MOUSTIQUE, (...) parle de la pluie d’oeufs qu’il a reçue lors de son récital à Vichy. Il parle de ses études, arrêtées à 14 ans, car il faisait l’#école_buissonnière. Puis, évoque ses débuts de chanteur, ses camarades, les avantages que l’argent lui a procuré, ce qu’il aime le plus dans la vie :" ma mère et chanter ". JOJO, son batteur, se souvient des premières répétitions. Sa mère intervient également à propos de ses amies qui pensent, à tort, qu’elle est riche.
Dans quelles circonstances êtes-vous tombé dans la “marmite” du rock’n roll ?
Moustique : C’est une histoire assez délicate. J’ai appris que mon père n’était pas mon père, j’avais 12 ans. J’ai fait une #fugue, puis j’ai découvert le rock’n roll dans une #fête foraine de la Bastille et je suis tombé amoureux de Gene Vincent et Little Richard. J’avais l’impression que l’on m’avait volé quelque chose avec mon beau-père et je me suis refait deux pères tout de suite.
...la presse s’est mise dessus et c’est pour ça que je suis au bout du rouleau, parce qu’ils m’ont tout fait faux depuis 40 ans. Même Papon s’en est mêlé pour m’interdire de chanter à Paris.
...Salut les Copains fête son premier anniversaire et invite tous les jeunes branchés à se retrouver Place de la Nation à Paris. Quelle est la véritable raison de votre absence à ce concert mythique ?
Moutisque : Mais je n’étais pas absent, j’étais là, moi !
C’est Lucien Morisse qui, au dernier moment, m’a dit : « Non, non, on n’a pas assez de service d’ordre, ils sont 300 000, avec ton numéro de #rock’n_roll trop agressif, on a peur qu’il y ait de la #casse » . Et je n’ai pas chanté. Ce qui n’a pas évité les deux morts, les bagarres et tout le reste. Tout ça parce que je n’ai pas chanté.
Car il faut savoir qu’à l’époque, j’étais l’idole des « blousons noirs » des bas quartiers . Ils savaient que j’étais là, ils n’ont pas compris. On m’a annoncé pendant six mois tous les jours à l’antenne. J’ai appris par des gens qui ont trahi le #show-business, qu’on m’avait mis chez #Barclay pour me contrôler et pour m’empêcher de faire des choses très importantes et que je n’aille pas plus loin. J’étais dans le car de CRS avec Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. J’ai attendu comme un con et on m’a dupé.
D’après vous, qu’est-ce qui a fait que votre carrière n’a pas été celle escomptée, malgré votre grande popularité dans les années 60 ?
Moustique : J’étais condamné d’avance. Il n’y a jamais eu une personne du show-business qui est devenue une star en vingt quatre heures sans avoir fait un disque, un film ou quelque chose d’autre. Dans toute l’histoire de la chanson française, il n’y a que moi à qui c’est arrivé, un coup comme ça. Un coup de presse monumental qui valait un million… moi je n’ai pas compris ce qui c’est passé. Bon, je chantais, mais je vous jure, je chantais comme un con et pas bien.
... une fois avec les Beatles au Palais des Sports quand toute la salle a crié « Moustique ! », j’ai été électrocuté sur place. Je me suis enfermé dans les chiottes et je n’ai plus voulu sortir. C’est au bout de vingt minutes que je suis revenu sur scène. Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas, c’est tout, j’étais bloqué.