• « On a chopé la puberté », le bouquin sur les pré-ados qui donne des boutons (20 minutes)
    https://www.20minutes.fr/culture/2230879-20180302-chope-puberte-bouquin-pre-ados-donne-boutons

    Après la sortie d’un livre destiné aux pré-ados aux éditions Milan, de nombreuses critiques ont déferlé sur les réseaux sociaux pour dénoncer son « discours sexiste »…

    Le post sur Facebook de “The Nasty Uterus - La rage de l’utérus”
    https://www.facebook.com/LaRageDeLUterus/posts/1972115923001337

    Aujourd’hui, le collectif en colère découvre la publication des éditions Milan. Un ouvrage imprégné de la culture du viol alors même qu’il est écrit par des femmes. Et la colère est là, proche de la sidération tant certains conseils donnés aux jeunes filles sont consternants.
    D’abord on notera la diversité des personnages choisis. *Spoiler * non. Que des filles blanches, minces, cis genres, valides et bien entendu hétérosexuelles. Faut croire que les personnes en situation de handicap, noires, grosses, bisexuelles, homosexuelles ou trans ne sont pas concernées par la puberté.*Spoiler** si ! Mais pas dans ce livre moisi de stéréotypes.
    Porter du maquillage, des chaussures à talons et attirer les regards concupiscents à grands coups de décolletés, c’est donc à ça que sont censées aspirer nos enfants ? C’est bien connu c’est hyper épanouissant le maquillage, les chaussures et les décolletés pour des enfants de 9 ans. Notre but à toutes dans la vie c’est d’être belle, d’avoir des Louboutins et des gros seins pour plaire aux garcons. *spoiler* non. Les filles n’existent pas pour plaire aux garçons, ce sont *spoiler* des personnes, si, si ! Et alors quoi, on pourrait plaire seulement aux garçons et que si on a des gros seins ?
    C’est un festival de slutshaming où on enseigne aux enfants que c’est ’la honte’ d’avoir les tétons qui pointent, que ce n’est ’pas très gracieux’ (sic) et qu’on doit se cacher en empilant des tee-shirts (re sic). Et je vous parle même pas de la grossophobie quand on explique que tu peux avoir l’impression de grossir et que ouf ce n’est pas le cas, c’est juste l’élargissement de tes hanches. Manquerait plus qu’on soit grosse, le comble de la honte surement. Et puis on pourrait profiter de ce bouquin pour dénoncer le harcèlement et donner des outils pour se défendre ? Non, disons leur de se cacher, c’est mieux. Histoire qu’elles comprennent bien,dès 9 ans, qu’elles ont responsables quand elles sont harcelées...
    Et dites donc Milan, puisque vous parlez règles douloureuses, ça vaudrait peut-être le coup, plutôt que de ’sécher le sport’, de conseiller de consulter ? On rappelle qu’une femme sur 7 est atteinte d’endométriose et que les diagnostics se font parfois après des années de souffrance. Donc parfois, quand on a mal on va pas juste ’faire avec’, souffrir en silence contre sa bouillotte. D’ailleurs, on observe que le message en 2018 c’est toujours que les règles c’est sale, on préconise de se cacher pour attraper une protection ? Pourquoi ?
    Sérieusement Milan, vous vous rendez compte que vous sexualisez des ENFANTS quand vous éditez des trucs pareils ? Comment s’étonner après que des gamines suivent des inconnus qui les séduisent ? Comment s’étonner du sentiment de culpabilité chez les femmes agressées quand on invite des gamines de 9 ans à sortir les seins pour se faire remarquer ?

    Du coup, y’a une pétition sur internet…

    Retirer du marché le livre sexiste et dégradant « on a chopé la puberté » (Change.org)
    https://www.change.org/p/éditions-milan-retirer-du-marché-le-livre-sexiste-et-dégradant-on-a-chopé-la

    Mais les éditions Milan protestent que pas du tout…

    À propos du livre « On a chopé la puberté » (Blog éditions Milan)
    http://www.editionsmilan-leblog.com/2018/03/01/a-propos-livre-on-a-chope-puberte

    Le livre rejette tout ce qui empêche les filles de grandir sereinement, dans le respect de leur identité et de leur corps. Les auteurs expliquent simplement, et au second degré, ce qui se passe dans le corps et la tête des adolescentes durant cette période… et aborde également ce qui se passe chez les garçons. Parce que la puberté, ça n’arrive pas qu’aux filles.

    L’univers des Pipelettes a suscité depuis plusieurs années une vraie communauté de filles (et même de garçons) intelligentes, vives, drôles et qui se questionnent sur elles-mêmes et le monde qui les entoure.
    […]
    Milan est, depuis toujours, un éditeur engagé aux côtés des filles et des garçons, pour les accompagner dans leur découverte du monde, sans dogmes ni prédicats, à hauteur d’enfants et d’adolescents qui ont le droit de se poser toutes les questions qu’ils souhaitent.

    Et Madmoizelle est plutôt d’accord…

    « On a chopé la puberté », une polémique et une pétition, mais est-ce justifié ? (Madmoizelle)
    http://www.madmoizelle.com/on-a-chope-la-puberte-polemique-894247

    #éducation #édition_jeunesse #documentaire #puberté #sexisme

  • Guide pour ne pas respecter les conseils de son psy et accepter sa névrose comme un signe d’aliénation par le système qu’il faut changer par la lutte et la révolution permanente (Tracks ARTE)
    http://tracks.arte.tv/fr/guide-ne-pas-respecter-conseils-psy-accepter-nevrose-alienation-systeme-

    À mesure que se dévoile la matrice qui conditionne la mesure de votre #bonheur, vous réalisez finalement que votre champ d’action est terriblement circonscrit. Le seul vrai #choix dont vous disposez est celui de la marque de yaourt au supermarché et pas grand-chose d’autre. Votre #condition ainsi révélée, vous pouvez enfin panser les blessures de votre esprit meurtri. Si les séquelles du #totalitarisme violent marquent les corps roués de coups, l’#oppression psychologique est plus pernicieuse car elle rentre dans votre tête sans s’annoncer, s’exfiltre discrètement puis vous laisse enfin épuisés de vous être battus, sans le savoir, contre des chaînes invisibles. C’est alors que vous vous rendez compte que si le psy vous dit que vous n’allez pas bien, vous avez peut-être raison de penser que c’est plutôt le reste du monde qui ne va pas.

    Aimez vos #désirs, désirez vos passions, assumez votre #résistance et faites la #révolution ! Faites advenir le #réel en ajustant la perception des autres sur la vôtre ! N’oubliez pas enfin que votre objectif n’est pas de réussir, de vaincre ou de terrasser. Si vous finissez sur le bas-côté, exténué, vous aurez prouvé par votre échec l’#aliénation de la #société. Ce que vous voulez finalement, c’est avoir raison d’être là.

  • “L’Amérique a vaincu Hitler, mais, par elle, l’hitlérisme a vaincu”, par Bruno Adrie – In cauda venenum
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/01/24/lamerique-a-vaincu-hitler-mais-par-elle-lhitlerisme-a-vaincu-p

    Le totalitarisme d’aujourd’hui s’est déboutonné, son pouvoir s’est fait soft. Et ce n’est pas ça qui le définit. Ce qui le définit, ce n’est ni l’apparence donnée à sa violence, ni la façon dont il l’applique à la société, mais contre qui, précisément, il la dirige. Et il la dirige toujours contre les mêmes ennemis, contre les salaires et contre la pensée, contre les salaires qui raccourcissent les profits et contre la pensée qui démonte les échafaudages de mensonges inventés pour supporter les vices du système d’accumulation capitaliste.

    Interview D’Alain Deneault, autour de son dernier ouvrage Le Totalitarisme Pervers, Rue de l’Échiquier, 2017.
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=26&v=KKY8XWLfqLw

    • Alain Deneault nous invite à penser les #multinationales non pas comme des entreprises mais comme une nouvelle forme de souveraineté, une forme totale, engagée dans toutes les sphères de l’activité humaine. Les puissances d’argent, qui, autrefois, utilisaient l’État comme un instrument pour satisfaire leurs ambitions, ont compris qu’elles devaient s’en débarrasser le plus possible et n’en maintenir que la portion congrue, qu’une partie visible et apparemment agissante aux yeux du commun, en détournant, en délocalisant, en décentrant et en recentrant les prises de décisions. L’#État ne doit plus être qu’un décor, une scène destinée à attirer les regards pour mieux hébéter l’intelligence et faire ignorer le grand changement qui se joue dans le secret des alcôves patronales. Pas étonnant que la #démocratie recule et se trouve peu à peu vidée de substance devant la privatisation du fait politique. Pas étonnant que notre démocratie se soit trouvée réduite, lors des dernières présidentielles, à choisir entre le commis satisfait des puissants et la fake Walkyrie de Montretout dont les médias ont fait la promotion pour mieux la désigner comme bête à abattre au deuxième acte de cette comédie en deux actes…

      Ceux qui ne voient dans le #totalitarisme qu’un État policier et répressif en sont restés aux photographies en noir et blanc des années 20 et 30. Ils ne voient dans le totalitarisme que défilés de bottes, forêts de bras levés – il est vrai qu’il y en a encore chez notre allié ukrainien – ou étendards géants déroulés, surplombant des dictateurs crispés et grimaçants dans des uniformes au boutonnage parfait. Mais le totalitarisme, ce n’est pas cela. Ces images ne présentent qu’une version du totalitarisme, qu’un allèle du totalitarisme adapté au milieu d’autrefois. Le totalitarisme d’aujourd’hui est joyeux et coloré et la violence qu’il exerce est aussi joyeuse et colorée – même si la répression n’est jamais loin. Le totalitarisme d’aujourd’hui s’est déboutonné, son pouvoir s’est fait soft. Et ce n’est pas ça qui le définit. Ce qui le définit, ce n’est ni l’apparence donnée à sa violence, ni la façon dont il l’applique à la société, mais contre qui, précisément, il la dirige. Et il la dirige toujours contre les mêmes ennemis, contre les salaires et contre la pensée, contre les salaires qui raccourcissent les profits et contre la pensée qui démonte les échafaudages de mensonges inventés pour supporter les vices du système d’accumulation capitaliste.

      Et pour ce faire, pour mener à bien son offensive, le totalitarisme n’a plus besoin de massacrer des #syndicalistes – il le fait encore, mais aux périphéries -, car il suffit de les acheter ou de les neutraliser sous un infatigable déversement de propagandes qui les présentent comme les preneurs d’otages et comme des conservateurs agrippés à leurs privilèges dans un monde qui bouge, qui change et auquel ils refusent de s’adapter. Il n’a pas non plus besoin de fusiller des révolutionnaires puisque les Karl Liebknecht et les Rosa Luxemburg d’antan ont laissé place à des #radicaux assagis, à des petits-bourgeois indignés, à des #insoumis mais pas trop, volontairement enfilés dans la camisole des élections à bulletins préimprimés, dans la camisole de la palabre interrompue par les empoisonneurs de radio et de télévision, dans la camisole d’une Assemblée qui n’est plus qu’une grande cellule capitonnée dans laquelle des paraphréniques en costards jouent aux élus et font semblant de se chamailler.

      Georges Bernanos avait compris tout cela quand il écrivit en 1947, un an avant sa mort : « L’Amérique a vaincu Hitler, mais, par elle, l’hitlérisme a vaincu » (La France contre les robots, 1947).

      #Bruno_Adrie

      #Alain_Deneault #emmanuel_macron #Karl_Liebknecht #propagande #Rosa_Luxemburg #totalitarisme #hitler #Georges_Bernanos

  • Mark Zuckerberg vous veut du bien
    https://blog.mondediplo.net/2018-01-27-Mark-Zuckerberg-vous-veut-du-bien#forum

    « Matrix » — la centrale électrique à énergie humaine

    Si l’impact pernicieux des nouvelles technologies sur la politique, la démocratie et nos fonctions cognitives fait aujourd’hui scandale, c’est principalement à cause du rapport très ambigu, voire schizophrène, qu’elles entretiennent avec leurs utilisateurs.

    Cette relation est mue à la fois par la compassion et l’indifférence, deux logiques adverses qui jouaient autrefois un rôle nécessaire, permettant aux entreprises technologiques d’invoquer leurs bonnes intentions quand on les accusait de malveillance. La coexistence de ces deux principes contradictoires semble de moins en moins tenable, révélant enfin l’incohérence de leur vision d’ensemble.

    Leur compassion affichée n’est pas tout à fait fausse. Les géants des technologies, aussi puissants soient-ils, dépendent beaucoup de la publicité et des ventes, c’est-à-dire de notre capacité à consommer. Leurs intérêts sont donc, dans une certaine mesure, indexés sur ceux de leurs utilisateurs. Sans ressources, ces derniers ne pourraient pas acheter les produits tant vantés. C’est pourquoi certains magnats de la technologie manifestent leur soutien au revenu de base universel et s’essaient à la résolution des problèmes croissants de protection sociale en matière d’éducation ou de santé.

    #capitalisme_numérique

  • Communiqués de l’Amassada
    Après Notre-Dame-des-Landes,
    le gouvernement joue la carte de l’intimidation en Aveyron

    L’Amassada

    https://lavoiedujaguar.net/Communique-de-l-Amassada-Apres-Notre-Dame-des-Landes-le-gouvernement

    Jeudi 25 au petit matin, les premiers rayons de soleil n’ont pas encore réussi à percer la nuit et les nuages, que déjà plusieurs dizaines de gendarmes pénètrent dans une dizaine de maisons du Sud-Aveyron pour signifier la mise en garde à vue de leurs habitants. Menottés, escortés sans relâche, dispatchés dans de nombreux commissariats du Nord-Aveyron, les gardes à vue prendront finalement fin toutes au même moment après plus de neuf heures.

    Dès que la nouvelle se propage, un rassemblement spontané de plus de cinquante personnes est organisé devant la gendarmerie de Saint-Affrique, se déplaçant ensuite jusqu’à la mairie. Tous demandent l’arrêt de ces gardes à vue démesurées et s’unissent d’une même voix pour clamer que nous n’avons pas peur, que nous ne laisserons pas les bétonneurs détruire nos terres impunément. (...)

    #Aveyron #méga-transformateur #RTE #éoliennes_industrielles #résistance

  •  » Le totalitarisme tranquille

    "L’Art, c’est bien.

    Attention, hein, je parle de l’Art en général, pas de Maître Gims, soyons sérieux. Mais tout de même : l’Art, c’est par exemple la possibilité d’écrire, de dessiner, de sculpter, filmer ou que sais-je encore, ce qui vous passe par la tête. Comme espace de liberté, on fait difficilement mieux. Par ailleurs, l’Art, c’est une pensée : quand vous lisez la page de n’importe quel livre, il faut se rappeler que chaque phrase était, à un moment donné, dans la tête de quelqu’un qui si ça se trouve est mort il y a des siècles (bon, si vous lisez juste Public, on va oublier). C’est un peu l’archéologie de la pensée.

    Mais visiblement, c’est mal. Mal, parce que les gens d’il y a plusieurs siècles ne pensaient pas comme nous, aussi ces derniers temps commence-t-on à vouloir effacer ou réécrire les traces de ce passé qui n’est pas toujours glorieux. Alors, altérer des œuvres d’art au motif qu’elles ne nous correspondent plus, ne serait-ce pas un tout petit peu dangereux ? (...)"

    https://www.les-crises.fr/le-totalitarisme-tranquille

    #art #politique #censure #histoire #révisionnisme #totalitarisme

  • En Allemagne, malaise autour des « vestes de sable » pour calmer les enfants hyperactifs - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/24/en-allemagne-malaise-autour-des-vestes-de-sable-pour-calmer-les-enfants-h

    L’histoire semble tout droit sortie d’un roman de Dickens : environ 200 écoles allemandes ont mis en place le port de vestes lestées de sable afin de calmer les #enfants_hyperactifs ou atteints du trouble du déficit de l’attention (TDAH). Cette méthode est utilisée comme alternative à la Ritaline, le médicament généralement prescrit dans ce genre de cas aux enfants dès 6 ans.

    Cette #veste, qui ressemble à un gilet pare-balles, pèse entre 1,2 et 6 kilos et coûte entre 140 et 170 euros, est fabriquée principalement par une société de Basse-Saxe, Beluga. Elle la commercialise depuis dix-huit ans. Cela fait à peu près autant de temps qu’elles sont utilisées dans des écoles hambourgeoises.

    On pourrait les attacher aussi #facepalm #enfance #éducation

    • Sans parler de la parfaite obscénité d’utiliser à des fins publicitaires une enfant dont on peut douter qu’elle ait donné son consentement éclairé à cette mise en scène

      J’imagine @intempestive que ce sont ses parents qui ont donné l’accord...

      1/ Je vais me renseigner à propos de la contention. Les psychiatres allemands semblent justement contre car celle-ci n’est pas utilisée au départ pour ce genre de cas et j’ai l’impression (surtout) qu’on ne leur a pas demandé leur avis ;-)

      2/ Les parents des enfants semblent satisfaits, les enfants aussi (pas celle de la publicité qui ne peut véritablement s’exprimer en raison de son handicap), de même que les professeurs. What else ?

      3/ Entre la Ritaline et le gilet, je choisis... le gilet qui lui, peut s’enlever mais j’y ajouterais bien sûr une TCC.

    • Il n’y a plus guère de réflexions et de pratiques critiques sur ces questions (émergence d’une pathologie), je connais des familles que l’on peut supposer tout à fait non dupes qui ont accepté l’usage de la #ritaline
      Je crois pas que ce soit fondamentalement « la » psychiatrie qui soit en cause, il y a une grande difficulté des familles face à ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance. La psychiatrie a bien pour fonction de venir remédier aux effets pathogènes des normes sociales, et pas seulement à l’aliénation psychopathologie en tant que telle dans ce qu’elle a de spécifique.
      #soin #comportementalisme #paix_des_familles et des #école

    • Vous me direz, chez Volkswagen, on gaze bien des singes pour tester les moteurs diesel. Les méthodes allemandes ... mais elles n’ont rien à envier aux méthodes « civilisées » de la société occidentale de l’abondance, celle qui fait croire que le salut est dans le productivisme et le produit intérieur brut, mais aussi qu’il faut un esprit sain dans un corps sain en évacuant les « scories » de l’humanité à la marge. D’ailleurs le concept de « marginalité » est en lui-même révélateur d’un système de pensée, lequel système est bien totalitaire.
      #totalitarisme

    • Merci à @intempestive , @colporteur et @sombre pour vos réponses stimulantes.

      Par ailleurs, la notion même de « trouble de déficit de l’attention », introduit, me semble-t-il, dans une version relativement récente du DSM, est critiquable, notamment du fait des surdiagnostics et de la surmédication qui ont accompagné son surgissement

      Après prise de renseignements, les TDA remontent à 1968 dans le DSM II sous l’appellation "Réaction hyperkinésique de l’enfant".
      Pourquoi y a-t-il eu "surdiagnostique" ou "surgissement", je ne sais pas (ou y a-t-il eu tout simplement un développement des TDA ? Il faut savoir que la psychologie a fait d’énormes progrès depuis et les diagnostiques se sont affinés. Je vais être un peu provocateur mais bien avant on parlait de sorcellerie et non de folie...

      Mais cela permet de ne pas se poser la question plus fondamentale de la pertinence d’une telle médicalisation de l’attitude de certain.es enfants

      Les TCC sont la thérapie adéquate ; ça fonctionne très bien mais c’est une thérapie (pas un gilet ;-) ni un médicament) et c’est sur le long terme. Je crois qu’il faut dépasser le mot "attitude". C’est plus grave et ne relève pas de la simple discipline scolaire qui est bien impuissante crois-moi.

      On propose une solution technique, apparemment inoffensive, à des questions sociales.

      Pardonne-moi ma question mais en quoi est-ce une question sociale ?

      Cette vidéo fait directement écho à une longue tradition médicale d’utilisation de l’image de personnes considérées comme arriérées, adultes ou enfants, au nom de la grandeur de la science et pour leur bien naturellement

      Echo : oui, mais il me semble qu’elle est différente : c’est une entreprise qui montre un exemple de ce qu’elle peut offrir pour palier au handicap (pas d’arriération ici) note : pallier : « soulager un mal sans le guérir » aux XIIIe et XIVe siècles, « atténuer faute de remède véritable » au XVIIe
      Pas de science ici non plus. Mais je comprends que cela puisse choquer. Je suis personnellement indécis. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu une "solution" physique (qui n’en est pas une mais qui pallie) à un problème psychique. C’est peut-être cela qui interpelle.

      @colporteur

      ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance.

      Un TDA n’a, je pense, rien à voir avec la performance. J’ai au moins un élève dans ce cas et son comportement n’a rien à voir avec un problème vis-à-vis d’une norme sociale (enfin presque... ta réflexion est juste si tu considères qu’un tel cas est "normal" et qu’il peut accéder au savoir dans sa condition... ce qui est impossible surtout lorsqu’on sait que son TDA s’accompagne d’autres troubles dys...).

      @sombre
      D’après Charpentier M, Guberman N, Billette V, Lavoie JP, Grenier A, Olazabal I, Vieillir au pluriel, Perspectives sociales, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010 :

      L’exclusion sociale (la marginalité) est la relégation ou marginalisation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société, incluant personnes âgées, personnes sujettes à un handicap (physique ou mental) ou autres minorités. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.

      L’exclusion, la marginalité existe depuis plusieurs siècles et donc cela n’a donc rien à voir avec le totalitarisme qui est un concept forgé au XXe siècle. Bien sûr le totalitarisme a produit de la marginalité laquelle n’en est pas le révélateur mais un aspect parmi d’autres... mais bon, cela n’est pas l’essentiel sur notre sujet, n’est-ce pas ?

    • @cjldx, une analogie. Si les suicides au travail ou liés au travail se multiplient, ce n’est pas comme adaptation à la norme mais plutôt l’expression dune incapacité à s’y plier, voire des formes de négation/refus de celle-ci.
      La prévalence accrue des dépressions n’est pas due simplement à une invention des labos ou des psys, c’est aussi une défense, une réponse, une manière (coûteuse) de sauver sa peau. L’émergence de « TDA » qui présentent tout autrement sont un autre écart, lui aussi coûteux. Quant aux TCC...
      voir peut-être On agite un enfant, de Yann Diener
      https://seenthis.net/messages/89485

    • @colporteur Tout à fait d’accord avec toi sur ton premier paragraphe ainsi que sur ton deuxième point.

      J’ai trouvé très intéressant l’article sur « On agite bien un enfant » (2012). Heureusement les choses progressent et les jeunes psychologues ont un esprit plus ouvert et décident des thérapies en prenant ça et là dans les diverses écoles qui se sont succédées

      En retour, les États-Unis nous amènent aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales, avec l’immense marché des « troubles » et des médicaments qu’elles inventent.

      1/ On n’en est plus au tout médicament (enfin normalement) et lorsqu’on emploie des TCC, on n’est pas obligé d’y inclure un médicament (les psychiatres peuvent en prescrire, pas les psychanalystes, ni les psychologues).

      2/ Quelques citations intéressantes :

      Le premier chapitre parle de ce qui se passe à l’école, où le nombre d’enfants « agités » augmente. Il s’agit aussi du moment où l’institution scolaire impose une pression croissante sur l’enfant.

      Ce n’est pas faux mais il y a plus encore et il le dit bien par la suite.

      Plusieurs facteurs participent de ce qu’on appelle « un trouble » mais que l’on désigne trop rapidement comme quelque chose qui vient de l’enfant uniquement.

      considérer leurs patients comme des « fauteurs de troubles »

      En effet, un enfant qui souffre de TDA ou TDAH n’est pas un fauteur de troubles, c’est juste un enfant qui souffre et qu’il faut « soigner ». D’ailleurs il est bien différent de celui qui fait sa crise d’adolescent.

      Je ne vais pas citer tout le texte que tu m’as mis en biographie (il est très bien mais date un peu maintenant). Je peux néanmoins te rassurer, les psychologues que je connais ont dépassé ce stade (même la psychanalyse se dit psychodynamique maintenant et change aussi) et ils emploient les TCC (sans médicament), la psychanalyse ("psychodynamique") et d’autres « techniques » (le mot est peut-être mal choisi) en prenant dans diverses écoles. Il ne faut plus être sectaire mais avoir un esprit ouvert.

      Petite remarque : la définition des TCC que donne l’article est biaisée

      (Thérapies inventant des « troubles » à « traiter » à court terme, faisant fi de l’histoire du sujet et des ressorts inconscients du symptôme pour lequel l’individu consulte.)

      Pourquoi des scientifiques « inventeraient ». Cela me fait penser aux réactions de rejet systématiques face à une nouveauté : c’est une attitude normale mais il faut dépasser ce stade. La panacée n’existe pas. C’est souvent (pas tout le temps non plus) un mélange de l’ancien et du nouveau qui nous fait progresser.

      Merci encore pour l’article.

    • @intempestive C’est toujours un plaisir d’avoir une discussion fouillée, argumentée ; cela nous fait progresser et c’est bien pourquoi je suis très content d’être sur @Seenthis .

      A propos des articles que tu cites, lis mon commentaire ci-dessus pour colporteur. Il est aussi valable. Ces auteurs ont parfaitement raison mais il faut aller plus loin et c’est ce qu’il semble se faire actuellement même si les neurosciences ont tendance, il me semble, à vouloir tout rejeter.

      Quant à « notre » histoire de veste, je suis partagé. Je ne la rejette pas mais il faut un (des ?) complément indispensable. Je suis aussi dubitatif : est-ce qu’un de mes élèves qui doit souffrir de TDA(H) serait soulager avec ce dispositif ? Pas sûr. D’où l’idée d’un diagnostic posé par des professionnels... qui ne seraient pas coincés dans leur chapelle. ;-)

    • Ah, j’ajoute une chose :

      Concernant l’ « hyperactivité » et le « déficit de l’attention », on médicalise des manières d’être qui pourraient être analysées de toute autre façon selon les cas : expression de difficultés familiales (maltraitance, pauvreté, etc.), manifestation d’une personnalité singulière (ce qui est très prisé dans certains milieux, notamment ceux dits « créatifs », et très déprécié dans d’autres, où il ne faut pas qu’une seule tête dépasse), inadéquation du cadre scolaire..

      On peut (et doit) traiter le problème à sa source (maltraitance, pauvreté, etc.) mais cela ne résoudra rien au problème psychologique de l’enfant, l’adolescent, l’adulte qui est véritablement ancré en lui.
      Quant aux créatifs, ils ont fait de leur(s) souffrance(s) un art (enfin j’espère). Tant mieux. C’est aussi une sorte de thérapie.

      « Inadéquation au cadre scolaire », là ça me fait un peu réagir (tu t’en doutes bien) : que veut l’école ? Instruire, faire progresser l’esprit critique et la compréhension du monde en tout cas en histoire-géographie (et y rajouter une ligne politique directrice). Un enfant en souffrance, aura vraiment du mal à y arriver et c’est bien triste.

    • Pour le pire : quand on retourne à une ingurgitation scolaire sous contrainte, façon XIXème siècle (du style, en ce moment : conception de l’histoire comme apprentissage d’un « roman national »).

      Il y a un programme et les directives sur l’application du programme :
      http://eduscol.education.fr/cid98981/s-approprier-les-differents-themes-du-programme.html

      Certains hommes politiques ont la tentation du roman national (tronqué au demeurant, ils choisissent bien ce qu’ils veulent y voir d’ailleurs....). Mais l’inverse est vrai aussi : au collège, on étudie plus le Second Empire (trop libéral dans sa seconde partie ?), exit Clovis, les mérovingiens (ça coince un peu entre la fin de l’empire romain et Charlemagne, il y a un bon vide de 400 ans) , ni Sparte (trop extrémiste ?), Richelieu est passé à la trappe ; idem pour la crise de 1929 (le côté économique seulement et non son rôle dans la montée du nazisme)... Ce qui a été fait à l’école primaire est souvent oublié... lorsqu’il a été fait. Mes collègues font le maximum mais les difficultés sont grandes (nous sommes en ZEP).

      On n’ingurgite plus mais il faut bien quand même mémoriser à un moment donné... comprendre sans mémoriser c’est être condamné à faire les mêmes erreurs.

      ce que l’école « veut » varie beaucoup : cela dépend de la politique nationale, des collectivités locales, du statut de l’école (public ou privé, religieuse...

      Les écoles privées sont très souvent catholiques et ce qu’elles veulent c’est la réussite de leurs élèves... comme les écoles publiques. Les programmes sont les mêmes, les profs sont salariés par l’Éducation Nationale même s’ils n’ont pas le même statut.

      Et tout à fait d’accord avec toi en ce qui concerne la suite de ton commentaire !

  • « Les GAFA contre l’Etat, tout contre » par Aude Lancelin

    https://www.lemediatv.fr/video/les-gafa-contre-l-etat-tout-contre-180118-01182018-2253

    « L’esprit porté par la Silicon Valley est totalitaire »

    Des algorithmes qui gouvernent le monde : le projet politique de la Silicon Valley. Dans son livre La nouvelle servitude volontaire , Philippe Vion-Dury démontre comment, progressivement, chacun délègue son libre-arbitre aux algorithmes. Pour l’auteur, il est temps d’acquérir un réflexe critique.

    " Les entreprises de technologies n’ont de cesse de se présenter comme les sauveurs du monde" , écrit Philippe Vion-Dury. Les entreprises de la Silicon Valley sont porteuses d’un véritable projet politique. Leurs algorithmes mettent sous leur coupe ceux qui s’y soumettent, volontairement. Aveuglant les consommateurs et les Etats par l’éclat de leur spectaculaire réussite économique, ces entreprises sont en train d’accumuler des sommes incalculables de données, grâce auxquelles elles ambitionnent de tout mesurer, tout contrôler, tout prévoir. Ou quand les mathématiques deviennent totalitaires .

    #GAFA #algorithmes #Silicon_Valley #multinationales #totalitarisme #Philippe_Vion-Dury #entretien

    Un excellent entretien d’Aude Lancelin sur lemédiatv.fr !

  • La déchéance de nationalité sous Pétain
    http://www.laviedesidees.fr/La-decheance-de-nationalite-sous-Petain.html

    En juillet 1940, le gouvernement de #Vichy promulgue une loi qui annule les naturalisations accordées par son prédécesseur, sous une Troisième République libérale. Environ 15 000 personnes, parmi lesquelles de nombreux Juifs, sont déchues de leur nationalité entre 1940 et 1944. L’étude révolutionnaire de Claire Zalc montre comment cette politique d’exclusion fut mise en œuvre.

    Livres & études

    / Vichy, #totalitarisme, #antisémitisme, #dénaturalisation

    #Livres_&_études

  • Permis et cartes grises : vers la suppression d’un millier d’emplois en quelques clics ?
    http://www.miroirsocial.com/actualite/15239/permis-et-cartes-grises-vers-la-suppression-d-un-millier-d-emplois-en-

    Tandis que le PPNG explique que sa finalité consiste à se rapprocher des usagers par le biais d’internet, tout en précisant (selon le projet de loi de finances pour 2017) qu’il s’inscrit dans une logique de réduction des effectifs, la question n’a rien de saugrenu. Tellement peu que le plan de dématérialisation de la mission sur les titres a dû prévoir l’organisation d’un soutien (bien matériel celui-là) aux usagers.

    #totalitarisme_numérique

  • La #loi sécuritaire, le bruit des bottes et le silence des pantoufles | La plume d’un enfant du siècle
    https://marwen-belkaid.com/2017/10/05/la-loi-securitaire-le-bruit-des-bottes-et-le-silence-des-pantoufles

    On se rappelle que l’état d’urgence avait été utilisé pour réprimer des #contestations sociales ou écologistes. Rien ne nous dit que ce nouvel arsenal législatif liberticide ne sera pas utilisé à nouveau contre les opposants politiques et contre la rue ainsi que la caste appelle dédaigneusement les mobilisations sociales du haut de sa #démophobie patente. Nombreux sont pourtant ceux à accepter ce #totalitarisme doux qui s’annonce au prétexte qu’ils n’auraient rien à se reprocher. Les mêmes expliquent que si l’on n’a rien à se reprocher l’on n’a rien à craindre de ces lois liberticides mais défendre les libertés des gens qui nous ressemblent ça n’est pas défendre la liberté, simplement ses petits intérêts. Au-delà de ça, l’état d’urgence a montré à quel point ces pratiques se passant de l’autorisation judiciaire étaient bien plus présentes pour persécuter qu’autre chose. Sur les près de 6000 perquisitions administratives (qu’il faudra désormais appeler « visites domiciliaires », une pratique que n’aurait pas renié le novlangue orwellien), seulement 20 personnes ont été mises en examen pour un lien quelconque avec le #terrorisme. 99,7% des perquisitions administratives étaient donc abusives et ont sans doute créé ou renforcé une défiance à l’égard de l’Etat. Parce que c’est là l’un des points les plus dramatiques de cette frénésie #sécuritaire : elle ne fait que renforcer la défiance voire la haine que certains peuvent avoir envers l’Etat et elle peut même créer cette défiance chez des personnes qui étaient à mille lieues d’un tel ressentiment. Même d’un point de vue pratique, ces mesures sont absurdes.

  • Lisez « Un Monde en pièces », BD politique d’#anticipation en GIF animés | Slate
    https://www.slate.fr/grand-format/un-monde-en-pieces-148983

    Voici le premier épisode d’Un Monde en pièces, une saga à dérouler qui nous transporte sur un immense plateau d’#échecs où pions, fous, cavaliers, tours et migrantes originaires d’un jeu de dames se démènent. Nous suivons une partie se déroulant sur plusieurs saisons, entre jeux de pouvoir, chasse à l’homme, histoire d’amour et montée progressive du #totalitarisme. Les principaux personnages sont Caïn, le cavalier ; Idisse, la dame qui travaille avec la police pour ne pas être expulsée ; Jaiseth, la tour qui conseille le pouvoir ; Détroit, le pion ; Acathe, la journaliste qui travaille pour l’hebdomadaire Le Pion.

    #bande_dessinée #GIF

  • Africa’s North Korea: Reporting From Eritrea, the Land of No Journalists

    But Fathi Osman, an ex-Eritrean diplomat who fled the country and now works for Paris-based #Radio_Erena, an Eritrean media outlet in exile, says that comparison doesn’t do the situation in his home country justice. The Eritrean capital Asmara, he says, is a less open place than Pyongyang.

    http://www.newsweek.com/eritrea-north-korea-press-freedom-isaias-afwerki-623641
    #journalisme #presse #médias #Erythrée #répression #dictature

    • Eritrea’s Silent Totalitarianism

      Eritrea emerged as a sovereign state in 1991, following 30 years of armed battle for independence with its neighbour Ethiopia. The nationalist movement of the Eritrean People’s Liberation Front (FPLE) was a Maoist guerilla party that led Eritrea to independence in 1993 under secretary general Isaias Afwerki. The movement’s leader then became the first Eritrean President and reshaped the movement into a single party called the Popular Front for Democracy and Justice (FPDJ).

      There is no denying that the length and the severity of the war that led to Eritrea`s accession to independence have forged a real esprit de corps among its leaders. But while that spirit may be useful in times of war, it can have devastating effects on the civil society in times of peace. Since its inception, arbitrary detentions and cases of torture, rape, and extrajudicial killings have marred the regime – as was reported by a special UN commission in June 2016. According to the report, more than 400,000 Eritreans have been enslaved in the national conscription program, where they are forced to work in the army or the bureaucracy. In addition, there are no independent newspapers left and state-run media outlets are the sole providers of news.

      Yet twenty-five years into his party`s rule, Isaias Afwerki is still the president of Eritrea. Elections were scheduled for 2001, but have yet to take place. It is no wonder that Eritrea is often nicknamed the “North Korea of Africa.”

      Censorship and Repression

      According to Reporters Without Borders’ World Press Freedom report of 2017, Eritrea is ranked 179th out of 180 countries; only North Korea ranks lower. To keep its grip on power, the repressive regime of Isaias Afwerki has used imprisonment and torture of opponents, harsh crackdowns on independent journalists, and arbitrary arrests, ultimately creating “a media climate so oppressive that even reporters for state-run news outlets live in constant fear of arrest.” In 2015, Eritrea had the third highest number of imprisoned journalists after China and Iran, all of whom have been given no trial and no criminal charges.

      But repression has not always characterized Eritrea’s attitude towards journalism. In 1996, the number of independent newspapers boomed, many of which were founded by graduates of the University of Asamara and presented pluralistic views. However, the political climate changed. Following a border conflict with Ethiopia (1998-2000), President Isawa Afewerki’s practices abruptly turned totalitarian. Using new measures to perpetuate his power, Afewerki established his position toward his opponents in the beginning of the 2000s by eliminating independent media outlets and cracking down on all dissent. Fifteen members of the People’s Front for Democracy and Justice wrote a public letter denouncing Afwerki’s “illegal and unconstitutional” actions, and were immediately jailed. Eleven of them are still incarcerated without trial, and have become known as the G-15. On the same day, 18 September 2001, Afwerki banned private newspapers and jailed eleven journalists, who remain in undisclosed locations. In addition, religious freedom in Eritrea is also curtailed, with the government allowing the practice of only four religions: the Eritrean Orthodox Church, the Evangelical Lutheran Church of Eritrea, the Roman Catholic Church and Islam.

      To be sure, satellite dishes offering BBC, CNN and Al Jazeera can be accessed throughout the country, and Internet, although very slow, appears to be unfiltered. Even so, however, according to U.N. International Telecommunication Union figures, internet service is available only when channeled through slow dial-up connections and fewer than 1.2% of the population is using the internet in 2017, the lowest number on the list of 148 countries. Similarly, only 5.6% of Eritrea’s population owns a cell phone, again the lowest figure in the world. Inside Eritrea, all mobile communications are channeled through Eritrea’s sole state-run telecommunication company, EriTel. That the regulation of mobile communications is a tool to further project Isaias’ government authority on its population is evidenced by Eritrea’s decision to cancel plans to provide mobile Internet for its citizens by fear of the spread of the Arab Spring protests. Further isolationist policies include the restrictions placed on foreign correspondents. Indeed, the last remaining accredited international reporter was expelled in 2007, and ‘‘the few outside reporters invited in occasionally to interview the president are closely monitored.”

      Today, thousands of dissident and political prisoners, from former politicians and journalists to practitioners of illegal religions, continue to be detained with no planned trial in sight. Often, they are held in underground jails in remote areas where prisoners are placed in metal containers and suffer from intolerable heat. In some cases, information regarding the state of the prisoners’ health is not disclosed to the public nor their family.

      The report from the UN commission of inquiry on human rights in Eritrea claims that state spying and surveillance leads to the constant fear of arbitrary arrest, torture, disappearance or death. Ultimately, this culture of fear has created a climate of self-censorship and mistrust that affects communities and families. Denouncement of deserters can be rewarded with benefits from local administrators, and families of the deserter legally have to pay amends (50 000 nakfas for each deserter – or 2500 euros). This structure creates incentives to denounce members of your own family or your neighbours, further consolidating the role of an authoritarian state whose actions and agents are constantly expanding and interfering in the everyday life of its citizens.

      Forced Military Service

      In 1994, a national system of military mobilization for young Eritreans legally imposed 6 months of military training and one year of service. National service was perceived as a duty for the citizens which had not participated in the war of independence. Thus, tens of thousands of men and women from 18 and 40 years of old are recruited each year.

      However, since the border dispute between Ethiopia and Eritrea that began in 1998, the period of service has been indefinitely extended. Eritreans over 18 years old are now conscripted into 18 months of military service, followed by an indefinite period of civil service that often lasts more than a decade. Since 2002, this expansion of the conscription period has become the central pillar of the national development campaign known as WofriWarsay Ykä?Lo, which aims to rebuild the country devastated by war, and to cope with the economic consequences of the decrease in trade relations with Ethiopia. The government also justifies national conscription by arguing that there is an ongoing highly militarized border dispute with its neighbor, Ethiopia.

      There seems to be little doubt, however, that this mobilization of almost all the available labor force in the country aims to set up a planned economy and to extend the reach of authoritarian control into social activities. Often referred to as forced labour, the national service is rooted in three-decade struggle for independence that gave rise to an obsession over security, evidenced by party and government policies and the consequent process of militarization of society. Anyone who defies this national program is subject to cruel torture.

      Completion of national service is a condition for full citizenship for young adults, which grants Eritreans who are required to serve indefinitely only limited rights in the choice of their studies and their professional activity, as well as restricts their freedom of movement within national borders. Freedom of enterprise and land ownership are also not allowed for conscripts, and their low wages and arbitrary leave allowances often disturb family life. But that is not all. Conditions in military training camps are dire, and conscripts must tolerate the inadequacy of food, water, hygiene facilities, accommodation and medical facilities. These camps are also sites of sexual violence perpetrated against women and girls, the purpose of which is to extract confessions, punish, and intimidate. To escape conscription, many avoid public places and hide. Today, 10 000 ‘deserters’ are imprisoned, often in metallic containers in remote cities.

      In light of the aforementioned constraints on freedom of expression and movement imposed on Eritreans, understanding why many decide to flee the country becomes less challenging. The United Nations Refugee Agency (UNHCR) reported 474, 296 Eritreans globally registered as refugees and asylum seekers at the end of 2015, which represents around 12 percent of Eritrea’s estimated population of 3.6 million.

      Constrained Liberties in the Midst of Extreme Poverty

      However, the report of the U.N commission does not escape criticism. Journalist Bronwyn Bruton argues that since the U.N commissioners were denied entry into Eritrea, they relied almost exclusively on the testimonies of about 800 Eritrean refugees that had decided to leave Eritrea and failed to interview diplomats who had recently traveled to the country: ‘‘The commissioners didn’t interview Western diplomats or U.N. staff based in Eritrea. (…) They discarded tens of thousands of testimonials from Eritreans defending the Isaias regime, claiming these were irrelevant or inauthentic.”

      While acknowledging the human rights abuses taking place in Eritrea, Bruton argues that the report does not reflect the reality on the ground. Although the report claims that Eritreans who leave the country and eventually return face arbitrary imprisonment and torture, Bruton sheds light on the reports from some Horn of Africa reporters, including Mary Harper from BBC, about the thousands of Eritreans who have returned to celebrate independence: “They have spoken freely, and on camera, with dozens of Eritreans about the political situation in the country, despite the COIE’s assertion that Eritreans exist in a climate of fear without the ability to speak their minds.”

      Further, scholars have questioned the potential causal link between socioeconomic development and democracy. Some scholars worry that, should democracy occur before a country achieves a considerable level of socioeconomic development, governments would not be capable of accommodating all the new political and economic demands. Many have continuously justified authoritarian rule as a necessary ‘stopgap’ to jump-start economic growth. In their view, authoritarian regimes can limit workers’ wages and control labor unrest to increase profit and attract external and domestic private-sector investment. [1] To diversify its economy and to convert conscript jobs to formal civil-service or private-sector positions, some have argued that the Eritrean government has no other choice but to develop its economy: ‘‘It will simply be impossible to reform Eritrea’s controversial National Service Program (…) without improving the economy. Simply releasing those people to joblessness would cause insecurity, and of course the country would completely cease functioning….’’.

      In short, Eritrea is facing the problem of development in a situation of extreme poverty.

      To lift itself out of mass poverty, it needs a quantum leap in the accumulation of capital that is required to build infrastructure and educate the population. The Eritrean regime has evidenced their aspirations to develop through their achievements in sectors like education and healthcare which are strategic to the functioning of the state. According to the Eritrea Health MDGs Report of 2014, Eritrea is one of the only countries likely to fulfill the Millenium Development Goals in health. The achievements include the reduction of infant and child mortality rates and the increase of immunisation coverage. Considering that Eritrea ranks among the poorest countries in the world, such “Concerted government programmatic and resource investment in the health sector” should be acknowledged as a successful achievement.

      In this context, conscript work is a concerted effort to impoverish the individual for the benefit of the collective. The legitimacy of the move hinges on the ability of the government to build a viable consensus on its goals without excessive coercion. If the effort is squandered in useless projects or diverted through corrupt channels, the regime will devolve into the worst type of despotism. The restrictions on human liberties implemented by Isaias’ government are excessive and not necessary to secure the capital needed for Eritrea’s development. Should, however, the regime succeed in accumulating growth for its population while renouncing its draconian measures against dissent, it could pave the way toward a sustainable development for generations of Eritreans.


      https://mjps.ssmu.ca/2018/02/21/eritreas-silent-totalitarianism

      #totalitarisme

  • https://www.monde-diplomatique.fr/publications/manuel_d_histoire_critique/a53180

    En rouge et noir

    Cette superposition discutable entre les expériences allemande et soviétique prend un caractère scientifique avec la publication des travaux de Hannah Arendt en 1951 puis de Carl Friedrich et Zbigniew Brzezinski. En 1956, ces deux chercheurs identifient six critères permettant d’identifier un régime totalitaire : un parti de masse dirigé par un chef charismatique, la banalisation de la terreur, la centralisation de l’économie, la mainmise des pouvoirs publics sur les moyens de communication, etc.

    [...]

    Ce postulat ideologique a récemment pris corps dans les programmes scolaires : depuis 2011, il est demandé aux lycéens français d’étudier l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et l’Union soviétique dans un seul et même chapitre, baptisé « Le siècle des totalitarismes ». Une telle présentation efface les différences entre ces trois idéologies ; elle néglige la nature du nazisme, dont la quête d’un « espace vital » pour l’Allemagne implique une volonté raciste d’extermination des « sous-hommes » : Juifs, Tziganes, Slaves…

    #politique #totalitarisme #amalgame

  • Entretien avec Miguel Abensour
    Persistance de l’utopie

    http://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Miguel-Abensour

    Disparu le 22 avril 2017, Miguel Abensour répondait, en 2010, aux questions de Sophie Wahnich pour la revue Vacarme.

    « Ernst Bloch engage à penser la mort à partir du temps et non plus, comme chez Heidegger, le temps à partir de la mort. Penser la mort à partir du temps, à partir de l’avenir utopique, n’abolit pas le scandale de la mort, mais lui enlève jusqu’à un certain point son dard, en ce qu’un nouveau regard peut être jeté sur elle. Loin d’être l’exclusive signification du temps, la voie vers l’authenticité, la mort est abordée autrement. « L’extase première est ici l’utopie et non plus la mort » écrit Levinas. La mort est détrônée de sa position de maître absolu, étant incluse dans le temps, comprise en fonction du temps de l’utopie, d’un temps à venir où la relation à l’autre est déterminante. Si, du côté de Heidegger, le temps pensé à partir de la mort incline vers la finitude, il n’en va pas de même du temps pensé à partir de l’utopie, de son mouvement qui ouvre sur l’infini de l’utopie, l’infini du temps assigné à l’utopie. »

    #Miguel_Abensour #entretien #utopie #totalitarisme #émancipation #Ernst_Bloch

  • Philippines : Duterte rêve encore de la loi martiale pour « en finir avec tous les problèmes » - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2017/03/23/philippines-duterte-reve-encore-loi-martiale-pour-finir-tous-problemes

    Mettra-t-il vraiment sa menace à exécution ? Rodrigo Duterte menace d’instaurer la loi martiale – ce n’est pas la première fois – et envisage de suspendre les élections – c’est nouveau. Le président des Philippines entend ainsi amplifier sa guerre contre la drogue. Certains groupes de la société civile appelle à la « résistance ».

    #militarisation (de la société en général) #totalitarisme

  • Comment créer une #société_totalitaire [acceptée et acceptable], mais sans que ça se sache ?
    https://reflets.info/comment-creer-une-societe-totalitaire-acceptee-et-acceptable-mais-sans-que

     La vision courante du #totalitarisme — partagée par le plus grand nombre dans les grandes nations industrialisées — est basée le plus souvent sur une expérience historique, celle du nazisme. C’est ainsi que de […]

    #Politique #Technos #algopolitique #fascisme #IA #Morpho #Qosmos #singularité #société_panoptique #techno_totalitarisme

  • La #gauche en ses défaites
    http://www.laviedesidees.fr/Enzo-Traverso-Melancolie-de-gauche.html

    Enzo Traverso étudie ce qu’il tient pour une « tradition cachée » de la pensée de gauche : la mélancolie, dont le désenchantement provoqué par l’effondrement de l’URSS est la dernière figure. Panthéon des vaincus, leçon des défaites ou réflexivité salvatrice ?

    Livres & études

    / gauche, #marxisme, #totalitarisme

    #Livres_&_études

  • La #gauche en ses défaites
    http://www.laviedesidees.fr/Traverso.html

    Enzo Traverso étudie ce qu’il considère comme une « tradition cachée » de la pensée de gauche : la mélancolie, dont le désenchantement provoqué par l’effondrement de l’URSS est la dernière figure. Panthéon des vaincus, leçon des défaites ou réflexivité salvatrice ?

    Livres & études

    / gauche, #marxisme, #totalitarisme

    #Livres_&_études

  • Dyspepsie berlinoise | DDT21 Douter de tout…
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=1325

    Pays le plus peuplé et le plus puissant d’Europe continentale depuis un siècle, mais n’ayant existé comme État national unifié qu’une première fois entre 1871 et 1945, et une seconde depuis 1989, l’Allemagne a connu aussi les plus grandes insurrections prolétariennes en Europe au XXe siècle (Italie exceptée en 1920-1922), puis l’une des plus féroces contre-révolutions, avant de se retrouver « leader » d’une Union Européenne sans cohésion politique ni force militaire.

    Comment Berlin, capitale de tous les extrêmes, coupé en deux pendant quarante-quatre ans, épicentre de la Guerre froide, cœur des contradictions et drames du siècle, reconstruit-il son passé ?

    #Berlin #Allemagne #totalitarismes

  • Natacha Polony : « Le #système de la #globalisation néolibérale craque de toute part »
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/11/25/31001-20161125ARTFIG00331-natacha-polony-le-systeme-de-la-globalisation-neo


    Marrant, j’ai fait un drôle de rêve : que le Figaro publie un truc qui fait appel à Marx et à Bourdieu pour condamner la #novlangue et la #dictature du #capitalisme #néolibéral.
    Quand même, si ça arrivait, ce serait un peu le début de la fin.

    Nous avons cru être débarrassés des #idéologies, mais nous avons aujourd’hui à l’œuvre quelque chose qui se présente sous les habits de l’évidence, parfois de la science économique, en tout cas du pragmatisme, mais qui relève bel et bien de l’idéologie. C’est celle du #libre-échangisme qui s’est développée à partir des années 1970 et qui a remis en cause petit à petit tous les acquis sociaux non seulement des #classes populaires mais aussi des classes moyennes, notamment en France les acquis sociaux du Conseil national de la résistance. Cette idéologie s’est mise en place à partir de Reagan et Thatcher mais elle a vécu son ère de toute-puissance lorsque des sociaux-démocrates sont arrivés au pouvoir, aux Etats-Unis avec Bill Clinton, en Angleterre avec Tony Blair, des élus qui ont libéralisé les flux de capitaux, ont remis en cause la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement, toutes ces mesures qui permettaient de protéger les citoyens contre le capitalisme prédateur.

    Le capitalisme est-il forcément prédateur ?

    Pour le dire simplement, tout au long du 20e siècle, le capitalisme a été contenu par le fait qu’il avait un ennemi : le communisme. Il fallait alors que les classes dominantes nouent un contrat avec les classes populaires, c’est-à-dire qu’elles abandonnent une part de leur #domination - ascenseur social, règles de protection, bref, modèles sociaux qui étaient ceux des pays occidentaux - pour que ces classes moyennes adhèrent à la #démocratie libérale. A partir du moment où le capitalisme n’a plus eu d’ennemi quand le mur de Berlin est tombé en 1989, on a vu réapparaître le vrai visage d’un capitalisme déconnecté de l’#économie réelle, qui n’existe plus que pour lui-même. Il ne sert plus à financer l’économie, mais il sert seulement à produire encore plus de capital. Ce système a abouti finalement à la crise de 2008. Avec le comité Orwell, nous disons qu’il s’agit d’un soft #totalitarisme car il s’impose contre la volonté des peuples, tout en gardant les apparences de la démocratie. Nous rappelons dans le livre la phrase de David Rockefeller, fondateur du groupe Bilderberg et président de la Commission Trilatérale, deux groupes d’influences au service des multinationales, dans Newsweek en 1999 : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’identité adéquate pour le faire. »

    #CNR #it_has_begun

    • disqualifiée ! N.Polony est passée chez Ruquier pour la promo de son bouquin et pour répondre aux questions ineptes des 2 chroniqueurs de l’animateur vedette des grosses têtes. Pour faire preuve d’honnêteté intellectuelle il faut savoir refuser certaines invitations.
      Natacha Polony et le comité Orwell (sic) en défonceurs de portes ouvertes.
      à ce bouquin, aussi brillant soit-il (surtout sous les néons des plateaux de tv, je préférerai toujours l’original !