• Arrêter les abonnements aux revues scientifiques prédatrices...

    University of Lorraine (France), cutting ‘big deals’ with large commercial publishers & reinvesting the money saved in various open science / open access initiatives

    https://mastodon.social/@rmounce/112336634935584026
    #édition_scientifique #revues_prédatrices #abonnement #arrêt #ESR #recherche #universités #facs #coût #budget #université_de_Lorraine #Elsevier #Wiley #Springer

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  • #Coronavirus : les grandes revues scientifiques à l’heure des comptes

    La crise du Covid-19 ébranle l’édition spécialisée, peut-être suffisamment pour faire bouger un secteur lucratif mais très critiqué depuis plusieurs années.

    A l’image du #Lancet, les #revues_scientifiques ont été mises sous pression par la pandémie de Covid-19. Celles-ci ont dû très vite rendre leur contenu gratuitement accessible. Elles ont également été contraintes d’accélérer leur processus de relecture face à l’essor des serveurs de « preprints » (prépublications) permettant aux chercheurs de publier en ligne leurs résultats sans passer par la sélection qu’opèrent les revues. La crise va-t-elle entraîner une refonte du modèle ?

    L’évaluation par les pairs, un système faillible et ardu

    Si les grandes revues scientifiques jouent un rôle prépondérant dans la carrière des chercheurs, elles ne sont ni infaillibles ni philanthropiques. Les articles sont écrits et revus par des chercheurs. C’est le dispositif de l’évaluation par les pairs - en anglais peer-review - qui contrairement à ce qu’on pourrait croire, « n’est pas fait pour détecter la fraude. Il est tout à fait normal que ça ne la détecte pas », rappelle le sociologue des sciences, Didier Torny. Souvent présenté comme le garant absolu du sérieux scientifique, l’évaluation par les pairs n’est pas exempte de failles. Les relecteurs sont comme les profs, il y en a de plus sévères que d’autres, et l’éditeur le sait. Le nombre de publications augmentant, les demandes de relectures sont de plus en plus fréquentes et il devient difficile de trouver des candidats. « Historiquement, pour trouver deux "reviewers", il fallait demander à quatre personnes, maintenant c’est plutôt huit », explique Vincent Larivière, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante. Certaines revues demandent même aux auteurs de suggérer eux-mêmes les relecteurs potentiels de leur article.
    Le juteux business des abonnements

    L’éditeur ne paie ni les auteurs ni les relecteurs de ses articles. Mais il fait payer au monde entier, et très cher, l’accès à ses revues. Hors abonnement, il faut débourser 31,50 dollars (28 euros) pour lire un article du Lancet. Les universités sont abonnées et le marché est énorme. Selon l’Association internationale des éditeurs scientifiques, techniques et médicaux, leur marché s’élevait en 2017 à 25,7 milliards de dollars (près de 23 milliards d’euros). « Avant l’ère numérique, on s’abonnait individuellement à chaque revue. Avec l’arrivée du Web, les éditeurs nous ont proposé, pour le même prix, de nous donner l’accès à l’ensemble de leurs revues. On est passés de 12 à 1 200 revues. Les chercheurs se sont habitués à disposer de ces accès et on s’est retrouvés complètement captifs des éditeurs, qui en ont profité pour faire monter les prix », retrace Christine Ollendorff, directrice de la documentation aux Arts et Métiers.

    Par exemple, la France paie plus de 30 millions d’euros par an à #Elsevier, le principal éditeur, pour l’accès à ses revues, dont The Lancet. « La logique concurrentielle entre les éditeurs entraîne une course à la diffusion. La logique économique peut alors prévaloir sur la logique scientifique », note Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne. Depuis une dizaine d’années, une partie de la communauté scientifique en a marre de se faire plumer.
    La remise en question du modèle dominant

    Certains se désabonnent pendant plus ou moins longtemps pour faire baisser les coûts. Pas plus tard que la semaine dernière, le prestigieux MIT annonçait rompre les négociations avec Elsevier. En France, Mathias Bernard est entré dans la démarche. « Nous sommes sortis du big deal de #Wiley en janvier 2017 et de #Springer_Nature en avril 2018. A la place, nous sommes revenus à un système d’abonnement titre à titre. Résultat, nous économisons 150 000 euros par an, soit 10 % de notre budget d’acquisition documentaire. Nous pouvons réinvestir cette somme pour soutenir une politique d’édition scientifique en accès libre », détaille-t-il. Ce type d’attitude est aussi permis par l’émergence en 2011 du site pirate Sci-Hub, qui propose une grande partie de ses articles en libre accès, et très facilement. Comme les plateformes de téléchargement illégal de films des années 2000, Sci-Hub fournit un service moderne et très utilisé, là où les éditeurs s’accrochent à leur service plus cher et moins performant.

    Enfin, les Etats financeurs poussent pour le principe d’une science ouverte. Le concept est de rendre librement accessible, à plus ou moins court terme, les résultats des travaux qu’ils ont financés. Des revues ouvertes se sont lancées. Les principaux éditeurs ont réagi en proposant aux chercheurs de ne plus payer pour lire les revues, mais pour y publier des articles. De plus en plus, l’édition scientifique semble échapper à l’oligopole des cinq grands éditeurs. « Les publications en sciences ouvertes dépassent 50 % des articles aujourd’hui. D’ici sept à huit ans, je pense que les revues sur abonnement n’auront plus aucun intérêt. Déjà aujourd’hui, je me pose la question chaque année de leur pertinence au vu de leur coût », témoigne Christine Ollendorff. Selon Vincent Larivière, « la proportion des articles les plus cités publiés par les grandes revues diminue ». En clair, lire les revues les plus connues n’est plus un gage de ne rater aucun résultat important. Les articles vivent leur vie en ligne indépendamment de leur revue d’origine.

    Alors, le monde d’après la crise du Covid-19 sera-t-il différent pour la recherche ? Certains l’espèrent, mais Didier Torny en doute : « #The_Lancet va se remettre de cette affaire, il s’est bien remis de l’affaire Wakefield », du nom de ce scientifique ayant publié dans ses pages un article frauduleux retiré douze ans plus tard, faisant un lien entre un vaccin et l’autisme. De même, l’essor des preprints n’est pas nécessairement un mal pour les éditeurs privés. « Cela existe depuis plus de vingt ans en physique et en économie, sans que cela n’ait changé ni les revues qui comptent ni l’économie des revues », note le sociologue. Si changement il doit y avoir, il ne sera donc pas automatique : il faudra que les communautés de chaque discipline le mettent en place.

    https://www.liberation.fr/futurs/2020/06/15/coronavirus-les-grandes-revues-scientifiques-a-l-heure-des-comptes_179133
    #recherche #édition_scientifique

    #covid-19

  • What a Journal Makes: As we say goodbye to the European Law Journal

    On January 31st, the Editorial and Advisory Boards of the #European_Law_Journal resigned en masse from their positions in protest after the publisher, #Wiley, decided that it was not willing to ‘give away’ control and authority over editorial appointments and decisions to the academics on the journal’s Boards. We recount our small act of resistance here because we think there may be lessons for the wider academic community. We are not looking to portray ourselves as martyrs for academic freedom or principled radicals looking to overhaul the entire system of academic publishing. Indeed, the most significant aspect of our rupture with Wiley lies in the modesty of the demands they were unwilling to meet.

    In 2018, Wiley sought to appoint Editors-in-Chief without as much as consulting the Board of Editors and the Advisory Board, in a process both unfair to the prospective, excellent, new editors and in complete disregard of the integrity and autonomy of the academic community gathered in the Boards. The new editors withdrew, and the Boards resigned in protest. Wiley finally relented and agreed on an open competitive process administered by a committee of Board representatives leading to an appointment by mutual consent of the publisher and the committee. In the end, our recent negotiations with Wiley broke down on our one necessary if insufficient condition for agreeing to new terms: to simply have this process formalized in our new contract. It is a modest point, but one of vital importance: it clears the way to a model where Editors respond to the Board, not to the publisher, and where Editors work for the journal, not as remunerated contractors for the publisher. In other words, it is a fundamental condition for safeguarding academic autonomy.

    To be sure, Wiley acted wholly within its rights. It ‘owns’ the European Law Journal. It has the rights to the title and associated proprietary paraphernalia, and it controls access to content. It operates the ELJ much as it and other commercial academic publishers operate other journals. It appoints and employs editors as ‘contractors’ who then organize and manage the free labor of authors and reviewers of submissions. It has articles copy-edited, type-set and produced in a low-wage country far far away. From a business perspective, academic publishing is a cool gig: labor costs are spectacularly low, the investment required is largely limited to building (or rather, buying) a proper software system for processing and storing papers, and demand has the elasticity of cast iron: journals are wrapped up and sold in packaged databases which university libraries have little choice but to gobble up. Scholarship and intellectual exchange are but ‘content’ on a ‘platform.’ Academics are but marvelously cheap service providers.

    Perhaps naively, we always thought it was the other way around. We saw Wiley as a prestigious publishing house that should be generously rewarded for services rendered to the intellectual project that is the European Law Journal. We saw sales and revenue and impact factors as slightly irritating but necessary means to the end of sharing that intellectual project with the wider academic community. And yes, we thought and still think that the intellectual project of the ELJ is ‘owned’ by the academic community of editors, authors, reviewers and readers whose efforts have made the ELJ into a leading journal of European law. Founded twenty-five years ago as a review of European ‘law in context’, the ELJ has offered a distinctive platform for avowedly theoretical and critical work, for a meaningful exchange between disciplines and approaches, and for methodological pluralism. We have given importance to empirical and historical analysis, played a vital role in introducing private law debates into general EU law, and laid bare the gravity of ‘crisis law’ as a matter not just of law and governance, but as matter of European legal scholarship. If the enduring importance of, say, Heller and Schmitt, Habermas and Luhmann, Foucault and Bourdieu, or Hayek and Polanyi has been seeping through in EU legal discourse, it is surely partly the merit of the ELJ.

    The European Law Journal is an intellectual project we are determined to continue. This will have to happen in a new journal which will not be called the European Law Journal, will not have a pink cover, and will not carry the subtitle of the ‘review of European law in context.’ God forbid we encroach on the publisher’s proprietary interests.

    Meanwhile, Wiley is looking to appoint new editors, refill its fully depleted masthead and continue something that is called the European Law Journal. New contractors, new service providers. Same name, same logo. Same paywall in front of the same thousands of pages of dedicated scholarship. Business as usual. It is their right to do so. After all, they ‘own’ the European Law Journal. Or do they?

    Formerly the editors-in-chief: Joana Mendes and Harm Schepel

    Formerly on the Board of Editors: Daniela Caruso, Edoardo Chiti, Michelle Everson, Agustín Menéndez, Alexander Somek, Daniel Thym, Renata Uitz, and Floris de Witte.

    Formerly on the Advisory Board: Gráinne de Búrca, Carol Harlow, Imelda Maher, Miguel Poiares Maduro, Wojciech Sadurski, Silvana Sciarra, Francis Snyder, Neil Walker, Joseph Weiler, and Bruno de Witte.

    https://www.ejiltalk.org/what-a-journal-makes-as-we-say-goodbye-to-the-european-law-journal
    #résistance #édition_scientifique #revues_scientifiques #démission #revues_prédatrices

    signalé par @mobileborders

  • Les universités suisses paient 70 millions aux éditeurs scientifiques, mais veulent les faire plier

    Les institutions suisses dépensent plus de 70 millions de francs par an pour accéder aux articles publiés dans les revues scientifiques. Alors que l’open access gagne du terrain, la mainmise des éditeurs commerciaux sur la diffusion de travaux de recherche est toujours plus contestée. Universités, bibliothèques et chercheurs se sont alliés pour négocier avec les grandes maisons d’édition. Mais à peine lancées, les discussions prennent déjà du retard.

    Pourquoi c’est important. Les trois principaux éditeurs scientifiques, #Elsevier, #Wiley et #Springer Nature, publient des milliers de revues, parmi lesquelles certaines des plus prestigieuses : Cell, The Lancet, Nature. Ils bénéficient d’un #monopole sur leurs produits qui leur permet d’imposer des augmentations annuelles de prix de l’ordre de 4% à 8%. Une situation difficilement tenable pour leurs abonnés qui essaient tant bien que mal de contenir ces coûts.

    https://www.heidi.news/articles/les-universites-suisses-paient-70-millions-aux-editeurs-scientifiques-mais-v
    #édition_scientifique #université #savoir #prix #coût #science
    #paywall

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  • « Le #grime et la #gentrification de l’#East_London sont des sujets inséparables »

    Qui a découvert le grime à son déchaînement aux alentours de 2003-2004 se souvient d’une déflagration. Une explosion de basses hurleuses et de mélopées glacées, un son si brutal et futuriste qu’il était impossible à relier aux courants musicaux de la jungle urbaine dont il était issu, l’#East_End londonien. Surtout, un assaut lancé à toute berzingue - 140 BPM en moyenne - de formes vernaculaires imbriquées, une concrétion de #cockney et de #yardie, le #slang de la diaspora caribéenne, si fastueuse qu’elle semblait avoir été conçue in vitro. #Dizzee_Rascal, #Wiley, #Tinchy_Stryder, #Kano, les collectifs #Roll_Deep, #More_Fire_Crew, les hits I Luv U, Boys Love Girls et Eskimo n’annonçaient pas le futur dans la capitale londonienne, ils le faisaient advenir du jour au lendemain, devançant les donneurs d’étiquettes incapables de décider s’ils étaient en train d’assister à la naissance mille fois annoncée - jamais advenue - du rap britannique ou à une nouvelle forme de dance music.

    En vérité, pour comprendre d’où venait cette scène et où elle avait commencé à aller, il fallait oublier un instant les histoires de genres et d’esthétique pour s’intéresser aux racines sociales de ces artistes, à leurs conditions de (sur)vie et à l’endroit d’où ils venaient. Car ce qui avait commencé à se jouer dans leurs quartiers était ni plus ni moins qu’une OPA urbaine, dont les répercussions continuent de transformer la ville et la vie de ses populations une décennie après.

    http://next.liberation.fr/amphtml/musique/2018/08/16/le-grime-et-la-gentrification-de-l-east-london-sont-des-sujets-insep

    #gentrification #musique

  • Comment Internet permet de réaliser la bibliothèque universelle, par Robert Darnton
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/comment-internet-permet-de-realiser-la-bibliotheque-universelle-par-robert-darnton/82770
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    L’accès aux connaissances en recul

    Cet idéal d’accès à la culture par les bibliothèques, qui dérive de Condorcet et Thomas Jefferson — pour lesquels les Républiques de France et d’Amérique dépendent de la République des Lettres — est aujourd’hui menacé, explique Robert Darnton.

    « L’accès aux connaissances se ferme de plus en plus souvent. Savez-vous le prix moyen d’un abonnement à un journal scientifique de chimie ? 4044 $ aujourd’hui, par an, contre 30 $ annuels en 1970. Cette hausse est quatre fois plus importante que l’inflation », précise l’historien, qui accuse les groupes éditoriaux Reed #Elsevier (RELX), #Wiley et #Springer de réaliser « des bénéfices énormes » sur les restrictions d’accès au savoir.

    « Ces maisons sont des sociétés par actions, qui fonctionnent dans une logique de rentabilité, tandis que les bibliothèques de recherche, qui donnent accès à ces revues scientifiques, voient leurs budgets réduits. » Cette situation voit un affrontement féroce entre les partisans du bien public, qui expliquent que l’impôt finançant la recherche publique justifie l’accès libre aux résultats de celle-ci, et les lobbys de l’édition, qui luttent contre l’entrée dans la législation du « Fair Access to Science and Technology Act » , aux États-Unis, qui garantirait l’accès gratuit aux articles scientifiques financés par l’argent public, 6 mois après leur publication.

    #publications
    #xyzaeiou

  • Les coûts cachés du #libre_accès

    Chaque année, les universités suisses dépensent des millions de francs pour leurs abonnements à des revues scientifiques. L’alternative du libre accès y remédie, mais partiellement.

    En cause notamment : la facture salée pour les universités et hautes écoles, qui se montait à 70 millions de francs pour la seule année 2015 selon une récente étude.

    A Genève en 2015, l’université a ainsi payé plus de 1,3 million de francs à Elsevier, plus de 500 000 à Wiley et près de 300 000 à Springer. Dans la plupart des bibliothèques universitaires du pays, les chiffres sont du même acabit, voire bien plus élevés pour les plus grandes institutions comme l’université de Zurich – qui a payé près de 3,5 millions pour ces trois éditeurs en 2015 uniquement pour sa bibliothèque principale.

    http://www.lecourrier.ch/146655/les_couts_caches_du_libre_acces
    #édition_scientifique #business #université #recherche #science #publications_scientifiques #Springer #Elsevier #Wiley

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    • C’est quand même formidable de tordre les mots à ce point ! Le « libre accès » est tout sauf libre…

      > Le libre accès (« open access », OA) consiste à diffuser en ligne les versions numériques des articles scientifiques et des résultats de la recherche. Deux voies s’offrent aux universitaires, avec des variantes possibles pour chacune.

      > La « green road » signifie que l’article a été publié par un éditeur traditionnel, puis mis en ligne, parfois en respectant un certain délai qui permet d’écouler les versions imprimées.

      > La « gold road », modèle où les articles scientifiques, une fois publiés par les revues, sont immédiatement et gratuitement accessibles au public.

      > Les frais de publication ou « article processing charges » (APC) comprennent notamment les frais d’édition des articles (mise en page, ajout d’image et de graphiques, etc.). CO

      #vocabulaire #copyright_madness #recherche #Elsevier #édition