#svb

  • SVB, Crédit suisse  : le spectre de 2008
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html

    Le 9 mars, la banque californienne #SVB, qui hébergeait les comptes de nombreuses entreprises de la Silicon Valley, a subi la plus grande panique bancaire de l’histoire. En une seule journée, ses clients ont voulu récupérer, par un simple clic, 42 milliards de dollars. Cette banque, qui n’était pas classée parmi les trente banques internationales jugées «  trop grosses pour faire faillite  », n’avait pas fait d’opérations douteuses ou frauduleuses. Elle ne possédait pas de titres pourris, comme les subprimes qui ont provoqué la faillite de la banque d’affaires #Lehman_Brothers en 2008 et déclenché la crise du système bancaire. Elle avait placé l’argent de ses clients dans des #bons_du_Trésor américain à longue échéance, les titres les plus sûrs au monde. Mais, justement, la valeur de ces obligations d’État a baissé, du fait de la remontée des taux de la Fed. Avec des taux plus hauts, les nouvelles obligations émises par l’État rapportent plus aux financiers qui vendent les anciennes, provoquant leur dévaluation. Un autre effet collatéral de la remontée des taux et du recul de l’argent facile, qui s’ajoute à la crise économique, c’est une plus grande difficulté pour les start-up, californiennes ou autres, de lever des fonds pour accroître leur capital. Quand certaines de ces #start-up, ayant besoin d’argent frais, ont commencé à retirer leurs fonds, la SVB s’est retrouvée piégée, incapable d’honorer les retraits.

    Devant la panique provoquée par la faillite de SVB, la #Fed est intervenue sans délai. Biden en personne s’est exprimé pour assurer les banquiers que l’État garantirait, quoi qu’il en coûte, tous les fonds placés dans les banques. L’État est toujours là pour sauver la mise des capitalistes avec l’argent public. Comme le faisait remarquer un observateur  : «  Les entrepreneurs californiens sont tous libertariens, jusqu’à ce qu’ils soient frappés par une hausse des taux d’intérêt.  » Cette intervention immédiate montre que les dirigeants de la bourgeoisie savent que leur économie est instable et qu’ils redoutent en permanence une nouvelle crise systémique.

    Pratiquant la méthode Coué, comme #Christine_Lagarde, alors ministre de l’Économie de Sarkoky, qui déclarait en 2008  : «  Ceci n’est pas un krach  », #Bruno_Le_Maire a déclaré après la faillite de SVB  : «  Je ne vois pas de risque de contagion en Europe.  » Patatras, moins de vingt-quatre heures plus tard, le #Crédit_suisse, deuxième banque helvétique, était menacé de faillite, tandis que les actions de la #BNP et de la #Société_générale perdaient 30 % à la #Bourse_de_Paris. Le Crédit suisse étant l’une des trente banques dont la faillite menacerait la stabilité de tout le système, les autorités suisses ont imposé à UBS, en moins d’un week-end, de racheter le Crédit suisse pour 3 milliards d’euros. Les emplois des salariés de la banque, eux, n’ont pas été sécurisés. Ils risquent de disparaître par milliers, alors que le Crédit suisse a déjà licencié 9 000 de ses 52 000 salariés au cours des deux dernières années. Pour convaincre les patrons d’#UBS, réticents malgré le prix bradé, car bien placés pour savoir que les coffres du Crédit suisse pouvaient contenir des titres douteux, les autorités suisses leur ont ouvert avec l’argent public un fonds de garantie de 9 milliards. Le Crédit suisse, comme UBS et tant d’autres banques dans le passé, a été récemment mis en cause dans divers scandales de corruption, d’opérations de blanchiment ou d’évasion fiscale, de manipulations de taux. Il avait des participations dans un fonds spéculatif, Archeos, qui a fait faillite en 2021. Toutes les casseroles du Crédit suisse ont fini par faire douter les autres financiers de sa solidité. La faillite de la SVB, en semant le doute sur la solidité de chaque banque, a accéléré sa chute.

    D’autres banques pourraient être entraînées par la chute de la SVB et du Crédit suisse. La #Deutsche_Bank, première banque allemande, pourrait être le prochain domino à tomber. Le 24 mars, son cours boursier a commencé à chuter dangereusement. Dans un #climat_de_défiance générale, l’annonce qu’elle souhaitait rembourser par anticipation certaines de ses créances, au lieu de rassurer les marchés, a déclenché leur méfiance. Les rodomontades de Christine Lagarde, présidente de la #BCE, qui déclarait le 20 mars, lors du sommet des dirigeants de l’UE  : «  Le #secteur_bancaire de la zone euro est résilient  », ne suffiront pas à protéger la société du risque d’une nouvelle #crise_financière systémique. Depuis 2008, les banques ont trouvé le moyen de contourner les mesures dites prudentielles qui leur avaient été imposées pour éviter des faillites en chaîne. Elles ont inventé de nouveaux instruments pour spéculer et s’enrichir par tous les moyens, s’exposant à des faillites en cas de retournements brutaux. Quand les marchés financiers, c’est-à-dire une poignée de grands banquiers ou de grands fonds d’investissement comme #BlackRock, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, perdent confiance dans telle ou telle banque soupçonnée d’être trop exposée, ce qui est le cas de la Deutsche Bank, ils peuvent la faire couler en peu de temps. […]

    #capitalisme #taux_d’intérêt #spéculation

  • L’économie capitaliste entre ravin et précipice

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html (Lutte de classe, 27 mars 2023)

    «  La Fed entre ravin et précipice  », titrait le 14 mars un éditorialiste du journal Les Échos, pour qualifier les incertitudes des banquiers centraux, confrontés d’un côté à l’inflation qui flambe et de l’autre aux menaces de faillites en chaîne des banques, après celle de la #Silicon_Valley_Bank (#SVB). Ceux qui prétendent réguler le système financier international seraient avec des «  lampes frontales dans le brouillard  », hésitant à choisir entre les deux seuls remèdes qu’ils connaissent  : jeter des milliards dans le système, ou fermer le robinet du crédit. Dans tous les cas, les classes populaires en paient déjà le prix fort.

    Le rôle officiel des #banques_centrales est de réguler le système financier en adaptant la masse monétaire en circulation aux besoins du #marché_capitaliste, c’est-à-dire aux volumes de production et de circulation des marchandises. En fixant les divers taux d’intérêt auxquels les banques privées peuvent se refinancer, les banques centrales encouragent ou freinent les emprunts des entreprises comme des particuliers, ce qui est supposé se répercuter sur les investissements productifs et la croissance économique. Mais ce sont les capitalistes, et d’abord les plus puissants d’entre eux, qui décident de l’usage qu’ils font des capitaux disponibles, en fonction des profits qu’ils escomptent et de l’idée qu’ils se font de l’avenir de leur propre système (...)

    De la baisse des taux à leur remontée

    SVB, #Crédit_suisse  : le spectre de 2008

    Vers une #crise de la dette publique  ?

    L’#inflation et ceux qui la déclenchent

    L’agonie du #capitalisme et les tâches des révolutionnaires

  • How Many Crises Before It All Collapses?

    The Spark, #editorial, Mar 12, 2023

    On Wednesday, March 8, Silicon Valley Bank (#SVB) notified its shareholders that it would issue new shares of stock to cover a loss in the value of its investments. SVB is a very specialized local bank. Its clients inhabit Silicon Valley: IT and medical technology start-ups, and the so-called venture capital firms that advance money to them.

    On Thursday, the venture capital firms pulled out their deposits. By the end of the day, a run on deposits emptied the bank of all its cash. On Friday morning, the state of California declared the bank insolvent and shut it down. The FDIC, government insurer of bank deposits, took it over.

    #Silicon_Valley_Bank is not a typical bank. Over 90% of its clients had more than $250,000 deposited, even though the limit of FDIC insurance is set at $250,000.

    So now what? Some financial “experts” insist that government must find a way to reimburse these companies for all their losses, despite the limit. If not, they warn, the failure of SVB could end up bringing down the whole financial system.

    Other “experts” declare that this is an isolated situation. A spokesperson for Fidelity Investment blames it on risky banking practices, in which, Fidelity brags, it never engages.

    In fact, at this point, no one knows what’s going to happen. But one thing is sure: Silicon Valley Bank is not the only one with risky behavior.

    If the collapse of SVB leads to a wider #financial_collapse, it will happen for the same reason that the whole global economy nearly collapsed in 2008: the whole capitalist system is engaged in “risky behavior.” In 2008, the bankruptcy of one Wall Street trading firm, engaging in “risky behavior,” soon threatened all the biggest banks in the country.

    Since 1970, there have been crises, one after another, each one deeper and more serious than the one before: the monetary crisis and the first “oil shock” it led to; the second “oil shock,” which led to the “third world debt crisis"; the 1987 stock market crash; the collapse of the “dot.com bubble"; followed by the “sub-prime real estate” crisis. With each crisis, problems in the financial system spilled over into the productive economy, leading to unemployment and disruption—and to a worsening of the lives of laboring people around the world, including here.

    Each of these crises was alleviated by a government bailout. Government printing presses threw more money into the financial system to bail it out, but governments went into more debt to do so. And each bailout created a greater overhang of money circulating in the system, leading to more #speculation, which erupted into the next crisis.

    In fact, #capitalism does not use the money it already has on hand to invest in production unless it can make more profit there than elsewhere. This new money thrown into the financial system found its outlet in greater financial speculation, driving up prices in the stock markets of the world and on real estate... or on eggs and used cars!

    The financial system is a great big casino, where all the chips are paid for with government debt, which absorbs more and more of the value produced in the productive economy. Government, burdened down by more and more debt, cuts back on society’s collective needs. Schools degrade, as do roads, bridges, tunnels, railroad right-of-ways, dams, levees, and so on.

    Yes, there is a risk the whole financial system could suddenly collapse. That risk exists because crisis is endemic to the capitalist system, and it has been since the beginning. In 1920, in the midst of another crisis, #Leon_Trotsky, the Russian revolutionary, described the situation in this way: “So long as capitalism is not overthrown by the proletarian revolution, it will continue to live in cycles, swinging up and down. Crises and booms were inherent in capitalism at its very birth; they will accompany it to its grave.” The answer to capitalism’s crises remains, as it did in Trotsky’s day, with the working class, the only force that has the capacity to overthrow capitalism, and replace it with a society beneficial for the whole population.

  • #MDR La France demande à Berne de « régler » les problèmes de Credit Suisse letemps.ch

    La première ministre française Elisabeth Borne a demandé mercredi aux autorités suisses de régler les problèmes de la banque Credit Suisse, dont la situation suscite des inquiétudes sur les marchés financiers. Plusieurs établissements français, comme BNP Paris et Société Générale ont chuté dans le sillage de Credit Suisse : de 11,11% pour la première et 11,01% pour la seconde, selon les données disponibles vers 11h30.

    « Ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles », a affirmé devant le Sénat la première ministre française, lors de la séance des questions au gouvernement. Elle a précisé que le ministre français des Finances Bruno Le Maire « aurait un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures ». Ni Karin Keller-Sutter, conseillère fédérale chargée des Finances, ni le Conseil fédéral, n’a pour l’heure commenté l’information.

    Inquiétudes sur les marchés
    Les Bourses chutaient lourdement mercredi à cause de craintes sur la solidité du secteur bancaire et en particulier de la banque helvétique. Ces inquiétudes suivent de quelques jours la faillite d’une banque américaine, la Silicon Valley Bank (SVB). La cheffe du gouvernement français a réaffirmé que les banques françaises n’étaient pas affectées par cette faillite.

    « Je vous confirme, comme le ministre des Finances l’a rappelé hier, que les banques françaises ne sont exposées à aucun risque à la suite de la faillite de la SVB », a-t-elle dit.

    #banques #EnMarche #bourse #cac40 #Credit_Suisse #bruno_le_maire #SVB #krach #élisabeth_borne #finances #ridicule et #lamentable

    Source : https://www.letemps.ch/economie/france-demande-berne-regler-problemes-credit-suisse

  • Apparemment, Aladdin, le super-ordinateur de Larry Fink (BlackRock), a des sueurs froides…

    « Les dominos ont-ils commencé à tomber » ? Le patron de BlackRock, premier gestionnaire d’actifs au monde, s’inquiète de l’effondrement de SVB, « la plus grande #faillite bancaire en quinze ans ».

    Dans sa dernière lettre annuelle, adressée ce mercredi pour la première fois à ses actionnaires et ses clients, #Larry_Fink craint que la faillite de SVB ne soit pas un épiphénomène mais le début d’une longue série de déboires financiers. Un juste pressentiment, alors que les difficultés de #Credit_Suisse déclenchent une nouvelle tempête sur les marchés boursiers.

    L’origine de ce #risque_systémique est à trouver dans le changement total de paradigme économique de ces derniers mois : la flambée de l’inflation liée à la guerre en Ukraine a conduit les banques centrales à relever leurs taux directeurs de façon très abrupte, mettant fin à des décennies « d’argent facile ». Sans doute le premier domino d’une longue série à tomber.

    « Les #marchés_obligataires ont reculé de 15 % l’an dernier, mais cela semblait, comme ils disent dans les vieux westerns, ’calme, trop calme’. Quelque chose d’autre devait se produire alors que la plus puissante remontée des taux depuis les années 1980 devait faire apparaître les fragilités du #système_financier », écrit Larry Fink.

    Cette crainte s’est matérialisée dans la fermeture de #SVB par les autorités américaines vendredi dernier pour protéger les dépôts et limiter le risque de contagion. « C’est un problème classique d’incompatibilité entre l’actif et le passif », note le président de #BlackRock. Investi dans des obligations à long terme, SVB a en effet dû vendre ces actifs à perte dans la précipitation pour faire face aux demandes massives de retrait de ses clients.

    D’autres problèmes similaires ont eu lieu sur différentes classes d’actifs. Ainsi, un certain nombre de sociétés de gestion ont dû bloquer les retraits de #fonds_immobiliers, auxquels elles ne pouvaient faire face ces derniers mois.

    « Nous ne savons pas encore si les conséquences de l’argent facile et des changements réglementaires se répandront sur le secteur des banques régionales américaines (comme dans la crise des Saving & Loans qui s’est prolongée durant les années 1980 et le début des années 1990), avec davantage de crises et de faillites à venir », craint Larry Fink.

    Autre sujet d’inquiétude, les années de taux bas ont conduit les gérants d’actifs à accroître leurs expositions à des investissements illiquides, qui présentaient des rendements plus élevés. « Il y a maintenant un risque d’incompatibilité de liquidité pour ces gérants, particulièrement pour ceux ayant un portefeuille avec un fort levier d’endettement », redoute le patron de BlackRock.

    Compte tenu du repli sur soi des économies et du rapatriement des chaînes de production, il s’attend par ailleurs à une inflation comprise entre 3,5 % et 4 % dans les prochaines années.

    Le PDG du groupe de 8.594 milliards de dollars d’ actifs sous gestion profite aussi de sa lettre pour éclaircir sa position sur l’ESG (respect des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance). Cible des tirs croisés des républicains et des démocrates ces derniers mois, pour son engagement jugé trop ou pas assez marqué dans ce domaine, Larry Fink a rappelé que son devoir fiduciaire consistait avant tout à répondre aux attentes des clients.[1]

    (Les Échos)

    1. Le « respect des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance », Larry Fink s’en contretape, rappelant que son devoir fiduciaire consistait avant tout à goinfrer de profits les parasites que sont partout les actionnaires.