• Sur le climat, les frontières, la subsistance, le soin et la lutte | Out of the Woods
    https://cabrioles.substack.com/p/sur-le-climat-les-frontieres-la-subsistance

    Ainsi, nous devons penser l’organisation contre le changement climatique en prenant en compte le fait qu’il est médiatisé par un monde dominé par le capital colonial et hétéropatriarcal. La violence est organisée et différenciée par ces structures, et c’est par la lutte contre ces structures qu’il nous sera possible de subsister. Nous pouvons nous faire une image précise de ce qui a toujours été fait dans les luttes contre les catastrophes — des luttes reposant sur le soin, la reproduction sociale et l’hospitalité. Ce sont ces choses qui ont toujours permis aux gens de survivre aux catastrophes. Même si les choses vont de pis en pis, ça ne s’arrête pas là ; il y a toujours de la place pour la lutte collective.

    Out of the Woods est un collectif international de recherche partisane qui s’attelle, depuis 2014, à penser la #crise_écologique dans une perspective communiste, décoloniale, féministe et queer.

    · Notes de Cabrioles : Les éditions Présence(s) ont récemment traduit et publié L’Utopie Maintenant ! Perspectives communistes face au désastre écologique [https://presences-editions.me/utopie-maintenant ], le receuil des écrits d’Out the Woods, un collectif dont les analyses et perspectives résonnent particulièrement avec le travail que nous avons mené ici. Cette publication est importante et riche de la variété des thèmes abordés. L’entretien qui suit, réalisé en 2017, en est extrait. Nous remercions chaleureusement les éditions Présence(s) de nous avoir confié cette publication ·

    #présent_catastrophique #covid #écologie #migrants_climatiques #climat #racisme #environnementalisme #frontière #nécropolitique #expertise_populaire #dystopies #luttes #communisme_de_désastre #planification_fugitive #soin #reproduction_sociale #hospitalité #travail_reproductif #traitre #indigène #Terre_cyborg #nation_indigène

    • Ce à quoi nous devons résister ici, c’est au romantisme colonial occidental — il faut absolument le détruire, et il ne s’agit pas d’une sorte de problème littéraire abstrait, il est ce qui impulse une grande partie du mouvement écologiste au Royaume-Uni à l’heure actuelle. Il existe encore un imaginaire populaire d’une sorte de nature originelle que l’on retrouve aussi bien chez les membres de la Société royale pour la protection des oiseaux (Royal Society for the Protection of Birds) que chez les militants écologistes purs et durs, et il faut à tout prix le refuser. Et dans le même temps, nous devons nous assurer de ne pas devenir des technofuturistes prêts à embrasser l’idée d’une invasion technologique de tout ce qui existe, sans tenir compte du paradigme colonial et du développement de la technologie européenne comme arme et arbitre du « progrès » colonial. D’un certain point de vue, nous sommes ici coincés entre le marteau et l’enclume, entre l’idéalisation de la wilderness et l’idéalisation de la technologie, aussi néfastes l’une que l’autre.

      Mérite un dialogue avec l’œuvre de Charbonneau, qu’illes ne connaissent peut-être pas.

      une adhésion à la possibilité antinationaliste d’une Terre cyborg — qui ne nie pas en même temps la possibilité d’une nation indigène — est le genre de contradiction sur lequel nous devons travailler

      Par contre je ne sais pas ce qu’illes entendent pas là, ayant parlé plusieurs fois au cours de la conversation d’écologie cyborg (mmmh ?) sans définir ce que c’est (seulement « voir le chapitre XXX plus loin »). Donc soit faut lire le bouquin en entier, soit faut trouver une explication ailleurs du concept et de ce que ça implique.

  • Soumises et exclues du travail salarié
    https://www.lecourrier.ch/153853/soumises_et_exclues_du_travail_salarie

    Les soirées d’automne étant propices à la lecture, je ne peux que vous conseiller l’ouvrage de Sylvia Federici Caliban et la sorcière, une recherche qui propose un décodage de notre histoire vue « d’en bas ». Théoricienne marxiste et féministe, l’auteure montre entre autres comment la séparation entre travail rémunéré et travail domestique gratuit – ou travail productif et travail reproductif – débute peu à peu, depuis la fin du féodalisme aux premiers temps du capitalisme. Cette séparation concerne à la fois les lieux de production, les temps qui y sont affectés et le genre des personnes qui s’y consacrent. La dichotomie, qui s’amplifie au XIXe siècle avec le développement de l’industrialisation, ne concerne cependant qu’une partie de la population active. La grande majorité des travailleurs-euses, paysan-e-s, domestiques, artisan-e-s continuent à vivre et travailler dans le même espace et dans la même temporalité.

    #livres #édition #histoire #féminisme

  • Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat aux Droits des Femmes, complice des masculinites
    (par Stéphanie Lamy sur son twitter : https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/865288468175433728 )
    J’ai de grandes inquiétudes quant au sérieux que @MarleneSchiappa va pouvoir amener à la lutte pour les Droits réels des femmes
    Schiappa c’est le #féminisme à la Sheryl Sandberg qui fonctionne à merveille pour les femmes blanches nanties (capital social & économique)
    Un féminisme qui sur-responsabilise les femmes quant-à leur « succès » (pro uniquement, bien sûr). Si elles échouent, ce serait de leur faute
    C’est un « féminisme » qui à aucun moment remet en cause la domination masculine. Un « féminisme safe » pour les hommes. Mais du coup...
    Est-ce encore du féminisme ? En 2014 Schiappa signait la tribune d’une pro-masculiniste du collectif de la Grue Jaune
    http://www.liberation.fr/societe/2014/01/13/des-femmes-en-faveur-de-la-garde-alternee_972479
    S’est rebiffée lorsque @mascuwatch l’épingla et se justifiait par une « erreur de lecture » de la part de l’auteure http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2014/01/peut-on-%C3%AAtre-f%C3%A9ministe-et-pour-la-garde-altern%C3%A9e


    Mais de fait, son soutien malencontreux aux masculinistes (avec B. Pompilli, qui elle avait subventionné SOS Papa via sa réserve P) est significatif. Négation des violences machistes, des systèmes d’oppression et des inégalités dans le partage des tâches. Du Patriarcat.
    Comment peut-on être « féministe » et oublier que TOUTES les femmes sont opprimées par un système qui bénéficie aux hommes ? Q. sincère.
    Je prend pour exemple sa tribune sur les viols à Cologne ou elle avait fustigée la vaste majorité des assos DDF http://www.huffingtonpost.fr/marlene-schiappa-bruguiere/cologne-ou-legarement-feministe_b_9049756.html
    Dans cette tribune elle prétend que des assos féministes auraient « excusé des viols » (sans sourcer ses affirmations, of course.)

    Fustiger celles (et qques ceux) qui travaillent sur le terrain, alors que son propre bilan en matière d’égalité au Mans est plus que mitigé ?
    Elle a changé son profil de blogueuse @LeHuffPost. Cette tribune qui humilie les assos DDF est maintenant signée par une Secrétaire d’État

    Alors oui, on peux tou.te.s écrire des conneries. Mais de là à en faire un livre, c’est qu’on ne veut pas (ou on ne peut pas) comprendre.
    Ce livre de Schiappa doux mélange de grossophobie & paillasson au patriarcat, c’est @dariamarx qui en parle le mieux http://dariamarx.com/2011/02/20/osez-lamour-des-rondes-marlene-schiappa-la-musardine
    C’est au niveau de l’économie (féministe) que Schiappa m’inquiète le plus. Ici elle s’appuie sur des stats bizarres http://www.huffingtonpost.fr/marlene-schiappa-bruguiere/egalite-hommes-femmes-addition-restaurant_b_11473794.html

    (de nouveau sans sourcer ces stats). En France, les femmes en couple gagnent aujourd’hui 42 % de moins en moyenne que leur conjoint (INSEE)
    Inventer des stats pour appuyer une opinion, ça a un nom. C’est de l’intox.
    Mais passons sur cette énième bourde. Au fond ce que Schiappa développe, c’est un féminisme de paille. Elle semble instrumentaliser une lutte sociale fondamentale pour son profit personnel. #notOK
    Et en ce faisant, elle nie la responsabilité des hommes dans cette oppression des femmes. Leur donne le feu vert pour continuer.
    (MAJ) cette pépite de #maletears #masculiniste ou @MarleneSchiappa s’identifie comme « mère-fille » http://papatravaille.typepad.com/papa-travaille/a-propos-qui-sommesnous-.html

    (MAJ) en fev 2011 Schiappa fait la promo de la résidence alternée en disant « pas d’études » sur impact/enfant. Faux. http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2011/02/garde-partag%C3%A9e-facteur-de-r%C3%A9ussite-professionnelle-po

    Par ex. en 2006 déjà Jacqueline Phélip (préface du Pr Berger) publiait « Le livre noir de la garde alternée ». https://books.google.fr/books/about/Le_livre_noir_de_la_garde_altern%C3%A9e.html?id=ulL-eQuoBOAC&printsec=f
    Vu sa connivance avec B Pompili, il y a fort à craindre qu’elle nous ressort la PPL masculiniste #APIE (#loiFamille)
    https://pbs.twimg.com/card_img/865335021963325440/77j7RciL?format=jpg&name=600x314
    Ici @MarleneSchiappa fait la promo du livre de Elodie Cingal, caution « clinique » des masculinistes « pères enragés »
    http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2011/06/les-10-commandements-de-la-parentalit%C3%A9-par-elodie-cingal.h
    Sur la question des conséquences financières des séparations, aussi, Schiappa se fait relais des masculinistes. http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2012/04/semaine-sp%C3%A9ciale-parents-actifs-et-divorc%C3%A9s-agence-re

    Alors oui, les conséquences € des séparations n’est pas une thématique de choix des féministes FR (vs Canada par ex) https://annerevillard.files.wordpress.com/2010/11/revillard-art-jurisprudence2011.pdf
    Mais de là à sciemment véhiculer les #maletears des assos #masculinistes, il y a un gouffre. L’égalité mères/pères passe aussi par l’égalité
    de la prise en charge financière des enfants. Aujourd’hui ce sont encore largement les F (& collectivité) qui supportent cette charge.
    (MAJ) ici elle est applaudie par le #masculiniste Patrick Guillot (La Cause des Hommes) http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?rubrique76

    (MAJ) on apprend que c’est Schiappa elle mm qui n’a pas souhaitée offrir le 100% aux F. Pq avoir un ministère DDF, qd on peut défendre les H ?
    lien vers article. L’hallu totale. https://twitter.com/Gaelle_Dupont/status/865598350242066434
    Gaëlle Dupont @Gaelle_Dupont
    Marlène Schiappa : « un secrétariat d’Etat, c’était mon idée » http://www.lemonde.fr/gouvernement-philippe/article/2017/05/19/marlene-schiappa-defend-son-secretariat-d-etat-a-l-egalite-femmes-hommes_513
    « la société empêche les pères à s’investir dans le foyer »
    Comment déresponsabiliser les pères : C’est la société
    Alors que Schiappa amène sa fille avec elle aux conseils municipaux, pr ne pas demander à son mari de rentrer plus tôt le soir pr la garder !
    via @HypathieBlog. Schiappa elle mm ne souhaite srtt pas responsabiliser son mari quant-à son devoir envers F&enfant http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/photo_marlene_schiappa_ministre_des_droits_des_femmes_viendra-t-elle_avec_ses_f

    #travail_reproductif #dissociation_valeur

  • geek - Le Jargon Français 4.1 - dictionnaire d’informatique
    http://jargonf.org/wiki/geek

    La définition de Zita Faucilhon (on sent le vécu) : « Passionné d’informatique qui passe 25h sur 24h devant son ordinateur pour se battre avec la technologie existante. Le geek s’habille n’importe comment et dégage beaucoup de personnalité par sa polyvalence. Derrière un geek, il y a parfois une femme qui assure et qui contribue au succès d’un vrai geek ».

    Dans la droite ligne du « travailleurs de tous les pays, qui lave vos chaussettes »… Y’a pas un terme pour désigner ces femmes qui prennent toute la logistique en charge pour permettre à l’autre de vivre sa passion pleinement ?

    #geek

    • C’est un truc marxiste que m’avait expliqué Irène Pereira.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Pereira
      Je suis loin d’être à même d’expliquer Marx. Mais en gros, il y a :
      – le travail productif, qui vise à produire des choses échangeables (on additionne la matière première et le temps de fabrication (travail abstrait)) ;
      – le travail reproductif, qui englobe toutes ces choses qu’on fait pour éviter une détérioration de son environnement (travail familial dans certains textes) : ménage, cuisine, courses, entretiens divers…

      Donc quand une personne fait reposer sa capacité de travail incroyable sur une autre qui réalise les travaux reproductifs, soif il y a déni (la société aide à faire passer cela pour une norme), soit il y a contrat (droit d’arrêter, salaire, reconnaissance…) [parfois un subtil mélange des deux].
      Tu bosses 25h par jour ? C’est parce que tu as volé du temps et de la force de travail à quelqu’un d’autre.

      J’en parle un peu dans un texte rationnel sur les tâches ménagères en coloc : https://seenthis.net/messages/584379

      Irène Péreira a beaucoup utilisé cette notion dans les débats contre le revenu de base. (car rémunérer du travail reproductif (effectué par des femmes) pourrait amener à légitimer cette situation et à la renforcer)

    • Y’a pas un terme pour désigner ces femmes qui prennent toute la logistique en charge pour permettre à l’autre de vivre sa passion pleinement ?

      Oui : #femme
      Parce que c’est carrément ce qui caractérise le patriarcat : l’exploitation sans vergogne ni contrepartie du travail reproductif des femmes et seulement d’elles (les hommes sont encore moins représentés dans cette catégorie que les prostitutés).

    • En fait, le travail massif et totalement invisible des femmes est l’angle mort de la plupart des théories et pensées des structures sociales qu’elles soient réformatrices ou révolutionnaires. Cette masse titanesque de travail gratuit est totalement occultée parce qu’elle se produit tout le temps, partout, c’est un impensé absolu.
      J’en avais parlé dans un de mes papiers parce qu’il faut finalement sans cesse se justifier du temps absorbé par ce cumul de tâches impensées et non mesurées et donc ce temps est considéré comme « non utilisé »… J’avais parlé de cette mythification, de cette pensée magique du frigo qui se remplit tout seul, du linge qui se lave et se range tout seul, des trucs qui se rangent tous seuls, de la crasse qui ne se dépose jamais ou qui disparait toute seule.
      Le plus marrant, c’est que quand la femme disparait et que l’homme ne parvient pas à contrôler l’#entropie, tout le monde le plaint…
      Mais oui c’est ça : c’est un travail qui ne produit rien de visible puisqu’il empêche le merdier de le devenir, visible. C’est le même principe pour tous les soutiers qui font tourner les villes et les services le WE, la nuit, dans l’indifférence et dont l’absence subite nous renverrait en quelques jours dans la barbarie…

      L’argent dévalorise ce dont il n’est pas la mesure.

      Ivan Illich, Le Chômage créateur.

      Du coup, ce qui ne se paie pas n’existe pas et ne vaut rien…

    • Ah bin j’avais déjà repris le slogan sur ce thème (« Geeks du monde libre, qui lave vos chaussettes ? ») du coup, pardon, je m’auto-cite :
      http://romy.tetue.net/714

      Certains, trop pour que ce soit ignorable, ne connaissent pas le mouchoir et reniflent bruyamment en fond de salle, ponctuant désagréablement l’intéressante conf sur l’accès aux bases NoSql en Python. Cette façon qu’ont certains de déléguer le support corporel à l’entourage, se contentant de n’être que purs esprits, me répugne. Pour les prochaines RMLL, prévoyez de distribuer des paquets de kleenex à l’entrée des salles, SVP ! […] Lorsqu’on est née femme, l’on sait très bien ce que cela sous-entend. L’on sent confusément que derrière chaque « esprit » se cache un support technique, plus précisément logistique et corporel, qui rend possible cette apparente désincarnation : généralement du féminin servile, des mères qui lavent les chaussettes sales, des cantinières qui préparent la bouffe, des petites copines qui tiennent la maison pendant que le geek code et invente le monde libre, et quelques développeuses égarées qui fourniront de quoi se moucher si nécessaire, ce qui évite d’avoir à y penser.

    • Je raconte régulièrement ma prise de bec avec mon directeur de recherche qui m’avait balancé qu’il regrettait que je ne consacre pas assez de temps à mon travail pour faire grandes choses.

      Ce à quoi, je lui avait répondu très sèchement que je n’avais pas quelqu’un comme sa femme pour déléguer les tâches ingrates.
      Qu’en dehors de la Fac, de la Bibli, des TP et du terrain, il me fallait trouver du temps pour faire les courses, me faire à bouffer, laver le linge, gérer les factures, l’administratif (y compris les LOOOONGUES files d’attente à la CAF), me tenir propre et en bonne santé, etc. Et encore, on partageait les tâches assez équitablement avec mon compagnon.

      Là, mon directeur de recherche, assez désarçonné par la verdeur de ma réplique, m’avait avoué que depuis son mariage, sa femme (elle-même brillante chercheuse) avait tout abandonné pour consacrer sa vie à 100% au confort et à la réussite de monsieur. Elle s’occupait absolument de tout, y compris son emploi du temps, les fringues prêtes à être enfilées le matin (pour ne pas perdre de temps à chercher, assortir), bagagerie en cas de déplacement, gestion des gosses pour ne pas déranger le grand homme, portage des repas dans le bureau pour ne pas interrompre le travail et même la relecture des ses cours, conférences, abstracts, épreuves de bouquins (ben oui, elle était en plus compétente), gestion des relations extérieures et familiales, absolument tout.

      Parce que j’avais fait ma soupe au lait devant sa remarque, il s’était rendu compte qu’il n’avait aucune autre charge mentale que sa réussite professionnelle. Je lui ai fait remarquer que c’était là un luxe inabordable pour une femme, parce que même le plus dévoué des compagnons ne s’effacerait pas à ce point-là… et surtout, que je ne pouvais pas souhaiter que quelqu’un doive faire ça pour moi…

    • Cette définition de Zita Faucilhon est citée dans quelques sites geeks à tendance linuxienne et/ou gameuse, mais aucune autre occurrence de ce nom : serait-ce un personnage imaginaire ?

    • Du coup, ce qui ne se paie pas n’existe pas et ne vaut rien…

      Oui, c’est le travail reproductif comme ombre portée du travail producteur de (sur)valeur, celui qui se capitalise.

      Mais il faut aussi être attentif à ne pas faire de cette masse invisible un pole positif en soi, en « naturalisant » la lutte contre l’entropie par exemple, face au règne de la quantification abstraite. Car le problème est aussi dans le grand partage opéré entre productif et reproductif. Cette dissociation est en effet un moment indispensable au déploiement séparé de la sphère productive. Celle-ci peut alors déployer ses nuisances avec « les meilleures raisons du monde » puisque son contenu propre importe peu tant qu’il permet la valorisation. C’est sa raison d’être.

      Si une distribution égalitaire des tâches dans la sphère reproductive — et aussi entre sphère productive et sphère reproductive — est une revendication légitime et souhaitable dans le monde tel qu’il est, il faut aussi envisager qu’elle ne porte réellement ses fruits que si la dissociation est abolie. Il faut que toutes les tâches puissent trouver leur justification dans le contenu particulier qu’elles produisent, et non plus dans leur contribution à la marche sans fin de la valorisation de la valeur, qu’elle soit directe (tâches productives) ou indirecte (tâches reproductives)

      Pour ça, il faudrait pouvoir s’activer sans se préoccuper d’abord de savoir si cela participe à une activité rentable. Car en se fondant sur ce critère, soit la réponse est positive et l’on est amené à faire littéralement n’importe quoi, soit la réponse est négative et l’on est renvoyé dans un monde dissocié et invisibilisé.

      Cela veut dire fondamentalement ne plus produire de marchandises, ces choses qui n’existent qu’en se rapportant implicitement ou explicitement à un standard de productivité que personne ne décide mais sur lequel chacun doit s’aligner pour participer au « jeu ». Il faut abolir un certain rapport au temps (faire tant de choses en tant de temps) et à la norme (des choses comparables et interchangeables)

      Peut-être que la question de la répartition des tâches se posera à nouveau après cette abolition, et que resurgiront d’ailleurs des questions de genre. Mais elles seront posées sur de nouvelles bases, à partir d’un contenu concret et non plus dans un cadre où la dissociation opère déjà a priori le grand partage.

      Je remets ici un lien vers un texte qui aborde le sujet sous cet angle

      http://lapetitemurene.over-blog.com/pages/Roswitha_Scholz_Valeur_et_genre_Production_et_reproduction

    • @tetue oui, je n’ai pas trouvé d’occurrence d’une Zita Faucilhon. La définition est pratiquement toujours citée intégralement et sa première occurrence semble être ici (que tu pointes au début de ce fil)
      http://jargonf.org/wiki/geek
      et comme c’est un wiki, on peut vérifier que cette définition est présente depuis l’origine de l’article (juillet 2002) dont elle composait l’essentiel du contenu.

      Dans le paragraphe suivant (distinction geek/nerd) il y a un lien vers le blog copinedegeek.com qui a disparu depuis et est accessible en mode archive, p. ex. par ici :-)
      http://herbier.spip.net/copine-de-geek

      j’ai (un peu) regardé, je n’y trouve pas trace ni de Zita ni de la définition…

    • Dissociation des sphères productives et reproductives
      @ktche Tu mets les mots sur un truc que je n’avais pas perçu. Je m’opposais au Revenu de Base parce que ça légitime le travail sur les tâches reproductives et fait disparaître les questions autour de ce sujet.
      (Pour moi, c’est important qu’un outil pose des questions lors de son usage… c’est le summum d’un outil bien conçu)
      Mais quand tu dis qu’un tel outil pourrait aussi dissocier les sphères productives et reproductives. Je suis prêt à me questionner plus loin.
      En effet, ce qui est choquant derrière le travail salarié, c’est la reconnaissance qu’il apporte (même un travail à temps partiel non choisi). En gros : salarié = intégré socialement, chômeur = reclus.
      Seul une dissociation des sphères pourrait mettre au grand jour cette anomalie : pourquoi on qualifie de reclus les sans activité salariée. (une réponse au Japon peut-être ?)
      Donc voila, une question de fond qui reprend sa place dans mon esprit.

    • En effet, ce qui est choquant derrière le travail salarié, c’est la reconnaissance qu’il apporte (même un travail à temps partiel non choisi). En gros : salarié = intégré socialement, chômeur = reclus.

      Si le chômage induit une stigmatisation, il reste que le chômeur est identifié à la sphère de la production (il pourrait être productif, mais il ne l’est plus temporairement... il reste à la disposition d’un éventuel employeur... sa tâche principale est de chercher un emploi...). Sa figure n’a pas vraiment basculé dans la sphère dissociée, celle de la reproduction.

      Inversement, on pousse les femmes à trouver une forme de reconnaissance dans la sphère reproductive (même lorsqu’elles subissent aussi l’injonction de participer à la sphère productive). Bien sûr, cette reconnaissance est toujours subalterne à celle du travail productif, mais le patriarcat producteur de marchandises y voit tout de même une forme d’accomplissement.

      (On connait la « blague » : Un chômeur à qui on demande si sa femme travaille, répond : « Oh non, elle s’occupe des enfants et de la maison ! »)

      La dissociation sexuée ne distribue donc pas les rôles entre reconnu et non reconnu, qui est une ligne de partage différente. La dissociation n’est d’ailleurs pas non plus stricto sensu une coupure entre productif et reproductif. C’est une coupure entre une certaine vision du masculin (efficace, volontaire, rationnel...) et son pendant pour le féminin (sollicitude, sensibilité, émotivité...), qui expriment par ailleurs les « valeurs » attribuées respectivement au productif et au reproductif. Mais la dissociation peut parfaitement traverser chacune de ces sphères : les femmes ont par exemple une position subalterne dans la sphère productive (salaires moindres, carrière nécessitant plus d’effort...) ou lorsque les tâches domestiques sont partagées alors on dit que l’homme est exemplaire alors que la femme est tout simplement à sa place...

  • À quel point vivez-vous au crochet de votre colocation ou la faites-vous vivre ?
    - focus rationnel sur un travail reproductif -

    La vie en colocation peut prendre bien des formes. Motivation financière, sociale, géographique, temporelle, amicale… il y a bien des raisons d’y atterrir et bien d’autres de vouloir en partir.
    Pour ma part, j’aime la colocation en général, ça m’aide à combler un vide social, la raison économique n’arrive qu’après. J’en ai une longue expérience, à tel point qu’à la dernière visite, ce n’était pas le premier argument qui m’est venu à l’esprit.
    Résultat des courses, je tolère beaucoup sur certains points (contrairement à avant) et je déclenche mes alertes plus vite sur d’autres. Je peux avoir classé dans la catégorie "mineur" un incident important, car je sais d’expérience qu’il se règle vite et sans heurt. La communication non violente aide pour beaucoup : exprimer ses ressentis, poser ses limites…
    (dans un environnement sans communication, il serait grave ; dans un environnement avec communication, il devient mineur)

    Pour vivre dans un cadre fonctionnel efficace, la rationalisation apporte des solutions. Trop cadrer en bride peut-être certain·e·s, mais en aide également d’autres. Le "tour de poubelles", le "pot commun"… toutes ces astuces de gestion pratiquées par nécessité ou refusées par gène sont le quotidien de bien des colocs.

    Marx à la rescousse

    Grâce à Irène Pereira, j’ai découvert une notion marxiste méconnue : le travail reproductif . C’est celui qu’on doit répéter tous les jours pour éviter la dégradation : préparer le repas pour manger, la vaisselle, la lessive, le rangement… (ça vous rappelle qqchose ?). Celui-là même qui sert d’argument au revenu de base.
    Et dans une coloc, on est en plein dedans.

    Concentré sur un souhait d’équité dans le travail reproductif, j’en suis arrivé à construire un système de comptage simple (pas plus de 3 neurones) pour juger de la répartition des tâches.
    Assez fiable, il me permet de comptabiliser l’effort sur les 3 ateliers cuisine/repas/vaisselle. Il peut être employé seul dans son coin ou devenir outil collectif.
    (dans mon cas, c’est juste mon tableau de bord, mes colocs ne s’en servent pas)

    Les 3 postes listés ci-dessus sont reliés :
    la préparation d’un plat, le fait de le manger, la vaisselle qui accompagne ce repas.
    C’est ça qu’on comptabilise ici.

    Comment ça marche ?

    Comme en maths, on va partir du cas simple pour aller vers le complexe.

    Lorsqu’on vit seul, c’est simple : soit on fait les 3 et il n’y a pas de dégradation, soit on achète de la bouffe toute prète (c’est donc plus cher mais moins chronophage), soit on délaisse l’un des 3 postes et l’environnement va se dégrader.
    Seul, pas de soucis, le principe de réalité viendra bien assez tôt se rappeler.

    À plusieurs arrive un second problème : le fait d’empiéter sur les autres, c’est à dire le déséquilibre.
    Dans certaines colocs, on aime à faire la cuisine en commun. Avantage social certes, mais contraignant. Alors peut-on combiner liberté et collectif sans rompre l’équité dans les tâches ?

    À présent comment se comporte ma règle des 3 postes dans un cas de cuisine pour plusieurs personnes, plusieurs personnes qui en mangent et vaisselle pour plusieurs couverts ?
    Et bien c’est là qu’arrive vraiment l’innovation.

    La règle est simple : Cuisiner et faire la vaisselle ça rapporte, manger ça coûte. L’ensemble doit s’équilibrer.

    Donc à retenir :
    cuisiner pour 1 personne donne 1 point ;
    faire la vaisselle pour 1 personne donne 1 point ;
    manger coûte 2 points.

    Dans le cas d’un habitat seul , ça fonctionne
    1+1-2 = 0 c’est équilibré
    On peut le reproduire tous les jours.
    Et rien n’oblige à le faire sur 1 journée. Ce qui n’est pas fait reste toujours à faire, on peut rattraper le travail.

    Dans le cas d’un habitat à plusieurs , ça fonctionne comme ça :
    Exemple de 2 personnes Bob et Alix

    JOUR 1
    Bob cuisine (pour 2), mange, vaisselle (pour 2)
    Alix mange

    Bob = 2(cuisine) - 2(repas) + 2(vaisselle) = +2
    Alix = -2 (repas) = -2

    C’est déséquilibré entre eux aujourd’hui, mais Alix se rattrapera.
    Bob + Alix = 0
    C’est équilibré dans le système total.

    JOUR 2
    Bob cuisine (pour 2), mange
    Alix vaisselle (pour 2), mange

    Bob = 2(cuisine) - 2(repas) = 0
    Alix = 2(vaisselle) - 2 (repas) = 0

    C’est équilibré entre eux aujourd’hui.
    C’est équilibré dans le système total.

    En gros, ça marche tout le temps.

    Arrivent ensuite les cas particuliers.
    Les "invités" en général ne cuisinent pas et ne font pas la vaisselle (même si chez mes parents, on arrivait toujours à les mettre à contribution).

    Les invités, c’est vraiment ce qui fout la merde dans les colocs. Et que je te salis des serviettes une seule fois, et que je mange ce qui devait durer la semaine, et que j’occupe la pièce qui sert de coin détente.

    Ça provoque une sortie de points vers l’extérieur, une fuite.
    Pour rééquilibrer, le principe est simple : les hôtes doivent assumer les points perdus. Moi + 1 invité = 2 repas pour moi. Et tout revient dans l’ordre.

    Conclusion

    L’avantage, c’est de détecter les déséquilibres de long terme, les tendances, les faux reproches aussi. Les faux reproches, c’est quand qqun dîne à l’extérieur et qu’on lui dit qu’il n’a pas fait la vaisselle. C’est illégitime et l’équation le prouve.

    En gros : « Tu Manges : Tu Ranges ! »
    (et non pas, tu cuisines donc tu as sali donc tu ranges)

    Les modifications de ce système ne sont que des variations. Décomposer vaisselle = laver + essuyer/ranger ; ça ne donne pas plus de points, ça divise. 0,5 point pour chaque.
    Cuisiner à plusieurs, pareil : un plat pour 4 fait à 2 personnes = 4 × 1 = 4 => 4 / 2 = 2 points par participant.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Pereira
    #colocation (un l) #travail_reproductif

  • Le problème qui n’a pas de nom… parce que le mot « femme » est qualifié d’essentialiste | Claire Heuchen
    https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie

    « Y a-t-il une façon plus courte et non essentialiste de parler de « personnes qui ont un utérus et tous ces trucs » ? », a demandé sur le réseau Twitter la journaliste Laurie Penny. À plusieurs égards, la quête de Penny pour trouver un terme décrivant les personnes biologiquement femmes sans jamais utiliser le mot femme décrit le principal défi posé au langage féministe actuel. La tension entre les femmes qui reconnaissent et celles qui effacent le rôle que joue la biologie dans l’analyse structurelle de notre oppression s’est transformée en ligne de faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe. Source : (...)

    • Toute cette polémique résulte d’une déclaration de #Chimamanda_Ngozi_Adichie

      Alors, quand des gens soulèvent la question « est-ce que les transfemmes sont des femmes ? », mon sentiment est que les transfemmes sont des transfemmes. Je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite de sexe, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors comparer vos expériences avec les expériences d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme, qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amalgamer tout cela. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de parler des enjeux des femmes comme étant exactement identiques aux enjeux des transfemmes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie.

      #femmes #transfemmes #identité #queer #TERF #féminismes #backlash #Claire_Heuchen

    • « Supprimer le mot femme et les termes biologiques de tout échange concernant la condition féminine corporelle semble dangereux, écrit la chroniqueuse Vonny Moyes. Refuser de reconnaître l’anatomie des femmes, leurs capacités reproductives et leur sexualité a longtemps été le fait du patriarcat. Il semble que nous ayons bénéficié de quelques décennies dorées de reconnaissance, et que nous avons pu afficher fièrement notre expérience vécue de la condition féminine corporelle, mais nous devons maintenant abdiquer ce vocabulaire au nom du reste du groupe. Même si la logique semble être aux commandes, il est difficile de ne pas ressentir l’effacement de cet aspect de la condition féminine, avec de troublants échos du patriarcat traditionnel. »

      ouais, pas qu’un peu, d’autant qu’à la racine du patriarcat se trouve l’exploitaton du #travail_reproductif

    • Cher-es éditeurices de @rezo !
      Cet article est problématique de par sa position transphobe (soutenir que les femmes trans ne sont pas des femmes ou que "le" féminisme ne devrait pas se soucier d’inclure les femmes —et autres personnes— trans, c’est transphobe).

      Si ça ne suffisait pas, l’autrice (et la traductrice française à sa suite) fait l’amalgame entre une théorie queer caricaturale et le transféminisme, et balance certaines affirmations basées sur du vent, style : "Dans un tel scénario, celles qui possèdent un corps féminin, les femmes, pourraient simplement échapper par auto-identification à l’oppression structurelle, et choisir de faire partie de n’importe quel autre groupe qu’une classe opprimée"

      Personne, à ma connaissance, ne défend ça. Il y a de grandes chances pour que l’autrice ait sorti cette accusation de son chapeau en la présentant comme une conséquence logique de l’"idéologie queer" (alors qu’elle parle en réalité non de queer mais de transféminisme) ; c’est un “sophisme de l’homme de paille” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Épouvantail_(rhétorique)), consistant à argumenter contre un-e adversaire dont on a pris soin auparavant de déformer ou d’exagérer les positions ; bref, de la belle malhonnêteté intellectuelle !

      Et il y a plus mais je vais m’arrêter là, j’ai commenté l’article en (un peu) plus de détail mais je ne suis pas sûre d’être validée par la modératrice...

      Donc au minimum, même si encore vous n’êtes pas sûr-es de votre position sur la transphobie (et je vous encourage à vous renseigner au plus vite, http://www.juliaserano.blogspot.fr est une autrice très accessible, pointue, mesurée... mais c’est en anglais) évitez au moins de relayer des articles d’une telle mauvaise foi s’il vous plaît ! Et si vous ne comprenez pas les enjeux (qui sont immenses, pour une population certes marginal(isé)e et numériquement faible) alors abstenez-vous de peser dans le débat.

      Par ailleurs, un immense merci pour votre travail formidable qui m’a aidé à forgé ma conscience politique sur de très nombreux thèmes.
      --Miluyali

    • @milyali Merci. Je le partageais surtout pour aller à la pêche aux réactions et aux critiques (ce n’est pas très malin, je sais), parce que je ne connais pas grand chose au sujet. Je vais essayer d’y remédier assez vite !

    • Bonsoir @mona, si c’est vous qui avez enlevé le lien de la page de @rezo je vous en remercie, je vais tâcher d’être un peu plus constructive dans mes suggestions de lecture si ces sujets vous intéressent (cf. plus bas)

      J’ai réagi un peu dans l’urgence parce que je lis depuis quelques temps avec inquiétude les clashs assez orageux qui opposent certaines féministes radicales (décrites par leurs opposant-es comme TERFs, pour "Trans-Exclusionary Radical Feminists) aux femmes trans aux USA. On n’en est pas arrivées là en France, mais à mesure que les problématiques trans gagnent en visibilité, on va avoir droit au backlash qui risque de venir avec. Les traductrices de TradFem semblent vouloir contribuer à introduire en français certaines des idées (et amalgames surtout) phares des TERFs donc ça me semblait important de commencer dès maintenant à y faire face...

      @aude_v : bien vu, j’avais jamais réfléchi à la connotation psychiatrisante des termes en -phobie... Selon toi est-elle présente également dans "xénophobie", "homophobie", "islamophobie" ? je ne me rend pas toujours bien compte de cette influence insidieuse de l’étymologie.

      En tous cas pour "transphobie" je trouve ça pas top en effet, même si le mot existe depuis trop de temps et a une histoire qui le rend incontournable et légitime dans certains contextes, de la même façon que "antisémitisme" ne se réfère pas (plus) à la haine des "sémites" mais des seul-es juif-ves. L’usage prime finalement sur l’étymologie, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de meilleurs termes.

      N’empêche, c’est vrai que j’aurais pu dire "anti-trans" ou "cissexiste", au moins on est clair sur la dimension politique de ces discours.

      Hum je n’avais pas l’impression d’avoir suggéré la dépublication, je ne réalisais pas que ça se faisait. Je viens de m’inscrire sur seenthis et c’est la première fois que j’interagis directement avec @rezo en fait, depuis 2012 que c’est ma page de démarrage j’en avais encore jamais ressenti la nécessité ! En tous cas ça me va bien d’avoir (apparemment) suggéré ça, et j’assume sans problème l’inélégance de cette démarche. Pour moi, le texte de Tradfem ne tient pas un discours méritant d’être débattu, à deux titres : malhonnêteté intellectuelle et manque de cohérence argumentative d’une part ce qui laisse présumer un débat stérile ; et puis position essentialiste anti-trans, déni du vécu, de la subjectivité et des revendications des personnes trans. Et là il n’y a rien à débattre, on est sur des positions de principes fondamentalement incompatibles.

      Après on peut décider d’assumer ce refus d’entendre les voix des personnes trans, mais je ne me fatiguerai pas à en débattre, je me contenterai de le combattre. À quoi bon discuter face à un discours dont les croyances ou valeurs sous-jacentes ("les femmes trans ne sont pas des femmes") sont incompatibles avec les miennes, et qu’aucune de ces deux positions n’est démontrablement plus "vraie" que l’autre ?

      Concernant Julia Serano :
      Merci de partager ce tweet dans lequel en effet elle dit un peu de la merde (j’imagine que tu as vérifié que c’était pas du second degré, ou que c’était lié à un contexte trop spécifique ?). Je vais pas la défendre à tout prix, même au contraire si elle a dit d’autres trucs du même acabit ou encore si elle tient d’autres positions problématiques c’est cool de le partager. Merci ! Ceci étant dit le tweet en question ne me semble pas suffisant pour la décrédibiliser, ou démentir le fait qu’elle a (selon moi, et en général) une écriture plutôt fine et intelligente. Mais oui c’est vrai que c’est pas très “mesuré" ni très intelligent comme remarque.

      En tous cas c’est de bonne guerre, linker le site d’une autrice plutôt prolifique et éclectique en disant "tiens lis ça" c’est un peu facile. Dont acte, je farfouille pour donner des références précises :

      > J’ai lu récemment son premier livre, "Whipping Girl" dont quelques chapitres sont traduits et publiés par Tahin Party (http://tahin-party.org/serano.html). J’ai trouvé ça hyper intéressant, et je le recommande. Elle explique notamment comment l’exclusion et la dévalorisation des femmes trans, y compris par certaines féministes, est au moins en partie due selon elle à une dévalorisation de la féminité, et donc à de la misogynie intégrée.
      > http://msmagazine.com/blog/2012/04/18/trans-feminism-theres-no-conundrum-about-it —Ça répond en partie à certains des reproches que Claire Heuchan adresse aux transféministes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2011/08/whipping-girl-faq-on-cissexual.html —Là c’est de la terminologie, c’est pas fun à lire mais au cas où ça couvre des points qui me semblent importants comme base.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/why-myriad-double-standards.html —Où JS pose les bases d’un féminisme "holiste" prenant en compte l’intersection d’une myriade de "deux-poids-deux-mesures", pas seulement celui qui défavorise les femmes au bénéfice des hommes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/what-is-gender-artifactualism.html —Un point sur l’inclusion de facteurs biologiques dans l’identité de genre. La discussion avec RadTransFem en commentaire est intéressante

      Voilà... PS— merci @mona et @aude_v. pour vos écrits que je suis depuis quelques années, Vous m’avez chacune fait avancer dans mes réflexions et je vous en suis très très reconnaissante ! :)
      ~Miluyali~

    • @aude_v : Merci pour tes réponses !

      Bon, j’ai envie de revenir sur ma position.
      Les enjeux, du moins certains me dépassent.
      J’ai du mal à voir pourquoi ça dépendrait de moi (je ne suis membre d’aucun groupe de SJW qui pourrait tenter de détruire la réputation ou hacker les serveurs de Rezo.net ou quoi, qu’on se rassure je ne parlais qu’en mon nom propre et n’avançait aucune menace masquée autre que ma propre désapprobation)... mais bref, si mon avis compte sur la republication de l’article, je vote pour, tout en encourageant l’équipe @rezo à publier des positions contradictoires.

      Donc OK j’ai réagi avec virulence avant d’être bien au clair sur ma position. Je m’excuse et me rétracte. J’ai la sensation d’être dépassée par cette discussion, mon expérience de ces débats est informée par mon propre prisme et vécu qui tendent à me faire privilégier les voix trans et trans-inclusives. Je réalise un peu mieux les abus que peuvent entraîner une telle position poussée à l’extrême, merci d’avoir partagé ton vécu et ces liens.

      Pour parler un peu du fond, je trouve pas que tout ce que dit Heuchen dans cet article est faux. loin de là. Je ne suis pas du tout convaincue par les positions qui nient complètement la réalité de la socialisation masculine pour les femmes trans. En tout cas je répète, concernant Heuchen il me semble qu’elle ignore de large pans de discours trans pour en faire une caricature grotesque, cherche à s’accaparer « le » féminisme, jette les femmes trans et leurs vécus hyper divers avec l’eau du queer de façon éhontée et franchement ça ne prête pas à l’échange. Oui moi aussi en fait je pense qu’on a besoin de sérieuses discussions sur ces questions de socialisation masculine, d’inné-et/ou-construit, d’autoidentification, de binarité ou non. Je suis loin d’être tranchée sur toutes ces questions et le débat me semble important.

      Ceci étant dit, « la #censure » n’est jamais qu’affaire de ligne de démarcation, dont le choix du tracé est éminemment politique, entre ce qu’on veut bien et ce qu’on ne veut pas entendre. Si @rezo relayait les idées racistes de Caroline Fourest je pèserais de tout mon p’tit poids pour que ça soit dépublié. ça te parle ? Le rapprochement te paraît justifié ou non ? (certes Fourest est très bien relayée déjà, mais ce texte de Heuchen ajoute de l’eau à un moulin transmisogyne qui tourne déjà très bien tout seul sans l’aide des féministes radicales. pour moi leur caricature de transféminisme n’est pas du tout subversive)

      Sinon, juste :
      « être perçue comme une femme dans une société sexiste n’offre pas vraiment de privilège » :
      –> Etre blanche (bourgeoise, valide, etc) comporte des privilèges non ? pourquoi être cis ce serait pas le cas ? Ça ne change rien à l’oppression subie par les femmes cis, en tant que femmes.

      Encore merci. Bonne soirée.

    • Je découvre le texte et les commentaires sans y avoir pensé auparavant. Je trouve qu’il a le mérite d’ouvrir la discussion sur cette question.
      À chaud, j’ai tendance à penser que l’expérience d’une femme n’est pas la même que celle d’une « transfemme » et qu’on le veuille ou non, ce vécu est indélébile. Ça n’a rien de stigmatisant, c’est un fait. Tout cela mérite évidemment d’y réfléchir.

    • Merci @aude_v de ne rien lâché. C’est courrageux de ta part tant la discutions autour du transféminisme est difficile et violente. Je serais pour une republication de ce texte de tradfem eventuellement accompagné d’un autre texte qui explique les bases du transféminisme ou répond à certaines questions soulevés par le texte de tradfem. @milyali si tu as un texte à proposé ca pourrait equillibré le debat et peut etre aider toutes celles et ceux qui son largué·e·s a y comprendre qqchose.

    • Je ne suis intervenu ici que pour dire que ce texte est l’une des nombreuses réactions, des deux « côtés », à une polémique qui fait suite à une déclaration de Chimamanda Ngozi Adichie, une auteure féministe que j’aime beaucoup et qui est aussi attaquée pour son statut de célébrité (je ne la défend pas en disant cela, je constate juste), et de célébrité noire.

      Au delà du débat actuel sur l’identité, il me parait donc important de ne pas oublier la source de cette polémique, une petite minute, entre 2’40" et 3’40", et peut-être de se faire un avis dessus avant de se faire un avis sur les commentaires :

      Chimamanda Ngozi Adichie on feminism, Channel 4, le 10 mars 2017
      https://www.channel4.com/news/chimamanda-ngozi-adichie-on-feminism

      Et il pourrait ensuite être intéressant de citer d’autres articles de cette polémique, comme celui ci par exemple :

      When Callouts Become Anti-Black : On Chimamanda Ngozi Adichie’s Transphobia, Disposability Culture & British Colonialism
      Thembani Mdluli, Rest for Resistance, le 16 mars 2017
      https://www.restforresistance.com/zine/when-callouts-become-antiblack-on-chimamandas-transphobia

      Adichie and her work are important, and we cannot throw her away simply because she has demonstrated herself to be imperfect and even capable of inflicting harm upon people more marginalised than herself.

    • Tiens, justement, un article de plus sur le sujet, traduit par @tradfem :

      L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
      RAQUEL ROSARIO SANCHEZ, Feminist Current, le 20 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580713

      Et dans le Guardian:

      Chimamanda Ngozi Adichie on transgender row: ’I have nothing to apologise for’
      David Smith, The Guardian, le 21 mars 2017
      https://www.theguardian.com/books/2017/mar/21/chimamanda-ngozi-adichie-nothing-to-apologise-for-transgender-women

      #Raquel_Rosario_Sanchez

    • Bonjour ! Bon j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire et sélectionner quelques textes de personnes trans (et d’une ou deux femmes cis transinclusives) qui parlent de divers aspects des questions qu’on a abordées ici ! J’espère que ça donnera des pistes de lecture, et des idées de publication à @rezo. C’est très long parce que j’ai balancé des extraits substantiels pour chaque lien histoire de donner une idée de quoi ça parle et dans quel sens ça va.

      J’ai choisi surtout des auteurices matérialistes et/ou radicales, en tout cas pas franchement queer... non parce je voulais prouver qu’ielles existent et que Heuchan a tort de foutre tout le transféminisme dans la case "idéologie queer" (ce qui fait légèrement penser à la "gender" de LMPT franchement...) mais simplement parce que ce sont les blogs que je suis moi, et qui me parlent à moi.

      Les positions défendues dans les différents textes sont parfois au moins autant en désaccord entre elles qu’avec Heuchan :)

      Mais avant toute chose, @aude_v c’est quoi cette histoire de maladie mentale, personne n’accuse personne— OK, je (suis toute seule j’crois) n’accuse personne de maladie mentale. Lorsque je dis d’une personne qu’elle est transphobe (c’est bien à ça que tu fais référence ?), ouijesais c’est le même suffixe que "agoraphobe" ou "claustrophobe", mais aussi que "homophobe" ou "islamophobe" (que personne ne considère comme des maladies mentales à ma connaissance ?). L’accusation de transphobie porte sur le fait de prendre part, renforcer, légitimer une oppression systémique dans laquelle les personnes trans sont opprimées en tant que trans. Le mot n’est pas idéal, il a des connotation psy de par sa racine "phobie" je suis d’accord avec ça. Mais pour autant tu crois réellement que je porte des "accusations de maladie mentale" ? Toutes façons ça n’a pas de sens, être malade mental n’est pas un tort, on ne peut donc pas en accuser celleux qui en souffrent. En tout cas je fais de mon mieux pour éviter d’impliquer ça. Mais là y avait-il vraiment la moindre ambiguité ? Si c’est le cas je m’en excuse et je veux bien qu’on discute clairement de ce que le mot signifie ou de quel mot tu souhaiterais qu’on utilise ici pour en parler.

      Non parce qu’en revanche, quand une personne persiste à dire des trucs transphobes au bout d’une certaine exposition à des discours transféministes, je le lui reproche. "j’accuse" je sais pas (j’aime pas ce mot), mais je reproche ouais.

      Bref, donc quelques liens :

      SOCIALISATION MASCULINE :
      > "Les socialisations trans" http://misskoala.canalblog.com/archives/2013/04/04/26836748.html

      Au final considérer que j’ai socialisé comme un mec car AMAB (assignated as men at birth) c’est foutre en l’air les quatre dernières années de ma vie qui ont été les plus importantes pour moi. A vrai dire considérer que j’ai socialisé comme meuf car MtF me gênerait tout autant car c’est occulter les 23 premières années de ma vie avec cette foutue étiquette qui me démangeait ce mal-être permanent, cette envie d’être fille quand on me demandait d’être garçon. Alors que dire ?
      Que j’ai socialisé comme trans AMAB, comme trans MtF. Ouais ce serait mieux, je préférerais qu’on dise que j’ai socialisé comme Cassandra Koala mais au moins en considèrent que j’ai socialisé comme trans on ne colle pas un modèle cis sur ma vie.
      Il faut se faire une raison : NOUS NE SOMMES PAS CIS !
      Nos expériences, nos vécus, nos vies ne peuvent donc pas être ramené·e·s aux expériences, vécus ou vies de cis.

      > "J’emmerde votre socialisation" https://raymondreviens.wordpress.com/2015/11/09/jemmerde-votre-socialisation

      Notre socialisation elle, c’est à dire littéralement la façon dont nous avons relationné avec les personnes de notre entourage, elle nous a permis d’affirmer « j’appartiens au groupe des meufs, j’en suis une. ». A partir de ce constat fait plus ou moins tardivement, toute notre vie a été consacrée à nous débattre avec ça dans un monde qui nous dit que c’est pas possible, qu’on n’existe pas, que parce qu’on a une paire de couilles et des poils au menton on est pas supposées appartenir à ce groupe, on doit vouloir et aimer être dans celui des hommes. Alors on se débat pour s’accepter, tenter de démonter l’arbitraire et la fausseté de cette affirmation, et ça se voit. Eux, les hommes (cisgenres si vous voulez) le voient.

      Parce que ne vous y trompez pas, ils ont beau être ineptes pour 90 % des activités de la vie (forcément, ils obligent les meufs à tout faire pour eux), les 10% restants incluent toutes les activités coercitives. Ainsi ils sont très forts quand il s’agit de détecter et punir la personne qui au milieu de leurs rangs n’est pas comme eux : la personne féminine. Ça inclut pas mal de monde y compris des hommes homosexuels, mais la personne qui est la plus vulnérable, c’est la personne transféminine balancée chez eux par « erreur ». Et vous savez je suppose aussi bien que moi comment les mecs punissent les meufs qui transgressent les règles : violences psychologiques et physiques, agressions y compris sexuelles. Ça a été pour beaucoup notre lot quotidien durant l’enfance, l’adolescence et/ou une partie de l’âge adulte.

      FEMINISME TRANSPHOBE :
      > "Ça chante faux ; f-trans, « inclusives », radfem" http://lapetitemurene.over-blog.com/article-a-chante-faux-f-trans-inclusives-radfem-117692613.

      J’avoue, après réflexion et retour sur ce que j’ai vécu et subi à bio-féministlande, je ne m’associe pas à la chorale d’indignation vertueuse et inclusiviste envers les nanas qui se définissent ou se rassemblent comme Radfem®.

      Par ailleurs, je ne vois absolument aucune raison que je puisse soutenir d’empêcher des nanas de se réunir en non-mixité, fusse cette non-mixité imprégnée de haine et de bêtise réductrice et acritique. [...] Je suis juste de celles qui préfèrent que les choses soient claires : c’est une non-mixité f-bio. Mais faut le dire. Exactement comme pour la plupart des non-mixités qui se proclament « inclusives » et ne le sont pas en fait.

      Et d’autre part, ça me fait tristement marrer que cette opportune colère dirigée sur quelques naffreuses qui sont la bien pratique honte de la famille, permette une fois de plus de washer le mouvement féministe dans son ensemble, et surtout dans ses secteurs modernes, de toute violence anti f-trans.

      Un des sales côtés de ce monde, qui se répète, c’est qu’on est quelquefois moins en danger avec des ennemies ouvertes qu’avec de prétendues amies qui vous pourrissent et vous méprisent. Parce qu’au fond, les deux pensent et sentent pareil. Juste elles n’en font pas la même chose.

      > "Mon problème avec le féminisme « trans-critique » (Mrs Dreydful)" http://web.archive.org/web/20140906095825/http://negreinverti.wordpress.com/2014/05/21/mon-probleme-avec-le-feminisme-trans-critique

      De manière générale, je me sens plus en proximité des femmes trans – qu’importe leur race – par le sexisme qu’elles subissent, tout en niant en plus leur appartenance à la catégorie « femme », ce qui est semblable sur certains points au sexisme des femmes noires (mysoginoir). Comme les femmes noires, les femmes trans sont hypersexualisées. Comme les femmes noires, les femmes trans sont souvent taxées trop masculines, ou justement trop soumises face au patriarcat (car valorisant parfois les rôles féminins traditionnels qui leur ont été historiquement refusées). Comme les femmes noires, les femmes trans sont vues agressives. Bien sûr, les histoires de ces mêmes représentations mentales sont différentes entre femmes noires et femmes trans (sans compter que bien sûr, certaines femmes sont noires ET trans), mais on peut voir des similarités sur comment le sexisme est vécu par ces deux catégories de femmes.

      > "Les meufs trans sont donc masculinistes" http://misskoala.canalblog.com/archives/2014/01/07/28877794.html

      La non-mixité doit être politique et pas se restreindre à un espace-temps restreint. Si c’est pour laisser des hommes cis hétéros reprendre le pouvoir hors de cet espace-temps, si c’est se contenter d’un espace-temps non-mixte qu’ils daignent nous accorder désolée mais => sac de coprolithes. Et on voit quoi dans les espaces féministes transphobes ?
      Une grande présence de mecs cis hétéros qui relaient des femmes et vont dire laquelle est légitime ou non, qui traduisent des féministes pour les relayer à l’étranger (et légitimer leur présence dans les espaces féministes par ce travail de traduction), utilisent les médias télé/radio/journaux pour nous dire à quel point ils sont de gentils gentleman anti-sexistes, travaillent en collaboration avec certaines féministes renommées (prenant la place que des femmes pourraient avoir et légitimant un peu plus leur omniprésence)...
      Et à côté de ça on va présenter une « micro-minorité » de meufs trans féministes comme l’ennemi public numéro 1 de la non-mixité ?
      Laissez-moi rire . . . ^o<
      Ah bah non en fait j’y arrive pas.

      > "Transphobie dans un entretien avec Christine Delphy : ma réponse" http://web.archive.org/web/20150723105458/https://negreinverti.wordpress.com/2013/11/26/transphobie-dans-un-entretien-avec-christine-delphy-ma-reponse

      « le queer » : c’est quoi ça ? Je ne suis pas au courant que les trans, de par leur transition avait à répondre « du queer » (peu importe ce que c’est…) ou des actions et discours de celles/ceux qui s’en revendiquent.
      Donc encore une fois, où est le rapport entre un ou une trans et « le queer » ? Il suffit de faire un minimum de recherche pour voir que l’association « trans » « queer » n’est pas un produit des trans, mais bien un truc qui fait mouiller plein de non trans obscédé-e-s par la « déconstruction du genre ».Sur un forum d’entraide trans, les parties ouvertes au public vous feront voir que personne n’en a rien à faire « du queer ».
      Les trans transitionneraient pour faire de la subversion individuelle queer ? Comment sincèrement croire que nous pourrions nous exposer à tant de galères institutionnelles et interpersonnelles juste pour de la « subversion » ou plus spécifiquement pour « le queer » ?

      > "Leçon de grammaire" https://raymondreviens.wordpress.com/2016/02/21/lecon-de-grammaire

      L’emploi du terme “cismec” pour dire “homme détestable” revient donc à faire la distinction entre d’un côté des hommes trans idéalisés, fétichisés comme avant-garde de la révolution du genre / masculinité sans la toxicité / hommes parfaits / etc… et d’un autre côté des “cismecs”, ces hommes bien réels qui ont un comportement d’appropriation des femmes et de l’espace encouragé par la société. Notons également comme une parenthèse que nier la possible transitude d’un homme au motif de son comportement est exactement le reflet de la scrutation dont sommes victimes les femmes trans, scrutation qui a pour but de guetter les moindres signes de “non-féminité” de notre part. Voilà donc pour résumer tout ça : on est en plein dans la transphobie, entre fétichisation et négation de la personne.

      NON-BINARITE(s), AUTODEFINITION :
      > " Comment je suis devenu problématique" http://imnotacisboy.blogspot.fr/2016/09/comment-je-suis-devenu-problematique.html

      Je pense que l’auto-définition a ses limites et que là ça va, on les a largement atteintes et dépassées. Soit cette personne n’a aucune intention de transitionner (et par transitionner je parle de transitionner socialement, pas de prendre des hormones ou de se faire opérer, je vous vois arriver pour me traiter de truscum), elle est cis. Soit elle est en questionnement (et je ne sais pas vous, mais quand j’étais en questionnement je n’allais pas expliquer la transphobie à des personnes qui la vivaient depuis des années). Au passage j’ai l’impression que maintenant, « en questionnement » c’est passé à la trappe et que certain-e-s poussent plutôt les gens à se créer leurs propres identités dans laquelle illes seront seul-e-s, ensuite on leur envoie des câlins non-oppressifs et puis voilà, démerde-toi avec ça.

      > "Anti-guide du questionnement de genre" https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Il s’agirait donc de se demander “suis-je cis ?” Malheureusement, ce n’est pas vraiment un questionnement, car la réponse est simple. “Trans” est une réalité sociale : la réalité de l’exclusion, des discriminations et des violences liées au changement de catégorie sociale sexuée. “Cis” étant l’opposé de trans, il s’agit aussi d’une réalité sociale : non pas celle de ne pas subir de violences du fait de sa catégorie sociale sexuée (les femmes sont littéralement définies par les violences qu’elles subissent), mais la réalité d’être épargnée par les violences liées au changement de catégorie.

      Ceci dit, avec la honte et la peur qui caractérisent un questionnement aussi complexe, il est clair qu’à un moment dans un questionnement de genre, on puisse se dire “je veux m’éloigner de la masculinité, mais j’ai peur d’être la monstruosité transsexuelle qu’on me montre un peu partout, y compris d’ailleurs dans les milieux queer.” A partir de là, se dire “je suis du troisième genre”, qu’on peut exprimer autrement, par exemple “non-binaire”, “genderqueer”, “agenre”, est une solution réconfortante. Cela permet de se dire que je ne suis pas un homme, et pas non plus une monstruosité. C’est une réponse facile, rassurante, à une question complexe et angoissante. Une réponse aussi pétrie de (trans)misogynie. Ce qui me met en rage et ce qui me dégoûte, c’est quand les milieux et les personnes qui accueillent et prétendent aider des personnes en questionnement, la renforcent au lieu de lutter, avec la personne en questionnement, contre cette (trans)misogynie interiorisée. Notre rôle n’est pas de dire “bien sûr chéri-e, tu es ce que tu dis que tu es”, mais plutôt d’aider à dépasser cette peur, cette honte, pour que la personne puisse faire progresser ce questionnement.

      > "Trans : identités politiques contre politiques identitaires" http://misskoala.canalblog.com/archives/2016/06/12/32543581.html

      Ce qui pose le second problème : l’absence de définition claire de ce qu’est être trans.
      Et ce n’est pas un problème anodin. On est plutôt d’accord que dire qu’on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d’accord pour dire que c’est tout aussi craignos de venir dire qu’on est tou-te-s un peu non-binaire.
      Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n’est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d’identités rendant les définitions de plus en plus floues qu’il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d’identités politiques clairement définies.
      Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu’on veut mais c’est impératif. C’est impératif et c’est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s’inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C’est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l’on pourra répondre quand elles écrivent qu’elles refusent d’être appellées cis sous pretexte qu’elles n’entrent pas dans les normes de genre. Ce n’est qu’avec une approche matérialiste et des définitions claires qu’on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu’être trans c’est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

      ET POUR SE DETENDRE
      > http://assigneegarcon.tumblr.com

      Merci à @sinehebdo pour ces liens sur Adichie, hyper intéressant. Je suis d’accord avec restforresistance.com, ça craint de censurer une autrice pour une boulette, ou pour une position problématique, surtout quand on tape toujours sur les mêmes.

      Pour rappel, même si j’y ai re-réfléchi et changé d’avis, j’ai pas appelé pas à censurer tout ce que Heuchan a a dire, juste ce qu’elle dit (de moisi) sur les questions trans. Elle s’est par ailleurs faite trasher sévère pour ses positions sur le racisme et à ce titre doit être défendue

      http://observer.com/2017/03/jk-rowling-twitter-claire-heuchan-feminism

      Bonnes lectures et merci pour cette discussion, à suivre j’espère !

    • Merci @milyali pour tous ces liens ! Je n’aurai pas le temps de tous les lire, mais je saurai où aller, ou bien où renvoyer les gens qui cherchent...

      Tu résumes bien ma position sur Adichie : elle a peut-être fait une boulette (je n’arrive pas à arrêter une position claire là dessus), mais il me semble qu’il ne faut pas la jeter aux orties pour ça...

    • On peut faire un lien avec un autre débat sur le #transracial. A propos de la théorie de #Rachel_Dolezal, #Claire_Hynes n’est pas convaincue :

      Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
      Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/584438

      #Race #Racisme

      Plus de détails sur l’affaire Rachel Dolezal ici :
      https://seenthis.net/messages/383197
      https://seenthis.net/messages/384296

  • The 2,500-year-old roots of gender inequality - The Boston Globe
    https://www.bostonglobe.com/ideas/2017/03/04/the-year-old-roots-gender-inequality/7zE60rjYuOAHjFB8hEBq1N/story.html

    WOMEN STILL STRUGGLE for equal rights around the world — and considering patriarchy’s deep-seated roots in human history, it’s no wonder. In China, gender inequality may have its seeds in the Bronze Age more than 2,500 years ago, according to a recent study from Queens College in New York City.

    Scientists examined Neolithic Age graves from the Chinese Central Plains about 5,000 years ago, plus graves from the more recent Bronze Age. They documented the riches accompanying male and female skeletons and examined their bones for signs of stress. Then, they tested the chemical differences between sexes — a process that involves grinding human bones into a fine powder, dropping that powder into an acid to extract its protein, and running that protein through a mass spectrometer.

    These are really tough data sets to get, and they’ve done really difficult work by pulling all of these together,” said Tristram Kidder, an anthropology professor at Washington University in St. Louis. “What they found is a very significant change in China’s history — this shift towards patrilineal, male-dominated society.

    By examining carbon and nitrogen isotopes in the bones, scientists could see the types of plants and the amount of animal products people ate in roughly the last decade of their lives. Diets were about the same between sexes during the Neolithic Age, but that changed in the Bronze Age when new crops and domesticated animals were introduced. Men continued to live on traditional millet and animal products, while women were anemic and relied on wheat — a newer crop described as a “poor man’s food” in later historical records.

    Wheat isn’t significantly less nutritious than millet, but it’s a sign that males and females started eating and socializing separately.

    During the Neolithic [Period], females were probably contributing more to the farming community, and male and females were dependent on each other for survival,” said Kate Pechenkina, an anthropology professor at Queens College and the study’s lead author. “As soon as that relaxes, the balance tips toward gender inequality.

    The Neolithic burial site showed no clear sign of gender inequality — which is quite unusual, Pechenkina says. But in the Bronze Age, inequalities became obvious: Males were buried with more riches, and female skeletons became significantly shorter, likely because of childhood malnourishment.

    vu dans les brèves des Cahiers de Sciences et Avenir, n°168, avril 2017 sur Les Hérésies
    (mais pas trouvé sur leur site)

    • le résumé de l’étude, l’accès à l’article est sous #paywall

      Shifting diets and the rise of male-biased inequality on the Central Plains of China during Eastern Zhou
      http://www.pnas.org/content/114/5/932

      Farming domesticated millets, tending pigs, and hunting constituted the core of human subsistence strategies during Neolithic Yangshao (5000–2900 BC). Introduction of wheat and barley as well as the addition of domesticated herbivores during the Late Neolithic (∼2600–1900 BC) led to restructuring of ancient Chinese subsistence strategies. This study documents a dietary shift from indigenous millets to the newly introduced cereals in northcentral China during the Bronze Age Eastern Zhou Dynasty (771–221 BC) based on stable isotope analysis of human and animal bone samples. Our results show that this change affected females to a greater degree than males. We find that consumption of the newly introduced cereals was associated with less consumption of animal products and a higher rate of skeletal stress markers among females. We hypothesized that the observed separation of dietary signatures between males and females marks the rise of male-biased inequality in early China. We test this hypothesis by comparing Eastern Zhou human skeletal data with those from Neolithic Yangshao archaeological contexts. We find no evidence of male–female inequality in early farming communities. The presence of male-biased inequality in Eastern Zhou society is supported by increased body height difference between the sexes as well as the greater wealth of male burials.

    • Fin de l’article :

      “If their family or their community were short on food, girls were the first to be deprived,” Pechenkina said. “When your body doesn’t get enough food, it has to sacrifice something.”

      Scientists aren’t exactly sure how the inequality rose or whether this evidence can speak for the rest of the world. But finding a historical turning point inevitably gets us closer to understanding ourselves as people — and where our social issues were born.

      “Last I heard, women make up 50 percent of the population in this world,” Kidder said. “Their stories in human history are very important because they shape who we are today.”

      Résumé : d’après des études sur les squelettes de femmes et d’hommes préhistoriques en Chine, il y a 5000 ans, dans le Néolithique, les femmes et les hommes mangeaient la même chose, et en particulier de la viande et du millet, et leurs squelettes ont des tailles comparables. C’est aussi une période où les deux sexes partageaient probablement équitablement les responsabilités, les activités, et une certaine interdépendance.

      Il y a 2500 ans, à l’Age de Bronze, lorsque l’agriculture s’est développée et la domestication animale a débuté, une inégalité s’est installée, en faveur des hommes. Les hommes ont continué de manger la même nourriture, alors que les femmes se sont mises à manger moins de viande, et d’autres céréales, en particulier du blé. S’il y avait moins de nourriture, elles en étaient les premières privées, et on observe des squelettes de femmes plus petits et comportant des signes de malnutrition infantile...

      La raison exacte qui a poussé cette inégalité à s’installer n’est pas connue, mais elle est datée et on peut imaginer que ça a du être peu ou prou pareil partout à un moment ou à un autre...

      Précédents articles sur le sujet :
      https://seenthis.net/messages/371071
      https://seenthis.net/messages/372186
      https://seenthis.net/messages/562728

      #domination #alimentation #dimorphisme_sexuel #stature #taille #inégalités #histoire #Préhistoire #Femmes #Femmes_Hommes #Sexisme #Petites #Evolution #Chine #Science

    • Je pencherais plutôt pour la répartition genrée des rôles à partir de l’adoption de l’agriculture : les hommes aux champs et les femmes à la maison. Les travaux dans les champs étant considéré comme un travail plus physique que les travaux domestiques, les hommes auraient été mieux nourris. Maintenant c’est peut-être plus complexe avec plusieurs facteurs qui peuvent entrer en jeu.

    • Ce que je soulignais @nicolasm c’est qu’avec la sédentarisation des communautés, les femmes ont été reléguées aux travaux domestiques contrairement aux hommes qui ont continué à vaquer à leurs occupations à l’extérieur. C’est une rupture importante d’avec les sociétés basées sur la chasse et la cueillette où tout le monde est dehors, et, semble-t-il, des inégalités moins pesantes.

    • Ca ne me choque pas d’imaginer un partage du travail, lié entre autre à la grossesse et à l’allaitement : puisque les femmes enfantent, on leur « épargne » les travaux difficiles ou dangereux, mais alors pourquoi, en même temps, on les affamerait ? C’est mettre en péril la génération suivante, y compris de futurs hommes.

      C’est complètement con, mais en même temps ce ne serait pas la seule fois dans leur histoire que les humains, et en particulier les hommes, font des choix complètement cons pour leur survie...

    • On a pas déjà eu des articles comme quoi avant l’agri le découpage n’était finalement peut-être pas aussi simple que ça, et qu’il y avait aussi des hommes à la cueillette et peut-être des femmes à la chasse ? Notamment parce qu’en fait c’était une présupposition sexiste des archéologues (les grands sont des hommes etc), alors qu’en fait les squelettes retrouvés sont très difficilement « sexuables ».

      En revanche, dès avant l’agriculture, les anthropologues nous disent généralement qu’il y avait déjà une grosse séparation par rapport au tabou du sang.

    • @aude_v plus que l’abondance c’est la répartition qui pose souci, le point critique est plutôt le fait que la nourriture soit stockable ou pas. Pour plusieurs auteurs à partir du jour où on a eu des surplus stockables on était foutus.
      Après, concernant les inégalités de genre, je dirais qu’elles sont plus probablement apparues en même temps que l’agriculture (à travers la maîtrise par les hommes de la reproduction humaine, animale et végétale) plutôt que comme conséquence de la gestion des surplus.
      #travail_reproductif

    • Peut être une piste avec Ibn Khaldoun (Islam des « lumiéres »)
      Sur le passage du nomadisme à la sédentarisation.
      Le groupe, le rapport à la nature, structure de civilisation, complexité des techniques (technologie) et gouvernement.

    • Suite de cette discussion et de celle sur le lien entre patriarcat et agriculture, cet article :

      L’homme est-il responsable de la désertification du Sahara il y a 8.000 ans ?
      Jean-Paul Fritz, L’Obs, le 16 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580597

      En comparant les données archéologiques sur l’apparition de l’élevage dans la région saharienne avec l’évolution sur la durée de certains types de végétation associés à une région désertique, l’archéologue a pu bâtir sa théorie.

      Voici environ 8.000 ans, les premières communautés pastorales se seraient installées dans la région du Nil, et auraient commencé à se répandre vers l’ouest. Et cette progression serait synchrone avec l’augmentation de la végétation désertique.

      Comment cela a-t-il pu se produire ? L’arrivée de tribus dont la ressource principale est l’élevage a eu des conséquences sur l’environnement. Ces civilisations ont aménagé l’espace, incendié des zones qu’ils souhaitaient dédier à leurs animaux, et plus globalement procédé à une déforestation. Le changement dans la végétation, et notamment la disparition de zones de forêts et de savanes, a pu changer la quantité de lumière solaire reflétée par le sol, qui a son tour aurait influencé la circulation atmosphérique. Les moussons, qui irriguaient le Sahara, auraient alors faibli, poussant la région sur le chemin de la désertification.

      #Sahara #désert #changement_climatique #anthropique #archéologie

      Et du coup :
      https://seenthis.net/messages/499739
      https://seenthis.net/messages/524060

      #inégalités #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocene #Anthropocène #capitalocène

    • Pour les chasseurs-cueilleurs, une étude récente fournit des données impressionnantes. Après un an de terrain à quantifier scrupuleusement les items consommés par les hommes et les femmes dans six campements hadza (population de chasseurs‑cueilleurs en Tanzanie) un spécialiste de l’écologie comportementale humaine – par ailleurs pas le moins du monde concerné par les problématiques du genre – note que la viande constitue pratiquement 40% du régime alimentaire des hommes et 1% (à peine plus) de celui des femmes (Marlowe, 2010 : 128).

      https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2015-1-page-19.htm

      Cette étude indique que chez les peuples chasseurs- ceuilleurs, l’accès à la viande pour les femmes n’est pas brillant.
      De plus en plus j’ai l’impression qu’on part d’un déséquillibre assez marqué (le dimorphisme sexuel est présent à l’aventage des mâles depuis belles lurettes, cf Claudine Cohen)
      A la base c’est pas brillant, au néolithique c’est encore plus la merde, ca s’aggrave à l’age de bronze, c’est encore pire avec les grecs, les romains, du coté celte, plus les groupes s’agrandissent plus c’est mauvais pour les femmes, ca se dégrade encore avec les cathos, à la renaissance c’est carrément la chasse aux sorcières, à la révolution les droits des femmes se dégradent encore (on se demande comment c’est possible) au XIXeme t’as les ouvrières à assommoir industriel, au XXeme quelques améliorations notables (mais pour l’Afghanistan c’est pas frappant) et au XXIeme le porno, l’uberisation en marche, les désastres climatiques veillent à te faire aimer les privations alimentaires que tu t’impose toi même pour garder la ligne. Au XXIeme les effets nocifs touchent d’abord les femmes et les enfants, par exemple le Tsunami de 2004 en Indonésie à fait 80% de victimes parmi les femmes et les enfants).

  • L’heure de la revanche a sonné pour les femmes - Mouvement Français pour un Revenu de Base
    http://revenudebase.info/2016/01/11/lheure-de-la-revanche-a-sonne-pour-les-femmes

    Si on considère le fait d’être mère comme un loisir et qu’elles produisent moins de valeur que les femmes sans enfant, on pourrait en déduire qu’elles ne font que se reposer sur le travail des autres. Cela peut conduire à des tensions entre collègues, et aussi à des relations tendues entre les maris soutenant financièrement leur famille et leurs femmes au foyer, qui ont notoirement moins de pouvoir de négociation dans le ménage.

    D’après moi, cette vision de la maternité se fourvoie totalement. En fait, c’est la société qui profite des efforts non récompensés des femmes à la perpétuation de la race humaine. Comme l’aurait dit Marx s’il avait jugé que le travail des femmes valait la peine d’être inclus dans sa théorie de la valeur du travail (ce qui n’est pas le cas), le « travail de reproduction » (c’est ainsi que les féministes appellent la création et l’entretien des familles et des foyers) est la base de l’accumulation du capital humain. J’affirme qu’il est temps de parler de réparations.

    Ce sont des réparations étranges, pourrez-vous objecter, qui vont aux pères comme aux mères, aux personnes seules comme à celles qui ont des responsabilités familiales. Mais écoutez plutôt cette proposition radicale. Le revenu de base universel est une condition nécessaire pour construire une société juste, car il reconnaît le fait que la plupart d’entre nous – les hommes, les femmes, les parents et les non parents – font beaucoup de travail non rémunéré dans l’intérêt général. Si nous n’élevons pas d’enfants, alors peut-être faisons-nous des études, ou du bénévolat dans notre quartier.

    Politiquement, le revenu de base semble beaucoup plus plausible qu’une subvention visant seulement les mères parce que, comme pour la sécurité sociale et l’assurance-maladie, les politiques ont plus de chances de perdurer lorsqu’elles sont perçues comme des droits généraux plutôt que comme de l’argent facile pour des profiteurs. Les critiques de droite rejetteraient une pension pour mères comme une aumône aux reines de l’assistanat. Les critiques de gauche pourraient y voir une consécration des normes patriarcales. Un revenu de base universel dépasserait ces deux objections.

    Je ne veux pas donner l’impression que les féministes sont le cœur du problème. Bien au contraire, elles représentent une part négligée d’un débat beaucoup plus vaste qui dure depuis des siècles.

  • Rebecca Mott : Conséquences


    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/11/consequences

    Je n’utilise pas ce blog pour commenter l’actualité, mais les événements survenus en Allemagne m’ont rendue tellement en colère et malade.
    Comme je l’ai écrit dans mon dernier message, cela tient à la pure hypocrisie de la majorité des réactions, et à leur utilisation pour excuser le racisme et l’ignorance.
    Il s’agit de rendre invisible l’éléphant au milieu de la pièce, ou peut-être les deux éléphants qui sont dans cette pièce.
    De cacher que dans toutes les cultures, tous les milieux et à toutes les époques, des hommes rassemblés en masse ont violenté sexuellement les femmes.
    Que l’Allemagne s’est constituée en bordel de l’Europe – le viol, la violence mentale, la torture et même le meurtre de femmes et de filles sont acceptés tant que vous payez.
    Cette violence n’est inadmissible que si elle est faite à des femmes non prostituées et que si elle ne peut pas être dépeinte comme extérieure à la culture allemande.
    J’ai essayé de rester silencieuse, mais la bile me monte à la gorge.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://rebeccamott.net/2016/01/08/consequences

    Vous pouvez lire et soutenir #Rebecca_Mott ici : http://rebeccamott.net

    #prostitution #Allemagne #racisme #violences_sexuelles #Cologne #tradfem

    • cqfd : trop tard pour chialer alors que le non respect ou son impossibilité de la parité dans les flux migratoires incontrollés imposait d’imaginer la situation

    • Au risque de me planter, assistons nous encore une fois (ou comme d’habitude) à une forme de #cryptomnésie_sociale ?

      http://chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=448

      Sur la base du constat que les minorités sont très souvent connotées négativement, deux chercheurs, Pérez et Mugny en 1990, proposent une théorie de l’influence minoritaire qui nous intéresse beaucoup. Ces deux chercheurs expliquent que le changement est le résultat du processus de dissociation : pour ne pas être associés aux attributs négatifs de la minorité tout en adoptant néanmoins et publiquement le point de vue minoritaire, les gens sont amenés à dissocier le contenu du message (qu’ils acceptent) de la source du message (qu’ils rejettent). Il est donc possible d’adopter un point de vue d’origine minoritaire sans pour autant associer ce point de vue à l’action de la minorité qui défend(ait) ce point de vue. Ce phénomène se nomme la cryptomnésie sociale.

      Autre réaction et mise en perspective chez #Crêpegeorgette :
      Les agressions sexuelles du nouvel an : des crimes sexistes à l’instrumentalisation raciste.

      Le fait est que les foules masculines matinales des transports en commun français sont déjà un danger pour les femmes donc les foules avinées en sont également un, comme l’Oktoberfest (10 viols rapportés chaque années, on soupçonne que 200 ne font pas l’objet d’une plainte ; autre lien) ; les fêtes de Bayonne (2011, 2013, 2014). Un article de slate de 2004 faisait d’ailleurs le point sur le problème des violences sexuelles pendant les fêtes où l’alcool coule à flot et disait que « Les exemples de violences sexuelles abondent dans l’histoire récente des grandes fêtes ou festivals et la litanie des victimes est longue ». En 2003, bien avant l’arrivée des demandeurs d’asile donc, trois associations allemandes ont lancé "Sichere Wiesn für Mädchen und Frauen afin de lutter contre les comportements sexistes, le harcèlement sexuel, les viols et les agressions sexuelles pendant l’Oktoberfest. Un point de sécurité réservé aux femmes existe pendant toute la durée de la fête ce qui montre l’importance du nombre d’agressions.

      http://www.crepegeorgette.com/2016/01/12/violence-sexuelles-instrumentalisation-raciste

      Comment tenir en respect et faire reculer le terrifiant pouvoir de l’imbécilité, qui semble comme jamais (vu de là où je me trouve) occuper le terrain, semer et exploiter ignorance, inintelligence et confusion ?

    • La #violence_sexuelle sera la norme aussi longtemps que le commerce du sexe sera légal et intégré à la culture allemande.

      Sinon, sa dernière phrase sonne malheureusement, définitivement, on n’achète pas la violence sexuelle !

    • Oui, @aude_v, je suis parfaitement d’accord avec ce qu’elle développe comme idée que la violence prostitutionnelle l’est par essence de l’achat d’un corps et qu’elle déteint sur l’ensemble de la société. La phrase que j’ai mise en exergue est différente de la dernière phrase de son texte.
      Et peut être est-ce un souci de traduction

      Ce que doivent apprendre les hommes de la foule, c’est de payer d’abord leur violence sexuelle, et alors personne ne s’en souciera.

      Parce qu’il y a confusion entre « payer leur violence sexuelle » au sens juridique, avec « payer leur violence sexuelle » au sens prostitutionnel. Dans tous les cas le sens cynique est différent mais reste gênant. On comprend qu’elle s’insurge contre la violence sexuelle qu’est la prostitution en ce qu’elle est une violence institutionnalisée acceptable, de là à proposer comme solution aux agresseurs d’user de la prostitution (c’est ce que je crois comprendre) ça fait un peu mal.

    • @aude_v Est-ce que l’expression « travail du sexe » en elle-même nie la dimension intime de la sexualité ? Je n’en suis pas certain (voir par exemple http://seenthis.net/messages/397820 )
      On est d’accord que dans le genre de société auquel on aspire, ce « travail » ne devrait pas exister. Mais dans l’actuelle, plein de femmes ont recours à la prostitution pour vivre.
      Quant au #travail_reproductif (c’est à dire faire naître et élever des enfants, gérer un foyer), c’est bien sûr bien autre-chose qu’un travail et cela comporte bien sûr nombre de prolongements non objectivables, mais c’est aussi une contribution dont le capitalisme profite gratuitement, une contribution qu’il externalise (pour le dire en termes économiques), tout comme une grande partie de ce que les sociologues appellent le care.
      Le fait de ne pas le reconnaître dans sa dimension de travail, pour le dire vite ça pose deux gros soucis : d’une part les #mères (sur qui repose aujourd’hui l’essentiel de ce travail, faute de partage des tâches convenable) sont déconsidérées (le qualificatif d’"inactif" pour une mère au foyer en dit long) (voir http://seenthis.net/messages/378617#message407092 http://seenthis.net/messages/419415 ) d’autre part ça crée un gros angle mort dans les critiques anticapitalistes (cf. l’expression « prolétaires de tous pays qui lave vos chaussettes ? ») qui gagnerait à être mieux mis en lumière.

    • @touti et @aude_v : un message d’un membre de la collective ayant travaillé sur cette traduction : « Il me semble clair que Rebecca termine son billet sur une note de sarcasme, qui est différent du cynisme que lui attribue touti et de la version moralisatrice et proche d’un chantage qu’elle propose en alternative. »

      [Edit : avec nos excuses @touti, message rectifié]

    • @aude_v

      tenter de leur rendre la vie moins merdique n’a pas à remplacer le fait qu’on doit dire non à l’exploitation des femmes par les hommes et le male entitlement.

      Bien évidemment, personne ici ne suggère l’inverse. Il reste malgré tout des problèmes matériels non résolus tant qu’on reste dans un système capitaliste et patriarcal, et ça ne me semble pas inutile de trouver des leviers intermédiaires en attendant la fin de l’économie et du patriarcat, qui malheureusement risque de prendre du temps.
      Aurais-tu un lien vers le texte de Delphy en question ?

    • @koldobika le tag #prostitution est très documenté sur seenthis. Dans le temps, cela m’a permis d’appréhender un peu mieux les confrontations et enjeux complexes qui existent. Je vois maintenant la prostitution en comprenant qu’un rapport sexuel monétisé est un viol. Je ne peux donc pas à partir de ce prorata, considérer qu’être violer soit assimilable à un travail. Mais c’est nettement plus complexe, à commencer par la responsabilité des situations sociales et politiques que la société (nous, nantis ou non prostituées) ne se donne pas les moyens de résoudre.

      merci @Tradfem

      un message d’un membre de la collective ayant travaillé sur cette traduction : « Il me semble clair que Rebecca termine son billet sur une note de sarcasme, qui est différent du cynisme que lui attribue touti et de la version moralisatrice et proche d’un chantage qu’il propose en alternative. »

      Merci au collective pour son travail, mais non, ce n’est pas clair, sinon il ne faudrait pas d’explication. Ah, et je suis une femme, ne vous en déplaise ;)

    • @aude_v

      Se battre pour la dignité et les conditions de travail et de vie des personnes concernées, c’est une chose, mais faire passer sous le vocable « travail du sexe » l’idée que c’est un travail comme un autre qui n’implique rien dans les rapports de domination, non...

      On est d’accord. La question reste comment, dans les termes actuels, on essaie d’améliorer la dignité et les conditions de travail et de vie des personnes concernées. Une posture qui consisterait à dire que ce qui a été essayé ne fonctionne pas et que seule la fin du patriarcat et du capitalisme résoudra la question laisse entre-temps un paquet de concernées sur le carreau, soit tout le contraire de ce qu’on leur souhaite.

    • @touti

      Je vois maintenant la prostitution en comprenant qu’un rapport sexuel monétisé est un viol.

      Pour ma part j’ai toujours vu les choses ainsi. Et ça se passe aussi malheureusement dans nombre de couples où la femme dépend financièrement du mari (et où la monétisation est indirecte).

      Je ne peux donc pas à partir de ce prorata, considérer qu’être violer est assimilable à un travail …

      Sauf que bon nombre de femmes pauvres ont recours à la prostitution pour survivre, et n’ont aucun droit social (à part celui de payer des impôts sur « estimation du train de vie » comme le disait Aude plus haut). C’est la situation matérielle actuelle.

    • Oui, eut égard à celleux qui se prostituent, je venais d’ajouter cette phrase, et je me tais ensuite.

      Mais c’est nettement plus complexe, à commencer par la responsabilité des situations sociales et politiques que la société (nous, nantis ou non prostituées) ne se donne pas les moyens de résoudre.

  • Les femmes davantage pénalisées financièrement lors des séparations
    http://www.lemonde.fr/famille-vie-privee/article/2015/12/16/separations-les-femmes-davantage-penalisees-financierement_4832841_1654468.h

    L’accroche en une du site : L’augmentation des séparations et de la part des familles monoparentales expose les femmes à un plus grand risque de #pauvreté, révèle l’Insee.

    Les parcours de vie évoluent mais demeurent très genrés et, à l’arrivée, ce sont les femmes qui y perdent. C’est la conclusion que l’on est tenté de tirer d’une étude inédite, « Couples et familles », publiée mercredi 16 décembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

    Elle permet en effet de se pencher plus avant sur la fragilisation des unions, un phénomène qui prend de l’ampleur avec les années et qui se traduit par une part grandissante de #familles_monoparentales. Celles-ci représentent 20 % des familles en 2011, contre 16 % en 1999. Une tendance que l’on observe également à l’échelle de l’Europe, même si les pays de l’Est conservent, par exemple, des taux de monoparentalité faibles, eu égard à un attachement aux normes traditionnelles et à une forte emprise de la religion.

    A l’arrivée, en France, 25 % des enfants mineurs ne vivent pas avec leurs deux parents, soit 3,4 millions d’enfants. Et, sans surprise, ce sont les femmes qui ont la charge de 85 % de ces familles monoparentales.

    Prééminence de la monoparentalité maternelle

    Cette différence entre les hommes et les femmes se retrouve sous d’autres formes et à d’autres étapes des chemins de vie : ainsi, les hommes vivent plus tard les étapes de formation de leur famille. De même, s’il est « de plus en plus fréquent de vivre plusieurs unions au cours de sa vie », comme le rappelle Vianney Costemalle, l’un des auteurs de l’ouvrage de l’Insee, hommes et femmes sont inégaux face à la séparation. Les premiers se remettent plus rapidement en couple après une rupture. Et « le fait d’avoir au moins un enfant mineur est pour les femmes, contrairement aux hommes, un’’frein’’ pour former à nouveau une union cohabitante ». Une femme ayant un enfant de moins de cinq ans a par exemple près de deux fois moins de chances de se remettre en couple qu’une femme sans enfant.

    Ce phénomène s’explique, au moins pour partie, par cette prééminence de la #monoparentalité_maternelle. Même si, à la lumière des décisions des juges aux affaires familiales de 2012, on note que la résidence alternée a fortement progressé, la résidence chez la mère demeure la règle, dans 75 % des cas, tandis que celle chez le père reste stable à 7 %.

    La situation de monoparentalité s’est en outre « répandue surtout parmi les femmes moins diplômées », rapporte l’Insee. Celles-ci ont en effet leurs enfants plus tôt : par conséquent, la probabilité qu’elles aient des enfants lorsqu’elles se séparent est plus élevée. Aussi, les mères de familles monoparentales « connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail » : elles sont confrontées à un taux de #chômage de 15 % quand celui des femmes en couple est de 7 %. Leurs conditions de vie sont in fine « moins favorables » avec un revenu moyen des familles monoparentales établi à 1 240 euros par mois, quand celui des couples avec enfant(s) atteint 1 880 euros en moyenne. Et ce, malgré l’effet des transferts sociaux, fiscaux et du versement d’une pension alimentaire.

    Parce que les femmes font face à des dépenses plus importantes, notamment en matière de #logement pour assumer la garde des enfants, mais aussi parce qu’elles apportent en moyenne moins de ressources au ménage, elles ont plus à perdre dans une rupture. « La #séparation entraîne une baisse de niveau de vie de 3 % en moyenne pour les hommes et de 20 % pour les femmes », rapporte Marie Reynaud, à l’Insee.

    En répercussion de cette fragilité économique, on observe que « 35 % des #enfants_pauvres résident en famille monoparentale, alors que ces familles accueillent moins de 20 % des enfants mineurs ».

  • Les Ginks refusent la maternité au nom de l’écologie
    http://information.tv5monde.com/terriennes/que-veulent-les-ginks-non-la-maternite-au-nom-de-l-ecologie-72

    Le combat des Ginks serait-il donc vain ? Peut-être pas. Car derrière l’étendard de l’écologie se cache une réelle revendication, le non désir d’enfant. Un choix que la créatrice du mouvement Lisa Hymas assume pleinement. « Nos relations amicales, notre famille, nos amours remplissent déjà suffisamment notre vie, explique-t-elle sur son blog Childfreefeminist. Sans oublier les avantages personnels à une vie sans enfant : aucun horaire, une carrière professionnelle plus épanouissante, l’occasion de développer nos talents propres, (…) d’avoir du temps pour soi et pour les autres (…) ».

    Ces propos qui se veulent altruistes, dérangent et suscitent les plus vives critiques. C’est qu’on ne touche pas au sacro-saint droit de procréer sans être montré du doigt ou sans provoquer l’indignation. Une étude de l’INED, publiée en 2014 et réalisée par les sociologues Charlotte Debest et Magali Mazuy, montre que rester sans enfant demeure un choix de vie à contre-courant. En France, seul 5% de femmes et d’hommes n’en veulent pas. La plupart invoquant des raisons libertaires face à la pression du « faire famille ».

    Mais dire qu’on ne veut pas d’enfant sans raison, la pilule a du mal à passer. Alors le respect de l’environnement, la survie de l’espèce, etc. ne serait-ce pas autant de justifications pour ces femmes lassées de devoir constamment se justifier ? Toujours est-il que pour Emilie Tixador, ancienne Gink et auteur du blog Green Girl, l’écologie a porté ses fruits. « Je choquais les gens quand je disais que je ne voulais pas d’enfant parce que j’avais envie de m’épanouir dans mon métier. Mais dès que j’ai parlé de limiter la surconsommation et la surpopulation, ma cause est devenue noble aux yeux de tous. »

    #childfree #écologie #procréation

    • A mon sens, toutes les raisons invoquées sont critiquables... Vouloir s’investir dans son boulot ? ça ne dure qu’un temps... et c’est même assez vain à mon sens... Vouloir limiter la surconsommation blablabla... Là aussi, on peut en discuter... Il y a des modes de vie qui pour une famille à 5 personnes impactent moins la planète que pour une personne seule vivant comme un jetsetter’... Et le coup des « talents propres »... pfff...

      Je ne veux pas d’enfant « parce que ». Et si tu me poses la question, sache que c’est personnel et que ça ne souffre aucune critique. Limite, c’est comme la religion... Je suis athée et « ta gueule »... Devra-t-on en arriver à une loi de 1905 sur le droit à mener sa vie comme on l’entend ? :-D

    • Mais dès que j’ai parlé de limiter la surconsommation et la surpopulation, ma cause est devenue noble aux yeux de tous.

      Que d’hypocrisie pour dire qu’on n’a pas envie de s’emmerder à élever des chiards. Les mômes, ça prend la tête, ça vous mène au burn out, ça coûte un bras quand ils font des études supérieures, etc ...
      Et pourtant, dans ma vie, ils sont irremplaçables. Va comprendre.

    • L’homme est le cancer de la Terre et j’aime bien trop Gaïa pour lui infliger un parasite de plus.

      #malthusianisme #écologie_profonde

      Perso, je préfère infiniment l’argument féministe unique et polyvalent : « je veux ce que je veux de mon corps. je ne veux pas d’enfant. point ».

      Après je peux comprendre qu’on peut être harcelé par les autres et que du coup on cherche à fournir un autre discours juste pour qu’on nous laisse tranquille. Mais bon, là dans l’article ils parlent quand même pas mal de gens qui pensent vraiment ça. Et du coup en arriver à des arguments malthusianistes comme ça…

    • Super les injonctions culpabilisatrices ! Alors les childfree sont des hypocrites qui veulent pas se faire chier ou des personnes qui pensent trop à leurs travail .... Ca serait bien de ne pas parler a la place des personnes concernées. si dans TA vie de @sombre ils sont irremplaçables c’est tres bien pour toi. Et si ton boulot ne dure qu’un temps,@biggrizzly sache que les enfants ne durent qu’un temps. Vos avis de papas qui ne risquez pas l’episiotomie et autres joies de l’enfantement vous pouvez vous le garder. Les enfants ça coûte cher aux femmes et si vous êtes des super Nice guy qui changez des couches ca change rien au probleme que sont les enfants pour les femmes aujourd’hui en 2015.

    • @mad_meg : J’ignore comment tu as fait pour lire que j’écrivais en tant que parent ni comment mon commentaire peut être considéré comme genré. Et je note que tu n’as pas lu ma conclusion, sans doute pour ne pas rendre boiteux le raisonnement que tu souhaitais mettre en avant. Qu’un argument particulier soit criticable, et que j’en émette une critique, ne présume pas du fait que les arguments que je n’ai pas traités ne le soient pas eux non plus... à mon sens. Je te souhaite une bonne journée :-)

    • J’ai tres bien lu ta ccl @biggrizzly et j’y ai lu un gros « yaka-fokon » typique d’une parole androcentrée. Yaka pas se justifié. Tu peu effectivement envoyer chier des gens imaginaire qui ne te demandent rien (ou presque rien) vu que c’est aux femmes qu’on pourris la vie pour faire de la progeniture qui portera le nom de mâles la plus part du temps. D’ailleurs il manque le tag #feminisme car c’est un sujet hautement feministe.
      Sur ce bonne journée à toi aussi.

    • Tu prends mon intervention comme un conseil : c’est hors sujet. Je ne fais que dire qu’à mon sens ses propres choix de vie ne méritent aucune justification, de quelque genre que l’on se classe (je ne veux pas d’enfant : parce que et « ta gueule » ; je porte le voile : parce que et « ta gueule » ; je suis tatoué : parce que et « ta gueule » ; je vis avec telle personne : parce que et « ta gueule »).
      Le texte partagé par Mona semble ne proposer que des justifications normalisatrices qui ne me semblent pas particulièrement performantes/progressistes/féministes. Et c’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle elle l’a partagé.

    • Perso je pense juste que ce sont des femmes ont choisi de ne pas avoir d’enfants, et que la société veut tellement leur imposer qu’elles sont obligées de consacrer beaucoup de temps et d’énergie à monter des assos, des blogs, à trouver des argumentaires, à essayer de se faire entendre auprès des personnes qui veulent leur faire comprendre que ce n’est pas normal ou des femmes qui tendent vers ce chemin.

    • L’étude de Charlotte Debest :
      http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1671/publi_pdf1_population_societes_2014_508_choix_sans_enfant.pdf

      Effectivement c’est de l’ordre de 5% et stable dans le temps. L’an dernier, j’avais contacté l’auteur et lui avais signalé que j’étais surpris de ne pas voir, parmi les facteurs interrogés, de motif « politique » (monde pourri, surpopulation...).

      Elle m’avait répondu : « Dans les entretiens que j’ai réalisés, ce type d’arguments est très peu apparu, et d’après mes analyses lorsqu’il est apparu, il n’était pas au coeur du refus d’enfant »... Je reste surpris, voire dubitatif...

    • @biggrizzly « Il y a des modes de vie qui pour une famille à 5 personnes impactent moins la planète que pour une personne seule vivant comme un jetsetter’ ». Non, ce n’est pas vrai, car 5 personnes feront en moyenne 10 enfants, 20 petits enfants etc., alors que le jetsetter gink, dans 100 ans son empreinte écologique est nulle...

    • Ce que je trouve formidable, c’est que quand une femme dit : je ne veux pas d’enfants, on lui explique toujours ce qu’elle doit penser et en plus, elle doit argumenter. Alors que bon, c’est quand même pas une obligation que je sache. Et que x ou y soit heureux d’avoir un ou plusieurs enfants dans sa vie et ses raisons on s’en branle un peu non ? Ce qui est important ici c’est que des femmes refusent le rôle qui leur est assigné et que leur simple refus et donc l’expression de leur position d’adulte autonome ne suffise jamais. Je suis assez d’accord avec @rastapopoulos, je peux comprendre la nécessité face à la pression sociale d’aller chercher des arguments ici ou là, mais franchement, un simple « je ne veux pas » devrait suffire. En la matière, je ne comprends pas vraiment la crispation : des personnes, des femmes, des hommes aussi, ne veulent pas d’enfants et d’autres en veulent et donc ?

    • @biggrizzly Si tu compare l’impact écologique d’un jetsetteur cocaïnomane par rapport a une famille d’écolos paysans chinois c’est sur que ton calcule peu fonctionné. Mais si tu compare l’impacte d’un paysan chinois nulipart avec une famille de 5 enfants du 15eme arrondissement bah ca marche plus du tout. A mode de vie comparable, la personne qui veille à l’extinction de sa race a un impact bien plus légers que la personne qui se reproduit comme un lapin en rut. C’est quant même pas difficile à comprendre. Et le model couche lavés a la main et allaitement qui permet un faible impacte, ça fait chier que les femmes, puisque 80% des tâches domestiques sont pour elles et que plus elles se reporduisent moins les mecs en font. Alors parler des familles qui se reporduisent et laissent les gosses cul nus pour pas salir l’ozone c’est assez mal venu surtout de la part d’hommes qui ne se ferons jamais couper la chatte ni le salaire et la retraite pour faire passer un nourisson qui ne portera même pas votre nom vu que 95% des pères osent encor donner leur noms comme de vulgaires pater familias romains.

      @koldobika tu fait bien de rappeler que quelque soit l’option pour les femmes, elles seront toujours perdantes.
      0 - sale egoiste carriériste qui n’a pas d’enfants et le regrettera.
      1 - c’est pas assez, le pauvre va être dans un sale enfant roi.
      2 - c’est deja trop ou pas assez. Et si il y a deux du même sexe va falloir penser à equillibré ca. Le principal etait tout de même des faire des fils comme on l’observe partout dans ce monde.
      3 - la tu peu commencer a etre traiter de lapine qui se contrôle pas et si les géniteurs sont different on va commencer a t’envoyer des compliment sur ton hygiène intime.
      4 et + - voir 3 en pire et tu aura droit à des commentaires sur la contraception et selon ta couleur des proposition de stérilisation de la part du corp médical vont te tomber dessus. Moi comme blanche on a essayer de me dissuader de me faire stérilisée mais je sais que les femmes racisées ont le probleme inverse.
      #racisme

  • La #violence_contre_les_femmes est un problème politique
    Relevé sur twitter (https://twitter.com/feeskellepeut/status/669426422814015488 et suivants)

    25 novembre, anniversaire pour toutes celles qui ont tout perdu et pire encore à cause d’un enfoiré qui avait LE DROIT pour lui.
    on va vous demander de parler, non qu’on ait l’intention de changer quoi que ce soit à la règle commune qui permet ça, mais pour faire peur à toutes les autres, qu’elles sachent bien pourquoi elles ont intérêt à fermer leur gueule (mais en vous plaignant, bien entendu)
    allez les copines on y va on déballe, ils adorent tellement nos malheurs, faut pas brimer le public, et puis certains en vivent, hein.
    amère, moi ? oh penses tu. j’ai eu tellement d’’aide. tellement. je suis si reconnaissante. à mon chien moi aussi.
    c’est fou le nombre de femmes maltraitées qui doivent leur vie à leur chien. et dont le chien est d’ailleurs le seul pote restant, au final.
    ça non plus c’est pas politique je suppose. on a du juste être trop connes pour se défendre correctement et se faire aider, hein.
    bisous si toi aussi tu as signé un amiable tellement amiable que t’avais 125 euros de ressources par mois et monsieur 3500.
    ce qui est notifié sur ton jugement mais n’a pas une seconde mis la puce à l’oreille du jaf parce que hey, amiable. \o/
    câlin si toi aussi 5 ans après on te chie à la gueule parce que t’as pas « reconstruit ta vie » assez bien avec ces si bonnes bases. \o/
    si en prime on te traite de cancer social bouffeur d’allocs et de mère indigne au passage parce qu’il a tjrs le droit de nuire aux gosses
    si toi aussi t’as perdu tout ton entourage parce que c’est pas politique c’est pas un pb de droit DONC ça n’arrive qu’’aux connes/folles parce que « yadézaides » et que donc si tu t’en es mal tirée c’est que t’es RESTEE conne/folle. donc on va s’abstenir de te garder en contact.
    si toi aussi le 25.11 c’est l’anniversaire de ta mort sociale pure et simple, de ton entrée dans la survie définitive, keur sur toa coupine.
    ça va j’ai bien mérité ma cacahuète des braves apitoyés qui feront rien changeront rien ? ou y’en faut plus ?
    non mais jdemande pare que d’habitude il faut aussi que je dise comment j’ai pas accès au #logement décent, aux #soins, etc
    Auj les membres du gvt porteront un ruban blanc pour dire non aux violences faites aux femmes.
    Les meufs j’espère que vous êtes rassurées

    je me sens direct d’humeur à adopter un mâle dominant à temps plein, tiens. #rassuréegrave
    nous c’est ruban blanc, donc ? c’est bien c’est jouli ça rappelle la virginité, la colombe la bonne victime innocente. BRAVO.
    c’est pas politique on te dit. c’est pas circonstanciel. c’est une connasse victime (bien blanche la colombe) et un monstre. hop.
    Ô ironie c’est le même jour que celui des catherinettes, odieuse tradition pour se moquer des femmes de 25 ans sans proprio légal.
    le blanc, la virginitay, on disait.

    c’est le jour de rappeler que si ce’st pas que les meufs cis het en attendant c’est 80% des meufs cis het violentées par des mecs cis het au sein d’un putain de couple cis het et en général à l’arrivée de l’enfant dudit couple cis het MAIS CEST TJRS PAS POLITIQUE
    et c’est pas social non plus. et ça n’a aucun rapport avec les structures du droit commun du couple NON PLUS, hein
    aucun rapport avec la grossesse et sa sanction sociale/professionnelle, aucun rapport avec LE FRIC qu’on PERD en congé mater
    aucun rapport avec le congé parental et son indemnisation RIDICULE qui nous fout EN DEPENDANCE ECONOMIQUE
    aucun rapport avec le fait qu’une femelle avec un petit même un con de lion sait que c’est celle qu’il bouffera le plus facilement
    aucun putain de rapport avec les modes de garde INSUFFISANTS ce qui nous OBLIGE à lâcher nos tafs et DEPENDRE d’un mec qui ensuite ABUSE de son POUVOIR ECONOMIQUE aucun rapport avec le fait qu’une fois PRECARISEES COMME CA PAR LA #SOCIETE on est COINCEES
    aucun rapport avec l’absence TOTALE de soutien logistique et financier pour PARTIR ou au moins REEQUILIBRER le pouvoir dans le #couple
    non penses tu on est juste connes et ils sont juste monstrueux, dors bien sur tes deux oreilles toi tu risques rien ma poule.
    et puis tiens, on s’en remet, hein. partir avec RIEN, une valise, deux jouets, les papiers, en EXIL, fuir, on s’en remet ! allons !
    c’est tellement génial d’avoir réussi à partir, hein ? dis donc tu vas pas te plaindre d’avoir tout perdu, ho
    et toi si tu devais faire une valise ma chérie, une seule valise, pour partir avec tes enfants, t’emmènerais quoi ? mH ?
    combien de fois tu t’es dit toi « ha non ce souvenir là il a été perdu c’est vrai » en pensant à une lettre qui t’aurait réchauffé le coeur ?
    combien de fois t’as répondu à ton gamin « ha non ça on l’a pas emmené ptète que papa l’a » ?

    (c’est tous les jours l’extrême violence, l’enfer, la solitude, tenir, reconstruire en partant de rien, en prendre plein la gueule partout
    se faire emmerder parce que chômage -hahaha, lol-, parce que ci parce que ça, et entendre cette horreur trop souvent : « tu l’avais CHOISI »)
    ce « tu l’avais choisi » je l’entends dès que j’ouvre la bouche. parlez qu’ils disent. sauf que si tu parles on te répond ça.
    et je sais pas si t’as la queue d’une idée de la VIOLENCE de cette toute petite phrase.
    si tu parles on te répond cette horreur là et si tu parles pas on te juge barge parce que hey, c’est quoi ste meuf avec ste vie sérieux ?
    il n’y a PAS de vie après la violence conjugale.
    il n’y a PAS d’après la #violence_conjugale. elle ne s’arrête PAS. jamais. la société toute entière la poursuit.
    mais chaque 25 novembre je pourrai gentiment me rappeler ce qui m’a été fait, l’impuissance, la souffrance, l’enfer, le pourquoi.
    et chaque 25 novembre je pourrai contempler l’apitoiement du monde bourgeois qui fait les règle qui organisent tout ça.

    le lol c’est qu’on est QUE 2 millions de mères isolées c’est te dire le pourcentage de joyeuses survivantes ayant réussi à fuir....
    mais du coup comme on est PEU tavu ça prouve bien qu’on est des cassosses graves connes barges etc et que c’est pas un truc social/politique
    c’est pas beau une bonne infinite loop comme ça ? moi jtrouve ça beau. vachement bien foutu. franchement bravo changez rien.

    « parlez » disent -ils aux victimes genre c’est parler qui va changer ta vie. laule. nope. tellement pas. ça va juste empirer les choses même
    1 personne te croit
    2 personne te croit
    3 quand on te croit on peut rien pour toi
    en plus quand on te croit on veut surtout rien avoir à foutre dans un truc glauque qui fait peur et tu fais PEUR, meuf
    du coup on va pas te fréquenter parce que on sait pas si ton ex va pas nous dézinguer la gueule, nous harceler, nous espionner (pas faux)
    on va pas te loger parce que qu’est ce qui nous dit que ça va pas péter un jour qu’il va pas venir tout casser que va pas yavoir des merdes
    des plaintes du voisinage si ça gueule etc (pas faux non plus)
    on va pas t’embaucher parce qu’’entre toi et tes mioches traumas merci le cassosse qui va chialer nimporte quand hein (pas improbable)
    personne viendra te voir parce que et si jamais c’est un jour de visite et qu’IL est là ho ? (absolument possible anéfé)

    les enfants ne doivent pas savoir, et un papa c’est toujours un mec bien, dis donc, ça n’a rien à voir avec ton mari (oui c’est le mm mec)
    d’ailleurs tu devras pas non plus dire aux #enfants pourquoi ils ont tout perdu et fui. bah non. l’aura du papa ma chérie (bonne chance)
    c’est très important pour toi de parler ça va aider tout le monde à te mettre à part du monde des humains
    en revanche c’est très important de rien dire aux enfants qu’ils aient l’impression d’être normaux (avec une mère anormale, donc)
    et tu auras la gentillesse de faire ça en les élevant bien, silteplé, qu’ils deviennent pas comme leur père. huhuhu. COURAGE MA PUCE.

    #psychiatrisation
    #féminisme #femmes #mères #maternité #maltraitance #divorce #précarisation #emploi #guerre_aux_pauvres #patriarcat
    #vie_intérieure

    • https://twitter.com/feeskellepeut/status/669501985356447745

      est ce que tu vois le lien entre temps partiels imposés et salaire en moyenne 20% inférieur et DEPENDANCE ECONOMIQUE/ POUVOIR ? mh ?
      est ce que tu vois le lien entre congé mater payé 80% congé parental payé 500 euros et DEPENDANCE ECONOMIQUE/ POUVOIR ? mh ?
      tu vois le lien entre pas de place en crèche nounou qui coute ton smic et congé parental obligatoire ET DONC DEPENDANCE ECONOMIQUE/POUVOIR ?
      est ce que tu fais un mini lien, intellectuellement, entre POUVOIR et VIOLENCE ? mh ?
      on fait on fait ? appel à la JUSTICE ? oh yeah ! injonction à déposer plainte, bonjour, tu nous manquais.
      et là bien sûr AUCUN BIAIS économique.

      oh. wait.

      lol
      du coup vois tu le problème est totalement psy et ce qu’il faut c’est bien évidemment nous faire PARLER, bien entendu (non)
      non le problème est totalement matériel, les conditions d’exercice du pouvoir sont prédéfinies socialement et environ 80% des conjoints peuvent décider, si ce n’est à tout moment au moins au moment de la naissance d’un enfant, de le convertir en violence. ça ne tient qu’à EUX. et toi bichette tu pèses pas lourd dans la décision. voilà voilà.
      tu peux avoir toute la self esteem (laule) que tu veux tu peux être grande gueule ou soumise tu peux bien secouer tes poings rageurs à partir du moment où t’es coincée à la maison avec un machin de 3 kilos à soigner protéger et zéro thune ou quasi t’es baisée. la suite ne dépend absolument pas de toi. gentille ou pas conciliante ou pas le pouvoir est entre ses mains à lui c’est SOCIAL POLITIQUE et absolument pas personnel. tous les couples s’engueulent tous les couples vacillent à l’arrivée du chiard qui prive de sommeil tous les couples voient leur pouvoir économique diminuer à l’arrivée du gnôme aussi, le pouvoir est entre les mêmes mains dans 80% des cas (voire 100%si on tient compte du fait que toutes les mères sont épuisées physiquement et au bord du #burn-out à la naissance). de même, SANS gamin, il est FACILE de partir. beaucoup plus facile. ton cul une valise un train une copine. c’est justement parce que sans gamin le pouvoir est PLUS EQUILIBRE MIEUX REPARTI que la majorité des violences se déclarent A la naissance du 1er si la nana est assez précaire pour qu’un seul suffise à la déstabiliser, du 2eme dans les autres cas.

    • https://twitter.com/feeskellepeut/status/669511367607611392

      ceci étant donc : scoop ultime 2k15 les violences viennent du POUVOIR et ce n’est qu’une question D ARGENT. ce qui en milieu capitaliste est fort étonnant houlala. dans le genre étonnant tu pourras aussi constater que la proportions de femmes agressées dans les transports en commun est INFERIEURE à la proportion de femmes agressées dans une limousine particulière avec chauffeur. BICHETTE.
      d’une manière tout aussi étonnante la proportion de femmes violentées en milieu professionnelles est dépendante de la position hiérarchique. ainsi dis donc les femmes ministres se prennent sensiblement moins de mains au cul que les femmes ouvrières.

      les VELOS en ville pouvaient ne pas correspondre aux besoins de sécurité des femmes dans l’espace urbain. de même que l’extinction des éclairages publics la nuit. CAY TRES COMPLIQUAY LE REEL TAVU FAUT DES ETUDES. habon les hommes violents agressent plus facilement si ils sont aidés par la pénombre qui permet effet de surprise + diff d’identification ? cay OUF. ce serait comme dire que les maris violents cèdent + facilement à leurs envies quand ils savent que leur nana peut pas se barrer.
      cay INCROYABLE limite on croirait qu’ils passent à l’acte PARCE QU ILS PEUVENT, dis. du coup pour éviter qu’ils ne le fassent il faudrait qu’ils NE PUISSENT PAS. oui mais non hey tavu ça coûte va voir un psy plutôt.
      éventuellement PAYER les femmes correctement PAYER le #travail_reproductif ça POURRAIT éviter bcp de passages à la violence éventuellement des VRAIES AIDES au divorce des VRAIES AIDES aux mères isolées ça pourrait calmer les mecs aussi
      éventuellement c’est parce qu’ils savent qu’on n’a rien à gagner à se tirer qu’ils montent en charge et se lâchent. EVENTUELLEMENT.

    • Rappel de quelques données sur les violences conjugales (/ !\ concernent les couples hétéros).
      1. 1 femme/10 en France subit des violences conjugales. Moins de 10% portent plainte. 20% ne se confient même à personne.
      2. Au moment du contact avec des services d’aide, plus de 70% des femmes violentées vivent toujours avec leur conjoint.
      3. Jusqu’à 35% des femmes consultant aux urgences présentent des symptômes dus aux violences ; 2% sont identifiées « victimes »
      4. Au 3919, 86% des violences rapportées sont des violences psychologiques (statistiques 2014).
      5. Autres formes-> viol. verbales:75%, physiques:70%, sexuelles (sous-déclarées):6.4%, économiques:23 %, administratives:2%.
      6. 43% des victimes appelant le 3919 déclarent des conséquences sociales aux violences conjugales (notamment isolement).
      7. Chez les femmes victimes de violences, le risque de tentative de suicide est multiplié par 25 (/population générale).
      8. 52 à 72% des femmes hospitalisées en psychiatrie et 64% adressées à un psychiatre sont victimes de violences.
      9. 58% des victimes de violences développent Syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Jusqu’à 80% si violences sexuelles.
      10. Alors qu’avec une prise en charge adaptée, 80% des femmes victimes déclarent une nette amélioration de leur santé psy.
      11. Violences conjugales coûtent 2 à 3 milliards d’euros chaque année en France (soins, arrêts de travail, précarité, etc.)
      12. 40% des violences conjugales ont débuté pendant la grossesse. Beaucoup s’agravent lors de grossesse ou naissance.
      13. Plus d’1 mère sur 10 subissant des violences conjugales peut identifier de l’angoisse chez son(ses) enfant(s) témoin(s).
      14. 60% des enfants témoins (donc victimes) de violences conjugales développent un Syndrome de stress post-trauma (SSPT).
      15. 35% des 6-12ans exposés à la violence conjugale connaissent des tbles importants (problèmes d’adaptation ou dépression).
      16. 20-25% des enfants vivant dans de la violence conjugale subissent de la violence directe de la part du conjoint violent.
      17. Or, 42% des femmes victimes de violences conjugales vivent avec des enfants de moins de 6 ans.
      18. Une grande majorité des conjoints violents obtient pourtant un droit de visite voire garde alternée sur ses enfants.
      19. Dans 70% de ces cas, les F disent être maintenues sous emprise de l’ex par attaques indirectes utilisant les enfants.
      20. Risques pour ces enfants grandissant en insécurité : trbles de l’humeur ou du comportement, reproduction de la violence.
      21. Risque de suicide x20. 50% de jeunes délinquants grandi dans violence. 60% des H violents grandi dans viol. conjugale.
      22. Avec PEC adaptée durant enfance ou adolescence, prenant en compte trauma des violences, 65% ne déclarent aucun trouble.
      23. Aucun statut de victime pour ces enfants. Moins de 10% des pères étant conjoints violents ont droit de visite restreint.
      24. Parmi les plaintes pour violences conjugales, 10% environ arrivent devant tribunal. Une minorité aboutit à condamnation.
      25. A titre de comparaison : aux USA la violence conjugale est d’abord une affaire pénale. En France, d’abord psycho-sociale.

      (relevé sur twitter https://twitter.com/VanilleCitron/status/707120638142627840 )

  • Travail reproductif et oppression des mères isolées (suite)
    Relevé sur twitter : https://twitter.com/feeskellepeut/status/655732240207519744 et suivants

    la notion de #travail_reproductif n’aura pas percé à temps il faudra inventer un autre concept, c’est tout.
    « travail d’humain » ce serait pas mal. ou « travail de la vie ». un truc comme ça qui définira l’ensemble de ce qui n’est pas pour le moment
    considéré comme une dépense ni de ressources ni d’#argent ni d’énergie alors que justement ce n’est que ça.
    ce qu’on appelait #sécurité_sociale c’était juste la prise en charge collective de ce monceau de travail et de coûts mais bon.
    c’était déjà pas à la hauteur en plus. on avait inventé les #allocations_familiales par exemple pour aider à assumer le coût de la #reproduction
    je sais pas si t’imagines le coût REEL d’un gamin mais les allocs c’est JUSTE 125 euros par mois à partir du deuxième, quoi.
    on n’a même pas eu le temps de dire que c’était pas assez que déjà faut entendre qu’on fait les gamins POUR cette aumône --
    on n’a pas eu le temps de dire que l’#apl était trop basse pour soutenir l’accès au #logement des plus pauvres que déjà on la perd O.O
    et qui a servi de cible à toute cette merde intellectuelle qui à terme brise le peu de #solidarité qu’on avait réussi à établir ?
    les divorcées. les #mères célibataires. ces traîtresses à l’ordre du capital et du nom du père.
    c’est pas nouveau ça fait des siècles que tout le monde cogne sur les « enfants illégitimes » et leurs génitrices « impures »
    ça a toujours été comme ça. les filles mères. les veuves, un peu moins mal vues mais tout autant dans la merde. les divorcées.
    on nous a toujours reproché la même chose : nos enfants. demande à un raciste il te dira pareil sur les étrangers. « ils font trop d’enfants »
    ça a toujours été LE point care où il y avait une lacune et où on attaquait non pas sur des solutions mais sur des culpabilisations dégueu
    je crois pas que le trip ait changé au fil des siècles. les pauvres on leur reproche essentiellement de se reproduire
    parce que c’est facile ça les maintient pauvres et justement comme on en a besoin pour faire du bon larbin...voilà.
    on parlait travail reproductif pour attirer l’attention sur ce mécanisme là qu’il aurait fallu enrayer mais bon. tant pis.
    maintenant qu’il est établi que les mères sont des merdes, que la reproduction n’est pas un travail ni un coût mais juste une faute...
    ça va pouvoir gentiment se répandre au reste du domaine de l’humain, le #handicap la #maladie la #vieillesse seront des fautes aussi
    le #chômage en est déjà une, on va pas le compter ^^ (et comme toutes les autres « fautes » ce n’en est pas une on le subit)
    à terme tous les maigres acquis vont sauter, petite consolation : les mères ne seront plus les seules fautives désignées
    au moins on aura des copains au pays des fautifs ce sera plus juste la reproduction le problème.
    tu mangeras un jour peut être un platane pleine gueule et toi aussi tu seras un méchant qu’avait qu’à pas. ou juste tu vieilliras. fallépa^^
    on fera des échanges et des comparaisons comme les taulards
    « et toi kestafé de mal pour arriver là ? »
    « un gosse »
    « un cancer »
    « 75 ans »
    c’est cool on pourra redécouvrir le concept de sécu et la re fabriquer tavu. ça fait un peu poison rouge mais bon. on assume.
    oui tiens gestion de l’enfance un truc que vous avez pas repéré c’est les nouveaux rythmes scolaires
    doucement mais sûrement privatiser le travail reproductif et réserver sa délégation à ceux qui peuvent se la payer
    de ça aussi les mères ont essayé de vous parler mais vous étiez très occupés à leur chier dessus...
    on pourra étendre ce truc à d’autres activités impondérables de gestion des improductifs. genre changer les horaires des hostos de jour
    décider que l’accueil de jour ferme à 15h et qu’après c’est culture (c’est bien la culture, non ?), et l’année suivante rendre ça payant
    les familles obligées de récupérer leur vieux/malade/handi pourront pas se plaindre, c’est passé crème pour l’enfance.
    voilà comment en tapant prioritairement sur la reproduction (l’enfance, donc) on arrive à taper sur tout le reste derrière.
    là on est bien, on tape dur sur les mères, les nouveau horaires scolaires sont super excluants pour le boulot (déjà que les anciens...)
    et on entend déjà les premières accusations de privilège-daronnes sur le travail du dimanche en prime. on va morfler bien.
    80% des patrons foutent direct le cv à la benne quand ils voient que c’est une femme avec des gosses, on n’a aucun relais ils le savent
    mais socialement on va arriver à dire que les mères sont des planquées. isolée paupérisée désignée à l’opprobre : paie ta planque.
    ça va remonter jusqu’aux autres après. au final tout ce qui a une charge vivante coûteuse nécessiteuse sera considéré comme privilégié
    c’est juste un peu le monde à l’envers à part ça tout va bien.
    mais politiquement c’est malin, en effet. culpabiliser pour des impondérables humains c’est pratique. c’est des impondérables. lol
    ça me fout bien en vrac de voir que ça passe crème pr tout le monde et qu’on peut taper sur les plus affaiblis PAR DES CHOSES IMPONDERABLES

    #école #éducation #care
    #critique_de_la_valeur #guerre_aux_pauvres #femmes #patriarcat
    http://seenthis.net/messages/378617#message407092
    et lien avec http://seenthis.net/messages/383423 cc @chezsoi

    • le fait qu’il n’y ait aucune opposition à cette destruction méthodique de la sécu qui condamne des gens (bah oui) c’est grave
      ça veut juste dire que c’est rentré dans les têtes comme un fait acceptable d’éliminer certains.
      c’est pas vraiment comme ce qu’on avait avant, cette espèce d’acceptation bras ballants d’une espèce d’inéluctable...non.
      avant c’était genre « ho bin merde y’a des pauvres gens cépa d’bol » ou « ha merde y’a des morts là » là on passe à l’élimination active.
      là on est entré dans un truc où on est passé de « han les pauvres merde c’est dommage pour eux » à « achevez ces parasites ! »
      avec toute une idéologie derrière bien en place pour appuyer vicieusement. les délires comme quoi les chômeurs ont besoin de réapprendre à se lever le matin ou à se laver se coiffer...les délires comme quoi les familles monoparentales ont besoin d’accompagnement éducatif... tout un tas de petits coups vicelards qui se donnent des airs de prise en charge alors que ce ne sont que des exclusions de l’humanité

      #néolibéralisme #barbarie #déshumanisation

    • heureux ceux qui peuvent se permettre d’ignorer le réel et d’attendre que sorte un élu des urnes avec un gros panneau fasciste sur la gueule. au train où ça va les concernés risquent juste de ne pas tenir jusqu’à ce jour là, eux.
      ça va très vite. on a pris la réforme de l’assurance chômage sur la tronche droits rechargeables, même annulée elle a fait du dégât. là on mange la réforme apl par dessus (je rappelles que les chômeurs concernés par les droits rechargeables ne sont pas encore sauvés). entre les deux ou par dessus on a pris les nvx rythmes scolaires et le cortège d’exclusions de cantines/ activités payantes etc. on a mangé un rappel edf sur DEUX ANS (lol, oui) et 6% d’augmentation encore cet été. on a pris aussi la réforme de la cmu complémentaire t’as rien vu mais on l’a sentie passer. y’en a trop jpeux même pas tout lister c’est plus des réformes c’est la grêle sur les pauvres.
      tu perds 60% de tes ressources au chômage, tu reperds en frais de santé en augmentation de l’énergie en frais de scolarité et maintenant en prime tu perds aussi ton logement, chances que tu sois encore vivant dans deux ans à ce rythme là ?
      (et en plus des demeurés pires que les autres ferment à la glu les locaux des assos dont on dépend) (assos qui, on le rappelle, n’ont plus de subventions non plus) (tout est fait pour aider tavu)

    • on n’a plus de taf pas les moyens de consommer dehors plus d’accès à quelque loisir que ce soit nos gosses ont plus droit aux cantines. l’eau chaude c’est la nôtre pas celle de la piscine. le chauffage c’est encore notre facture pas celle du centre commercial ou du ciné. alors étonnamment les augmentations edf on les sent bien passer tu vois.
      tu vas voir qu’un jour ils vont nous faire payer PLUS CHER que les autres au motif qu’on consomme statistiquement plus d’élec. ce qui est juste un peu normal quand t’es chez toi h 24 alors que le bon productif lui est au taf et peut baisser son chauffage chez lui. excusez nous de chauffer nos logis l’eau de nos douches et notre nourriture, on le fera moins quand on sera morts, promis.
      dans le même genre la mesure de déchets ménagers au poids déjà en test dans plein d’endroits est une belle mesure de sanction des pauvres :)
      statistiquement je prends tous mes repas chez moi mes gamins aussi je vais payer 2 fois plus cher de poubelles que toi. et oui.
      t’as plus qu’à foutre un bonus malus en fonction du poids de déchets et je serai punie au carré. merci !
      et alors imagine le mec qui est pauvre ET malade et qui a besoin de matériel consommateur d’edf à domicile h24
      et bin lui quand on fera une taxe à la surconsommation d’énergie il va kiffer BIEN.
      dans le même genre tu peux prendre la tarification au poids de déchets ménager POUR UNE PERSONNE INCONTINENTE par exemple
      ou un malade avec de nombreux pansements à changer souvent. et bin fallait être en bonne santé. tais toi et paie au cube.
      dans ce monde là, seul l’’humain productif et valide survivra. les autres on a pas tenu compte de leur existence désolés. --

    • les #femmes là où elles morflent le plus et là où elles se font bien emmerder c’est par la #reproduction. c’est ça qui te rend faiblarde un temps fatiguée un autre et te fout sous dépendance financière d’un mec
      c’est par la foutue gestion des mioches qu’on te tient loin de la politique du travail des loisirs et de l’évolution de ta carrière
      c’est par là aussi qu’on te dévoue à l’associatif au taxi mioche et aux putains de gâteaux d’anniversaires
      c’est encore par les mioches qu’on te tient à ta place de bonne lamère bien digne bonne éducatrice bon exemple t’as-pensé-aux-enfants
      c’est par les mioches qu’on te coince avec un connard parce que faut les moyens de le quitter AVEC EUX
      c’est par les mioches qu’on te punit , en te les enlevant, ou parfois pour certains mecs gratinés, en les tuant, tout simplement.
      c’est par les gamins qu’on te garde sous surveillance sociale. par l’école, par les allocs, par les toubibs.
      et faut pas en parler ? et y a rien de fait ? et tu me parles de tampax ? merde. on n’a vraiment pas les mêmes soucis meuf.
      je suis désolée qu’on n’ait pas les mêmes soucis mais jmaintiens que c’est le cas, on n’est pas dans le mm bateau du tout.
      et ce qui m’emmerde c’est qu’on ne parle pas du mien, de bateau, comme si c’était la honte la tare suprême ou je sais pas quoi.
      un couple sur trois #divorce. une majorité ont des mioches. qui en majorité atterrissent chez la daronne. ça c’est mon bateau.
      80% des violences conjugales occasionnant la demande de divorce se produisent après la naissance du 1er enfant. mon bateau. bienvenue à bord.
      c’est par la #maternité qu’on s’est trouvées affaiblies c’est ça qui nous a vallu les pénalités sociales puis celles dans le #couple etc

      #violence_contre_les_femmes

    • pour le moment quand jvois passer des choses sur les mères en #féminisme c’est pour nous accuser de l’éducation des mâles
      non seulement on dit RIEN sur tout ce qu’on perd tous les renoncements tout ce à quoi être mère nous expose nos difficultés etc.
      mais EN PLUS on nous accuse de ce que font les mecs. ça va ? bien la #sororité ?
      vous avez vu où qu’une daronne peut contrer toute seule du fond de la cuisine où on la ramène en boucle toute une société sexiste ?
      bien le délire ? on a des super pouvoirs aussi ou ça se passe comment ? sérieux.
      on perd nos jobs on n’est mm pas indemnisées pour le torchage de gamins on finit par se prendre des torgnoles mais oui on est puissantes --

    • #parent_isolé #famille_monoparentale #femme
      Parce que tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne peux même pas imaginé ce qu’est la vie de ces femmes.
      Et lorsque tu es cette femme et que tu vas te fritter seule pour défendre tes droits et ceux de ton gamin :
      – regards hautains et condescendants
      – de la directrice de l’école
      – des services sociaux
      – des services d’hygiène de l’habitat (c’est sale chez vous)
      – des flics qui t’attaquent chez toi, plus facile parce que tu es seule
      – des « on va vous envoyer la DDASS » réguliers pour que tu te taises
      – des amis qui ne comprennent pas pourquoi tu ne peux pas sortir avec eux quand ils te préviennent la veille
      – de ceux qui te disent que pour les travaux, t’as qu’à te trouver un mec
      – de la famille qui ne capte rien et n’aide jamais, ni financièrement ni en temps ni moralement, parce qu’ils ont « déjà leurs probèmes »
      – des retours terribles de solitude qui te font comprendre que le monde n’est plus pour toi, que ton implication social de militante tu peux te la foutre au cul, y’aura personne que toi pour donner le bain et aller chercher sa croute
      – du manque de solidarité entre femmes et en général de la méchanceté humaine
      Et même quand tu te sauves à la campagne, c’est encore plus difficile … et difficile aussi de ne pas tomber dans le pathos et de faire chier personne, alors tu te tais.
      Et merci à Lucette, sa mamie, d’avoir été là, arrivée de la campagne à 20 ans, trois mômes seule, pas son rêve, rentrer tard si tard, pas possible de les élever correctement, s’excuse du père de ma fille, ce fils qui a disparu. Et la dernière fois que je l’ai vu, cette complicité de femmes pour me dire à moi, à moi seule, mais en sous entendu, les viols réguliers et les violences de cet ex-mari, lui aussi déserteur, dont elle ne s’est jamais remise, la honte la taraudant.
      #survivantes #pleurs

  • Ventres asservis au capital
    https://www.ababord.org/Ventres-asservis-au-capital

    Qu’il est difficile de parler de la « production d’enfants », en cette ère et cette région du monde où la parentalité baigne dans un luxe romantique inouï ! C’est pourtant ce à quoi s’attelle l’essayiste italienne Silvia Federici dans Caliban et la sorcière. Le fait qu’elle évoque une autre époque facilite peut-être un peu les choses. On n’a pas l’impression qu’elle parle de nous, là, maintenant. Nous poussons de hauts cris devant la politique d’enfant unique de la Chine. Cela nous paraît barbare. Ici, c’est autrement plus civilisé : la mère est « glamourisée », l’enfant esthétisé. Or, n’est-ce pas la même logique qui y préside, mais articulée différemment ? Car entre avortements forcés et avortements interdits – ou difficiles d’accès –, stérilisation forcée et procréation assistée, prenons-en acte : la reproduction est bel et bien gérée, contrôlée, comme dans « contrôle des naissances ».

    Les femmes, leur spécificité reproductive, ont été asservies au projet capitaliste des nations et tous les événements et discours qui ont concouru à cet objectif ont eu des effets collatéraux sur la définition de la féminité. C’est là la thèse essentielle de Federici dans son livre Caliban et la sorcière. Si l’histoire des sorcières, de leur chasse et des horreurs qu’on leur faisait subir – on les brûlait réellement, ce n’est pas une métaphore tirée d’un conte pour enfants – est tout de même assez bien connue, la raison qui motivait cette histoire restait sans ancrage.

    #histoire #féminisme

    • #Travail_reproductif et oppression des mères isolées
      (relevé sur twitter)
      https://twitter.com/feeskellepeut/status/641730041051746304

      donc j’ai bien lu « la childfree sera toujours plus opprimée que la mère » et je ne m’en suis toujours pas remise, ne me parlez pas.
      Nous allons étudier ensemble comment l’oppression est une condition MATERIELLE et pas une condition psychiatrique.
      si l’oppression, mon brave twitto, consistait à se faire reprocher par sa maman le dimanche autour d’une dinde cuite de ne pas avoir procréé alors nous serions TOUS opprimés. il se trouve que l’oppression, c’est PAS ça. ça c’est la NEVROSE. ta maladie ton combat ta tare.
      l’oppression c’est MATERIEL. étonnamment l’oppression n’est PAS un ressenti. l’oppression est constituée de FAITS. des faits assez DESAGREABLES, même.
      l’oppression c’est des faits économiques, des faits politiques, des faits sociaux que tu prends dans la gueule. pas des ressentis.des FAITS. demande aux racisés de toutes couleurs ils sauront t’expliquer la différence entre UN FAIT et un RESSENTI de babtou fragile. il en va à peu près de même entre un childfree et UNE DARONNE. le childfree se sent opprimé, pauvre bichon, parce que sa maman lui reproche de ne pas l’avoir faite mamie. PLEURONS. c’est un peu comme le blanc qui se sent opprimé parce qu’il ne sait pas twerker et qu’il n’a absolument pas de fesses. la mère isolée se sent opprimée parce qu’elle n’a pas accès au travail, au logement, et parce que politiquement on lui chie dessus PARTOUT. un peu comme on chie sur l’immigré qui soi disant se gave d’allocs fout rien et coûte un bras. étonnamment c’est les mêmes ressorts tavu. le ou LA childfree ne subit AUCUNE oppression. iel n’est pas gêné dans sa carrière pas pénalisé sur son budget ni empêché de se loger. et à vrai dire je ne vois pas comment 1 femme childfree pourrait ouvrir sa gueule elle ne fait que VIVRE COMME UN MEC DANS UN MONDE POUR MECS. paie ton oppression, connasse, tu IMITES l’oppresseur. ferme la donc. le mépris des vrais pauvres vrais opprimés dans ce pays ne connaît aucune limite.

      je suis mère et ce n’est ni une concession au patriarcat ni une position privilégiée loin s’en faut. la reproduction est UN TRAVAIL. c’est un travail POLITIQUE. de PREMIERE IMPORTANCE. il n’est pas question de « faire des baybays », bande de courges !! il est question de FABRIQUER ET EDUQUER DES HUMAINS, des êtres politiques. c’est une partie du combat tout aussi honorable que les autres. (dis le contraire et je t’envoie te faire enculer par un parpaing). la reproduction c’est un TRAVAIL extrêmement prenant, fatigant, BENEVOLE, primordial et très mal considéré. je ne te permets pas, petite connasse toute fière de NE PAS LE FAIRE, de me chier dessus. OK ? bien. pas ok ? rinatapé.
      je FABRIQUE deux humains POLITIQUES je les éduque je les INSTRUIS je TRAVAILLE à l’avenir de ce monde de merde. je suis déconsidérée pour ça, sous payée pour ça, BANNIE du monde des humains politiques ACTUELS, traitée comme un DECHET.
      je vous demande de vous interroger une bonne fois sur la reproduction humaine son rôle et son action POLITIQUE.
      réveille moi quand tu seras au niveau et apte à piger ce que je fais, ce que ta mère a fait, ce que NOUS, mères, faisons, gratos, pour VOUS.

  • Le salaire contre le travail ménager (Silvia Federici) - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/salaire-contre-le-travail-menager

    Le texte de Federici revient sur les causes et les stratégies du mouvement féministe international autour de la perspective du #salaire contre le travail ménager dans les années 70.

    Le texte de Silvia Federici (auteure de « Caliban et la sorcière », à paraître en juin 2014 chez Entremonde et Senonevero) « Wages against Housework » paraît en 1975 et en 1977 dans sa traduction française dans un ouvrage collectif « Le foyer de l’insurrection, Textes pour le salaire sur le travail ménager » édité par le collectif féministe l’Insoumise de Genève. Ce livre collectif rassemble uniquement des textes autour de la perspective du salaire contre le travail ménager à propos des luttes importantes sur cette perspective en Italie, en France, en Angleterre, aux USA, et au Canada.

    Il n’y a que peu de traces et encore moins de discussions présentement sur l’histoire de ce mouvement, qui s’appuyait notamment sur le livre de Mariarosa Dalla Costa et Selma James « Pouvoir des femmes et subversion sociale » (livre épuisé dans sa traduction française dont on peut lire un extrait dans les archives de la revue Camarades sur archives autonomie) [1].

    (…) Comme Federici le montrera ensuite avec son livre « Caliban et la sorcière », le capitalisme n’exploite pas seulement la force de travail quand elle est à l’usine ou sur tout lieu de « travail » mais aussi tout une part de travail non payé, non reconnu, principalement assuré par les femmes dans les tâches ménagères et la reproduction.

    Les mots de la conclusion du « foyer de l’insurrection » sont suffisamment clairs :

    Contrairement à une partie du mouvement féministe, nous n’avons pas peur de ces propositions gouvernementales, catholiques, sociales-démocrates et réformistes. nous n’avons pas peur d’être « renvoyées à nos casseroles » : les avions-nous jamais quittées ? et qui faisait le ménage avant la crise ? Ce ne sont pas les quelques miettes que l’État nous allouerait qui vont nous empêcher de lutter. Au contraire, quand on goûte à ce gateau-là, on y prend goût et on en veut toujours plus !
    S’opposer à tout le système sur la ligne du « droit au travail », c’est sans avenir
    . Cette ligne découle du mépris de soi-même, mépris qui nous a été soigneusement inculqué dès l’enfance. L’image de la ménagère aliénée, obsessionnelle, dont l’horizon est « limité à ses casseroles », incapable de lutter, c’est la seule image que la gauche ait jamais propagée, l’opposant à l’image-modèle de la femme travailleuse.
    Les comportements de la masse des femmes, souvent interprétés par la gauche bien-pensante comme « l’aliénation », sont des comportements de révolte et de refus. Ce sont aussi des comportements heureux et positifs d’appropriation, tels que vols individuels ou collectifs dans les magasins. Parfois, ces comportements sont destructeurs, faute de pouvoir être autre chose, comme la grève du travail ménager qui, pratiquée dans l’isolement, conduit des milliers de #femmes à l’asile psychiatrique, en prison, au suicide et à l’infanticide. Nier ce #refus massif de la part des femmes, c’est les renvoyer à leur isolement, à leur désespoir. Continuer de propager l’image de la « femme travailleuse » opposée à celle de la « ménagère », c’est continuer de propager une des plus graves erreurs du mouvement ouvrier : celle de ne pas avoir impliqué toute la famille dans la lutte.
    Renoncer à prendre un rôle dirigeant dans le mouvement révolutionnaire, en tant que femmes, c’est accepter la défaite, la mort et la soumission comme destin collectif des femmes.
    Nous osons réclamer autre chose que du travail et revendiquer que toutes ces heures de travail gratis que nous faisons au ménager soient rétribuées, et avec effet rétroactif. C’est par le travail des femmes que le monde tient debout. Nous n’avons pas à « prendre conscience de notre oppression », mais de notre #pouvoir. Osons l’utiliser pour attaquer le #capital.
    Laissons les planificateurs planifier. Laissons le capital régler ses problèmes de capital, ses problèmes entre les différentes caisses, la publique et les privées. Mais l’argent qui se trouve dans les caisses de l’État, des patrons et des banques, il est à nous. Donnons-nous les moyens de les vider ! Déjà des milliers de femmes se prennent des choses individuellement - dans les grands magasins par exemple - ou collectivement - c’est toutes les petites luttes que nous faisons dans une crèche, contre une hausse de loyer, pour un centre femmes, etc...
    La revendication du salaire pour le travail ménager pourrait être un moyen pour concentrer notre révolte, un moyen pour s’organiser, pour sortir de notre isolement, pour donner une dimension collective, sociale, internationale à notre lutte.

    Genève, 1977.