intervenir. C’est la clé pour éviter les pertes de chances et permettre à ces enfants de rentrer à l’école maternelle.

      En France, un goulot d’étranglement s’est créé au niveau des centres ressources autisme (CRA), qui sont devenus des lieux de diagnostic pour toutes les situations alors que leur mission première était d’être un pôle de référence pour les cas complexes.

      De nombreuses personnes sont en capacité d’alerter quand le développement d’un enfant s’écarte de la norme : professionnels de la petite enfance, médecins généralistes, pédiatres… Ils devront aussi savoir écouter l’inquiétude des parents. Ils vont être formés, les généralistes et pédiatres, responsabilisés. Ces praticiens ont les connaissances et des outils comme le carnet de santé, notamment lors des examens obligatoires des 9 et 24 mois, pour s’inquiéter lorsqu’un bébé de quelques mois ne réagit pas à son nom, s’il ne fixe pas l’attention…

      Des plates-formes autisme-TND (troubles du neurodéveloppement) vont être créées pour confirmer l’alerte des professionnels de première ligne, et diriger immédiatement les enfants vers des psychomotriciens, psychologues… L’accompagnement débutera avant même d’avoir un diagnostic précis et un bilan complet.

      Actuellement, beaucoup de ces prises en charge sont assurées par des professionnels libéraux, non remboursés. Nous créons des « forfaits intervention précoce » pour diminuer drastiquement le reste à charge ; 90 millions d’euros y seront consacrés.

      Le nombre d’enfants autistes aujourd’hui scolarisés en France, même s’il a beaucoup augmenté, reste peu élevé, à 45 000, que préconisez-vous ?

      En effet, là où le Royaume-Uni scolarise 70 % des enfants autistes, nous sommes à un petit 40 %, avec des ruptures de parcours. Or, l’école est la clé de l’inclusion sociale. L’obligation de scolarisation à 3 ans s’appliquera à tous, grâce à des modalités d’accueil spécifiques comme les unités d’enseignement maternel, dont le nombre va être triplé.

      Les enseignants seront aussi appuyés par des professionnels formés. Pour cela, nous allons casser les murs, adosser les établissements médico-sociaux aux groupes scolaires et instaurer une vraie coopération entre le monde médico-social et le monde scolaire. La scolarisation de tous peut sembler ambitieuse, mais une prise en charge précoce permet de réduire les troubles du comportement qui sont souvent un frein pour la présence en classe.

      De nombreux rapports ont pointé le manque de structures pour prendre en charge les adultes autistes – 600 000 au total –, qu’est-il envisagé pour les renforcer ?

      De la même façon que l’on veut que les enfants aillent à l’école, l’idée est d’accompagner tous les adultes qui veulent et peuvent sortir des institutions, en facilitant leurs parcours de vie. Ils sont aujourd’hui invisibles avec une prise en charge inadéquate dans trop d’établissements. Une majorité d’entre eux n’a même pas été diagnostiquée et prend beaucoup de médicaments.

      Il faut aussi prouver aux familles qu’on peut circuler en milieu ordinaire, en organisant des parcours, avec des services d’accompagnement, pour l’emploi, l’habitat… et des solutions pour permettre de vivre chez soi. Il existe par exemple des systèmes de colocation. C’est capital car l’autisme est un vecteur d’isolement social.

      Vous vous engagez à soutenir les familles et à reconnaître leur expertise. Comment comptez-vous procéder ?

      Elles doivent vraiment bénéficier d’un soutien. Nous allons mettre en place une plate-forme de répit par département en se fondant sur ce qui fonctionne, comme en Normandie, ou à Lyon métropole. Par ailleurs, les familles sont souvent en déshérence et ne savent pas où s’adresser. Aujourd’hui, l’offre de soins est illisible, on voit même des présentations d’établissements « pour débiles profonds » ! En tant que parent, vous partez en courant. La stratégie comporte plusieurs mesures pour mieux informer et former les aidants. L’expertise parentale doit être mise en valeur. Toute la préparation de cette politique s’est d’ailleurs faite en concertation avec des représentants des familles, et des personnes autistes.

      20 mesures et cinq engagements

      La stratégie nationale comporte 20 mesures, résumées en cinq engagements : renforcer la recherche et les formations, mettre en place des interventions précoces, garantir la scolarisation effective des enfants et des jeunes, favoriser l’inclusion des adultes, soutenir les familles.

      Définition

      D’une grande diversité, l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui peut se manifester entre 1 et 2 ans, selon la Haute Autorité de Santé. Il peut affecter le langage, la sociabilité, le développement moteur et sensoriel.

      Chiffres clés :

      700 000 : estimation du nombre de personnes atteintes d’autisme en France, dont 100 000 enfants (un sur cent)

      4/5 : proportion des garçons dans les troubles autistiques

      446 jours : délai moyen d’attente pour accéder au diagnostic dans un Centre Ressources Autisme (CRA)

      12 000 : nombre d’ élèves autistes à l’école élémentaire

      3 000 euros : reste à charge des familles en moyenne par an.

      0,5 % des autistes travaillent en milieu ordinaire

  • Psychiatrie : des « traitements inhumains » à l’hôpital de Saint-Etienne
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2018/03/01/psychiatrie-des-traitements-inhumains-a-l-hopital-de-saint-etienne_5263957_1

    La dernière fois que le Contrôleur général des lieux de privation de liberté avait fait usage de la procédure d’urgence pour alerter publiquement le gouvernement sur une situation qu’il jugeait alarmante, c’était en décembre 2016 au sujet de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), notoirement insalubre et occupée à plus de 200 %.

    Les mêmes termes de « traitement inhumain ou dégradant », se retrouvent aujourd’hui sous sa plume au sujet des conditions de vie de certaines personnes hospitalisées au pôle de psychiatrie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Saint-Etienne.

    Les constats établis lors d’une visite réalisée du 8 au 15 janvier, résumés dans ses recommandations publiées au Journal officiel (JO) du jeudi 1er mars, sont édifiants. Faute de lits disponibles en psychiatrie, certains patients sont stockés au service des urgences. Au moment du passage du Contrôleur général, cinq patients relevant de la psychiatrie se trouvaient ainsi aux urgences générales du CHU depuis trois ou sept jours. « Ils n’avaient pu ni se laver, ni se changer, ni avoir accès à leur téléphone portable », écrit Adeline Hazan, la contrôleure générale.
    « Pratique générale d’isolement et de contention »

    Au total, les urgences de l’hôpital accueillaient, à la mi-janvier, vingt patients de psychiatrie, dont treize étaient sur des brancards dans les couloirs. Sept personnes « faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains », qu’elles soient sous le régime de l’hospitalisation sans consentement ou en soins libres.

    Depuis sa nomination en 2014, Adeline Hazan a accentué l’inspection, en plus des établissements pénitentiaires, des lieux de privation de liberté que sont aussi les hôpitaux et les unités psychiatriques. Son objectif est que chaque établissement soit visité au moins une fois d’ici à la fin de son mandat, en 2020. Aucun signalement n’avait attiré son attention sur le CHU de Saint-Etienne avant sa visite de routine.

    Lire aussi : « Troubles psychiques et problèmes de santé mentale ne sont plus seulement des questions de santé »

    Dans le service de psychiatrie (216 lits) de l’établissement de la Loire, la situation ne semble pas plus conforme au droit. « Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer », note l’autorité indépendante. En l’absence de « projet médical de pôle », l’hôpital recourt de manière abusive à « une pratique générale d’isolement et de contention ».
    « Le patient, un sujet de droit »

    Selon les règles publiées en mars 2017 par la Haute Autorité de santé, un patient susceptible d’être dangereux pour lui-même ou pour les autres ne devrait pas être enfermé plus de douze heures et attaché plus de six, même si des prolongations limitées sont possibles. Au CHU de Saint-Etienne, l’isolement et la contention sont décidés « de manière fréquente » pour des durées de plusieurs jours.

    « En matière de psychiatrie, le patient ne doit plus être un objet de soins, mais un sujet de droit », a l’habitude de dire la contrôleure générale. Elle dresse une liste de recommandations pour faire cesser « immédiatement », ces violations de la dignité et des droits des patients.

    Le ministère de la santé, qui avait trois semaines pour lui répondre avant publication au JO, ne l’a pas encore fait. En revanche le contrôleur a reçu un courrier du directeur de l’hôpital qui témoigne « d’une réelle volonté de changement ».

    • « Accueil des patients de psychiatrie : au CHU de Saint-Etienne, la parole se libère » tandis que la contention aggrave également la santé des vieux
      http://www.lemonde.fr/sante/article/2018/03/17/accueil-des-patients-de-psychiatrie-au-chu-de-saint-etienne-la-parole-se-lib

      Personnels médicaux et paramédicaux, médecins, cadres, infirmiers, psychologues, assistants sociaux… à l’initiative des syndicats, un collectif a été créé le 27 février, qui s’est déjà réuni deux fois. Il entend faire des propositions à la direction pour pallier les dysfonctionnements pointés par les contrôleurs lors de leur visite du 8 au 15 janvier et réclamer à nouveau l’obtention de moyens supplémentaires à l’Agence régionale de santé. Les syndicats restent cependant circonspects : « On ne parle pas le même langage », notent des représentants CGT et FO. Depuis 2005, une logique financière prime. Priorité a été donnée au retour à l’équilibre budgétaire – en 2016, le CHU a affiché un excédent net consolidé de 7,5 millions d’euros. Les alertes multiples lancées par les syndicats sur la situation du pôle psychiatrie, l’embolie des urgences, les contentions abusives, n’ont guère été prises en considération, avancent-ils.

      La situation s’est dégradée depuis la fermeture de l’hôpital psychiatrique de Saint-Jean-Bonnefonds transféré sur le site de l’hôpital Nord du CHU en 2004. La fermeture d’un service à l’hôpital Bellevue en 2017 n’a rien arrangé. La création d’une équipe mobile en soins ambulatoires est certes « louable », disent les infirmiers, mais elle ne dispose pas d’« assez de moyens humains et logistiques ». La vétusté de certains bâtiments, l’institutionnalisation de la contention partielle ou totale, le déficit en médecins, tentés par le privé, toutes ces questions ont été soulevées lors d’une assemblée générale houleuse fin janvier devant le directeur général et le chef du pôle de psychiatrie. La grande majorité des 150 salariés présents a eu l’impression d’être traitée par le mépris. « On nous a dit qu’on était des doctrino-populistes », déplorent les infirmiers.

      Etat de santé dégradé
      Après la parution du rapport, une famille – tous les proches des malades tiennent à rester anonymes – a contacté Le Monde pour témoigner de mauvais traitements constatés ailleurs. Dans un service de l’unité neuro-psycho-gériatrique à l’hôpital de la Charité dans le centre de Saint-Etienne, composante du CHU, elle a trouvé des personnes âgées attachées dans des fauteuils dans la salle à manger ou entravées dans leur lit par des liens de contention pelvienne ou/et au pied, des boîtes de liens au-dessus des armoires ou stockées dans des placards.

      D’autres familles contactées au téléphone font le même constat : l’état de santé de leur proche s’est dégradé après l’admission dans des services de gériatrie. Autonomes physiquement à leur entrée, ils sont vite devenus dépendants.
      « Est-ce que la personne (et sa famille) est respectée dans sa dignité ? Est-ce une atteinte à ses libertés ? N’y a-t-il pas d’autres moyens à trouver plutôt que de choisir l’option contention systématique ? Parce que dans ces conditions, quiconque attaché pendant des heures, de jour comme de nuit, ne pourra que perdre sa dignité humaine », dénonce la parente d’une personne qui a été hospitalisée dans cette unité et qui refuse cette fatalité.
      Interrogée sur ces situations, Floriane Loctin, directrice de cabinet du directeur général du CHU, estime qu’il « ne faut pas tout mélanger. Le rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté porte uniquement sur le pôle de psychiatrie ». Elle indique qu’un groupe travaille depuis plusieurs années sur les questions de la bientraitance et de la maltraitance des personnes âgées, sur la contention, en relation avec des familles. Travaux qui ont donné lieu à des publications.
      Le CHU n’a pas contesté les observations du CGLPL. Mme Loctin explique que « les problèmes soulevés avaient été repérés par l’institution depuis plusieurs années, les mesures prises pour y remédier n’ayant pas suffi dans une période de particulière densité en termes d’activité, comme ce fut le cas du 8 au 15 janvier ». Un plan d’action « énergique » a été mis en œuvre, une « enquête administrative et des audits diligentés ». Une réflexion sur un projet médical pour le pôle psychiatrique recommandée par le CGLPL et réclamée plusieurs fois en vain jusqu’à présent par le CHSCT va notamment être engagée.

      #psychiatrie #logique_comptable #contention

  • Nord-#Tillabéri : analyse du #conflit lié aux #ressources_naturelles

    Cette note d’analyse, commandée par la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP), prolonge l’atelier de formation du personnel de cette institution, sur l’approche de la transformation de conflit conduit par l’institut de formation et de recherche en analyse et transformation de conflit, Modus operandi (Modop, Grenoble, France). A l’issue de cette formation, la problématique du conflit des ressources naturelles, avec en toile de fond la spécificité transfrontalière de la région du Nord Tillabéri, a retenu l’attention de tous les participants. Pour mener à bien cette étude, une équipe réunissant chercheurs de Modop et de la HACP a été mise en place  ; une mission d’enquête dans différentes localités de la région du #Nord-Tillabéri a été réalisée par plusieurs employés de la HACP.

    Lors de cette enquête sur le terrain, les données recueillies ont permis de dépasser l’analyse des conflits sous le prisme communautaire ou identitaire, et d’aller au-delà pour ouvrir d’autres perspectives et appréhender le conflit en se focalisant sur une plus large diversité de données sociologiques. Un glissement de lecture d’analyse s’est opéré. D’une analyse fondée sur les discours dominants des acteurs en conflit, l’attention s’est focalisée sur les logiques d’appartenance des individus. Le répertoire de ces logiques d’appartenance montre que les individus sont tournés vers la recherche ou la défense de leurs intérêts. D’où notre choix de lire cet espace transfrontalier du Nord Tillabéri comme une «  arène  » au sens de Bailey qui y voit «  la vie politique, nationale comme locale, en termes de «  jeu  », où se confrontent et s’affrontent les acteurs sociaux, autour de leaders et de factions  », l’arène poursuit-il «  est au fond l’espace social où prennent place ces confrontations et affrontements  »1. Ces logiques d’appartenance s’inscrivent dans un espace qui déborde les frontières nationales et nous forcent à prendre en compte une échelle transfrontalière. Ceci dit, l’identification d’une élite comme porte-parole, ou encore défenseur auto-proclamé des intérêts de la région, est plus à comprendre comme une démarche instrumentale qui participe à affaiblir un État déjà absent et à dresser les populations contre cet État.

    Dans la première partie de cette note d’analyse, la #frontière a occupé une place centrale. Il en ressort que la circulation des populations dans cette région fait fi des frontières administratives. Suivant un regard sociologique, les chercheurs de la HACP ont délaissé la tentation d’avoir une vision aérienne afin de rendre compte des dynamiques des populations dans les lieux de socialisation identifiés (marchés, écoles, fêtes culturelles, etc.). Le mouvement des populations donne à voir l’ouverture des territoires pour ne plus s’enfermer dans une lecture figée de celui-ci. L’espace transfrontalier du Nord Tillabéri offre la vision de ce qui est dessiné et défini par les populations, suivant leurs pratiques et usages de vie.

    La deuxième partie quant à elle, a postulé l’idée suivant laquelle l’#espace_transfrontalier du Nord Tillabéri devrait être la nouvelle échelle socio-spatiale de l’action publique. Les pratiques des populations, qu’elles soient économiques (pastoralisme, agriculture, commerce, transport), sociales (généalogie, mariages) ou culturelles (fêtes et célébrations religieuses ou rituelles) structurent des circulations et des échanges qui effacent, pour l’atténuer, l’existence d’une frontière formelle. Pour circuler dans cet espace, des #couloirs de passage sont prévus pour que les troupeaux puissent transhumer des enclaves pastorales à la zone pastorale. Ces couloirs existent à deux échelles : nationale et internationale. On peut également parler des marchés pour indiquer les lieux de socialisation majeurs des populations. Ceux de Inates, Ayorou, Hanam-tondi, Tingarane, ou encore Tinahouma, Tidimbawène au Mali, attirent des populations nombreuses qui se déplacent parfois depuis le pays voisin. On observe un véritable brassage de populations à la frontière. Mêmes les activités culturelles comme la course de chameaux et le Guéroual, par exemple, sont des occasions de rassemblements festifs et d’expression des coutumes, de pratiques artistiques ou sportives, de célébrations nationales, qui permettent aux populations de se réunir et d’échanger des informations sur la vie dans la région. L’administration fait passer ses messages auprès de communautés à travers ces célébrations. Pour finir, les usages pratiques d’expression des langues ont lieu sans tenir compte de la frontière. Six langues nationales sont parlées dans cet espace du Nord-Tillabéri  ; elles circulent entre leurs interlocuteurs qui parlent plusieurs d’entre elles. Il s’est dégagé de ce qui précède un tableau sur les vecteurs de connexion et les vecteurs de division des personnes et des groupes dans cet espace transfrontalier.

    La troisième partie s’est focalisée sur la délivrance des biens publics. L’éducation a été identifiée comme un besoin et sa délivrance n’est plus uniquement l’affaire de l’État. Dans cet espace transfrontalier, il serait intéressant de dépasser la simple coopération transfrontalière symbolisée par un partenariat entre administration centrale de deux ou trois pays. L’objectif de ce dépassement est de travailler sur les logiques d’appropriation par les populations de cette #coopération_transfrontalière  ; ce qui oblige ici à porter le regard sur les individus et non plus sur les communautés. Il en est de même de la lutte contre toutes les formes d’#insécurité. Elle est une demande très récurrente des populations et révèle bien qu’il s’agit là d’un besoin fondamental. Les attentes des populations sont grandes et elles fondent leur espoir sur une présence forte de l’État pour assurer leur quiétude et protéger leurs biens matériels. Sauf qu’en privilégiant uniquement les réponses sécuritaires, elles peuvent devenir, à terme, un poison. La décision de décréter l’état d’urgence dans le Nord Tillabéri a participé à freiner les échanges économiques et accentuer une forme de gouvernance du soupçon.

    La dernière partie s’est concentrée sur ce que peut faire l’État dans cet espace transfrontalier. L’analyse s’est portée sur les fondements de la violence pour penser l’action. L’hypothèse qui s’est dégagée est l’ouverture de la frontière pour développer l’espace transfrontalier. Nous avons étudié ici les singularités du conflit au Nord-Tillabéri, et c’est bien dans ce sens-là qu’ouvrir la frontière contribuera à réduire la violence sous ses différentes formes. Une autre idée qui a émergé est la cohérence entre les politiques et les données locales et le positionnement de la HACP comme centre de production d’analyse des espaces transfrontaliers du Sahel.


    http://www.irenees.net/bdf_fiche-documentation-705_fr.html
    #conflits #mobilité #frontières #Niger #Mali #rapport

  • La psychiatrie en grande souffrance, Journal officiel de tous les pouvoirs

    Ecrasés par les restrictions budgétaires, les soignants se disent à bout et dénoncent une « perte de sens » de leur travail

    Il y a chez eux de la fatigue, du désarroi et de la colère. Depuis des mois, des médecins et des soignants du secteur psychiatrique multiplient grèves et lettres ouvertes aux autorités sanitaires pour alerter sur la dégradation de leurs -conditions de travail en raison des restrictions budgétaires. Et, par conséquent, sur la détério-ration de la prise en charge des malades.

    Après des années de restructurations et de non-remplacement systématique des départs, plusieurs responsables syndicaux estiment que ce service public est désormais « à l’os ». « On nous pressurise depuis des années, on est arrivé à un point de bascule », assure Jean-Pierre Salvarelli, membre du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et chef de pôle au Vinatier, à Lyon, l’un des plus gros hôpitaux psychiatriques de France. L’année dernière, 52 postes de soignants ont été supprimés dans cet établissement. « Les infirmières et les aides-soignantes se démultiplient pour boucher les trous, dit-il. Mais les équipes n’en peuvent plus. »

    Turnover et absentéisme

    D’un bout à l’autre de la France, les mêmes maux et les mêmes symptômes : des taux d’absentéisme élevés, un fort turnover des personnels, des postes de médecins non pourvus (il manquerait 900 à 1 000 psychiatres, selon le SPH), des lits en nombre insuffisant dans certains services, notamment aux urgences, et des patients à accueillir toujours plus nombreux.

    Entre 2010 et 2016, près de 300 000 personnes supplémentaires ont été suivies en psychiatrie. « Les ressources n’ont pas augmenté proportionnellement à la croissance de la file active, constate Magali Coldefy, géographeà l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes). Faute de moyens, la psychiatrie a tendance à se replier sur l’intra-hospitalier et la gestion de la crise et de l’urgence. »

    Signes extérieurs du malaise ambiant, les établissements -d’Allonnes (Sarthe), Bourges (Cher) ou Rennes (Ille-et-Vilaine) ont connu ces derniers mois des mouvements de grève. Le 5 janvier, sept anciens psychiatres de l’hôpital Philippe-Pinel, à Amiens (Somme), ont écrit à la ministre de la santé Agnès Buzyn pour lui expliquer pourquoi la « dégradation continuelle des conditions de prise en charge des patients » avait pesé dans leur choix « douloureux » de quitter l’hôpital public. Dans leur courrier, ils dénoncent un « hôpital en déshérence » et une « souffrance éthique et professionnelle à son paroxysme ».

    La gravité de la crise commencerait-elle à être perçue au-delà des enceintes des hôpitaux psychiatriques ? La députée (La République en marche) de la Somme Barbara Pompili a dit sa « honte » après avoir visité l’établissement d’Amiens le 3 novembre 2017. « La faiblesse hallucinante des effectifs transforme cet hôpital en gigantesque garderie, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour ceux qui sortent, comme pour ceux qui ne sortent pas », avait-elle écrit. Quant à François Ruffin (La France insoumise), l’autre député du département, il a récemment publié un livre (Un député à l’hôpital psychiatrique, Fakir éditions) dans lequel il raconte les difficultés et les dysfonctionnements de ce même hôpital.

    Les restrictions budgétaires ont différents types de conséquences. Au sein même des hôpitaux, de nombreux infirmiers, dont les témoignages ont été recueillis après un appel lancé sur le site du Monde, disent ne plus avoir le temps de parler avec les patients hospitalisés ou d’effectuer avec eux des activités thérapeutiques. « On est accaparé par l’urgence et le quotidien. Nous n’avons plus le temps de faire des entretiens avec les patients, de prendre un café avec eux, ou de les accompagner pour qu’ils puissent téléphoner. Cela génère des situations d’agressivité et de violence plus fréquentes. Et nous, on a le sentiment de mal faire notre travail, d’être maltraitants », raconte Marion, 25 ans, infirmière dans un gros hôpital de province.

    Motivation en berne

    « Quand je suis arrivé à l’hôpital il y a quelques années, on faisait encore des sorties au musée, au cinéma ou au cirque, témoigne-Cyril, infirmier dans un hôpital du sud de la France. Cette année, nous n’avons pas prévu d’en faire car nous arrivons à peine à tenir le planning et à assurer la continuité du service. » " Je ne suis qu’un garde-fou, nous n’avons plus les moyens et la motivation d’être soignant « , estime un infirmier à Agen, résumant ainsi la » perte de sens « ou l’amertume racontées au Monde par de nombreux professionnels de santé.

    Car pour répondre à la violence, lorsque les effectifs manquent, les recours à la chambre d’isolement (une pièce sécurisée avec matelas fixé au sol) et à la contention peuvent augmenter. En 2016, le contrôleur général des privations des lieux de liberté avait dénoncé la » banalisation « de ces pratiques.

    Après avoir fermé près de 15 000 lits de psychiatrie entre 1997 et 2015, les hôpitaux n’arrivent pas aujourd’hui à prendre en charge correctement tous les patients. Face à la hausse du nombre d’hospitalisations sous contrainte (92 000 personnes en 2015), il n’est pas rare que des unités de soins prévues pour 20 patients en accueillent davantage. » C’est la course aux lits, pour faire de la place, on fait sortir les malades dès qu’ils ne représentent plus un danger direct pour eux ou pour les autres, raconte Marie, 41 ans, psychiatre dans un établissement de la région parisienne. L’absence de lits est devenue un critère dans la durée de soins des patients, autant, voire parfois plus, que l’aspect médical. « 
    Une autre infirmière exerçant dans un hôpital du sud de la France fait état de patients obligés de rester en chambre d’isolement, » alors qu’ils n’en ont plus besoin au niveau psychiatrique « , par manque de place.

    Jean Vignes, le secrétaire général du syndicat SUD-Santé-Sociaux, juge d’ailleurs la situation » tellement tendue « qu’il plaide pour la réouverture » au moins de façon provisoire « d’un millier de lits. Pour justifier cette revendication en demi-teinte, il explique que son organisation était historiquement » pour la diminution du nombre de lits « , mais » à condition d’avoir les moyens d’assurer le suivi en extra-hospitalier « .

    Or, c’est cette prise en charge, assurée hors des murs des établissements psychiatriques, par notamment les centres médico-psychologiques (CMP), émanations de l’hôpital présentes partout sur le territoire, qui semble aujourd’hui le plus souffrir des restrictions budgétaires. » On a mécaniquement tendance à alléger l’ambulatoire - le suivi à l’extérieur - et à rapatrier les ressources vers les services d’hospitalisation. C’est l’hôpital qui prime, c’est un retour à l’asile « , déplore Isabelle Montet, la secrétaire générale du SPH.
     » On est obligé de se retirer des endroits où vivent les gens parce que nous sommes contraints de centrer nos efforts sur ce qui est incontournable pour la société, c’est-à-dire accueillir les patients qui relèvent de soins non consentis « , explique le docteur Marie-José Cortes.

    Une nouvelle organisation

    Un poids grandissant de l’hôpital, vu comme un retour en arrière par de nombreux professionnels, qui heurte aussi les associations de patients. » Je ne pense pas qu’il y ait un manque réel de moyens, de personnels et de lits « , estime ainsi Claude Finkelstein, la présidente de la Fédération nationale des associations en psychiatrie (Fnapsy). Pour elle, » on travaille encore à l’ancienne « dans le domaine de la psychiatrie, et » trop de gens sont à l’hôpital parce qu’on ne sait pas où les mettre « . » Il ne faut pas colmater, mais réfléchir à une nouvelle organisation des soins « , ajoute -Fabienne Blain, porte-parole du collectif Schizophrénie, qui demande une vaste réallocation des moyens consacrés à la psychiatrie.

    François Béguin

    Pour les enfants, jusqu’à un an d’attente avant un rendez-vous

    Du côté des petits patients, des délais d’attente inadmissibles pour une première consultation et un manque de lits d’hospitalisation. Du côté des pédopsychiatres, une crise démographique et universitaire, qui rend la spécialité de moins en moins attrayante. La psychiatrie des enfants et des adolescents est » sinistrée « , selon le sénateur (LRM) et médecin Michel Amiel, rapporteur, en mai 2017, d’un volumineux rapport d’information parlementaire sur la psychiatrie des mineurs en France.

    Le repérage et la prise en charge précoce des troubles psy des jeunes sont considérés comme une priorité. Mais au regard de la forte hausse des besoins et aux nouveaux défis liés notamment au décrochage scolaire, au harcèlement ou aux traumatismes liés aux attentats, » le nombre de structures de prise en charge et leurs effectifs ont très peu augmenté « , constate ce rapport. Les CMP (centres médico-psychologiques) et CMPP (centres médico-psychopédagogiques), bien souvent structures d’entrée dans le parcours de soins psychiatriques, sont engorgés. Le délai pour une première consultation dépasse un an dans certains départements, désespérant familles et professionnels. » On a des demandes de 2016 auxquelles on n’a pas répondu. On a honte. On voit tous les dégâts qu’on aurait pu éviter, les souffrances qu’on aurait pu atténuer « , témoigne une pédopsychiatre exerçant dans un CMP de province.

    Le nombre de lits d’hospitalisation en pédopsychiatrie est en augmentation depuis 2001, mais les capacités sont encore trop limitées, avec de fortes inégalités territoriales, souligne le rapport. Le délai d’obtention d’une place en hôpital de jour – l’essentiel des prises en charge hospitalières des mineurs – est lui aussi jugé important.

    Cercle vicieux

    Quant au nombre de pédopsychiatres inscrits en tant que tels au conseil de l’ordre des médecins, il a été divisé par deux en dix ans. De 1 235 en 2007, il est passé à 593 en 2017, dont 80 % ont plus de 60 ans. Certes, ces chiffres sont à prendre avec précaution, car le dénombrement précis de ces praticiens est complexe,la pédopsychiatrie n’étant pas une spécialité médicale distincte de la psychiatrie. Mais la désaffection est indéniable, et contribue à un cercle vicieux. Moins il y a de pédopsychiatres, moins il y a de formateurs et donc de nouvelles vocations.

    En France, une faculté de médecine sur cinq n’a pas de professeur d’université en pédopsychiatrie. » A Nantes, je suis le seul enseignant universitaire de psychiatrie de l’enfant pour la soixantaine d’internes en psychiatrie. Comment les former convenablement et quelle perspective de carrière académique puis-je proposer aux jeunes qui voudraient travailler avec moi ? « , s’interroge le professeur Olivier Bonnot, chef du service de pédopsychiatrie du CHU. » Le constat est connu, la solution aussi, mais on reste souvent dans l’injonction paradoxale, regrette le pédopsychiatre et chercheur Bruno Falissard. Les politiques demandent de nommer un professeur de pédopsychiatrie dans chaque université, mais celles-ci sont autonomes, ce sont elles qui jugent si le cursus d’un candidat est suffisant. « 
    Sandrine Cabut

    Agnès Buzyn : » Il faut préserver les moyens de la psychiatrie « 

    La ministre de la santé annonce un plan comportant des mesures de formation, de hausses de tarifs et la création d’indicateurs de qualité

    La ministre de la santé Agnès Buzyn présente, vendredi 26 janvier, un plan de douze mesures d’urgence en faveur de la psychiatrie. Dans un entretien au Monde, elle livre son constat sur ce secteur, » paupérisé « et » en souffrance «  : » En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur. « 

    Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l’accueil des patients. Y a-t-il une » crise « de la psychiatrie ?

    C’est une discipline qui s’est paupérisée et sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu’il y a plus d’addictions, moins d’accompagnement des familles… On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d’hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l’on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d’établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.

    Qu’allez-vous faire face à un tel constat ?

    Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu’il n’était donc pas nécessaire d’en commander un nouveau. Les douze mesures d’urgence que je présente aujourd’hui sont issues des propositions formulées en décembre par l’ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.

    Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité ?

    Dans beaucoup d’endroits, les psychiatres tirent la sonnette d’alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d’ajustement du budget du reste de l’hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n’a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d’activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu’ailleurs. Or aujourd’hui des patients hospitalisés en psychiatrie n’accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n’est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s’organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.

    Vous dites que les budgets hospitaliers seront » préservés « . Donc pas augmentés…

    Annoncer des moyens sup-plémentaires n’est pas toujours -l’alpha et l’omega en matière de bonnes pratiques. C’est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d’abord faire en sorte que les professionnels s’organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.

    Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l’offre ?

    L’organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D’ailleurs j’ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l’actuel conseil national de santé mentale.

    Jusqu’ici la psychiatrie a » échappé « à tout système d’évaluation…

    Il y a trop peu d’indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l’usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d’une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l’état des pratiques. Quand j’étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j’ai lancé cette démarche sur les recours à l’isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd’hui ministre, j’ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d’accéder à une filière de qualité.

    Qu’en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu’à un an d’attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous ?

    La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d’enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C’est un cercle vicieux, plus personne ne veut s’investir. Il y a des régions entières où il n’y a pas de formation. Je souhaite donc qu’il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C’est un premier pas indispensable pour retrouver l’attractivité.

    Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique ?

    Nous allons, avec l’Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d’un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd’hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins

    Quel doit être le rôle des médecins généralistes ?

    Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu’ils soient formés de manière à les repérer, puis qu’ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C’est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.

    La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation ?

    Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une » sur-spécialité « dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d’assurer certaines tâches aujourd’hui dévolues aux psychiatres.

    Les prisons traversent une grave crise. Or autour d’un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux ?

    Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s’est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.

    Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul

    LES MESURES
    Agnès Buzyn, la ministre de la santé, présentait vendredi 26 janvier son plan d’action

    Stage obligatoire
    Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat

    Formation continue » Sur-spécialisation " des infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue [la suppression du diplôme d’infirmier psychiatrique date de 1994 nec
    http://psychiatriinfirmiere.free.fr/formation/infirmier/psychiatrie/infirmier-secteur-psychiatrique.htm

    Bonnes pratiques
    Mise en place d’indicateurs de la qualité des soins et de recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie

    Révision des tarifs
    Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine générale lors d’une prochaine révision de la convention médicale

    Budget des hôpitaux
    Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d’ici la fin d’année

    De la psychiatrie vers la santé mentale, Rapport de mission , Dr Eric Piel, Dr Jean-Luc Roelandt, juillet 2001
    https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2001-4-page-9.htm

    Entre 1990 et 1997, dans le secteur public, l’évolution des pratiques de prise en charge s’est traduite à la fois par une augmentation du nombre de places d’hospitalisation partielle (+25 %) et par une forte baisse du nombre de lits d’hospitalisation complète (-32 %). La hausse des capacités d’hospitalisation partielle (+4 861) n’a toutefois pas compensé la diminution des lits d’hospitalisation complète (-26 711), d’où un recul de la capacité totale en lits et places de 21 % sur sept ans.

    #psychiatrie #soin #management

    • Christophe Dejours, psychiatre : « Les soignants sont contraints d’apporter leur concours à des actes qu’ils réprouvent », Propos recueillis par Catherine Vincent, LE MONDE IDEES | 15.02.2018

      Depuis quatre ans, ce psychiatre reçoit en consultation des « grappes » de médecins, souvent chefs de service, dans des états psychiques préoccupants.

      Psychiatre, psychanalyste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Christophe Dejours est spécialiste en psychodynamique du travail. Il a récemment publié Le Choix. Souffrir au travail n’est pas une fatalité (Bayard, 2015) et Situations du travail (PUF, 2016).

      Depuis quelques années, vous recevez dans votre cabinet des psychiatres des hôpitaux en grande souffrance. Que se passe-t-il ?

      Il s’agit souvent de chefs de service, qui sont dans des états psychiques préoccupants – états de confusion mentale, problèmes somatiques gravissimes. J’ai commencé à les voir arriver par grappes il y a environ quatre ans. Or, si de nouvelles formes de pathologie liées au travail apparaissent, c’est que quelque chose a changé dans son organisation. En l’occurrence, la généralisation des méthodes du New Public Management [« nouvelle gestion publique », NPM] aux services de soins.

      En quoi ces techniques de gestion rendent-elles malades les psychiatres hospitaliers ?

      Tous me font une description similaire de leur situation. Ce sont toujours des cliniciens fortement engagés, depuis de longues années, dans la pratique en institution. La décompensation psychopathologique survient quelques mois ou quelques années après l’arrivée d’un nouveau directeur, le plus souvent un jeune gestionnaire. Après un audit, celui-ci met en place des outils d’évaluation et des protocoles de soins. Avec deux priorités : des objectifs quantitatifs et des performances mesurables. Entre les deux, le gestionnaire ne veut rien savoir. Résultat : des conditions de travail ingérables pour les chefs de service. Ils doivent d’un côté diriger des équipes qui n’arrivent plus à fonctionner, de l’autre affronter une administration qui ne cesse de les harceler avec une série d’exigences n’ayant rien à voir avec leur métier. Cela provoque chez nombre d’entre eux des décompensations brutales qu’on ne voyait pas auparavant.

      Recevez-vous également des médecins hospitaliers non psychiatres ?

      Moins. D’une part parce que les psychiatres sont plus habitués que d’autres, quand ils vont mal, à aller voir un psychanalyste, d’autre part parce qu’ils connaissent mieux la psychodynamique du travail. Mais la souffrance est la même pour le cardiologue, le radiologue, l’anesthésiste ou le diabétologue.

      Pourquoi les méthodes du NPM sont-elles néfastes au travail des praticiens ?

      Autrefois, les hôpitaux étaient systématiquement dirigés par un médecin formé en administration-gestion. Depuis le tournant gestionnaire des années 2000, ils sont dirigés par un gestionnaire. La gouvernance par les nombres a ainsi remplacé un gouvernement qui faisait référence à des règles. Des règles de droit (du travail, de la protection des salariés), mais aussi des règles de métier, des manières de travailler qui exigent le respect de certains principes. L’administrateur d’un service hospitalier dirigeait sur la base de ces règles de métier, dont il connaissait le langage et les valeurs. Cela produisait ce qu’on appelle l’ethos professionnel : une éthique fondée sur la connaissance du métier, qui organise le savoir-vivre, la convivialité et le respect de l’autre sur le lieu du travail.
      Comment cet ethos est-il affecté par la gouvernance du nombre ?

      Les gestionnaires ne connaissent pas le travail et ne veulent pas le connaître. Cela fait partie des principes des sciences de la gestion : ne rien savoir des règles de métier, pour asseoir sa domination et ne pas avoir à faire de compromis. Tout ce qui importe, c’est de mesurer les performances. Or les performances en question ne mesurent pas le travail du soin, et ne le mesureront jamais. On peut mesurer la qualité d’un traitement – et encore. Mais la relation avec le patient est du domaine de la subjectivité, sa qualité ne dépend pas que du soignant. Elle dépend aussi du patient, de la coopération qui se constitue entre le prestataire et le destinataire du service du soin. Que vous soyez cardiologue, gastro-entérologue ou cancérologue, il faut que le patient travaille avec vous à son traitement. Et ça, ce n’est pas mesurable.

      Les médecins en souffrance que vous recevez évoquent toujours un contexte marqué par la solitude. Que devient, dans ce système managérial, la solidarité professionnelle ?

      Elle est réduite à néant, à l’aide d’un outil très simple : l’évaluation individualisée des performances. Cette dernière, qui est aussi une menace de sanction ou de licenciement, a des effets extrêmement puissants sur les relations entre les gens. Elle ouvre la voie à la concurrence déloyale, elle altère le savoir-vivre, le respect de l’autre, la solidarité, elle casse le collectif et introduit la peur dans le monde du travail. Il en résulte un affaiblissement de chacun et un accroissement de la solitude.
      Cette gestion entraîne donc la détérioration de notre travail, qui fait elle-même le lit de la maltraitance. Les soignants sont ainsi contraints d’apporter leur concours à des actes qu’ils réprouvent moralement : c’est ce que l’on appelle la souffrance éthique. Or cette souffrance est extrêmement grave : à force de trahir les règles du métier, à force de trahir les collègues qu’on ne défend pas, on finit par se trahir soi-même, ce qui ruine les bases éthiques de l’identité.

      Avec quelles conséquences ?

      Face à cette souffrance éthique, il y a deux réactions possibles. Soit on parvient à développer une stratégie de défense, ce qui produit une insensibilisation du soignant à la souffrance de l’autre. C’est la porte ouverte à la maltraitance chronique, et cela explique également les mauvais traitements que subissent, sur leurs lieux de stage, les étudiants – dont la bonne volonté et la sensibilité à la souffrance des malades réveillent la mauvaise conscience des soignants, heurtant de plein fouet leurs stratégies de défense. L’autre réaction, c’est la décompensation brutale, avec le risque de passage à l’acte. Cette souffrance éthique est l’élément déterminant de l’apparition des suicides sur les lieux de travail, chez les médecins et soignants hospitaliers comme partout ailleurs.

  • Patrimoine des ministres : une douzaine de millionnaires au gouvernement
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14308-patrimoine-des-ministres-une-douzaine-de-millionnaires-au-gouvernem

    La ministre du Travail Muriel Pénicaud, ici entourée de ses collègues Florence Parly (à gauche) et Françoise

    Nyssen (à droite), a déclaré un patrimoine d’environ 7,5 millions d’euros. - AFPPHOTO/Bertrand GUAY

    La HATVP a publié le patrimoine des ministres du gouvernement Macron. Muriel Pénicaud est la plus riche, Gérald Darmanin ferme la marche.

    C’est un classement qui fait souvent débat dans le grand public. Et l’édition 2017 ne devrait pas faire exception. Vendredi soir, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique (HATVP) a publié les déclarations de patrimoine de la quasi-totalité des 32 membres du gouvernement, révélant qu’une douzaine de ministres étaient ainsi millionnaires. De quoi alimenter certainement l’argumentaire de l’opposition à gauche, qui (...)