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L’espace d’un instant, et inversement.

  • Mort d’Alexeï Navalny : pourquoi le groupe Yves Rocher est impliqué dans la condamnation de l’opposant russe ? - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2024/02/17/mort-dalexei-navalny-pourquoi-yves-rocher-a-contribue-a-la-condamnation-de

    Le groupe Yves Rocher, très présent en Russie, collaborait avec l’entreprise de transport et de logistique Glavpodpiska dirigée par les deux frères Oleg et Alexeï Navalny. Ce dernier vient de mourir ce vendredi 16 février dans une colonie pénitentiaire.

    Mais en 2012, alors qu’Alexeï Navalny est dans le viseur du Kremlin, son entreprise est accusée par le pouvoir russe d’avoir surfacturé et escroqué le groupe français.

    Une plainte contre X

    Yves Rocher Vostok, la filiale russe du groupe Yves Rocher, porte plainte contre X pour escroquerie impliquant la société Glavpodpiska. La société de transport est poursuivie pour “ne pas avoir honoré les obligations contractuelles” d’un contrat de 2008.

    En 2014, après un audit interne, Yves Rocher indique qu’il n’y a finalement eu "aucun préjudice".

    Condamnation

    Mais cette déclaration ne va pas empêcher la procédure judiciaire qui aboutit finalement à la condamnation des deux frères par un tribunal russe en 2014.

    Oleg Navalny est condamné à une peine de trois ans et demi de prison ferme et Alexeï, à une peine de trois ans et demi de prison, mais lui, avec sursis.

    Le sursis levé à son retour en Russie

    Après son empoisonnement et lorsqu’il rentre en Russie, Alexeï Navalny est immédiatement arrêté pour violation de son contrôle judiciaire, imposé à la suite de sa condamnation en 2014.

    Quelques jours plus tard, sa peine avec sursis est modifiée par une peine de prison ferme de deux ans et demi de détention.

    Après l’incarcération de l’opposant russe en février 2021, les critiques ont fusé à l’encontre du groupe Yves Rocher. Ce dernier s’est exprimé dans un communiqué dans lequel il déclare n’avoir "jamais porté plainte contre les frères Navalny, ni n’a formulé une quelconque demande en justice à leur encontre, et ce à aucun moment."

    Pour qu’il ne puisse pas ressortir de prison à l’issue de cette peine, l’opposant russe est condamné en août 2023 à 19 ans de prison supplémentaires pour “extrémisme”.

    L’opposant russe avait saisi la justice française pour “connaître la vérité”

    Comme le siège social d’Yves Rocher se trouve en France, Alexeï Navalny avait saisi la justice française. Il avait lancé avec son frère une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Yves Rocher. Une manière de démontrer ou non une possible manipulation ou pression du pouvoir russe sur le groupe de cosmétiques concernant son affaire.

    Il avait d’ailleurs confié en 2019 : "Je suis très heureux de pouvoir utiliser la justice française pour connaître la vérité”.
    Au terme de cinq ans de procédure, en mai 2023, la cour d’appel de Rennes avait confirmé le non-lieu prononcé en 2021 à Vannes, en faveur du groupe Yves Rocher.

    Mais son avocat français, Me William Bourdon, le représentant dans cette affaire avait saisi la Cour de cassation. Avec la mort de l’opposant russe la Cour ne peut plus se prononcer, l’affaire s’est éteinte, comme le rapporte Ouest France.

    “Il attendait beaucoup de cette procédure française pour être réhabilité dans l’affaire lancée par une dénonciation de la filiale russe du groupe Yves Rocher auprès du comité des enquêtes criminelles à Moscou”, a indiqué son avocat ce vendredi 16 février après l’annonce de sa mort.

  • Les étapes de l’emprise : « l’emprisomètre »
    https://www.lavie.fr//ma-vie/sante-bien-etre/les-etapes-de-lemprise-lemprisometre-85616.php

    Avec cet outil créé par « La Vie », le psychanalyste Jacques Arènes décrit les étapes qui peuvent mener une personne à vivre sous emprise spirituelle. Pour vous aider ou aider vos proches à repérer ces mécanismes, n’hésitez pas à le télécharger et à le partager.

  • Rémunération du livre : la colère des artistes-auteurs repart de plus belle
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/17/remuneration-du-livre-la-colere-des-artistes-auteurs-repart-de-plus-belle_62

    Depuis, les choses ont évolué à la marge. Mais le cœur du problème est que les négociations sur les finances restent bloquées par les éditeurs. Pour preuve, l’étude économique lancée en 2019 par la Rue de Valois sur la littérature jeunesse – où les taux de rémunération des auteurs et des illustrateurs restent très bas – n’a jamais abouti. « Le SNE n’était pas parvenu à répondre à l’enquête », fustigent les coprésidents du CPE, Christophe Hardy et Séverine Weiss.

    Deux ans plus tard, malgré les efforts du professeur Pierre Sirinelli, dépêché comme médiateur pour donner forme aux préconisations du rapport Racine, la montagne a accouché d’une souris. En septembre 2022, les éditeurs ont tiré le rideau, en refusant de discuter d’un pourcentage minimal de 10 % du prix de vente d’un livre accordé aux auteurs.

    C’est pourtant l’une des principales revendications de ces derniers. « Il y a quelques années, il était encore possible de vivre plus ou moins bien de son activité d’auteur à plein temps, selon le CPE. Aujourd’hui, c’est devenu quasiment impossible, et cela même dans des secteurs éditoriaux dynamiques. » Cependant, si l’étude du SNE assure que les auteurs gagnent déjà près de 12,5 % de la valeur d’un livre, pourquoi les éditeurs renâcleraient-ils à leur accorder ces 10 % réclamés haut et fort ?

  • Il avait 21 reptiles cachés dans ses valises, un homme interpellé gare de l’Est | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/il-avait-21-reptiles-caches-dans-ses-valises-un-homme-interpelle-gare-d


    Un iguane des Fidji retrouvé dans l’une des valises d’un individu en provenance d’Allemagne, dimanche 11 février.
    Photo douane française

    À Paris, un homme a été interpellé, le 11 février, avec une vingtaine de reptiles vivants dans ses bagages, à la gare de l’Est. Les animaux, dont plusieurs sont issus d’espèces protégées, étaient dissimulés dans des chaussettes.

    Ils les avaient dissimulés dans ses chaussettes rangées dans ses bagages, en vain. Un voyageur en provenance d’Allemagne a été appréhendé par la douane avec 21 reptiles vivants dans ses valises, en gare de l’Est, à Paris, dimanche 11 février. Dans le lot, entre autres, des lézards cornus et des iguanes des Fidji. Des spécimens pourtant classés comme espèces protégées au regard de la convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune sauvage menacées d’extinction. Une somme d’argent en liquide non déclarée a également été retrouvée.
    […]
    Cette prise n’est qu’un exemple de ce que la douane française a pu intercepter ces dernières années. Pour la seule année 2022, 52 506 spécimens protégés ont été trouvés, parmi lesquels 397 animaux vivants. Dans le lot, les services avaient mis la main sur 111 reptiles, dont une quarantaine de tortues et dix serpents, 137 oiseaux et 256 kg de civelles, ces alevins d’anguilles qui pénètrent dans les fleuves, malheureusement ciblés par le braconnage. Selon la douane, la recherche de nouveaux animaux de compagnie constitue l’un des motifs principaux du trafic.

  • Existe-t-il un « devoir de travailler », comme l’a suggéré Gabriel Attal ?
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/15/existe-t-il-un-devoir-de-travailler-comme-l-a-suggere-gabriel-attal_6216756_


    Le premier ministre, Gabriel Attal, en déplacement à Villejuif, dans la banlieue sud de Paris, le 14 février 2024. EMMANUEL DUNAND / AFP

    Invoqué par le premier ministre au sujet de la grève des contrôleurs de la SNCF, le principe d’un « devoir de travailler » figure bien dans le Préambule de la Constitution de 1946. Il n’en demeure pas moins un concept juridiquement « flou », rappelle la maître de conférences en droit social, Bérénice Bauduin, dans un entretien au « Monde ».
    Propos recueillis par Louise Vallée

    Quarante-huit heures avant le mouvement de grève des contrôleurs de la SNCF prévu ce week-end, le premier ministre Gabriel Attal a opposé mercredi 14 février le droit de grève à un devoir de travailler. « Les Français (…) savent que la grève est un droit, mais je crois qu’ils savent aussi que travailler est un devoir », a lancé le premier ministre, interrogé sur le mouvement qui devrait perturber la circulation des trains en plein week-end de vacances scolaires.

    Les deux principes que M. Attal semble opposer sont extraits du Préambule de la Constitution de 1946. L’alinéa 5 affirme que « chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi » tandis que le septième précise que « le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ». Quelle est la portée juridique de ces deux principes ? Sont-ils vraiment opposables ? Pour Bérénice Bauduin, maître de conférences en droit social à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, il serait « hypocrite » de mettre ainsi en regard deux principes qui n’ont pas la même valeur dans la jurisprudence constitutionnelle, où le « devoir de travailler » ne figure pas.

    Sommes-nous tous soumis à un « devoir de travailler » ?

    Le devoir de travailler est une notion très large ; on peut y mettre un peu ce qu’on veut car elle n’a pas été réellement définie juridiquement. Surtout, elle n’a jamais fait l’objet d’une décision de jurisprudence par le Conseil constitutionnel. C’est-à-dire que ses membres n’ont jamais eu à se prononcer sur une loi qui viendrait se confronter à ce principe. L’idée même d’un devoir de travailler est gênante car, dans le droit français, on ne peut pas obliger quelqu’un à travailler. On ne peut pas empêcher un salarié de démissionner, c’est un droit protégé. Même le principe de réquisition, qui peut s’appliquer dans certaines circonstances, est très encadré. Cela va aussi à l’encontre de certains principes internationaux, comme le travail forcé qui est interdit par l’organisation internationale du travail.

    Si le « devoir de travailler » a pu être opposé au droit de grève dans certains discours politiques, d’un point de vue juridique, le Conseil constitutionnel refuse de se saisir de notions qui sont trop floues, et pour lesquelles il n’est pas en mesure de déterminer ce qu’a été la volonté du constituant. Le devoir de travailler a peut-être été pensé en 1946 comme un devoir moral. Mais il est difficile d’établir que la volonté des constituants était d’en faire une obligation imposable aux citoyens.

    Un principe qui figure dans le Préambule de la Constitution peut donc ne pas avoir de réelle valeur juridique ?

    Le Préambule de la Constitution de 1946, dont sont issus le principe du « droit de grève » comme celui du « devoir de travailler » a été écrit sous la IVe République, au sortir de la seconde guerre mondiale. A l’époque, c’est un texte principalement symbolique qui vise à garantir une République avec plus de droits sociaux, pour compléter la Déclaration des droits de l’homme qui se concentre plutôt sur les droits civils, et éviter une nouvelle exploitation politique de la misère, comme celle qui avait conduit le nazisme au pouvoir. Mais le texte n’avait pas été pensé par ses rédacteurs comme pouvant avoir une valeur juridique contraignante.
    Ce n’est que depuis une décision de juillet 1971 que le Conseil constitutionnel s’est reconnu compétent pour contrôler la conformité des lois aux droits et libertés fondamentales garantis par la Constitution. Tous les principes qui figurent dans le préambule de 1946 n’ont toutefois pas été activés de la même manière dans la jurisprudence.

    Peut-on dans ce cas opposer droit de grève et devoir de travailler, comme semble le faire Gabriel Attal ?

    On peut être tentés de les opposer dans certains discours, mais cette opposition est de l’ordre du sophisme. Sur le droit de grève, le Conseil constitutionnel a été amené à plusieurs reprises à se prononcer sur des lois qui avaient pour objectif d’encadrer ce droit, comme l’instauration d’un préavis obligatoire, ou la loi relative à la continuité du service public. Pour limiter le droit de grève, il faut justifier d’un objectif proportionné, de même valeur constitutionnelle.
    Ce n’est pas le cas pour le devoir de travailler. Même dans une décision comme celle de décembre 2022 sur l’application de la loi relative à l’assurance-chômage, le Conseil constitutionnel ne s’appuie pas sur le « devoir de travailler » mais y invoque plutôt un « objectif d’intérêt public » ou une incitation des travailleurs à retourner à l’emploi.

    Il y a donc quelque chose d’assez hypocrite à utiliser, comme s’ils avaient la même valeur, le droit de grève, protégé en tant que tel par des décisions du Conseil constitutionnel, et le devoir de travailler qui, juridiquement, est inexistant. Par ailleurs, la grève n’est pas une méconnaissance du devoir de travailler. On ne fait pas grève dans le but de ne pas travailler, mais bien pour obtenir la satisfaction de revendications professionnelles.

    #Préambule_de_la_Constitution #Devoir #devoir_de_travailler #travail #grève #droit_de_grève #chômage

  • Au tribunal, bras de fer musclé entre la Sacem et les héritiers du « Boléro » de Ravel
    https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/reportage/au-tribunal-bras-de-fer-muscle-entre-la-sacem-et-les-heritiers-de-ravel-


    Maurice Ravel photographié en 1929, un an après la composition du « Boléro »
    ©AFP - Archiv Setzer-Tschiedel

    L’audience s’est tenue mercredi après-midi au tribunal judiciaire de Nanterre. Avec une question : le « Boléro » était-il une œuvre « collaborative », comme le soutiennent ses ayants droit ? Compte rendu d’une audience électrique.

    À qui profitent les droits du Boléro de Ravel ? L’héritage de la célébrissime partition composée en 1928 déchaîne les passions, presque 100 ans après. Un procès se tenait mercredi après-midi au tribunal judiciaire de Nanterre. Il opposait la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) aux ayants droits de Maurice Ravel. Ces derniers souhaiteraient que le Boléro, tombé dans le domaine public en 2016, soit retenu comme une « oeuvre collaborative », ce qui prolongerait les droits d’auteurs - qui se comptent en centaines de milliers d’euros - jusqu’en 2039. Voire 2051, si l’on prend en compte la date de la mort de la première chorégraphe du ballet, Bronislava Nijinska. France Musique a assisté à l’audience.

    Haro sur la Sacem
    Lorsque l’on demande à un avocat s’il a quelques minutes pour parler de l’affaire du Boléro, il rétorque : « vous n’avez pas plutôt 3h ? », tant l’histoire est rocambolesque. Ce seront finalement près de 2h30 d’une audience où la question centrale sera : Ravel est-il l’unique créateur du Boléro, l’une des œuvres les plus jouées au monde ? 
    Les avocats des ayants droits du compositeur ouvrent le bal. Il concentrent leurs coups sur la Sacem, accusée d’être « opaque, partiale », la Sacem qui inspirerait une « crainte révérentielle » et revendiquerait le « fait du prince », déciderait de qui est l’auteur d’une œuvre « quand ça l’arrange ». « Uniquement sur le Boléro », même, martèle l’avocat de la succession de Ravel, qui pointe aussi des vidéos, des communiqués, où la Sacem se réjouissait de la tombée du Boléro dans le domaine public.

    Pour les ayants droits, le Boléro est bien une oeuvre collaborative. Indissociable du ballet d’origine, créé par Maurice Ravel, mais aussi par la chorégraphe Bronislava Nijinska, et par le scénographe Alexandre Benois. La Sacem a d’ailleurs selon eux mis « beaucoup d’énergie à faire disparaître Nijinska », allant jusqu’à modifier la page Wikipédia du Boléro.

    "La fiction n’a pas sa place dans le prétoire"
    « Faux », rétorque-t-on de l’autre côté de la barre. « La fiction n’a pas sa place dans le prétoire ». Pour la défense, « Ravel n’a cessé de se revendiquer comme le seul auteur du Boléro ». Il a d’ailleurs écrit « mon Boléro », à de multiples reprises. Et le fil rouge, de la mort de Ravel à aujourd’hui, serait l’ « extrême cupidité » de la succession, qui n’a pas hésité à recourir à l’ « optimisation fiscale », à des « sociétés écran », avec de « petits arrangements entre nouveaux amis ». Pour la Sacem, la danse de Nijinska est « détachable » de œuvre, tout comme les décors et les costumes d’Alexandre Benois.

    « Je crois que nous avons compris, à l’issue de cette audience, qu’il y avait un vide énorme de l’autre côté », assène l’une des avocates de la Sacem, Josée-Anne Bénazéraf : « Ce que j’attends, c’est que l’on arrête de salir le nom de Maurice Ravel et qu’on le rétablisse en sa qualité de seul auteur du Boléro. Que le tribunal mette en lumière que tout ce qui nous a été raconté n’est qu’une fiction, qui ne s’appuie strictement sur rien. Il y a un intérêt collectif, et de l’autre côté un intérêt individuel, exclusivement mercantile. »

    Gilles Vercken, avocat de la succession de Maurice Ravel, s’interroge de son côté sur le rôle de la Sacem : « L’enjeu du dossier est de déterminer quel est le pouvoir d’une société de gestion collective de décider, si oui ou non, telle oeuvre comporte un, deux ou trois coauteurs. » Les ayants droits espèrent mettre en lumière « la véritable histoire de la succession de Ravel, traînée dans la boue », estiment-ils, « depuis des décennies ». La décision du tribunal a été mise en délibéré au 24 juin prochain.

  • Une étude d’ampleur et inédite met en évidence un lien entre consommation d’émulsifiants et risque de cancers - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/une-etude-d-ampleur-et-inedite-met-en-evidence-un-lien-entre-consommation-d-

    Menée sur 92 000 personnes pendant sept ans, la recherche française révèle un risque accru de cancers, en particulier du sein et de la prostate, pour les plus grands consommateurs de E471, E407 et autres émulsifiants des produits transformés

    #additifs_alimentaires #émulsifiants #cancer

  • 30 000 euros de dette et pas encore 18 ans : quand les amendes forfaitaires facilitent l’arbitraire - Basta !
    https://basta.media/30-000-euros-de-dette-et-pas-encore-18-ans-quand-les-amendes-forfaitaires
    https://basta.media/local/cache-gd2/3c/81a1374e0eb9503d1b916503fb6520.webp

    Les policiers sur le terrain connaissent les jeunes, leur nom, leur adresse. Mohamed Aknouche, éducateur spécialisé auparavant basé dans le 12e arrondissement de Paris, se rappelle l’absurdité de certaines amendes : « Un jour, un jeune que je suivais s’est pris une amende. Il revoit le lendemain le policier et lui demande "mais pourquoi tu m’as verbalisé ? Ce jour-là, j’étais pas là, c’est pas moi que t’as vu". Et le policier lui répond : "C’est pas grave, c’est un joker, la prochaine fois t’en auras pas". Ça montre à quel point ça n’a pas de sens. Quand t’as des riverains, plutôt propres sur eux, notables – parce qu’on est dans un quartier en pleine gentrification – qui appellent tous les jours la police pour se plaindre, à un moment, les policiers se sentent pousser des ailes », dit encore Mohamed Aknouche.

    Ces amendes à répétition, comme les contrôles d’identité constants, transmettent un message clair aux jeunes : ils ne sont pas les bienvenus dans l’espace public. Aujourd’hui, Bakari a changé ses habitudes pour éviter les « problèmes » avec la police : « En vrai, pour que ça s’arrête, la seule solution, c’est de ne pas voir les flics. Maintenant, je fais que me poser à des endroits où j’ai moins de chance de les croiser ou alors où je peux les voir venir de loin et partir. »

  • 93% Have Concerns About Self-Driving Cars – Forbes Advisor
    https://www.forbes.com/advisor/legal/auto-accident/perception-of-self-driving-cars

    Proponents of self-driving cars argue these vehicles will prevent auto accidents by eliminating human error as a collision cause.

    In fact, the National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) reports that self-driving vehicles are more than twice as likely as traditional vehicles to become involved in auto accidents. According to NHTSA data:

    - There are 9.1 crashes in driverless vehicles per million vehicle miles driven
    - There are 4.2 crashes in conventional vehicles per million miles driven

    High accident rates have rightly contributed to consumer concerns—and recent recalls of Tesla vehicles have only served to heighten fears.

    Le taux d’accident des véhicules autonomes est deux fois plus élevé que pour les véhicules pilotés par des humains.

  • Lettre ouverte d’une enseignante à nos dirigeants
    https://www.cafepedagogique.net/2024/02/07/lettre-ouverte-dune-enseignante-a-nos-dirigeants

    Pourquoi devrions-nous former nos élèves à l’#empathie alors que vous construisez une société où il faut dépasser les autres, être en compétition, gagner, diriger. L’empathie est-elle un critère d’entrée dans les grandes écoles, dans les recrutements de grandes entreprises ? Alors pourquoi ? Est-ce une volonté d’apprendre aux plus faibles à se faire dominer et humilier avec sourire et résilience ? Nous luttons contre le harcèlement, les insultes sur les réseaux sociaux …c’est à nous de le faire à l’école ! Mais nos dirigeants montrent-ils cela ? L’exemplarité dans les propos, la délicatesse, le souci des autres, l’accueil des autres en difficulté, la tolérance, le langage modéré ? La publicité, les médias, le monde du travail montrent-ils cela ?

    Nous pouvons être votre caution morale jusqu’à un certain point mais personne n’est dupe, vous créez une monde violent et clivant et vous souhaitez que nous compensions cela par des leçons de morale. Pourquoi ne pas former nos élèves aux punchlines, aux mensonges devant caméras, au mépris de la justice, des règles, à la façon de se placer à côté des bonnes personnes, à l’hypocrisie ? Cela ne leur serait-il pas plus utile au fond ?

    Besoin de vous dire que j’ai besoin d’entendre vos véritables intentions, à l’école on enseigne avec des objectifs précis, quels sont les vôtres ? Créer deux écoles : une privée qui formera l’élite et les dirigeants de demain avec tous les moyens nécessaires et une école publique formant la main d’œuvre qualifiée, docile et ignorante ? Si c’est votre projet de société dites-le, assumez-le !

  • Mayotte : un laboratoire expérimental et une zone néocoloniale pour l’extrême droite – Outside Dana Hilliot
    https://outsiderland.com/danahilliot/mayotte-un-laboratoire-experimental-et-une-zone-neocoloniale-pour-lext

    La manière dont le ministre fait connaître sa décision est tout à fait typique des gouvernances néolibérales. L’effet d’annonce, tout comme la manipulation de rhétoriques grossières, la transformation de toute pensée, de tout concept, de tout la langue politique, en purs « éléments de langage » dont seule compte l’efficacité performative, participe à cette instauration d’un nihilisme de marché : plus rien n’a de sens, la seule valeur qui tienne est celle des marchandises. Les techniques de gouvernance néolibérales jouent en permanence sur l’effet de surprise. Elles créent de l’instabilité, alimentent un flux de crises ininterrompu : à chaque jour sa crise. Il ne faut surtout pas que les esprits gouvernés (pas plus que les corps) se reposent et commencent à penser. La conversion européenne à des politiques d’apartheid et la construction de la forteresse européenne se poursuit sans qu’on ait même pu avoir le temps de leur opposer une autre vision du monde, parce que les chocs se succèdent, entraînent des réactions épidermiques, puis sidèrent. Il est faux de croire que les néolibéraux sont incohérents : ils ont réussi mieux que leurs prédécesseurs à instrumentaliser d’une part les flux d’informations et d’autres part les institutions démocratiques elles-mêmes, les transformant en techniques de gouvernance, mais les objectifs sont clairs et déterminés (la captation d’une part toujours plus importante des capitaux et des richesses pour le bénéfice des élites, la sécurisation des zones d’extraction de minerais humains et non-humains et des flux de marchandises, et la militarisation croissante des frontières externes et internes – je pense ici aux enclaves territoriales au sein même des villes, les quartiers, ou encore une île comme Mayotte – afin d’assurer la protection des intérêts des classes les plus aisées).

  • « On ne fait plus rien » : la détresse de la police de l’environnement, incitée à ne plus contrôler les agriculteurs
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/temoignages-on-ne-fait-plus-rien-la-detresse-des-gendar

    Depuis le début de la mobilisation des agriculteurs, l’Office français de la biodiversité, chargé de faire respecter les normes environnementales, est visé par la colère du monde agricole, qui l’accuse « d’acharnement ». À l’OFB Bourgogne-Franche-Comté, derrière un silence de façade, le mal-être et le sentiment d’abandon grandissent chez les salariés.

  • Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/10/jordan-bardella-les-dessous-d-une-politique-tik-tok_6215810_823448.html

    Le président du Rassemblement national cultive sa « marque » à coups de discours flous. Dépassant largement en popularité Marine Le Pen, il commence à s’en émanciper, sous le regard bienveillant de Vincent #Bolloré.
    Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

    Difficile de s’imaginer dans une réunion politique. Le tube Bande organisée résonne au Duplex, célèbre boîte de nuit parisienne, pour accompagner l’arrivée de la star du soir, ce samedi 27 janvier, vers 23 heures. Un costume sombre fend une nuée de téléphones tournés vers lui. L’ambiance est festive, rythmée par les textes subversifs des rappeurs marseillais, aux antipodes des valeurs que l’invité principal entend incarner. Des centaines de jeunes endimanchés scandent « Jordan, Jordan ! », rient lorsqu’un amuseur rêve tout haut de « Jordan 2027 » : nous sommes bien au lancement de l’écurie personnelle du président du Rassemblement national (#RN), Les Jeunes avec #Bardella.
    Cela n’est pas qu’une soirée en discothèque. Il faut se figurer la valeur symbolique d’un tel événement dans un mouvement qui entretient le culte du chef et n’a jamais sanctifié qu’un seul nom, celui de Le Pen. Mais Jordan Bardella est porté par un courant puissant : l’opinion. En témoigne son entrée dans le traditionnel baromètre des 50 personnalités préférées des Français, produit par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, publié le 2 janvier, où il est le seul homme politique présent. Il s’y classe en 30e position, alors que Marine Le Pen n’y a jamais figuré. Au panthéon du consensus et du conservatisme, dans un palmarès très masculin, se hisse un homme de 28 ans imprégné des idées de la #nouvelle_droite, un courant racialiste de l’#extrême_droite, mais que les Français peinent encore à cerner. Aux yeux d’une majorité d’entre eux, il est encore ce jeune costumé et bien peigné qui s’inscrit dans le sillage de Marine Le Pen (...)
    Un positionnement flou recherché par la tête de liste du RN pour les élections européennes de juin.

    [...]

    Il y a plus concret que les sondages : la justice, avec le procès à venir concernant l’affaire des assistants parlementaires du parti au Parlement européen, où Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité et dans lequel Jordan Bardella n’est pas inquiété, bien que son nom figure au dossier.

    [...]

    Le président du RN ressemble à un produit à la mode. Du premier slogan de sa campagne des européennes, qui ne dit rien sinon une date (« Vivement le 9 juin ! »), le député du Gard Pierre Meurin dit qu’il vise à susciter l’attente d’un événement, « comme la sortie du dernier iPhone ». « Sa personnalité, ce qu’il incarne, fait appel aux mêmes réflexes de consommation. » « Il est devenu une marque, renchérit le sénateur lepéniste Aymeric Durox. Un visage connu dans une époque dépolitisée, une époque du selfie. » En Seine-et-Marne où il est élu, ce dernier dit rencontrer des élus de #droite qui n’attendent plus que la prise du pouvoir du jeune homme pour basculer. Le sénateur se dit que « pour avoir toutes les chances de gagner, il faudrait que Jordan puisse faire le débat d’entre-deux-tours à la place de Marine ».

    https://justpaste.it/fw0sn

    #Hanouna #identitaire

    • « On aurait plus de chances avec Bardella » : les doutes des militants du RN sur Marine Le Pen

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/11/on-aurait-plus-de-chances-avec-bardella-les-doutes-des-militants-du-rn-sur-m

      De nombreux membres du parti lepéniste jugent le jeune président du RN mieux placé pour s’imposer lors de la prochaine élection présidentielle, convaincus que Marine Le Pen payera in fine son nom et ses échecs passés.
      Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

      En monarchiste convaincue, Geneviève Salvisberg n’a rien contre les dynasties. Mais cette adhérente historique du Rassemblement national (RN), passée par l’Action française dans sa jeunesse, est prête à faire exception avec la famille qui règne depuis un demi-siècle sur son parti. « Marine Le Pen est toujours très appréciée, mais Jordan Bardella est tout simplement extraordinaire, beau gosse et tellement brillant, loue la septuagénaire, suppléante du député de l’Aude Julien Rancoule. Il est assez intelligent pour attendre son tour. Mais pourquoi ne pas le lancer dès 2027 ? »

      Laisser Jordan Bardella représenter l’ex-Front national dès la prochaine #présidentielle à la place de Marine Le Pen ? Beaucoup d’adhérents l’envisagent à trois ans du scrutin roi de la vie politique nationale. Durant le mois de janvier, Le Monde est parti à la rencontre des militants lepénistes lors des cérémonies de vœux de certains députés. A la question d’une éventuelle victoire en 2027, une majorité d’entre eux considérait que le jeune homme offrirait davantage de chances que la triple candidate. Dans un parti aux réflexes légitimistes, et alors que Marine Le Pen a annoncé vouloir représenter le parti dans trois ans, ce fond de l’air bardelliste dans la base militante n’est pas anodin.
      La fille de Jean-Marie Le Pen reste unanimement saluée pour sa résilience et le travail de dédiabolisation du parti. Le « ticket » proposé, avec Jordan Bardella présenté en premier ministre putatif, séduit. Mais les militants n’échappent pas à la dynamique qui, depuis plusieurs mois, porte leur jeune président, bien au-delà des rangs du mouvement d’extrême droite. « Beau », « trop fort à la télé », « il présente et s’exprime bien », « sens de la répartie ».
      Les atouts brandis par les défenseurs de Jordan Bardella se rapportent presque uniquement à ses passages télévisés et à son image « lisse ». Un profil « rassurant » pour rallier à leur cause des électeurs hésitant encore à assumer un vote radical. « Pour les frileux, c’est bien… On sera au pouvoir un jour, mais jamais avec un Le Pen », tranche Gérard Aubenas, électeur lepéniste depuis 1981 et retraité dans la région de Cavaillon (Vaucluse).

      Des punchlines sur les plateaux télé
      Le bardellisme existe jusque dans le bassin minier du Pas-de-Calais, le fief de Marine Le Pen. « Son discours, quand elle était présidente du parti, m’a convaincue. Mais c’est quand Bardella est arrivé que j’ai complètement adhéré », raconte Tatiana Focqueur, 27 ans, qui a troqué sa carte Les Républicains contre celle du RN. « Bardella fait le travail pour enlever cette étiquette de racisme », se réjouit son mari, Sébastien, 47 ans. Qui, lui, se moque bien des étiquettes : il dirige le Black Shadow North, un club de motards associé au Gremium MC, de l’ancien chef du groupe parisien de skinheads #néonazis, Serge Ayoub. Avant de tracter pour le RN, il s’affichait avec cette figure du milieu en 2021, comme l’a documenté le site d’information StreetPress.

      Si certains élus tancent Jordan Bardella pour son absence de ligne idéologique, nombre de militants y voient une force. Une #stratégie, même, pour dissimuler les fondamentaux du RN sous une communication se résumant à quelques #punchlines répétées sur tous les plateaux et relayées sur les réseaux sociaux. « Un homme politique n’a pas à rabâcher ce qu’il pense : on sait très bien ce que défend Jordan puisqu’il représente le parti et son histoire, explique Nathalie, 59 ans, en Seine-et-Marne. Il est jeune, parle bien et dispose d’une bonne gueule : exactement comme Macron en 2017. A l’époque, beaucoup ont voté pour lui sans trop savoir ce qu’il pensait. »

      Se libérer du patronyme Le Pen
      Chez les plus jeunes adhérents frontistes, séduits par ses vidéos sur TikTok ou sa présence sur le plateau de Cyril Hanouna, Jordan Bardella est décrit en figure tutélaire. « Son physique nous influence sans qu’on s’en rende compte, c’est inconscient », avoue Loly Lucas, 19 ans. « J’adhère aux idées de Marine Le Pen mais il y a toujours cette peur vis-à-vis de sa famille, alors que Bardella n’a pas de passé politique », distingue l’étudiante de Montpellier. Alimenté par la malédiction qui collerait à la lignée des Le Pen, l’enthousiasme pour le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) transcende désormais les générations.

      Parmi ceux qui cotisaient déjà sous « Jean-Marie », beaucoup n’y croient plus après trois premiers échecs de sa fille à la présidentielle. « Le nom lui colle toujours à la peau. Macron veut continuer à dire “Front national”, et on comprend pourquoi… », déplore Dominique Caplin, retraité d’un établissement public de gestion de l’eau et néoadhérent gardois. Au-delà du patronyme, d’autres considèrent que Marine Le Pen a péché, lors de ses tentatives infructueuses, dans les domaines qui font justement la réputation de son cadet.
      « On aurait plus de chances avec Bardella. Marine est plus énervée et agressive, elle n’a pas le même sang-froid, tranche Frédéric, un policier de 56 ans. A chaque débat d’entre-deux-tours, elle est mauvaise. » Et, lorsque vient la question de la jeunesse de Jordan Bardella, la réponse est toujours la même : « Et notre nouveau premier ministre, il a quel âge ? »

      Aux vœux de Jordan Bardella, l’ombre de la « #GUD connexion »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/aux-v-ux-de-jordan-bardella-l-ombre-de-la-gud-connexion_6210954_823448.html

      Le président du Rassemblement national a dû s’expliquer lundi sur le maintien de relations d’affaires avec Frédéric Chatillon, ancien patron du Groupe union défense, une organisation étudiante d’extrême droite connue pour son radicalisme et sa violence.

      https://justpaste.it/cnu61

      Le reportage consacré au jeune président du RN sera bien diffusé, même si le parti a déclaré avoir missionné des huissiers pour empêcher la diffusion d’un extrait relatif au compte Twitter anonyme, raciste et homophobe, qu’aurait utilisé Jordan Bardella.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/complement-d-enquete-sur-jordan-bardella-france-televisions-maintient-sa-ver

    • Jordan Bardella tente de séduire la droite pour « élargir » la base électorale du Rassemblement national, Clément Guillou
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/16/jordan-bardella-tente-de-seduire-la-droite-pour-elargir-la-base-electorale-d

      Alors que Marine Le Pen cible en priorité les classes populaires, le président du parti d’extrême droite s’efforce de séduire les classes moyennes supérieures et les retraités. Une répartition des rôles plus assumée entre eux. Publié le 16 septembre 2023.

      « Il a fait une campagne à l’américaine exemplaire. C’est même un modèle qu’on pourra étudier plus tard à Sciences Po. » Ainsi parlait, en 2007, Jean-Marie Le Pen au sujet de Nicolas Sarkozy, après s’être fait siphonner ses électeurs au premier tour de l’élection présidentielle. Sa fille Marine, directrice de campagne, ne partageait pas son enthousiasme vis-à-vis du personnage, qu’elle « trouvait faux », se souvient l’un des acteurs de la présidentielle 2007 au Front national. L’ancien chef de l’Etat, qui, entre deux actualités judiciaires, distribue les bons et mauvais points à l’occasion de la parution du deuxième tome de ses mémoires (Le Temps des combats, Fayard, 592 pages, 28 euros), est aussi de retour dans les discussions au sein du parti à la flamme.
      Cet été, le député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu s’est rafraîchi la mémoire en revisionnant La Conquête, le film de Xavier Durringer (2011) retraçant, dit-il, « la meilleure campagne de ces quinze dernières années, [qui] n’était pas une union des droites mais une capacité rare à faire sauter les clivages sociologiques ». Dans une vidéo tournée à l’occasion de la rentrée scolaire, Jordan Bardella laisse traîner, en évidence sur son bureau, le dernier opus sarkozyste.
      Le pavé est au même endroit quelques jours plus tard, quand les caméras de France 3 l’interrogent : « J’avais déjà lu Le Temps des tempêtes [L’Observatoire, 2020] », leur signale le président du mouvement d’extrême droite, qui doit lancer sa campagne pour les élections européennes de juin 2024, samedi 16 septembre, lors des universités d’été du RN, à Beaucaire (Gard).

      Le sillon sarkozyste
      Jordan Bardella avait 11 ans durant la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy. De son propre aveu, son intérêt pour la politique n’était pas tel qu’il puisse en garder un souvenir net. « J’ai admiré le personnage, disait-il toutefois au Monde en février. Il avait la capacité de tout changer, réunissait les classes moyennes, l’ouvrier d’Aubervilliers et le cadre sup de Versailles. Je pense que c’est la clé du pouvoir et qu’on est sur ce chemin-là. Parler, au-delà de la France des oubliés, à la France qui se lève tôt » – un label sarkozyste.

      En ce début de campagne des élections européennes, celui qui sera la tête de liste du RN tente d’emprunter le sillon sarkozyste. M. Bardella encourage ses troupes à « recréer l’UMP [Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains, LR] », rapporte Le Figaro. Le RN n’a pas l’armée de militants, de cadres locaux et politiques chevronnés qu’avait la formation de droite, lors de l’accession de M. Sarkozy au pouvoir. Mais rien ne l’empêche d’en adopter certains accents.
      Auprès d’un parti qui veut désormais renforcer son implantation chez les classes moyennes supérieures et les #retraités, le candidat Sarkozy exerce une forte attraction, bien que son action à l’Elysée demeure largement rejetée. Dans la bouche de quelques-uns des néodéputés de la vague élue en juin 2022, on entend les comparaisons avec le Rassemblement pour la République (RPR) d’antan, tentative d’extraire le RN du champ des extrêmes auquel son programme fondé sur la préférence nationale et le rejet de l’Union européenne le ramène inexorablement. Le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio, ancien de l’UMP, n’a-t-il pas récupéré la marque RPR pour fonder un mouvement local d’« union des droites » ?

      Dans le duo Marine Le Pen-Jordan Bardella, au sein duquel le rapport hiérarchique est de moins en moins affirmé, c’est au cadet de 28 ans que revient l’incarnation de la jambe la plus droitière ; à Marine Le Pen revient celle d’un national-populisme qui s’adresse à une partie des #classes_populaires. Depuis les violences urbaines du mois de juillet, la double finaliste de l’élection présidentielle a acté le principe d’une répartition des rôles encore plus assumée qu’elle ne l’était. Cela vaut pour la différence de stratégie médiatique – à elle la rareté, à lui l’omniprésence – comme politique – à elle la figure protectrice, à lui celle d’autorité. « Elle considère qu’il touche des gens différents et que c’est à exploiter », explique-t-on dans le premier cercle de Marine Le Pen.

      Clins d’œil à l’électorat de gauche
      La cheffe de file de l’extrême droite a laissé Jordan Bardella bénéficier de l’exposition offerte par Emmanuel Macron, qui l’a convié personnellement, par téléphone, aux « rencontres de Saint-Denis » (Seine-Saint-Denis), le 30 août. A l’issue, les proches du chef de l’Etat ont distillé des propos flatteurs à son endroit, louant son attitude générale et sa préparation – qu’importe qu’il ait, dans sa lettre de propositions au locataire de l’Elysée, confondu défiscalisation et exonération de cotisations patronales. Les mots du camp présidentiel visent à piquer la jalousie de Marine Le Pen, qui ne montre pour l’heure aucun signe d’agacement. Elle a même validé la publication d’une tribune de M. Bardella sur la présence française en Afrique, le 31 août, dans Valeurs actuelles ; elle qui considère pourtant l’international comme son domaine réservé.
      Omniprésent en cette rentrée politique, le jeune homme tente de s’ancrer à droite, même s’il conserve sa matrice populiste qu’il reprend dans Le Figaro, en dépeignant M. Macron comme « politiquement de nulle part ». « Mérite », « autorité », « charges », « taxes »… Celui qui incarne la marque identitaire et sécuritaire du RN s’efforce désormais de reprendre les mots traditionnels du parti Les Républicains. Interrogé sur RTL, le 12 septembre, il aborde ainsi la question des salaires : « Il faut permettre un petit coup de pouce salarial, ce que beaucoup de chefs d’entreprise ne peuvent pas faire compte tenu du niveau de charges délirant dans notre pays. » En février, il avait déjà lancé, depuis un château de la Sarthe, une campagne de communication baptisée « Où passe notre argent ? », dépeignant une France « championne d’Europe des impôts et des taxes ».

      Ce discours est compensé par quelques clins d’œil à l’électorat de gauche, comme la taxation des superprofits énergétiques, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’opposition à la réforme des retraites. Mais tout va comme si le parti avait acté que sa marge de progression se situe à la droite de l’échiquier politique, et non plus chez les abstentionnistes ou dans la gauche souverainiste, dite « patriote ».
      « Il faut maintenir et élargir notre nouvelle base sociologique née des législatives. Il n’y a plus, dans notre électorat, cet aspect “déclassés” contre “élites”, souligne Pierre-Romain Thionnet, le bras droit de Jordan Bardella. Il ne faut pas laisser dire qu’on est socialistes. » C’est particulièrement vrai à l’aube d’un scrutin européen, en juin 2024, où l’#abstention_différenciée (l’écart de participation entre différents électorats) devrait jouer contre le RN, les classes populaires s’exprimant traditionnellement peu dans ces élections. « Ceux qui aujourd’hui s’intéressent aux européennes sont très politisés et plutôt à droite ; c’est le lectorat du Figaro. Parler aux classes populaires de cette élection en septembre, c’est parler à des gens qui ont bien d’autres préoccupations », explique Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale.

      Apprécié par les électeurs d’Eric Zemmour
      Le RN avait déjà revu à la baisse ses ambitions sociales dans son programme présidentiel de 2022, et envoyé plusieurs signaux favorables aux employeurs au long de la première année de la législature. Une évolution peu visible dans son discours, focalisé sur le pouvoir d’achat et l’immigration, et le magma des débats parlementaires.
      Jordan Bardella se positionne pour être celui qui incarne ce RN plus « droitard », un mot que Marine Le Pen prononce avec un dégoût non dissimulé. Dans les enquêtes d’opinion, il est, bien plus qu’elle, très apprécié par les électeurs de droite et d’Eric Zemmour. « Si Jordan n’était que Marine avec les cheveux courts, cela n’aurait que peu d’intérêt », estime Sébastien Chenu, lui-même issu de l’UMP. « Jordan a son espace et doit aller le prendre. L’intérêt est qu’il puisse continuer à élargir notre base électorale. Il nous faut des profils et des sensibilités différents. C’est un de nos défis », reconnaît-il.
      Sauf que, dans le même temps, le président du RN ouvre aussi les bras à Reconquête !, faisant mine de croire à une union de leurs forces pour le scrutin du 9 juin 2024, malgré les supposées différences de nature entre deux visions économiques et sociétales. Et alors même que Marine Le Pen a toujours refusé de se laisser tenter par l’arlésienne de l’« union des droites ».

      Le risque de ces multiples manœuvres est d’écailler franchement le vernis « ni droite ni gauche » que la dirigeante d’extrême droite, à la suite de son père, a patiemment apposé sur le parti à la flamme. Et de se perdre dans la tactique électorale. Alors que l’option « ni droite ni gauche » fut une clé de l’explosion des scores lepénistes après la scission avec Bruno Mégret, en 1999.

      #stratégie_électorale

  • #Santé Publique France coupe les fonds au suivi des #cancers de l’amiante
    https://www.revolutionpermanente.fr/Sante-Publique-France-coupe-les-fonds-au-suivi-des-cancers-de-l


    La politique pas de thermomètre = pas de fièvre continue.

    Une épidémie qui fait encore rage, comme le montrent les plus de 1000 nouveaux cas reconnus chaque année, et les 4000 décès annuels relevés, mais qui n’empêche pas Santé Publique France de cesser son suivi. Comme le relève le magazine Santé et Travail, « Dans un mail adressé le 21 décembre à une trentaine de spécialistes du #mésothéliome, Santé publique France a annoncé « se résoudre à interrompre » le Programme national de surveillance des mésothéliomes (PNSM) et renonce au déploiement du Dispositif national de surveillance des mésothéliomes (DNSM) qui devait le remplacer. » La clôture de ce programme est justifiée par un manque de moyens, et n’a encore fait l’objet d’aucune annonce officielle.

    Cette fermeture impactera lourdement la surveillance du nombre de cas et invisibilisera cette épidémie massive de cancers, tout en véhiculant le message que l’époque des cancers de l’#amiante est close. De plus, elle réduira la possibilité pour les malades de faire reconnaître leur maladie comme une maladie professionnelle indemnisable, et de faire reconnaitre la responsabilité de leur patron dans la maladie qui brise leur vie. En effet, l’institut de recherche et d’expertise Mesopath, qui réalise des diagnostiques ouvrant la voie à une reconnaissance en maladie professionnelle et étudie des traitements, dépend financièrement pour un tiers du programme stoppé.

    C’est donc une attaque frontale contre les malades, qui participe à couvrir les responsables en col blanc de ce « crime industriel » pour reprendre la formulation de la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony. Selon elle, « Leur responsabilité est double. Tout d’abord, alors que tout était connu des dangers de l’amiante depuis le début du 20e siècle, ils ont développé un marché mondial de cette fibre qu’ils savaient mortelle. Et, pour ce faire, ils ont, au sein du cartel mondial de l’amiante, construit une stratégie de désinformation et de mystification. »

    • Cancer de l’amiante : le dispositif de suivi sur la sellette
      https://www.mediapart.fr/journal/france/090324/cancer-de-l-amiante-le-dispositif-de-suivi-sur-la-sellette

      La nouvelle, parvenue quelques jours avant Noël, a surpris la communauté scientifique autant qu’elle a scandalisé les victimes et leurs proches. « Tout se passe comme si on avait choisi de casser le thermomètre pour soigner la fièvre. C’est inacceptable », a réagi l’Association nationale des victimes de l’amiante (#Andeva) après avoir pris connaissance d’un courriel, consulté par Mediapart, dans lequel Santé publique France annonce à une poignée d’expert·es la fin du dispositif national de suivi des mésothéliomes (DNSM), les cancers de l’amiante.

      « Cette décision est extrêmement difficile mais l’agence ne dispose plus des ressources suffisantes pour [le] piloter sur le long terme », reconnaît Santé publique France dans cette missive, envoyée le 21 décembre dernier et consultée par Mediapart. Elle évoque notamment des contraintes « financières et humaines ».

      « Une décision prise sans concertation ni débat public, dénonce l’Andeva, tout en insistant sur l’importance de ce dispositif. Son abandon « priverait les soignants, les chercheurs et les victimes de l’amiante d’un outil utile pour mieux connaître cette terrible maladie et mieux la combattre en faisant avancer la recherche nécessaire à l’amélioration des traitements ». Selon son secrétaire national, Alain Bobbio, cet abandon accrédite aussi « auprès du grand public que la page amiante se tourne. Mais les gens qui sonnent à la porte de nos permanences sont toujours là ».

      Fin janvier, l’Andeva a dénoncé dans un courrier destiné à la ministre de la santé, Christine Vautrin, une décision « inacceptable », lui demandant de faire marche arrière. « Nous n’avons reçu aucune réponse », indiquait début mars Alain Bobbio, secrétaire national d’Andeva.

      Au même moment, Didier Le Gac, député Renaissance et président du groupe d’étude amiante à l’Assemblée nationale, qui avait lui aussi alerté il y a plusieurs semaines le gouvernement, affirmait avoir reçu l’assurance du gouvernement que ce dispositif ne serait pas supprimé.

      « Compte tenu de la priorité accordée au risque amiante, le ministère a d’ores et déjà demandé à l’agence que la surveillance nationale du mésothéliome soit poursuivie », a indiqué le cabinet de Christine Vautrin dans un message envoyé au député. Contacté, le ministère de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Santé publique France affirme finalement auprès de Mediapart « maintenir » un dispositif de surveillance visant à « suivre le nombre de cas de cancers » et à caractériser les expositions.

      « On ne peut pas uniquement dire merci, notre souci est d’obtenir des garanties sur la nature de cette surveillance », a aussitôt réagi Alain Bobbio, secrétaire national de l’Andeva, insistant notamment sur le fait que le dispositif doit inclure le suivi des procédures d’indemnisation et des expositions.

      L’histoire du dispositif de surveillance du mésothéliome commence il y a plus de vingt ans, lorsque la France décide d’interdire, en 1997, l’usage de l’amiante, un matériau qui a contaminé pendant des décennies les ouvriers des usines et des chantiers navals. La France prend alors conscience de l’étendue de la catastrophe sanitaire. C’est pourquoi, l’année suivante, un Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM), une maladie spécifique de l’amiante, voit le jour dans 21 départements qui représentent 30 % de la population.

      Cette surveillance vise alors à mieux documenter les cas, les expositions professionnelles, et à permettre aux malades de saisir le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). « Un dispositif unique au monde », fait valoir Alain Bobbio.

      Le mésothéliome est une maladie rare qui continue de toucher, chaque année, environ 1 100 personnes, dont un quart de femmes (27 %). C’est une pathologie presque toujours mortelle, la survie à cinq ans ne dépassant pas les 10 %. Vingt ans de surveillance ont permis de montrer que cette maladie peut survenir après une exposition à l’amiante extrêmement faible et se déclenche en moyenne trente-cinq ans après l’exposition. 90 % des hommes atteints ont été exposés dans un cadre professionnel. Quant à l’indemnisation, le taux de non-recours au Fiva est moins élevé dans les départements concernés par le PNSM. 

      En 2017, un groupe d’expert·es se prononce donc pour étendre le PNSM au niveau national. Quatre ans plus tard, un nouveau dispositif est lancé, le dispositif national de suivi des mésothéliomes. Celui-ci a pour ambition de tendre à un recueil exhaustif de tous les cas de mésothéliomes (pleural, péritoine et péricarde) sur l’ensemble du territoire national. Santé publique France entend alors « moderniser », « optimiser » la surveillance et mieux prendre en compte les expositions, notamment environnementales.

      À l’époque, l’agence insiste sur le fait que « l’amiante est et restera encore pendant plusieurs décennies un sujet majeur de santé publique, de santé au travail et de santé environnementale ». D’autant plus que les cas évoluent. Les femmes sont de plus en plus concernées et de nouvelles contaminations professionnelles apparaissent, notamment dans le secteur de l’enseignement, comme l’a récemment montré une enquête de l’émission « Vert de rage ».

      En lançant ce DNSM, Santé publique France a notamment le projet de créer une plateforme afin de rassembler les données recueillies par différentes structures comme le réseau de chercheurs et chercheuses Mesopath et celles provenant de la déclaration obligatoire qui impose depuis 2012 aux médecins de signaler aux agences régionales de santé les cas de mésothéliomes. Un projet qui semble appartenir au passé, Santé publique France estimant qu’il ne répond plus « aux exigences de sécurisation des données de santé ».

      La fin de cette surveillance pourrait d’ailleurs impacter le travail effectué par le réseau Mesopath. Cette équipe de 17 anatomopathologistes – au moins un·e par région – a pour mission de dresser des diagnostics à partir de l’étude de tissus, cellules et organes. Une fois étudiés en région par un premier expert, les échantillons sont envoyés à Lyon, au Centre Léon-Bérard, centre national de référence, où ils sont de nouveau analysés par deux autres experts.

      « Si tout le monde est d’accord sur le diagnostic, on dresse un compte rendu définitif. Il sert de base à la prise en charge des patients et à l’instruction des dossiers d’indemnisation », explique Sylvie Lantuejoul, responsable de Mesopath. Ce diagnostic est aussi enregistré dans une base de données baptisée Mesobank et communiqué à Santé publique France pour déclencher des enquêtes sur l’exposition des malades à l’amiante ou à d’autres carcinogènes.

      Jusqu’à présent, le réseau était financé par Santé publique France à hauteur de 25 %, affirme-t-elle. « Cette année, on va tomber à 12 % pour la collecte des données sur 2023. En 2025, le financement de Santé publique France s’arrête. » Si cette coupe budgétaire ne signe pas la fin du réseau Mesopath, elle risque bien d’affecter son fonctionnement. « On ne pourra peut-être plus analyser tous les cas, les délais de compte rendu vont peut-être s’allonger et ce sera un frein à l’innovation technologique et au financement d’analyses moléculaires complexes qui permettent de mieux diagnostiquer ces tumeurs rares », détaille Sylvie Lantuejoul.

      Ce fonctionnement « en mode dégradé » serait d’autant plus préjudiciable pour les malades que Mesopath possède, jusqu’à présent, la base de données « la plus complète », explique Sylvie Lantuejoul, la déclaration obligatoire gérée par l’ARS étant non exhaustive. Dans sa réponse envoyée au député Didier Le Gac, le ministère évoque d’ailleurs l’enjeu de « renforcer » la déclaration obligatoire des mésothéliomes.

  • Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/benoit-jacquot-un-systeme-de-predation-sous-couvert-de-cinema_6215357_3224.h


    L’actrice Isild Le Besco et le réalisateur Benoît Jacquot au 57ᵉ Festival de Cannes, le 14 mai 2004. BRUNO VINCENT / GETTY IMAGES VIA AFP

    A la suite de Judith Godrèche, plusieurs comédiennes prennent la parole dans « Le Monde » pour dénoncer des violences et du harcèlement sexuel de la part du réalisateur. Le cinéaste reconnaît certains faits.
    Par Lorraine de Foucher et Jérôme Lefilliâtre

    Dans l’amphithéâtre de Sciences Po à Paris, Julia Roy s’assoit au fond de la salle. L’étudiante de 23 ans vient écouter, ce 29 janvier 2013, la conférence d’un réalisateur qu’elle ne connaît pas, Benoît Jacquot, invité à parler de « politique de l’intime ». « Il me fixe pendant toute la séance, ça m’étonne un peu », raconte-t-elle au Monde onze ans plus tard. A la fin, elle s’approche pour saluer l’animateur de la rencontre. « Benoît Jacquot me saute dessus pour me remettre un papier avec son numéro, et me demande plusieurs fois de l’appeler. »
    Depuis son enfance autrichienne à Vienne, Julia Roy, qui n’a alors joué qu’un petit rôle dans une série télévisée, nourrit une cinéphilie précoce. Elle décide de rappeler ce cinéaste : peut-être peut-il la conseiller, elle qui rêve de faire des films ? Au restaurant Le Hangar, dans le Marais, où ils se retrouvent, « il me regarde comme un miracle ». D’après son récit, il lui fait immédiatement de grandes déclarations : « Il m’annonce qu’il va faire tous ses films avec moi, qu’il m’aidera à écrire les miens, qu’il veut m’avoir tout le temps avec lui et devant lui. » Tout juste est-il déçu en apprenant son âge : il la pensait plus jeune.
    Six ans après, en 2019, c’est une jeune femme traumatisée par la relation nouée avec le réalisateur qui s’enfuit en Autriche. « J’ai été diagnostiquée comme atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique. » En janvier 2024, elle découvre les accusations de Judith Godrèche sur sa relation passée avec Benoît Jacquot qui ont motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire, mercredi 7 février. Elle décide à son tour d’évoquer publiquement son vécu avec le réalisateur, composé de manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. Certains des faits qu’elle dénonce pourraient ne pas être couverts par la prescription.

    TW #domination_masculine #VSS #viol #pédocriminalité

    l’article se trouve là
    https://justpaste.it/et5dx
    avec : « C’est une histoire d’enfant kidnappée » : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot ; La lettre de Judith Godrèche à sa fille : « Je viens de comprendre. Ce truc, le consentement, je ne l’ai jamais donné. Non. Jamais au grand jamais. »

    #cinéma

    • Jacques Doillon accusé de viol, d’agression sexuelle et de harcèlement par Judith Godrèche, Anna Mouglalis et Isild le Besco
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/jacques-doillon-accuse-de-viol-d-agression-sexuelle-et-de-harcelement-par-ju

      « Le Monde » a recueilli trois témoignages visant le réalisateur de « La Fille de 15 ans ». L’avocate de M. Doillon dit vouloir réserver ses explications à la justice.

      Ce jeudi sur France Inter, Judith Godrèche a accusé le réalisateur Jacques Doillon d’agressions sexuelles sur le tournage du film La Fille de 15 ans, qui a eu lieu au printemps 1987. Il voulait, a-t-elle affirmé, « la même chose » que Benoît Jacquot, contre lequel la comédienne de 51 ans a déposé plainte mardi pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » commis par personne ayant autorité. « Sur le tournage, c’était hallucinant. Il a engagé un acteur (…), il l’a viré et il s’est mis à la place. Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi. On fait 45 prises. J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote et il me roule des pelles. »

      Tout cela se déroule sous les yeux de Jane Birkin, alors compagne du réalisateur, qui l’a engagée comme assistante sur le film. « Il embrassait vingt fois de suite Judith Godrèche en me demandant quelle était la meilleure prise. Une vraie agonie ! », a raconté Birkin dans son journal intime paru en 2018, Munkey Diaries. Le film La Fille de 15 ans est sorti en salles au printemps 1989.
      Lors de son interview sur France Inter, Judith Godrèche a aussi évoqué de façon sibylline, et sans entrer dans les détails, d’autres faits qui se seraient déroulés avant ce tournage, au domicile de Jacques Doillon. Dans sa plainte contre Benoît Jacquot, enregistrée le 6 février par la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris et consultée par Le Monde, elle décrit précisément les agissements de Jacques Doillon. En l’occurrence, il s’agirait d’un viol qu’aurait commis le cinéaste sur elle, alors qu’elle avait 14 ans. Les faits auraient eu lieu rue de la Tour, à Paris, dans la maison de Jane Birkin.

      https://justpaste.it/22zms

      #parents #parentalité #témoins #non_assistance_à_personne_en_danger

  • Après les sénateurs, les députés adoptent un amendement qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/apres-les-senateurs-les-deputes-adoptent-un-amendement-qui-remet-en-cause-la

    Défenseurs de la liberté d’expression et syndicats professionnels demandent le retrait de ce texte qu’ils considèrent « antidémocratique ».
    Par Aude Dassonville

    « C’est une poursuite sournoise du démantèlement de la loi de 1881 sur la presse. » L’avocat William Bourdon ne décolère pas depuis la découverte de l’adoption par les sénateurs, la semaine dernière, et son arrivée dans l’Hémicycle, mercredi 7 février, d’un amendement qui porte atteinte à la loi sur la liberté de la presse. « Cette loi est un totem de la République depuis cent cinquante ans, et dix élus la modifient en catimini sans prévenir personne », s’indigne, tout aussi sidéré, son confrère Christophe Bigot, président de l’Association des avocats praticiens du droit de la presse – et avocat du Monde.
    Approuvé à la faveur de l’adoption de la loi visant à renforcer la sécurité et la protection des maires et des élus locaux, le texte doit permettre à tout « titulaire d’un mandat électif public ou candidat à un tel mandat » de bénéficier d’un délai de prescription d’un an pour porter plainte en cas de diffamation ou d’injure publique. Actuellement de trois mois, ce délai « permet à la presse d’éviter d’être soumise aux aléas judiciaires d’une manière prolongée, poursuit Me Bigot. Or énormément de maires, ou de présidents de conseil régional mettent déjà une pression de dingue sur la presse quotidienne régionale ».
    Allonger la période au cours de laquelle une action leur reste possible revient à faire peser une épée de Damoclès sur les rédactions et les éditeurs de presse. « Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives de journalistes en France, condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d’une des lois les plus protectrices de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et d’être informé », blâme l’intersyndicale dans un texte publié en ligne mercredi en début de soirée.

    Dans l’objet de l’amendement – déposé par la sénatrice Catherine Di Folco (Les #Républicains, Rhône) et le groupe #socialiste –, lors de l’examen du texte en octobre, les sénateurs stipulaient que « les auteurs des propos diffamatoires et injurieux à l’endroit des élus sur les réseaux sociaux » bénéficient aujourd’hui d’une « impunité totale » du fait de la relative brièveté de ce délai, alors que les élus « n’ont ni le temps, ni les moyens de procéder à une veille numérique, qui leur permettrait de prendre connaissance à temps des faits délictueux ».
    « Il ne faut pas s’y tromper, critique l’Association des avocats praticiens du droit de la presse dans un communiqué. Sous couvert de lutte contre la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux, objectif légitime dans nos sociétés démocratiques, c’est toute la critique de l’action des élus qui est concernée. »

    A l’Assemblée nationale, certains députés, de même que le gouvernement, ont exprimé leur réticence à valider cet article, que Violette Spillebout (Renaissance, Nord) a justifié par le fait que les élus « sont bien plus largement exposés » que les particuliers aux délits d’injure et de diffamation. « Un passif s’est créé entre les responsables politiques de ce pays et les citoyens, intimement lié à la conviction que le principe d’égalité devant la loi serait une fiction, ou un leurre, commente encore Me Bourdon. Or ce texte aggrave le sentiment d’un deux poids, deux mesures. »

    L’Association des avocats praticiens du droit de la presse appelle le Parlement à renoncer à son texte : « Ce projet, dont la constitutionnalité est plus que douteuse (…) est profondément antidémocratique », insiste-t-elle. De son côté, l’intersyndicale demande le retrait du texte, qui devrait être examiné en commission mixte paritaire à la fin du mois, et promet de « déposer une question prioritaire de constitutionnalité si cette proposition de loi est adoptée en l’état ».

    #presse #élus #droit_de_la presse

  • First human implanted with brain chip by Elon Musk’s Neuralink
    https://www.dezeen.com/2024/01/30/neuralink-elon-musk-trial

    Technology company Neuralink has implanted its brain-computer interface Telepathy in a human patient for the first time as part of a clinical trial, founder Elon Musk has announced.

    The brain chip, which Musk has dubbed Telepathy, was designed to allow users to control a phone or computer using only their thoughts.

    Mais...

    Musk originally unveiled plans for the brain implant in 2019 and announced that the company had begun testing on pigs the following year.

    Lawmakers in the US have called for an investigation into whether Musk allegedly misled investors about the safety of the implant after veterinary records from Neuralink trials in monkeys indicated that some animals suffered “debilitating health effects”.

  • 10 chiffres à connaître sur l’avion et le climat
    https://bonpote.com/10-chiffres-a-connaitre-sur-lavion-et-le-climat

    Si le fait que l’avion a un impact important sur le réchauffement climatique commence à faire du chemin, de nombreuses idées reçues continuent de circuler, permettant notamment de relativiser son importance.

    Ce ne serait que “2% des émissions alors qu’internet c’est 4%…” , ou encore il serait possible de faire un vol long courrier par an sans que cela ait vraiment un impact. C’est malheureusement loin d’être le cas.

    Pour démêler le vrai du faux, voici dix chiffres sur l’avion et le climat.

  • Le film de René Vautier Afrique 50, en accès libre sur Tenk, jusqu’au 7 février.
    Afrique 50 - Film documentaire - Tënk
    https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/luttes/afrique-50

    C’est l’après-guerre. L’Europe s’est reconstruite. Tout marche pour le mieux dans les « colonies-modèles » où la République française mène ses pupilles vers les lumières de la raison et du progrès. Tout le monde, pourtant, n’est pas de cet avis. Premier film anticolonialiste de l’Hexagone, censuré, diffusé clandestinement, puis réhabilité en 1996, cet efficace pamphlet contre le colonialisme en Afrique de l’Ouest valut à René Vautier treize inculpations et une condamnation à un an de prison.

    #anticolonialisme

  • Remboursement intégral du fauteuil roulant : la fausse promesse de Macron et la grande angoisse des personnes handicapées – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/remboursement-integral-du-fauteuil-roulant-la-fausse-promesse-de-macron-e

    On rappelle qu’il a fait exactement le même coup avec les lunettes.

    « Dès 2024, les fauteuils roulants manuels et électriques seront intégralement remboursés », annonçait Emmanuel Macron en avril. Comme tous ceux qui assistaient alors au discours du Président en clôture de la Conférence nationale du ­handicap, le député Sébastien Peytavie (EE-LV), lui-même en fauteuil, a halluciné  : « Cette belle surprise a tout de suite fait naître des attentes chez ­beaucoup de personnes. » Une promesse reprise telle quelle mardi par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale, réaffirmant devant les députés que son gouvernement « accompagner [a] nos concitoyens en situation de handicap en toutes circonstances. Nous leur simplifierons la vie. Nous prendrons intégralement en charge le remboursement des fauteuils roulants de ceux qui en ont besoin ». Depuis le discours d’Emmanuel Macron, les conditions de prises en charge des fauteuils roulants ont été revues et discutées avec les associations. Puis la nouvelle nomenclature a été envoyée par courrier à certaines personnes handicapées, présentée à d’autres, avant son entrée en vigueur prévue au printemps.

  • The Impossible Cleanup | Expédition 2024 Henderson Island
    https://henderson.plasticodyssey.org/fr/accueil

    Menée par Plastic Odyssey, l’expédition 2024 sur l’île d’Henderson aura pour objectif de poursuivre le travail entamé par Howell Conservation Fund en 2019. Soutenus par le navire laboratoire du Plastic Odyssey, les explorateurs passeront un mois à tenter « The Impossible Cleanup ».

    https://plasticodyssey.org/henderson-expedition-2024

    Trois jours de mer sont nécessaires pour atteindre l’archipel de Pitcairn, dont fait partie l’île Henderson depuis la Polynésie. L’accès à la plage la plus touchée par la pollution plastique située à l’Est de l’île est impossible directement depuis la mer. Une barrière de corail protège l’île et les éléments s’y déchainent, rendant impraticable le passage maritime.

    L’équipe a donc prévu de passer par une plage située au nord théoriquement plus protégée. Au programme : l’ascension des 30 mètres de la falaise qui borde la plage, puis la traversée de l’île en empruntant un chemin tracé il y a des années sur lequel la nature a repris ses pleins droits, et enfin une désescalade de la falaise pour atteindre le site à dépolluer.


    Pour réussir cette mission impossible, Plastic Odyssey s’est armé de plusieurs solutions low-tech et adaptées à la situation. Parmi ces solutions, l’une sort complètement de l’ordinaire. « Si les déchets ne peuvent pas traverser la barrière de corail, ils peuvent voler au-dessus d’elle ! » explique Simon BERNARD, explorateur à l’initiative de ce projet. « Nous allons utiliser un parachute ascensionnel, technique normalement utilisée pour transporter des touristes sur les plages, mais que nous avons détourné pour faire prendre de la hauteur aux déchets ! ».

    L’équipe prépare le plan d’action depuis plusieurs mois : « Nous avons effectué plusieurs tests concluants avec différentes méthodes, celle du parachute mais également via une plateforme flottante et un radeau en bambous que nous avons fabriqué. L’enjeu va être de réussir à le faire dans les conditions extrêmes que l’on risque de trouver une fois sur place. » détaille Simon.

    • Et pendant ce temps là :
      les pétroliers se recyclent, des carburant au matériaux.
      https://reporterre.net/Total-va-construire-une-usine-geante-de-plastique-en-Arabie-saoudite

      À l’heure où 1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins meurent chaque année après avoir mangé du plastique, TotalÉnergies n’a pas l’air décidé à mettre fin à cette pollution. L’énergéticien français s’est associé au plus gros groupe pétrolier mondial, Saudi Aramco, pour la construction d’un complexe pétrochimique géant à Al-Jubail, sur la côte est de l’Arabie saoudite, peut-on lire sur Mediapart. Objectif de cette usine baptisée « Amiral », produire 1 million de tonnes de polyéthylène par an, cette matière plastique très commune qu’on retrouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne — emballages, bouteilles, sacs plastiques, câbles, etc. Montant de l’investissement, 10 milliards d’euros. Le démarrage des activités sur site est prévu pour 2027.

      Au total, 1 tonne de plastique finit dans l’océan toutes les trois secondes.