organization:université d'oxford

  • Les fake news sur l’Europe se répandent jusqu’à 4 fois plus que les vraies infos sur Facebook
    https://usbeketrica.com/article/fake-news-ue-se-repandent-4-fois-plus-que-vraies-infos-elections-europe

    Une étude publiée le 21 mai par l’Université d’Oxford montre qu’au cours du mois précédant les élections européennes, les informations trompeuses ou incorrectes (« junk news ») ont eu jusqu’à quatre fois plus d’écho sur Facebook que les informations vérifiées par des médias traditionnels. L’Europe aurait été fondée par un nazi, 80 % des lois françaises découleraient de l’Union européenne, la mise en place de l’euro aurait fait flamber les prix en France… Autant d’informations fausses ou inexactes qui se sont (...)

    #Facebook #Twitter #manipulation #élections #discrimination

  • Les anthropologues de l’Université d’Oxford ont découvert ce qu’ils considèrent être sept règles morales universelles.

    Les règles : aider votre famille, aider votre groupe, rendre les faveurs, être courageux, renvoyer aux supérieurs, répartir les ressources de manière équitable et respecter la propriété des autres, ont été trouvées dans une enquête de 60 cultures du monde entier.

    Des études antérieures ont examiné certaines de ces règles à certains endroits - mais aucune ne les a toutes examinées dans un grand échantillon représentatif de sociétés. La présente étude, publiée dans le volume 60, no. 1 numéro de Current Anthropology, d’Oliver Scott Curry, de Daniel Austin Mullins et de Harvey Whitehouse, est l’enquête interculturelle sur la morale la plus vaste et la plus complète jamais réalisée.

    L’équipe de l’Institut d’anthropologie cognitive et évolutive d’Oxford (...) a analysé les comptes rendus ethnographiques d’éthique de 60 sociétés, comprenant plus de 600 000 mots de plus de 600 sources.

    Oliver Scott Curry, auteur principal et chercheur principal à l’Institut d’anthropologie cognitive et évolutive, a déclaré : "Le débat entre les universalistes moraux et les relativistes moraux a fait rage depuis des siècles, mais nous avons maintenant des réponses à apporter. Comme prévu, ces sept règles morales semblent être universelles dans toutes les cultures. Tous partagent un code moral commun. Tous conviennent que coopérer, promouvoir le bien commun est la bonne chose à faire."

    L’étude a testé la théorie selon laquelle la moralité a évolué pour promouvoir la coopération et que, du fait qu’il existe de nombreux types de coopération, il existe de nombreux types de moralité.

    – Selon cette théorie de la « morale en tant que coopération », la sélection de la parenté explique pourquoi nous nous sentons tenus de prendre soin de nos familles et pourquoi nous avons horreur de l’inceste.
    – Le mutualisme explique pourquoi nous formons des groupes et des coalitions (il y a de la force et de la sécurité dans les nombres), et donc pourquoi nous valorisons l’unité, la solidarité et la loyauté.
    – L’échange social explique pourquoi nous faisons confiance aux autres, rendons service en échange, ressentons de la culpabilité et de la gratitude, faisons amende honorable et pardonnons.
    – Et la résolution des conflits explique pourquoi nous nous livrons à des démonstrations coûteuses de prouesses telles que le courage et la générosité, pourquoi nous nous en remettons à nos supérieurs, pourquoi nous divisons les ressources contestées équitablement et pourquoi nous reconnaissons la possession antérieure.

    La recherche a tout d’abord révélé que ces sept comportements coopératifs étaient toujours considérés comme moralement bons. Deuxièmement, des exemples de la plupart de ces mœurs ont été trouvés dans la plupart des sociétés. Point crucial, il n’existait aucun contre-exemple - aucune société dans laquelle aucun de ces comportements n’était considéré moralement mauvais. Et troisièmement, ces mœurs ont été observées avec une fréquence égale sur tous les continents ; ils n’étaient pas l’apanage exclusif de "l’Ouest" ni d’aucune autre région.

    Parmi les Amhara d’Éthiopie, "faire fi de l’obligation de parenté est considéré comme une déviation honteuse, indiquant un caractère pervers". En Corée, il existe une "éthique communautaire égalitaire [d’assistance] mutuelle et de coopération entre voisins [et] une forte solidarité au sein du groupe". "La réciprocité est observée à chaque étape de la vie des Garo [et] occupe une place très importante dans la structure sociale des valeurs des Garo." Parmi les Maasaï, "ceux qui s’accrochent aux vertus guerrières sont toujours très respectés" et "l’idéal sans compromis du guerrier suprême [implique] un engagement ascétique à se sacrifier ... au cœur de la bataille, comme une suprême démonstration de loyauté courageuse . " Les Bemba manifestent "un profond respect pour l’autorité des anciens". L ’"idée de justice" des Kapauku s’appelle "uta-uta, demi-moitié ... [dont le sens] se rapproche beaucoup de ce que nous appelons l’équité." Et chez les Tarahumara, "le respect de la propriété des autres est la clé de voûte de toutes les relations interpersonnelles".

    L’étude a également détecté une « variation sur un thème » - bien que toutes les sociétés semblaient s’accorder sur les sept règles morales de base, leur manière de les hiérarchiser ou de les hiérarchiser variait. L’équipe a maintenant mis au point un nouveau questionnaire sur les valeurs morales afin de recueillir des données sur les valeurs morales modernes. Elle examine également si la variation interculturelle des valeurs morales reflète la variation de la valeur de la coopération dans différentes conditions sociales.

    Selon son co-auteur, le professeur Harvey Whitehouse, les anthropologues sont particulièrement bien placés pour répondre aux questions de longue date concernant les universels moraux et le relativisme moral. "Notre étude était basée sur des descriptions historiques de cultures du monde entier ; ces données ont été recueillies avant et indépendamment de l’élaboration des théories que nous étions en train de tester. Les travaux futurs permettront de tester des prédictions plus précises du théorie en rassemblant de nouvelles données, encore plus systématiquement, sur le terrain ".

    "Nous espérons que ces recherches contribueront à promouvoir la compréhension mutuelle entre personnes de cultures différentes ; nous apprécierons ce que nous avons en commun et comment et pourquoi nous différons", a ajouté M. Curry.

    Is It Good to Cooperate?: Testing the Theory of Morality-as-Cooperation in 60 Societies | Current Anthropology: Vol 60, No 1
    https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.1086/701478

    Oliver Scott Curry, Daniel Austin Mullins, Harvey Whitehouse. Is It Good to Cooperate? Testing the Theory of Morality-as-Cooperation in 60 Societies. Current Anthropology, 2019; 60 (1): 47 DOI: 10.1086/701478

    #Préhistoire #Anthropologie #Evolutionisme #Comparatisme

    • J’ai du mal à croire à celui ci : « répartir les ressources de manière équitable » à cause de la différence de valence des sexes (il semble que ces recherches aient fait l’impasse sur les femmes et les questions de genres) et aussi par le fait que ceci entre en contradiction avec celle ci : « renvoyer aux supérieurs » qui implique hiérarchisation et privilèges (c’est à dire répartition inéquitable des ressources). Dans la culture française par exemple on s’accommode très bien moralement d’une répartition inégale des ressources selon le mythe du mérite .

      Celui ci est assez étonnant aussi « respecter la propriété des autres » quant on sais que les femmes ont à peine 1% de la propriété terrienne sur terre. Et j’ai pas l’impression que la propriété même de leur propre corps soit respecté sur cette planète, vu que les femmes (et les enfants) sont considéré comme appartenant à des hommes dans la plus part des cultures dont j’ai connaissance, dont les cultures dérivantes de la bible.

      Pour l’interdit de l’inceste, c’est de le dénoncé et de le porter à la connaissance de la collectivité qui est interdit. C’est une notion à géométrie variable, il suffit de changer les règles de la famille pour que l’inceste devienne acceptable socialement (les familles nobles européennes en sont de bons exemples). C’est d’ailleurs pas un crime ni un délit dans le droit français. Ni dans la bible qui est très évasive dans la genèse à ce sujet.

      Ca me semble quant même très androcentré ces 7 règles, et peut être que ce texte respecte en fait la meta règle misogyne de faire comme si les femmes n’étaient pas vraiment humaines et ne parler que d’hommes à hommes.

      Les 7 sous règles des hommes sont en fait : « Aider votre famille à s’approprier les femmes et les enfants qu’elles portent , aider votre groupe masculin à dominer des autres , rendre les faveurs que vous reconnaissez comme tel entre hommes , être courageux selon des valeurs virilistes , renvoyer aux supérieurs de la hiérarchie patriarcale , répartir les ressources de manière équitable entre hommes et respecter la propriété des autres hommes , ont été trouvées dans une enquête de 60 cultures patriarcales du monde entier. »

      L’étude est signé par trois hommes, Oliver Scott Curry, Daniel Austin Mullins, Harvey Whitehouse ca explique peut être ce problème de #male_gaze

      Il y a je croi une faute dans le titre c’est « Current Andropology » qu’il fallait comprendre.

    • @aude_v Oui ça date un peu : Submitted : May 13, 2016
      Accepted : Dec 22, 2017, Online : Feb 08, 2019. Après, tout dépend sur quelles sociétés l’étude a été faite...

      @reka l’expression est « deferring to superiors ». Peut-on le traduire par « Rendre-compte aux supérieurs ? ».

      @mad_meg il est « normal » que ces règles soient androcentrées puisque les sociétés étudiées le sont. Ce ne sont pas des règles absolues (et d’ailleurs y en a-t-il ?).
      Ceci dit, je comprends ton point de vue. Une étude d’une femme sur la condition féminine dans ces sociétés aurait nuancé le résultat... ou pas : en effet, ton point de vue est daté de notre époque OU s’il ne l’est pas, cela voudrait dire que les femmes de cette société n’ont pas pu s’exprimer ce qu’il aurait fallu démontrer et ce que je ne peux faire en l’état actuel de mes connaissances en anthropologie/ethnographie de ces peuples (désolé).

    • il est « normal » que ces règles soient androcentrées puisque les sociétés étudiées le sont. Ce ne sont pas des règles absolues (et d’ailleurs y en a-t-il ?).

      Ce qui est pas « normal » c’est de pas le dire et prétendre que ces règles sont universelles alors qu’elles adoptent un point de vue sexiste et ne s’appliquent qu’à une minorité, et de ne même pas prendre la peine de mentionné cette spécificité.

    • Ce que tu dis est intéressant car il semblerait que cette inégalité soit quelque chose d’assimilée i.e. connue par les ethnologues, anthropologues et même archéologues et que par ce fait, elle ne fasse pas l’objet d’une mention particulière. Je prends pour argument le fait que les articles des publications scientifiques (sauf celles qui font état bien sûr d’une recherche sur le genre ou pour lesquelles le genre entre en ligne de compte) ne la mentionnent pas alors que les livres plus grand public peuvent le faire. J’en veux pour exemple « Naissance de la figure, l’art du Paléolithique à l’âge du Fer » de J.-P. Demoule, 2007 réed. 2017 que je relie actuellement et où il est mentionné p.67 : « (...) de même que toutes les sociétés humaines sont caractérisées par l’oppression, à des degrés variables, des femmes par les hommes ».

  • USA : l’ingérence russe visait à inciter les Noirs à s’abstenir à la présidentielle
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/51008/usa-l-ingerence-russe-visait-a-inciter-les-noirs-a-s-abstenir-a-la-p

    L’agence Internet Research Agency (IRA), basée à Saint-Pétersbourg et considérée par la justice américaine comme une ferme à « trolls » payée par le Kremlin, a cherché pendant la campagne présidentielle à dissuader des franges de la population plutôt proches des démocrates, comme les jeunes, les minorités ethniques et la communauté LGBT, de voter, selon ces textes.

    Elle a mis un accent particulier sur les électeurs noirs d’après l’analyse la plus complète à ce jour des milliers de messages et publications diffusés sur les réseaux sociaux par l’IRA, entre 2015 et 2017, menée conjointement par l’Université d’Oxford et des spécialistes des nouveaux médias Graphika.

    L’autre rapport commandé par le Sénat a lui été élaboré par la compagnie New Knowledge et l’université de Columbia notamment.

    L’IRA avait ainsi créé de nombreux comptes sous de faux profils américains destinés à la communauté noire. L’un d’eux, intitulé « Blacktivist », envoyait des messages négatifs sur la candidate démocrate Hillary Clinton, accusée d’être une opportuniste, seulement soucieuse de gagner des voix.

    « Cette campagne visait à convaincre que la meilleure manière d’améliorer la cause de la communauté afro-américaine était de boycotter les élections et de se concentrer sur d’autres sujets », écrivent les auteurs du rapport.

    Parallèlement, une partie des 3.841 comptes Facebook, Instagram, Twitter ou Youtube étudiés cherchait à pousser les électeurs blancs proches des républicains à participer au scrutin.

    Initialement, les messages soutenaient les thèses républicaines - la défense du port d’armes ou la lutte contre l’immigration - sans citer de favori. Une fois que la candidature de Donald Trump a pris de la consistance, les messages de l’IRA lui ont été clairement favorables, selon cette étude.

    Selon une étude du Pew Research Center, le taux de participation des électeurs blancs avait augmenté en 2016, alors que celui des Noirs, à 59,6%, était en recul de cinq points par rapport à 2012.

    Plusieurs employés de l’IRA, financée par l’oligarque Evguéni Prigojine, ont été inculpés par la justice américaine pour ingérence dans l’élection de 2016.

    La campagne de propagande a ensuite évolué pour se trouver une nouvelle cible après la victoire de Donald Trump : le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du républicain et la Russie, a indiqué lundi soir le Washington Post.

    Des comptes alimentés par des Russes sur les réseaux sociaux ont ainsi partagé des publications affirmant que M. Mueller était corrompu, un post sur Instagram allant jusqu’à prétendre qu’il avait par le passé travaillé avec « des groupes islamistes radicaux ».

    #Médias_sociaux #Politique #Russie #USA

  • USA : l’ingérence russe visait à inciter les Noirs à s’abstenir à la présidentielle
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/51008/usa-l-ingerence-russe-visait-a-inciter-les-noirs-a-s-abstenir-a-la-p

    La campagne de propagande menée par la Russie sur les réseaux sociaux avant la présidentielle américaine de 2016 a tenté d’inciter les Noirs à s’abstenir de voter, avant de prendre le procureur spécial Robert Mueller lui-même pour cible après la victoire de Donald Trump, selon des rapports commandés par le Sénat.

    L’agence Internet Research Agency (IRA), basée à Saint-Pétersbourg et considérée par la justice américaine comme une ferme à « trolls » payée par le Kremlin, a cherché pendant la campagne présidentielle à dissuader des franges de la population plutôt proches des démocrates, comme les jeunes, les minorités ethniques et la communauté LGBT, de voter, selon ces textes.

    Elle a mis un accent particulier sur les électeurs noirs d’après l’analyse la plus complète à ce jour des milliers de messages et publications diffusés sur les réseaux sociaux par l’IRA, entre 2015 et 2017, menée conjointement par l’Université d’Oxford et des spécialistes des nouveaux médias Graphika.

    L’autre rapport commandé par le Sénat a lui été élaboré par la compagnie New Knowledge et l’université de Columbia notamment.

    L’IRA avait ainsi créé de nombreux comptes sous de faux profils américains destinés à la communauté noire. L’un d’eux, intitulé « Blacktivist », envoyait des messages négatifs sur la candidate démocrate Hillary Clinton, accusée d’être une opportuniste, seulement soucieuse de gagner des voix.

    « Cette campagne visait à convaincre que la meilleure manière d’améliorer la cause de la communauté afro-américaine était de boycotter les élections et de se concentrer sur d’autres sujets », écrivent les auteurs du rapport.

    Parallèlement, une partie des 3.841 comptes Facebook, Instagram, Twitter ou Youtube étudiés cherchait à pousser les électeurs blancs proches des républicains à participer au scrutin.

    Initialement, les messages soutenaient les thèses républicaines - la défense du port d’armes ou la lutte contre l’immigration - sans citer de favori. Une fois que la candidature de Donald Trump a pris de la consistance, les messages de l’IRA lui ont été clairement favorables, selon cette étude. 

    Selon une étude du Pew Research Center, le taux de participation des électeurs blancs avait augmenté en 2016, alors que celui des Noirs, à 59,6%, était en recul de cinq points par rapport à 2012. 

    Plusieurs employés de l’IRA, financée par l’oligarque Evguéni Prigojine, ont été inculpés par la justice américaine pour ingérence dans l’élection de 2016.

    La campagne de propagande a ensuite évolué pour se trouver une nouvelle cible après la victoire de Donald Trump : le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du républicain et la Russie, a indiqué lundi soir le Washington Post.

    Des comptes alimentés par des Russes sur les réseaux sociaux ont ainsi partagé des publications affirmant que M. Mueller était corrompu, un post sur Instagram allant jusqu’à prétendre qu’il avait par le passé travaillé avec « des groupes islamistes radicaux ».

    (source : AFP)

  • Les humains ne provenaient pas d’une seule population ancestrale dans une région de l’Afrique ou comme le dit le titre de l’article original : nos espèces ont-elles évolué dans des populations subdivisées à travers l’Afrique, et pourquoi est-ce important ?

    Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter ? : Trends in Ecology & Evolution
    https://www.cell.com/trends/ecology-evolution/abstract/S0169-5347(18)30117-4
    http://www.shh.mpg.de/1007410/human-evolution

    Un consortium scientifique dirigé par le Dr Eleanor Scerri, boursier postdoctoral de l’Académie britannique à l’Université d’Oxford et chercheur à l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine, a découvert que les ancêtres humains étaient éparpillés en Afrique et largement séparés par une combinaison de divers habitats et des limites environnementales changeantes, telles que les forêts et les déserts. Des millénaires de séparation ont donné naissance à une diversité stupéfiante de formes humaines, dont le mélange a finalement façonné notre espèce.

    Alors qu’il est largement admis que notre espèce est originaire d’Afrique, moins d’attention a été accordée à la façon dont nous avons évolué au sein du continent. Beaucoup avaient supposé que les premiers ancêtres humains étaient à l’origine une population ancestrale relativement grande et échangeaient des gènes et des technologies comme des outils en pierre d’une manière plus ou moins aléatoire.

    Dans un article publié dans Trends in Ecology and Evolution cette semaine, ce point de vue est contesté non seulement par l’étude habituelle des os (anthropologie), des pierres (archéologie) et des gènes (génomique des populations), mais aussi par des reconstructions nouvelles et plus détaillées. Les climats et les habitats de l’Afrique au cours des 300 000 dernières années.

    Une espèce, plusieurs origines

    « Les outils en pierre et d’autres artefacts - généralement appelés culture matérielle - présentent des distributions remarquablement groupées dans l’espace et dans le temps », a déclaré le Dr Eleanor Scerri, chercheur à l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine et l’Université d’Oxford., et auteur principal de l’étude. "Bien qu’il existe une tendance à l’échelle continentale vers une culture matérielle plus sophistiquée, cette" modernisation "ne provient manifestement pas d’une région ou ne se produit pas à une période donnée."

    Les fossiles humains racontent une histoire similaire. « Quand nous regardons la morphologie des os humains au cours des 300.000 dernières années, nous voyons un mélange complexe de caractéristiques archaïques et modernes dans différents endroits et à différents moments », a déclaré le professeur Chris Stringer, chercheur au London Natural History Museum et co -author sur l’étude. « Comme pour la culture matérielle, nous voyons une tendance à l’échelle continentale vers la forme humaine moderne, mais différentes caractéristiques modernes apparaissent dans des endroits différents à des moments différents, et certaines caractéristiques archaïques sont présentes jusqu’à récemment. »

    Les gènes concourent. « Il est difficile de concilier les modèles génétiques que nous voyons chez les Africains vivants, et dans l’ADN extrait des os des Africains qui ont vécu au cours des 10 000 dernières années, avec une population humaine ancestrale », a déclaré le professeur Mark Thomas, University College London et co-auteur de l’étude. « Nous voyons des indications d’une connectivité réduite très profonde dans le passé, de très vieilles lignées génétiques, et des niveaux de diversité globale qu’une seule population aurait du mal à maintenir. »

    Un patchwork écologique, biologique et culturel

    Pour comprendre pourquoi les populations humaines étaient si subdivisées et comment ces divisions ont changé au fil du temps, les chercheurs ont examiné les climats et les environnements de l’Afrique, qui donnent une image de zones habitables changeantes et souvent isolées. Beaucoup des régions les plus inhospitalières d’Afrique, telles que le Sahara, étaient autrefois humides et vertes, avec des réseaux entrelacés de lacs et de rivières, et une faune abondante. De même, certaines régions tropicales humides et vertes étaient autrefois arides. Ces environnements changeants ont conduit à des subdivisions au sein des communautés animales et de nombreuses espèces subsahariennes présentent des modèles phylogénétiques similaires dans leur distribution.

    La nature changeante de ces zones habitables signifie que les populations humaines auraient traversé de nombreux cycles d’isolement - conduisant à une adaptation locale et au développement d’une culture matérielle et d’une composition biologique uniques - suivies d’un mélange génétique et culturel.

    « L’évidence convergente de ces différents domaines souligne l’importance de considérer la structure de la population dans nos modèles d’évolution humaine », explique le co-auteur, le Dr Lounes Chikhi du CNRS de Toulouse et l’Instituto Gulbenkian de Ciência de Lisbonne. Cela devrait donc nous amener à remettre en question les modèles actuels de changements de la taille de la population ancienne, et peut-être réinterpréter certains des anciens goulets d’étranglement comme des changements dans la connectivité ", a-t-il ajouté.

    « L’évolution des populations humaines en Afrique était multi-régionale, notre ascendance était multiethnique et l’évolution de notre culture matérielle était bien multiculturelle », a déclaré le Dr Scerri. "Nous devons regarder toutes les régions d’Afrique pour comprendre l’évolution humaine."

    #Paléolithique #Evolution #Afrique #Max_Planck_Institute
    #Eleanor_Scerri #Mark_Thomas #Andrea_Manica #Philipp_Gunz #Lounès_Chikhi #Chris_Stringer et al.
    Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter ? Trends in Ecology & Evolution, 2018 ;
    DOI : 10.1016/j.tree.2018.05.005

  • Signs of symbolic behavior emerged at the dawn of our species in Africa
    http://www.sciencemag.org/news/2018/03/signs-symbolic-behavior-emerged-dawn-our-species-africa
    et
    Long-distance stone transport and pigment use in the earliest Middle Stone Age
    http://science.sciencemag.org/content/early/2018/03/14/science.aao2646

    Scientists Discover Evidence of Early Human Innovation, Pushing Back Evolutionary Timeline
    https://newsdesk.si.edu/releases/scientists-discover-evidence-early-human-innovation-pushing-back-evolut

    https://youtu.be/NXD0fgaZxpk

    Il y a plus de 320 000 ans dans la vallée du Rift en Afrique, certains innovateurs ont adopté une nouvelle technologie : ils ont évité les haches sans manche en forme de palme que leurs ancêtres avaient utilisées pendant plus d’un million d’années en faveur d’une nouvelle boîte à outils.

    À l’instar des nouvelles générations de téléphones cellulaires, les lames et pointes MSA (Middle Stone Age) étaient plus petites et plus précises que les vieux haches et grattoirs Acheuléens. Ces outilleurs, dans le bassin d’Olorgesailie au Kenya, ont choisi comme matière première de l’obsidienne noire brillante et du chert blanc et vert, des roches qu’ils devaient obtenir de sources lointaines ou par le biais de réseaux commerciaux. Ils ciselaient aussi des roches rouges et noires, probablement utilisées comme crayons de couleur pour colorer leurs corps ou leurs lances, signe précoce d’un comportement symbolique.

    Le psychologue évolutionniste Robin Dunbar de l’Université d’Oxford explique que "cela indique un changement de vitesse dans le comportement, la fabrication d’outils et la culture matérielle".

    Bien que d’autres sites aient fourni des outils du Middle Stone Aga, la nouvelle chronologie datée de manière sécurisée remet la transition en arrière d’au moins 20 000 ans, ce qui correspondant à l’émergence de notre espèce Homo sapiens.

    En analysant les artéfacts au fil du temps sur un site, les articles montrent également que ces comportements se sont développés à mesure que les changements climatiques s’intensifiaient, soutenant l’idée que la variabilité environnementale favorisait l’innovation .

    Une équipe dirigée par les paléoanthropologues Rick Potts du Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution et Alison Brooks de l’Université George Washington, tous deux à Washington, D.C., ont recueilli des artefacts de sédiments s’étendant sur 1,2 million d’années à Olorgesailie. Malheureusement, l’érosion ancienne a détruit des couches entre 499 000 et 320 000 ans, effaçant le temps où le Middle Stone Age a probablement été inventé. Mais en regardant plus de 20 000 fossiles d’animaux associés à des dizaines de milliers de pierres outils, et de multiples indices de l’environnement ancien, l’équipe fournit une image détaillée de la vie avant et après la transition vers le MSA. Ils fixent le timing avec ce que le géochronologue Michael Storey du Muséum d’Histoire Naturelle du Danemark à Copenhague appelle des rencontres « très impressionnantes ».

    Il y a environ 900 000 ans , la présence d’une calotte montre que l’ancêtre humain H. erectus vivait à Olorgesailie et utilisait de grosses haches et grattoirs acheuléens pour boucher la viande. Il y a environ 800 000 ans, le climat a commencé à fluctuer plus intensément de l’état humide à l’état sec, et l’environnement est devenu plus aride et herbeux.

    Il y a environ 615 000 ans , les premiers humains ont commencé à fabriquer de plus petits outils acheuléens qu’ils pouvaient transporter plus loin, et à choisir plus soigneusement le basalte comme matière première, changeant peut-être ainsi les tactiques de chasse dans un environnement changeant.

    La dernière hache sur le site remonte à 499 000 ans avant la lacune. Au moment où le dossier archéologique a recommencé il y a 320 000 ans , les outils acheuléens avaient disparu et le bassin avait changé de façon spectaculaire. Le cycle humide-sec était encore plus extrême. Plus de 80% des espèces de mammifères avaient disparu et de nouvelles espèces d’éléphants, de cochons, de renards et de springboks s’étaient rassemblées dans les cours d’eau bordés d’arbres.

    Les outils du MSA - lames et pointes relativement sophistiquées qui auraient été emmenées sur les lances- étaient abondants. Le site n’a généré aucun fossile humain dans cette période clé, les chercheurs ne peuvent donc pas savoir avec certitude qui étaient les nouveaux outilleurs.

    Mais d’autres découvertes offrent un important indice. Pendant des années, les archéologues avaient pensé que les outils MSA étaient trop vieux pour être fabriqués par notre espèce. Puis, l’année dernière, des fossiles ressemblant à H. sapiens ont été trouvés près des outils MSA et datés il y a près de 300 000 ans à Jebel Irhoud au Maroc - un timing qui correspond à la chronologie d’Olorgesailie. Les caractéristiques des outils MSA suggèrent également qu’ils étaient l’œuvre d’êtres humains sophistiqués. Les outilleurs étaient très sélectifs sur leurs matières premières, en important de l’obsidienne jusqu’à 90 kilomètres. Ces connexions lointaines sont une « marque de l’organisation sociale humaine, et un marqueur important dans les sociétés de cueilleurs » , dont les membres peuvent se déplacer vers des endroits éloignés dans les moments difficiles.

    Les outils sont également plus petits, plus précis et de forme plus uniforme que les outils acheuléens. Ils représentent un jalon dans la pensée abstraite : Une hache conserve la forme du bloc de roche d’origine, mais la création d’une lame à partir d’un noyau déjà préparé oblige les outilleurs à en visualiser la forme à l’avance.

    L’équipe a également trouvé des morceaux de roche noire et des morceaux d’ocre rouge qui avaient été perforés par des ciseaux de pierre tranchants. Ils proposent que les deux soient utilisés comme pigments pour créer des marques d’identité individuelle ou de groupe, suggérant un degré élevé d’organisation sociale.

    (...)

    Mais ces fabricants d’outils MSA n’avaient pas développé l’ensemble complet de comportements sophistiqués. « C’est au bas de l’échelle du comportement moderne ». « Nous ne parlons pas de Salvador Dalí. »

    #préhistoire #Afrique #outils #technique #Université_George_Washingtonty #Smithsonian_Washington #Rick_Potts #Alison_Brooks

  • Pourquoi sommes-nous « accro » à Facebook ? - Santé - LeVif.be
    http://www.levif.be/actualite/sante/pourquoi-sommes-nous-accro-a-facebook/article-normal-817479.html

    Si Facebook est de plus en plus critiqué, peu d’utilisateurs ferment leur compte, pris entre injonction sociale et piège des algorithmes, soulignent les chercheurs qui s’inquiètent de l’opacité des plateformes de réseaux sociaux.

    Pourquoi sommes-nous « accro » à Facebook ?

    Face au scandale autour de l’utilisation indue de données personnelles par la firme britannique Cambridge Analytica à des fins électorales, les adeptes de Facebook « sont choqués mais pas surpris », estime Eric Baumer, professeur en sciences de l’information à Lehigh University, aux Etats-Unis.

    « Est-ce que cela va les inciter à quitter Facebook définitivement, c’est une autre question... », dit-il à l’AFP.

    En 2014, le groupe s’était déjà retrouvé dans la tourmente pour avoir secrètement manipulé les émotions d’utilisateurs dans le cadre d’une étude sur la « contagion émotionnelle », une affaire qui l’avait amené à changer les règles encadrant les recherches mais n’avait freiné l’expansion de la plateforme.

    Sur internet, « on a presque l’habitude que nos données fassent l’objet d’une utilisation mercantile », remarque Nathalie Nadaud-Albertini, sociologue française des médias. « Mais que cela puisse servir dans le cadre de campagnes électorales nous gêne beaucoup plus, car cela touche au domaine des idéaux, des valeurs et des idées », dit-elle.

    – « Réaction pulsionnelle » -

    Pour autant, elle ne s’attend pas un exode des utilisateurs : « C’est devenu tellement central dans notre socialisation et nos interactions que supprimer Facebook et les autres réseaux est possible, mais suppose de se mettre un peu en marge de la société », analyse-t-elle, pointant « l’injonction sociale » à rejoindre ce site au plus de deux milliards d’inscrits.

    Une étude sur l’addiction à cette plateforme « a montré que ce n’est pas forcément le lien social qui attire sur Facebook mais un phénomène d’addiction : certains utilisateurs nous disaient taper instinctivement sur la lettre F de leur clavier quand ils se connectaient », dit pour sa part Eric Baumer, auteur de cette recherche pour l’université Cornell.

    Les mécanismes de cette addiction ? « Facebook joue sur la dimension émotionnelle en nous exposant à des informations qui sollicitent une réaction pulsionnelle et non rationnelle. Ils savent aussi parfaitement quel type d’info va être virale », explique Olivier Ertzscheid, chercheur français en sciences de l’information à l’Université de Nantes.

    « La question que cela pose, c’est que le jour où Facebook va décider de manipuler l’opinion sur tel ou tel sujet, sera-t-on en capacité de le détecter ? Ce n’est pas évident », alerte ce spécialiste, estimant que la plateforme en est techniquement capable.

    – « Point Oppenheimer » -

    Un risque également soulevé par Andrew Przybylski, psychologue à l’Université d’Oxford, qui dresse une analogie avec la trilogie de Tolkien et son anneau magique qui corrompt le commun des mortels : « Aujourd’hui, quand scientifiques et chercheurs travaillent avec Facebook, ils doivent avoir conscience que c’est un peu comme donner l’anneau à Frodon ».

    Selon lui, la recherche sur les données et la psychologie quantitative a franchi son « point Oppenheimer », du nom de l’un des pères de la bombe atomique américaine : maintenant qu’une arme extrêmement dangereuse existe, qu’est-ce qu’on en fait ?

    « Nous devons nous assurer que les recherches sont conformes à l’éthique et menées dans l’intérêt du public », estime le chercheur, qui a remis une proposition en ce sens à Facebook — lui-même n’a plus de compte.

    Si le public fait de plus en plus attention aux données privées qu’il livre publiquement, « le problème, c’est où l’on met le curseur » entre ce qu’on partage avec tous et ce qu’on réserve aux proches, signale Nathalie Nadaud-Albertini, qui prône l’éducation numérique des plus jeunes pour « sortir de ce rapport de confiance où l’on se dit que tout va bien se passer, sans trop savoir ce que l’on risque ».

    Les jeunes utilisateurs ont toutefois tendance à délaisser Facebook au profit d’autres réseaux, souligne Eric Baumer, regrettant au passage « l’opacité des conglomérats de médias sociaux » (Facebook détient Instagram et WhatsApp, Google possède YouTube...) qui peut induire en erreur ceux qui pensent éviter Facebook.

    Pour Olivier Ertzscheid, une solution est de développer des alternatives à Facebook car « on sait aujourd’hui construire des réseaux sociaux respectueux de la vie privée ».

    #Facebook #Recherche #Médias_sociaux

  • Comment les gouvernements utilisent Facebook et Twitter pour leur propagande
    http://www.numerama.com/politique/268686-comment-les-gouvernements-utilisent-facebook-et-twitter-pour-leur-p

    Menée dans neuf pays, une large étude de l’Université d’Oxford révèle les méthodes des gouvernements pour mener une active campagne de propagande sur les réseaux sociaux. Entre influence et désinformation, les États sont prêts à tout pour créer du consentement grâce à des armées de bots. Dans neufs pays, 12 chercheurs réunis sous la tutelle de l’Université d’Oxford, ont épluché les preuves et stigmates d’une propagande étatique sur les réseaux sociaux. En poursuivant l’idée de disséquer les mécanismes (...)

    #Facebook #Twitter #bot #faux #domination #réseau_social

  • Google entraîne son IA à lire sur vos lèvres
    http://www.numerama.com/tech/211559-google-entraine-son-ia-a-lire-sur-vos-levres.html

    Les googlers anglais et des chercheurs de l’Université d’Oxford ont exposé Google DeepMind à des milliers d’heures de télévision afin que l’IA apprennent à lire sur les lèvres. Pour développer le logiciel le plus efficace en matière de lecture labiale, Google et les chercheurs d’Oxford ont utilisé la télévision pour trouver les données nécessaires à l’apprentissage de la machine. Ainsi, Google DeepMind a consommé des milliers de programmes télévisés afin d’apprendre comment les humains distordent leurs lèvres (...)

    #Google #DeepMind #reconnaissance_labiale

  • banlieue-monde : Mais que s’est-il donc passé à la Bourse du Travail de Saint-Denis le vendredi 11 décembre 2015 ?

    http://banlieue-monde.blogspot.fr/2015/12/mais-que-sest-il-donc-passe-la-bourse.html

    Tariq Ramadan est de nationalité suisse, d’origine égyptienne. Il est islamologue, universitaire, écrivain. Il est professeur à l’Oriental Faculty et au St Antony’s college de l’Université d’Oxford, directeur de recherche à la faculté de Doha , chercheur (senior fellow) à l’Université de Doskisha (Kyoto).

    Il reprend l’analyse d’Alain Gresh et renchérit, rappelant les guerres étasuniennes pour « libérer » l’Afghanistan et la volonté de la France de mener une intervention militaire en Syrie, bien avant les attentats de 2001 et de 2015. Il estime que la banalisation du racisme antimusulman est liée au soutien au sionisme et à la politique israélienne. La situation en France est similaire à ce qui se passe aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001.

    L’islamophobie est une stratégie de distraction , pour détourner les citoyens des échecs désastreux des politiques sociale et économique qui leur sont imposées. Il sert à faire accepter une politique sécuritaire, de surveillance, de délation, de suspicion, de peur, à suspendre le cadre légal et les droits de l’homme... Pour lui, cela disqualifie le gouvernement quant à son appel à faire barrage à l’extrême droite. Il fait référence à Naomi Klein ( auteure en 2008 de La stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre).

    Concernant l’islam, évidemment la condamnation des attentats terroristes est totale. Les musulmans n’ont pas à être mis en demeure de condamner pour prouver leur adhésion aux valeurs de la République ! Comme tous les citoyens, ils sont horrifiés et sont des victimes potentielles. Manuel Valls lui-même a déclaré, avant les élections, pour avoir les voix des musulmans, que l’islam est une religion de paix. Il considère que le mot « radicalisation » n’est pas à utiliser, parce qu’il laisse entendre implicitement que le terrorisme pourrait se justifier par un fondement religieux. Or, les jeunes « djihadistes » sont le plus souvent des nouveaux convertis à une religion dont ils n’ont qu’une approche superficielle. Il critique sur les plans philosophique et théologique les courants salafistes et littéralistes, mais il dénonce leur criminalisation, qui est d’ailleurs incohérente avec le soutien de la France aux Etats qui les financent ! Il n’y a pas, insiste-t-il, de discours religieux qui puisse justifier les crimes.

    Il faut « sortir de l’ornière d’une position victimaire » pour lutter contre l’islamophobie, contre l’instrumentalisation d’une fausse laïcité répressive et intrusive, et rassembler sur le plan national pour la justice sociale, contre la dérive liberticide pour tous, et sur le plan international, pour renforcer le mouvement anti-guerre, qui est essentiel mais encore minoritaire.

  • « La #Tourmente_grecque » : mortalité infantile + 43 %
    http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup/310715/la-tourmente-grecque-mortalite-infantile-43

    Le taux de mortalité infantile a progressé en Grèce, depuis le début de la crise, de 43 %. C’est à ce taux que l’on reconnaît le niveau de développement d’un pays. La Tourmente grecque, film de Philippe Menut, rappelle cette triste réalité, et bien d’autres, qui montrent que la Grèce sert de « cobaye » aux spéculateurs.

    Le réalisateur, Philippe Menut, a été journaliste à France 2 et à France 3. Ce film, débuté en 2012, est régulièrement actualisé. Il décrit la crise humanitaire, véritable « guerre économique et sociale » : 30 000 sans-abri à Athènes, retraites réduites de 25 %, budget de la santé amputé du tiers, chômage multiplié par 3, services publics sinistrés. Alors que les prix sont ceux de Paris ou de Londres, les salaires sont ceux de Bulgarie. Le salaire minimum est à 480 €, 40 % des Athéniens ont passé le dernier hiver sans chauffage.

    #Grèce #austérité

    • Alors que les prix sont ceux de Paris ou de Londres, les salaires sont ceux de Bulgarie.

      c’est pas pour faire l’avocat du diable, mais les loyers Athéniens sont (très) loin de ceux de Paris ou de Londres... Je ne sais pas pour la Bulgarie, mais le Smic Serbe est à 150 euros, alors que le grec est de 500... Je sais pas s’il y a vraiment un intérêt à rendre la situation plus dramatique qu’elle n’est...

    • bon selon ce truc http://seenthis.net/messages/377073

      le salaire minimum en #Bulgarie est de 173 euros... (161 pour les serbes). Je ne connais pas Yves Faucoup, peut-être qu’il bosse sérieusement, mais du coup, j’aimerais bien savoir d’où ça vient ce truc de 43%... Il y a quand même un truc dégueulasse à renvoyer la crise grecque dans les cordes de l’imaginaire des balkaneux qui puent des pieds... (aux stéréotypes de merde sur les balkans pour le dire intelligiblement). Je suis franco-grec, j’ai grave les boules avec ce qui se passe en ce moment, mais Syriza a déjà assez merdé comme ça avec ce genre de propagande.

    • D’après Eurostat
      http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=demo_minfind&lang=fr

      +------------------------+------+------------+-------+
      | taux de mortalité infantile (‰)                    |
      +------------------------+------+------------+-------+
      | année                  | UE27 | EuroZone18 | Grèce |
      +------------------------+------+------------+-------+
      | 2004                   |  5,1 |        4,1 |   4,1 |
      | 2005                   |  4,9 |        4,0 |   3,8 |
      | 2006                   |  4,7 |        3,8 |   3,7 |
      | 2007                   |  4,5 |        3,7 |   3,5 |
      | 2008                   |  4,3 |        3,6 |   2,7 |
      | 2009                   |  4,2 |        3,6 |   3,1 |
      | 2010                   |  4,0 |        3,4 |   3,8 |
      | 2011                   |  3,9 |        3,4 |   3,4 |
      | 2012                   |  3,8 |        3,3 |   2,9 |
      | 2013                   |      |            |   3,7 |
      +------------------------+------+------------+-------+

      Mêmes données sur le site de l’Institut de statistiques grec (moins l’année 2013) - publication de mars 2015
      http://www.statistics.gr/portal/page/portal/ESYE/BUCKET/General/LivingConditionsInGreece_0315.pdf

      Graphiquement

      soit une évolution similaire à celle de l’Eurozone
      (les fluctuations sont importantes car les effectifs sont plus faibles - 300-350 décès infantiles par an en Grèce)

      En revanche, d’après les mêmes sources, les naissances (2013) ont baissé de 20% depuis 2008.
      Après une hausse de 14% depuis 2002, il est vrai.

    • pfff je dis merci mais je comprends rien à ces tableaux... Juste la Bulgarie a l’air bien plus loin (7,3 en 2015 (7,3% des enfants qui meurent ?), et la comparaison est conne et blessante pour tout le monde... Bon je veux pas troller non plus... fuck it

    • La vache, merci @intempestive je sais pas comment tu fait pour retrouver tout ça aussi vite...

      #les_chiffres_c'est_complexe (duh) on pourrait dire... Sais pas quoi penser du dit-décryptage... Sûr que le système de santé s’est pris une béquille, pas besoin d’eurostat pour savoir ça, le reste...

      De toute façon, j’ai pas vu le film, à peine lu l’article, donc je ferais mieux de me taire.

      Voulais juste dire que c’est pas la peine de prendre la Bulgarie comme référence du pays de merde (y a Puerto Rico qui monte en ce moment).

      Et que les loyers ne sont pas les même à Paris et à Athènes (les clopes et tout un tas d’autres trucs, d’accord, c’est plus cher ou équivalent en Grèce, ce qui est scandaleux ok ok).

      Aussi dire qu’il y a un drama biz journalo-critique que je sais pas si ce bulgarophobe (eh) en fait parti... mais ça y ressemble quand même un chouia... En tout cas, ça me saoule. Donc ce truc à peut-être pris pour les autres, j’en sais rien, j’ai pas vu le film (bis)...

      En fait peut-être juste qu’ils pensent rééquilibrer le rapport de force en tordant les choses à leur tour, mais ça ne me paraît pas du tout une bonne tactique de combat (en tout cas, c’est fourbe et malhonnête (comme quand Syriza se sert de la ERT pour faire sa propagande). D’autant plus que c’est pas les saloperies qui manquent...

    • Les « chiffres de l’OMS » sont ceux d’Eurostat qui, eux-mêmes, sont ceux de l’Institut statistique de Grèce (il n’y a pas 3 sources différentes pour ce type de statistiques). Et sont ceux reproduits dans le tableau ci-dessus.

      De fait, si on prend 2008-2010, on a bien +41% (différence dues aux arrondis), mais si on prend 2010-2012, on a -24%

      Si on prend du recul (graphique), on a bien un retournement en 2008 avec remontée de la mortalité infantile, mais avec des fluctuations importantes.

    • « Trollation » c’est pas mieux que « trollage » a mon avis @tintin mais c’est aussi rigolo. Sinon essay « Trollisme » peut être, les ismes Ca s’accorde avec tout. Sinon j’ai déjà entendu l’expression avec « troll » sans modification. Ça donnerait "En ce qui me concerne ton « troll » etait bienvenu..."

    • tiens tiens, il semblerait que la comparaison Bulgare ait une plus longue histoire que ce que je croyais :

      Lorsque nous avons réagi devant leur exigence de réduire nos salaires pratiqués chez nous, et lorsque nous avons voulu les comparer avec les salaires des autres pays européens correspondants, vous savez ce que M. Thomsen avait-il dit ? ‘Vous faites une grosse erreur. Regardez les salaires en Europe du Sud-est et dans les Balkans, parce que vous y appartenez.’ Lorsque je lui ai demandé, ce qu’il en pensait, et ce que devrait être alors le salaire grec, il m’a dit, ‘300 €, c’est bon". “Quand je leur ai dit, ’tombons d’accord pour comparer la Grèce à un pays européen sur cette question des salaires’, alors leur position fut aussitôt bien claire : ’Il faut pratiquer les salaires de la Bulgarie’ . Rien n’a été implicite de leur part, ils nous l’ont dit”, propos cités par la presse grecque

      via : http://seenthis.net/messages/396379

  • Des chercheurs pointent une responsabilité du FMI dans l’épidémie d’Ebola

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/12/22/les-exigences-du-fmi-ont-affaibli-les-systemes-de-sante-des-pays-africains-f

    Les exigences du Fonds monétaire international (FMI) en matière de rigueur budgétaire ont affaibli les systèmes de santé des pays africains les plus durement frappés par le virus Ebola. Elles ont aussi empêché une réponse coordonnées pour lutter contre l’épidémie, affirment des chercheurs du département de sociologie de l’Université de Cambridge, de l’Université d’Oxford et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, dans un article publié lundi 22 décembre sur le site Internet de la revue The Lancet.

    Selon ces experts, les programmes de réformes exigés par l’organisation ont ralenti le développement de services de santé efficaces en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, épicentres du virus qui a fait plus de 7 370 morts en un an. Or, une des principales raisons de la rapidité de l’expansion de l’épidémie étant justement « la faiblesse des systèmes de santé dans la région », a souligné le principal auteur de l’étude, le sociologue de Cambridge, Alexander Kentikelenis.

    « Les programmes, dont le FMI s’est fait l’avocat, ont contribué aux problèmes de manque de moyens financiers et de personnels et au manque de préparation des systèmes de santé dans les pays frappés par Ebola. »

    Les chercheurs ont passé en revue les politiques mises en œuvre par le Fonds monétaire avant l’épidémie en utilisant des données fournies par les programmes de prêts financiers accordés par l’institution entre 1990 et 2014. Ils ont ensuite analysé leurs effets en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

  • #borderfence En direct du colloque frontières et sécurité de l’UQAM à Montréal, je vais tenter le premier « live seen » du monde...

    Le sujet

    « Le mur de séparation entre Israël et le Liban »

    par Daniel Meier (Université d’Oxford)

    — Curieusement très petit (1,2 km de long), et construit avec la bénédiction sinon l’aide du Liban, qui ne reconnait pas Israël

    –- La frontière est en fait la ligne de cessez le feu de 1949, dessinée sur la base de l’accord Paulet Newcombe de 1923.

    –- La guerre civile s’arrête 1990, mais il y a dix années de guerre de position entre le Hezbollah et Israël au Sud-Liban

    –- En 2000, L’ONU, sous la directionde Miklos Pinther, est chargée d’établir une "ligne de retrait (la fameuse ligne bleue). Mais les libanais font 13 contestations dont une majeure : les fermes de Sheba

    –- La période 2000-2006 : l’armée libanaise n’est pas déployée auy sud du pays, tenu par le Hezbollah.

    –- En 2006 les israéliens attaquent le sud liban, date qui marque le déploiement de l’armée libanaise et le retrait du Hezbollah. C4est à partir de cette période que les libanais et les israéliens décident de "marquer le « ligne bleue ».

    –- L’effet de la guerre de 2006 est la signature de la résolution 1701 de l’ONU qui gère les problèmes techniques quotidien. Résolution qui permet un dialogue à minima entre les parties en conflits. A partir de 2006, la frontière sera renforcée, les grillages seront remplacés par des murs ou des grilles plus hautes.

    –- Le marquage de cette « ligne bleue » (qui n’existait que sur la carte jusqu’en 2006) qui commence après la guerre de juillet 2006 va permettre de « faire exister les groupes » comme dit Michel Agier.

    –- Le mur physique, donc, est construit à parti d’un accord tripartite (Finul/Liban/Israël) s’accompagne de tout un appareil d’écoute, de sécurité et de surveillance

    –- Après la fin de la construction du mur, le Hezbollah a installé des jardins avec des jeux pour enfants, très agréables, très beaux (juste à l’ombre du mur), comme une réponse ironique à « l’entité sioniste » qui semble avoir peur, puisqu’elle construit un mur...

    https://dl.dropbox.com/s/6z3pyl4bw2qrwex/mur%20liban%20jardin.jpg

    #liban #israël #finul #mur #frontière #ligne_bleue #miklos_pinther