person:nicole maestracci

  • Loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations
    Décision n° 2019-780 DC du 4 avril 2019 | Conseil constitutionnel
    https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2019/2019780DC.htm

    - Sur l’article 3 :

    L’article 3 insère au sein du code de la sécurité intérieure un article L. 211-4-1 permettant à l’autorité administrative, sous certaines conditions, d’interdire à une personne de participer à une manifestation sur la voie publique. Le quatrième alinéa de cet article L. 211-4-1 lui permet également, dans certains cas, d’interdire à une personne de prendre part à toute manifestation sur l’ensemble du territoire national pour une durée d’un mois. [...]

    LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DÉCIDE :

    Article 1er. - L’article 3 de la loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations est contraire à la Constitution.

    Article 2. - Sont conformes à la Constitution les dispositions suivantes :

    l’article 78-2-5 du code de procédure pénale, dans sa rédaction issue de l’article 2 de la loi déférée ;
    l’article 431-9-1 du code pénal, dans sa rédaction issue de l’article 6 de la loi déférée ;
    le 3° bis de l’article 138 du code de procédure pénale, dans sa rédaction résultant de l’article 8 de la loi déférée.

    Article 3. - Cette décision sera publiée au Journal officiel de la République française.

    Jugé par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 4 avril 2019, où siégeaient : M. Laurent FABIUS, Président, Mme Claire BAZY MALAURIE, MM. Valéry GISCARD d’ESTAING, Alain JUPPÉ, Mmes Dominique LOTTIN, Corinne LUQUIENS, Nicole MAESTRACCI et M. Michel PINAULT.

    Rendu public le 4 avril 2019.

    • En dehors de ce camouflet au gouvernement (le rejet de l’article 3 par le cc), c’est néanmoins l’essentiel de la proposition de loi « visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations » qui est validé. Le Conseil constitutionnel a en effet donné son feu vert aux trois autres articles qui étaient contestés devant lui. En particulier à l’article 2 permettant à la police judiciaire de procéder à des fouilles de bagages et de voitures en amont d’une manifestation. La décision souligne que cette mesure destinée « à rechercher des auteurs d’une infraction de nature à troubler gravement le déroulement d’une manifestation » est entourée de suffisamment de garanties puisqu’elle est « placée sous le contrôle d’un magistrat judiciaire » qui la limite dans l’espace et dans le temps.

      L’article 6, qui punit d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait de se dissimuler, même partiellement, le visage lors d’une manifestation réussit son examen de passage constitutionnel. Est également validé l’article 8, qui permet à un juge d’interdire à une personne placée sous contrôle judiciaire de participer à des manifestations sur la voie publique.
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      Ce texte de loi avait fait l’objet de trois saisines du Conseil constitutionnel par le président de la République, soixante députés et soixante sénateurs. Expurgée de son article 3, la loi votée le 12 mars devrait être promulguée dans les prochains jours.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/04/04/l-article-phare-de-la-loi-anticasseurs-censure-par-le-conseil-constitutionne

  • « Les alternatives à la prison protègent de la récidive »
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/14/les-alternatives-a-la-prison-protegent-de-la-recidive_1832634_3224.html

    « Les alternatives à la prison protègent de la récidive »

    Nicole Maestracci, première présidente de la cour d’appel de Rouen, choisie par le chef de l’Etat pour rejoindre le Conseil constitutionnel en mars, est aussi la présidente du comité d’organisation de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, qui devait commencer, jeudi 14 février, ses auditions publiques. Près d’un millier de personnes se sont inscrites pour suivre les deux jours de débats à Paris, présidés par une magistrate belge, Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme. Les 20 membres du jury se réuniront ensuite à huis clos avant de présenter, mercredi 20 février, des recommandations au premier ministre et à la garde des sceaux.

    A quoi sert une conférence de consensus ?

    C’est une méthode mise au point aux Etats-Unis et qui a été importée depuis quinze ans dans le monde médical. Pour qu’une politique publique puisse être installée durablement et qu’elle soit efficace, il faut qu’elle repose sur un consensus suffisant du grand public et de l’ensemble des acteurs, en sortant du cercle des spécialistes. La question de la prévention de la récidive et, au-delà, du sens de la peine concerne la société tout entière.

    #prison #recidive #aménagement_peine #alternative

  • Récidive : « Les peines alternatives à la prison sont de vraies peines »
    http://www.rue89.com/2013/02/04/recidive-les-peines-alternatives-la-prison-sont-de-vraies-peines-239076

    La question plus générale, c’est celle de la crédibilité des peines alternatives. Elles protègent mieux de la récidive que les peines de prison. Et elles sont assez contraignantes : parfois, devant le tribunal correctionnel, des jeunes refusent les travaux d’intérêt général (TIG) ou le placement sous surveillance électronique (PSE) et préfèrent aller en prison.

    Vous parlez de « crédibilité » des peines, mais par rapport à qui ? A la personne condamnée ? A l’opinion publique ?

    Une bonne peine est considérée comme juste, à la fois par la personne condamnée, par la victime et par l’opinion publique de manière générale. C’est ça l’idéal. Pour que la peine soit juste, il faut aussi qu’elle soit exécutée.

    Souvent, la méconnaissance des peines alternatives fait que la victime se dit : « Cette personne a été interpellée et puis on l’a revue dans le quartier le lendemain ». Mais il peut avoir un TIG à effectuer ou des obligations à respecter. Ces peines sont de vraies peines.

    Là vient l’idée de la peine de probation, qui ne serait pas déterminée en fonction d’une durée de prison, mais en fonction d’un contenu adapté à chaque personne. Cela pourrait être des soins, du travail d’intérêt général, de l’indemnisation de la victime, le fait de ne pas récidiver, de s’insérer.

    #prison #récidive #PSE #bracelet_électronique #Nicole_Maestracci