#prosopagnosie

  • La Note de Géraldine
    http://tr.news.lexpress.fr/do?613527B1D85B233CB313B20AA033EEE2168AAB0E8C03261E288D2A3B43A48115

    Mon trouble est longtemps resté une énigme : comment puis-je effacer autant de gens de ma mémoire alors que je suis si attentive aux autres ? Les scientifiques se sont penchés sur la question, mais c’est en me regardant faire quand je discute avec quelqu’un que j’ai, peut-être, trouvé une réponse : je dépense tant d’énergie à décrypter son langage non verbal pour le mettre à l’aise, à l’écouter et à essayer de le comprendre que je n’en ai plus pour mémoriser quoi que ce soit.

    #prosopagnosie via @mona

  • La maladie de ceux qui ne reconnaissent pas les visages
    http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2015/07/02/votre-visage-me-dit-quelque-chose_4668193_4500055.html


    Je savais bien que j’avais beaucoup en commun avec Brad Pitt.

    Incapables de reconnaître un visage, les prosopagnosiques peuvent cependant parfaitement identifier les voix. « Mes patients, qui jamais ne me reconnaîtraient dans la rue, me reconnaissent si je leur téléphone », observe Thomas Busigny.

    La voix, ça marche très bien pour moi... et les photos, bien sûr. C’est pour cela que je prends pas mal de photos : revoir les gens dessus m’aide à les fixer.
    Sinon, c’est la lose intergalactique, comme la fois où j’ai salué un gars toute contente au supermarché et quand je lui demande des nouvelles de ses enfants, il me répond : « qu’est-ce que ça peut vous foutre ? ».
    Ce n’était pas le bon gars, c’en était un autre.
    L’autre jour, j’ai parlé 15 minutes dans une soirée avec une nana qui, manifestement, me connaissait, mais elle n’a jamais rien dit de significatif qui m’aurait permis de l’identifier. J’ai vu qu’elle sentait qu’un truc ne tournait pas rond, mais rien à faire et je ne sais toujours pas qui c’est... en dehors d’une nouvelle ennemie !

    • J’avoue que j’ignorais que c’était une maladie , et ça a toujours été une certaine honte de ne pas être physionomiste, alors que je peux me souvenir de tas de choses bêtes, comme le jour où j’ai mangé un certain plat. J’ai une bonne mémoire gustative ou celle des chiffres, je peux retrouver des sources d’infos et jouer du cognitif mais je me sens tronquée d’autres capacités comme reconnaitre les visages ! Non seulement je suis très myope, et de loin je ne vois pas les personnes, mais de près, je peux ne pas les reconnaitre ! C’est comme si mes souvenirs s’effaçaient, c’est très vexant pour l’Autre. Et pire, je peux reconnaitre certaines personnes vues une fois, et d’autres, avec lesquelles j’ai conversé longuement plusieurs fois, les revoir dans une autre situation et ignorer que ce sont les mêmes … #merci @monolecte, je vais aller me faire soigner la reconnaissance biométrique !

    • @touti ça fait longtemps que c’est comme ça. En moyenne, je préviens les gens, mais beaucoup ne comprennent pas... ça fait le tri. Toi, je reconnaitrais tes cheveux, mais surement pas ton visage.
      Je n’ai pas de solutions. Les photos m’aident beaucoup. Quand je suis en reportage, c’est sioux. Je fais comme d’hab, je triche. Par exemple, pour le papier sur l’habitat partagé, c’était une vingtaine de personnes que je découvrais en une seule journée, avec qui je parlais et auxquelles je devais accorder les bonnes paroles au bon nom et au bon visage. Donc, je notais : Nicolas, architecte, mec au bonnet rayé et au pull rayé, etc. Bien sûr, ce chacal s’est enlevé le pull et le bonnet en cours de journée...
      Sinon, je joue aux familles de ressemblance : les gens nouveaux ressemblent souvent soit à des gens connus, soit à de vieilles connaissances. Après, il y a l’endroit, les circonstances.

      Effectivement, y a des gens que tu reconnais tout de suite et d’autres, tu rames toujours au bout de 10 rencontres.

      Après, je suis aussi myope comme une taupe et dyslexique. C’est peut-être lié. Pour reconnaitre les lettres ou les chiffres, il m’a fallu un temps fou et surtout des tas d’astuces mnémotechniques : le d a le ventre en avant comme une dinde. Ça ne veut rien dire, mais ça marche ! Pour passer le permis, il m’a fallu écrire g et d sur le dessus de mes mains. Parce que je ne sais pas spontanément reconnaitre la gauche de la droite, je dois y réfléchir... ce qui n’est pas possible quand l’examinateur te laisse moins d’une seconde pour changer de direction.
      Dans la vraie vie, si quelqu’un m’indique la direction qu’il veut que je prenne trop tard, en général, je continue tout droit pour ne pas chopper d’accident et lui explique que la prochaine fois, il devra anticiper mieux pour me guider.

      Après, je peux me souvenir avec une très grande précision de moments éloignés, parce qu’ils m’ont fait forte impression, parce que j’ai décidé de mettre en marche l’enregistreur. Mais c’est court et rarement contextualisé.

      Pour toutes les histoires chronologiques, j’ai les photos et un logiciel où elles sont toutes classées par date et heure.

      C’est un peu à cause de tout cela que je suis fascinée par la manière dont nous pensons et nous souvenons... et oublions.

    • C’est pourtant simple, tu poses les mains à plat. La main droite est celle qui a le pouce à gauche. C’est infaillible.
      N’empêche que maintenant je sais que je ne suis pas seul à discuter avec des gens qui me connaissent et dont je suis pas foutu de retrouver le nom. C’est réconfortant.