Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Dans la série « Que faire maintenant », quelques éléments de réponses à la lumière des idées de Cornelius Castoriadis

    BALLAST • Deux ou trois idées pour la prochaine révolution
    https://www.revue-ballast.fr/deux-ou-trois-idees-pour-la-prochaine-revolution

    Est-il encore utile de cri­ti­quer l’ordre du monde ? On aurait des rai­sons d’en dou­ter. Pour peu qu’on ouvre les yeux, tout est net. Plus dif­fi­cile est d’i­ma­gi­ner la suite : par quoi rem­pla­cer — en France, déjà — le pou­voir pré­si­den­tiel, sa loi capi­ta­liste et par­le­men­taire, ses forces armées lar­ge­ment fas­ci­sées ? Nous avons, dans cette optique, régu­liè­re­ment par­lé des pro­jets de socié­té com­mu­na­liste, éco­so­cia­liste, com­mu­niste liber­taire, orwel­lien et frio­tiste. Sur la base des expé­riences de trans­for­ma­tion sociale que l’Europe a connues, le phi­lo­sophe, éco­no­miste, psy­cha­na­lyste et mili­tant Cornelius Castoriadis — figure cen­trale de l’or­ga­ni­sa­tion Socialisme ou Barbarie — a ima­gi­né, à par­tir des années 1950, à quoi pour­rait concrè­te­ment res­sem­bler une socié­té qui met­trait fin à la mise au pas des popu­la­tions. S’il refu­sait toute pers­pec­tive uto­piste, il n’en croyait pas moins que le mou­ve­ment pour le mou­ve­ment ne suf­fi­sait pas : mieux vaut avoir deux ou trois idées claires sur l’ho­ri­zon dési­ré. Cette socié­té socia­liste et éco­lo­gique (qu’il a éga­le­ment appe­lée « socié­té auto­nome » ou « socié­té juste ») ins­ti­tue­ra enfin la démo­cra­tie. ☰ Par Victor Cartan

    • Parler des éléments d’un monde meilleur et de ses « mutations anthropologiques », ça ne mange pas de pain.

      Quant aux moyens d’y parvenir, Castoriadis ayant rompu avec l’analyse de classe (et tout contact avec le monde ouvrier), n’a rien à proposer qu’une vaste « participation de toute la population ». Il ne se donne même pas les moyens de justifier ses reniements.

      Au mieux a-t-il réussi à convaincre une petite bourgeoisie radicale fondamentalement incapable de faire siens les intérêts propres du prolétariat, mais toujours au taquet pour les diluer dans le marais idéologique des « oppressions spécifiques »...

      Et, pourtant, c’est bien de la révolution prolétarienne dont il est question — ou du moins, dont il serait question si on prenait au sérieux la perspective d’une société enfin respectueuse de l’humanité (dans toute sa diversité), de ses ressources et de la nature.