person:laura mulvey

  • Le ‘Male gaze’, une notion féministe – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6497

    par André Gunther

    La théorie féministe a profondément modifié la façon de considérer les œuvres visuelles. A l’origine de cette révision, un article de la critique Laura Mulvey propose en 1975 la notion de « male gaze » (regard masculin) pour caractériser l’objectivation voyeuriste de la femme au cinéma2. Inspirée par la théorie freudienne, qui définit la scopophilie comme une pulsion sexuelle, où l’individu prend plaisir à posséder l’autre par le regard, cette approche part du constat qu’il existe des rôles sociaux considérés comme propres à chaque genre.

    Dans le domaine de la sexualité ou de la séduction, les normes sociales attribuent un rôle actif à l’homme, tandis qu’elles réservent un rôle passif à la femme. Cette distinction se vérifie par de nombreuses différences, dans le costume (qui présente volontiers le corps féminin de manière plus sexualisée que le corps masculin), la discipline corporelle (comme le maquillage ou l’épilation, injonctions typiquement féminines), ou les schémas comportementaux (comme le harcèlement de rue, très majoritairement masculin). L’ensemble de ces conventions tend à transformer le corps féminin en objet, et à réduire la femme à une image, soumise au regard de l’homme.

    Laura Mulvey décrit le cinéma grand public non seulement comme un lieu de la manifestation des normes sociales, mais comme un dispositif principalement voué au plaisir visuel masculin et à l’objectivation sexuelle de la femme.

    Mais l’idée chère à l’histoire de l’art d’un sens universel de l’image doit désormais faire face à la fragmentation des regards et à la multiplicité des réceptions. Dans un article réflexif, les critiques cinéma de Libération admettent après l’affaire Weinstein que « le cinéma ne tourne plus rond », et que la manifestation d’un sexisme endémique a profondément démonétisé le prestige du secteur3. Au-delà du film, c’est tout l’édifice de l’esthétique occidentale qui est remis en cause, pour avoir contribué à la normalisation de l’exposition du féminin. Petit à petit, le point de vue féministe impose sa vision, irrigue la recherche et ouvre à une critique globale de la culture audiovisuelle.

    #Cinéma #Male_Gaze #Féminisme

  • Deux passagères musulmanes débarquées d’un avion pour avoir regardé un membre d’équipage avec trop d’insistance
    http://www.mirror.co.uk/news/world-news/two-muslim-women-escorted-passenger-7521550

    The Threat of the Muslim Female Gaze - Muslimah Media Watch
    http://www.muslimahmediawatch.org/2016/03/17/the-threat-of-the-muslim-female-gaze

    The gaze, in Laura Mulvey’s original conception of the term, cannot be separated from power dynamics. In her use of the term the male gaze, she reminds us of the ways the visual arts have functioned in the service of male desire. The male subject is always the one with the power to gaze upon the female object.

    The person wielding the gaze is the one within the power.

    In this case, the women accused of staring were deemed a threat. Their gaze was a threat.

    But it was the flight attendant who had the actual power in this situation. It is the crew of the plane that can determine which bodies are deemed hazardous for the overall safety of the journey. Even after passing intensive, already Islamophobic and racist airport security screening, this flight attendant felt that these women were still a threat. For staring, or what the attendant perceived as staring.
    The last time I went to the airport to cross the Canadian/United States border, the guard asked me to “drop it please,” pointing to my scarf. I asked him what he meant by dropping it. He clearly felt uncomfortable and clarified he wanted me to lower my hijab so he could see my hairline. I did not want to, but I felt as if I had no choice in the matter. Many times, we do not. Our personal freedoms, as people of colour who are racialized as Muslim or perceived to be Muslim, are negligible in the name of security, or under the guise of collective safety. What his glance at my hairline told him about my being non-threatening, I will never know.

    As I am told time and time again, it is just protocol. Until it’s not.

    #islamophobie #voile

  • The Look, regard féministe sur le cinéma. Entretien avec Laura Mulvey, par Le Silo
    http://www.vacarme.org/article2647.html

    Rencontrer Laura Mulvey permet d’identifier la voix derrière des textes qui ont laissé une empreinte profonde sur la théorie cinématographique depuis quarante ans. Et pourtant : en France rien ou presque n’a été traduit de ses analyses qui regardent autant le cinéma hollywoodien que les films d’artistes contemporains, autant Ophuls et Godard que Rossellini et Kiarostami. Donner de la voix aussi : revenir, avec Laura Mulvey, sur son parcours singulier, c’est évoquer l’histoire de la deuxième vague du féminisme (et se souvenir, au passage, du radical bouleversement des années Thatcher). Cette discussion revient sur les premiers temps de son engagement — un récit qui mêle, et c’est d’ailleurs ce qui constitue le cœur de ses réflexions, le personnel et le politique.