person:rosa llorens

  • Pourquoi les USA utilisent l’ISIS pour conquérir l’Eurasie
    par Piotr - Sinistra in rete - Traduction de l’italien : Rosa Llorens
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article14917

    (...) 2. Les groupes armés des soi-disant fondamentalistes islamiques sont depuis plus de 30 ans une forme encore plus perverse de ces Grandes Compagnies d’aventuriers, au service de l’empire états-unien. Les bases de cette alliance-service furent jetées pendant la première guerre mondiale par des gens comme St John Philby et Gertrude Bell, brillants agents anglais parfaitement préparés qui travaillaient en contact étroit avec les princes saoudiens.

    On a vu cette alliance à l’œuvre en Afghanistan dans les années 80, sous la savante conduite criminelle de Zbigniew Brzezinski, puis en Bosnie, au Kosovo, en Tchétchénie, en Libye, en Syrie et maintenant en Irak. Il est vraisemblable que son bras long arrivera jusqu’en Inde, via le Pakistan, et jusqu’au Xinjiang ouighour, en Chine.

    L’ISIS, c’est-à-dire l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant (Syrie) est la forme la plus sophistiquée de cette stratégie corsaire. Plus encore qu’Israël (qui, étant formellement un Etat internationalement reconnu, doit se soumettre à la légalité internationale, même s’il ne le fait pratiquement jamais, se prévaut de larges dérogations, et a une organisation politico-institutionnelle complexe, - mais celle-ci compte de moins en moins, comme chez nous -) l’ISIS est la quadrature du cercle : un Etat-non-Etat qui, étant par définition une entité terroriste, a le « droit » d’être en dehors de quelque légalité que ce soit. Les USA ont raison, de leur point de vue, de l’appeler « organisation terroriste » ; le soutien politique direct, le soutien organisationnel via l’Arabie Saoudite, et, justement, cette définition elle-même, constituent la « lettre de course » que la Superpuissance leur fournit. En d’autres termes, ils ont le droit-devoir d’être des terroristes.

    Exactement comme c’était le cas des corsaires jadis, sous le déguisement de « combattants de la liberté » (anti-Assad), ils ont suscité les fantaisies romantiques d’humanistes ingénus - parfois hélas ils sont même tombés dans la mortelle toile d’araignée - et de soi-disant internationalistes dont Jupiter avait décidé la perte. Nous pouvons supposer qu’à présent ils se sentent un peu perdus. Nous, au contraire, nous commençons à voir plus clairement les contours d’un dessin assez précis.

    3. Dans les années 80 déjà, la Rand Corporation avait « prévu » que les guerres futures seraient un mixte de conflits stellaires et de conflits pré-modernes menés par des entités infra-étatiques. Prévision aisée à faire, puisque le Rand faisait partie du complexe qui était en train de préparer ce scénario.

    Cette stratégie s’appuie sur une parfaite logique. En fait, les « guerres des étoiles », menées jusqu’à leurs dernières conséquences, ne peuvent que se transformer en conflits nucléaires. Par contre, la guerre de course, par l’intermédiaire d’entités infra-étatiques, conduite par les USA, après les premiers coups « orthodoxes » portés par l’engeance des Bush et Clinton, a permis à la Superpuissance de lancer cette série de ’first strikes" qui auraient été très risqués, et donc impossibles, en termes de guerres orthodoxes entre états, même si la New Nuclear Posture élaborée par les néo-cons sous bush Jr ne les excluait pas. (...)

  • La bataille du Chili est sans conteste un des plus saisissants films politique qui m’ait été donné de voir.
    Le cinéaste et son équipe arrivent à capter cet instant si fragile ou la conscience politique collective du « peuple de gauche » entend le bruit des bottes et de la cravache de la soumission. les poings levés vont être coupés, l’ordre bourgeois, patronal, et militaire va régner. Une résistance sans armes va s’opérer jusqu’à la chute finale.
    Bouleversant de voir comment une telle volonté politique d’organiser les moyens de productions, la répartition des richesses, et de la propriété va être écrasée par les forces les plus réactionnaires et conservatrices du pays.

    La bataille du Chili (1973) un film documentaire en trois parties de Patricio Guzman avec la collaboration entre autres de Chris Marker

    Ici est présenté la première partie :
    L’insurrection de la bourgeoisie

    http://www.dailymotion.com/video/x8ujr2_la-bataille-du-chili-1-sur-

    Une analyse du film par Rosa Llorens
    http://www.legrandsoir.info/la-bataille-du-chili-40-ans-apres-21028.html

    Le #film, tourné pendant la présidence d’#Allende, dans des conditions dramatiques, pourrait s’intituler #Chronique d’un Coup d’État annoncé : effectivement, dès la victoire d’Allende aux élections de septembre 1970, les #partis_politiques de #droite, les secteurs #radicaux de l’#armée et la #CIA avaient mis au point la stratégie du #chaos qui devait conduire au #coup_d_État.
    La grande difficulté, pour l’équipe de #tournage, dit P. Guzman, était le décalage entre le peu de moyens matériels (le film fut tourné grâce à la #pellicule offerte par #Chris_Marker, et monté, après le coup d’État, à #Cuba) et la masse d’#événements et l’#effervescence des années 70-73 : il fallait choisir et planifier ce qu’on allait couvrir ; les choix furent judicieux, puisqu’on suit le film dans l’angoisse, l’estomac noué, revivant les possibilités extraordinaires de cette période, tout en pensant aux #tragédies #humaines auxquelles elle a abouti ; mais on assiste aussi, au-delà du #documentaire, à de grands moments de #cinéma.
    Les #séquences font alterner trois groupes, trois centres de #pouvoir : les #ouvriers dans leurs #usines, la #droite_parlementaire appuyée sur l’#armée, et, entre les deux, Allende et le gouvernement d’#Unité #Populaire.

    http://www.dailymotion.com/video/x8ulm1_la-bataille-du-chili-2-sur-5_news

    Face à la #stratégie de tension et de #sabotage de la part de la droite, Allende ne pouvait compter que sur le #peuple : il a donc encouragé les ouvriers à s’#organiser, ce qu’ils ont fait avec une détermination et une efficacité impressionnantes ; les usines passent entre les mains du peuple, constituant les nouveaux « #cordones », où le travail est inséparable des #actions_de_défense : on voit les ouvriers dresser des #barricades et obliger la police mais aussi le #gouvernement, qui voulait revenir sur ces nationalisations sauvages, à reculer.

    Mais le moment le plus fort, c’est l’assemblée des responsables de cordones face à la direction des #syndicats, la #CUT, où les #communistes jouent un rôle (modérateur) important. Un ouvrier, visiblement exaspéré par les discours du responsable de la CUT, prend la parole : « Vous nous avez demandé de nous organiser, nous nous sommes organisés - mais pour quoi faire ? Les #camarades sont fatigués de s’entendre dire que ce n’est pas le moment, qu’il faut rendre des usines, parce qu’elles appartiennent à la reine d’Angleterre ou à des #banques suisses. Les camarades ne comprennent pas, ils veulent agir pour soutenir notre camarade #Président. »

    http://www.dailymotion.com/video/x8um4k_la-bataille-du-chili-p-guzman-3-sur_news


    (...)

    Pendant ce temps, la droite déroule son plan. L’armée suit sa propre #politique : elle encercle les usines pour vérifier qu’il ne s’y cache pas d’armes, fouillant et arrêtant les ouvriers - sans qu’elle ait jamais rien trouvé ; mais ces opérations servent à étudier les lieux possibles de #résistance et à habituer les jeunes #soldats à #affronter les ouvriers. Parallèlement, la « #société_civile », appuyée par les #médias (ou du moins 75% des médias) s’organise : en 1972, la grève des #transporteurs routiers paralyse le pays ; les « ménagères » typiques, en grosses lunettes de soleil de marque et coiffure au brushing impeccable, celles auxquelles les médias français donnaient toujours la parole pour rendre compte de la situation au Chili, collectent des fonds pour soutenir les grévistes (déjà subventionnés par la CIA) et les médias accusent le gouvernement d’atteinte à la #propriété_privée quand il essaie de #réquisitionner les camions.

    http://www.dailymotion.com/video/x8vwjm_la-bataille-du-chili-p-guzman-4-sur_news

    Entre les deux, il y a Allende, fidèlement soutenu par des #manifestations #populaires, et toujours respectueux de la #Constitution, même quand la droite fait assassiner son aide de camp, le commandant #Araya, pour le couper des secteurs #loyalistes de l’armée. La séquence des funérailles d’Araya est la plus magistrale du film : on voit, littéralement, les officiers supérieurs, filmés en plan américain, se féliciter, dans le dos d’Allende, de leur succès et se concerter pour les étapes suivantes du plan. Guzman explique comment il a obtenu cet effet de naturel : il avait juché, bien en vue, un cameraman sur une chaise, pendant qu’un autre, plus discrètement, avec un zoom, prenait les vraies images. Mais que pesait le soutien des ouvriers aux mains_nues face aux #tanks et à l’aviation ? L’issue de la #confrontation, on la connaît, et le film nous fait entendre le dernier message d’Allende, depuis la #Moneda bombardée : « Que mes paroles soient le châtiment de ceux qui ont trahi », « Je paierai avec ma vie la loyauté du peuple », « L’#histoire est à nous et elle est faite par le peuple », bientôt, de nouveau, « s’ouvriront les larges avenues par où passe l’#homme #libre pour #construire une #société #meilleure ».

    http://www.dailymotion.com/video/x8w0ls_la-bataille-du-chili-p-guzman-5-sur_news

    #Chili #Salvador_Allende #Patricio_Guzman #Commando_communal #coopérative #Nationalisation #Expropriation #Capitalisme #Socialisme #Marxisme #Fascisme #Ordre #Etudiant #Etats_unis #La-bataille_du_Chili #Vidéo