Abdulsattar Attar, les yeux de l’insurrection
►http://www.liberation.fr/monde/01012353998-abdulsattar-attar-les-yeux-de-l-insurrection
Article de Libération sur un « cyberactiviste » syrien habitant en Belgique, assez complet sur l’intérêt et les difficultés de ce mode d’action et son organisation.
Une organisation basée sur « la confiance » :
« Les messages que je reçois ont été validés par une autre équipe. Nous fonctionnons par cercles de confiance. Si quelqu’un que nous connaissons nous recommande une autre personne, nous l’ajoutons à notre liste et nous publions ses vidéos. Nous rejetons en revanche les messages de gens que nous ne connaissons pas », explique Attar. Volontairement ou non, les cyberactivistes syriens ont pourtant publié plusieurs vidéos qui semblent trafiquées.« Nous faisons parfois des erreurs, concède Attar. Mais il nous faut un peu de temps pour apprendre. Il y a six mois, je n’utilisais pas Facebook. »
Une répression ciblée contre les « cyberactivistes » :
Face à ces réseaux dissidents qui s’organisent via Internet, le régime syrien a répliqué par la force. « Il y a plusieurs vidéos montrant sans ambiguïté que les forces de sécurité tirent spécifiquement sur ceux qui filment les manifestations », assure Ausama Monajed. « Depuis mars, sept de mes contacts, que j’avais régulièrement au téléphone et qui envoyaient des vidéos, ont été tués. 70 autres ont été arrêtés. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux depuis », ajoute Attar.
Un usage compliqué des réseaux sociaux :
Plus dangereux, le pouvoir tente de retourner les outils électroniques contre les insurgés. « Facebook reste utile pour le mouvement de contestation, mais les risques qu’il engendre dépassent souvent les bénéfices attendus. On y trouve une quantité considérable d’informations - des noms, des photos et, bien sûr, des contacts - que recherchent précisément les autorités syriennes »