• Pomper le CO₂ de l’atmosphère, un nouveau défi dans la lutte contre le dérèglement climatique

    Pomper du CO2 sans trêve après l’avoir rejeté sans fin. Alors que la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle et que les records de chaleur sont battus mois après mois, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre s’ils veulent éviter que la Terre ne se transforme en fournaise. Mais cela ne suffira pas. Il faudra aussi retirer de l’atmosphère des milliards de tonnes de CO2 déjà présentes, à grand renfort de technologies et de ressources naturelles. C’est ce que les scientifiques appellent les « émissions négatives », une forme d’oxymore qui dit bien la situation kafkaïenne à laquelle l’humanité est acculée.
    Des entreprises françaises entendent prendre leur part dans ce défi colossal. Début avril, trente start-up ont lancé l’Association française pour les émissions négatives (AFEN) afin de structurer une nouvelle filière. « La France a un rôle à jouer, mais elle accuse un retard important, explique Julie Gosalvez, la présidente de l’AFEN. Nous voulons répondre à un double objectif d’ambition climatique et de compétitivité économique. »

    [...]

    Depuis 2018, le #GIEC considère les #émissions_négatives comme indispensables pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Ces technologies sont d’abord nécessaires pour atteindre la #neutralité_carbone, car certaines émissions résiduelles seront impossibles à éviter, dans l’agriculture, l’aviation ou l’industrie.

    [...]

    [Les membres de l’AFEN] plaident pour la création d’une stratégie nationale sur les émissions négatives, afin de donner une visibilité aux acteurs économiques et de ne pas rater la fenêtre de tir au moment où l’Hexagone planifie ses objectifs climatiques et énergétiques pour les prochaines décennies. Alors que le gouvernement doit soumettre à consultation la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie, les émissions négatives restent un « angle mort », regrette Sylvain Delerce. Or, ces dernières nécessiteront une forte augmentation de la production d’électricité décarbonée.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/16/climat-pomper-le-co-de-l-atmosphere-un-nouveau-defi-dans-la-lutte-contre-le-

    https://justpaste.it/dx4es

    #CO2 #climat #électricité_décarbonée #écologie_capitaliste

    • [...] tandis que la production de biochar, un charbon végétal, extrait le carbone des végétaux par pyrolyse afin de le stocker dans le sol pendant des centaines d’années, agissant en outre comme fertilisant des sols.

      Biochar... En français on dit du charbon de bois.

    • Les émissions négatives, si elles s’apparentent moins à de la science-fiction que par le passé, suscitent toutefois, encore, de la méfiance. Dans un avis prudent, publié en novembre 2023, le Haut Conseil pour le climat estime que l’usage du Beccs et du Daccs « doit pour l’heure être limité à sa contribution minimale nécessaire », tout en reconnaissant que ces technologies pourraient être utilisées « comme solution de dernier recours pour atteindre la neutralité carbone ».

      « Ces technologies posent encore des questions, notamment de faisabilité, de durabilité du stockage, et elles consomment beaucoup d’énergie, d’eau et de terres, pouvant entrer en concurrence avec d’autres usages », estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, l’une des membres du Haut Conseil pour le climat. Des risques dont les start-up de l’AFEN assurent être conscientes. « Les nouvelles générations de Daccs devraient consommer beaucoup moins d’énergie, et pour le Beccs, nous voulons récupérer le CO2 émis par les méthaniseurs, chaufferies et incinérateurs, qui ont utilisé des résidus de biomasse », détaille Karim Rahmani, le vice-président de l’AFEN et fondateur de la société Carbon Impact.

      Bon, c’est bien : ils ont déjà le « business model » ... Mais les technologies pour que des roches se « chargent » en CO2, c’est comment ? Et toute la chaîne logistique pour produire ces « centrales » à décarbonation ?
      je crois qu’il faut nous contenter du #business_model pour l’instant parce que ça fait circuler de ouf un gros paquet de monnaie. Pour le reste, patientons encore quelques décennies. On va bien finir par trouver le bouzin qui fait le job (ou pas). Mais en priorité : renvoyer l’ascenseur aux « investisseurs » qui eux n’ont pas trop de temps à perdre tout en étant conscients que ça ne marchera pas mais c’est pas vraiment leur problème.
      #baltringues
      #capitalisme_du_désastre (qui est un descendant direct du #capitalisme_fossile)

    • La France va stocker du carbone dans son sous-sol
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/26/la-france-va-stocker-du-carbone-dans-son-sous-sol_6230125_3234.html

      Le ministère de l’industrie et de l’énergie a lancé, vendredi 26 avril, sa stratégie pour développer la capture et le stockage du CO₂ sur le territoire. Ce plan prévoit de reconvertir des puits d’hydrocarbures en #puits_de_carbone.

      [...]

      Parmi les cinquante sites industriels les plus émetteurs de CO₂ en France, les deux tiers estiment devoir capter et stocker leur #carbone résiduel (celui restant en bout de chaîne, qui n’a pu être supprimé par d’autres moyens techniques) s’ils veulent pouvoir respecter leur contrat de décarbonation signé avec le gouvernement en 2022. Ces industries lourdes (cimenteries, aciéries, alumineries, etc.) ont évalué leurs besoins en captage à environ 8 millions de tonnes de CO₂ en 2030 et à 16 millions en 2040.

    • A l’issue de l’appel à manifestation d’intérêt, d’ici au 26 juillet, une phase d’appel à projets sera ouverte jusqu’en décembre, pour évaluer les sites de stockage signalés par les entreprises et tester leur étanchéité. L’objectif est que « début 2025, le stockage du carbone soit testé dans quatre ou cinq endroits en France », indique le ministre. Un financement de soutien de ces projets de 20 à 30 millions d’euros est prévu par l’Etat, issu du plan France 2030.

      Donc sur cette période de 10 ans, ces industriels comptent sur les bienfaits de « l’état providence » pour pouvoir doubler leur capacité de stockage. Finalement, c’est plutôt fastoche d’émettre du CO2 en toute impunité avec de l’argent public.

      https://archive.ph/tN7Kz#selection-2303.0-2307.139

    • Un peu de documentation à propos des « BECCS » et des « DACCS » puisque :

      « Ces technologies posent encore des questions, notamment de faisabilité, de durabilité du stockage, et elles consomment beaucoup d’énergie, d’eau et de terres, pouvant entrer en concurrence avec d’autres usages », estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, l’une des membres du Haut Conseil pour le climat.

      https://www.foei.org/wp-content/uploads/2021/01/Amis-de-la-terre-international_BECCS_French.pdf

      Les bioénergies avec piégeage et stockage du carbone
      (en anglais « Bioenergy with Carbon Capture and
      Storage » - BECCS) sont non encore prouvées, coûteuses et
      dangereuses ; elles détournent l’attention des réductions
      massives d’émissions nécessaires de toute urgence si l’on
      veut éviter des changements climatiques catastrophiques.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Captage_du_dioxyde_de_carbone_dans_l%27air

      La captage du dioxyde de carbone dans l’air ou captage direct du dioxyde de carbone1, en anglais : direct air capture (DAC), est l’extraction du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’air ambiant.

  • Publication de l’EPFL : la séquestration du CO2 lors des process de production est efficace et rentable
    https://www.enviscope.com/publication-de-lepfl-la-sequestration-du-co2-lors-des-process-de-producti

    Des ingénieurs travaillant sur le site de Sion de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, EPFL , dans le Canton du Valais ont montré qu’il est possible de parvenir à des émissions « zéro net » et « négatif net » dans des secteurs industriels essentiels en intégrant le captage et la minéralisation du carbone directement dans les procédés. L’étude sur cette intégration dans la production de ciment, la sidérurgie et l’incinération des déchets, publiée Energy and Environmental Science, propose une approche rentable et économe en énergie qui contribue à atteindre de manière significative les objectifs climatiques mondiaux.

    Première fois que j’entends dire que ça peut être rentable et efficace...

    • The two main storage approaches currently discussed are deep-geological storage and mineralization. In recent years, the former has gained traction, and aims to inject compressed CO2 into partially depleted oil and gas fields. However, projects still need to demonstrate its feasibility, scalability, and safety as well as its potential to effectively mitigate GHG emissions. Mineralization, on the other hand, has seen an exponential growth in publications and related patents; this approach consists of producing carbonates, by reacting a metal oxide material – present in alkaline solid residues and mineral ores such as serpentine, olivine, and wollastonite – with CO2. Some of the most pertinent features of ex situ‡ mineral carbonation can be highlighted:

      • Safe and ‘leakage-free’ long-term CO2 storage options, requiring virtually no monitoring; this contrasts with deep-geological storage, which although leveraging enhanced oil recovery field experience, requires monitoring over extended periods of time (years to decades)...

      https://pubs.rsc.org/en/Content/ArticleLanding/2023/EE/D3EE01803B
      #minéralisation

  • #Séquestration_carbone : le gouvernement veut identifier des sites d’enfouissement [27 juin 2023]
    https://www.banquedesterritoires.fr/sequestration-du-carbone-le-gouvernement-veut-identifier-des-si

    La Première ministre a également présenté une stratégie de « capture, stockage et utilisation du carbone » (#CCUS) pour les industriels qui ne parviendront pas à éliminer toutes leurs émissions de gaz à effet de serre de leurs processus de fabrication.

    [...]

    Dans un premier temps, l’enjeu de cette stratégie CCUS sera de « réaliser des ’autoroutes du carbone’, pour collecter le carbone capturé sur les sites industriels, puis le déplacer des grands sites industriels vers les trois ports que sont Fos, Le Havre et Dunkerque - qui ont vocation à devenir des ’hubs’ du CO2 au niveau national », a précisé le ministre délégué à l’industrie Roland Lescure, dans un entretien aux Échos daté du 23 juin. Ces « #carboducs » constitueront les « infrastructures du XXIe siècle », souligne-t-il. Il s’agira ensuite « d’identifier les sites possibles d’enfouissement, d’abord dans les gisements de gaz naturel vides en mer du Nord, et plus tard pourquoi pas en France ». Ces sites pourraient être d’anciennes zones d’exploitation d’hydrocarbures. Un appel d’offres sera lancé avant la fin de l’année pour mener des campagnes d’exploration géophysique et des tests d’injection de CO2 dans des sites pilotes. Les premiers tests sont attendus courant 2024-2025. Le gouvernement travaille à un modèle économique pour la capture et la séquestration de CO2, sur la base de contrats pour différence (CCfD), comme c’est le cas aujourd’hui pour l’éolien. L’État pourrait apporter sa garantie aux futurs gestionnaires d’infrastructures afin de porter les risques de volume. Le dispositif prévu « sera prénotifié à la Commission européenne à l’automne 2023 », précise Bercy.

  • EU sets world’s first target for underground CO2 storage capacity
    https://www.euractiv.com/section/energy-environment/news/eu-sets-worlds-first-target-for-underground-co2-storage-capacity

    Carbon capture and storage (#CCS) is listed as one of the key technologies for the green transition in the Commission’s #Net-Zero_Industry_Act, presented on Thursday.

    And for the first time, it includes an EU-wide target to capture CO2, with a legally-binding objective of reaching an annual injection capacity of at least 50 million tonnes of CO2 by 2030.

    “It is indeed a legally binding target,” said a senior EU Commission official who briefed the press on Thursday. “And it is also accompanied by an obligation for fossil fuel companies – the oil and gas producers – to contribute to that target,” the official added.

    [...] CCS is expected to grow to 80 million tonnes of CO2 in 2030 and reach at least 300 million tonnes in 2040, according to EU estimates. By mid-century, the EU would need to capture up to 550 million tonnes of CO2 annually in order to meet its objective of reducing emissions down to net zero, the Commission says.

    However, it is currently confronted with a “coordination failure”, the EU executive added, because of the lack of CO2 geological storage sites available.

    To scale up the technology, “the EU needs to develop a forward-looking supply of permanent geological CO2 storage sites,” the Commission argued, adding that CCS requires a “cross-border, single market approach” in order to be an effective climate solution for industries in all EU member states.

    #séquestration_carbone

  • Statoil, Shell and Total enter CO2 storage partnership - Statoil, Shell and Total enter CO2 storage partnership - statoil.com
    http://www.statoil.com/en/news/statoil-shell-total-co2-storage-partnership.html

    The partners are today signing a partnership agreement to mature the development of carbon storage on the Norwegian continental shelf (NCS). The project is part of the Norwegian authorities’ efforts to develop full-scale carbon capture and storage in Norway.

    In June, Gassnova awarded Statoil the contract for the first phase of the project. Norske Shell and Total E&P Norge are now entering as equal partners while Statoil will lead the project. All the partners will contribute people, experience, and financial support.

    The first phase of this CO2 project could reach a capacity of approximately 1.5 million ton per year. The project will be designed to accommodate additional CO2 volumes aiming to stimulate new commercial carbon capture projects in Norway, Europe and more globally across the world. In this way, the project has the potential to be the first storage project site in the world receiving CO2 from industrial sources in several countries.
    […]
    The storage project will store CO2 captured from onshore industrial facilities in Eastern Norway. This CO2 will be transported by ship from the capture facilities to a receiving terminal located onshore on the west-coast of Norway. At the receiving terminal CO2 will be transferred from the ship to intermediate storage tanks, prior to being sent through a pipeline on the seabed to injection wells east of the Troll field on the NCS. There are three possible locations for the receiving terminal; a final selection will be made later this year.

  • World’s Largest Carbon-Capture Plant to Open Soon
    http://www.scientificamerican.com/article/world-s-largest-carbon-capture-plant-to-open-soon


    Le système de #séquestration_carbone le plus important du monde sera financé par les revenus du pétrole extrait grâce au CO2 capturé par ce système.

    The captured carbon dioxide is pumped 82 miles to the West Ranch oil field in Jackson County, Texas, where drillers inject it into depleted wells, squeezing out the stubborn bits of crude oil that remain after the reservoir is tapped, in a process called enhanced oil recovery (EOR). Drillers estimate that the field holds 60 million barrels that could be recovered with EOR.

    The EOR operations will generate the revenue that pays for the CCS [carbon capture and storage ] system.

  • Rainforest regrowth boosts carbon capture, study shows - BBC News
    http://www.bbc.com/news/science-environment-35492273

    New-growth, or secondary, forests grow as a result of a major clearing of old-growth vegetation. The clearing could be the result of a natural event, such as a fire, or as a result of human activity, such as logging or farming.

    In order to maximise access to sunlight, nutrients and water, new trees grow quickly. This means the plants sequester a much greater amount of carbon from the atmosphere, which it uses as part of the photosynthesis process that uses sunlight to produce the sugars the plant needs to grow.

    The team found that in optimum conditions, new-growth vegetation could sequester up to 11 times as much carbon as old-growth forests.

    However, the long established old-growth rainforests have locked away a vast quantity of carbon over the decades and centuries. Rainforests are the largest terrestrial carbon sinks on the planet. Deforestation is seen as one of the major drivers of emissions from human activities and is estimated to account for 20% of all emissions.

    #forêt #forêt_secondaire #séquestration_carbone

  • #Climat : l’Europe veut relancer la séquestration du CO2
    http://www.lemonde.fr/energies/article/2015/02/04/climat-l-europe-veut-relancer-la-sequestration-du-co2_4569587_1653054.html

    Cette #technologie, qui consiste à récupérer le dioxyde de carbone à la source, dans les fumées des centrales thermiques et des usines, puis à l’enfouir dans des formations géologiques profondes, sur terre ou en mer, pourrait éviter le rejet dans l’atmosphère de plus de 20 % des émissions mondiales de #CO2, d’ici à 2050.

    Dans le monde, la filière se développe, mais beaucoup moins vite qu’espéré. Elle ne compte encore que treize installations importantes, dont neuf aux Etats-Unis et au Canada. Plus de cinquante autres sont toutefois en projet, en Amérique du Nord toujours, mais aussi en Chine, qui monte en puissance dans ce domaine.

    (...)

    Le coût – plusieurs centaines de millions d’euros pour une installation importante – est en effet le principal frein. Or, le marché européen des quotas d’émissions de CO2, censé inciter les industriels à investir dans des technologies propres en leur faisant payer un « droit à polluer », ne joue plus son rôle : le prix de la tonne de CO2 émise, proche de 30 euros en 2008, a chuté à 5 euros, ce qui n’a plus aucun effet d’entraînement sur les entreprises. Seule une réforme du marché du carbone, rehaussant le prix du CO2, pourrait relancer la machine.

    (...)

    Le coût n’est pas le seul obstacle. Il faut aussi établir la faisabilité de la séquestration souterraine du carbone. « On sait stocker du CO2 sans risque, mais pas n’importe où ni n’importe comment, souligne François Demarcq, directeur général délégué du Bureau de recherches géologiques et minières. Chaque milieu géologique a ses caractéristiques et il faut faire des études site par site, avec un suivi et des mesures de prévention adaptées. »

  • Yorkshire carbon capture power plant gets EU funding
    http://www.theguardian.com/business/2014/jul/08/yorkshire-drax-carbon-capture-power-plant

    Drax, the operator of Britain’s biggest power station, has secured up to €300m (£238m) of European Union funding to build a power plant whose carbon dioxide emissions will be trapped and buried deep beneath the North Sea.

    The new plant will be built on land next to Drax’s existing power station near Selby in Yorkshire. It will burn enough coal for 630,000 homes and 90% of its CO2 will be transported by pipeline for permanent storage under the North Sea.

    The project, called White Rose, is a joint venture between Drax, Alstom and BOC and is the first large-scale carbon capture and storage (CCS) project in the EU. White Rose will capture and bury the plant’s CO2 with transport and storage provided by National Grid.

    Les autres projets retenus par le programme #NER300 de l’UE :
    http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-14-465_en.htm

    #séquestration_carbone #énergies_renouvelables #Union_Européenne