person:denis kessler

  • « Vivez à vos risques et périls, mais vivez dociles et prévisibles »

    Le grand détournement néolibéral de Foucault.

    Entretien avec Valérie Marange

    Par Bruno Thomé et Nathalia Kloos

    http://jefklak.org/vivez-a-vos-risques-et-perils-mais-vivez-dociles-et-previsibles

    Valérie Marange, philosophe, psychanalyste et praticienne Feldenkrais, a participé aux mouvements d’intermittents et précaires. Dans « L’éthique du bouffon » en 2001 puis dans « L’intermittent et l’immuable » en 2007, elle analyse les falsifications des idées de Michel Foucault opérées par deux bouffons du néolibéralisme : François Ewald, ancien assistant du philosophe et colégataire de son œuvre, et Denis Kessler, alors no 2 du Medef. Leur article « Les noces du risque et de la politique » pose les bases de la contre-réforme de la protection sociale portée par l’organisation patronale pendant les années 2000, avec l’aide de ses alliés syndicaux – CFDT en tête. Ils y font l’éloge de l’« économie politique du risque » et d’une éthique travailliste où le contrat social « trouve sa vérité dans l’assurance ». Retour sur l’individualisation de la responsabilité et le gouvernement par la peur que véhicule l’idéologie néolibérale du risque.

    • D’ores et déjà, tu n’as pas du tout le même accès aux mutuelles selon l’âge, les antécédents médicaux… Pour les prêts immobiliers, n’en parlons pas. C’est ça aussi, l’idéologie du risque : s’assurer de conduites très régulières, très normées, au nom de la prévention du risque. Le discours sur le risque est truffé d’injonctions paradoxales : « Vivez à vos risques et périls, mais vivez docile et prévisible. » Et surtout il « dés-écologise » la notion de risque, puisque l’enjeu, c’est l’imputation des risques : tu assumes la responsabilité des risques que tu prends, tu ne vas tout de même pas la faire porter à quelqu’un d’autre ! Encore moins à la société ! On va donc chercher à débusquer tout ce qui est de ton niveau de responsabilité, tout ce que ne va pas couvrir l’assurance. Le mot « risque » est mis en exergue pour ce qu’il véhicule de positif, le côté chevaleresque, héroïque… Cela peut tenter un certain nombre de gens : « C’est glorieux de vivre dans le risque ! » Mais en réalité, ce n’est pas du tout ce qui est attendu. Ce qui est attendu, c’est de tenir ses promesses, c’est-à-dire de se comporter de manière responsable, comme quand tu as contracté une assurance : tu as lu le contrat d’un bout à l’autre, tu sais précisément dans quoi tu t’es engagé, à quoi t’en tenir si tu prends des risques inappropriés – par exemple, boire au volant.

      Cette notion de responsabilité implique autre chose dont on ne parle pas souvent, mais qui est central dans la gouvernance actuelle : la question de la subsidiarité. C’est-à-dire à quelle échelle placer telle ou telle responsabilité : qui est responsable de quoi ? Cette notion de subsidiarité est par exemple utilisée par les institutions européennes : qu’est-ce qui dépend de l’Europe ? Tout ce qui ne dépend pas d’échelons en dessous. Et quels sont ces échelons ? L’État national, la région, le département, le canton, la commune et, au bout du compte, l’individu lui-même – la plus petite unité de subsidiarité.

      La refondation sociale, pensée contre la prétendue « démoralisation » induite par la couverture sociale collective, est une individualisation extrême de la responsabilité et de la prise de risque. Chacun devrait être un système quasi autosuffisant, ce qui veut dire, paradoxalement, bien adapté, bien branché à la machine globale dont on est tous invité à être dépendant. Parce qu’en revanche, quand tu veux effectivement travailler de manière vraiment autonome, c’est quand même un petit peu compliqué. Je le dis en connaissance de cause, parce que je fais partie de la seule profession libérale qui n’est pas réglementée, la psychanalyse. Ce qui est absolument une survivance – et qui n’est garantie que parce qu’il y a des lacaniens très méchants qui ont montré les dents au moment où l’État a voulu réglementer, et même interdire une pratique qui ne se laisse pas décrire par des protocoles de type industriel. En réalité, la vraie prise de risques, au sens noble de l’engagement sans s’abriter derrière une autorité, est pour ainsi dire proscrite dans nos systèmes de plus en plus réglementés et protocolisés, notamment dans le secteur de la santé.

  • #Agnès_Verdier-Molinié squatte les écrans pour parler d’économie, auréolée d’une réputation de chercheuse à l’Ifrap. Une prouesse extraordinaire pour une fondation ultra-libérale très éloignée de toute rigueur scientifique, experte du #lobbying au Parlement, arrosée par de mystérieux mécènes et noyautée par des chefs d’entreprise...

    https://www.marianne.net/economie/l-ifrap-d-agnes-verdier-molinie-faux-institut-de-recherche-et-vrai-lobby-u
    https://www.marianne.net/sites/default/files/styles/mrn_article_large/public/000_par7733408.jpg?itok=3L0IVQym

    Agnès & ses clones ( non, non ce n’est pas un nouveau groupe de rock. C’est la dame qu’on voit partout, partout... )

    Depuis le début de l’année, la directrice de la Fondation Ifrap est sur les antennes presque un jour sur deux : LCI trois fois, France 5, M6, Canal+, Arte, Europe 1, RTL, RMC, France Inter, Sud Radio, BFM Business, I24news, le service vidéo du Figaro (trois fois)… Sur son site web, l’institution se félicite d’ailleurs de cette aura impressionnante : « En 9 ans, les travaux de la Fondation sont devenus une référence pour les médias. » Mais de quels travaux s’agit-il ?

    source : https://paradedugrotesque.tumblr.com
    #IFRAP à toutes les portes

    • Quand on observe la gouvernance de l’Ifrap, on remarque surtout la présence de hauts cadres du secteur privé français. Sur les onze membres actuels de son conseil d’administration (hormis le commissaire du gouvernement, qui représente l’Etat), on dénombre… neuf dirigeants ou retraités d’entreprises françaises importantes.

      Parmi eux, quelques mastodontes. Le président du conseil d’administration, Jean-Claude Rouzaud est l’ancien Président du groupe prospère Champagne Louis Roederer et un habitué des classements des Français les plus riches. Son fils, Frédéric Rouzaud, à qui il a légué l’essentiel de ses biens, est aujourd’hui considéré par Challenges comme la 108ème fortune française, avec 785 millions d’euros de richesses. Denis Kessler, personnalité qualifiée, est lui PDG du groupe de réassurance Scor, coté au CAC Next 20, l’indice boursier qui regroupe les vingt valeurs qui suivent celles du #CAC 40. Son chiffre d’affaires 2016 avoisine les 14 milliards d’euros.

  • Édition, distribution, librairies
    Enjeux et cartographies de la chaîne du livre

    Par Ferdinand Cazalis, Séditions Graphiques

    http://cqfd-journal.org/Enjeux-et-cartographies-de-la

    Chaque année, le marché du livre se concentre davantage entre les mains de grands groupes industriels, de moins en moins liés historiquement aux métiers de l’édition. Il en va par exemple ainsi de Scor assurances dirigé par Denis Kessler, ex vice-résident du Medef qui a racheté les prestigieuses Presses universitaires de France, ou de Lagardère, qui, après avoir fait fortune grâce à la vente d’armes détient aujourd’hui Hachette, Grasset, Fayard, etc.

    La diffusion-distribution, métier peu valorisant consistant à promouvoir les nouveautés dans les lieux de vente et à assurer la livraison des commandes, s’est rendue maître du secteur, générant les meilleurs chiffres d’affaire et orientant les choix de publication des éditeurs en fonction de la rentabilité des produits.

    Quant aux points de vente, ils ont aussi évolué ces dernières années : les librairies ne représentant plus qu’une vente sur cinq. Le reste se distribue entre Internet (Amazon, Decitre, etc.), les Relay détenus par Hachette/Lagardère (qui ont su créer un monopole dans les gares générateur d’arbitraire dans le choix des titres) ou les grandes surfaces (Auchan, Leclerc, etc.).

    La carte réalisée en septembre 2016 pour le dossier du numéro n°146 de CQFD, « Des livres et des luttes » permet de saisir en quoi la poésie, la critique, la pensée et la vivacité que les livres promettaient de conserver dans leurs pages sont en train d’être assassinés par les logiques du marché et le néolibéralisme.

    Heureusement, des collectifs et des structures indépendants et audacieux continuent de combattre (voir ci-dessous), et le numéro 146 de CQFD partage avec ses lecteurs et lectrices certaines de ces luttes.

    Livres : une autre idée de la logistique à Barcelone

    10% des publications dans l’État espagnol sont en langue catalane. Mais les différences linguistiques ne suffisent pas à expliquer la méfiance des éditeurs ibériques envers la centralisation. Près de 200 entreprises de diffusion/distribution existent à travers le pays, contre une dizaine en France. À Barcelone, une petite structure tient tête aux géants du secteur. Petit topo dans le quartier caniculaire du Raval, par Miguel Martin, participant de Virus.

  • #suicide – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/suicide

    Je sais que l’idée de la mort volontaire est une idée contraire à tous les principes moraux du monothéisme, et que le bouddhisme est lui-même très intransigeant à l’égard de la mort volontaire, et pourtant nous sommes environnés de telles violences déclenchées par les activités de nos sociétés qu’il y a là quelque chose de paradoxal, puisque nous donnons la mort à grande échelle à l’aide d’engins de morts qui représentent l’un des secteur économique les plus important, on célèbrera Hiroshima dans quelques jours, et on trouve anormal qu’un individu quitte le monde pour la raison de son choix et au moment de son choix.

    En réalité, la mort volontaire devrait être un sujet de conversation banal, ordinaire, et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel.

    • et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel

      C’est tellement l’exact contraire de ce qui a été montré par de nombreuses analyses sociologiques mais aussi anthropologiques ! Il y a, ou en tout cas il fut, des sociétés où le suicide était quasiment inexistant. Cette vision de choix individuel est donc une manière toute libérale de parler du suicide.

    • « J’ai plein de copains qui se sont suicidés. Je peux citer un paquet de gens qu’on a connus aux Halles et qui ne sont plus là. Pareil dans ma cité ; des amis d’enfance, j’en ai plus beaucoup. SIDA, suicides, overdoses… C’est ce que tu as quand tu soulèves le rideau d’une petite cité, tranquille. J’en arrive souvent à penser que si l’enfer existe, il est ici sur Terre. On est en plein dedans. Tout être humain qui a de la sensibilité a envie de se foutre en l’air. »

      Helno 1963-1993
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Helno#cite_ref-lib.C3.A9_1-0

    • Cela est totalement théorique, le fait est, comme dit précédemment, qu’il y a de multiples sociétés passées et quelques présentes restantes, qui ont été étudiées anthropologiquement ou sociologiquement, et où le suicide n’existe à peu près pas. Et que donc c’est à peu près certain que c’est un fait de société, et non pas un fait individuel de sensibilité, qui vaudrait quelque soit la manière dont on vit au quotidien.

    • Même si on en parlait tous les jours au café, la mort (volontaire ou non), resterait terrifiante, monstrueuse, choquante, impensable. Je trouve maladroit que l’auteur propose d’amoindrir ce qu’est la mort (une démarche très « monothéiste »), en quelque sorte de la banaliser, pour défendre le droit à mourir quand on veut.

      Je ne sais pas si je suis clair, mais on va tous mourir, c’est un fait, et c’est horrible. Il n’y a pas grand chose à dire de plus. Et il n’y aura pas de société capable de produire une moindre mort, une mort « gérée » sans devenir monstrueuse à son tour.

      Je serais assez intéressé par une société capable de nous faire accepter ce fait sans détour, notamment en nous faisant comprendre que c’est la mort qui donne tout son sens à la vie, et que notre mort a donc un sens, que nous sommes libre de choisir. Comme nous sommes libre de choisir le sens de notre vie.

    • L’Etat démocratique de l’époque contemporaine représente une variété tout à fait nouvelle d’inhumanité.

      Stig Dagerman
      L’homme qui va bientôt mourir.
      http://plusloin.org/acontretemps/n12/AC12DagermanTexte.pdf
      http://www.acontretemps.org/spip.php?article193
      Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

      Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s’est jamais démenti. On peut donc, aujourd’hui, à l’occasion d’une nouvelle édition de ce « testament », parler d’un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l’inoubliable éclat.

      http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/notre-besoin-de-consolation-est-impossible-rassasier


      #Stig_Dagerman #testament #acontretemps

    • “... Il y a là un problème..."
      Un système fini face à une demande infinie, entretien avec M.F, historien extradisciplinaire et philosophe (≠ expert).
      http://1libertaire.free.fr/MFoucault276.html

      - Comment, en définitive, la Sécurité sociale peut-elle contribuer à une éthique de la personne humaine ?

      – Sans compter tous les éléments de réponse à cette question apportés dans le courant de cet entretien, je dirai qu’elle y contribue au moins en posant un certain nombre de problèmes, et notamment en posant la question de ce que vaut la vie et de la manière dont on peut affronter la mort.

      L’idée d’un rapprochement entre les individus et les centres de décision devrait impliquer, à titre de conséquence au moins, le droit enfin reconnu à chacun de se tuer quand il voudra dans des conditions décentes... Si je gagnais quelques milliards au Loto, je créerais un institut où les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-être, pour disparaître ensuite, comme par effacement...

      – Un droit au suicide ?

      – Oui.

      - Que dire de la manière dont on meurt aujourd’hui ? Que penser de cette mort aseptisée, à l’hôpital souvent, sans accompagnement familiaI ?

      – La mort devient un non-événement. La plupart du temps, les gens meurent sous une chape de médicaments, si ce n’est pas par accident, de sorte qu’ils perdent entièrement conscience en quelques heures, quelques jours ou quelques semaines : ils s’effacent. Nous vivons dans un monde où l’accompagnement médical et pharmaceutique de la mort lui ôte beaucoup de sa souffrance et de sa dramaticité.

      Je n’adhère pas tellement à tout ce qui se dit sur l’« aseptisation » de la mort, renvoyée à quelque chose comme un grand rituel intégratif et dramatique. Les pleurs bruyants autour du cercueil n’étaient pas toujours exempts d’un certain cynisme : la joie de l’héritage pouvait s’y mêler. Je préfère la tristesse douce de la disparition à cette sorte de cérémonial.

      La manière dont on meurt maintenant me paraît significative d’une sensibilité, d’un système de valeurs qui ont cours aujourd’hui.

      Il y aurait quelque chose de chimérique à vouloir réactualiser, dans un élan nostalgique, des pratiques qui n’ont plus aucun sens.

      Essayons plutôt de donner sens et beauté à la mort-effacement.

    • « La vie est propre à celui qui la vit, avait écrit #Nelly_Arcan. Et s’il est vrai que le suicide est un legs terrible qu’il faut absolument prévenir, c’est aussi vrai que ne pas faire souffrir son entourage ne peut constituer, du moins à long terme, une raison suffisante pour vivre. »

      http://nellyarcan.com/pages/biographie.php
      http://www.lapresse.ca/arts/dossiers/deces-de-nelly-arcan/200909/26/01-905774-le-suicide-a-toujours-ete-son-obsession.php

    • Pour l’instant donner sens et beauté à la mort volontaire est affaire de gens riches et cultivés, sauf les cas de suicides qui se veulent critique en actes (djamal char), sauf dans les suicides homicides, ce dernier cas étant tout à fait le genre de sens et de beauté dont les déshérités et les autres auraient à se passer.
      Et non, il n’y a rien de facile à aller à l’encontre de toutes les saloperies dites sur #Foucault depuis 30 ans (nihiliste, nazi, libéral), ni à celles qui ont été faites à partir d’un renversement de son travail (refondation sociale patronale, à la Kessler Ewald), saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Il suffit de lire pour de bon quelques cours de M.F, dont Il faut défendre la société, Les anormaux, Sécurité, territoires, population pour le savoir inassignable, y compris à une CFDT devenue gestionnaire mais qui continuait de se piquer de réflexion (poser des problèmes nouveaux à nouveaux frais).
      Les attaques du PS au début des années 80 contre le « silence des intellectuels » visaient entre autre M.F dont le pouvoir attendait des arguments à son service.

      M.F dit dans l’entretien en question que la sécu pose des problèmes, pas qu’il va, du haut de son savoir, les solutionner.

      On peut aussi taxer de point de vue aristocratique le fait de se référer implicitement au stoïcisme quant à l’attitude devant la mort, on peut mettre en cause bien des aspects, mais le réflexe actuel de rejet vis-à-vis de Foucault, c’est jouer à faire le malin en adoptant une doxa, sans lire. M.F est multiple. Son Société punitive contredit sur bien des points l’approche qu’il adopte dans Surveiller et punir, publié peu après que le cours sur la société punitive ait été donné.

      Pour revenir au début, japonais, la mort volontaire y est, pour dire vite, à la fois adéquation à une contrainte sociale (honneur) et une preuve de liberté (affirmation). Durkheim (dont l’étude a été fréquemment critiquée depuis sa parution) n’y retrouve pas ses petits (l’anomie) lorsqu’il caractérise le seppuku comme suicide fataliste, dû à la rigueur des contraintes sociales.

      On peut lire à ce sujet, La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet.
      Edit. L’article qui ouvre ce fil valorise le « choix individuel », probablement sans avoir connaissance du livre de Pinguet et de ce pan de la réalité japonaise, que les avancées du capitalisme (individualisation) ont du modifier en grand.
      J’ai connu des « suicides communistes », une haute idée de la vie impliquant que le refus d’une vie dégradée se traduise par un acte.
      Parler de « choix individuel » a au moins pour vertu de préserver la part non analysable de tels gestes.

    • Jean-Marc Mandosio
      Longévité d’une imposture - Michel Foucault -
      suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres
      #éditions_de_l'encyclopédie_des_nuisances. 2010.

      #J-M_Mandosio est un historien, spécialiste de magie et d’occultisme au Moyen-Âge et à la Renaissance, mais il a publié sur des sujets très divers allant du #Situationnisme de Guy Debord à l’histoire du Rock’n Roll ou (pour simplifier) la #critique_de_la_Technique.

      éditions de l’Encyclopédie des Nuisances en cohérence à leur critique du monde industriel, n’a pas de site Web.
      Mais j’ai trouvé ce blog : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.htm qui peut être t’apportera des réponses @colporteur

      saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Je me suis laissé prendre moi aussi par Michéa qui, pour le coup lui, est un imposteur.

    • Les (non)usages du travail de Foucault sont divers, le contre sens n’est pas rare. Exemple : Refondation sociale patronale : L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance ». Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      Un questionnement éthique n’est pas une prescription morale. M.F d’abord historien de la médecine et du pouvoir médical, n’a jamais que je sache pratiqué la prescription.

      Une sociologie foucaldienne est-elle possible ?
      http://www.morbleu.com/une-sociologie-foucaldienne-est-elle-possible/#more-828

      En tant qu’ils sont un savoir, il est tout à fait possible pour le pouvoir de faire un usage aliénant des textes de Foucault – tout comme il existe un usage émancipateur de ces mêmes textes.

      Sur Mandosio, et la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON
      http://lherbentrelespaves.fr/public/edn.pdf

    • L’abus de philosophie
      Comme la randonnée en montagne, la philosophie est une discipline qu’il vaut mieux pratiquer avec un solide équipement et un minimum d’entraînement. Il n’y a pas que les philosophes que la folie et le suicide menacent : un mauvais lecteur peut faire une bonne victime.

      Frédéric Pajak
      L’Imbécile. N°8 - janvier 2005

      @colporteur Au détour d’une recherche, je tombe sur votre très bon article. Pur hasard : je suis également l’auteur du texte de Morbleu ! cité en commentaire un peu plus haut.
      dans les commentaires de : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.html
      Je vais lire avec délectation la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON.
      @aude_v le blog se termine par .fr celui que tu signales est .my ( de mon pc, ça s’affiche quand même.)
      C’est dommage que tu n’y accèdes pas car les commentaires sont aussi intéressant que l’article.
      Sinon tu peux te procurer « Longévité d’une imposture » ici :
      http://www.librairie-quilombo.org/Longetivite-d-une-imposture-Michel-Foucault

      Ce texte est une reprise du chapitre V du recueil d’essais intitulé« D’or et de sable ». Il est révisé et augmenté d’une postface consacrée à divers exercices de foucaulâtries, en particulier celui publié par P. Veyne en 2008. J.-M. Mandosio dénonce l’imposture du discours de M. Foucault, qu’il qualifie de lourd et inconsistant, et plaide pour une réhabilitation de l’esprit critique.

    • la pensée du grand homme est si #complexe mais il doit être possible de se branler la nouille sur des sujets qui ont moins d’influence sur la vie des administréEs.

      J’aime bien ton expression @aude_v et c’est ce que je vais faire de ce pas. Bonne lecture.

    • @vanderling un complément (antérieur) à « Une sociologie foucaldienne est-elle possible ? »

      Une sociologie foucaldienne du néo-libéralisme est-elle possible ? Laurent Jeanpierre, 2006
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4136

      Contrairement au libéralisme ou au dirigisme, le néo-libéralisme se caractérise par la mise en place d’une politique de société créant les conditions d’existence d’une forme idéale, parfaitement concurrentielle, de marché et d’être humain, plutôt que par des politiques de régulation par le marché ou bien de correction voire de substitution du marché. Le néo-libéralisme est un art de gouverner par la mise en concurrence. Son premier terrain d’application est l’Etat et l’action publique elle-même.

      Nous avons souligné l’importance de l’évolution des techniques intellectuelles - en particulier ce que Foucault appelle, au détour d’un propos oral sur le néo-libéralisme, les technologies de l’aléa - dans cette transformation de l’art de gouverner : plus que dans les rationalités politiques antérieures, la connaissance de l’aléa et la maîtrise rationalisée du futur sont en effet des problèmes primordiaux pour le libéralisme. Le dirigisme et le néo-libéralisme se sont développés au vingtième siècle comme des arts de gouverner offrant des instruments plus sophistiqués, non plus seulement de connaissance, mais de maîtrise, voire d’usage des aléas. Une sociologie des techniques intellectuelles du néo-libéralisme et de leurs liaisons avec d’autres technologies de pouvoir pourrait être développée sur un modèle comparable à la socio-histoire de ces techniques, telle qu’elle est simplement esquissée par Foucault et surtout reprise, depuis deux décennies, par des travaux d’histoire des statistiques et des probabilités. Cette sociologie foucaldienne des savoirs spécialisés ayant permis l’hégémonie contemporaine du néo-libéralisme devra s’appuyer sur la sociologie des sciences et surtout des sciences sociales ainsi que sur la sociologie politique des formes de quantification et des instruments de gouvernement.

      Du même Laurent Jeanpierre, et encore à partir de Foucault, La mort du libéralisme
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3078

    • Suicide : changement de régime. Un observateur hors pair, Maurice Halbwachs, Christian Baudelot et Roger Establet
      http://www.liens-socio.org/Suicide-changement-de-regime-Un

      Quant à l’anomie, concept cardinal de la théorie durkheimienne du suicide, Maurice Halbwachs la soumet à une critique en règle. La nouvelle société qui émerge à la fin du 19ème siècle de tous les bouleversements induits par l’industrialisation, l’exode rural et le nouvel ordre économique n’est pas une société désordonnée qui ne serait régie que par les pulsions ou les initiatives individuelles. Loin d’être déréglée et anarchique, la vie sociale moderne est même plus normative que l’ancienne. Dominée par la loi du marché qui impose à chacun d’évaluer « ses prestations, ses travaux et ses efforts », elle est animée par ses rythmes propres, ses formes conventionnelles auxquelles nous devons nous plier. Les originalités dont elle ne s’accommode pas sont impitoyablement éliminées. Pire, selon Halbwachs, les gestes, les manières de pensée et de sentir des hommes sont réglementés sur un mode « plus tyrannique » aujourd’hui qu’hier et les passions sont coulées dans un moule unique. La vie sociale moderne n’est donc pas plus désordonnée aujourd’hui qu’hier, elle est seulement « plus compliquée ». Voilà qui condamne définitivement la vertu explicative du concept d’anomie, chargé chez Durkheim d’expliquer l’accroissement spectaculaire des suicides provoqués par le passage d’une société rurale, artisanale et religieuse à une société urbaine, industrielle et laïque.

      Mais c’est sans doute dans les dernières pages du livre, à propos du rôle explicatif des motivations personnelles, que se manifeste avec le plus de clarté la distance que prend Maurice Halbwachs à l’égard de Durkheim.

    • En #suisse, des associations comme #Exit et #Dignitas ont ouvert un espace de liberté autour de la #fin_de_vie, et l’aide au suicide n’est désormais punie que si elle est accordée pour un motif égoïste. Les pratiques qui se sont développées en Suisse semblent même davantage rassurer que choquer une population inquiétée par la médicalisation croissante de la mort. Les établissements médicaux-sociaux se montrent eux aussi de plus en plus ouverts sur cette question. Pourvu que l’aide soit désintéressée et que la personne souhaitant se suicider jouisse de ses pleines facultés de discernement, quelle justifie sa décision par une maladie incurable, des souffrances physiques ou psychiques intolérables, par un pronostic d’évolution fatale ou une invalidité importante, la voie est libre. Il suffit simplement de mettre par écrit sa demande de suicide, sous forme manuscrite, de trouver le médecin qui fournira l’ordonnance pour la solution mortelle (Exit et Dignitas sont là pour çà), et que le « départ » se fasse en présence de témoin(s) - le plus souvent, ce sont des membres de la famille. #Last_but_no_least - et c’est ce qui fait toute la différence avec l’euthanasie - il faut que la personne qui souhaite en finir soit capable de s’administrer elle-même la solution létale : boire une potion, tourner le robinet d’une sonde ou d’une perfusion.
      Le droit de #mourir_dans_la_dignité, le credo du docteur #Jérôme_Sobel, présentation :

      http://www.hebdo.ch/jerome_sobel_profession_docteur_40938_.html
      Exit A.D.M.D Suisse romande, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité : http://www.exit-geneve.ch/index.html


      Exit, le film : http://youtu.be/7iNYTj_G03k

      http://dignitas.ch

      Jean-luc Roméro-Michel à propos du livre L’aide au suicide que son ami le docteur Jérôme Sobel à écrit avec Michel Thévoz

      http://www.romero-blog.fr/tag/jérôme+sobel


      Source : L’imbécile N°12 -2005 entretien avec le Dr Jérôme Sobel par Jean-François Duval

  • Et voilà, la prochaine grosse embrouille patronale-étatiste risque de nous être bientôt imposée :

    Revenu de base universel : Valls veut « un grand débat » et recadre Sapin
    http://www.numerama.com/politique/164781-revenu-de-base-universel-valls-veut-un-grand-debat-et-recadre-sapin

    Manuel Valls a fait sienne la proposition croissante d’installer un revenu de base, ou « revenu universel », pour remplacer les prestations sociales conditionnées, par un même revenu minimum qui serait versé à chaque résident en France.

    Et Guillaume Champeau nous sert le baratin patronal sur les robots-machines responsables du chômage :

    La proposition revient de plus en plus pour accompagner ce qui apparaît être parfois un chômage structurel, induit par les progrès technologiques qui chaque jour annoncent de nouveaux remplacements des travailleurs humains par des robots ou des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Le projet énoncé en 2007 par Denis Kessler (à l’époque vice-président du MEDEF) est en passe d’être finalisé :

    Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… À y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux . La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

    « Adieu, 1945, raccrochons notre pays au Monde », Denis Kessler, Challenges, nº 94, 4 octobre 2007, p. 38

    https://fr.wikiquote.org/wiki/Denis_Kessler

    Vite ! Lisons Bernard Friot !

    Revenu inconditionnel ou salaire à vie ?
    http://www.reseau-salariat.info/d60e8d6f2500d2a81466e1d205be9c59

    Les caisses de sécurité sociale salarient déjà des millions de retraités, les soignants, les parents, sans profit ni marché du travail. Dans le prolongement de cette expérience réussie, la proposition de Réseau Salariat est de créer une cotisation salaire, finançant la totalité du salaire à vie . Ce financement s’effectue à travers la reprise de la hausse du taux de cotisation interrompue depuis les années 1980, alors qu’il avait plus que doublé depuis 1945.

    [...]

    Parmi les institutions existantes, le RI privilégie la fiscalité redistributive pour assurer son financement, prenant ainsi la suite des politiques d’affaiblissement de la maîtrise salariale sur la valeur économique , menées par les réformateurs des années 1980 à nos jours. De ce fait, le RI escamote la manière dont cette justice fiscale désarme le salariat comme instance légitime à décider de la production de valeur. La propriété lucrative reste le pôle dominant des choix politiques et économiques .

    À l’inverse, la cotisation montre qu’il peut y avoir production non lucrative et pourtant monétaire : celle des millions de salariés de la cotisation sociale , qui travaillent en‑dehors des institutions capitalistes. De plus, à travers l’exemple de la création des CHU, la cotisation sociale montre qu’il peut y avoir financement de l’investissement sans recours au crédit lucratif. Comme le financement de l’investissement par la cotisation se double de l’interdiction de la propriété lucrative et de la généralisation de la copropriété d’usage des entreprises et services publics par les salariés, le producteur est libéré du chantage de l’actionnaire ou du prêteur.

    Manifeste : Pour un statut politique du producteur (Réseau Salariat)

    https://www.youtube.com/watch?v=lRHO5GfKgFY

    Débat entre Bernard Friot et Frédéric Lordon chez Tropiques (1/2)

    https://www.youtube.com/watch?v=E6-x5lJD8K4

    #RDB #salaire_à_vie #revenu_de_base #revenu_universel #revenu #revenu_garanti #Automatisation #Robotisation #Travail #Emploi

  • Stiglitz : « Les inégalités aux Etats-Unis auront des conséquences dévastatrices »
    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140604trib000833346/stiglitz-les-inegalites-aux-etats-unis-auront-des-consequences-devastatric

    C’en en est fini du rêve américain, de l’idée que les enfants vivront mieux que leurs parents, que c’est un pays de justice, aux nombreuses opportunités. (…) Plus généralement, la classe moyenne va souffrir de plus en plus.

  • L’euro n’est pas en faillite, bien au contraire il fait exactement ce pourquoi il a été crée.
    http://www.wikibusterz.com/leuro-nest-pas-en-faillite-bien-au-contraire-il-fait-exactement-ce-pour

    l’Euro est simplement la poursuite du concept des “Reaganomics” :
    “La discipline monétaire oblige les politiques à se plier la discipline budgétaire, sans exception”
    Et lorsque des crises surviennent, les nations économiquement désarmées n’ont pas d’autre alternative que d’éradiquer la plus grande partie de leur réglementations et législations gouvernementales, de privatiser massivement les services publics et industries d’Etat, de réduire les impôts et de balancer à la poubelle le modèle social européen et son État-providence.
    (Note du traducteur : où, comme l’avait si clairement expliqué le n°2 du MEDEF, Denis Kessler, grand ami de DSK, dans un article de la revue Challenges d’Octobre 2007 : “Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de l’éliminer.”)

  • Denis Kessler, l’enfant terrible du patronat, fait son retour au Medef
    http://lemonde.fr/politique/article/2013/07/01/denis-kessler-l-enfant-terrible-du-patronat-fait-son-retour-au-medef_3439951

    « Il incarnait une droite dure du patronat », rappelle l’économiste Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social de Michel Rocard et Lionel Jospin, qui garde toutefois pour lui une profonde sympathie : "Ce n’est pas le genre mec de droite pisse-vinaigre. Il est un adversaire sympathique : on peut échanger des cigarettes avec lui par-dessus les tranchées et monter ensuite à l’assaut et au combat."

    Volontiers provocateur, séducteur à ses heures, M. Kessler ne pratique pas la langue de bois, une particularité rare dans un monde patronal très balisé. À propos de la France ? "J’en viens à perdre la foi dans ce pays frappé d’hexagonalisme - le monde ne nous attendra pas." François Hollande ? "Il aurait dû davantage parcourir le monde, comme Dominique (Strauss-Kahn, ami très proche de M. Kessler) et moi l’avons fait depuis quarante ans, plutôt que de consacrer l’essentiel de son temps à la rue de Solferino."

    Kessler, #ex-mao, est l’un des initiateurs (#intellectuel_organique) de la refondation « sociale » patronale qui a donné naissance au MEDEF , et a débutée... par une #réforme du chômage (tout comme la rigueur socialiste en 1982), à ce propos :

    • « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, #Maurizio_Lazzarato
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279

    • L’éthique du bouffon, Valèrie Marange
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

    • Refondation sociale patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184

    #Ewald #Denis_Kessler #Medef #précarité #chômeurs #assurance #HEC

  • « Il va probablement falloir réintroduire de la dégressivité dans les allocations chômage », par Sophie Hancart
    http://www.actuchomage.org/2013040724952/Social-economie-et-politique/lil-va-probablement-falloir-reintroduire-de-la-degressivite-dans-les-al

    En clair, there is no alternative : au nom de leur « compétitivité », il faut condamner notre protection sociale (car ce qu’il appelle « charges » sont les cotisations sociales qui garantissent notamment un revenu aux salariés quand ils cessent de travailler pour cause de maladie, chômage ou retraite. Mais pour le Medef, un individu qui ne dispose que de sa force de travail pour subsister doit être une marchandise éternellement rentable, vouée à s’échiner non-stop pour un employeur, même s’il tombe malade, même jusqu’à la mort ; et quand son employeur l’a mis au chômage, il peut crever aussi).

    Revenir un siècle en arrière et en finir avec cet énorme progrès civilisationnel que fut la création de notre sécurité sociale, mettre à bas cet « amortisseur de crise » pourtant avéré, est l’objectif du Medef. En 2007, Denis Kessler, ex vice-président du lobby patronal, le disait clairement : « C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la résistance ». Dont acte. Peu à peu, aidé par des politiques et autres "experts" idéologiquement orientés, le patronat a remplacé dans le langage courant le mot "cotisations" (positif pour les salariés) par le mot "charges" (négatif pour les employeurs), tellement martelé dans les médias que même les salariés l’utilisent et que certains, finalement persuadés que ces "charges" sont trop lourdes pour les patrons, en viennent à les plaindre...

  • «  Votre capital santé m’intéresse  »
    Texte de François Cusset publié dans le @mdiplo en janvier 2008
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/05/23/la-politique-hygieniste-ou-la-medecine-instrument-de-

    Théorisées il y a quelques années par un philosophe revenu du maoïsme, François Ewald, et par le coprésident du Mouvement des entreprises de France (Medef) Denis Kessler, sous les noms ronflants de « risquologie » (la théorie du risque comme « dernier lien social ») et de « principe de précaution », la détection systématique de toutes les conduites à risques et l’approche qui la sous-tend en termes de maximisation et d’amortissement de soi ont investi peu à peu toutes les régions de l’existence qui en étaient restées indemnes. Car il faut désormais prévenir la panne sexuelle du couple avec enfant(s). Organiser ses vacances comme un ressourcement optimal. Coller à une diététique de la vie saine, ou à la nouvelle biopolitique de la minceur. S’adonner au sport pour vivre plus longtemps ou pour s’offrir dès maintenant un « corps du dehors » (selon l’expression de l’universitaire Georges Vigarello pour désigner la motivation esthético-narcissique, désormais décisive, de toute pratique sportive). Et, pourquoi pas, s’essayer à l’aventure extrême pour le bienfait de ses « shoots d’adrénaline », ou même aux oboles du Téléthon puisque la myopathie, elle aussi, exige un effort de chacun. C’est bien la faute à chacun, en somme, si des malheurs aussi anachroniques que les maladies ou la décadence des corps nous tombent encore dessus en l’an 2008...

    • #Santé #néolibéralisme #medef

      Sur la refondation sociale patronale dont Ewald a été l’un des instigateurs :

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance ». Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

  • 35 heures : l’analyse des propositions de l’UMP
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20111123trib000666264/l-ump-va-devoir-revoir-sa-copie-sur-les-35-heures.html

    Un rappel d’abord. La notion de durée légale du travail de 35 heures ne doit pas être confondue avec la durée effective du travail qui, en France, est d’environ 40 heures hebdomadaires. Les 35 heures sont en réalité un seuil au delà duquel se déclenche le mécanismes des heures supplémentaires. Depuis une loi de 2008, les entreprises, par simple accord, peuvent fixer librement le contingent annuel d’heures supplémentaires que les salariés n’ont pas le droit de refuser d’exécuter.

    Un constat ensuite. La proposition de l’UMP n’est pas une véritable novation. Elle s’inspire en fait d’une vieille antienne patronale, théorisée par Denis Kessler il y a plus de dix ans, quand l’actuel patron du réassureur Scor était alors vice-président du Medef. En lutte ouverte contre les 35 heures légales, il privilégiait une importation du modèle anglais où, en effet, il n’existe pas de durée légale du travail ; ce sujet relevant des partenaires sociaux dans les branches, voire les entreprises. L’UMP ne va donc pas aussi loin, gardant quand même une référence aux 35 heures légales. Ce qui pose problème. Quelle va être, de fait, l’intérêt pour des entreprises d’allonger conventionnellement la durée du travail , alors qu’aujourd’hui « les heures sup » sont fiscalement et socialement exonérées dès la 36è heure hebdomadaire de travail ? Si une branche fixe, par exemple, sa durée conventionnelle à 37 heures, les deux premières heures ne bénéficieront d’aucune exonération... Celle-ci ne commençant qu’à la 38è. Paradoxalement, à ce stade, le projet conduirait donc à renchérir le coût du travail.

  • Il faut imaginer Sisyphe heureux... : Conseil national de la résistance : Les Jours heureux
    http://lucaerne.blogspot.com/2010/07/conseil-national-de-la-resistance-les.html

    Or - l’a-t-on remarqué ? - toute la politique de Sarkozy consiste à détruire cette très originale architecture édifiée à la Libération. Denis Kessler, l’ancien maoïste devenu un temps éminence grise du Medef, a d’ailleurs lâché publiquement le morceau, quelques mois après l’élection du président bling-bling : « Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement [de Sarkozy] peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale et de portées diverses : statue de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... À y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance » (Challenge, 4 octobre 2007).

    #livre #résistance #histoire #lutte #libéralisme #social #for:luc.serisgmail.com #for:twitter

  • Al Denis, si tu prononces encore le mot « décence », je sors la sulfateuse… - Article11
    http://www.article11.info/spip/spip.php?article579

    La différence entre Denis Kessler et Al Capone ? Hormis le fait qu’ils ne vivent pas à la même époque, il n’en est pas. Tous deux opposés à l’immiscion de l’État en leur sphère d’activité, partageant une même absence de scrupules à l’égard des victimes de leur pratique économique, le gangster et l’homme d’affaire sont les deux facettes d’une même médaille. Jusqu’à se ressembler physiquement.

    #capitalisme #for:twitter