person:jean-marc manach

  • N°5 Libertés et surveillance à l’ère numérique - samedi 17 mars 2018, 15h-17h
    https://archive.org/details/n5libertesetsurveillancealerenumeriquesamedi17mars201815h17h327384141

    Conception : Peggy Pierrot (chercheuse indépendante), Philippe Rivière (journaliste), animation : Peggy Pierrot @supergeante , intervenant.es : Nicolas Malevé (artiste, développeur), Seda Gürses (chercheuse), Jean-Marc Manach (journaliste d’investigation) @manhack , Vladan Joler (enseignant à l’université de Novi Sad), Rayna Stamboliyska (consultante et chercheuse indépendante) @maliciarogue

    Après la performance d’Anne Laforet, à propos de #Chelsea_Manning, sur le genre et les trans-identités, Peggy Pierrot propose de visionner l’intervention pré-enregistrée de Nicolas Malevé sur les questions éthiques et politiques posées par la reconnaissance faciale (algorithmes et logiciels véhiculant des stéréotypes et permettant aux GAFA d’instrumentaliser les utilisateurs et utilisatrices à des fins commerciales). Les intervenant.es suivant.es prolongent ces propos en incitant à opérer une observation critique des systèmes de surveillance, auto-alimentés par les mêmes usager.es, à les étudier (notamment Facebook) et à les contourner (anonymat, fausse géolocalisation, démystification du niveau de surveillance et de la figure du hacker versus casseur, investigation de leur construction et de leur fonctionnement, précision du vocabulaire utilisé).

    #conférence #Nathalie_Magnan

  • La liste des clients de Nexa/Amesys s’allonge : de la DCRI à la Belgique en passant par la #Turquie
    https://reflets.info/la-liste-des-clients-de-nexaamesys-sallonge-de-la-dcri-a-la-belgique-en-pa

    Nos investigations, comme celles de Jean-Marc Manach ou d’Olivier Tesquet de Télérama avaient déjà permis de dresser une liste conséquente de clients d’Amesys, entreprise qui avait muté en Bull, puis en Nexa. Initialement, Reflets dénichait […]

    #Bienvenue_chez_Amesys #France #Allegretto_Asset_Management #Amesys #Camusat #Candy #Commission_européenne #Crocodile #DGSI #Doha #DRCPN #Égypte #Gabon #Kazakhstan #Libye #Maroc #Ministère_de_la_Défense #Nexa_Technologies #Ooredoo #PopCorn #Qatar #Qtel #Service_général_du_renseignement_et_de_la_sécurité_belge #SILAM #State_Security_Bureau #Toblerone

  • Faut-il avoir peur des hackers de la CIA ?

    par Jean-Marc Manach

    http://www.slate.fr/story/143381/peur-hackers-cia

    La multiplication de révélations et de fuites sur les logiciels espion de la CIA et de la NSA ne signifie pas que nous serions plus surveillés, ou plus vulnérables qu’auparavant. C’est même tout le contraire : on n’avait jamais eu autant de traces, preuves, indices, modus operandi, documents et informations susceptibles de nous aider à nous en prémunir.

    Comme l’a résumé The Grugq, l’un des plus fins observateurs des espions cyber, se focaliser à outrance sur les failles 0day (du nom donné aux vulnérabilités non corrigées, et exploitées par certains services de renseignement) est aussi ridicule et contre-productif que de n’être obsédé que par la seule menace que représenteraient des ninjas, plutôt que de craindre les maladies cardio-vasculaires.

    Nonobstant le fait que vous risquez bien plus de voir votre boîte mail piratée dans le cadre d’une campagne d’hameçonnage (phishing, en anglais) que d’être ciblé par la CIA, et que vous feriez donc mieux d’activer la double authentification et d’utiliser un gestionnaire de mot de passe que de craindre les cyber « men in black » :

  • Le renseignement militaire et les « petits pédés » de 4chan

    par Jean-Marc Manach

    http://www.slate.fr/story/140342/le-renseignement-militaire-4chan

    Qualifié de « poubelle du web », le forum 4chan est également connu pour être le plus prolixe générateur de mèmes mais aussi pour ses « fake news ». L’une d’entre elles, délirante et conspirationniste, a pourtant été reprise, au premier degré, par le service de renseignement militaire français en charge du contre-espionnage et l’un des experts « cyber » de la gendarmerie nationale.

    Comment appréhender tout ce qu’il se passe sur internet ? La direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD, ex-DPSD), le service de renseignement et de « contre-ingérence » du ministère de la Défense, est chargée de « s’opposer à toute menace pouvant prendre la forme d’activités de terrorisme, d’espionnage, de subversion, de sabotage ou de crime organisé ». Pour se faire, en décembre dernier, la lettre d’information de sa direction de la Sécurité Économique à Paris (DSEZP) –chargée de conseiller les industriels de la défense en matière de « protection physique ou informatique »– décidait donc de préciser ce qu’est « le cyberespace, terme polymorphe qui mérite (...) un éclaircissement pour mieux permettre d’en cerner les enjeux ».

    Ni la DRSD ni la revue de la gendarmerie nationale ne mentionnaient la source de leur approche particulièrement anxiogène du Web. Pour autant, une recherche sur leur liste des « sites "underground" mais toujours indexés » révèle qu’ils l’ont tous deux copiés-collés d’un billet intitulé « Le Marianas Web et les autres niveaux du Darknet / web profond », publié en 2014 par un étudiant en informatique marocain de 19 ans sur son blog parlonsgeek.com afin, notamment, d’y promouvoir PotooVPN, le tunnel sécurisé censé protéger la vie privée de ses utilisateurs et dont il est par ailleurs le « co-fondateur et CEO », lit-on sur son profil Facebook.

    La revue de la gendarmerie nationale omettait de même de préciser que ledit blogueur définissait aussi l’informatique quantique comme « quelque chose dont le nom est « falcighol dérivation polymère » (resic), ou encore qu’il existe, et au-delà dudit « Marianas Web », trois autres « couches (6, 7, 8) : les niveaux 6 et 7 ne sont que des conneries. Le huitième, et le dernier niveau, est celui qui intéresse la plupart des gens », et pour cause :

    « Le niveau 8 du web est censé contrôler l’ensemble d’Internet. C’est apparemment une anomalie découverte dans les années 2000. Il est complètement insensible, mais envoi des signaux directement dans les ordinateurs du monde entier, ce qui lui permet de contrôler Internet, mais cela dépend du hasard. Personne ne semble avoir le contrôle. D’après ce qu’on dit, une organisation / gouvernement secret détient le contrôle sur ce niveau, mais on ne sait pas. Apparemment, vous devez résoudre un simple puzzle… verrouillage des fonctions de niveau 17 niveau quantique TR001. Il s’agit essentiellement de l’informatique quantique le plus avancé, totalement impossible à résoudre avec nos ordinateurs. Vous avez besoin d’une technologie profonde que personne ne possède. »

    Aussi improbable que cela puisse être, au vu de l’énormité de tels propos, ce passage figure, mot pour mot (.pdf), dans l’une des trois conférences où Jean-Paul Pinte, l’auteur de l’article de la revue de la gendarmerie nationale, a évoqué le « Marianas Web » –sans que jamais il ne mentionne sa source.

    http://web.archive.org/web/20170208185405/http://www.association-aristote.fr/lib/exe/fetch.php/pres_pinte.pdf

  • Comment (et pourquoi) Bernard Cazeneuve a décidé de ficher 60 millions de Français | Jean-Marc Manach
    http://www.liberation.fr/france/2016/11/07/comment-et-pourquoi-bernard-cazeneuve-a-decide-de-ficher-60-millions-de-f

    C’est d’abord pour des raisons budgétaires que le gouvernement a publié en toute discrétion un texte ouvrant la voie à la création d’un fichier massif. « Libération » a retracé la chronologie de cette décision dont la Cnil comme de nombreux acteurs s’alarment. Source : Libération

  • « La DGSE espionne-t-elle tous les Français ? »
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/09/13/dgse-espionne-t-tous-les-francais-265136

    La France a peur. La loi renseignement, adoptée dans la foulée des révélations Snowden sur la « surveillance de masse », a été présentée par ses opposants comme permettant « une interception de l’ensemble des données des citoyens français en temps réel sur Internet ». La DGSE espionne-t-elle tous les Français ? En a-t-elle le droit, les moyens techniques et financiers ? C’est ce que vérifient Jean-Marc Manach et Sylvain Lapoix dans ce nouveau numéro de « What the fact (...)

    #surveillance #web #DGSE

  • Vivons-nous vraiment en cyberdictature ? | Usbek & Rica
    http://usbek-et-rica.fr/vivons-nous-vraiment-en-cyberdictature

    Loi renseignement, loi numérique, loi relative à l’état d’urgence… La #démocratie française a-t-elle basculé ces derniers mois du côté de la cyberdictature ? Usbek & Rica a posé la question à deux observateurs de la vie numérique dans notre pays : Adrienne Charmet, porte-voix de l’association La Quadrature du Net, préoccupée par la dimension sécuritaire des récents textes de loi, et le journaliste spécialisé Jean-Marc Manach, qui refuse de tomber dans la paranoïa généralisée sur les questions de #surveillance. — Permalink

    #politique

  • Bientôt un Wired à la française ?

    http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/bientot-un-wired-a-la-francaise-954338.html

    Quinze ans plus tard, de nouvelles vocations apparaissent, mais plus prudemment. L’éditeur américain Condé Nast réfléchit depuis longtemps à une version française de Wired, magazine mythique qu’il a racheté il y a dix ans, puis décliné dans quatre pays (Japon, Grande Bretagne, Allemagne, Italie). En novembre, la filiale française de Condé Nast envisageait d’investir « plusieurs millions d’euros » dans un lancement « au second semestre 2016 ». Aujourd’hui, l’éditeur indique qu’une décision sera prise « avant ou après l’été » après la réalisation d’un numéro zéro.
    Transfert, Owni et Actuel pour références

    Mais Wired fait aussi partie des inspirations d’un autre projet, porté par Jacques Rosselin. Le créateur de Courrier international, Canal Web et Vendredi Hebdo envisage un lancement à « l’automne 2016 ». Son média sera à la fois papier et numérique, avec une partie payante et une partie gratuite. Objectifs : « Lever un à deux millions d’euros » et conquérir « 20 à 25.000 abonnés » pour faire vivre « une équipe de moins de 10 personnes ». Outre Wired, les références sont Transfert, Owni et Actuel. Jacques Rosselin compte d’ailleurs s’appuyer sur plusieurs anciens de ces journaux, comme Jean-Marc Manach, Grégory Fabre ou Ariel Kirou.


    #presse #france #technos

  • Amesys, le business des armes numériques par Jean-Marc Manach et Nicoby - Le calamar noir
    http://www.lecalamarnoir.fr/actus/amesys-le-business-des-armes-numeriques-par-jean-marc-manach-et-nicoby

    "Jean-Marc Manach est un journaliste d’investigation indépendant, spécialisé sur « les questions de #surveillance, de vie privée et de libertés » sur internet. Il revendique notamment « Le droit a notre quart d’heure d’anonymat » et revient dans plusieurs livres sur cette thématique. « Au pays de Candy, enquête sur les marchands d’armes de surveillance numérique » retrace la formidable enquête qu’il a menée pour prouver la vente par une société française nommée Amesys, d’un système de surveillance massive des échanges à des dictateurs et notamment, à Mouammar Kadhafi en 2008 pour 12 millions d’euros. C’est ce travail que Nicoby illustre dans un projet initié par La Revue dessinée en partenariat avec les éditions Futuropolis, à l’occasion de la publication du reportage « Amesys et Kadhafi », dans le numéro 2 de (...)

    #bd #vieprivée

  • Les drôles de missiles de l’ambassade d’Israël en France : l’affaire Orange, et ses blocages collatéraux - Jean-Marc Manach - Arrêt sur images

    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-06-10/Les-droles-de-missiles-de-l-ambassade-d-Israel-en-France-id7806

    La campagne de Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS) dénonçant le partenariat d’Orange avec un opérateur présent dans les colonies israéliennes complique sérieusement les relations entre la France et Israël. Elle a tellement enflammé les réseaux sociaux que Stéphane Richard, PDG d’Orange, a annoncé, puis démenti, la fin des liens avec son partenaire israélien, au grand dam du premier ministre israélien Benjamin Netanyhaou, qui a réclamé des excuses, et de Laurent Fabius qui, fermement opposé au boycott d’Israël, a tenté de calmer le jeu.
    L’ambassade d’Israël à Paris, de son côté, s’est étrangement prêtée à un drôle de petit jeu, en jetant de l’huile sur le feu.

  • De la #surveillance de masse à la paranoïa généralisée - Bug Brother
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/107295963972

    Sur son blog, Jean-Marc Manach rappelle avec raison que non, ni la NSA, ni la DGSE n’espionnent toutes les télécommunications de chacun d’entre nous. Les révélations d’Edward Snowden ne doivent pas nous faire passer “de la société de la surveillance à la société de la paranoïa”, rappelle le journaliste, qui démonte les imprécisions de nombre de confrères dans un billet fleuve qu’il faut lire jusqu’au bout. Non, la sécurité informatique n’est pas cassée (pas encore) rappelle pour sa part Amaelle Guiton, qui souligne que les problèmes d’implémentations ne remettent pas en cause les technologies de chiffrement. 

    "Nous avons plus que jamais besoin de technologies de confidentialité suffisamment déployées pour n’être plus « suspectes », de standards de chiffrement plus solides, de code non seulement ouvert mais (...)

  • Maroc : le retour de « l’abominable vénalité » de la presse française ?

    http://www.arretsurimages.net/breves/2014-12-19/Maroc-le-retour-de-l-abominable-venalite-de-la-presse-francaise-id18

    Il est un autre aspect encore plus stupéfiant, dans les documents divulgués par « Chris Coleman » : on y apprend, comme l’a révélé ici Jean-Marc Manach, qu’une poignée de journalistes français, de L’Express, du Point, de Libé, et de LCI, pigent depuis des années pour un site de presse, L’Observateur du Maroc, dont le rédacteur en chef, Mohammed Charai, ne cesse de réclamer des subsides à deux hauts dirigeants du renseignement marocain, afin de rétribuer ces précieux collaborateurs, en échange d’articles favorables aux thèses marocaines dans -encore- l’affaire du Sahara occidental.

    La correspondance, notamment, entre Vincent Hervouët, spécialiste de politique étrangère de LCI, -et ancien président de l’association de la presse diplomatique française- et Charai, est édifiante. Si cette correspondance est authentique (et, après minutieuses vérifications, tout montre qu’elle l’est), et si Charai a bien versé aux journalistes les sommes qu’il assure leur avoir versées (ce qui reste à établir, les quatre démentant farouchement), l’information est accablante pour quatre grands medias français, dont les journalistes ont ainsi travaillé en étant stipendiés par une puissance étrangère, comme à la belle époque d’avant la Grande guerre où l’argent russe coulait à flots dans les caisses des journaux français.

    Dans l’affaire de l’argent du tsar, il avait fallu vingt ans, et une Révolution bolchevique, pour que la vérité éclate, dans L’Huma, puis dans un livre, éloquemment titré L’abominable vénalité de la presse française. A voir comment, depuis quelques jours, nos révélations sont superbement ignorées par nos confrères, on dirait bien que rien n’a changé. Dans un pays où la presse fonctionnerait normalement, ces révélations seraient reprises (au moins par les medias qui ne sont pas cités). Quant aux confrères mis en cause, ils s’expliqueraient, fouilleraient dans leurs archives pour expertiser les articles mentionnés, mèneraient des investigations internes, pour démentir ou confirmer. A ce jour, rien. Silence radio, et notamment, comme d’habitude, de l’AFP. Jusqu’à quand ?

  • Crash du MH17 : les preuves sont-elles sur YouTube, Google, Facebook ? - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/contenu-imprimable.php?id=7244

    Crash du #MH17 : les preuves sont-elles sur YouTube, Google, Facebook ?
    L’enquête collaborative en ligne qui accuse les séparatistes pro-russes

    Ce qu’il y a de bien, avec le web, c’est qu’on n’avait jamais disposé d’un tel moyen pour vérifier, recouper et authentifier une information ou, a contrario, pour démonter une manip’. L’Autre JT, le nouvel hebdo de France 4, a décidé d’y consacrer une rubrique, dont j’assure l’intérim dans l’émission diffusée ce jeudi soir. La chronique durant moins de 3 minutes, je me fais un plaisir de vous offrir ici-même, en avant-première, l’intégralité de ce que j’aurais voulu pouvoir y raconter. Il y est question du crash du Boeing de la Malaysia Airlines, au-dessus de l’Ukraine, le 17 juillet dernier.

    Excellent article de Jean-Marc Manach qui fait découvrir le travail d’#enquête très impressionnant du site #Bellincat et plus particulièrement de son fondateur, Eliot Higgins

    • Le démontage de photos issues de sources inconnues et qui se trouvent être complètement bidons ni ne correspondant aux théories alternatives « sérieuses », franchement, ça me gave. Les false flags à la noix, s’appuyant sur des « crowd sourcers » dont on ne sait rien d’autres à part que parfois, ils oublient des informations... bof.
      J’ai rapidement cherché l’endroit/le moment ou Seymour Hersh aurait été pris à défaut, comme semble l’indiquer Manach, je n’ai pas trouvé. Je n’ai trouvé que le lien vers « l’oubli » d’informations.

    • @BigGrizzly je dois dire que moi aussi.

      J’avais vu passer le reportage de 1tv, suivi, dans les deux heures de démontage en règle par des internautes russes : il faut dire que c’est quand même du bidon de chez bidon (pour la recherche, c’était plutôt facile : MH17 + la transcription de Photoshop en cyrillique…) Ça me gavait tellement que je n’ai rien repris ici.

      Pour le Buk M1, qu’il y ait un système qui ait fait un aller et retour en Ukraine ne prouve toujours pas que ce soit un missile sol-air qui ait abattu l’avion.

      On rappellera que, jusqu’à maintenant, toutes les pistes restent ouvertes et que la formulation du rapport préliminaire de la commission d’enquête ne dit rien d’autre.

      Alors, de temps en temps, ça serait quand même pas mal si les sites comme Bellincat s’occupaient aussi des indices allant contre la thèse du missile sol-air quand ce ne sont pas de grossiers fakes.

      Voir par exemple, une petite revue des arguments pour l’attaque aérienne http://seenthis.net/messages/295204 ou, plus récemment, la remontée à la surface de la vidéo de la BBC en russe tournée dans les jours qui ont suivi le crash http://seenthis.net/messages/314273 .

  • Sur les „cyberdjihadistes“ - Jean-Marc Manach - Arrêt sur images

    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2014-10-07/Les-cyberdjihadistes-sont-les-amis-de-mes-amis-id7115

    Qui aurait imaginé que Facebook, créé en 2004 par un geek de 20 ans pour draguer les filles de son université, contribuerait aux printemps arabes en 2011 ? Aujourd’hui, Facebook sert aussi de plate-forme de communication (et de recrutement) à des cyberdjihadistes partis faire la guerre en Syrie. Je suis allé lire les « murs » Facebook de dizaines d’entre eux. Ils sont en guerre. Pas moi.

  • Une entreprise de terrorisme médiatique (notamment)
    Jean-Marc Manach
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2014/09/15/une-entreprise-de-terrorisme-mediatique-notamment

    Plus c’est gros, plus ça passe, et repasse : un attentat terroriste, c’est très pratique pour permettre aux responsables politiques de bomber le torse, montrer qu’ils mesurent l’ampleur du problème, et faire passer, de façon très opportuniste, des mesures qu’il aurait été probablement très difficile de faire adopter autrement.
    Le projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, débattu à l’Assemblée ce 15 septembre, en est une nouvelle et parfaite illustration.

  • « Ne pas diffuser », sur le site du ministère de la Culture aussi
    http://www.nextinpact.com/news/89340-ne-pas-diffuser-sur-site-ministere-culture-aussi.htm

    Notre confrère Jean-Marc Manach a publié un billet sur le blog BugBrother, à lire sur le Monde. Il rappelle, à partir d’un tweet de Fred Raynal, comment il est facile de trouver des documents confidentiels sur Google. Il suffit de tapoter « ne pas diffuser » site:gouv.fr filetype:pdf sur Google pour recevoir quantités de liens diffusant des fichiers PDF que chaque administration ne voulait pas diffuser. L’exercice peut être reproduit avec l’expression « diffusion restreinte » site:gouv.fr filetype:pdf et autres synonymes de secrets...

    #actuweb

  • Vous êtes « natif du numérique » ? — Ce n’est pas si grave, mais… - Framablog
    http://www.framablog.org/index.php/post/2014/06/05/vous-etes-natifs-num%C3%A9riques-pas-grave-mais

    La vie privée est-elle un problème de vieux cons ? demandait Jean-Marc Manach dans un excellent ouvrage. Bien sûr que non, mais on aimerait tant nous le faire croire…

    « Natifs numériques », « natifs du numérique », « génération numérique »… Ce genre d’expressions, rencontrées dans les grands médias désireux d’agiter le grelot du jeunisme, peut susciter quelque agacement. D’autant que cette catégorie soi-disant sociologique se transforme bien vite en cible marketing pour les appétits des mastodontes du Web qui ont tout intérêt à présenter la jeunesse connectée comme le parangon des usages du net.

    En s’attaquant à cette dénomination, Cory Doctorow entend aussi remettre en cause ce préjugé. Selon lui, les adolescents sont tout à fait soucieux de la confidentialité et de leur vie privée. Mais ils sont loin de maîtriser tous les risques qu’ils sont susceptibles de prendre et comme nous tous, ils ont besoin d’outils et dispositifs qui les aident…

    #internet #vie_privée

  • Leçons de journalisme
    http://blog.barbayellow.com/2014/05/20/lecons-de-journalisme

    Journalistes en herbe ou journalistes tout court, ne manquez pas deux leçons magistrales de journalisme données par Fabrice Arfi et Jean-Marc Manach. En ligne dans vos intertubes.

    Ces deux leçons de #journalisme se situent chacune à un bout du spectre du métier de journalisme. Fabrice Arfi, c’est plutôt l’investigation à l’ancienne, des rencontres, des déplacements, des sources dans des ministères, etc.

    https://soundcloud.com/radiofranceinternationale/fabrice-arfi-les-lecons-de-journalisme-de-laffaire-cahuzac

    Jean-Marc Manach, c’est à l’opposé une façon de travailler et des méthodes radicalement nouvelles, inscrites dans notre époque : datajournalisme, utilisation avancée de moteurs de recherche, épluchage de code source de sites, etc.

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=npNNkMDp1g8

    Fabrice Arfi et Jean-Marc Manach font pourtant le même métier, trouver et traiter l’information pour raconter une histoire. Ils le font avec des méthodes différentes.

    #investigation #data

  • Chiffrement, vie privée et logiciel libre - LinuxFr.org
    http://linuxfr.org/news/chiffrement-vie-privee-et-logiciel-libre

    Quelques actualités récentes autour de la sécurité, de la vie privée et du logiciel libre :

    l’avocat Me Eolas qui nous parle de secret professionnel, de chiffrement et de logiciel libre ;
    Frédéric Couchet et Lionel Allorge (April) qui donnent la priorité au logiciel libre pour une informatique de confiance ;
    Jérémie Zimmermann (la Quadrature du net) qui rappelle l’importance de l’humain et l’existence d’outils libres pour protéger les échanges ;
    le lanceur d’alertes Edward Snowden qui évoque l’importance du chiffrement et divers outils libres pour protéger la vie privée ;
    le journaliste Jean-Marc Manach qui explique comment protéger ses sources ;
    etc.

  • Misère de notre addiction numérique
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/01/02/misere-de-notre-addiction-numerique_4342308_3232.html
    Un tribune du groupe Marcuse, parue dans Le Monde du 03/01, sur l’après #Snowden et ses révélations sur la #NSA. Peut-être l’un des textes les plus cohérents que j’aie lu sur la question. via @s_surveillance.

    L’affaire Snowden, du nom de l’ex-consultant pour l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) à l’origine des fuites sur le programme de surveillance électronique, a révélé l’ampleur du contrôle des citoyens du monde entier. Que faire face à ce phénomène ?

    La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet, continue. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (« Refusons la société de surveillance ! », Le Monde daté 11 décembre). (…)

    Pour tous ceux qui défendent le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives. Les nouvelles technologies restent à leurs yeux un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, politique, sanitaire.

    Les nations démocratiques doivent simplement ériger des garde-fous légaux contre les possibilités de surveillance qui s’offrent aux services de renseignement policier (version pirate : des communautés d’internautes libres doivent s’organiser contre les géants du Net).

    Et surtout :

    Les Etats et les grandes entreprises devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons dans une société où tout est enregistré, mémorisé.

    #peur #Finkielkraut ;-) mais surtout #big_data

    • Les copains d’Oblomoff et de Marcuse m’indiquent qu’il préfère que l’on relaye l’ancienne version de l’article dans laquelle tous les noms apparaissait clairement. Je vous relais leur préférence :

      Misère de notre addiction numérique
      LE MONDE | 02.01.2014 à 17h21 • Mis à jour le 03.01.2014 à 18h35 | Groupe Marcuse

      Comment combattre la tyrannie de la surveillance ? L’affaire Snowden, du nom de l’ex-consultant pour l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) à l’origine des fuites sur le programme de surveillance électronique, a révélé l’ampleur du contrôle
      des citoyens du monde entier. Que faire face à ce phénomène ?

      La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet, continue. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (« Refusons la société de surveillance ! », Le Monde daté 11 décembre).
      Les opinions publiques, qu’ils appellent à se soulever en défense de ces droits, semblent, elles, largement indifférentes.

      Dans cette affaire, ceux qui ne s’émeuvent point font preuve de plus de cohérence et de mémoire que ceux qui se montrent surpris et choqués. Car pour qui s’intéresse quelque peu au cours suivi par notre société-monde ces dernières décennies, l’ampleur des données aujourd’hui automatiquement à disposition des officines de surveillance politique et d’intelligence économique n’a rien d’étonnant.

      PAS DES RÉVÉLATIONS : UNE MISE À JOUR

      Face à l’ampleur des transformations de la vie quotidienne et du travail, face à la puissance du mouvement d’interconnexion de tous les réseaux de communication, des milliers d’articles de journaux, des dizaines d’ouvrages ont annoncé au fil des ans la situation où nous nous trouvons désormais.

      Pour ne citer que quelques livres très parlants : Tous fichés ! (Louisette Gouverne et Claude-Marie Vadrot, First, 1994), Surveillance électronique planétaire (Duncan Campbell, Allia, 2001), Sous l’oeil des puces (Michel Alberganti, Actes Sud, 2007),
      RFID : la police totale (collectif Pièces et main-d’oeuvre, L’Echappée, 2008), Surveillance globale (Eric Sadin, Climats, 2009).

      C’est dire à quel point les informations qui font régulièrement la « une » des journaux depuis cet été ne sont pas des révélations. Elles sont tout au plus une mise à jour : ça y est, ce n’est plus une projection ou une menace, nous sommes pour de bon dans ce monde-là.

      Un monde où toute une partie des libertés civiles conquises aux siècles passés s’évanouissent de facto dans les réseaux de fibre optique, les ondes émises par les antennes-relais et les serveurs des immenses datacenters. Où le souci de sa vie privée devient, selon le mot du journaliste Jean-Marc Manach, un « problème de vieux con ».

      Où le travail de renseignement de la police et le marketing des entreprises n’ont la plupart du temps pas besoin de se faire à l’insu des gens : avec les réseaux sociaux, on peut savoir sans violer l’intimité de personne qui préfère telle marchandise et pourquoi, qui professe telle opinion, etc.

      IL N’Y A LÀ QUE DES DÉRIVES

      Pour tous ceux qui défendent le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives. Les nouvelles technologies restent à leurs yeux un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, politique, sanitaire.

      Les nations démocratiques doivent simplement ériger des garde-fous légaux contre les possibilités de surveillance qui s’offrent aux services de renseignement policier (version pirate : des communautés d’internautes libres doivent s’organiser contre
      les géants du Net).

      Or, considérer la surveillance comme un aspect négatif mais contingent est absurde.
      Il n’est pas possible, par exemple, d’opposer les avantages des cartes à puce RFID aux possibilités de contrôle à distance qu’elles recèlent, car la technologie de radio-identification repose sur la transmission automatisée de données d’une machine à une autre (de la puce au lecteur, du lecteur à l’ordinateur, etc.). La possibilité
      d’un contrôle instantané en découle directement.

      Plus globalement, à partir du moment où l’ensemble de nos activités sont informatisées, il y a beaucoup plus d’informations sur nous et elles ne peuvent jamais dans leur totalité être effacées, rendues anonymes ou inutilisables – que les logiciels soient libres ou pas.

      De même qu’il est impossible de bâtir une maison en amiante où personne ne serait jamais en contact avec de l’amiante, il est illusoire de penser que l’informatisation de toute la vie sociale pourrait ne pas générer des torrents d’informations sur toutes choses, à toutes fins utiles.

      Les Etats et les grandes entreprises devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons dans une société où tout est enregistré, mémorisé.

      UNE DES FORMES DE DOMINATION POLITIQUE

      Il est temps d’admettre que notre addiction aux écrans et aux réseaux est une des formes de domination politique qui s’exerce sur nous. L’affaire Snowden n’appelle pas des mises au point diplomatiques, des aménagements techniques ou juridiques –
      surtout pas une énième rénovation de la mal nommée Commission informatique et libertés.

      Elle est une mise en cause de notre mode de vie ultra-branché. Plutôt que de nous pousser à interpeller les puissants pour les supplier de ne pas abuser de leur pouvoir, elle devrait nous interpeller sur ce que notre époque entend par culture, amitié, amour ou gratuité.

      L’audace d’Edward Snowden restera vaine si elle ne répand pas l’idée que la nuit politique où nous sommes plongés est vouée à s’épaissir, tant que des aspirations à se détacher de nos machines intelligentes ne souffleront pas sur la société.

      Groupe Marcuse

      Signataires
      Cette tribune a été signée Matthieu Amiech, Aurélien Berlan, Julien Mattern et Nicolas Eyguesier qui sont des auteurs de La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les moyens de s’y opposer, paru en 2013 sous la signature du groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des
      survivants de l’économie).

    • @bug_in : le mieux serait de publier leur tribune dans un média alternatif sur lequel ils garderaient un minimum de contrôle sur leur texte (d’ailleurs quand tu vois l’article à côté duquel ils ont été publiés, ça fait un peu mal : http://seenthis.net/messages/213141 ).

      Est-ce que tu pourrais leur demander si on peut publier leur texte sur paris-luttes.info ? Ou même s’ils peuvent l’envoyer eux-mêmes c’est encore mieux :)

    • Pas d’accord avec leur argumentaire technique que toute utilisation de l’informatique générant plein de données, l’ultra-surveillance est inévitable. On peut techniquement diminuer la quantité d’informations distribuée et les chercheurs ont plein d’idées pour cela, dont quelques unes sont mises en œuvre (Tor). On ne peut pas arriver au « zéro donnée » mais on peut diminuer le problème. C’est par exemple les travaux au sein du groupe perpass à l’IETF http://www.bortzmeyer.org/ietf-securite-espionnage-bis.html

    • Voila :

      Salut Florian,

      l interet de publier dans Le Monde, c est que ce soit lu par des personnes qui ne pensent pas ca, que ce genre de propos sorte des milieux ou ils sont couramment tenus, que des personnes improbables puissent avoir envie d acheter le livre. Bon, ça cest dans l ideal... Le fait qu ils mettent a cote un texte qui dise l inverse n est pas etonnant et a mon sens, pas grave, ca met meme en valeur ce qu’on dit dans ce cas, je trouve.

      C est une tentative, on n avait jamais fait ca, et on ne va pas se mettre le faire tous les jours quoi qu il arrive.

      Pour le site paris-luttes, je propose de leur envoyer un texte plus long dans quelques jours (je ne l ai pas sous la main, suis en voyage famille ces jours ci), le texte qu on avait ecrit au depart pour cette tribune ; on l a ensuite taille pour donner une chance a son pssage dans un gros quotidien, et par ailleurs ces rigolos en ont chnge le titre sans nous le dire ; donc je te fais passer tres prochainement un texte un peu plus long intitule « informatique ou liberte ? » dont ils pourront dire (ou pas) sur leur ste que c est une version longue de la tribune « Misere de nos addicitions... »

      Ca irait ?

      Merci pour les relais, passages de messages, etc. et a bientot.

      Matthieu

      J’ai répondu qu’évidemment, il n’y avait aucun problème :)

    • Bon. Voici le copier coller du texte librement diffusable. C’est la version longue de la tribune publiée le 3 janvier par le journal Le
      Monde, sous le titre « Misère de notre addiction numérique » (titre qu’ils n’avaient pas choisi). Les signatures individuelles exigées par le quotidien du soir sont supprimées, puisque qu’elles ne leur apparaissaient pas nécessaires de leur point de vue.

      J’ai hébergé le fichier word original (pouah) et un fichier pdf que j’ai crée a partir de lui, ici : https://www.mediafire.com/folder/dz8jwl744ta3t/Marcuse

      Informatique ou liberté ?
      par le groupe MARCUSE

      La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet dernier, continue ces jours-ci. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (cf. la tribune « Refusons la société de surveillance ! » dans Le Monde du 11 décembre). Les opinions publiques, qu’ils appellent à se soulever en défense de ces droits, semblent, elles, largement indifférentes.
      Dans cette affaire, ceux qui ne s’émeuvent point font sans doute preuve de plus de sagesse et de mémoire que ceux qui se montrent surpris et choqués. Car pour qui s’intéresse quelque peu au cours suivi par notre société-monde ces dernières décennies, l’ampleur des données aujourd’hui automatiquement à disposition des officines de surveillance politique et d’intelligence économique n’a rien d’étonnant. Face à l’ampleur des transformations de la vie quotidienne et du travail, face à la puissance du mouvement d’interconnexion de tous les réseaux de communication modernes, des milliers d’articles de journaux, des dizaines d’ouvrages sont parus au fil des ans pour annoncer la situation où nous nous trouvons désormais. Pour ne citer que quelques titres de livres très parlants : Tous fichés ! (Louisette Gouverne et Claude-Marie Vadrot, journaliste à Politis, 1994), Surveillance électronique planétaire (Duncan Campbell, 2001, à propos du projet Échelon), Sous l’œil des puces. Les RFID et la démocratie (Michel Alberganti, journaliste au Monde, 2007), RFID : la police totale (collectif Pièces et Main d’œuvre, 2008), Surveillance globale (Éric Sadin, 2009), L’œil absolu (Gérard Wajcman, psychanalyste, 2010), La Vie privée en péril. Des citoyens sous contrôle (Alex Türk, sénateur UMP longtemps président de la CNIL, 2011).
      C’est dire à quel point les informations qui font régulièrement la une des journaux depuis cet été ne sont pas des révélations. Elles sont au plus une mise à jour : ça y est, ce n’est plus une projection ou une menace, nous sommes pour de bon dans ce monde-là. Un monde où toute une partie des libertés civiles conquises aux siècles passés s’évanouissent de facto dans les réseaux de fibre optique, les ondes émises par les antennes-relais et les serveurs des immenses datacenters. Un monde où le souci de sa vie privée devient, selon le mot du cyber-journaliste Jean-Marc Manach, un « problème de vieux con ». Un monde où le travail de renseignement de la police et le marketing des entreprises n’ont la plupart du temps pas besoin de se faire à l’insu des gens : avec les « réseaux sociaux », on peut savoir sans violer l’intimité de millions de personnes qui préfère telle marchandise et pourquoi ; voire, quels actes seront commis au nom de telle conviction politique ou religieuse.
      Dans ce monde-là, qui menace le plus notre liberté, de la NSA ou de Facebook ? D’Obama ou d’Amazon ? De François Hollande le chef d’État, qui se porte garant des programmes de surveillance menés par la Direction du Renseignement Intérieur, ou de François Hollande le président du Conseil Général de Corrèze, qui distribuait gratuitement en 2010 des ordinateurs portables à tous les collégiens de son département pour les rendre addicts à la vie.com dès l’âge de 12 ans ? Bien sûr, tout cela va de pair : il n’y a pas de sens à opposer les aspects commerciaux et culturels de l’emprise numérique à ses aspects directement policiers.
      Pourtant, seul le versant policier pose problème de temps à autres, et encore est-ce apparemment aux yeux d’une minorité. A tous les étages de la société, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont célébrées depuis leur émergence comme un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, sociale, culturelle et sanitaire : les écrans sont censés éveiller les enfants en soulageant les parents des soins à leur prodiguer ; la numérisation de tous les textes met à disposition de chacun une bibliothèque universitaire (voire universelle) sans sortir de son salon ; les technologies médicales rendent possible d’opérer un malade du cœur à 5 000 kilomètres de l’endroit où il se trouve ; les sites de rencontre permettent de trouver l’amour même quand on est timide, puis de tromper son conjoint dès qu’on s’en est lassé ; la robotique est en passe de créer des automates pour tenir compagnie aux vieux, etc. Il se trouve que dans ce merveilleux monde connecté de toutes parts, à peu près tout va mal mais il serait indélicat de se demander si cela n’a pas directement à voir – si l’informatisation n’est pas d’abord vecteur de chômage, d’abus de pouvoir managérial, de solitude, d’impuissance politique, de perte de mémoire... Et en prime, on s’aperçoit maintenant que les libertés fondamentales qui rendaient l’air des démocraties libérales malgré tout respirable, ces libertés sont en partie liquidées par les traces que nous laissons constamment sur internet, dans les bases de données des opérateurs téléphoniques, dans les lecteurs de puces RFID qui se multiplient dans l’espace public ou encore dans les bornes biométriques (au travail ou à l’aéroport).
      Pour tous ceux qui défendent avec ardeur le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives, un mauvais côté des Nouvelles Technologies contre lequel les nations démocratiques doivent absolument ériger des garde-fous légaux et éthiques (version pirate : contre lequel des communautés d’internautes libres doivent s’auto-organiser). Or, considérer la surveillance comme un aspect négatif mais contingent des NTIC est absurde. Il n’est pas possible, par exemple, d’opposer les prétendus avantages des cartes à puce RFID aux possibilités de contrôle à distance qu’elles recèlent, car la technologie RFID repose sur la transmission automatisée de données d’une machine à une autre (de la puce au lecteur, du lecteur à l’ordinateur, etc.). La possibilité d’un contrôle instantané en découle donc directement. Plus globalement, à partir du moment où l’ensemble de nos activités sont informatisées, il y a beaucoup plus d’informations sur nous et elles ne peuvent jamais dans leur totalité être effacées, rendues anonymes ou inutilisables – que les logiciels soient libres ou pas. De même qu’il est impossible de bâtir une maison en amiante où personne ne serait jamais en contact avec de l’amiante, il est illusoire de penser que l’informatisation de toute la vie sociale pourrait ne pas générer des torrents d’informations sur toutes choses, à toutes fins utiles.
      Les États et les grandes entreprises dont nous sommes étroitement dépendants, matériellement et moralement, devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons actuellement dans une société où tout est enregistré, tracé, mémorisé. De cette vertu surnaturelle il n’est question dans aucun traité de philosophie politique, dans aucun manuel d’économie-gestion. Il est donc temps d’admettre que notre addiction aux écrans et aux réseaux est la forme que prend à notre époque la domination qui s’exerce sur nous. L’affaire Snowden n’appelle pas à notre sens des mises au point diplomatiques, des aménagements techniques ou juridiques – surtout pas une énième rénovation de la mal nommée Commission Informatique et Libertés. Elle est une mise en cause de notre mode de vie ultra branché. Plutôt que de nous pousser à interpeller les puissants pour les supplier de ne pas abuser de leur pouvoir, elle devrait nous interpeller sur ce que notre époque entend par « culture », « amitié », « amour » ou « gratuité ». L’audace d’Edward Snowden restera vaine si elle ne répand pas l’idée que la nuit politique où nous sommes plongés est vouée à s’épaissir, tant que des aspirations à se détacher de nos machines intelligentes ne souffleront pas sur la société.

      Après un premier livre contre la publicité en 2004, le groupe MARCUSE a publié en 2013 La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer (éditions La Lenteur).