person:omar el-béchir

  • MANN DES TAGES - Omar al-Baschir - Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de


    On ne trouve pas l’info dans la version sur le web du journal Berliner Zeitung . L’édition imprimée nous informe sur le cash que des enquêterus ont trové dans le domicile de l’ancien chef d’état.

    Est-ce que la repartition des sommes exprime l’appréciation des devises par une dicateur quelconque, est-ce qu’elle est le fruit des des pots de vin versés par des institutions et entreprises internationales ou est-ce que Omar el-Bechir a simplement profité de la surveillance plus ou moins développée dans les banques et ministères de son pays ?

    Omar al-Baschir (75), der abgesetzte Machthaber des Sudans, hat daheim große Mengen Bargeld gehortet. Ermittler fanden in seinem Privathaus

    6,7 Millionen Euro,
    350 000 US-Dollar und
    5 Millionen sudanesische Pfund (90 000 Euro).

    Es sei ein Verfahren wegen Korruption und Geldwäsche eröffnet worden, erklärte ein Mitarbeiter der Staatsanwaltschaft in Khartum. Die Proteste im Land für eine zivile Regierung gehen weiter.

    Omar el-Bechir — Manifestations de 2018-2019 et destitution — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_el-Bechir#Poursuites_judiciaires_de_la_CPI

    Omar el-Bechir cède le 1er mars 2019 la présidence du parti Congrès national à Ahmed Haroun12.

    Le mois suivant, le 11 avril, après plus de trois mois de manifestations et six jours de rassemblements devant sa résidence, l’armée le destitue et procède à son arrestation. Quelques heures auparavant, sa démission est annoncée dans les médias13. L’armée arrête également plusieurs personnes dans les rangs du parti au pouvoir14. Celle-ci souhaite gouverner le pays pendant deux années. Au lendemain de sa destitution, la junte annonce qu’Omar el-Bechir ne sera pas extradé à la CPI mais jugé au Soudan15. Quelques jours plus tard, celle-ci déclare que la décision sur son éventuel transfert à la CPI sera tranchée par le prochain gouvernement élu16.

    Il est incarcéré le 16 avril 201917, de même que deux de ses frères18. Le 20 avril, une enquête pour blanchement d’argent est lancée à son égard19. Au 22 avril, quelques 100 millions de dollars sous forme de livres soudanaises, de dollars et d’euros20.

    #Soudan #politique #corruption

  • L’Arabie saoudite aurait-il forcé El-Béchir à partir ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/1322598

    Moins de 24 heures après sa nomination à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, le général Ibn Auf a démissionné à la surprise générale vendredi soir 12 avril. Il a été remplacé par l’ancien chef d’état-major Abdel Fattah Abdelrahman Burhan.

    Les médias « mainstream » en sont désormais à voir à travers lui un « personnage plus consensuel » surtout qu’il n’est pas connu du grand public et qu’on ne lui connait aucune appartenance politique, souligne l’AFP qui affirme qu’il n’est pas issu du parti au pouvoir. Certains commentateurs n’ont cessé de souligner le rôle joué par l’axe Riyad-Le Caire-Abou Dhabi dans le renversement du général El-Béchir, hypothèse qui, vu les événements en cours en Libye, pourrait ne pas être totalement dénuée de sens. Al-Binna retient cette piste.

    Selon al-Binna, journal libanais, les récentes évolutions au Soudan semblent avoir été au moins en partie orchestré par Riyad qui souhaite exploiter l’armée régulière soudanaise dans le sens de leurs propres intérêts. Sous l’intitulé, « D’Hormuz à Gibraltar et en Corne de l’Afrique… l’Amérique est derrière la porte », le journal écrit :

    (...) Le quotidien évoque ensuite le rôle joué par le prince saoudien Mohammed ben Salmane dans les récentes évolutions au Soudan et écrit : « Le coup d’État au Soudan a eu lieu très probablement suite à une série de coordinations entre le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le ministre soudanais de la Défense Aouad Ibn Aouf qui s’était rendu, quelques jours auparavant avant le coup de force, à Riyad pour prendre part à une réunion de “l’OTAN arabe”. En effet, le coup d’État au Soudan constitue en effet un pas préventif destiné à étouffer tout autre mouvement de protestation de nature populaire dont le succès pourrait entraîner la fin de l’implication des mercenaires soudanais largement impliqués dans les conflits au Yémen et ce, au profit de l’Arabie saoudite ».

    L’Arabie saoudite, disposant d’une armée désintégrée aux faibles capacités militaires, vise effectivement à bénéficier de l’absence d’Omar el-Béchir, qui s’opposait à l’engagement militaire « trop vaste » de son pays dans les conflits au Yémen bien que les mercenaires soudanais se battent depuis longtemps contre les forces yéménites. Riyad croit pouvoir désormais compter sur l’armée régulière soudanaise, l’une des plus puissantes de toute l’Afrique et la déployer plus efficacement contre les forces yéménites qui continuent à avancer sur tous les fronts et progressent même dans le sud de l’Arabie saoudite. Ce plan B intéresserait Riyad qui commence à perdre le soutien de ses alliés occidentaux à sa guerre génocidaire. Mais avec l’appui soudanais, l’Arabie saoudite pourrait-elle changer la donne ?

    #arabie_saoudite #soudan

  • Une femme vêtue de blanc, symbole de la révolte soudanaise
    https://www.france24.com/fr/20190410-soudan-femme-blanc-symbole-revolte-kandaka-bechir

    À Khartoum, les images d’une femme vêtue de blanc, exhortant la foule à se révolter contre le régime d’Omar el-Béchir, font le tour des réseaux sociaux. Dans ce mouvement de protestation politique, les femmes occupent les premiers rangs.

    « Tawra ! », « Révolution ! » scande une foule en réponse aux exhortations d’une femme habillée de blanc et juchée sur une voiture à Khartoum. Les images prises au milieu des manifestants de cette chantre des revendications anti-gouvernementales sont devenues populaires sur les réseaux sociaux, frappés par le charisme de cette « Kandaka », cette « reine nubienne », surnom donné aux femmes qui forment la majorité des cortèges appelant à la destitution du président Omar el-Béchir. Plusieurs médias arabophones désignent cette nouvelle effigie de la révolution sous le nom de Ala’a Salah (آلاء صلاح).

    Au choix, c’est magnifique les femmes à la tête du #printemps_arabe ou bien encore un joli montage pour vendre à l’opinion une révolution subventionnée par les pétro et les dollars. Je penche pour la seconde édition en voyant cet article dans Al-Quds al-’arabi (propriété du Qatar) : « L’icône des manifs soudanaises, al-kandaka, confirme le rôle de la femme dans les protestations. » https://www.alquds.co.uk/%d8%a3%d9%8a%d9%82%d9%88%d9%86%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%aa%d8%b8%d8%a7%d9%87%

    #soudan

  • Les espoirs d’une troisième révolution au Soudan
    Tarek Cheikh, Orient XXI, le 28 décembre 2018
    https://orientxxi.info/magazine/les-espoirs-d-une-troisieme-revolution-au-soudan,2834

    Depuis plusieurs jours, loin des projecteurs des médias internationaux (nombre de journalistes ont été expulsés), un mouvement de révolte sans précédent embrase le Soudan contre la dictature du général Omar El-Béchir. Il fait renaître l’espoir d’un changement encore plus radical que ceux que le pays a connus en 1964 et en 1985.

    #Soudan

  • By Stifling Migration, Sudan’s Feared Secret Police Aid Europe

    At Sudan’s eastern border, Lt. Samih Omar led two patrol cars slowly over the rutted desert, past a cow’s carcass, before halting on the unmarked 2,000-mile route that thousands of East Africans follow each year in trying to reach the Mediterranean, and then onward to Europe.

    His patrols along this border with Eritrea are helping Sudan crack down on one of the busiest passages on the European migration trail. Yet Lieutenant Omar is no simple border agent. He works for Sudan’s feared secret police, whose leaders are accused of war crimes — and, more recently, whose officers have been accused of torturing migrants.

    Indirectly, he is also working for the interests of the European Union.

    “Sometimes,” Lieutenant Omar said, “I feel this is Europe’s southern border.”

    Three years ago, when a historic tide of migrants poured into Europe, many leaders there reacted with open arms and high-minded idealism. But with the migration crisis having fueled angry populism and political upheaval across the Continent, the European Union is quietly getting its hands dirty, stanching the human flow, in part, by outsourcing border management to countries with dubious human rights records.

    In practical terms, the approach is working: The number of migrants arriving in Europe has more than halved since 2016. But many migration advocates say the moral cost is high.

    To shut off the sea route to Greece, the European Union is paying billions of euros to a Turkish government that is dismantling its democracy. In Libya, Italy is accused of bribing some of the same militiamen who have long profited from the European smuggling trade — many of whom are also accused of war crimes.

    In Sudan, crossed by migrants trying to reach Libya, the relationship is more opaque but rooted in mutual need: The Europeans want closed borders and the Sudanese want to end years of isolation from the West. Europe continues to enforce an arms embargo against Sudan, and many Sudanese leaders are international pariahs, accused of committing war crimes during a civil war in Darfur, a region in western Sudan.

    But the relationship is unmistakably deepening. A recent dialogue, named the Khartoum Process (in honor of Sudan’s capital) has become a platform for at least 20 international migration conferences between European Union officials and their counterparts from several African countries, including Sudan. The European Union has also agreed that Khartoum will act as a nerve center for countersmuggling collaboration.

    While no European money has been given directly to any Sudanese government body, the bloc has funneled 106 million euros — or about $131 million — into the country through independent charities and aid agencies, mainly for food, health and sanitation programs for migrants, and for training programs for local officials.

    “While we engage on some areas for the sake of the Sudanese people, we still have a sanction regime in place,” said Catherine Ray, a spokeswoman for the European Union, referring to an embargo on arms and related material.

    “We are not encouraging Sudan to curb migration, but to manage migration in a safe and dignified way,” Ms. Ray added.

    Ahmed Salim, the director of one of the nongovernmental groups that receives European funding, said the bloc was motivated by both self-interest and a desire to improve the situation in Sudan.

    “They don’t want migrants to cross the Mediterranean to Europe,” said Mr. Salim, who heads the European and African Center for Research, Training and Development.

    But, he said, the money his organization receives means better services for asylum seekers in Sudan. “You have to admit that the European countries want to do something to protect migrants here,” he said.

    Critics argue the evolving relationship means that European leaders are implicitly reliant on — and complicit in the reputational rehabilitation of — a Sudanese security apparatus whose leaders have been accused by the United Nations of committing war crimes in Darfur.

    “There is no direct money exchanging hands,” said Suliman Baldo, the author of a research paper about Europe’s migration partnership with Sudan. “But the E.U. basically legitimizes an abusive force.”

    On the border near Abu Jamal, Lieutenant Omar and several members of his patrol are from the wing of the Sudanese security forces headed by Salah Abdallah Gosh, one of several Sudanese officials accused of orchestrating attacks on civilians in Darfur.

    Elsewhere, the border is protected by the Rapid Support Forces, a division of the Sudanese military that was formed from the janjaweed militias who led attacks on civilians in the Darfur conflict. The focus of the group, known as R.S.F., is not counter-smuggling — but roughly a quarter of the people-smugglers caught in January and February this year on the Eritrean border were apprehended by the R.S.F., Lieutenant Omar said.

    European officials have direct contact only with the Sudanese immigration police, and not with the R.S.F., or the security forces that Lieutenant Omar works for, known as N.I.S.S. But their operations are not that far removed.

    The planned countertrafficking coordination center in Khartoum — staffed jointly by police officers from Sudan and several European countries, including Britain, France and Italy — will partly rely on information sourced by N.I.S.S., according to the head of the immigration police department, Gen. Awad Elneil Dhia. The regular police also get occasional support from the R.S.F. on countertrafficking operations in border areas, General Dhia said.

    “They have their presence there and they can help,” General Dhia said. “The police is not everywhere, and we cannot cover everywhere.”

    Yet the Sudanese police are operating in one unexpected place: Europe.

    In a bid to deter future migrants, at least three European countries — Belgium, France and Italy — have allowed in Sudanese police officers to hasten the deportation of Sudanese asylum seekers, General Dhia said.

    Nominally, their official role is simply to identify their citizens. But the officers have been allowed to interrogate some deportation candidates without being monitored by European officials with the language skills to understand what was being said.

    More than 50 Sudanese seeking asylum in Europe have been deported in the past 18 months from Belgium, France and Italy; The New York Times interviewed seven of them on a recent visit to Sudan.

    Four said they had been tortured on their return to Sudan — allegations denied by General Dhia. One man was a Darfuri political dissident deported in late 2017 from France to Khartoum, where he said he was detained on arrival by N.I.S.S. agents.

    Over the next 10 days, he said he was given electric shocks, punched and beaten with metal pipes. At one point the dissident, who asked that his name be withheld for his safety, lost consciousness and had to be taken to the hospital. He was later released on a form of parole.

    The dissident said that, before his deportation from France, Sudanese police officers had threatened him as French officers stood nearby. “I said to the French police: ‘They are going to kill us,’” he said. “But they didn’t understand.”

    European officials argue that establishing Khartoum as a base for collaboration on fighting human smuggling can only improve the Sudanese security forces. The Regional Operational Center in Khartoum, set to open this year, will enable delegates from several European and African countries to share intelligence and coordinate operations against smugglers across North Africa.

    But potential pitfalls are evident from past collaborations. In 2016, the British and Italian police, crediting a joint operation with their Sudanese counterparts, announced the arrest of “one of the world’s most wanted people smugglers.” They said he was an Eritrean called Medhanie Yehdego Mered, who had been captured in Sudan and extradited to Italy.

    The case is now privately acknowledged by Western diplomats to have been one of mistaken identity. The prisoner turned out to be Medhanie Tesfamariam Berhe, an Eritrean refugee with the same first name as the actual smuggler. Mr. Mered remains at large.

    Even General Dhia now admits that Sudan extradited the wrong man — albeit one who, he says, admitted while in Sudanese custody to involvement in smuggling.

    “There were two people, actually — two people with the same name,” General Dhia said.

    Mr. Berhe nevertheless remains on trial in Italy, accused of being Mr. Mered — and of being a smuggler.

    Beyond that, the Sudanese security services have long been accused of profiting from the smuggling trade. Following European pressure, the Sudanese Parliament adopted a raft of anti-smuggling legislation in 2014, and the rules have since led to the prosecution of some officials over alleged involvement in the smuggling business.

    But according to four smugglers whom I interviewed clandestinely during my trip to Sudan, the security services remain closely involved in the trade, with both N.I.S.S and R.S.F. officials receiving part of the smuggling profits on most trips to southern Libya.

    The head of the R.S.F., Brig. Mohammed Hamdan Daglo, has claimed in the past that his forces play a major role in impeding the route to Libya. But each smuggler — interviewed separately — said that the R.S.F. was often the main organizer of the trips, often supplying camouflaged vehicles to ferry migrants through the desert.

    After being handed over to Libyan militias in Kufra and Sabha, in southern Libya, many migrants are then systematically tortured and held for ransom — money that is later shared with the R.S.F., each smuggler said.

    Rights activists have previously accused Sudanese officials of complicity in trafficking. In a 2014 report, Human Rights Watch said that senior Sudanese police officials had colluded in the smuggling of Eritreans.

    A British journalist captured by the R.S.F. in Darfur in 2016 said that he had been told by his captors that they were involved in smuggling people to Libya. “I asked specifically about how it works,” said the journalist, Phil Cox, a freelance filmmaker for Channel 4. “And they said we make sure the routes are open, and we talk with whoever’s commanding the next area.”

    General Dhia said that the problem did not extend beyond a few bad apples. Sudan, he said, remains an effective partner for Europe in the battle against irregular migration.

    “We are not,” he said, “very far from your standards.”

    https://www.nytimes.com/2018/04/22/world/africa/migration-european-union-sudan.html
    #Soudan #externalisation #asile #migrations #contrôles_frontaliers #frontières #réfugiés #police_secrète #Europe #UE #EU #processus_de_Khartoum
    signalé par @isskein

    • Sudan : The E.U.’s Partner in Migration Crime

      The first part of our new investigation finds key individuals in the Khartoum regime complicit in #smuggling and trafficking. Reporting from Egypt, Sudan, Eritrea and the Netherlands reveals security services involved in a trade they are meant to police.


      https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2018/01/19/sudan-the-e-u-s-partner-in-migration-crime
      #soudan #migrations #réfugiés #asile #EU #Europe #complicité #UE #trafic_d'êtres_humains #traite #processus_de_khartoum #Shagarab #Omdurman #Rapid_Support_Forces #RSF #frontières #contrôles_frontaliers #Free_Lions

    • Inside the EU’s deeply flawed $200 million migration deal with Sudan

      The EU has allocated over $200 million to help Sudan stem migration since 2015
      Asylum seekers allege Sudanese officials are complicit in abuse, extortion
      Traffickers said to hold people for weeks, beat and torture them for money
      Arrivals in Italy from Horn of Africa fell to a fraction in 2017, but new routes are opening up
      Crackdown has seen asylum seekers rountinely rounded up, taken to Khartoum to pay fines or be deported
      The EU insists strict conditions govern the use of its money and it is monitoring for abuses

      https://www.irinnews.org/special-report/2018/01/30/inside-eu-s-deeply-flawed-200-million-migration-deal-sudan-0

    • Enquête sur les dérives de l’aide européenne au Soudan

      En l’absence d’une prise en compte des causes profondes des migrations, seuls les officiels corrompus et les trafiquants tirent bénéfice de la criminalisation des migrants. Alors que des millions de dollars de fonds de l’Union européenne affluent au Soudan pour endiguer la migration africaine, les demandeurs d’asile témoignent : ils sont pris au piège, et vivent dans un état perpétuel de peur et d’exploitation dans ce pays de transit.

      https://orientxxi.info/magazine/enquete-sur-les-derives-de-l-aide-europeenne-au-soudan,2298

      Traduction française de cet article :
      https://www.irinnews.org/special-report/2018/01/30/inside-eu-s-flawed-200-million-migration-deal-sudan

    • L’Europe collabore avec un dictateur pour mieux expulser vers le Soudan

      Migreurop demande l’arrêt immédiat de toutes les collaborations initiées par l’Union européenne et ses Etats membres avec la dictature d’Omar El-Béchir et avec tout Etat qui bafoue les droits fondamentaux.

      Lorsqu’il s’agit d’expulser des étrangers jugés indésirables, rien ne semble devoir arrêter l’Union européenne (UE) et ses États membres qui n’hésitent pas à se compromettre avec Omar el-Béchir, le chef d’État du Soudan qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre.

      Il y a longtemps que l’UE a fait le choix de sous-traiter à des pays tiers, sous couvert d’un partenariat inéquitable et avec des fonds issus du développement, la lutte contre l’immigration irrégulière et même la gestion de la demande d’asile. Ce processus d’externalisation, qui s’accompagne de la délocalisation de la surveillance des frontières européennes très en amont de leur matérialisation physique, a été encore renforcé à la suite de la si mal nommée « crise des réfugiés » [1].

      Ainsi, dans le cadre du Processus de Khartoum, initié par l’UE en 2014 et consolidé suite au Sommet de La Valette de fin 2015, les régimes les plus répressifs, tels que le Soudan et l’Erythrée – que des dizaines de milliers de demandeurs d’asile cherchent à fuir – bénéficient de subsides pour retenir leur population et « sécuriser » leurs frontières… sans que l’UE ne se préoccupe des atteintes dramatiques portées aux droits humains dans ces pays.

      Dans ce domaine, l’UE et les États membres agissent de concert. Ainsi, de nombreux pays européens n’hésitent pas à renvoyer vers Khartoum des ressortissants soudanais - peu importe qu’il puisse s’agir de demandeurs d’asile - et à collaborer avec les autorités locales pour faciliter ces expulsions.

      Dernièrement, c’est dans un parc bruxellois que des émissaires soudanais procédaient à l’identification de leurs nationaux en vue de leur retour forcé, semant la terreur parmi les personnes exilées qui y campaient [2].

      Si l’affaire a suscité de vives réactions, le gouvernement belge s’est retranché, pour se justifier, derrière l’exemple donné par ses voisins et continue de programmer des expulsions de ressortissants soudanais [3].
      En France, une coopération similaire existe ainsi depuis 2014 : des représentants de Khartoum auraient visité plusieurs centres de rétention pour identifier des ressortissants soudanais et faciliter leur renvoi [4]. Selon les chiffres dont disposent les associations qui interviennent dans les CRA français, 9 personnes auraient été renvoyées vers le Soudan depuis 2015 et environ 150 remises à l’Italie et exposées au risque d’un renvoi vers Khartoum depuis le territoire italien.

      Par ailleurs, des retours forcés vers le Soudan ont eu lieu depuis l’Allemagne, l’Italie et la Suède, grâce notamment à des accords de police bilatéraux, souvent publiés uniquement à la suite des pressions exercées par la société civile [5] . L’Italie, à l’avant-garde de la vision sécuritaire en matière de collaboration dans le domaine des migrations, a ainsi conclu en août 2016 un accord de coopération policière avec le Soudan, dans le cadre duquel 48 personnes, originaires du Darfour, ont été refoulées à Khartoum. Celles qui ont pu résister à leur renvoi depuis l’Italie ont demandé et obtenu une protection, tandis que cinq des personnes refoulées ont porté plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme [6].

      Ces accords et pratiques bafouent en effet toutes les obligations des pays européens en matière de respect des droits humains (droit d’asile, principe de non-refoulement, interdiction des expulsions collectives et des traitements inhumains et dégradants, droit à la vie, etc…) et révèlent le cynisme qui anime l’Union et les États-membres, prêts à tout pour refuser aux exilés l’accès au territoire européen.

      Il faut le dire et le répéter : toute forme de coopération avec les autorités soudanaises bafoue les obligations résultant du droit international et met en danger les personnes livrées par les autorités européennes au dictateur Omar el-Béchir.

      Le réseau Migreurop et ses membres demandent en conséquence l’arrêt immédiat des expulsions vers le Soudan et de toute démarche de coopération avec ce pays.

      http://www.migreurop.org/article2837.html

  • Moussa, rescapé en Méditerranée mais naufragé du système d’asile européen

    Une fois débarqué en Italie, Moussa, Soudanais de 26 ans, a erré dans les limbes du système d’asile européen pendant plus d’un an, ballotté entre Paris et Rome. Le Conseil d’État vient d’imposer à la France l’examen de son dossier. Mediapart a reconstitué son parcours, symbole de l’absurdité des politiques migratoires, alors qu’un mini-sommet de crise se tient dimanche à Bruxelles.
    Tarbes (Hautes-Pyrénées), de notre envoyée spéciale.- Moussa est bien incapable de donner le nom du « grand bateau » qui l’a sauvé en Méditerranée. La couleur ? Aucune idée. La taille ? Pas plus. « Avec le choc », sa mémoire a effacé les détails. Ce qui lui reste d’images tient en une phrase : « Au lever du soleil, on a d’abord vu le grand bateau. Puis en avançant, d’autres petits bateaux gonflables comme le nôtre, renversés. Et autour, des corps noirs qui flottaient. »

    Avec la vingtaine de passagers de son canot pneumatique parti de Libye, Moussa J. a été hissé à bord du navire, où l’attendaient « des médecins habillés en blanc » –probablement le bâtiment d’une ONG. C’était en février 2017. À peine accosté en Italie, ce jeune Soudanais de 26 ans est entré dans le circuit du droit d’asile européen. Le moins dur a commencé, pas le moins humiliant ni le moins kafkaïen.

    Parce que les Soudanais sont la nationalité la plus représentée parmi les 630 passagers de l’Aquarius débarqués en Espagne, parce qu’il faut examiner de près ce que l’Europe fait à ses rescapés, Mediapart a choisi de raconter le parcours de Moussa, tout à la fois banal et rare, représentatif jusqu’à l’absurde de la manière dont l’Italie et la France se renvoient la balle, singulier en même temps par son dénouement.

    Une fois un pied en Italie, Moussa s’est retrouvé, 15 mois durant, à errer dans les limbes du système dit « de Dublin », qui régit la « répartition » des demandeurs d’asile dans l’Union européenne (ou plutôt leur non-répartition, faute de solidarité entre États membres) et auquel les prochains passagers de l’Aquarius seront confrontés.

    Que dit ce règlement remontant à 2003 ? Que le pays d’entrée des migrants, souvent la Grèce ou l’Italie, en tout cas le premier pays à enregistrer leurs empreintes, reste chargé de leurs demandes d’asile. Les pays de « rebond » comme la France ou l’Allemagne ont le droit grosso modo de renvoyer les exilés où ils ont accosté. Moussa n’y a pas échappé.

    Mais surprise. Dans son dossier, le Conseil d’État vient de rendre une décision exceptionnelle, sinon inédite, cinglante à l’égard des services du ministère de l’intérieur français : « Dublin » ou pas « Dublin », la plus haute juridiction administrative du pays a ordonné que la demande d’asile de Moussa soit examinée en France et que cesse ce jeu de ping-pong entre Paris et Rome, « une atteinte grave » au droit de Moussa de solliciter le statut de réfugié.

    C’est donc ce survivant-là que Mediapart a voulu rencontrer, à la fois rescapé de la guerre civile au Darfour, de l’exploitation en Libye, d’une traversée de la Méditerranée et du naufrage du « système de Dublin ». Installé dans les locaux de la Cimade, association qui lui offre conseils juridiques et cours de français à Tarbes (Hautes-Pyrénées), Moussa pose ses mains épaisses sur la table. Il a l’air baraqué, un bouc taillé de près, aucune cicatrice apparente. Et pourtant.

    1. Le #Darfour

    Vers 10 ans, il a vu son village détruit par des hordes janjawid, ces milices armées par le gouvernement central du Soudan pour mater des régions non arabes et rebelles, en particulier le Darfour, à l’ouest du pays. « Ils ont mis le feu, raconte le jeune homme né dans la tribu des Masalit, des bergers. Il ne restait pas un arbre, pas un dromadaire. C’est difficile de raconter à une dame… Ils ont séparé les femmes, on les entendait crier. Ils nous ont laissé juste quelques bourricots. »

    Démarré en 2003, le conflit au Darfour a fait plus de 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, au point que le président du Soudan, Omar el-Béchir, est aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour « génocide » et « crimes contre l’humanité ». Traduction en France ? Les Soudanais qui réussissent à faire examiner leur dossier par l’Ofpra (l’office chargé d’accorder ou non le statut de réfugié) obtiennent une protection dans 75 % des cas. Encore faut-il que leur dossier soit examiné.

    « Pendant des années, j’ai vécu avec ma famille dans un camp à la frontière avec le Tchad, poursuit Moussa. En grandissant, je risquais d’être tué ou enlevé, incorporé de force dans l’armée. Mes parents avaient quatre filles, un seul garçon. C’est une réunion de famille qui a décidé : il fallait que je parte. » Pour sauver sa vie, certainement pas gagner l’Europe. Jamais Moussa n’a songé à quitter l’Afrique. D’abord, il est passé au Tchad, puis « des chameliers qui emmenaient un convoi en Libye ont proposé de me faire travailler, je les ai suivis. Ils ne m’ont jamais payé. »

    2. La #Libye

    Au début, là non plus, Moussa n’a pas gagné un dinar. « Les Libyens qui me faisaient travailler promettaient de me payer le mois d’après, puis le mois d’après, etc. Au bout de quatre mois, toujours rien. » Alors il décampe. Puis un certain Ali, qui tient des commerces et loge une vingtaine de migrants, lui propose de laver des voitures du matin au soir pour 5 euros par jour. Non seulement Moussa reçoit des coups quand les clients se font trop rares, mais il doit payer un loyer. « On mangeait une fois par jour les restes de sa maison. »

    La nuit, surtout, les migrants hébergés par Ali subissent des attaques d’« hommes enturbannés », qui « fouillent, volent, frappent », avec la « complicité » du patron, soupçonne Moussa. Selon lui, le racisme est criant chez « les Libyens arabes », chez « les Libyens noirs », partout. « Pour éviter de mourir gratuitement », le jeune exilé ne sort « jamais » de cet endroit, pendant six mois.

    Et puis Ali a suggéré de partir en Italie. Tarif ? 1 000 dinars libyens, soit à peine 700 euros, somme ridicule au regard des milliers d’euros déboursés par certains migrants tombés aux mains de milices et dont les familles restées au pays sont soumises au chantage. Le jeune homme résume ainsi sa situation à lui : « Tout ce que mon employeur m’a donné, il me l’a repris. » Va pour l’Italie.

    « Je ne savais pas nager, je ne savais rien sur l’Europe, précise Moussa. Mais au Soudan, c’était la mort assurée. À l’embarquement, ils nous ont encore frappés, traités d’animaux, d’esclaves. J’ai fait toutes mes prières au bon Dieu, j’étais prêt à mourir. »

    3. L’Italie

    Une fois parvenu dans les #Pouilles, Moussa n’a plus rien : « Mon corps et mes habits. » Pris en charge dans un camp, où il peut enfin manger et se doucher, le Soudanais confie ses empreintes aux policiers sans hésiter, sans mesurer l’enjeu. À l’entendre, surtout, les fonctionnaires lui demandent de partir sans expliquer la procédure d’asile, sans adresse ni consigne. Ou alors Moussa n’a pas compris.

    Avec un compagnon de route, ils grimpent dans un train pour Milan, sont nourris par « une vieille dame », poursuivent jusqu’à Vintimille (la dernière ville italienne avant la France), où ils dorment sous un pont. Parce qu’on lui ressasse qu’il n’y a « rien » pour lui en Italie, Moussa tente alors de traverser la frontière, à pied d’abord. Raté. La seconde tentative, par le train, sera la bonne. « Arrivé à Nice, un homme nous a aidés, emmenés chez lui, puis ramenés à une gare », direction la capitale.

    4. La #France

    Arrivé à Paris, c’est le soulagement. En quelques jours, après qu’il a fait connaître son désir d’obtenir le statut de réfugié, Moussa est envoyé au centre d’accueil et d’orientation (#CAO) de #Tarbes, parce que les autorités tentent de répartir les migrants sur l’ensemble du territoire. Sa demande d’asile est ainsi enregistrée à la préfecture des Hautes-Pyrénées. Mais là, immanquablement, ses empreintes font tilt dans le fichier #Eurodac. Le voilà « #dubliné », selon le jargon administratif : la France peut demander son renvoi en l’Italie. Après que celle-ci a donné son accord tacite, le préfet signe un arrêté dit « de transfert » le 20 septembre 2017. Sans surprise, le recours de Moussa devant le tribunal administratif restera un échec. Dans la foulée, il reçoit son « routing » : une feuille de route et des titres de transport pour #Rome.

    « On me répétait que ça, c’était la loi, qu’on ne pouvait rien faire pour moi », se souvient Moussa. Alors qu’il pourrait fuir ou tenter l’Angleterre, le jeune Soudanais prie et suit les consignes. Le trajet, pourtant, n’est pas une mince affaire. Arrivé à Bordeaux, il faut trouver le train pour Paris, puis s’y retrouver dans les méandres de l’aéroport. Un traducteur proche de la Cimade doit le guider par téléphone, en arabe. À un moment, perdu, Moussa lui passe même une personne chargée du ménage, histoire de trouver le bon étage. C’est finalement la police aux frontières (PAF) qui le conduit jusqu’à l’avion, le premier de sa vie.

    5. L’Italie (bis)

    « À l’aéroport de Rome, les Italiens m’ont demandé pourquoi je revenais, raconte Moussa. Je leur ai dit : “C’est vous qui demandez !” Ils ont répondu qu’ils n’avaient rien demandé du tout. » Un couperet tombe, incompréhensible : loin d’être reconnu comme demandeur d’asile, Moussa écope d’un « arrêté d’expulsion » qui lui « ordonne de quitter le territoire national dans les sept jours », sous peine « d’une amende de 10 000 à 20 000 euros ». En prime, si l’on en croit le jeune homme, les policiers déchirent certains de ses documents. Cette fois, pas question d’obéir. Supposé rentrer au Soudan, Moussa prend plutôt la route pour Vintimille. Refoulé par la PAF de Menton une première fois, il réussit à regagner Paris, puis les Pyrénées.

    6. La France (bis)

    Et là, rebelote. Cette fois, le rendez-vous en préfecture n’a pas lieu à Tarbes mais dans le département d’à côté, en Haute-Garonne – pourquoi faire simple ? Évidemment, ses empreintes matchent. Malgré les explications sur son traitement en Italie, sur son impossibilité d’y obtenir l’asile, Moussa est « dubliné » une seconde fois, avant de se voir refuser l’allocation prévue pour les demandeurs d’asile – il est considéré comme « fraudeur » désormais.

    Nous sommes alors en mars 2018 et la machine administrative ne s’arrête plus : le 5 avril, une nouvelle demande de transfert est adressée à l’Italie. Avec l’aide d’une avocate, Me Selvinah Pather, Moussa saisit bien sûr le tribunal administratif en référé, c’est-à-dire en urgence, arguant que son droit à demander l’asile en Europe n’est pas respecté. Mais sans succès.

    Il faut se battre jusqu’au Conseil d’État pour qu’enfin, le 29 mai dernier, le juge des référés du Palais-Royal rende une ordonnance exemplaire et toutes ses chances à Moussa. « Le refus d’enregistrer la demande de Monsieur J. [en France] doit être regardée comme portant une atteinte grave et manifestement illégale à son droit, constitutionnellement garanti, de solliciter le statut de réfugié », peut-on lire dans la décision qui retient que le ministère de l’intérieur français n’a « pas contesté l’existence de [l’arrêté] d’expulsion » signé par les autorités italiennes, pas plus qu’il n’a apporté la preuve que Moussa aurait « renoncé à demander l’asile » en Italie.

    Alors, face à un voisin transalpin défaillant, la France est rappelée à ses obligations, fixées par la Convention de Genève. « Il est enjoint au préfet des Hautes-Pyrénées », là où vit Moussa, d’enregistrer sa demande d’asile en procédure normale et de lui « délivrer l’attestation afférente dans un délai de 15 jours ». Le voilà sorti du « système Dublin ». Une première victoire.

    Demain, le jeune Soudanais va devoir convaincre l’Ofpra, auquel il vient juste d’envoyer son dossier d’asile avec le détail des persécutions subies et des risques qu’il encourt au Soudan, de lui accorder la protection de la France.

    Surtout, Moussa attend la place en centre d’hébergement et le versement de l’allocation de demandeur d’asile à laquelle il a droit dans l’intervalle. À ce jour, en effet, il ne touche toujours pas un centime et dort ici ou là, « parfois à la gare routière », lavant son linge chez des amis.

    Sollicitée par Mediapart, l’institution chargée de fournir l’aide matérielle aux demandeurs d’asile, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) fait savoir, par la voix de son directeur, que Moussa devrait commencer à toucher son allocation à partir de « mi-juillet », une fois qu’il aura « signé son offre de prise en charge en direction territoriale et présenté son attestation en cours de validité ».

    Questionné sur le rattrapage des mensualités perdues, l’OFII répond que c’est impossible, « du fait de la réglementation ». Quant à l’hébergement, il « dépendra des places vacantes et donc pourrait ne pas être immédiat ». Tellement « moins inquiet » qu’auparavant, Moussa veut positiver : « Je ne peux que remercier Dieu. »

    Les dirigeants européens, eux, sont censés discuter les 28 et 29 juin prochain d’une réforme du « règlement de Dublin », en réalité condamnée avant même d’avoir été esquissée faute d’une volonté partagée de faire preuve de solidarité à 28, avec la Grèce et l’Italie (qui a tout de même vu 700 000 migrants débarquer sur ses côtes depuis 2013).

    Quand on lui demande, pour terminer, s’il veut ajouter quelque chose d’important à son récit, Moussa choisit d’évoquer un pan de sa vie dont il n’a jamais parlé à personne jusqu’ici. Sans doute était-ce moins important que tout le reste, tabou aussi. Désormais, il aimerait voir un docteur, un homme, pour soigner des douleurs dont il souffre depuis qu’il a été frappé, sinon torturé, au plus intime de lui-même. Plus d’un an après avoir croisé son premier médecin européen, il se l’autorise enfin.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/230618/moussa-rescape-en-mediterranee-mais-naufrage-du-systeme-d-asile-europeen

    #frontière_sud-alpine #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire #Italie #France #Dublin #migrerrance

  • Des demandeurs d’asile soudanais torturés dans leur pays après avoir été expulsés par la #France

    Une enquête du New York Times a révélé dimanche soir que plusieurs demandeurs d’asile soudanais renvoyés par la France, l’#Italie et la #Belgique, avaient été torturés à leur retour dans leur pays d’origine.

    https://www.lejdd.fr/international/des-demandeurs-dasile-soudanais-tortures-dans-leur-pays-apres-avoir-ete-expuls
    #torture #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #réfugiés_soudanais #Soudan

    via @isskein sur FB

    • Et ici l’article du New York Times, repris par Lejdd :

      By Stifling Migration, Sudan’s Feared Secret Police Aid Europe

      At Sudan’s eastern border, Lt. Samih Omar led two patrol cars slowly over the rutted desert, past a cow’s carcass, before halting on the unmarked 2,000-mile route that thousands of East Africans follow each year in trying to reach the Mediterranean, and then onward to Europe.

      His patrols along this border with Eritrea are helping Sudan crack down on one of the busiest passages on the European migration trail. Yet Lieutenant Omar is no simple border agent. He works for Sudan’s feared secret police, whose leaders are accused of war crimes — and, more recently, whose officers have been accused of torturing migrants.

      Indirectly, he is also working for the interests of the European Union.

      “Sometimes,” Lieutenant Omar said, “I feel this is Europe’s southern border.”

      Three years ago, when a historic tide of migrants poured into Europe, many leaders there reacted with open arms and high-minded idealism. But with the migration crisis having fueled angry populism and political upheaval across the Continent, the European Union is quietly getting its hands dirty, stanching the human flow, in part, by outsourcing border management to countries with dubious human rights records.

      In practical terms, the approach is working: The number of migrants arriving in Europe has more than halved since 2016. But many migration advocates say the moral cost is high.
      To shut off the sea route to Greece, the European Union is paying billions of euros to a Turkish government that is dismantling its democracy. In Libya, Italy is accused of bribing some of the same militiamen who have long profited from the European smuggling trade — many of whom are also accused of war crimes.

      In Sudan, crossed by migrants trying to reach Libya, the relationship is more opaque but rooted in mutual need: The Europeans want closed borders and the Sudanese want to end years of isolation from the West. Europe continues to enforce an arms embargo against Sudan, and many Sudanese leaders are international pariahs, accused of committing war crimes during a civil war in Darfur, a region in western Sudan

      But the relationship is unmistakably deepening. A recent dialogue, named the Khartoum Process (in honor of Sudan’s capital) has become a platform for at least 20 international migration conferences between European Union officials and their counterparts from several African countries, including Sudan. The European Union has also agreed that Khartoum will act as a nerve center for countersmuggling collaboration.

      While no European money has been given directly to any Sudanese government body, the bloc has funneled 106 million euros — or about $131 million — into the country through independent charities and aid agencies, mainly for food, health and sanitation programs for migrants, and for training programs for local officials.

      “While we engage on some areas for the sake of the Sudanese people, we still have a sanction regime in place,” said Catherine Ray, a spokeswoman for the European Union, referring to an embargo on arms and related material.

      “We are not encouraging Sudan to curb migration, but to manage migration in a safe and dignified way,” Ms. Ray added.

      Ahmed Salim, the director of one of the nongovernmental groups that receives European funding, said the bloc was motivated by both self-interest and a desire to improve the situation in Sudan.

      “They don’t want migrants to cross the Mediterranean to Europe,” said Mr. Salim, who heads the European and African Center for Research, Training and Development.

      But, he said, the money his organization receives means better services for asylum seekers in Sudan. “You have to admit that the European countries want to do something to protect migrants here,” he said.

      Critics argue the evolving relationship means that European leaders are implicitly reliant on — and complicit in the reputational rehabilitation of — a Sudanese security apparatus whose leaders have been accused by the United Nations of committing war crimes in Darfur.

      “There is no direct money exchanging hands,” said Suliman Baldo, the author of a research paper about Europe’s migration partnership with Sudan. “But the E.U. basically legitimizes an abusive force.”

      On the border near Abu Jamal, Lieutenant Omar and several members of his patrol are from the wing of the Sudanese security forces headed by Salah Abdallah Gosh, one of several Sudanese officials accused of orchestrating attacks on civilians in Darfur.

      Elsewhere, the border is protected by the Rapid Support Forces, a division of the Sudanese military that was formed from the janjaweed militias who led attacks on civilians in the Darfur conflict. The focus of the group, known as R.S.F., is not counter-smuggling — but roughly a quarter of the people-smugglers caught in January and February this year on the Eritrean border were apprehended by the R.S.F., Lieutenant Omar said.

      European officials have direct contact only with the Sudanese immigration police, and not with the R.S.F., or the security forces that Lieutenant Omar works for, known as N.I.S.S. But their operations are not that far removed.

      The planned countertrafficking coordination center in Khartoum — staffed jointly by police officers from Sudan and several European countries, including Britain, France and Italy — will partly rely on information sourced by N.I.S.S., according to the head of the immigration police department, Gen. Awad Elneil Dhia. The regular police also get occasional support from the R.S.F. on countertrafficking operations in border areas, General Dhia said.

      “They have their presence there and they can help,” General Dhia said. “The police is not everywhere, and we cannot cover everywhere.”

      Yet the Sudanese police are operating in one unexpected place: Europe.

      In a bid to deter future migrants, at least three European countries — Belgium, France and Italy — have allowed in Sudanese police officers to hasten the deportation of Sudanese asylum seekers, General Dhia said.

      Nominally, their official role is simply to identify their citizens. But the officers have been allowed to interrogate some deportation candidates without being monitored by European officials with the language skills to understand what was being said.

      More than 50 Sudanese seeking asylum in Europe have been deported in the past 18 months from Belgium, France and Italy; The New York Times interviewed seven of them on a recent visit to Sudan.

      Four said they had been tortured on their return to Sudan — allegations denied by General Dhia. One man was a Darfuri political dissident deported in late 2017 from France to Khartoum, where he said he was detained on arrival by N.I.S.S. agents.

      Over the next 10 days, he said he was given electric shocks, punched and beaten with metal pipes. At one point the dissident, who asked that his name be withheld for his safety, lost consciousness and had to be taken to the hospital. He was later released on a form of parole.
      The dissident said that, before his deportation from France, Sudanese police officers had threatened him as French officers stood nearby. “I said to the French police: ‘They are going to kill us,’” he said. “But they didn’t understand.”

      European officials argue that establishing Khartoum as a base for collaboration on fighting human smuggling can only improve the Sudanese security forces. The Regional Operational Center in Khartoum, set to open this year, will enable delegates from several European and African countries to share intelligence and coordinate operations against smugglers across North Africa.

      But potential pitfalls are evident from past collaborations. In 2016, the British and Italian police, crediting a joint operation with their Sudanese counterparts, announced the arrest of “one of the world’s most wanted people smugglers.” They said he was an Eritrean called Medhanie Yehdego Mered, who had been captured in Sudan and extradited to Italy.

      The case is now privately acknowledged by Western diplomats to have been one of mistaken identity. The prisoner turned out to be Medhanie Tesfamariam Berhe, an Eritrean refugee with the same first name as the actual smuggler. Mr. Mered remains at large.

      Even General Dhia now admits that Sudan extradited the wrong man — albeit one who, he says, admitted while in Sudanese custody to involvement in smuggling.

      “There were two people, actually — two people with the same name,” General Dhia said.

      Mr. Berhe nevertheless remains on trial in Italy, accused of being Mr. Mered — and of being a smuggler.

      Beyond that, the Sudanese security services have long been accused of profiting from the smuggling trade. Following European pressure, the Sudanese Parliament adopted a raft of anti-smuggling legislation in 2014, and the rules have since led to the prosecution of some officials over alleged involvement in the smuggling business.

      But according to four smugglers whom I interviewed clandestinely during my trip to Sudan, the security services remain closely involved in the trade, with both N.I.S.S and R.S.F. officials receiving part of the smuggling profits on most trips to southern Libya.

      The head of the R.S.F., Brig. Mohammed Hamdan Daglo, has claimed in the past that his forces play a major role in impeding the route to Libya. But each smuggler — interviewed separately — said that the R.S.F. was often the main organizer of the trips, often supplying camouflaged vehicles to ferry migrants through the desert.

      After being handed over to Libyan militias in Kufra and Sabha, in southern Libya, many migrants are then systematically tortured and held for ransom — money that is later shared with the R.S.F., each smuggler said.

      Rights activists have previously accused Sudanese officials of complicity in trafficking. In a 2014 report, Human Rights Watch said that senior Sudanese police officials had colluded in the smuggling of Eritreans.

      A British journalist captured by the R.S.F. in Darfur in 2016 said that he had been told by his captors that they were involved in smuggling people to Libya. “I asked specifically about how it works,” said the journalist, Phil Cox, a freelance filmmaker for Channel 4. “And they said we make sure the routes are open, and we talk with whoever’s commanding the next area.”

      General Dhia said that the problem did not extend beyond a few bad apples. Sudan, he said, remains an effective partner for Europe in the battle against irregular migration.

      “We are not,” he said, “very far from your standards.”

      https://www.nytimes.com/2018/04/22/world/africa/migration-european-union-sudan.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&clickSo
      #externalisation

    • Soudan : des demandeurs d’asile torturés après avoir été expulsés par la France

      Un dissident politique du #Darfour, expulsé par la France fin 2017, affirme notamment avoir été électrocuté, battu et frappé avec des tuyaux en métal pendant dix jours.
      En Belgique, c’est un scandale. En France, le silence est... assourdissant. Dans une grande enquête, publiée dimanche 22 avril, le « New York Times » révèle que des demandeurs d’asile soudanais renvoyés par la France, l’Italie et la Belgique, ont été torturés à leur retour dans leur pays.

      Une enquête de Streetpress, publiée en octobre dernier, révélait déjà que la police française collaborait étroitement, et depuis 2014, avec la dictature soudanaise, et favorisait « le renvoi à Khartoum d’opposants politiques réfugiés en France ». Le titre de Streetpress parlait de lui-même : « Comment la France a livré des opposants politiques à la dictature soudanaise ».
      Le quotidien américain a de son côté retrouvé des demandeurs d’asile et a publié les témoignages de quatre d’entre eux. Ils ont été arrêtés dès leur retour puis torturés par le régime soudanais. Un dissident politique du Darfour expulsé par la France fin 2017, affirme ainsi avoir été électrocuté, battu et frappé avec des tuyaux en métal pendant dix jours. Il affirme qu’avant son expulsion, des officiers de police soudanais l’ont menacé en présence d’officiers français :
      ""Je leur ai dit : ’Ils vont nous tuer’, mais ils n’ont pas compris.""
      Des policiers soudanais dans des centres de rétention

      Interrogé par le « New York Times », le régime du général Omar el-Béchir dément. Le dictateur, qui dirige depuis 28 ans le Soudan, est visé par un mandat d’arrêt en 2008 de la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, comme le rappelle « le Journal du dimanche ».

      Comme l’écrit le quotidien américain, la Belgique, la France et l’Italie ont autorisé des « officiels soudanais » à pénétrer dans leurs centres de rétention et à interroger des demandeurs d’asile soudanais. Ces « officiels » étaient en réalité des policiers soudanais. Selon le « New York Times », les entretiens dans les centres de rétention entre les « officiels » soudanais et les demandeurs d’asile se seraient faits « en l’absence de fonctionnaire capable de traduire les propos échangés ».

      En Belgique, les révélations sur les expulsions de demandeurs d’asile soudanais ont provoqué de vives tensions. En septembre dernier, le Premier ministre belge Charles Michel a reconnu devant une commission d’enquête de son Parlement que les polices de plusieurs pays européens collaboraient étroitement avec la dictature soudanaise d’Omar el-Béchir.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20180424.OBS5650/soudan-des-demandeurs-d-asile-tortures-apres-avoir-ete-expulses-par-la-fr

    • Et, signalé par @isskein sur FB, un communiqué de Migreurop qui date d’il y a une année. Rappel :

      L’Europe collabore avec un dictateur pour mieux expulser vers le Soudan

      Migreurop demande l’arrêt immédiat de toutes les collaborations initiées par l’Union européenne et ses Etats membres avec la dictature d’Omar El-Béchir et avec tout Etat qui bafoue les droits fondamentaux.

      http://www.migreurop.org/article2837.html

  • Le président érythréen se rend en visite en #Egypte...
    Visite du président de l’Érythrée en Égypte - janvier 2018

    Le Président Abdel Fattah Al-Sissi a reçu 9 janvier 2018 son homologue érythréen, Issayas Afeworki actuellement en visite de deux jours en Egypte. L’hymne national des deux pays a été entonné au début des cérémonies de réception officielles réservées au Président de l’Erythrée. Les deux leaders ont eu un tête-à-tête après lequel s’est déroulée une séance d’entretiens élargie aux responsables des deux pays.
    Les discussions présidentielles ont planché sur les développements de la conjoncture dans les pays du Bassin du #Nil et de la #Corne_de_l'Afrique, ainsi que sur des questions d’ordre régional et international d’intérêt commun.
    Le président Al Sissi a fait part à son hôte de marque du grand intérêt qu’accorde l’Egypte au renforcement de sa #coopération stratégique avec l’Erythrée dans les divers domaines et à la fondation d’un partenariat durable entre les deux parties, en guise de consolidation des relations historiques et distinguées les unissant depuis bien des siècles. Le Chef de l’Etat a également estimé indispensable de faire progresser la mise en œuvre des projets de #coopération dans les différents secteurs, tels que l’agriculture, l’électricité, la santé et le commerce, sans omettre les domaines de la pisciculture et des ressources animales qui font la réputation de ce pays de la Corne de l’Afrique.
    Les deux dirigeants ont en outre évoqué leurs démarches conjointes en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, aspirant à intensifier leurs concertations relatives aux questions de la paix et de la stabilité régionales. Le Président érythréen a quant à lui, d’après des déclarations du porte-parole de la Présidence égyptienne, exprimé la grande estime de son pays à l’égard de l’Egypte avec qui il a tissé des relations historiques et stratégiques au fil des années. Il a de même salué le rôle pionner de l’Egypte dans la région et son souci de rétablir l’ordre et la stabilité dans le continent africain.
    « Nous désirons développer notre coopération bilatérale avec l’Egypte dans les divers domaines de sorte à réaliser les intérêts des deux peuples », a noté le Chef de l’Etat érythréen, avant de louer les expériences égyptiennes en matière d’assistance technique et de formation professionnelle.
    Les pourparlers constructifs entre l’Egypte et l’Erythrée démontrent la profondeur de leurs liens tous azimuts et leur convergence de vues vis-à-vis de nombreux dossiers de tout ordre, notamment des questions liées à la Corne de l’Afrique, cette région axiale dont la stabilité s’avère prioritaire pour la sécurité de la mer Rouge.

    http://www.sis.gov.eg/Story/107180?lang=fr
    #Erythrée #Egypte

    Ce qui ne va pas améliorer les relations #Egypte-#Soudan
    Petit rappel : le #Soudan aurait fermé les frontières avec l’Erythrée, probablement aussi en lien avec le fait que l’Erythrée s’est rapprochée de l’Egypte

    cc @reka

    • La tension monte encore entre le Soudan et l’Egypte

      Le Soudan a fermé, la semaine dernière, sa frontière avec l’Erythrée et a annoncé l’état d’urgence dans deux de ses Etats de l’est et déployés des milliers de soldats dans cette zone. Khartoum accuse l’Erythrée, appuyée par l’Egypte, de vouloir intervenir sur son territoir et même de vouloir renverser le président Omar el-Béchir.

      http://www.rfi.fr/afrique/20180111-soudan-egypte-relations-tendues-caire-khartoum-mer-rouge

    • #Barrage de Grande Renaissance : l’Erythrée à la rescousse de l’Egypte pour la résolution de la crise

      L’Egypte a trouvé en l’Erythrée, un nouvel allié dans la tension régionale engendrée par la construction du #barrage_hydroélectrique de #Grande_Renaissance. « Les deux parties ont convenu de poursuivre une coopération intensive sur toutes les questions liées à la situation actuelle pour soutenir la sécurité et la stabilité dans la région. », a affirmé Bassam Radi, le porte-parole de la présidence égyptienne, lors de la visite du président érythréen Isaias Afeworki.

      https://www.agenceecofin.com/electricite/1001-53364-barrage-de-grande-renaissance-l-erythree-a-la-rescousse-de-
      #eau

    • L’Égypte et le Soudan au bord de la confrontation ?

      Le Proche et Moyen Orient sont source de tension entre les différentes puissances régionales appuyées par les puissances impérialistes. C’est au tour de la corne de l’Afrique d’être en phase croissante de tension inter-étatique. L’Égypte qui tente depuis le coup d’état du Maréchal al-Sissi de prendre plus de place dans la région se voit opposée à la Turquie à travers un conflit frontalier avec le Soudan et l’Érythrée

      Le #barrage_de_la_Renaissance

      Ce barrage est en train d’être achevé par l’#Éthiopie sur le Nil et inquiète au plus haut point l’Égypte. Le Caire craint, en effet, que ce barrage dont l’usine hydroélectrique générera plus de 6 400 mégawatts réduise sa part des eaux du Nil. L‘Éthiopie quant à elle, justifie le projet en expliquant qu’il est nécessaire à son développement économique, soulignant le fait que la grande majorité de ses 95 millions d’habitants manquent d‘électricité.

      L’Égypte accuse le Soudan, au préalable médiateur, de prendre fait et cause pour l’Éthiopie qui lui fournit 100 MW par an, ce qui correspond à près de 15% de la production d’électricité soudanaise. De fait, le Caire s’est rapprochée de l’Érythrée, frère ennemi de l’Éthiopie. Le gouvernement éthiopien a accusé le gouvernement érythréen d’entraîner des rebelles en vue de mener des attaques de sabotage contre le barrage.

      L’Égypte cherche donc à exclure les Soudanais des discussions sur les eaux du Nil. Le Caire vient, en effet, de soumettre à l’Éthiopie une proposition relative à la sortie du Soudan des discussions sur la construction du barrage. A la place, ils proposent l’introduction de la Banque mondiale en tant que médiateur. Ce qui a du mal à passer du côté du dictateur soudanais puisqu’avec la construction du barrage, il aurait pu importer davantage d’électricité de son allié éthiopien.

      http://www.revolutionpermanente.fr/L-Egypte-et-le-Soudan-au-bord-de-la-confrontation
      #conflit #tensions

  • Sudan and Eritrea crackdown on migrants amid reports of EU incentives

    Authorities in Sudan have launched a crackdown on Eritrean migrants - arresting those living in the capital, Khartoum, and intercepting hundreds travelling north through the country towards Libya, the launching point for smugglers’ boats heading for Europe.

    https://www.irinnews.org/fr/node/256247
    #asile #migrations #réfugiés #externalisation #Soudan #Ethiopie #contrôles_frontaliers

    • L’UE prête à sous-traiter la « gestion » des migrants aux régimes soudanais, érythréen et éthiopien

      Dévoilé le 13 juin, le nouveau volet des plans européens pour la migration comporte un chapitre qui intrigue : à côté de projets censés favoriser l’intégration des immigrants, mieux cibler les aides de l’Union ou entrouvrir le marché de l’emploi à davantage de travailleurs spécialisés, il évoque « une coopération renforcée avec les pays tiers pour mieux gérer la migration ».

      « Nous devons repenser la manière dont l’UE et ses Etats membres unissent leurs efforts pour coopérer avec les pays tiers », soulignait Frans Timmermans, le premier vice-président de la Commission européenne. Il ajoutait que les partenaires qui coopéreraient dans la lutte contre « les causes profondes » de la migration seraient récompensés mais que les autres risquaient de faire les frais d’une révision de l’aide financière des Vingt-Huit. La haute représentante Federica Mogherini se contentait, elle, d’évoquer la nécessité de « partenariats solides avec des pays clés ».

      8 milliards d’euros sur cinq ans

      Au-delà des mots, le projet a des ambitions évidentes : certes, sauver des vies humaines en évitant les traversées périlleuses, mais aussi faire en sorte que les migrants et les demandeurs d’asile restent près de chez eux, ainsi qu’augmenter le nombre de réadmissions dans les pays de départ. Le tout à l’aide d’« incitants », dits positifs – diverses formes d’aides, pour l’emploi, l’investissement, la protection des réfugiés mais aussi pour un meilleur contrôle des frontières –, et négatifs – faute de définition précise de ceux-ci, le projet évoque seulement des « conséquences » pour ceux qui refuseraient des « pactes sur mesure », avec, à la clé, 8 milliards d’euros sur les cinq prochaines années.

      Dans ses premières communications, la Commission évoque des actions ciblées sur quelques pays : Jordanie, Liban, Niger, Nigéria, Sénégal, Mali, Ethiopie. Une coopération renforcée avec la Tunisie et la Libye est évoquée, mais de manière plus prudente pour ce dernier pays. Amnesty International vient de souligner le risque d’une telle coopération alors que réfugiés et migrants, souvent détenus illégalement, sont l’objet de « terribles violations des droits humains » de la part, notamment, des gardes-côtes.

      Difficile coopération avec le Soudan

      Qu’en sera-t-il d’autres pays ? « Que peut-on espérer faire avec le Pakistan ou l’Afghanistan, voire avec l’Egypte ou la Tunisie, qui réadmettent difficilement leurs ressortissants ? » répond une source diplomatique. Compliqué à envisager, aussi, un projet de coopération avec le Soudan, dont le président, Omar Al-Bachir, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, ou de l’Erythrée, qui, début juin, était accusée par une commission d’enquête de l’ONU d’avoir commis des « crimes contre l’humanité » depuis 1991. Ou encore avec l’Ethiopie, qui poursuit une violente politique de répression à l’égard de ses opposants.

      Le cas du Soudan semble emblématique. « Les généraux qui tiennent le pouvoir ont bien compris que la lutte contre les migrations était un moyen de redorer leur image et de renforcer la relation avec l’UE. Le problème est que le processus engagé depuis plus d’un an est bidon. L’Europe arrive avec des valises d’argent pour des gens qui font partie du problème, car ce sont eux qui structurent les réseaux de passeurs », s’indigne un officiel français. En mai, Khartoum a renvoyé dans leur pays au moins 442 Erythréens parmi lesquels figuraient six demandeurs d’asile, selon Human Rights Watch. Ils ont, d’après le président de la commission d’enquête de l’ONU, été immédiatement arrêtés.

      Rashid Saeed Yagoub, un journaliste d’origine soudanaise qui préside en France l’association Espoir, affirme que les services secrets soudanais sont liés aux réseaux de passeurs. Et que c’est notamment dans le but d’obtenir la levée de l’inculpation du président que le régime fait mine de vouloir coopérer avec les Européens. Dont certains – l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne – ont fourni des millions d’euros à Khartoum pour qu’il bloque les départs.

      C’est aussi dans l’espoir de juguler l’exode de milliers d’Erythréens que des Etats européens se sont rapprochés ces derniers mois d’Asmara. « Les relations vont dans le bon sens, se félicite Hanna Simon, l’ambassadrice d’Erythrée en France. Nous sommes en train d’appliquer les recommandations de l’UE et nous consolidons notre système judiciaire. Les Allemands, les Italiens, les Britanniques, les Scandinaves, les Suisses se rapprochent de nous. Malheureusement, avec la France cela reste difficile, même si nous collaborons régulièrement avec la police française pour confirmer l’identité d’un migrant se disant Erythréen. »

      Bruxelles rejette toute idée d’un soutien à des régimes qui bafouent les droits de l’homme, promettant que les aides fournies seront affectées à des personnes ou des groupes œuvrant à des projets concrets d’aide aux populations. L’usage de cet argent serait régulièrement contrôlé et la Commission veillerait à ce que les dirigeants n’en tirent aucun profit. Elle prône une approche européenne pour éviter que ces dirigeants jouent un Etat membre contre un autre.

      « Les députés européens devraient insister pour obtenir des rapports publics, démontrant que les projets de la Commission visant à endiguer les flux migratoires ne violent pas le droit d’asile ou ne servent pas à soutenir d’autres abus contre les réfugiés », indique toutefois Gerry Simpson, de Human Rights Watch. « Il faut trouver des voyous qui se chargent de dissuader les candidats au départ, tout ce qui compte est que cela ne se voie pas trop. Alors les dirigeants européens, sous pression de l’extrême droite, trouvent une feuille de vigne qui rend cette politique acceptable », conclut Gérard Prunier, chercheur et spécialiste de la corne de l’Afrique.

      http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/06/15/l-ue-prete-a-sous-traiter-la-gestion-des-migrants-aux-regimes-soudanais-eryt
      #Ethiopie

    • La UE dará los fondos de cooperación a los ejércitos de Sudán y Eritrea para que frenen a los migrantes

      MADRID.- La Unión Europea podría desviar cien millones de euros, que en un principio iban a ser destinados a cooperación para el desarrollo, a los ejércitos de Sudán y Eritrea, ha denunciado la Coordinadora de ONG para el Desarrollo, de la que forman parte unas cuatrocientas entidades. El objetivo del acuerdo con ambas dictaduras sería frenar los flujos migratorios en origen, en la línea de los pactos de Bruselas con Turquía.

      http://www.publico.es/internacional/ue-dara-fondos-cooperacion-ejercitos.html

    • In Sudan l’Europa si affida ai terroristi per bloccare l’immigrazione

      Per arginare il flusso migratorio dall’Africa, alla fine di luglio, in una conferenza stampa congiunta, la Commissione UE e Federica Mogherini, alto rappresentante dell’Unione per gli affari esteri e la politica di sicurezza, hanno proposto misure atte ad assistere gli Stati partner, compreso il Sudan, nell’attività della gestione delle frontiere e dei migranti. In breve, sono previsti finanziamenti per migliorare la sicurezza. Eccezionalmente si prevede anche di sostenere le forze armate negli Stati partner dell’UE.

      http://www.africa-express.info/2016/09/10/finanziamenti-dellue-agli-amici-dittatori-africani

    • Migration Deals Are Normalizing Pariah States

      The sudden push for deals to halt migration with African autocracies such as Sudan will stain Britain’s reputation and do little to slow the flow of refugees, argues Maddy Crowther from Waging Peace.


      https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2016/12/16/migration-deals-are-normalizing-pariah-states

    • Il risultato del viaggio di Gentiloni in Africa: contro i migranti finanziamo governi corrotti

      Dieci giorni fa il nostro ministro degli affari esteri Paolo Gentiloni ha visitato il Niger, il Mali e il Senegal per colloqui con i suoi omologhi ed altri alti funzionari. A seguito del nostro ministro, anche il commissario dell’Unione Europea con delega alle migrazioni, Dimitris Avramopoulos, Domenico Manzione, sottosegretario del Ministero dell’Interno e un folto gruppo di collaboratori.

      http://www.africa-express.info/2016/11/20/nigermalisenegalgentilonielue-firmano-assegni-per-fermare-il-flusso

    • Le Soudan ferme sa frontière avec l’Erythrée, celle que les migrants traversent pour rejoindre la Méditerranée

      Le Soudan a fermé sa frontière avec l’Erythrée quelques jours après l’instauration par Khartoum de l’#état_d'urgence dans une région frontalière de ce pays, a rapporté samedi l’agence officielle SUNA. Il y une semaine, le président Omar el-Béchir a décrété pour une durée de six mois l’état d’urgence dans l’Etat soudanais de #Kassala (est) frontalier de l’Erythrée, ainsi que dans celui du #Kordofan-Nord (centre).

      http://www.lalibre.be/actu/international/le-soudan-ferme-sa-frontiere-avec-l-erythree-celle-que-les-migrants-traverse

  • Soudan : Omar El-Béchir réélu avec 94,5% des voix (taux de participation à confirmer), il est à la tête du pays depuis 26 ans - Guardian

    http://www.theguardian.com/world/2015/apr/27/sudan-bashir-elected-majority-vote?CMP=share_btn_tw

    Sudan’s president Omar al-Bashir was re-elected on Monday with 94.5% of a vote boycotted by major opposition parties and denounced by western governments as lacking credibility.

    Lire sur @OrientXXI http://orientxxi.info/soudan

  • Soudan : les réunions de partis politiques interdites sans autorisation - LExpress.fr

    http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/soudan-les-reunions-de-partis-politiques-interdites-sans-autorisation_15087

    Khartoum - Le président soudanais Omar el-Béchir a interdit aux partis politiques d’organiser des réunions y compris dans leurs locaux sans autorisation préalable des autorités, dans un décret régulant les activités des partis, a rapporté l’agence de presse officielle SUNA.❞

  • Soudan : démission du vice-président Ali Osmane Taha | lesoir.be

    http://www.lesoir.be/375903/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2013-12-07/soudan-demission-du-vice-president-ali-osmane-taha

    Le vice-président soudanais Ali Osmane Taha, figure clé du coup d’Etat ayant porté Omar el-Béchir au pouvoir il y a 24 ans, a présenté sa démission pour ouvrir la voie à un nouveau gouvernement, a annoncé le chef de l’Etat samedi. « Ali Osmane va volontairement démissionner », comme il l’avait déjà fait en 2005 après la signature d’un accord de paix ayant mis fin à 22 ans de guerre civile, a déclaré le président Béchir cité par l’agence de presse officielle Suna.

    Lire sur Orient XXI Soulèvement contre la dictature au Soudan
    http://orientxxi.info/magazine/soulevement-contre-la-dictature-au,0371

  • Soudan : revendications sociales inséparables des droits démocratiques
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1911

    Les plus pauvres du peuple soudanais entament leur 8è jour de manifestations, alors que dans le pays le plus décadent d’Afrique, à cause du régime islamiste, la répression se multiplie. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Omar El-Béchir, un réactionnaire inégalé de tous les islamistes sur Terre, en 1989, c’est la 1ère fois que de telles protestations se tiennent au Soudan. Elles sont menées par les pauvres, et auxquelles se joint la demande de démocratie ! Commençons par l’essentiel concernant les (...) (...)

    #Monde,informations,_actualité,_international,_politique,_relations,_diplomatie,_affaires_étrangères, #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société

  • Soulèvement contre la dictature au Soudan - Gérard Prunier @groupe_orient
    http://orientxxi.info/magazine/soulevement-contre-la-dictature-au,0371

    Depuis une semaine, des #émeutes qui ont commencé à Wad Madani, ville située à l’est de Khartoum, se sont étendues. La politique menée par le régime du président Omar el-Béchir depuis le coup d’État de novembre 1989, les discriminations imposées au nom de l’islam et l’instrumentalisation de cette religion ont servi de terreau propice à la révolte. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir militaire est en butte à une contestation populaire. Réussira-t-elle cette fois-ci ?

    #Soudan

    Et coupure de l’Internet ?
    http://globalvoicesonline.org/2013/09/26/protests-in-sudan-dozens-feared-dead

    • Le régime se justifie en avançant que leur financement coûte 3,5 milliards de dollars par an alors qu’il faut « réformer l’économie ». Mais ce qu’il omet de dire, c’est qu’au même moment, les dépenses militaires se chiffrent à 70 % du budget — dont 20 millions de dollars par jour pour la guerre.

  • السعودية تقطع رحلة عمر البشير إلى طهران وتعيده إلى الخرطوم
    http://www.alarab.co.uk/?id=859

    السعودية تقطع رحلة عمر البشير إلى طهران وتعيده إلى الخرطوم

    L’Arabie saoudite stoppe le vol du (président soudanais) Omar el-Béchir et le fait retourner à Khartoum.

    Comme quoi, ce qui ressemble le plus, dans le monde arabe, aux démocraties post-industrielles européennes, c’est bien l’Arabie saoudite qui imite, avec les Soudanais, les procédures suivies par certains pays européens vis-à-vis de l’avion du président bolivien lors de l’affaire Snowden.

  • Le Soudan bloque de nouveau le pétrole venant du Soudan du Sud

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/06/08/le-soudan-bloque-de-nouveau-le-petrole-venant-du-soudan-du-sud_3426742_3212.

    Le président soudanais Omar El-Béchir a ordonné samedi 8 juin l’arrêt du transit du pétrole du Soudan du Sud, à peine deux mois après sa reprise, une décision susceptible de créer de nouvelles tensions entre les deux pays voisins, selon les médias officiels.
    (...)
    Cet oléoduc est le seul susceptible de permettre d’exporter le pétrole des deux Soudans, qui peut générer des milliards de dollars de revenus pour les deux pays pauvres, une fois reprises les exportations. Le pétrole, qui devait prendre quarante-cinq jours pour parcourir l’oléoduc, n’est cependant toujours pas parvenu au terminal de Port-Soudan.

    #pétrole #Soudan

  • A Juba, Omar el-Béchir et Salva Kiir vont tenter de réconcilier les deux Soudan - Soudan/Soudan du Sud - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20130412-juba-omar-el-bechir-salva-kiir-vont-tenter-reconcilier-deux-soudan?ns_c

    Le président soudanais Omar el-Béchir est attendu ce vendredi 12 avril à Juba, la capitale du Soudan du Sud à la tête d’une délégation composée de plusieurs ministres et de nombreux officiels. Nordistes et sudistes, qui ont fait la guerre pendant 22 ans quand ils étaient dans le même Etat ne parviennent pas réellement à faire la paix depuis qu’ils se sont séparés en 2005. De nouveaux textes signés en mars tentent de relancer l’application des précédents accords. Khartoum cherche, manifestement, avec cette visite, à afficher sa bonne volonté dans l’application des nouveaux textes.

    #soudan #sud-soudan #nord-soudan

  • Reprise des négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud - Soudan / Soudan du Sud - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20130104-soudan-sud-addis-abeba-negociations-hailemariam-desalegn-abyei?ns_campa

    Les présidents du Soudan et du Soudan du Sud doivent se rencontrer ce vendredi 4 janvier à Addis Abeba. Omar el-Béchir et Salva Kiir ne se sont plus parlé directement depuis la signature de l’accord signé en septembre entre les deux pays, et dont la mise en œuvre bute sur d’importantes questions, principalement concernant les frontières et la sécurité. Alors que les deux hommes assurent être prêts à dialoguer pour mettre fin à la tension qui avait déjà failli conduire à une guerre en mars-avril dernier, les provocations continuent pourtant dans les deux camps.

    Le nouveau Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a repris le flambeau de son prédécesseur Meles Zenawi et s’investit personnellement pour pacifier la situation entre le Soudan et le Soudan du Sud. La semaine dernière il est allé voir les deux présidents et a donc obtenu qu’ils se rencontrent ce vendredi à Addis Abeba au palais présidentiel même.

    #soudan #soudan-sud #corne #afrique-de-l-est

  • Le serment de Toto - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    http://cqfd-journal.org/Le-serment-de-Toto

    Le serment de Toto

    paru dans CQFD n°101 (juin 2012), rubrique Médias, par François Maliet
    mis en ligne le 27/08/2012 - commentaires

    Le dernier film de Bernard-Henri Lévy (BHL) traite un peu de la Libye et – paraît-il – beaucoup de lui-moi-je. Malgré une campagne médiatique agressive, même les salles obscures fuient ce tout-à-l’ego. Nous ne saurons donc pas si l’œuvre élude certaines questions, comme celle que posent les relations entre le président soudanais – recherché pour génocide – et le Tripoli nouveau.

    En 2009, l’acteur Albert Dupontel avait envoyé paître en direct le journaliste de France 3 qui l’interviewait sans avoir vu son film. Alors, à CQFD, nous étions prêts à grever nos maigres émoluments pour voir Le Serment de Tobrouk, film retraçant les péripéties libyennes, de février à octobre 2011, du philosophe militaire par qui l’intervention de l’Otan est arrivée. Le bombardement promotionnel a été si intensif que l’on mourrait d’envie de guerroyer une heure quarante-six durant en compagnie de ce Davy Crockett germanopratin et sa toque en peau de raton laveur [1]. Toute la presse en a parlé : Le Monde du 26 mai et du 6 juin (BHL étant membre du conseil de surveillance du quotidien, il aurait été maladroit de ne pas), Libé du 25 mai (le quotidien étant partenaire du film, il aurait été maladroit de ne pas), Le Figaro du 25 mai, Les Inrocks du 7 juin, Le Point du 7 juin (BHL tenant son bloc-notes dans cet hebdo, il aurait été maladroit de ne pas)… Le 25 mai, dans Le Nouvel Obs, Laurent Joffrin a même osé évoquer – Laurent Joffrin ose tout – « un film d’action efficace, un thriller philosophique et stratégique ». À cette omniprésence dans la presse écrite, il faut ajouter de longs tunnels publicitaires sur TF1, France 2, France 3, i-télé, Europe 1, Canal Plus, BFM-TV, Arte (BHL étant président du Conseil de surveillance de la chaîne, il aurait été maladroit de ne pas)… N’en jetez plus, nous y allons. Sauf que… Ha. Non. Impossible. Le Serment de Tobrouk n’est pas distribué à Marseille [2] , comme dans d’autres grandes villes françaises.

    Dommage. Nous ne saurons si ce monument de narcissisme omet d’évoquer, par exemple, la relation de franche camaraderie qui lie le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil – ancien ministre de la Justice de Kadhafi –, et Omar El-Béchir, le assez peu avenant président du Soudan voisin. « Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », aurait déclaré El-Béchir. Afin de le remercier pour cet élan de solidarité démocratique, Moustapha Abdeljalil a reçu le président soudanais à Tripoli en janvier dernier, lui promettant d’investir dans l’agriculture et l’immobilier de son pays. Simple relation de bon voisinage ? À ceci près que, entre 2003 et 2008, le conflit au Darfour a fait 300 000 morts dans l’est du Soudan selon l’ONU. Et que Omar El-Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre, crime contre l’humanité et, excusez du peu, génocide. Moi-je le philosophe, qui par le passé a beaucoup glosé sur le Darfour, n’a a priori rien à redire quand le criminel de guerre présumé Omar papote affaires avec son pote Moustapha.

    Au journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur l’aspect peu démocratique d’une guerre décidée à deux, avec Nicolas Sarkozy, BHL a eu cette – hallucinante – réponse : « Il y a des situations d’urgence. Il y a des moments où, comme disait Walter Benjamin, il faut appuyer, très fort, et très vite, sur les freins d’une histoire devenue folle. Et là, c’est malheureux à dire, mais on n’a plus le temps de la bonne et belle délibération démocratique [3]. »

    Si notre flamboyant philosophe est aussi soucieux de la justice internationale qu’il l’est de « la bonne et belle délibération démocratique » – qu’il s’évertue pourtant à exporter à grands coups de Rafale –, Omar El-Béchir peut sans problème venir boire un caoua au Café du Flore. BHL apportera les croissants.

    Notes

    [1] Vous dites ? Ce sont ses vrais cheveux ? Ho, pardon.

    [2] La rédaction de CQFD, mensuel (inter)national, est basée à Marseille.

    [3] « Bernard-Henri Lévy : “En Libye, Sarkozy s’est conduit avec grandeur” », Le Figaro, 24 mai 2012.