person:jean-pierre garnier

  • François Ruffin ou la guéguerre de classe - par Jean-Pierre Garnier

    le pouvoir des mots et les mots du pouvoir, les « mots en commun » dans le champ politique des sociétés capitalistes ne sont la plupart du temps, pour ne pas dire exclusivement, que les mots des dominants.

    Ne nous attardons pas trop sur le vote de #Ruffin en faveur de Macron. En bon habitué du « faire barrage à » Le Pen père puis fille, il n’a jamais, manqué comme tant d’autres zozos « degôche », d’accorder ses votes à une #deuxième_droite, celle que représentait le PS, dont l’exercice du pouvoir fait régulièrement le lit de l’extrême droite. Dans le cas de Micron, il n’a pas fait exception à la règle plutôt que de choisir les deux autres option proposées par Baudruchon à ses troupes : le vote blanc ou nul. Ce que l’on peut retenir néanmoins, c’est la double prestation de Ruffin qui avait précédé ce choix. D’abord, le face à face avec le Président virtuel de la République sur le parking de Whirepool au milieu des ouvriers promis au licenciement que l’état de « #lagôche » en France rendait inéluctable. « Je salue votre courage d’être venu malgré tout au milieu de la mêlée comme ça », avait commencé le réalisateur de Merci Patron, salut qu’il réitérera plus tard en reconnaissant devant le médiacrate Patrick Cohen dans le 7 /9 de France Inter « le panache de la démarche » du futur président. Suivit un affrontement verbal qui aurait prendre place dans les shows télévisés supposés « réanimer de débat politique en France ». Le tout s’était terminé par « un dialogue plus apaisé, dans lequel chaque partie a pu exprimer son point de vue », comme s’en était félicité un commentateur de la presse mainstream témoin de la scène, au sens théâtral du terme. D’autant plus apaisé que Ruffin avait confirmé dans la foulée — c’est sa deuxième prestation — au micro d’Élise Lucet, d’Envoyé spécial, présente elle aussi ce jour-là sur les lieux, qu’il voterait Micron au deuxième tour, avec une restriction qui vaut son pesant de (grosses) ficelles picardes : « C’est un peu comme quand vous allez aux toilettes, vous aimez bien fermer la porte. C’est le principe de l’isoloir, il y a un rideau parce que ce n’est pas la première fois que je vais avoir à faire un geste dont je ne suis pas fier au 2ème tour de l’élection ». Un bras d’honneur assez honteux, en effet, aux classes populaires qui allaient faire les frais de la politique menée durant le nouveau quinquennat.

    #Ruffinades #Jacques_Sapir #J-P_Garnier
    http://www.librairie-tropiques.fr/2017/05/se-faire-des-amis-avec-j-p.garnier-la-gueguerre-des-classes.html

  • La « métropolisation » stade suprême de l’urbanisation capitaliste
    https://larotative.info/la-metropolisation-stade-supreme-2119.html

    Réflexion sur le modèle métropolitain, à l’heure où la communauté d’agglomération Tour(s)plus s’apprête à devenir une métropole, sous les applaudissements de l’ensemble du personnel politique local (à l’exception de la maire PCF de Saint-Pierre-des-Corps). Ce texte de Jean-Pierre Garnier a initialement été publié dans le journal {Avatarium} en 2013.

    Tout d’abord, le « changement d’échelle » ne met pas fin à la ségrégation socio-spatiale inhérente à l’urbanisation capitaliste. Bien au contraire. L’extension sans fin de l’urbain ne fait que renforcer la séparation socio-spatiale et le séparatisme politico-idéologique qui l’accompagnent entre les « beaux quartiers » ou les « banlieues résidentielles » réservés aux riches, et les zones de relégation où sont parqués les pauvres. Mais surtout, tandis qu’une partie de l’urbain se disperse et se dilue au large des agglomérations, l’autre se concentre et se renforce au cœur de la ville centre pour se brancher sur les réseaux de l’économie globalisée et en capter les flux par des aménagements appropriés. C’est là que se regroupent les fonctions « nobles » dites aussi « directionnelles », avec les services et les équipements afférents, ainsi que les bourgeois et les « bobos » attachés, par obligation professionnelle et/ou par inclination culturelle, à la « centralité urbaine ». Pour leur faire de la place, il faut « étendre le centre », comme le serinent les aménageurs. Aussi, des opérations de « reconquête urbaine » sont-elles menées tambour battant.

    #urbanisme #métropole

    • C’est totalement ça : la #colonisation des #territoires ruraux et leur #soumission aux seuls besoins des urbains argentés. Le maillage territorial et leur organisation saisonnière sont éloquents : #train, #avion, #autoroutes relient strictement les centres métropoles entre eux et sont privatisés avec une pure logique de rentabilité (vs. aménagement du territoire qui garantissait l’égalité républicaine).

      Sur les nouvelles voies (TGV, autoroutes), totalement privées, ce sont les collectivités locales qui paient pour être éventuellement raccordées… à l’exception des grands centres touristiques qui concernent les métropolitains. Aller à Paris depuis chez moi prend pratiquement deux fois plus de temps qu’il y a 30 ans et les possibilités de le faire se sont réduites. Pourtant, il y a des trains supplémentaires qui sont programmés pour aller dans mon coin, mais seulement de Paris vers chez moi et pour les départs en vacances. Le reste du temps, on peut crever.
      Même affaire sur les réseaux importants comme l’électricité, l’eau ou les télécommunications. Il y a un gars qui a construit il n’y a pas très longtemps dans le coin : on lui a expliqué cash qu’il ne serait raccordé à rien (y compris électricité !) sauf s’il paie de sa poche le raccordement. On est blindé de zones blanches et grises, mais quand je vais en montagne l’été, sur le domaine skiable, je peux voir que les brebis ont la 4G…

    • Peut-être, peut-être pas : les municipalités délivrent les permis de construire. Pour le téléphone fixe, on est revenu à des temps d’attente période PTT pour les nouveaux arrivants : comme tout est privé, comme toutes les lignes sont déjà saturées et peu entretenues, comme il n’y a plus que des sous-traitants de sous-traitants, avoir une nouvelle ligne de téléphone peut prendre des mois ou ne pas aboutir.
      D’ailleurs, pour la qualité de communication, on est pire qu’à l’époque PTT : friture, coupures, etc.

    • Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche en mettant en œuvre des politiques souvent appelées de « renouvellement urbain », qui prennent la forme de programmes de rénovation et de réhabilitation. On restaure l’existant mais en l’adaptant pour en faire un cadre de vie adapté pour de nouveaux habitants, en réaménageant l’intérieur des logements par exemple.
      https://seenthis.net/messages/446847

      Pour la SNCF : le temps, c’est de l’argent…

      Impossible d’y échapper tant Rennes Métropole, la SPL « Destination Rennes » et la Région ne cessent de communiquer dessus. L’arrivée de la future ligne LGV Bretagne en juillet prochain permettra de rapprocher Rennes à moins d’une heure trente de Paris sur certains trajets (pas tous, einh…).

      En contrepartie, il faudra mettre la main à la poche pour rejoindre la capitale puisque le billet augmentera de 6 euros en moyenne. La directrice générale de Voyages-SNCF, Rachel Picard, n’y trouve rien à redire et explique même que « l’évolution des prix sera toujours inférieure au gain de temps ». Payer plus pour gagner plus… de temps ? Argument non recevable pour Dominique Serouin, vice-président de l’association des usagers des transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) dans l’édition du Télégramme de dimanche dernier : « Nous ne sommes pas contre le principe de gagner du temps mais les tarifs actuels sont déjà excessifs et inabordables pour les voyageurs aux revenus modestes et les familles ».

      Mais « qui se soucie de gagner au maximum 40 minutes sur un trajet reliant notre ville à la capitale ? » se demandaient déjà les élu⋅e⋅s du parti de gauche rennais, il y a plus d’un an. A y regarder de près, il faut craindre que ce nouveau dispositif ne soit destiné finalement qu’à quelques intérêts particuliers : cadres dynamiques, clientèle d’affaire, personnes aux revenus confortables. La SNCF ne s’en cache même pas puisqu’elle souhaite mettre en place de nouveaux services comme le wifi à bord, des files d’embarquement dédiées ou encore des salons grand voyageur rénovés afin de capter la clientèle professionnelle habituée des trajets aériens.

      Alors que le coût total de la ligne s’élève autour des 3,4 milliards d’euros, alors que le PDG de la SNCF(1) juge déjà déficitaire les deux nouvelles lignes LGV (avec celle de Paris-Bordeaux), alors que le modèle économique du LGV/TGV est à bout de souffle (faute de rentabilité, son développement absorbe une grande part des contributions publiques dédiées au ferroviaire), cette manne financière n’aurait-elle pas pu être mieux utilisée pour un projet ou une ambition utile au plus grand nombre ?

      En même temps, si le « #Rennes2030 » s’adressait aux plus modestes d’entre nous, cela se saurait, non ? Le centre des congrès, le quartier d’affaire #Eurorennes, les hôtels de luxe, la disparition de petits lieux conviviaux (comme récemment le bistrot du Chat Bavard) sont des exemples rayonnants d’une gentrification déjà bien entamée.

      http://alter1fo.com/sncf-lgv-gentrification-108617#comment-469173


      https://twitter.com/search?f=tweets&q=%23Rennes2030&src=typd

  • Pourquoi voter PS, c’est voter FN
    https://paris-luttes.info/pourquoi-voter-ps-c-est-voter-fn-7417

    Le #PS, c’est avant tout l’ #état_d’urgence, les kilomètres de #promesses_électorales qui finissent dans le mur de la "#réalité" (mais laquelle ?), le #CICE, la #loi_Rebsamen, la #loi_Macron et ses autocars en faillite, la loi "travaille !", les milliards au "patronat (qui se porte encore mieux qu’avant son arrivée au pouvoir), la journée de 12h de #travail, l’explosion de la #précarité et du #chômage, le gel des #retraites, la baisse du fond alloué à l’insertion des personnes atteintes de #handicap, les #apprentiEs "gratuits", la hausse de la #TVA, le dit #Macron ministre, môsieur 5% premier ministre suivi par l’inénarrable #Gazeneuve (après leur passage obligé à l’intérieur), le memorandum grec, le harcèlement policier des réfugiéEs, le déni de #solidarité et l’ #emprisonnement/ #expulsion de milliers de mineurEs et de familles, les ventes de #rafales à l’étranger, 5 #guerres et les tonnes de #bombes (françaises) qui vont avec, la perpétuation du pillage, le record de personnes #incarcéréEs et donc la pérennisation de la #surpopulation_carcérale, la criminalisation de l’action syndicale, les milliers d’#arrestations / #mutilations/ #condamnations/ #perquisitions/ #assignations_à_résidence de militantEs/syndicalistEs/manifestantEs et la protection de tous les réacs qui peuplent ce pays de képis (il a bon dos #charlie !), la loi "renseignement", la #surveillance_de_masse et le #fichage de tous, la #militarisation accélérée de l’institution policière et sa quasi-autonomie (sous le joug de l’« #anti-terrorisme »), les #meurtres et les #humiliations au faciès puis, parachèvement, l’extension de la #légitime_défense offerte en catimini à tous les #flics avant de quitter les ministères.

    Pour finir, le PS, c’est la destruction accélérée de l’ #hôpital, de l’ #école, de l’ #université, le #barrage_du_Testet, le #TAV et l’ #opération_César, sans oublier #Bure, #Fessenheim et la mascarade de la #COP21.

    Le PS en 2012, c’était les #mairies, les #régions, l’ #assemblée_nationale, le #sénat et donc la #présidence. Par des gens qui cumulent des milliers d’€ d’indemnités d’élus par mois, assortis des quelques scandales d’ #abus_de_biens_sociaux ou de blanchissement de #fraude_fiscale qui vont avec.

    Le PS, c’est la parole #raciste et #sexiste de moins en moins complexée au fil des ans de la part de ses divers représentants en mal de réélection.

    Le PS, c’est Amine, Adama, Rémi et tous les autres dont les #assassins ne seront jamais jugés, condamnés, inquiétés.

    Je pense que #voter, en soi, est illusoire. Peu importe.

    #Voter_PS, c’est #voter_FN, quel que soit le petit parvenu de merde servant d’alibi à votre culpabilité aujourd’hui.

    Je mens ? La liste est encore longue :

    #Bilan_du_PS https://www.bilan-ps.fr/IMG/pdf/liste-2.pdf

    https://www.bilan-ps.fr

    PS (partout) : « Quant aux rôdeurs fascisants, passez votre chemin : vous ne trouverez rien ni personne à récupérer ici. Retournez dans les vastes cimetières du vingtième siècle. Vos rêves sont nos cauchemars. »

    #loi_travaille #violences_policières #loi_renseignement #Extrême_droite #parti_socialiste #front_national #Marine_Le_Pen #FN #François_Hollande #Manuel_Valls #Benoît_Hamon #Emmanuel_Macron #Bernard_Cazeneuve

    • A force de justifier leur appétit de pouvoir et leur zèle à le servir en surjouant la nécessité d’écarter le parti fondé par un antipathique avec un bandeau sur l’oeil, et entre autre ignominie à leur actif, ces braves gens en sont venus à faire reposer le cœur de la répression policière sur l’éborgnage.

      (Je tiens pour ma part les élections démocratiques pour une arme dirigée avant tout contre chacun-e d’entre nous. Si on tient vraiment à se taper dessus soi-même, il existe d’autres moyens que le vote : rien n’interdit de le faire de son propre chef plutôt que sur incitation, au moment de son choix plutôt qu’en troupeau selon le calendrier de l’Etat ; et sans infliger de citoyennistes dommages collatéraux à ses voisin-e-s qui n’ont rien demandé.)

      A ce propos, répondant aux sempiternels appels à voter pour "faire barrage au FN", cette excellente expression relevée dans la contribution d’une des intervenantes (hélas, je ne me rappelle plus laquelle) lors du meeting « #Islamophobie_et_xénophobie_à_l_heure_de_la_présidentielle »
      du 18 décembre 2016, :

      "Nous ne sommes pas des castors !"

      https://www.youtube.com/watch?v=c2a2axq1u4k


      (il y a beaucoup d’autres vidéos, chacune reprend une intervention)

    • Et cet article de #Rafik_Chekkat, #Etat_d_exception :
      http://www.etatdexception.net/benoit-hamon-lislamophobie-et-lhypocrisie-socialiste

      Benoit Hamon, l’islamophobie et l’hypocrisie socialiste

      Il existe toutes les raisons du monde de se réjouir de la défaite annoncée de Manuel Valls au second tour des « Primaires socialistes ». Son bilan, qui est celui du quinquennat Hollande, est affligeant.

      Tout aussi affligeant nous parait être l’engouement suscité ces derniers jours par Benoit Hamon, spécialement au sein des communautés musulmanes, des racisé-es et des milieux « antiracistes », comme en témoigne notamment l’interview tout en complaisance du Bondy Blog réalisée entre les deux tours de la primaire.

      Hamon a beau être membre depuis 30 ans d’un parti à la pointe de l’islamophobie et du soutien à la politique coloniale israélienne, il aura suffi de quelques déclarations de sa part, d’un marketing judicieux et d’aberrants soupçons de collusion avec l’ « islam radical » dirigés contre lui, pour présenter l’ex-porte-parole du PS comme une alternative crédible à la politique raciste et va-t-en-guerre menée jusque-là par la majorité socialiste.

      [...]

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous enseignent pourtant que le « moins pire » des candidats a toujours été le plus court chemin vers le pire des résultats.

      [...]

      A certains égards, Hamon est pire que Valls. Avec ce dernier on savait au moins à quoi s’en tenir et où on en était avec lui. Il n’y avait aucune ambiguïté. Hamon la cultive en permanence.

      Les dons d’acteur hors du commun d’Obama lui avaient permis de donner une touche « swag » à un impérialisme US en crise de légitimité sévère après la décennie Bush (ce que l’universitaire états-unienne Deepa Kumar appelle « liberal imperialism »).

      A une échelle évidemment moindre, B. Hamon sera celui qui permettra de redonner une touche jeune, populaire et sympathique à un socialisme français qui n’a jamais été synonyme pour nous de progrès et d’émancipation. Bien au contraire.

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous ont appris que rien de neuf ni de bon ne viendra jamais du PS ou des élections.

      En disant cela, il ne s’agit pas d’être radical, mais simplement cohérent.

      Et rien que ça, ce serait révolutionnaire.

      #Boycott2017

    • Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, La deuxième droite (1986, première édition Robert Laffont ), Marseille, Agone, 2013.

      Le bilan de liquidation du #socialisme par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient est globalement positif : restauration du taux de profit, réhabilitation de l’entreprise, épousailles de la « France qui pense » et de la « France qui gagne »... de l’argent, fin du divorce #Nation-Police-Armée, neutralisation des syndicats, marginalisation du PC, vassalisation de l’intelligentsia, consensus autour du nucléaire, consolidation de la présence française en Afrique… Est-ce à dire que tout clivage, toute opposition politique a disparu dans ce pays ? Aucunement. La ligne de partage passe désormais entre deux types de conservatisme, l’un obtus, l’autre éclairé, l’un frileux, l’autre fringant, l’un tourné vers le passé, l’autre ouvert vers l’avenir.
      Bref : l’un réactionnaire, l’autre progressiste. Le jeu politique met désormais aux prises deux droites. La première, traditionnelle, cherche à tout garder au risque de tout perdre. L’autre, moderniste, fait en sorte que tout bouge pour que rien ne change.

      http://agone.org/contrefeux/ladeuxiemedroite

      Hollande : « the right man in the right place »
      http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=16556#Ancre 1
      source : les archives du monde libertaire
      #la_deuxième_droite

  • Se faire des amis avec Jean-Pierre Garnier : Chantal Mouffe, championne de l’esbroufe
    http://www.librairie-tropiques.fr/2016/10/chantal-mouffe-championne-de-l-esbroufe.html

    Vous avez dit lutte des classes ?

    « Principale théoricienne de la démocratie radicale, inspiratrice de Siryza et Podemos, de tous ceux qui, à gauche, tentent de secouer la politique contemporaine ». « Analyste radicale de nos démocraties, lucide et engagée »… La manière élogieuse dont les médias français mainstream présentent Chantal Mouffe devrait déjà suffire à tracer les limites de sa radicalité autoproclamée. Il est vrai, entre nous soi-dit, que le terme « radical », que l‘on trouve ces derniers temps en lieu et place de celui de « révolutionnaire », notamment dans la littérature « alternative » dont raffolent les anarchoïdes, est devenu en France un véritable mot-valise destiné à placer le néo-conformisme ambiant sous le signe de la subversion. Cette mise à toutes les sauces d’une « radicalité » postulée ne date évidemment pas d’hier. Rappelons-nous le soi-disant « radical-socialisme » qui a servi tout au long de la IIIe et la IVe Républiques de feuille de vigne progressiste à des formations politiques dont le « centrisme » supposé masquait un ancrage de plus en plus droitier.

    Il faut dire que la philosophie politique de Ch. Mouffe n’a pas non plus de quoi effrayer le bourgeois de la Ve République. Du haut de sa chaire de sciences politiques, Ch. Mouffe annonce tous azimuts, comme on l’a vu, la bonne nouvelle : la lutte des classes, c’est fini ! Mais voilà de quoi ravir également une petite bourgeoisie intellectuelle progressiste, « radicalisée » ou non, qui, à la différence de l’intelligentsia révolutionnaire des siècles antérieurs, a rejeté dans l’impensable toute éventualité de dépassement du capitalisme. Jean-Paul Sartre était convaincu, lorsqu’il jouait les compagnons de route du PCF, que le marxisme était l’« horizon indépassable de notre temps ». Pour Chantal Mouffe, c’est le capitalisme dûment démocratisé qui demeure cet horizon, y compris, même, pour les temps à venir.

  • Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout - 23 avril 2016
    http://confusionnisme.info/2016/04/23/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout

    Nuit Debout nous donne l’occasion de publier, en partenariat avec plusieurs autres groupes et sites antifascistes, un dossier qui se veut aussi exhaustif que possible sur la galaxie citoyenniste, ses réseaux et ses errements idéologiques. Vous trouverez ci-dessous son sommaire avec des liens cliquables afin de naviguer à l’intérieur aussi aisément que possible. Fruit d’un travail intense qui nous a occupés depuis un mois, nous tenons à remercier tous les camarades qui nous ont aidé à réunir la documentation nécessaire. Bonne lecture !

    Au sommaire de ce dossier :

    Introduction

    La Genèse : une opération d’auto-promotion initiée par François Ruffin et Frédéric Lordon

    Fakir ou le journal de bord d’un réac
    Frédéric Lordon ou la virtuosité bavarde d’un social-chauvin
    > « Le protectionnisme, ça nous fait gerber »

    Ressorts et fonctionnement de la mobilisation

    Une mobilisation 2.0 ?
    Le mythe de la démocratie directe
    Le rapport aux flics

    Stands, commissions et projections

    Les Citoyens constituants, ambassadeurs d’Etienne Chouard
    L’arnaque du tirage au sort chouardien
    Le Parti du Vote blanc
    Demain
    La commission SDF

    Webmasters, vidéastes, artistes et activistes maison

    Xavier Renou
    Benjamin Ball
    Julien Bayou
    Un imaginaire graphique peu original

    Les médias qui soutiennent Nuit Debout

    Judith Bernard
    Acrimed
    Pierre Carles
    Frustration/Ballast/Le Comptoir/Limite
    > Ballast
    > Frustration
    > Limite
    > Jean-Claude Michéa
    Usul ou le dandysme du crotskisme

    Illusions citoyennistes

    Friot ou le projet illuminé d’une crapule stalinienne
    L’arnaque du revenu de base, une autre idéologie du travail
    Monnaies locales : « Argent trop cher, la vie n’a pas de prix »
    Franck Lepage, le rééducateur citoyenniste populaire
    Petit aparté…
    David Graeber, le messie anti-dette à la diète
    Jean-Luc Mélenchon
    Gérard Filoche
    L’oligarchie et ses dérivés
    > Le couple Pinçon-Charlot
    > Hervé Kempf
    > A l’extrême droite
    > 1% vs 99%

    Les multiculturalistes et les fans de Dieudonné

    Indigènes, Europalestine & co
    Jean-Pierre Garnier, l’ami dieudonniste de François Ruffin
    Une banderole contre les « banksters »
    Les soraliens et autres « dissidents »
    > Fakir, plus dissident que les « dissidents »

    Et ailleurs qu’à Paris ?

    Conclusion : peut-on en tirer quelque chose ?

    • C’est ça @val_k t’as quand même des vrais arguments anarchistes, anti-autoritaires, anti-sexistes, etc. Et mélangé à tout ça t’as 400 fois le mot « confusionniste » accolé à 400 personnes différentes (avec le même mot, le même qualificatif du coup), et fort souvent sans argument cette fois. Bref, il existe d’autres critiques anarchistes moins… confuses. :)

    • Je reproduis un fil FB passionné mais intéressant (puisque certains d’entre vous ont supprimé leur profil FB... :)

      Coco Billard
      21 h ·

      Ornella ou l’ultime délire complotiste. Tout le monde est de mèche : Rahbi avec le NPA, Filoche avec Dieudonné, Lordon avec le PIR et les "racialistes", Les Pinçons Charlot en fascistes antisémites complotant avec Benjamin Ball, Pierre Carles et Soral en embuscade avec le Diplo, Acrimed et "Salingue son aile droitière " conspirant avec Finkelkraut, Ugo Palheta et Julien Brygo ….

      (Dommage qu’il manque les extra-terrestres, Hitler et Elvis sinon la boucle était bouclée)

      Isidore Abraham Ducasse Et Lundi AM le célèbre blogue pro flics Et les jeux de mots des affiches qui sont un complot destiné à affadir les mots d’ordre en les lissant ...wtf

      Elisée Reclus Pas mal d antifa du net se trouvent des ennemis partout. Y a des sites qui classent reporterre comme conspirationnistes. ...

      Coco Billard Ornella il y a 10 ans elle faisait rire tout le monde sur les forums dans le genre grande complotiste paranoiaque… mais là elle est prise au sérieux et c’est inquietant… Il faut dire qu’elle mélange des élements vrais (incrust de Ball, flirt soralien ...Voir plus

      François Atreyu Acrimed c’est soralien parce que ça tape sur BHL. Au risque de faire du Ornella, la démonstration fait beaucoup penser aux démonstrations soraliennes

      Isidore Abraham Ducasse Dixit Ornella ex membre d’Acrimed d’ailleurs. Ex diplo aussi

      François Atreyu Même démonstration que là (au risque là aussi d’être "confusionniste" en partageant cette vidéo https://m.youtube.com/watch?v=-A8RGnC2fWo
      Le Petit Soral Illustré avec Parano Magazine
      youtube.com

      Romain Zambon C’est vrai on nage en plein délire ! Toute la gauche radicale y passe . Si ça c’est pas de la théorie du complot ... Par ailleurs la figure tutélaire de ce site aurait bien besoin de quelques séances chez le psy.

      Euryale Youreal merde la je crois que ça va trop loin . C’est con ils se décrédibilisent là sur ce coup et ça tient plus de la confusion mentale. On dirait le verbiage de l’extrême droite .

      Coco Billard "Certains camarades (…) gâchent le très utile travail d’enquête qu’ils accomplissent par ailleurs par une hargne à dénoncer comme confusionniste ou fasciste tout ce qui, à gauche, n’épouse pas tout à fait leurs conceptions quant à l’Etat ou à la nation, quitte à user d’amalgames, de soupçon par chaîne, d’accusations en contamination par capillarité, pour étayer leurs jugements a priori. C’est le cas par exemple d’Ornella Guyet et de son site confusionnisme.info. Parmi les têtes de turcs de ce site, le politicien Jean-Luc Mélenchon (ainsi que d’autres dirigeant-e-s du PG), l’économiste Frédéric Lordon, les journaux Fakir ou Reporterre…
      Par exemple, dans la rubrique « les figures de la confusion », on peut trouver en date du 17 septembre 2015 une « brève » ironisant sur une phrase dans laquelle l’ex-candidat du FdG à la présidentielle accuse le gouvernement allemand (de droite) de vouloir « punir les Etats européens qui ne se plient pas à ses exigences », ceci « après avoir transformé la Grèce en protectorat ». Sur un ton faussement naïf digne du style du Canard enchaîné, mais l’humour en moins, Ornella Guyet se demande si Mélenchon inclut dans sa liste les Etats « qui mènent des politiques directement inspirés [sic] de l’extrême-droite comme celui de Viktor Orban en Hongrie ». Ainsi, un internaute désireux de se documenter sur le confusionnisme apprendra, grâce à Ornella Guyet, que Mélenchon, « figure de la confusion » pourrait bien, alors qu’il est classé à gauche dans le paysage politique, être un défenseur de l’extrême-droite à la sauce Viktor Orban. Or, si quelque chose apporte de la confusion dans cet exemple, c’est bien la présentation malveillante et diffamatoire d’Ornella Guyet. Il y a là un sérieux problème de méthode. En effet, quoi qu’on pense des prises de position de Mélenchon, ce qu’il dit ne défend en rien le régime d’Orban. (…) Bref, Ornella Guyet opère une confusion entre son point de vue hostile à Mélenchon (hostilité légitime mais dont on ne saura pas explicitement sur quelle opposition politique elle repose, Ornella Guyet se gardant bien d’exposer sa propre analyse de la situation européenne) et le travail d’enquête qu’elle mène à juste titre sur les milieux confusionnistes (nous n’avons par exemple rien à redire sur le dossier bien documenté qu’elle a constitué sur l’Agence Info Libre)."http://observatoiredesreseaux.info/.../la-confusion......

      Lucie Lowet Ce qui m’agace le plus, c’est qu’en fin de compte, on en arrive au même résultat qu’avec les complotistes : si tout le monde est pourri, alors à quoi bon faire quoique ce soit ? C’est quand même hyper démobilisant comme dossier. La quête de pureté à ce point me fait flipper.

      Lucie Lowet Ouais bah chuis allée au bout. Si certains contenus semblent intéressants, des contresens ou erreurs manifestes m’empêchent d’y accorder du crédit. Je vais pas m’embarquer sur une recension (mince) des perles, mais j’avoue qu’ils m’ont complètement per...Voir plus

      Fouad Harjane J’hallucine ! Faut arrêter la drogue ou postuler comme scénariste chez Canal +. Faites gaffe, Xavier Mathieu, acteur de la série Baron Noir, prépare un complot avec Bolloré, diffuseur de la série et probablement producteur, patron de la chaîne cryptée. L’ex syndicaliste aurait été vu en compagnie de Bolloré dans le hall des locaux de C+....
      h
      Frédéric Charbonnier
      Frédéric Charbonnier Déjà pour qualifier la revue Ballast d’anarcho-nationaliste faut déjà avoir un pied dans l’erreur. Mettre des adjectifs accolés aux noms de journeaux comme si l:on était soi-même une référence en te balançant 40 pages de liens plutôt que de developper ...Voir plus

      Coco Billard C’est pas les enragés mais juste Ornelle Guyet : toujours elle et ses mêmes obsessions, ça fait des années qu’elle répète le meme article, qu’elle tourne en boucle en s’obsédant sur les memes personnes… rien de nouveau malheureusement

      Frédéric Charbonnier oui pardon j’ai ecrit les enragés sans le vouloir...

    • Ornella Guyet est donc une opportuniste inféodée au système néocolonialiste et ultra-libéral. Ornella Guyet se prétend « de gauche » mais son travail prouve le contraire. Elle vise à discréditer tant les écologistes que les partis de gauche.

      La calomnie fonctionne, même quand elle se base sur du faux.

    • Ce qui est hallucinant, mais peut-être pas très étonnant, c’est la hargne avec laquelle les professionnels du militantisme (d’extrême gauche/anar) crachent sur nuit debout sans jamais y avoir mis les pieds, à la manière d’un syndicaliste bureaucrate dépassé par sa base. J’ai été frappé, la première fois que j’ai assisté à une des ces nuits debout dans ma ville, de ne pas voir un seul militant habituel « organisé » (que ce soit du NPA, AL ou autres syndicalistes bien en vue). Donc forcément, on a ces gens qui se réunissent et qui ont une culture politique relativement faible et après on les accuse de ne pas défendre les idées qui circulent au sein des partis trotskistes ou autres orgas anars, on les accuse de subir des tentatives de noyautage par des groupuscules confusionnistes voire d’extrême droite etc. Tout cela est effectivement plus que #dommage, car les gens qui devraient participer à ce mouvement préfèrent le mépriser plutôt que le faire grandir... Concernant Ornella Guyet (que j’ai quelques fois croisé dans mes années de militantisme étudiant et déjà je la trouvais obsédé par certaines questions sans être bien pertinente) et l’article d’anticons, je les trouve finalement tous les deux assez ridicules dans leur façon de se focaliser sur des trucs finalement peu importants (Chouard n’attire pas des millions de gens aux dernières nouvelles).

    • On parle d’absence de convergence, alors qu’elle est là, sous nos yeux. Les militants passent, les non-militants les rencontrent et réciproquement. Le « meltingpot » est là, et on feint tous de croire que rien ne se passe.
      Les contacts se créent, la politisation des esprits est en quelque sorte de retour. Ou en tout les cas, je crois que s’il ne reste que cela, le retour d’une conscience politique, quelque qu’elle soit, ce serait déjà énorme.

    • Mais les orgas n’ont pas à arrêter tout pour se mettre derrière la bannière Nuit debout.

      Non évidemment, ce n’était pas le sens de mon message, et puis les choses ont l’air différentes d’une ville à l’autre (dans un sens tant mieux), ce que je veux dire c’est qu’il se passe quelque chose et que des gens qui devraient en être heureux (même en y mettant tous les bémols qu’on veut) préfèrent propager des articles comme celui d’Ornella Guyet et se focaliser sur certains aspects au lieu de voir la potentielle dynamique à l’œuvre (je dis bien potentielle, je ne suis pas naïf, peut-être que cela ne donnera rien ou accouchera juste d’un parti politique de plus). Ceci étant, on avait déjà eu le même genre de réactions avec les indignés, alors ça ne devrait peut-être pas me surprendre...

  • Juste la classe !
    Ruffin, fondateur du journal Fakir, avait été désinvité de l’émission de Taddéi sur Europe 1 puis finalement, devant la levée de boucliers sur les réseaux sociaux, invité chez Apathie.
    Le voici donc, pourtant un brin impressionné, comme le fait entendre sa voix légèrement chevrotante, qui se paye le luxe (mais pas façon LVMH) de refuser de jouer le jeu biaisé de la retape pour son documentaire « Merci patron » - paraît-il très bien ! - pour dézinguer Lagardère sur sa propre radio devant son larbin en chef Apathie, qui tente avec toute sa roublardise de le ramener au jeu médiocre de la promo ; mais en vain.
    La vidéo (6 minutes) sur le site d’Arrêts sur images :
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-24/Ruffin-sur-Europe-1-Aphatie-Lagardere-meriterait-d-etre-licencie-id1

    • Oups désolé les mots sont importants, j’aurai plutôt du dire que je comprends les raisons pour lesquelles on s’emballe. Je trouvais que « la classe » était un qualificatif légèrement exagéré pour qualifier cet acte de « bravoure et de courage » (comme beaucoup on en effet l’air de le penser). Autant je partage le dégoût que m’inspirent lagardère arnaud et leurs laquais divers et variés, autant, pour des raisons que j’ai du mal à m’expliquer, ce type de résistance à la potache me déprime et si c’est tout ce qu’on peut faire contre cette forme de pouvoir, on va pas aller loin. J’ai lu sa lettre ouverte : de ce point de vue je la trouve lamentable et immature. Ca n’ébranle rien du tout.

    • @aude_v +1 tu arrives à décrire un peu de ce que je ressens. depuis 10 ans que j’observe ce mouvement, je suis passé de la réjouissance Au doute, et même à la colère parfois en les voyant utiliser des méthodes digne des flics les plus pervers. C’est pas qu’ils me font peur mais maintenant je vois que cette approche est stérile et destructive. Le film qu’ils ont fait sur le diplo de ce point de vue est un véritable déshonneur (ce journal ne méritait pas une telle insulte). Ce qui est difficile, c’est que je ne suis pas sur de ce qu’il faudrait faire, mais en attendant peut-être continuer à dénoncer, à écrire de manière argumentée et réfléchie, continuer nos projets. En tout cas depuis 10 ans comme dit @philippe_de_jonckheere ces fameuses montagnes de richesses et de pouvoir n’ont pas bougées d’un mm.

    • @reka : pas vu le film sur le diplo ; il me manque peut-être un élément pour comprendre. Du coup je vous trouvais un peu dur. La classe, c’est vrai c’est un peu exagéré, mais comme je suis terrorisé par la prise de parole en public j’ai admiré ce type qui a manifestement la trouille mais qui tient bon. Disons que, plutôt que « classe », c’est « élégant » de refuser de jouer le jeu de la promo sur Europe 1 (l’os à ronger). Ne pas aller à la soupe, ce n’est tout de même pas si facile que ça.
      Après, j’en conviens, ça ne fera pas le grand soir. Disons que ça traduit le repli tactique dans l’éthique personnelle et la métapolitique que l’on pratique tous plus ou moins, bon gré mal gré, en attendant des conjonctions historiques plus propices. Je ne sais si elles viendront, mais quand je compare notre époque chaotique avec celles de ma prime jeunesse au milieu des années 90, je sens tout de même que le sentiment massif d’une victoire totale du système devant un monde béat d’admiration et consentant - la fin de l’histoire et tout le toutim - s’est dissipé. Comme disait déjà Debord à l’époque « son air d’innocence ne reviendra plus ».

    • http://www.revue-ballast.fr/francois-ruffin

      Le drapeau français et La Marseillaise sont liés à notre Histoire ; ce sont deux symboles liés à des moments pour lesquels on doit éprouver une certaine fierté. Je n’ai pas envie, et je l’ai toujours dit, qu’ils passent sous la mainmise du Front national.

      Sans oublier :

      Quand j’étais jeune, j’étais persuadé que j’allais m’ennuyer dans la vie, que je deviendrais prof et que ce serait terrible.

    • Avant de changer le monde avec des-vraies-critiques-et-des-vraies-actions-concrètes-bien-pensées-qui-vont-vraiment-changer-les-choses, il y a d’abord un constat en amont : la perte totale (ou très grande en tout cas) de confiance, de cohésion, etc, dans les classes populaires. Et il me semble que Ruffin le dit lui-même, toute cette entreprise sert avant tout à redonner confiance, à recréer du lien et des groupes. Et pas en priorité aux journalistes ou intellectuel⋅le⋅s, même s’ils peuvent rejoindre aussi : d’abord de recréer de la confiance et des initiatives dans le milieu populaire, chez ces ouvrièr⋅e⋅s ou ex-ouvrièr⋅e⋅s.

      Donc à mon avis faut pas se méprendre en pensant que lui-même (ou eux-mêmes) pensent changer le monde en faisant ça.

      Après on peut trouver ça potache, ou critiquer la manière hein. Mais comparer des petites vengeances et des ridiculisations contre des gens qui ont vraiment du pouvoir, comparer ça a un comportement de flic… Je suis désolé mais pour moi c’est comme dire que le racisme anti-blanc c’est comme le racisme anti-racisés, sur le même plan. C’est comparer un comportement vraiment de dominants (celui des flics), à un comportement contre des dominants, quand bien même ce comportement serait violent, insultant, pas à notre goût, etc.

    • Merci @intempestive pour ta citation, cela colle bien avec ce que je disais juste avant. :)

      Et aussi (je souligne) :

      Il faut aussi avoir une certaine résistance à ne pas rendre compte, en permanence, des problèmes des profs et des éducateurs, sinon on fait un journal qui parle des profs et des éducateurs, écrit par quelqu’un qui est proche des profs et des éducateurs, pour les profs et les éducateurs (je suis entouré de gens de ces profils !). La vraie satisfaction de mon film, c’est qu’il va du populo aux intellos. Des pans du mouvement ouvrier et de la CGT viennent voir les projections et s’y reconnaissent ! Tout ceci constituera un point d’appui pour raconter d’autres histoires.

  • Notre-Dame-des-Landes – samedi 27 février : Mobilisation générale

    Quand AGO-Vinci prend la relève de César lundi 8 février 2016, par Juliette Rousseau
    https://france.attac.org/se-mobiliser/grands-projets-inutiles-et-imposes/article/quand-ago-vinci-prend-la-releve-de-cesar

    Le 25 janvier dernier, à la demande d’AGO-Vinci, le TGI de Nantes entérinait l’expulsion des habitant·e·s historiques de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Un peu plus d’un mois après la fin du Sommet de la COP 21 et la soudaine exaltation pour la cause climatique du gouvernement Français, le plus symbolique des Grands Projets Inutiles et Imposés (et climaticide) repartait ainsi de plus belle. À la différence de l’hiver 2012 et de sa rocambolesque « opération César », qui avait finalement échoué à expulser habitant·e·s et occupant·e·s de la ZAD, c’est AGO-Vinci, filiale du groupe Vinci en charge du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et non plus le gouvernement, qui mène le front cette fois, et tâche d’arriver, par de nouvelles méthodes, aux mêmes fins. Si nous ne renonçons pas à mettre le gouvernement face à ses incohérences (un appel adressé à François Hollande est d’ailleurs en cours de rédaction), il nous semble qu’il ne faille pas pour autant épargner Vinci....

    Voir aussi Défendre la ZAD, livre appel (2016) du collectif Mauvaise troupe https://constellations.boum.org :

    https://constellations.boum.org/spip.php?article125

    À l’automne 2015, le gouvernement annonçait, une fois de plus, que démarreraient au plus vite les travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il martèle depuis sa volonté d’expulser la zad de l’ensemble de ceux qui l’habitent et la cultivent. Avec les efforts conjugués des tractopelles de Vinci et des grenades de la gendarmerie, il entend tenter, « dès que possible », de venir à bout de tout ce qui pousse et vit dans ce bocage.
    Face à cette menace renouvelée, ce texte est un appel à défendre la zad partout, et, à travers elle, tout l’espoir contagieux qu’elle contient dans une époque aride. La zad, comme conviction qu’il est possible d’arrêter les projets destructeurs de ceux qui prétendent nous gouverner. La zad, comme espace où s’inventent ici et maintenant d’autres manières d’habiter le monde, pleines et partageuses. Cet espoir s’ancre dans une histoire commune, riche des élans de dizaines de milliers d’insoumis et des liens soudés par le temps. Les lignes qui suivent évoquent quelques fragments décisifs de cette aventure, comme autant de repères éclatants pour l’avenir.

    Grands Projets Inutiles et Imposés : l’Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes

    Ce projet taillé sur mesure pour le Concorde fut conçu pour engraisser les uns et flatter les égos de nos hautesses régionales. A défaut de pyramide , et quand un tramway ne suffit plus à asseoir sa postérité, un aéroport coûteux, inutile est un projet irresponsable taillé sur mesure.

    En mars 2012, dans Article 11, Jean-Pierre Garnier montrait que l’obsession des élus est de gérer les villes comme des entreprises et d’attirer toujours les mêmes en se fichant bien des autres :

    « [ ….] les investisseurs d’une part, et la matière grise de l’autre. Autrement dit : les banquiers, les patrons de firme, les managers, les promoteurs, les cadres, les techniciens de rang supérieur. Il s’agit de dérouler le tapis rouge ou vert – développement urbain durable oblige – devant les exploiteurs et la petite bourgeoisie intellectuelle, grosse consommatrice Evènements culturels. »

    > Jean-Pierre Garnier : « Aujourd’hui, on attend d’un maire qu’il gère sa ville comme une entreprise » Article 11
    http://www.article11.info/?Jean-Pierre-Garnier-Aujourd-hui-on

    En novembre 2012, dans son article du Canard enchaîné, « Vive l’aéroport quatre étoiles », Jean-Luc Porquet rappelait que tous les arguments présentés pour défendre le projet sont bidons :

    « L’actuel aéroport n’a qu’une seule piste et serait bientôt saturé ? Bidon, celui de Genève aussi n’a qu’une seule piste. Il faut soulager les habitants de Nantes du bruit des avions qui la survolent parfois aujourd’hui ? Bidon, le périph’ fait bien plus de bruit. Il faut récupérer les terrains de l’actuel aéroport pour étendre Nantes ? Bidon, puisqu’il continuera de fonctionner, étant situé juste à côté de l’usine d’Airbus, qui reçoit ses pièces détachées par avion et n’a pas la moindre intention de déménager. »

    Partenariat Public Privé, un marché de dupes

    Bel exemple de Partenariat Public Privé ( PPP), c’est AGO-Vinci à qui a été attribué la construction et la concession pour 55 ans de cet aéroport.

    La grande question : qui a défini les besoins pour cet aéroport ?

    L’aspect le plus surprenant de cette convention, car il est inhabituel dans ce genre de concession, c’est la subvention versée par l’État et les collectivités locales : 246 millions d’euros soit près de 44 % du montant total (plate-forme aéroportuaire, tour de contrôle et accès routier). Dans ce genre de partenariat, le concessionnaire ne reçoit généralement aucune subvention car il se rémunère sur les usagers (taxes d’aéroport, loyers des commerces, parkings).

    Vinci ne pouvait-il pas se payer tout seul cet aéroport ? Une broutille pour un groupe qui fait des milliards de chiffre d’affaires chaque année. On est en droit de se demander pourquoi il a fallu lui apporter une aide pour mener ce projet. Est-ce un signe que le groupe habitué à de tels investissements n’imagine pas celui-ci rentable ?

    Pour faire passer la pilule auprès des élus, notamment PS et PC, une clause de « retour à meilleure fortune » a été ajoutée. Si d’aventure Vinci arrivait à dégager un bénéfice de l’exploitation du futur aéroport, il reverserait alors aux collectivités locales une partie de cet excédent brut d’exploitation. Celui-ci étant basé sur des prévisions de trafic et de bénéfices très élevées, il y a peu de chance que les collectivités revoient la couleur de leur argent... " NPA

    Quant à la rentabilité dégagée dans le cadre de ce contrat de concession, elle permettrait de rémunérer les actionnaires à 12 %.

    En cas d’arrêt des travaux de l’aéroport, Corinne Lepage indique que :

    le coût pour l’Etat serait la totalité de la rémunération prévue jusqu’à la fin de la concession avec une actualisation. Il semblerait d’après le plan de financement que la rémunération des actionnaires soit de l’ordre d’onze millions d’euros par an, selon les calculs de Mediapart."

    >>> Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Un contrat en béton pour Vinci - NPA
    https://npa2009.org/node/36172

    >>> Notre-Dame-des-Landes : l’Etat coincé par ses concessions à Vinci, par Corinne Lepage
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/corinne-lepage/2012/12/18/notre-dame-des-landes-letat-coince-par-ses-concessions-vinci-

    >>> Attac 16 : Notre Dame des Landes : un PPP juteux pour VINCI
    http://local.attac.org/attac16/spip.php?article65

    >>> PPP, le bonheur est dans le prêt http://zec.hautetfort.com/archive/2014/12/09/ppp-le-bonheur-est-dans-le-pret-5507015.html

    On comprend que Vinci soit en première ligne pour l’expulsion des habitants de la ZAD..

    Sites de défense de Notre-Dame-des-Landes.

    >>> ACIPA : https://www.acipa-ndl.fr

    >>> Naturalistes en lutte : https://naturalistesenlutte.wordpress.com

    >>> Zone à défendre : http://zad.nadir.org

    #Notre-Dame-des-Landes #AGO-VINCI #COP 21 #VINCI #ACIPA #Naturalistes_en_lutte #zad.nadir #ATTAC #collectif_Mauvaise_troupe #Juliette_Rousseau #ZAD #Ayrault #Nantes #Pays-de-la-loire #Aéroport #NDL #TGI_de_Nantes #PS #Partenariatt_public_Privé #PPP #gouvernement_hollande

  • Jean-Pierre Garnier sur la gentrification et les métropoles
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2015/06/11/les-elus-locaux-ont-pris-le-train-de-la-gentrification-en-marche_4652113_165

    Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche en mettant en œuvre des politiques souvent appelées de « renouvellement urbain », qui prennent la forme de programmes de rénovation et de réhabilitation. On restaure l’existant mais en l’adaptant pour en faire un cadre de vie adapté pour de nouveaux habitants, en réaménageant l’intérieur des logements par exemple.
    Programme immobilier neuf dans la rue de la République à Marseille.

    C’est à ce moment-là que le processus de gentrification opère : à l’extérieur, on voit petit à petit apparaître de nouveaux types de commerce « branchés », des galeries d’art, des cafés. L’espace public est lui aussi aménagé, on décide de la piétonnisation de certains espaces, on ajoute des pistes cyclables…

    Même si on parle de politiques de « renouvellement urbain », c’est aussi selon moi une politique de renouvellement du peuple car cela s’est par exemple accompagné de politiques ambiguës en matière de logement social. Les mairies, celles de Paris en particulier, se sont mises à installer des catégories de logements sociaux accessibles à une très large portion de la population française, ce qui a pour effet d’en exclure ceux qui en ont le plus besoin.

    #gentrification #métropoles #urbanisme #Jean-Pierre_Garnier

    • Gentrification ? Anne Steiner

      http://endehors.net/news/anne-steiner-il-faut-faire-la-greve-generale-de-la-consommation

      Vous avez également écrit sur le Paris populaire, notamment Belleville. Quelles grandes évolutions avez-vous constaté ? Ce que l’on nomme la “gentrification” dénote-t-elle une lutte de classes pour l’espace ?

      Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais je suis assez agacée par le terme de “gentrification” parce que, de toute façon, il y a une spéculation immobilière qui pousse les gens du centre vers les quartiers et même vers les localités périphériques. Présenter le processus de gentrification comme un complot venu d’en haut pour casser les solidarités populaires me semble tout à fait fantaisiste : on va d’abord mettre quelques artistes dans des squats, ce qui va attirer des classes moyennes, et progressivement éloigner les “classes populaires”, etc. À Paris, les prix progressent du centre vers la périphérie et les gens sont obligés d’aller de plus en plus loin. Cela ne date pas d’hier. Parmi ceux que l’on nomme “gentrificateurs”, il y a des tas de gens qui de toute façon, n’ont pas les moyens de vivre ailleurs que dans ces quartiers dits populaires et je ne vois pas vraiment pas pourquoi ils ne seraient pas légitimes là où ils s’installent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont bac+5 et qu’ils sont Blancs (car c’est bien cette terminologie qu’ont en tête les pourfendeurs de la gentrification, n’est ce pas ?) ? Ils devraient vivre où exactement ? À Villeneuve-Saint-Georges dans un deux pièces coincé entre autoroute et voie de chemin de fer ? Dans un pavillon de banlieue lointaine ? Ils seraient légitimes, là ?

      Je connais des tas de gens avec des revenus faibles et précaires et cependant dotés d’un fort capital culturel. Enfants ou petits enfants d’ouvriers, sans héritage aucun. Ils vivent dans ces quartiers. Plus de la moitié de leur budget passe dans leur loyer. Ils ne possèdent ni voiture, ni permis même, et vivent dans une grande sobriété. On va les appeler “gentrificateurs” ? Ou utiliser pour les désigner le qualificatif infâmant et poujadiste de “bobo” ? Ou de hipster ?

      Mais qu’est-ce que le peuple ? Je pense à ce livre, Paris sans le peuple [publié en 2013 aux éditions La Découverte, par la géographe Anne Clerval, NDLR]. Est-ce que ce sont les ébénistes, les gens du cuir, les petits métallos du Nord-Est parisien ? Non, ils ont disparu à jamais et ne reviendront plus. Implicitement, il y a un peu l’idée que le peuple aujourd’hui se résumerait aux immigrés post-coloniaux et à leurs descendants. Et encore en excluant ceux d’entre eux qui ont rejoint les classes moyennes à capital scolaire élevé. Pourquoi le peuple se résumerait-il à ces seules catégories ? Toute la structure sociale s’est élevée vers le haut durant les dernières décennies, du moins en termes d’années de formation. Il y a 28 % de cadres moyens et supérieurs en 1982 contre 41 % en 2012 ; 2,7 % de salariés titulaires d’un diplôme du supérieur en 1962 contre 32,5 % en 2007. Un tiers de la population serait-elle hors peuple ?

      Alors, qu’est-ce que le peuple ? Les gens assassinés aux terrasses des cafés parisiens en novembre ne sont-ils pas du peuple ? Leur présence dans ce quartier est-elle entachée d’illégitimité ? Les commandos du 13 novembre ont-ils réalisé une opération de dégentrification un peu rude ?

      Je remarque que les pourfendeurs de la gentrification ne remettent jamais en question le droit du bourgeois du VIIIe à vivre dans le VIIIe. Nul ne lui cherche querelle. Il n’est pas illégitime là où il vit, lui !

    • jeunes, bobos, coupables : et si on n’avait rien compris à la gentrification ?
      https://i-d.vice.com/fr/article/jeunes-bobos-coupables-et-si-on-navait-rien-compris-la-gentrification

      Pour Anne Steiner, maître de conférences en sociologie à Paris Ouest Nanterre, le coupable n’est pas nécessairement celui qu’on croit. La sociologue s’est longuement penchée sur la fonction sociale du café dans les quartiers populaires, elle est notamment l’auteure de Belleville Cafés, publié aux éditions de L’Échappée. Rencontre.

      Vous avez beaucoup travaillé sur les cafés de Belleville. Selon vous, la population de ces cafés a changé ?

      Ça a changé depuis la fin de ma dernière phase de recherche (années 2008-2009) mais le changement est surtout intervenu au tournant des années 2000. Jusqu’à cette date, anciens et nouveaux habitants s’y retrouvaient, se mélangeaient. (...)

      En revanche, on reproche à des jeunes diplômés qui gagnent 1500 euros par mois et qui se contentent de toutes petites surfaces, d’habiter ces quartiers de l’#Est_parisien. Eux sont considérés comme illégitimes sur des territoires dont ils priveraient le peuple ! Et bien, il faut accepter l’idée que le peuple c’est aussi cette jeunesse qui enchaîne les CDD, les stages, les statuts d’intermittents. Et fait parfois les fins de marchés pour se procurer des légumes frais. Alors oui, c’est une jeunesse qui s’habille bien, souvent pour pas cher dans les friperies, c’est une jeunesse qui est belle, comme on est beau à cet âge, qui boit en terrasse des cafés et qui vit avec pas grand chose, sans voiture, sans permis, sans équipement électro-ménager...etc. Mais cette jeunesse, c’est le peuple ! Une partie du peuple ! Je me demande comment ces gens qui pourfendent la gentrification au nom d’un certain peuple rêvent Paris. Si l’on réfléchit un peu sociologiquement, je suis le peuple [euh... maître de conf et toi aussi tu es le peuple. En terme d’origine sociale et en terme de revenus, et aussi parce que plus d’un tiers de la population est aujourd’hui diplômée du supérieur. Donc ce n’est plus un critère permettant de tracer une ligne de démarcation entre peuple et non peuple. C’est une petite minorité qui fait partie de la véritable bourgeoisie. C’est à peine 10% de la population française. Le reste c’est le peuple. Celui qui n’a ni pouvoir, ni biens. Et qui a vocation à se soulever, à inventer un autre monde, c’est le peuple. Ce ne sont pas les seuls travailleurs manuels dont les effectifs ont drastiquement fondu. Le peuple n’est jamais semblable à ce qu’il a été. Il mute. Après, ce qui est déplorable, c’est que ces quartiers seront bientôt dépourvus de familles de classe moyenne car lorsqu’on a on a des enfants, qu’on est juste au-dessus des revenus qui permettent l’accès à un logement social, et qu’on doit vivre (contrairement aux jeunes) dans un espace suffisamment grand, Belleville n’est plus assez abordable. À partir du deuxième enfant, il faut souvent se résoudre à partir.

      Je préfère la socio de comptoir et de rue que le point de vue livresque et idéologique de Garnier dont le fond de commerce (pseudo) radical est écoeurant de connerie : son discours est profondément culpabilisateur, comme celui tenu dans l’édito de Lundi Matin (La guerre véritable) suite au 13 novembre. Penser en terme de « formes de vie » revient bien trop souvent à adopter un point de vue moralisateur et (virtuellement) punitif en guise d’adjuvant à l’impuissance politique.

      Sinon, le savais pas trop ce que gagnent les maîtres de conf’, j’ai trouvé ça : « Rapport du salaire Brut des Maîtres de Conférences au 1er échelon sur le SMIC Brut depuis 1984 »
      sur
      http://nicolas.tentillier.free.fr/Salaires

    • Steiner a une définition du peuple bien étroite, ou condescendante c’est selon. Si les classes moyennes commencent à disparaitre c’est que les classes pauvres sont depuis un moment parties crever en banlieues ou dans les campagnes. Les classes moyennes ne sont pas le peuple elles en sont une partie, la bourgeoisie aussi d’ailleurs.
      Les urban studies en France accusent quand même un léger retard.

    • @unagi elle dit plutôt « le peuple c’est 90% de la population », on peut en déduire que c’est un peu moins à Paris (ville de riches). Sinon, ces généralités (les pauvres sont ailleurs) ne riment à rien. Elles obscurcissent la réalité, beaucoup plus stratifiée et complexe. Une stratification dans laquelle de nombreux acteurs cherchent à fixer arbitrairement des seuils. Pire, de telles généralités consonnent avec l’objectif politique poursuivi par les édiles CAC 40 d’une ville comme Paris, une ville riche et faite pour les riches, bien que sur une échelle de revenu ce soit plutôt une polarisation extrêmement forte de la population qui soit marquante, bien qu’elle soit peuplée de très nombreux pauvres (sous le « seuil de pauvreté » ou guère plus), que les responsables invisibilisent. Sans compter tous ceux qui sont simplement sous le revenu médian. Quant à la « classe moyenne »...

    • je n’ai pas dit que les pauvres sont ailleurs, je dis que les pauvres partent ailleurs. Pour les réalités complexes les deux textes de steiner peuvent repasser. Parler de faute ou de non faute est une une moralisation et un opposé au langage sociologique. Mais chacun sa sociologie n’est ce pas ?

    • Bon, je crois que nous voilà parti pour une incompréhension qui a toute chance de croître. Bref, c’est mal barré. Tu as bien écris "les classes pauvres sont depuis un moment parties crever en banlieues ou dans les campagnes" et pas qu’ils partent ailleurs, ce surf quoi il serait assez simple de s’entendre, quitte à envisager, selon quels rythmes, quelles modalités (par ex., comme le dit Steiner, c’est le fait d’avoir des enfants qui oblige le plus à quitter Paris, chez des relativement « aisés » incapables de se payer la surface de un logement nécessaire et plus encore chez des pauvres).

      Sinon, je n’ai aucun respect particulier pour « la sociologie », les travaux de ces professionnels viennent après une politique qui ne dit pas son nom. Tout comme certaines positions politiques (Garnier qui se veut « classsiste », ou Lundi Matin qui a déjà miraculeusement aboli les classes) se disent telles bien que face à des formes de vie déterminées et corrompues par le capital elles n’opposent finalement qu’un point de vue moralisateur.

    • Mais cette jeunesse, c’est le peuple ! Une partie du peuple ! Je me demande comment ces gens qui pourfendent la gentrification au nom d’un certain peuple rêvent Paris. Si l’on réfléchit un peu sociologiquement, je suis le peuple et toi aussi tu es le peuple. En terme d’origine sociale et en terme de revenus, et aussi parce que plus d’un tiers de la population est aujourd’hui diplômée du supérieur.

      Ces universitaires ou journalistes qui pourfendent la gentrification ont une espèce de nostalgie d’un Belleville fantasmé avec ses tailleurs, ses gars du cuir, ses bottiers, ses petits métallos, nostalgie d’un peuple qui ne reviendra pas, car le peuple est par essence en perpétuelle évolution.

      Ce que je reproche à tous ceux qui pourfendent la gentrification, c’est qu’ils ont déplacé le problème de la classe au problème de la race. Sans le dire tout à fait. Quant aux élus, ils mélangent tout à fait sciemment les termes de mixité sociale et de mixité « ethnique ».

      Des citations de Anne Steiner dans l’article de i-d.vice.com cité par @colporteur et chaudement recommandé par Yves Coleman ici : http://mondialisme.org/IMG/pdf/du_petit_bourgeois_au_bobo_-_du_flou_des_concepts_en_milieu_militant.pd

  • « Main basse sur la ville » Enjeux et conséquences de la rénovation urbaine en région parisienne et à Marseille
    http://paris-luttes.info/main-basse-sur-la-ville-enjeux-et-4016

    Projections-discussions à prix libre le samedi 7 novembre 2015. En présence des réalisateurs, François Lathuillière et Nicolas Burlaud, de Jean-Pierre Garnier, urbaniste libertaire, et de membres de collectifs de lutte contre les politiques de rénovation (...) — 1, http://www.dionyversite.org

  • Aménagement urbain : pour les Marseillais, la fête est finie - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/8590/amenagement-urbain-pour-les-marseillais-la-fete-est-finie

    Tout comme Manuel Valls, entourés de notables venus s’installer dans la région, on assiste également à l’inauguration d’un nouveau centre de vidéos surveillance. Un dispositif censé faciliter l’arrestation de jeunes délinquants, qui suscite l’admiration de l’assemblée. « Ce à quoi on assiste, c’est une restructuration néo-libérale et sécuritaire du tissu urbain, en cours dans presque toutes les villes européennes, pour expulser et disperser au loin les couches populaires », commente le sociologue et urbaniste Jean-Pierre Garnier à propos du film.

    #ville #métropole #gentrification #indésirables

  • Le Grand Paris : un projet destructeur
    http://souriez.info/Le-Grand-Paris-un-projet

    Le sociologue Jean-Pierre Garnier, qui avait travaillé sur le schéma d’aménagement de la Région parisienne, dans les années 60, était l’invité de l’émission “Les Amis d’Orwell” du 24 avril (Radio libertaire / 89.4 MHz). Avec lui, nous avons essayé de présenter le Grand Paris et ses différents aspects. Pour faire face à “l’inévitable” concurrence entre les “villes-mondes”, toute métropole se doit de renforcer continuellement sa compétitivité et donc son attractivité ; il lui faut sans cesse tenter d’attirer des (...)

    Les Amis d’Orwell (Radio libertaire, 89.4)

    / #Urbanisme

    #Les_Amis_d'Orwell_Radio_libertaire,89.4
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2818
    http://rl.federation-anarchiste.org
    http://www.idf.pref.gouv.fr/prefecture/content/download/8572/62867/file/14.04.2015%20Dossier%20de%20presse%20-%20Grand%20Paris.pdf
    http://www.paris.fr/politiques/conseil-de-paris-debats-deliberations/une-candidature-aux-jeux-olympiques-se-construit-et-se-vit-comme-une-course-a-etapes/rub_6769_actu_155101_port_24625
    http://costif.parla.fr
    http://amaanda.free.fr/2015orwell/orwell24-04-15.mp3

  • Les Amis d’Orwell - vendredi 13 février 2015 - Souriez vous êtes filmés
    http://souriez.info/+Les-Amis-d-Orwell-vendredi-13+

    Les Amis d’Orwell

    vendredi 13 février 2015

    L’émission “Les Amis d’Orwell” (21h-22h30 - radio libertaire - 89.4 MHz à Paris) recevra le sociologue Jean-Pierre Garnier. Avec lui, nous essaierons de comprendre ce que représente “le Grand Paris” et les processus de métropolisation, et pourquoi il faut s’y opposer.

  • À propos du national-étatisme de Régis Debray
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4168

    Avec BHL et Michel Onfray, Régis Debray figure parmi les intellectuels de haute volée et tout terrain dont la France officielle s’enorgueillit de détenir le glorieux monopole. Comme pour ses pairs, la polyvalence de ses compétences supposées et les retournements de veste à répétition lui ont permis de manger à …

    #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #Debray ;_Etat ;_Nation

  • Une vision urbanocentrique David Harvey, le droit à la ville et la révolution urbaine
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3908

    Pour le géographe marxiste anglais David Harvey, il ne fait pas de doute que, si révolution il doit y avoir dans l’avenir, celle-ci ne pourra être qu’urbaine. C’était déjà la conclusion d’un article consacré au « droit à la ville » et publié en 2008 dans la New Left Review, qui eut …

    #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #david_harvey ;_révolution ;_droit_à_la_ville ;_capitalisme

  • Changer de société ou changer la société ?
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3531

    Il est devenu de bon ton, dans certains milieux « radicaux » ou qui se présentent comme tels, de défendre ou de promouvoir une vision centrée sur le présent sans chercher à tirer des plans sur la comète de l’avenir : la lutte pour une réappropriation collective de l’espace #urbain, par exemple, devrait …

    #Blogs #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #autonomie #Ecologie #garnier #résistance #squat #ville

  • Le #Social-libéralisme : un oxymore mystificateur Bilan à mi-parcours de la deuxième droite (2)
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3399

    Dans cette deuxième partie de son bilan de la « deuxième-droite » à mi parcours, J-P #garnier revient notamment sur la fonction politique du terme ambigu de « social-libéralisme ». Un « tournant » en ligne droite « Il est un peu désolant intellectuellement de voir la plupart des commentateurs parler d’un tournant “social-démocrate” de François Hollande …

    #Blogs #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #deuxième-droite #petite_bourgeoisie_intellectuelle #sociétal

  • "La deuxième droite" avec Jean-Pierre Garnier

    Le 10 mai 1981, François #Mitterrand devient président de la République. Les illusions de la #gauche tiennent jusqu’au fameux « tournant de la rigueur » en 1983. Dès #1981, Jean-Pierre Garnier et Louis Janover faisaient partis des sceptiques sur la volonté de changement de cap. En 1986, ils co-écrivent « La #deuxième_droite » pour répondre à ceux qui s’auto-proclamaient « #deuxième_gauche », une gauche moderne, entrepreneuriale. Jean-Pierre Garnier est au moins d’accord sur un point avec Manuel Valls : il faut changer le nom du #parti_socialiste. J-P Garnier propose de le rebaptiser : le #Parti_de_Solférino. Un an après le retour aux affaires du PS, un an après le retour d’un François au château, l’analyse de J-P Garnier sonne comme un claquement de fouet… ça réveille !

    http://vimeo.com/64979934

  • Sarkozy en rêvait, #hollande l’a fait Bilan de la deuxième droite à mi-parcours (1)
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3312

    Sur tous les fronts, le « capitaine de pédalo » dont Jean-Luc Mélenchon se gaussait alors que s’annonçait la « saison des tempêtes » va de l’avant, secondé par l’équipage solférinien, multipliant des initiatives et des mesures qui, au temps où la gauche était en encore de gauche, auraient été jugées des plus « réactionnaires ». …

    #Blogs #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #deuxième-droite #parti #Parti-socialiste #valls

  • Le « Grand Paris : une urbanisation sans urbanité Prémonitions lefebvriennes sur un avenir métropolitain
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2818

    « A qui la #Métropolisation profite t-elle ? Affirmer que c’est d’abord à la bourgeoisie transnationalisée ou en voie de l’être ne serait pas d’une grande originalité, bien que ce soit effectivement la vérité. Mais ce serait surtout laisser de côté le fait que ce n’est pas elle qui met en œuvre …

    #Blogs #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #Architecture #Gentrification #Grand-Paris #Lefebvre #Métropoles #urbain #urbanisme

  • Sur le dépeuplement des métropoles, une émission passionante

    En voiture, (le sujet de ce post n’est pas la question du déplacement auto en ville, thx), j’écoute désormais exclusivement #radio_panik. Beaucoup de surprises, de découvertes musicales et puis, aujourd’hui ce type passionnant qui parle des villes. En rentrant, je me rue sur le site : mais qui est ce type, quelle est cette émission ? Et, oh, surprise, c’est une diffusion de @intempestive !

    un entretien avec Jean-Pierre Garnier, auteur aux éditions Agone d’Une violence éminemment contemporaine. Essais sur la ville, la petite-bourgeoisie intellectuelle et l’effacement des classes populaires et qui appelle, dans le même Article11, à une « pensée radicale de l’urbain » : « le dépeuplement, c’est virer le peuple des quartiers populaires »

    http://www.intempestive.net/sur-le-depeuplement-des-metropoles

    Chers amis #bruxellois, sachez que chaque vendredi midi à compter de ce 6 septembre, un épisode d’espace public, enquête acoustique sera diffusé sur les antennes bruxelloises de la fort sympathique Radio Panik (105.4 MHz), jusqu’à épuisement de la série.
    #radio #radio_panik #documentaire #entretien

  • « Rénovation urbaine » à Ivry-sur-Seine : quand une municipalité « communiste » mène le petit peuple en bateau
    http://www.article11.info/?Renovation-urbaine-a-Ivry-sur

    Architecture, urbanisme, culture... le capital s’incruste partout, se fond dans tous les espaces. Et si on veut le combattre, il faut d’abord le débusquer. Pour cette chronique (publiée en 2012), l’ami Jean-Pierre Garnier proposait une analyse de la ville d’Ivry et de la gestion municipale d’une mairie communiste bien décidée à faire fructifier son territoire au détriment de la population locale. (...) Source : (...)

  • Le nouvel ordre local | Jean-Pierre Garnier (Article11)
    http://www.article11.info/?Le-nouvel-ordre-local

    « La domination policière. Une violence industrielle » (Mathieu Rigouste) et « Rengainez, on arrive ! » (Mogniss H. Abdallah) traitent tous deux du renforcement constant des dispositifs de contrôle social et du sort de ceux qui en payent le prix fort. Deux ouvrages essentiels, qui dépeignent sans pincettes l’ordre militaro-policier gangrénant les quartiers populaires. Compte-rendu. Source : Article11

  • Un nouvel avatar de la « politique de la ville » : après les « zones de sécurité prioritaires », l’enfumage participatif - La chronique de #Jean-Pierre_Garnier
    http://blog.agone.org/post/1970/01/01/Un-nouvel-avatar-de-la-politique-de-la-ville

    Qu’on se le dise : la « politique de la ville » va connaître un tournant. Ce n’est pas le premier. Depuis les fin des années 1970, elle en a connu d’autres, sous cette appellation ou non, avec les résultats que l’on sait. Mais celui-ci serait une fois de plus décisif si l’on en croit l’orchestration médiatique dont il bénéficie.