• Le procureur de Paris alerté du « danger grave » encouru par les mineurs étrangers | Mediapart
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    vocats, ONG et associations ont envoyé un signalement au procureur de la République de Paris, pour l’alerter de la situation de mineurs isolés étrangers « livrés à eux-mêmes » et exposés à un « danger grave » faute d’hébergement, sur fond de pandémie, a appris mercredi l’AFP.

    Depuis le 20 mars et la fermeture du Demie, dispositif de la Croix-Rouge à laquelle Paris a confié l’accueil et l’évaluation de la minorité de ces jeunes, « nous ne savons pas à qui (ils) doivent s’adresser pour être pris en charge et hébergés », puisque les mises à l’abri opérées par le 115 sont réservées aux adultes, dénoncent une centaine d’avocats, ainsi que des ONG comme Médecins sans frontières (MSF) et l’Unicef.

    Ils ont fait état « de la situation très préoccupante des mineurs non accompagnés qui se trouvent livrés à eux-mêmes à Paris, sans hébergement adapté à leur minorité ni à la situation sanitaire actuelle, et de ce fait exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique », dans un signalement consulté par l’AFP et adressé mardi au procureur de Paris Rémy Heitz ainsi qu’à Aude Groualle, cheffe de la section des mineurs du parquet de Paris.

    Les signataires du document demandent de mettre « en sécurité, de toute urgence », 200 mineurs en « danger » dont les noms sont listés.

    Ils sont « environ 300 », estime pour sa part Corinne Torre, responsable de MSF, « et ils se cachent un peu partout en banlieue, ils ne comprennent pas ce qui se passe ».

    « En situation épidémique, c’est aberrant que tout n’ait pas été mis en place pour leur assurer un soutien médical », déplore-t-elle.

    Le document, lui, rappelle les propos du secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, qui affirmait la semaine dernière que « la priorité doit être donnée à leur mise à l’abri quand bien même les conditions de l’évaluation de la minorité sont perturbées ».

    « La situation est catastrophique, ils ne peuvent aller nulle part et en ce moment, c’est une bombe à retardement », explique à l’AFP Catherine Delanoë Daoud, co-responsable du pôle « mineurs isolés étrangers » du barreau de Paris, co-auteure du signalement.

    Pour les jeunes ayant été reconnus majeurs mais qui ont fait recours de la décision, « c’est un problème, parce qu’en ce moment, on ne peut pas saisir un juge des enfants, il n’y a pas d’audiences », ajoute-t-elle.

    Les jeunes nommés dans le signalement sont « surtout des jeunes que nous avons évalués majeurs et qui dépendent donc du 115, comme le reste des adultes », répond Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris en charge notamment des questions migratoire.

    « Aucun jeune n’est mis à la rue », insiste-t-elle, expliquant que depuis lundi, le personnel du Demie, qui avait fait valoir son droit de retrait en raison « d’actes graves de violence », a repris du service dans d’autres lieux.

    Concernant les jeunes jugés majeurs, ajoute-t-elle, « la mairie de Paris est d’accord pour participer financièrement à un dispositif de l’État qui permettrait de les héberger ».

    Mediapart n’a pas participé à la rédaction de cette dépêche, qui fait partie du flux automatisé de l’Agence France-Presse (AFP). L’AFP est une agence de presse mondiale d’origine française fournissant des informations rapides, vérifiées et complètes sur les événements qui font l’actualité nationale et internationale, utilisables directement par tous types de médias. En savoir plus.